La publicité destinée aux enfants: un enjeu de santé publique • Attitude de consommation (dépenses des enfants, influence sur les achats des parents) • Phénomène du «nagging» (demandes des enfants aux parents, stress financier) • Dévalorisation de l’autorité (enfant dépeint comme consommateur autonome qui sait tout) • Préférence des marques • Habitudes alimentaires néfastes pour la santé Source : Option consommateurs. « La publicité destinée aux enfants : identifier la meilleure protection possible », Rapport présenté au Bureau de la consommation d’Industrie Canada, avril 2008. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît la publicité de malbouffe comme l’un des facteurs de l’obésité chez les jeunes et en fait une priorité dans sa stratégie mondiale de lutte aux maladies chroniques. L’Office de la protection du consommateur Organisme gouvernemental en charge d’assurer la surveillance du respect de la Loi sur la protection du consommateur. Source : OMS, Diet, Nutrition and Prevention of Chronic Diseases, WHO Technical report series 916, section 5.2.4 Strength of evidence, Table 7, (2003) 63. OMS, Prevention and control of noncommunicable diseases: implementation of the global strategy, Report by secretariat. (nov. 2009). • 93 % reconnaissent la marque McDonald’s • décrivent les fast-food comme «drôles, excitants et savoureux » • associent dès le plus jeune âge le produit, la marque et son logo et l’utilité potentielle dans leur vie de tous les jours. Ainsi, la popularité d’une marque et la pression des pairs qui en résulte, ont un impact sans conteste sur les orientations et demandes des enfants en bas âge. Les limites de la LPC Au niveau de l’application: • Manque de ressources pour la faire appliquer • Pas de surveillance des pratiques publicitaires Au niveau du texte: • Absence de définition du terme « publicité » • Série d’exemptions dans le guide d’application Source : Cornwell B., McAlister A., Children’s Brand Symbolism Understanding: Links to Theory of Mind and Executive Functioning, Psychology & Marketing, Vol. 27(3): 203–228 (Mars 2010). Plaidoyers de culpabilité enregistrés au Québec EXPOSITION Obésité + embonpoint chez les enfants de 2 à 17 ans I I à LA PUBLICITE 1978 15% 4 LES ENFANTS SONT EXPOSÉS À PLUS DE Saputo | Plaidoyer de culpabilité: 26 janvier 2009 | Amende = 44 000$ Articles promotionnels distribués dans les centres de la petite enfance du Québec pour faire la promotion des muffins Igor P2P Promotion Publicité | Plaidoyer de culpabilité: 29 avril 2009 | Amende = 16 000$ Organisation de la campagne publicitaire des muffins Igor de Saputo 2004 26% General Mills | Plaidoyer de culpabilité: 25 février 2009 | Amende = 2 000$ Site Internet des céréales sucrées Lucky Charms Source : Shields, M. (2006). Overweight and obesity among children and youth. Health reports, 17 (3), 27-42. Burger King | Plaidoyer de culpabilité: 8 mai 2009 | Amende = 12 000$ Promotion des figurines-cadeaux remises à l’achat d’un repas pour enfants McDonald’s | Plaidoyer de culpabilité: 20 juillet 2009 | Amende = 12 000$ Capsules d’autopromotion durant l’émission Ciné-cadeau MESSAGES PUBLICITAIRES PAR AN Source : Linda S. Pagani et al., Prospective associations between early childhood television exposure and academic, psychosocial, and physical well-being by middle childhood, Archives of pediatrics & adolescent medicine, 2010; Vol. 164 No.5. Plus de 78% des messages télévisuels de l’industrie agroalimentaire mettent en valeur des aliments non diététiques. Autres formes de marketing visant à créer une relation entre l’enfant et une marque Source­: OMS, Prevention and control of noncommunicable diseases: implementation of the global strategy, (nov. 2009). * * * * la commandite le placement de produits les promotions l’utilisation de personnalités connues, de mascottes ou de personnages les sites Internet l’emballage les présentoirs de vente les courriels ou messages textes * la philanthropie * le marketing viral * * * * Maladies chroniques associées à l’obésité • maladies cardio-vasculaires • hypertension • diabète • cancers du côlon, de l’endomètre et du sein • apnée du sommeil • problèmes respiratoires • complications liées à la reproduction Source­: Centers for Disease Control and Prevention (CDC), National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion, Division of Nutrition and Physical Activity. Overweight and Obesity: Health Consequences. Les taux d’obésité augmentent progressivement avec le nombre d’heures passées devant la télévision (ce qui pointe vers une relation de cause à effet). 20 18 16 Taux d’obésité en % Source : J.P Laperrière, G. Martel, À quels messages publicitaires les enfants de moins de 12 ans sont-ils exposés lorsqu’ils regardent la télévision au Québec­?, Université du Québec à Montréal, (2010). Tous Garçons Filles 14 12 La situation dans le m onde… 62 PAYS 3 PAYS 51 PAYS 10 8 seulement l’interdisent dont le Québec. dont la France et les États-Unis ont des lignes directrices d’autoréglementation concernant la publicité destinée aux enfants. L’initiative canadienne pour la publicité sur les aliments et les boissons destinée aux enfants: 4 2 0 encadrent la publicité télévisuelle destinée aux enfants. Source : Dr Corinna Hawkes, Marketing to children – The global regulatory environment, rapport produit pour l’OMS, (2004). 6 1 2 3 4 5 Nombre d’heures par jour à regarder la télévision Source : Crespo, CJ. et al., “Television watching, energy intake, and obesity in US children: results from the third National Health and Nutrition Examination Survey, 1988-1994.” Archives of Pediatric and Adolescent Medecine. Vol. 155, no 3. I I I MOYENNE D’HEURES PASSéES PAR SEMAINE DEVANT LA TéLéVISION Les jeunes enfants (3 à 5 ans) préfèrent les frites présentées dans un emballage McDonald’s plutôt que les mêmes frites dans un emballage générique. En 2007, la Coalition Poids a déposé plusieurs plaintes auprès de l’Office de la protection du consommateur qui ont mené à des poursuites. 18 annonceurs d’aliments et de boissons figurant parmi les chefs de file de l’industrie au Canada se sont engagés à ne pas annoncer principalement auprès des enfants de moins de 12 ans ou à centrer désormais leur publicité sur des produits qui sont conformes aux principes d’une saine alimentation. Chaque année, 4 millions d’enfants canadiens de 2 à 12 ans dépenseraient 1,5 milliard de dollars de leur propre argent et influeraient sur l’achat d’articles domestiques à la hauteur de 15 milliards de Source : Thomas N. Robinson et al., Effects of Fast Food Branding on Young Children’s Taste Preferences, Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, 2007;161(8):792-797. Explosion des dépenses de l’industrie pour la publicité destinée aux enfants 1990 = 100 millions$ 2000 = 2 milliards$ Source : http://www.media-awareness.ca/francais/parents/marketing/cible_enfants.cfm Pour chaque $ investi par l’OMS pour la promotion des saines habitudes alimentaires, le secteur agroalimentaire dépense 500 $ pour promouvoir ses produits transformés ! Source : Institut Vanier (2002 cité dans « Régie du cinéma Mon enfant devant l’écran » (2009), p.60. … E t au Canada Réglementation volontaire mise en œuvre par l’industrie de la publicité: • Les normes canadiennes de la publicité (NCP) constituent l’organisme national indépendant d’autoréglementation de l’industrie de la publicité. • Le Code canadien des normes de la publicité (administré par les NCP) régit toutes les formes de publicités. • Le Code de la publicité radiotélévisée destinée aux enfants complète le Code canadien. Et pourtant… General Mills et McDonald’s font partie de cette initiative et ont été reconnues coupables en 2009 d’avoir fait de la publicité destinée aux enfants­! Source : L’écoute de la télévision­: tableaux de données - Statistiques Canada (2006) La production de cette affiche fut rendue possible grâce à une contribution financière de Santé Canada, par l’intermédiaire du Partenariat canadien contre le cancer, de l’Agence de la santé publique du Canada et de la Fondation des maladies du cœur. Les points de vue exprimés ici représentent ceux du Programme d’action coopérative contre l’obésité chez les enfants et ne représentent pas nécessairement les points de vue des bailleurs de fonds. Source : International Association of Consumer Food Organizations (IACFO). Broadcasting Bad Health: Why Food Marketing to Children Needs to be Controlled. Washington. Juillet 2003. 1$ = 500$ Consensus social sur la nécessité de réglementer 89% 79% 82% 64% Source : Coalition Poids des Canadiens reconnaissent que l’environnement dans lequel nous vivons influence nos choix alimentaires quotidiens. reconnaissent que le marketing alimentaire destiné aux enfants contribue au surpoids et à l’obésité des jeunes canadiens. pensent que le marketing des aliments à faible valeur nutritive destiné aux enfants devrait être restreint. affirment que la publicité destinée aux enfants devrait être interdite au Canada. (résultats sondage Ipsos Descarie pour la Coalition Poids, 2010).