Parcours bon usage anti

publicité
Parcours
Guide
bon usage anti-TNFα
Guide à l’usage des
professionnels
de santé
confrontés à des
patients traités
par anti-TNFa
Rhumatismes inflammatoires chroniques
Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
Psoriasis en plaques
* Une Promesse pour la Vie.
A Promise for Life*
2
sommaire
Introduction
4
1. Le TNFα
6
2. Les anti-TNFα
6
3. L’efficacité des anti-TNFα
8
4. Les pré-requis avant de débuter le traitement
11
5. Les contre-indications des anti-TNFα
11
6. Les événements indésirables pouvant
survenir sous anti-TNFα
12
7. Les circonstances particulières
17
8. Conseils pour les professionnels de santé
19
9. Associations de patients et adresses utiles
22
Parcours
bon usage anti-TNFα
3
introduction
apparition des médicaments anti-TNFα dans l’arsenal thérapeutique
des rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) tels que la polyarthrite
rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique
et pour certains d’entre eux l’arthrite juvénile idiopathique, dans
les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) telles
la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique et dans le psoriasis
en plaques, a révolutionné la prise en charge des patients atteints
des formes les plus sévères.
Néanmoins, pour que les patients puissent au mieux bénéficier de
ces avancées thérapeutiques majeures, leur information mais
aussi la prescription, la délivrance, l’administration et la surveillance
des traitements doivent intégrer certaines règles qui sont mises
en avant dans la définition du bon usage d’un produit par
l’AFSSAPS* (rapport annuel 2005). La sécurité des produits dépend
non seulement de leur qualité mais aussi de leurs conditions
d’utilisation. Le bon usage repose sur une information utile à
la pratique professionnelle et reflétant l’évolution des connaissances.
Aujourd’hui, plus que jamais, la promotion du bon usage des produits
de santé revêt une importance primordiale qui conditionne
les « bonnes pratiques de prescription » et rend le patient acteur
de sa santé**.
Le médecin généraliste ou spécialiste, le pharmacien, l’infirmière
mais aussi le dentiste, sont confrontés à de plus en plus de patients
traités par anti-TNFα de par l’évolution de la prise en charge
de ces patients en ambulatoire.
En intervenant dans l’information des patients et la conduite
des traitements, les acteurs de santé s’inscrivent naturellement
dans une démarche favorisant le bon usage de ces biothérapies.
* Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé.
** Extrait du Rapport Annuel 2005. Informer pour promouvoir le bon usage. AFSSAPS.
4
C’est dans ce contexte et pour contribuer
ensemble à faire bénéficier au mieux les patients
de ces médicaments innovants, que nous vous
proposons un guide pour les professionnels
de santé confrontés à des patients traités par
anti-TNFα. Les informations qui y sont mentionnées
ne se substituent pas à la relation nécessaire entre
les généralistes, les pharmaciens, les infirmières
et les médecins spécialistes (rhumatologues,
gastro-entérologues, dermatologues, médecins
internistes, chirurgiens digestifs, pédiatres…).
Par ailleurs, la rapide évolution des connaissances
en ce domaine nous incite également à inviter
le lecteur à rester vigilant et informé sur les données
scientifiques qui sont susceptibles d’évoluer.
Malgré ces réserves, gageons que ce guide
pratique à l’usage des professionnels de santé
confrontés à des patients traités par anti-TNFα
puisse être utile à une meilleure prise en charge
commune de ces patients !
Dr Xavier Puéchal
5
1. Le TNFa
Le TNFα (Tumor Necrosis Factor alpha ou facteur de nécrose
tumorale alpha) est une cytokine en grande partie responsable
de l’inflammation, des douleurs, du gonflement et des lésions
tissulaires (articulations, muqueuses intestinales, peau…) au cours des maladies
inflammatoires chroniques. Il peut engendrer dans les cas sévères des lésions provoquant
un handicap fonctionnel lourd et une diminution de la qualité de vie des patients. Le TNFα
est présent en excès dans certains tissus et dans le sang des patients lors des poussées
évolutives de la maladie (articulation, muqueuses du tube digestif, peau…).
A l’état normal, les effets du TNFα sont contre-balancés par des substances produites et
présentes physiologiquement dans l’organisme. Une meilleure compréhension du mécanisme
inflammatoire chronique a permis la conception de médicaments anti-TNFα s'opposant
à cet excès de TNFα.
2. Les anti-TNFa
Les anti-TNFα sont donc le résultat de recherches spécifiquement conduites pour
améliorer le traitement des pathologies inflammatoires chroniques et appartiennent
à la catégorie des biothérapies. Le blocage du TNFα permet de lutter contre l'inflammation
mais également contre ses conséquences néfastes à long terme (détérioration du
cartilage, de l’os, déformations articulaires, sténoses des muqueuses du tube digestif, …).
Ainsi, les anti-TNFα visent à empêcher ces dégâts à long terme.
Dans le psoriasis sévère notamment, les anti-TNFα améliorent considérablement la qualité
de vie, souvent très détériorée par cette maladie.
Les traitements anti-TNFα représentent une avancée thérapeutique notable dans la prise
en charge des Rhumatismes Inflammatoires Chroniques (RIC) (polyarthrite rhumatoïde,
spondylarthrite ankylosante, rhumatisme psoriasique et arthrite juvénile idiopathique),
des MICI (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) et de certaines formes du psoriasis.
Cette classe de médicaments nécessite néanmoins une information précise des patients
et une surveillance régulière par le spécialiste hospitalier en collaboration étroite avec
divers professionnels de santé dont le médecin généraliste, le pharmacien et l’infirmière.
6
La prescription et le renouvellement de ces traitements chez les patients atteints de RIC,
de MICI et de certaines formes de psoriasis est réservée aux médecins spécialistes suivants :
rhumatologue, médecin interniste, gastro-entérologue, chirurgien digestif, dermatologue, pédiatre.
Actuellement, trois médicaments “anti-TNFα” sont disponibles dans les RIC et dans certaines
formes de psoriasis, et deux dans la maladie de Crohn.
Ils n'ont pas les mêmes mécanismes d’action, les mêmes propriétés, la même
pharmacocinétique ni les mêmes voies d’administration.
L’un des anti-TNFα s’administre en perfusion intraveineuse uniquement en milieu
hospitalier. Le schéma thérapeutique est le suivant : après une première perfusion,
la deuxième est réalisée 2 semaines après et la troisième un mois plus tard. Les suivantes
sont répétées à un rythme qui dépend de la pathologie, en général toutes les 8 semaines,
pouvant aller jusqu’à toutes les 4 semaines pour la polyarthrite rhumatoïde ;
Les 2 autres anti-TNFα sont utilisables en ambulatoire et administrés par injections
sous-cutanées, à un rythme variable allant de 1 à 2 fois par semaine, à une fois toutes
les 2 semaines selon le produit et l’indication thérapeutique.
La prescription initiale de ces traitements ambulatoires est hospitalière. Elle est valable
pour une durée maximale de 1 an et se fait sur une ordonnance de médicament d’exception.
Le renouvellement peut être réalisé à l’hôpital comme en ville. Le médicament est délivré
par les pharmacies de ville. L’injection sous-cutanée de l’anti-TNFα se fait dans le bras,
la cuisse ou l’abdomen en changeant de site à chaque fois. Le patient peut apprendre avec
l’aide d’une infirmière à se faire lui-même les injections. Dans la maladie de Crohn, un seul
traitement anti-TNFα en administration ambulatoire est commercialisé à ce jour. Une dose
d’induction est réalisée lors de la première injection, puis la deuxième est réalisée
2 semaines après. Après le traitement d’induction, le rythme recommandé des injections
varie entre une fois toutes les 2 semaines et une fois par semaine si la réponse
au traitement diminue.
2 °C
0
Ces trois médicaments se
conservent entre 2 et 8 °C.
Il ne faut pas les congeler.
Ces médicaments peuvent
7
être associés à d’autres traitements.
Dans les rhumatismes inflammatoires : antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens,
corticoïdes, méthotrexate en particulier.
Dans la maladie de Crohn ou autres maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
(MICI) : antalgiques, ralentisseurs du transit, dérivés salicylés, antibiotiques, corticoïdes,
immunosuppresseurs traditionnels.
Dans l’indication concernant le psoriasis, il n’y a pas de précision sur l’utilisation
de traitements concomitants aux anti-TNFα.
Les anti-TNFα ne peuvent pas être associés entre eux ni avec l’anakinra ou l’abatacept
ni avec d’autres biothérapies.
3. L’efficacité des anti-TNFa
L'efficacité des anti-TNFα est généralement rapide et souvent très significative dans
les rhumatismes inflammatoires chroniques, les maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin et certaines formes de psoriasis.
L'efficacité est rapide en quelques semaines sur les symptômes de la maladie et permet
d’améliorer la qualité de vie des malades.
Les symptômes des rhumatismes inflammatoires améliorés sont : douleurs, gonflement
articulaire, dérouillage matinal, fatigue, gêne dans la vie de tous les jours et handicap avec
une amélioration parallèle de la qualité de vie. Les paramètres sanguins de l'inflammation
sont également améliorés avec une diminution de la C-réactive protéine (CRP) et de la vitesse
de sédimentation (VS).
Dans la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique et l’arthrite juvénile
idiopathique, les anti-TNFα ont également une efficacité sur la composante radiologique
de la maladie. Ils ralentissent les dégradations radiologiques (articulation, os) à long terme
et permettent d’éviter l’aggravation d’un handicap fonctionnel (déformations, ankylose).
A ce titre également, ils améliorent la qualité de vie des patients.
8
Schéma d’une articulation touchée par une polyarthrite rhumatoïde (RIC)
Les signes et les symptômes de la maladie de Crohn améliorés sont : douleurs
abdominales, nombres de selles, fistules, de même que les paramètres biologiques tels
que la C-réactive protéine (CRP) et la vitesse de sédimentation (VS).
Schéma d’une coupe d’intestin au cours d’une maladie de Crohn
9
Les signes et les symptômes du psoriasis améliorés ou disparus sont : desquamations,
épaississement, rougeurs, douleurs, prurit, hyperkératoses.
Les anti-TNFα améliorent la qualité de vie des patients.
Schéma d’une coupe de peau au cours du psoriasis en plaques
Néanmoins, certains patients ont une maladie qui ne répond pas à un traitement anti-TNFα.
L’efficacité du traitement est évaluée par le médecin spécialiste après environ
3 mois de traitement.
10
Trois perspectives se présentent :
En cas d’amélioration : le traitement est poursuivi. Souvent, une baisse des traitements
associés commence à être discutée à ce stade (en ce qui concerne le psoriasis :
utilisation de dermocorticoïdes, analogue de la vitamine D). Des conseils sont renouvelés
au patient pour la surveillance.
En l’absence d’amélioration à 12 semaines dans le cas de RIC et de MICI ou à 12 jusqu’à
16 semaines selon l’anti-TNFα dans le cas du psoriasis : le traitement doit être arrêté.
En l’absence d’efficacité d’un premier traitement anti-TNFα, un autre anti-TNFα pourra
être proposé au patient. D’autres stratégies thérapeutiques sont aussi possibles.
En cas de réponse incomplète : le médecin spécialiste évalue avec le patient les différentes
possibilités pour améliorer le contrôle de la maladie. Une adaptation de la posologie
de certains traitements est possible.
4. Les pré-requis avant de débuter
le traitement
Avant d’utiliser un médicament anti-TNFα, le médecin spécialiste a au préalable :
Evalué l’intensité de la maladie du patient (activité de la maladie) ;
Vérifié l’absence de contre-indication au traitement anti-TNFα ;
Informé le patient des avantages et des risques du traitement ;
Informé le patient sur les éventuelles complications infectieuses et leur prise en charge ;
Informé le patient sur la conduite à tenir en cas de symptômes évocateurs d’infection
comme une fièvre, une toux ou des frissons.
Un bilan pré-thérapeutique sera alors effectué comprenant notamment :
Une recherche de tuberculose (IDR à la tuberculine à 5UI, radiographie du thorax) ;
Une recherche de foyer infectieux : dentaire, ORL, urinaire, d'abcès en cas de fistule ;
Examen biologique : NFS, bilan hépatique, sérologies hépatites B, C et VIH (après accord
du patient) ;
Recherche d'antécédent de cancer (personnel, familial, frottis (PAP*)).
5. Les contre-indications
des anti-TNFa**
Comme pour tous les médicaments, il existe des contre-indications aux anti-TNFα.
Il s’agit de (1, 2) :
Allergie au principe actif du médicament ou à l’un de ses excipients ;
Infection grave (tuberculose, sepsis…) ;
Insuffisance cardiaque modérée à sévère.
* Test de Papanicolaou.
** Pour plus d’information, vous pouvez consulter la notice du médicament prescrit.
(1) Notices des anti-TNFα.
(2) Recommandations professionnelles Polyarthrite Rhumatoïde - Prise en charge en phase d’état. HAS septembre 2007.
11
Des précautions particulières devront être prises en cas de (1, 2) :
Infection :
- Hépatite B ou C, VIH ;
- Risque de tuberculose (contact étroit du patient avec une personne ayant eu la tuberculose) ;
- Dans des situations à risque d’infection : chirurgie, antécédents d’infections récidivantes,
diabète ou autres maladies augmentant le risque d’infection ;
- Infection de longue durée ou localisée.
Maladie démyélinisante (sclérose en plaques…) ;
Cancer, antécédent de cancer ou BPCO ;
Insuffisance cardiaque légère ;
Intervention chirurgicale ou dentaire ;
Vaccination ;
Grossesse ou allaitement en cours.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter le résumé des caractéristiques du produit prescrit.
6. Les événements indésirables
pouvant survenir sous
anti-TNFa
Infections
La vigilance vis-à-vis des infections nécessite la collaboration du patient et des professionnels
de santé qui l’entourent de façon à minimiser les risques et les conséquences.
Des infections sévères pouvant exceptionnellement conduire au décès, ont été
rapportées au cours de l’utilisation des anti-TNFα. Toute infection latente ou évolutive
est une contre-indication à l’emploi de ces traitements. La recherche et le traitement
de possibles infections (dentaires, sinusiennes, urinaires…) sont importants avant
la mise en route du traitement. Les anti-TNFα sont utilisés avec prudence dans
les circonstances suivantes en raison d’un risque infectieux accru : diabète non équilibré,
antécédent d'infection chronique, antécédent d’infections graves ou récurrentes, etc…
12
(1) Notices des anti-TNFα.
(2) Recommandations professionnelles Polyarthrite Rhumatoïde - Prise en charge en phase d’état. HAS septembre 2007.
Les infections doivent être recherchées régulièrement au cours
du suivi avant, pendant et après (au moins 6 mois) l’emploi des
anti-TNFα.
Il est très important que chacun des acteurs (le patient, le médecin
généraliste, le pharmacien, l’infirmière) puisse donner l’alerte
pour traiter dès son début toute infection localisée, ceci afin
d’éviter qu’elle ne s’aggrave.
Ainsi, toute fièvre ou toute suspicion d’infection doit amener le patient à consulter
immédiatement son médecin généraliste et à interrompre transitoirement l’anti-TNFα.
Si le médecin le juge nécessaire, le traitement sera interrompu jusqu’à guérison
de l’infection et une hospitalisation pourra être envisagée au moindre signe de gravité.
C’est le médecin qui décidera de la possibilité de reprise du traitement, parfois après avis
spécialisé.
Une règle simple à retenir concernant les infections :
Le patient a une infection, de la fièvre ou des frissons.
Il NE FAIT PAS son injection.
Il consulte son médecin IMMÉDIATEMENT.
Il prend le traitement que son médecin
vient de lui prescrire durant toute la durée recommandée.
Il ne recommence ses injections que lorsque son infection
est traitée et avec l’accord de son médecin.
Il existe aussi un risque élevé de tuberculose au cours du traitement par anti-TNFα
surtout en début de traitement. En général, les tuberculoses observées lors de ces
traitements correspondent à la « réactivation » d’une primo-infection ou d’une ancienne
tuberculose insuffisamment traitée et contractée des années avant l’instauration du
traitement par anti-TNFα. Plus de la moitié d’entre elles sont extra-pulmonaires, pouvant
poser des difficultés diagnostiques. Une procédure de dépistage est donc réalisée par
le médecin spécialiste et/ou le médecin généraliste avant le début du traitement.
13
Elle comprend la recherche d’antécédents personnels et familiaux de tuberculose,
d’une primo-infection tuberculeuse, d’un contage tuberculeux, la réalisation d’une
radiographie des poumons et d’une intradermoréaction à la tuberculine. La lecture
de l’intradermoréaction est souvent réalisée par le médecin généraliste qui consignera
dans le dossier médical la taille de l’induration (ex : 3 mm x 4 mm) lue entre 48h et 72h.
Des recommandations nationales concernant la prise en charge et la prévention des
tuberculoses survenant sous anti-TNFα ont été édictées par l’AFSSAPS*. Les dernières
recommandations établissent à 5 mm le seuil de positivité de l’IDR. Depuis la mise en route
de cette procédure, le nombre de cas de tuberculose survenant après introduction d’un
anti-TNFα a significativement diminué.
Les patients à risque d’infection par le virus de l’hépatite B doivent faire l’objet d’un
dépistage préalable avant l’initiation d’un traitement par anti-TNFα afin de prévenir un
risque de réactivation d’hépatite B.
Risque de tumeurs malignes
L’une des questions non encore définitivement résolue concerne le risque éventuel
d'induire ou de révéler un cancer après l’administration d’un anti-TNFα. Un antécédent
de cancer récent doit donc contre-indiquer l’emploi d’un anti-TNFα dans l’état actuel de
nos connaissances. En pratique, avant l’instauration d’un anti-TNFα, cette incertitude
actuelle est à mettre en balance avec le bénéfice potentiel à attendre du traitement.
Risque de tumeurs cutanées
Le risque de cancer cutané (baso-cellulaire et spino-cellulaire) est plus fréquent au cours
de la polyarthrite rhumatoïde que dans la population générale. Ce risque pourrait être
accru en cas d’emploi des anti-TNFα chez les patients ayant des antécédents de
traitement immunosuppresseur intense ou atteints de psoriasis et ayant des antécédents
de puvathérapie.
Risque de lymphome
En dehors de tout traitement par anti-TNFα, le risque de survenue d’un lymphome, au cours
de la polyarthrite rhumatoïde, est augmenté par rapport à celui de la population générale.
Ce risque est surtout associé à un état inflammatoire persistant. La fréquence des lymphomes
chez les malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde est augmentée dans certaines études
14
* Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé.
chez les patients traités par anti-TNFα. Comme il se trouve que ce sont les patients ayant
les polyarthrites rhumatoïdes les plus sévères qui ont le plus de risque de présenter un lymphome
et que ce sont justement eux qui sont préférentiellement traités par anti-TNFα, on ne sait
pas encore si les médicaments anti-TNFα augmentent le risque par eux-mêmes en cas
d’administration prolongée.
Les informations médicales actuelles reposent sur un recul de prescriptions des anti-TNFα
de 10 ans. Même si plus d’un million de personnes dans le monde sont maintenant traitées
par ce type de médicament, la communauté médicale et les autorités de santé continuent
à exercer une surveillance rapprochée de ce risque éventuel.
Insuffisance cardiaque
Selon l’anti-TNFα et selon la gravité de l’insuffisance cardiaque, celle-ci est une contreindication ou une précaution d’emploi à l’utilisation des agents anti-TNFα. L’utilisation
de ces traitements chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque légère doit être
réalisée avec précaution. Le traitement doit être arrêté en cas de survenue de nouveaux
symptômes ou d’aggravation de l’insuffisance cardiaque. Un avis cardiologique pourra
alors s’avérer nécessaire avant de reprendre le traitement.
Evénements neurologiques
Dans de très rares observations, des signes cliniques évoquant une sclérose en plaques ou
un syndrome de Guillain-Barré (faiblesse musculaire, fourmillements dans les bras et le haut
du corps) ont été décrits au cours de traitement par anti-TNFα. Ils sont en général résolutifs
après l’arrêt du traitement. Les anti-TNFα ne doivent pas être utilisés chez les patients ayant
une sclérose en plaques active ou de survenue récente. L’apparition de signes neurologiques
(fourmillements, troubles visuels, confusion, troubles de la marche, etc…) impose l’arrêt
du traitement et la consultation du médecin spécialiste qui appréciera la nécessité éventuelle
de recourir à des examens complémentaires ou à un avis spécialisé.
Réactions allergiques générales
De rares réactions allergiques ont été décrites. Lors de la perfusion intraveineuse
d’un anti-TNFα ou après (habituellement dans les 2 heures), de rares manifestations
d’allergie peuvent apparaître comme une fièvre, des sueurs, des frissons, des myalgies,
des démangeaisons…
15
Des réactions allergiques peu fréquentes ont également été décrites avec les anti-TNFα
administrés par voie sous-cutanée. En cas de réaction allergique grave, le traitement
anti-TNFα sera immédiatement interrompu et un traitement approprié instauré.
Réactions aux points d’injection lors de l’administration sous-cutanée d’un anti-TNFα
Des réactions cutanées locales (rougeur, démangeaisons, douleur ou œdème) peuvent
survenir aux sites d'injection, le plus souvent à l’instauration du traitement sous-cutané.
Elles peuvent persister 3 à 5 jours en moyenne. Il est parfois utile d’appliquer de la glace.
Ces réactions ne constituent pas un motif d’arrêt du médicament d’autant qu’elles finissent
par disparaître malgré la poursuite des injections.
Conseils pratiques à donner au patient
Certains gestes simples permettent d’éviter les réactions désagréables au point d’injection :
1/ Sortir le médicament du réfrigérateur 15 à 20 minutes avant de réaliser l’injection permet
de réduire la sensation douloureuse éventuelle due à la température du produit.
2/ Placer une poche réfrigérée sur la zone de l’injection avant de réaliser la désinfection
et l’injection, ce qui permet de désensibiliser la peau.
3/ Désinfecter puis laisser sécher la peau après l’avoir désinfectée avant de réaliser l’injection.
4/ Varier les sites d’injection : cuisses, ventre, bras. Les sites doivent être espacés de 3 cm
et un changement de site d’injection est recommandé à chaque nouvelle injection.
5/ Choisir une zone de la peau sans plaie ni veine apparente. Ne pas injecter à un endroit
où la peau est rouge, contusionnée ou indurée.
Attention : il ne faut pas masser la zone après l’injection, ni y placer de poche réfrigérée.
Formation d’auto-anticorps antinucléaires
On peut observer, lors du traitement par anti-TNFα, l’apparition d’auto-anticorps. Ce phénomène
est le plus souvent biologique et ne nécessite pas d’interruption de traitement.
Les manifestations cliniques (en particulier, des manifestations cutanées ou évocatrices
d'un lupus) restent exceptionnelles et en général sans gravité.
16
Le traitement devra être interrompu, si des signes cliniques accompagnent les signes
biologiques.
Pour consulter l’ensemble des effets indésirables, vous pouvez vous reporter au Résumé
des Caractéristiques de chaque Produit.
7. Les circonstances
particulières
Intervention chirurgicale
Concernant les patients atteints de RIC : en cas d’intervention chirurgicale programmée,
le patient devra contacter son rhumatologue pour organiser l’arrêt transitoire éventuel
du traitement par anti-TNFα. Le délai d’arrêt transitoire avant une intervention varie en fonction
des facteurs de risque associés d’infection du patient, du risque infectieux de la chirurgie
et du type d’anti-TNFα.
Il convient de prévenir son médecin spécialiste afin de discuter de l’éventuelle mise en
route de mesures prophylactiques. Il est recommandé de ne reprendre le traitement
anti-TNFα qu’après cicatrisation complète et en l’absence d’infection.
Concernant les patients atteints de MICI et les patients atteints de certaines formes
de psoriasis : il n’y a pas à ce jour de recommandation en gastro-entérologie ou en
dermatologie sur l’interruption des traitements anti-TNFα en cas d’intervention chirurgicale
programmée. Cependant, la demi-vie des traitements devra être prise en compte si
une intervention chirurgicale est prévue et le patient devra être attentivement surveillé afin
de dépister des infections et des actions appropriées devront être entreprises. Le patient
devra contacter son gastro-entérologue en cas de MICI ou son dermatologue en cas
de psoriasis afin de discuter de l’arrêt éventuel du traitement anti-TNFα.
En cas d’opération chirurgicale en urgence (exemple : appendicite), il est souhaitable
que le chirurgien prenne contact avec le médecin spécialiste.
17
Vaccinations
Le statut vaccinal doit être vérifié avant la mise en route d’une biothérapie. Il ne faut pas
administrer de vaccins vivants, BCG, ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole), poliomyélite
(orale), varicelle, fièvre jaune chez un patient traité par anti-TNFα. La vaccination préalable
contre le pneumocoque peut être proposée chez les sujets à risque (splénectomie,
diabétiques…).
La vaccination annuelle contre la grippe est recommandée en cours de traitement.
Conseils pratiques à donner au patient*
Les vaccins inactivés peuvent être administrés au cours du traitement.
La vaccination annuelle contre la grippe est recommandée en cours de traitement.
La vaccination anti-pneumococcique est recommandée chez les sujets à risque.
Les vaccins vivants (BCG, ROR, fièvre jaune…) ne sont pas recommandés,
en cas de demande, orienter vers le médecin spécialiste.
Grossesse et allaitement
Même si les données les plus récentes semblent plutôt rassurantes, aucune donnée
actuelle ne permet d’affirmer l’innocuité des agents anti-TNFα au cours de la grossesse
et de l’allaitement. Par précaution, les recommandations officielles préconisent, pour
les femmes en âge de procréer, d’utiliser une contraception appropriée et efficace afin de
prévenir toute grossesse et de poursuivre son utilisation pendant plusieurs mois (au moins
5 à 6 mois selon le traitement anti-TNFα de la patiente) après
l’arrêt du traitement. Par ailleurs, ceci est valable pour de
nombreux médicaments pris concomitamment (notamment
le méthotrexate et l’azathioprine).
18
* Recommandations d’utilisation des anti-TNFα au cours de la Polyarthrite
Rhumatoïde. Actualisation 2007.
8. Conseils pour
les professionnels
de santé
L’avènement des médicaments anti-TNFα représente une
avancée considérable dans la prise en charge des patients
atteints de maladies inflammatoires chroniques sévères mais
nécessite une attention particulière et une vigilance soutenue
de tous les professionnels de santé. Il est important que
le médecin, le pharmacien et l’infirmière participent à
l’information, l’encadrement et l’éducation des patients traités
par anti-TNFα.
Vous trouverez ci-dessous les conseils à donner pour favoriser cet encadrement.
Il est important de suivre rigoureusement la prescription du médecin spécialiste
(fréquence des injections, examens de suivi).
Il est important d’informer le patient qu’il doit consulter son médecin traitant au moindre
doute de signes infectieux (affection des voies aériennes supérieures, bronchite, plaie
cutanée, infection urinaire, etc.).
Toute fièvre doit amener le patient à consulter immédiatement son médecin et à interrompre
transitoirement l’anti-TNFα.
Une hospitalisation peut être envisagée au moindre signe de gravité.
Il est recommandé de contacter le médecin spécialiste en cas de problème de santé
chez un patient sous anti-TNFα.
Il est important de rappeler au patient que lors d’une intervention chirurgicale même
dentaire, il convient de prévenir son médecin spécialiste afin de discuter de l’éventuelle
mise en route de mesures prophylactiques.
19
Vaccination : il ne faut pas administrer de vaccins vivants (BCG, ROR, fièvre jaune…) chez
un patient traité par anti-TNFα. La vaccination annuelle contre la grippe est recommandée
en cours de traitement. La vaccination anti-pneumococcique est recommandée
chez les sujets à risque.
Transport et conservation du médicament : le transport et la conservation du médicament
se fait entre 2 et 8 °C. Des sacoches permettant le transport peuvent être obtenues
auprès des laboratoires pharmaceutiques.
Sac isotherme
Pharmacie
20
Domicile
Certains gestes simples permettent d’éviter les réactions désagréables au point
d’injection :
1/ Sortir le médicament du réfrigérateur 15 à 20 minutes avant de réaliser l’injection permet
de réduire la sensation douloureuse éventuelle due à la température du produit.
2/ Placer une poche réfrigérée sur la zone de l’injection avant de réaliser la désinfection
et l’injection, ce qui permet de désensibiliser la peau.
3/ Désinfecter puis laisser sécher la zone de la peau désinfectée pendant une minute.
4/ Varier les sites d’injection : cuisses, ventre, bras. Les sites doivent être espacés de 3 cm
et une rotation de site d’injection est recommandée à chaque nouvelle injection.
5/ Choisir une zone de la peau sans plaie ni veine apparente. Ne pas injecter à un endroit
où la peau est rouge, contusionnée ou indurée.
6/ Il ne faut pas masser la zone après l’injection, ni y placer de poche réfrigérée.
Remerciements aux Dr Xavier Puéchal et Emmanuelle Dernis pour
la rédaction de ce guide.
Remerciements aux Dr Laurent Peyrin-Biroulet et Mathurin Flamant
pour l’adaptation du guide à la gastro-entérologie.
Remerciements aux Pr Jean-Paul Ortonne, Carle Paul et aux Dr Philippe
Beaulieu, Valérie Bronsard et Sorilla Prey pour l’adaptation du guide
à la dermatologie.
21
9. Associations de patients
& adresses utiles
POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
• AFP (Association Française
des Polyarthritiques)
53 rue Compans - ESC 46 - 75019 Paris
Tél. : 01 40 03 02 00
www.polyarthrite.org
• ANDAR (Association Nationale
de Défense contre l’Arthrite Rhumatoïde)
7 rue des Calquières - 34800 Clermont l’Hérault
Tél. : 04 67 88 53 12
www.polyarthrite-andar.org
BL 325 - DAVA - 93 La Canebière
13233 Marseille Cedex 20
Tél. : 04 91 40 54 48
www.alussa.org
ARTHRITE JUVENILE IDIOPATHIQUE
• KOURIR (Association de parents
d’enfants atteints d’arthrite juvénile
idiopathique)
7 rue des Chaufourniers - 75019 Paris
Tél. : 01 42 00 40 43
www.kourir.org
SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
• AFS (Association Française
des Spondylarthritiques)
CHU de Rennes, hôpital Sud
Service de Rhumatologie - 16 Bd de Bulgarie
BP 56129 - 35056 Rennes Cedex 2
Tél. : 02 99 64 73 84
www.spondylarthrite.org
• Spondylis (Pour lutter contre
les Spondylarthropathies)
Hôpital Henri Mondor - Service de Rhumatologie
51 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
94000 Créteil
Tél. : 01 49 81 97 01
www.spondylis.org
• ACS (Action Contre les Spondylarthropathies)
12 ter place Garibaldi - 06300 Nice
Tél. : 0820 06 63 50
www.acs-france.org
• ALuSSA (Association de Lutte
contre la Spondylarthrite Ankylosante
et les Spondylarthropathies associées)
La cité des Associations - Ville de Marseille
22
RHUMATISME PSORIASIQUE
• ALuSSA (Association de Lutte
contre la Spondylarthrite Ankylosante
et les Spondylarthropathies associées)
La cité des Associations - Ville de Marseille
BL 325 - DAVA - 93 La Canebière
13233 Marseille Cedex 20
Tél. : 04 91 40 54 48
www.alussa.org
• APLCP (Association Pour la Lutte
Contre le Psoriasis)
Hôpital Saint-Louis - Pavillon Bazin
1 avenue Claude Vellefaux - 75010 Paris
Tél. : 01 34 42 09 01
www.aplcp.org
• Spondylis (Pour lutter contre
les Spondylarthropathies)
Hôpital Henri Mondor - Service de Rhumatologie
51 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
94000 Créteil
Tél. : 01 49 81 97 01
www.spondylis.org
MALADIE INFLAMMATOIRE
CHRONIQUE DE L’INTESTIN
• AFA (Association François Aupetit)
Maison des MICI
78 quai de Jemmapes - 75010 Paris
Tél. : 01 43 07 00 49
www.afa.asso.fr
PSORIASIS
• APLCP (Association Pour la Lutte
Contre le Psoriasis)
Hôpital Saint-Louis - Pavillon Bazin
1 avenue Claude Vellefaux - 75010 Paris
Tél. : 01 34 42 09 01
www.aplcp.org
Par ailleurs, certains sites internet, au contenu médicalement validé, peuvent vous apporter de plus
amples informations :
SUR LA MALADIE ET LES TRAITEMENTS :
RHUMATOLOGIE :
DERMATOLOGIE :
• SFR (Société Française de Rhumatologie)
www.rhumatologie.asso.fr
• SFD (Société Française de Dermatologie)
www.sfdermato.com
• AFLAR (Association Française
de Lutte AntiRhumatismale)
www.aflar.org
• FFFCEDV (Fédération Française
de Formation Continue et d’Evaluation
en Dermatologie-Vénérologie)
www.fffcedv.org
GASTRO-ENTEROLOGIE :
• SNFGE (Société Nationale Française
de Gastro-Entérologie)
www.snfge.asso.fr
• CREGG (Club de Réflexion des cabinets
et Groupes d'Hépato Gastroentérologie)
www.cregg.org
HAUTE AUTORITE DE SANTE :
www.has-sante.fr
AFSSAPS :
(Agence Française de Sécurité Sanitaire
des Produits de Santé)
www.agmed.sante.gouv.fr
SUR LE TRAITEMENT PAR ANTI-TNFα :
• www.lesantitnf.fr
23
Parcours
bon usage anti-TNFα
L’ essentiel à retenir et conseils pratiques pour le patient
Les
anti-TNFα sont indiqués dans la prise en charge des rhumatismes inflammatoires
chroniques modérés à sévères (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante,
rhumatisme psoriasique et arthrite juvénile idiopathique), dans les maladies
inflammatoires chroniques de l’intestin modérées à sévères (maladie de Crohn, rectocolite
hémorragique), après échec au traitement conventionnel, et dans certaines formes de psoriasis.
Ils
permettent une amélioration souvent rapide des symptômes de ces maladies et
des paramètres biologiques de l’inflammation et luttent contre les conséquences néfastes
à long terme de l’inflammation (détérioration du cartilage, de l’os, déformations
articulaires, sténoses des muqueuses du tube digestif…) et la détérioration de la qualité
de vie dans le psoriasis.
E n qualité de professionnels de santé votre intervention
peut se faire à différents niveaux et à différents moments
S’assurer
d’un suivi rigoureux de la prescription du médecin spécialiste par le patient
(fréquence des injections, examens de suivi).
Informer
le patient qu’il est indispensable de consulter son médecin traitant au moindre
doute de signes infectieux (affection des voies aériennes supérieures, bronchite, plaie
cutanée, infection urinaire, etc.).
Préciser au patient que toute fièvre doit l’amener à consulter immédiatement son médecin
généraliste et à interrompre transitoirement l’anti-TNFα.
Contacter
Avoir
en tête la possibilité d’une hospitalisation au moindre signe de gravité.
Rappeler
au patient que lors d’une intervention chirurgicale ou dentaire, il convient
de prévenir son spécialiste afin de mettre en route des mesures prophylactiques.
Vaccination
: il ne faut pas administrer de vaccins vivants (BCG, ROR, fièvre jaune, …)
chez un patient traité par anti-TNFα. La vaccination annuelle contre la grippe est recommandée
en cours de traitement. La vaccination anti-pneumococcique est recommandée chez les sujets
à risque.
Transport et conservation du médicament : le transport et la conservation du médicament
se fait entre 2 et 8 °C. Des sacoches permettant le transport peuvent être obtenues auprès
des laboratoires pharmaceutiques.
Terre Neuve - DER21 - 09/2008
le médecin prescripteur de l’anti-TNFα en cas de problème de santé chez
un patient sous anti-TNFα.
Téléchargement