Cours Agay 2004 - Laboratoire de Physique Statistique

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CogMaster
Cognition et faits sociaux
CS2
Cognition sociale :
de l’individuel au collectif
Jean-Pierre Nadal
Laboratoire de Physique Statistique de l’ENS (LPS ENS)
[email protected]
et
CENtre d’Etude des systèmes Complexes et de la Cognition (CENECC), ENS
Centre d'Analyse et de Mathématique Sociales (CAMS), EHESS
CogMaster
Cognition et faits sociaux
Cognition en contexte social
Rappel : CS1 : cognition individuelle en contexte social
- Méta représentation - théorie de l’esprit
- Imitation, Autisme
- Communication & Cognition animale
- Emotions, pathologies et cognition sociale
- Psychologie et neuro-psychologie de la décision en contexte social
CS2 : liens entre le niveau individuel et le niveau collectif
Faits empiriques
• homme (organisations sociales, langage,…)
• animaux sociaux (singes, dauphins, oiseaux…)
• insectes sociaux
• robots et simulations sur ordinateurs
• évolution des espèces
Modélisation(s)
Théorie économique, théorie des jeux ; probabilités et physique statistique ;
systèmes dynamiques (déterministes ou stochastiques)
Théories de l’apprentissage, inférence statistique
• Voir aussi : économie expérimentale (Atelier A5 du CogMaster)
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Cognition sociale : de l’individuel au collectif
Bernard Walliser (ENPC - EHESS)
Révision des croyances et théorie des jeux
(cours commun aux M2 Sciences cognitives et M2 Economie des institutions)
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Structure des croyances individuelles
Révision des croyances. Modes de raisonnement associés
Formes d’incertitude dans un jeu. Croyances croisées
Valeur de l’information
Puzzles épistémiques classiques
Acquisition stratégique d’information dans un jeu
Processus d’apprentissage dans les jeux
* Justifications des équilibres de jeux
* Rôle cognitif des institutions
* Genèse des institutions
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Bibliographie sommaire :
(* M2 ‘Economie des institutions’ seulement)
P. Gärdenfors (1988) : Knowledge in flux, MIT Press
K. Binmore (1992) : Fun and games, D.C. Heath and Co
B. Walliser (2000) : L’économie cognitive, Ed. Odile Jacob
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Cognition sociale : de l’individuel au collectif
André Orléan (CEPREMAP)
« Croyances collectives »
A. Orléan ne ferra pas cours cette année 2005-2006
Certains thèmes de ce cours seront repris dans le cours de J-P Nadal
• La théorie économique classique (ce qu'on appell le modèle Arrow-Debreu)
postule a priori un fort savoir commun entre les individus, sur les qualités des
marchandises et sur les états possibles de la nature.
• Il est apparu nécessaire de prendre en compte les processus cognitifs
spécifiques qui permettent de se déterminer face à un environnement incertain,
ce qu'on peut appeler le « tournant cognitif » en économie.
• Dans ce cadre, on discutera tout particulièrement la notion de « croyance
sociale ».
En général la croyance collective est supposée correspondre à l'opinion
majoritaire dans un groupe, soit l'opinion ``moyenne''. J'avancerai au contraire
qu'une croyance sociale ne peut pas être pensée comme la ``somme'' des
croyances privées. Je proposerai une nouvelle définition de la croyance
collective d'un groupe, à savoir :
'ce que la majorité des membres pensent qu'est la croyance collective du groupe'.
• On discutera les implications de cette modélisation des croyances collectives,
en montrant en particulier la nécessaire dépendance dans le contexte culturel
et historique, et l‘émergence d'une autonomie de la croyance de groupe, celle-ci
pouvant se disconnecter de ce que les individus pensent majoritairement à titre
individuel sur la réalité.
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Cognition sociale : de l’individuel au collectif
Ewa Drozda-Senkowska et Silvia Krauth-Gruber (Université Paris 5)
Psychologie Sociale : entre l’individuel et le collectif
analyse du comportement humain lorsqu’il s’agit d’expliquer et/ou prédire en contexte social
1 Introduction :
a. spécificité de la psychologie sociale : conflit entre l’individuel et le collectif
b. Un exemple : la dissonance cognitive
c. Courant de la cognition sociale en psychologie sociale
d. Niveaux d’explication et niveaux de régulation
2 Aller au delà de l’information disponible (quitte à se tromper) : pour expliquer (attribution
causale et ses biais) ; pour prédire : jugement prédictif et ses biais (travaux de
Kahneman et Tversky)
3 Que se cache-t-il derrière ces biais (= anomalies et contradictions apparentes du
comportement humain) ?
4 Le groupe :
a. ses approches : catégorielle et dynamique
b. ses fonctions : socialisation, maintien de l’identité sociale positive, comparaison et
validation sociales des opinions
c. ses spécificités : favoriser les « siens », converger vers une position commune
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A plusieurs nous ne sommes pas toujours les meilleurs (ni pour expliquer, ni pour
prédire)
Pourquoi ? partage de l’information et ses biais ; extrémisation collective et polarisation
collective ; théorie des arguments persuasifs
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De l’individuel au collectif …et vice versa
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Comment le niveau « macroscopique » (contexte écologique,
organisation sociale) influence le niveau « microscopique » : par
exemple, on peut se demander quel niveau de cognition individuelle est
indispensable pour rendre possible tel ou tel type d’organisation
sociale.
mécanismes de co-évolution cognition individuelle/organisation sociale
Cours avec 2 intervenants :
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Jean-Louis Dessalles (ENST)
émergence et l’évolution de la coopération et du langage,
Luc Steels (SONY CSL):
émergence et évolution d’un langage chez des robots
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Cognition sociale : de l’individuel au collectif
Jean-Louis Dessalles (ENST)
émergence et l’évolution :
coopération, communication et langage
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Mécanismes de l'évolution (hérédité et codage digital, notion de schéma,
parallélisme implicite, notion de phénotype étendu, etc.)
Dynamique de l'évolution (équilibres ponctués, ordres de grandeur, attracteurs,
optimalité locale, notion de "frozen accident", bifurcations etc.)
Dynamique de la socialité (intelligence collective, mécanismes auto catalytiques,
coordination décentralisée, etc.)
Conditions d'existence de la socialité (altruisme, sélection de parentèle,
coopération, principe du handicap (Zahavi), théorie du prestige, etc.)
Conditions d'existence de la communication animale et du langage (théorie du
signal honnête, nature référentielle particulière du langage, paradoxe du seuil
de qualité, etc.)
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Cognition sociale : de l’individuel au collectif
Luc Steels (SONY CSL, Paris) :
émergence et évolution d’un langage chez des robots
http://www.csl.sony.fr/Research/Topics/Language/index.html
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evolutionary linguistics : research based on the hypothesis that language is a
complex adaptive system that emerges through adaptive interactions between
agents and continues to evolve in order to remain adapted to the needs and
capabilities of the agents.
How do language users develop a shared communication system? (The Talking
Heads experiment)
How to make a robot express emotions through the modulation of its voice's
intonation ? How can a robot recognize the emotions or attitudes in the voices
of humans?
How do we get from analog to digital speech, in which syllables are composed of
re-usable parts ? (phonemic coding)
How does a society of agents develop a shared system of sound categories ?
(the speech code)
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Cognition sociale : de l’individuel au collectif
Jean-Pierre Nadal (Ens)
Modélisations de phénomènes collectifs
en sciences économiques et sociales
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Les modèles étudiés donneront l’occasion d’introduire des concepts et outils
adaptés à l’analyse du passage d’un niveau « microscopique » (description des
agents et de leurs modes d’interaction), à un niveau « macroscopique »
(description du comportement collectif).
Mise en évidence d’analogies entre domaines différents : théorie économique,
modélisation en neurosciences, physique statistique.
Exemple : « Qui se ressemble s’assemble » : situations où les interactions
favorisent le regroupement d’agents aux caractéristiques similaires.
Les exemples considérés - ségrégation (Schelling), formation de coalitions
(Axelrod), - sont, sur le plan formel, intimement reliés, et peuvent être vus
comme des variantes du modèle de mémoire associative de Hopfield - qui luimême est une variante de modèles de « verres de spins » en physique.
Choix sous influence social, mimétisme(s).
Mécanismes d’adaptation / apprentissage
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TDs / ministages
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« Simulations multi-agents »
A self-forming neighborhood model
Thomas C. Schelling, 1971
« Some vivid dynamics can be generated by any reader with a half-hour to
spare, a roll of pennies and a roll of dimes, a tabletop, a large sheet of paper, a
spirit of scientific inquiry, or, lacking that spirit, a fondness for games. »
T C Schelling, in From micromotives to macrobehavior (Norton & Cy, 1978)
•De la simulation multi-agents à la simulation numérique
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Atelier A5
Bernard Ruffieux (Grenoble)
Economie expérimentale / behavorial game theory
Interface psychologie expérimentale / sciences économiques et sociales
Cours et atelier (participation active des étudiants)
Expériences avec un groupe dans des conditions biens controlées
Exemples classiques :
Marchés économiques :
• enchères de Vickrey (le plus offrant paie le prix de la deuxième enchère
la plus élevée)
• marchés financiers
« Jeux de l’ultimatum »
« Concours de beauté »
Comparaison avec la (les) théorie(s)
(théorie économique, théorie des jeux ; apprentissage par renforcement…)
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C. F. Camerer « Behavorial Game Theory » (Princeton Univ. Press, 2003)
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