URSS L’ouverture de l’URSS jusqu’en 1991 : Malgré les slogans, jamais l’URSS n’a été coupée complètement du monde capitaliste. NEP : l’URSS a sollicité l’aide de spécialistes occidentaux. Ford a apporté son aide technologique pendant la NEP. Comment monnaie-t-elle ? Par des produits bruts, elle continue à exporter du blé pendant les 30’s alors que c’est la famine. Loi du prêt-bail dès qu’elle devient une alliée. EU approvisionne 10% de l’armement pendant la guerre. I 45-60’s : l’économie soviétique est peu ouverte au monde capitaliste : A] Le monde capitaliste apparaît comme un monde hostile dans un contexte de Guerre Froide : En 45 : L’URSS a encore d’importantes relations. Elle est présente à Bretton Woods en 44. Charte de la Havane en 46 : crée l’OMC mais pas ratifiée (OMC ne voit pas le jour, GATT accord provisoire). Prêt-bail interrompu en 45 mais l’aide américaine arrive jusqu’en 47. Dans les zones d’occupation occidentale, les Alliés aident au démontage des usines. URSS se remonte vite. Mais en 47, les antagonismes idéologiques ressurgissent. Rupture qui se traduit par des alliances opposées (Comecon, Pacte de Varsovie, Plan Marshall). Jdanov : « tout ce qui n’est pas avec nous est contre nous ». Théorie : il est dangereux d’entretenir des relations avec ce monde capitaliste. Donc refus du Plan Marshall. B] L’URSS est donc isolée après 47 : Isolement en partie volontaire : refus du SMI, du GATT. Comment échanger avec une monnaie qui n’est même pas convertible (rouble). L’URSS est donc déconnectée des E car c’est l’Etat qui fixe les prix intérieurs, qui n’ont pas grand chose à voir avec les prix mondiaux. Isolement aussi voulu par les EU qui craignent l’équipement de l’URSS. Veulent étouffer l’éco soviétique. Mise au point du Cocom = contrôle des exportations des pays occidentaux vers l’URSS. Dresse une liste des produits interdits à l’exportation vers l’URSS. De plus, l’URSS a les possibilités de vivre en relative fermeture (ressources importantes). Elle peut compenser par le développement d’E avec le monde socialiste (Hongrie, Pologne, RDA…). Roumanie, Bulgarie = grands pays agri. Résultats en 53 : 16% du commerce de l’URSS avec le monde capitaliste. On ne peut pas parler d’autarcie. C] Cet isolement pose des problèmes : L’exploitation de ces pays frères (PECO) pose des problèmes. Mal vécu par ces pays. Le CAEM est un outil d’abord au service de l’URSS : monnaie d’E dans le CAEM = le rouble. Il serait + intéressant pour les PECO d’acheter au monde capitaliste. Capacité de l’URSS à être autosuffisante. Le développement de l’URSS est remis en question. Extensivité montre ses limites. URSS cherche à économiser : amélioration de la productivité, intensification du travail. Mais il faut des machines perfectionnées qu’ils n’ont pas et une main d’œuvre motivée. Seul le monde capitaliste peut fournir cela : on comprend mieux la Détente. Il faut qu’elle consacre – de dépenses à l’armement. Coexistence pacifique de Khrouchtchev, détente de Brejnev. EU aussi ont besoin de cette détente : 70’s = crise éco, défaite au Vietnam. L’URSS découvre que le monde capitaliste est aussi nuancé (De Gaulle s’oppose aux EU, concurrence entre eux (Japon/EU/UE…) Peut donc en profiter pour acheter moins cher, ce qui va permettre un essor des E. II A partir des 70’s, l’ouverture, surtout commerciale, s’accélère : A] Une ouverture surtout commerciale : Fin 60’s-70’s : multiplication des traités bilatéraux. 66 : avec la F, 69 : avec RFA. 72 : a failli avec les EU : Trade Act a été signé (Nixon/Brejnev) mais pas ratifié par le Parlement américain. Il prévoyait le remboursement de la dette de l’URSS, Clause de NPF pour URSS, développement des E. Mais l’amendement Kackson-Vanik qui conditionne le traité commercial demande à l’URSS d’autoriser les juifs soviétiques à quitter le pays. Mais URSS refuse, donc échec. 1953 : 16% des E soviétiques avec le monde capitaliste, 75 : 31%. Mais ce sont des E avant tout commerciaux. Les autres activités sont très peu développées (comme le tertiaire, tourisme). Il existe aussi des firmes occidentales présentes en URSS. Ex : PepsiCola. L’URSS a besoin d’importer des techniques, des brevets : achats d’usines clé en main + espionnage. E culturels et humains restent très modestes. Accords d’Helsinki en 75 : point culminant de la Détente. CSCE : Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Reconnaissance de l’inviolabilité des frontières. Rappelle les droits de l’homme. B] Quels sont les E et les partenaires : Exportation : structure d’E qui ressemble au 1/3M. Exportation à 80% de produits bruts (pétrole + gaz). Vente qui ont permis le développement d’un complexe énergétique en URSS. 70’s : 1/6 du total des investissements de l’URSS va à l’énergie. Contrat : gaz contre tube. Importations : produits alimentaires, céréales. 75 : Accord avec EU : URSS reçoit des livraisons de blé jusqu’en 81 (6 à 8M de t / an). Mais interrompu avec l’embargo à cause de l’invasion de l’Afghanistan. En E, les EU recevaient 10M de t de pétrole. Et importation de biens d’équipement car fossé technologique important. 25% des investissements de l’URSS dans le secteur chimique sont couverts par les importations. Partenaires du monde occidental : EU, F, All, It et Finlande qui sert de transit. Une partie des E se fait sous la forme de troc. Le 1/3M représente 12-15% du commerce extérieur. Contrats de livraison d’armes avec MO. C] Ces E ont eu un impact sur l’économie et la géographie de l’URSS : Pour certains, l’URSS a profité des importations pour renforcer sa puissance militaire malgré le Cocom. Acquisition d’une technologie militaire à travers une technologie civile. Ex : en chimie, avait un gros retard. Importance du transfert techno a permis de la doter d’un arsenal. Pétrole représente 60% des exportations. Mise en valeur des ressources obligatoire. 1er Bakou fin XIXème (sud du Caucase), 2ème Bakou (Ouest de l’Oural), 3ème Bakou (Sibérie occidentale) 70’s. Mise en valeur de l’espace à l’Est. Façade baltique, Ukraine, Biélorussie. III 80’s à 91 : une ouverture plus large mais dangereuse et qui participe à l’effondrement du système : A] L’ouverture fait courir à l’URSS des risques inacceptables : Déficit commercial, E inégaux + contre choc pétrolier : dette ! URSS a presque une structure de pays du 1/3M. Importe des produits bruts. Déficit : on s’endette pour continuer à acheter. 1982 : dette extérieure nette : 18Mllds de $. Absorbe 22% de ses exportations. Remise en question des liens avec les pays d’URSS : faut-il privilégier le Comecon ? B] Mais le repli paraît de son côté impossible : Mi-80’s : E URSS-PDEM représentent 1/5 des E de l’URSS. Dette en 84 : 13Mllds de $ (donc diminuée). Mais les retombées de cette cure d’austérité : véritable problème de stagnation + stagflation. L’URSS s’asphyxie. En plus, Guerre fraîche avec les EU depuis 79 et l’invasion de l’Afghanistan mobilise ses forces. Course aux armements. C] L’ouverture faite par Gorbatchev se révèle inconciliable avec le socialisme et contribue à l’échec : Perestroïka est pourtant un système cohérent. Accentuer la Détente (avec Reagan). Ex : en 87, démantèlement des euro-missiles. 88 G décide unilatéralement de réduire les effectifs de l’armée. Evacue l’Afghanistan. 90 : ferme les yeux sur la réunification allemande. Accentuer la Détente permet aussi de recevoir plus d’aides. Il faut importer sans gaspiller les devises (rouble pas convertible donc pas utilisable pour les importations). L’URSS est riche en or, mais ne peut pas trop en vendre (risque de chute des cours). L’URSS a développé ses E avec la Finlande. G ouvre donc beaucoup son pays. 87 : suppression du monopole du ministère du commerce extérieur. Joint venture ; autorise les FMN à investir en URSS à condition que tout investissement se fasse dans une société à capitaux mixtes (pas + de 49%) et que les bénéfices soient réinvestis sur place. Mais ce système n’attire pas les FMN. 88 : une 12zaine de FMN fonctionnent réellement. G autorise donc les FMN à posséder + de 50% et réduit la taxation des profits réexportés. 91 : FMN peuvent placer des filiales sans aucune part soviétique. Demande d’adhésion au GATT, observatrice au FMI. Veut que le rouble soit convertible, mais forte dévaluation nécessaire. Dévaluation de 90% en 89. 88 : reconnaissance mutuelle du CAEM et de la CEE, ce qui ouvre la voie d’une aide possible. 89 : programme PHARE (Pologne, Hongrie, Aide à la Reconstruction Eco). Mais l’accentuation de l’ouverture aggrave l’endettement. 88 : 1er emprunt public : la dette extérieure fait un bond, elle passe à 50Mllds de $ brut. Ce qui représente 113% des exportations contre 36% en 84. Echec des réformes de G. Début des troubles politiques, suspend le remboursement des emprunts. L’inflation dérape : 18% en 90, 300% en 91 ! Doit faire appel à l’aide alimentaire internationale. L’agriculture dans le système et l’économie soviétiques : Lénine : « Grattez le Russe, vous trouverez le paysan ». Pays constitué de 85% de paysans. URSS officiellement née en 1922, mais est le résultat de la révolution bolchévique d’octobre 1917. I Un secteur qui souffre d’emblée de lourds héritages, les espoirs déçus : A] Des conditions naturelles médiocres mais pas catastrophiques : SAU = 27% du territoire. Mais l’espace est énorme. 10% seulement des terres sont labourables. Conditions difficiles : montagnes, Est et Nord = terres gelées, froid, manque d’eau en Asie centrale (Kazakhstan), peu de forêts, steppe. Pourtant, pas catastrophique : climat polaire pas partout (tempéré à l’Ouest), donc diversité d’agriculture par diversité de climat. B] De lourds handicapes pré-révolutionnaires : L’agriculture a eu du mal à se développer dans l’Empire des tsars. Pendant très longtemps : éleveurs nomades. Poids du servage : appartiennent à la terre du seigneur. Avant même collectivisation, les paysans vivaient en collectivité. Servage aboli en 1861. Industrialisation très ponctuelle (Moscou, St Petersbourg), urbanisation très en retard. Poids de l’autoconsommation = structures archaïques. On est obligé de cultiver un peu de tout dans chaque région par manque de moyens de communication : polyculture, donc faibles rendements. Stolypine (1906-1911) cherche à moderniser l’agriculture : libère les moujiks, leur donne la possibilité d’acquérir des terres, mais il faut des moyens de cultiver ! Stimule l’industrialisation à travers les emprunts russes. Début d’exode rural au début du XXème. Mais pour l’essentiel, l’agriculture reste un secteur très pauvre. C] Les espoirs déçus : 1917-1928 : 1917 : toute l’économie est affectée par la guerre. Beaucoup de terres (les + fertiles !) sont envahies par les combats. Les Bolcheviks ont fait miroiter aux paysans beaucoup de choses. Abolition de la grande propriété et on confie la gestion aux soviets paysans pour qu’ils les redistribuent en jouissances individuelles. Lénine : communisme de guerre : réquisitions pour nourrir les villes. Mise en place de sovkhozes (= fermes d’Etat) : le paysan est un ouvrier (a un salaire identique chaque mois, ne décide rien). C’est le divorce entre paysans et régime communiste. Famine : 5 à 6M de morts ; production = 2/3 de celle de 1914. Lénine décide de faire une pause : c’est le capitalisme d’Etat. On n’abandonne pas tout à fait les principes de la collectivisation. Résultats : production de céréales retrouve son niveau de 18 (même si crise des ciseaux (augmentation des prix des produits industriels et stagnation des ventes de produits agri)). Il y a un mieux, mais sur le plan politique, la situation ne satisfait pas les bolcheviks : réapparition des koulaks. + bourgeoisie industrielle : les Nepmen. Fin Nep en 1928. Choix du sacrifice de l’agriculture pour l’industrie. 1928 : 81% de ruraux. 81% des membres du PC sont des citadins. II L’organisation du secteur agricole sous Staline : intégré mais sacrifié : A] La collectivisation : Propriété privée abolie. Tout appartient à l’Etat. 2 formes : sovkhozes et kolkhozes (préférés des paysans, = 95% des exploitations). On met en place les MTS (Station de machines et tracteurs). On peut louer le matériel du MTS. Pas de forme autogérée de l’exploitation. Dékoulakisation. Le pouvoir n’hésite pas à déporter les réticents et leurs familles. B] Une agriculture ponctionnée, sacrifiée : Elle a une place dans le système : nourrire la population. Elle fournit aussi des capitaux car l’Etat fait des profits entre les prix de vente et prix d’achat (très bas). Elle devient la parente pauvre, elle ne reçoit que 10% des investissements alors que l’industrie reçoit le 1/3 (groupes A et B). Agriculture souffre aussi de la 2nde GM. L’industrie échappe plus ou moins au désastre car on a déplacé les usines. Mais agriculture : impossible. Elle souffre aussi des abus de Staline. Il a cherché à inventer une nouvelle biologie (Lyssenko) et nie les lois établies. Il y a quand même des grands travaux comme l’irrigation, le détournement de rivières. Mais progrès grandioses qui ont fait + dégâts qu’autre chose. L’homme doit modifier la nature. Le monde paysan est réfractaire. C] Les réticences du monde paysan malgré quelques aménagements : Nouvelle grande famine en 31-32 (5M de morts). Staline assouplit un peu le statut du kolkhoze : on prête au paysan un lopin de terre (le dvor). L’ensemble des lopins de terre représente 4% des surfaces cultivées. Mais vont fournir jusqu’au ¼ de la production du pays. Le pouvoir essaie de regrouper les kolkhozes pour éviter l’individualisme (passent de 250000 à 100000 début 50’s). Agriculture extensive mais peu productive. Un paysan gagne 3x – qu’un ouvrier en 53. La production est au niveau de 1913. Les prix sont restés stables même si les autres prix ont été x par 5. Fin de période stalinienne : l’agriculture n’a pas décollé. III Crise et faillite de l’agriculture au cœur de la crise du système soviétique : A] Malgré la recherche de solutions, l’agriculture parvient de – en – à nourrire la population soviétique : 1°) L’échec des réformes de Khrouchtchev : Il étend les surfaces cultivées. Fin des plans quinquennaux. On défriche les steppes. Mise en culture de nouvelles terres. On crée surtout des sovkhozes et on continue la tradition d’une production extensive. On continue d’assouplir le système du kolkhoze : taxation supprimée ainsi que les livraisons obligatoires. On supprime les MTS. Dans un 1 er temps, la production redémarre (56-58), mais très vite, les choix de K s’avère peu fructueux. Les terres vierges, faute d’engrais, les rendements s’effondrent. Irrigation massive s’avère catastrophique. Mi-70’s : il y a 8,5% d’agriculteurs dans l’UE, 4% aux EU et encore ¼ en URSS. Pourtant, superficie x par 7, emplois par 6. Quand on n'a pas d’engrais, on doit bien s’étendre. 2°) Brejnev : Il cherche à consacrer plus de crédits à l’agriculture. 11 ème plan : 1/3 des investissements sont consacrés à l’agriculture, mais c’est trop tard. L’agriculture participe à l’éco de pénurie. B] Les explications d’une crise structurelle : Explication fondamentale : structures foncières ne laissent aucune liberté. En +, on a privilégié les sovkhozes, ce qui aggrave le désintérêt des paysans. Population active agri vieillissante, peu qualifiée… Carences techniques : on manque d’ingénieurs, d’engrais, peu de machines adaptées car l’industrie n’est pas au service de l’agri. Défaillance des stockages et transports : polyculture continue donc de prévaloir. 20-25% de la production est perdue chaque année par défaut de transport et stockage. C] L’échec des dernières réformes sonne le glas du régime : Tchernenko (82) : retour des projets grandioses. On s’enferre dans le principe de l’extensivité, irrigation des terres vierges. Gorbatchev essaie de donner + d’efficacité à l’agri. Regroupement de tous les ministères qui traitent de l’agri : Gosagroprom. Mais supprimé en 89 car ne résout aucun problème. On passe à la décentralisation. Tente aussi de motiver les salariés en mettant en place des primes. Essaie d’être plus économe. On propose aux paysans de racheter leurs excédents en devises étrangères. Mais ça ne s’est jamais réalisé. G réintroduit une agri sous forme de gestion privée. 1990 : autorise la propriété privée. On ouvre des possibilités aux paysans. Mais pas de résultat, pire, la production agri recule ! 91 : recul de 13%. URSS fait même appel à l’aide alimentaire pour nourrire sa population. Conclusion : L’agriculture est à la fois une part non négligeable de l’économie et un secteur marginalisé. L’évolution du secteur agricole est significative de l’évolution de l’ensemble de l’économie. Importations de + en + nécessaires. Les problèmes agricoles rejaillissent sur les finances de l’URSS (déficit). NB : vieilles régions agricoles : - Centre et Nord-Ouest (Moscou, Etats baltes, Russie européenne) : pommes de terre, betteraves. - Ukraine, Moldavie = grenier de l’URSS : production + intensive et + diversifiée. - Régions du Caucase entre mer Noire et mer Caspienne. Dépendantes de l’irrigation. Régions en expansion (après 2ème guerre) : - Terres vierges du Kazakhstan vouées à la monoculture de céréales. Mais irrégularité des pluies. - Clairières agricoles, grandes villes le long du Transsibérien. La transition russe et la nouvelle Russie : Début de la transition : 25 décembre 91. Terminée officiellement en 2002, car EU ont considéré que la Russie était un pays à éco de marché. Mais en réalité, la transition est loin d’être achevée (démocratie totale (Tchétchènie) , éco de marché (terre encore entre les mains de l’Etat)). I Un héritage naturel et humain sensiblement modifié : A] La fin d’une expansion et la recherche d’une identité territoriale : 1°) La réorganisation territoriale : République socialiste fédérative des Soviet de Russie (RSFSR) devient Fédération de Russie. 3 entités ethniques : Grande Russie, Petite Russie (Ukraine) et Russie blanche (Biélorussie). 40000km de frontières maritimes et 20000km de continentales. Situation ethnique très homogène : 81% de Russes, 86% ont le Russe pour langue maternelle. Minorités non russes = 30M d’hs. 21 Républiques fédérées + régions et territoires autonomes. Traité avec le Tatarstan mais pas avec Tchétchénie (94 et 2000 : 2 vagues d’assauts contre le pouvoir). 2°) La fin de l’esprit d’empire ? Une grande partie des transports passe par des pays voisins : 2 des 3 branches du Transsibérien passent par le K. Donc Russie ne peut être indifférente aux pays voisins. La Russie a aussi cherché à reprendre à son compte les acquis (missiles…) Mais n’a pas réussi e tout récupéré. Russie a cherché à signer des traités avec les ex Républiques d’URSS. 97 : R signe une « Union » avec la Biélorussie. Traité avec l’Ukraine qui met fin au différend sur la flotte. B] Un espace meurtri et recomposé : = 75% de la surface de l’ex-URSS. Aujourd’hui + isolée de l’Europe C et Orientale. Plus d’accès facile à la mer Baltique (car Etats baltes) sauf enclave de Kaliningrad. A gardé les frontières avec Mongolie et Chine. A perdu surtout à l’Ouest. 9000km Est-Ouest, 3000 du N au S. 1/3 des terres russes au nord du cercle polaire (= pays du froid). Ressources : atouts restent les mêmes. Terres cultivables = - de 8% de la Russie. Taïga recouvre 60% du territoire. La ½ du territoire est gelée en permanence. Richesses : pétrole, gaz, charbon, fer, or, bois. Quasi auto-suffisants pour toutes les énergies. Mais pas d’effort contre le gaspillage (= pb grave : ressources facilement accessibles s’épuisent). Préoccupation écolo très récente. Perestroïka et Glasnost : la pop a accès à l’information et peut former des associations. Mesures de préservation de l’eau et des forêts qu’à partir de 91. C] Une population aux mutations accélérées par la transition : 1°) Une croissance naturelle au point mort : La Russie perd des habitants depuis 1992. 92 : 150M de Russes, auj : 145M. 2 raisons : mouvement naturel (effondrement de la fécondité (1,2)) et la migration. TN : 8,4%°, TM s’est redressé suite à la transition. Aujourd’hui 14,7%°. TAN = -6,3%. Recul de l’espérance de vie (très rare) : début 70’s 70 ans, 97 : 58ans, et auj 65 ans. Faible natalité déjà du temps de l’URSS. Sexe ratio : + de femmes que d’hommes. Système de santé à 2 vitesses. Malnutrition a touché 10 à 15% de la pop russe pendant 90’s. 2°) Des mouvements migratoires inversés : Dans le passé, la Russie a connu des mouvements migratoires négatifs : esprit d’empire. Politique de russification, religion ortho imposée. Depuis 91 : solde positif mais ne compense pas la faiblesse du mouvement naturel. Fuite de cerveaux (1/4 des savants). Avec étranger lointain, solde -, mais avec Républiques d’URSS solde +. Politique d’aide au retour (Pieds rouges). Transition marque un changement dans les migrations internes : exode rural important et tardif mais 70’s : retour à la campagne pour des raisons vitales. Pas de liberté de circulation sur le territoire (faut un laisser-passer : Propiska). Avant avec les primes, mouvement vers l’Est, mais plus de prime donc retour. 3°) Les inégalités de peuplement persistent : Densité moyenne : 8,6hs/km². Partie euro : 27, partie asiatique : 2,5. Population urbaine = 73%. 13-14 villes millionnaires. Réseau urbain déséquilibré. Moscou (9M) et StPétersbourg (5M) puis que des villes d’1 million. 4°) Recomposition de la pyramide sociale : Structure des emplois : taux d’activité particulièrement élevé. 85% de la pop en âge de travailler travaille. 53% des actifs sont des femmes (rare). 93 : 1M de chômeurs, 95 : 6M, 9 : 10M (=15%). Depuis 9%. Mais beaucoup de travail au noir. 80’s : fort secteur industriel, faible part des services. Secteur primaire a reculé, mais pas effondré. Poussée du tertiaire. Main d’œuvre bien formée, qualifiée : pourrait être un atout. Une polarisation sociale nouvelle : recul du niveau de vie. Revenu moy/hs a reculé de 40% entre 92 et 98. Seuil de pauvreté : 50$/mois. Revenu moyen : 70$/mois. 70’s : ¼ de la pop est pauvre ; 98 : 65%. Pauvres + nombreuse et + pauvres, et émergence de nouveaux riches. Montée de l’individualisme. Mais faut pas trop s’attacher aux chiffres pour la pauvreté (éco souterraine : 25% du PIB). II Une économie en pleine restructuration : Déjà au moment de la perestroïka, mais la restructuration s’accélère avec l’effondrement du communisme. Nouvelle constitution (régime présidentiel à l’américaine). Assemblée parlementaire (Douma). 1ères élections multipartistes. En 9 ans, la Russie a changé 9 fois de président. A] Le défi agroalimentaire : Agri = 15% du PIB (beaucoup) 1°) La bataille de la privatisation : On autorise un secteur agri privé. Possibilité de sortir d’une exploitation collective en réclamant sa part, ou de vendre sa part. Aujourd’hui, 260000 exploitants individuels. Décret en 93 : suppression de toute livraison obligatoire à l’Etat. Pas de cadastre. 80% de l’espace appartient encore à l’Etat ou aux républiques fédérées. 2°) Une évolution en ½ teinte : Comme les autres secteurs, effondrement des productions. Terres ensemencées ont reculé d’¼. Pas de renouvellement du matériel. Cheptel / par 2. l’Etat a maintenu un fort niveau de subvention. En matière d’agroalimentaire, relative modernisation avec capitaux étrangers (ex : Coca). Danone a racheté la + grande confiserie russe fin 90’s. Russie a recommencé à exporter du blé ces derniers temps. Importations agroalimentaires représentent ¼ des importations. Approvisionnement auprès des EU, de l’Ukraine. B] La restructuration de l’industrie : 1°) Un héritage paradoxal : Décalage : nécessité d’importer du matériel. Beaucoup de cloisonnement. Ministère de l’industrie décomposé par plusieurs centaines de branches qui ne communiquent pas. Multitude d’administrations (+ de 500). En +, chaque ministère cherchait l’autosuffisance. Autre problème : le gigantisme. On a privilégié les éco d’échelle. Entreprise de + 1000 salariés employaient + des ¾ de la mo (80’s). Manque de souplesse, pas d’adaptation à la crise… 2°) La marche vers le libéralisme : Processus de libéralisation pas terminé. Privatisations ont commencé en 92. 3 étapes. 1°) Dès 92 : revente des entreprises les + petites et les – performantes. Distribution aux Russes de bons qui valaient un certain montant utilisés pour acheter des actions. 2°) Pour les entreprises de + grande taille, le capital ne pouvait pas être éparpillé. L’Etat négocie de gré à gré pour rendre une part importante des entreprises à des entrepreneurs connus. Mais très peu de transparence. Entre 95 et 98, les privatisations ont beaucoup ralenti. 3°) Ont repris en 98 : les + grosses entreprises : apparition de société d’investissement, banques privées, places boursières. Beaucoup d’illégalité. Mais l’Etat a gardé des branches entières (nucléaire, armement, énergétique…). L’Etat a aussi été perdant. Nécessaire appel aux emprunts (pas la peine d’augmenter les impôts pour + de fraude). Bons du trésor auprès des banques russes à des taux d’intérêt phénoménaux. Actuellement, 85% de la production industrielle russe est couverte par le secteur privé. 3°) La recomposition des secteurs : Hydrocarbures = secteur essentiel pour l’Etat. Rosneft = société financière qui gère les participations de l’Etat. Hydrocarbures représentent 40% des exportations russes et fournissent 2/3 du budget. Gazprom détient le 1/3 des réserves. 1ère société gazière mondiale. Recul de la prod de pétrole depuis Gorbatchev. 3ème producteur mondial de pétrole. Mi 90’s : dépasse Arabie saoudite et EU. TNK a fusionné avec BP = 1 er groupe mondial en termes de production. Complexe militaro industriel = VPK. Secteur pris entre 2 feux : secteur vidé car chute des commandes d’armement de l’Etat (-85%). Une partie a été privatisée, une partie s’est reconvertie à des fins civiles. La partie de l’Etat a beaucoup moins de moyens. C] L’explosion du tertiaire : 1°) Les héritages : Seuls transport et commerce était comptabilisé dans la production de richesses. Mais pas santé, culture, éducation… Statistiques s’alignent sur l’Occident mi 80’s. Attention : tertiaire pas sous développé, seulement pas comptabilisé. 2°) Administration et grand service public face au désengagement de l’Etat : Démonopolisation. Autorisation des opérateurs privés. Décentralisation : municipalités et Républiques fédérées se voient confier certains pans des services mais débâcle dans certains secteurs. Système scolaire mais multiplication d’écoles très chères ; médecine de base gratuite mais réseaux très dégradés. 3°) Commerce et services courants : du tout étatique au tout privé : Marché kolkhozien mais sinon tout sous contrôle de l’Etat. Tous les magasins mis en vente, véritable boom commercial 90’s. Effets : Russie désormais correctement approvisionnée. Reconquête par le commerce des centres villes. Apparition des supermarchés. 4°) Les nouveaux secteurs nés du marché : Beaucoup de profession n’existaient pas (notaire, courtier, audit, pub…). Ex-URSS a reçu de l’UE une aide spécifique à cela. C’est le programme TACIS (Assistance technologique à la communauté des Etats indépendants). Constitution d’un véritable secteur bancaire, secteur qui s’est étoffé et enrichi en prêtant à l’Etat et en lui servant de trésor public. Mais il s’est édifié dans une absence de transparence (explique la crise de 98). Une centaine de banques ont disparu depuis 90. Pb de fuite de capitaux. Sorte de capitalisme sauvage. 5°) Les transports : le point noir : Libéralisation et privatisation. Principaux réseaux terrestre sont restés sous monopole de l’Etat. 23km de route pour 1000km² de surface : très faible. Réseaux de très mauvaise qualité, très peu d’autoroutes. Pas de TGV. Une partie seulement des lignes (1/3) est électrifiée. Besoins immenses, il faudrait x3 le réseau routier pour être comme un pays développé. On commence : projet de TGV Moscou-Paris. III Une économie qui s’ouvre et se mondialise : A] Echanges extérieurs : une ouverture à double tranchant : Part très faible de la Russie dans le CI. Fin 80’s : URSS représente – de 5% des E mondiaux et se situait à la 8ème place des puissances. Eclatement + effondrement : chute libre de la R dans le CI. 2000 : représente 1,5% du CI (17ème rang des puissances). Mutation essentielle. S’est détournée des pas de la CEI pour l’Occident. 1°) Le recul des E avec l’étranger proche : Au moment de l’éclatement : CEI représente 2/3 du commerce extérieur de la R. Auj : 20%. Effondrement s’explique par la politique : beaucoup d’ex pays communiste érigent des barrières douanières. Russie cherche quand même à développer ses E avec ses voisins par des zones de LE : 95 : Russie/Biélorussie/Kazakhstan + Kirghizstan (96), mais application difficile. Pb de l’endettement a limité ces E : priorité de remboursement de la dette. Crise de 98 en Russie : effondrement des monnaies. Pour E, il faut des dollars. Système de clearing ou troc pendant 90’s. Recul des E. Certaines ex-Républiques ont fait des associations sans la Russie. Ex : 97 : GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie + Ouzbékistan en 99). CEI est une structure très artificielle. Mais dans les principaux partenaires de la Russie, on trouve encore Ukraine, Biélorussie… 2°) Le développement des échanges avec l’étranger lointain mais avec beaucoup de déséquilibres : Europe = aujourd’hui le 1er partenaire. 40% des E extérieur de la Russie avec la CE. er 1 partenaire à l’importation et à l’exp. All = 1er fournisseur et 2ème client. EU = place assez lointaine : 4% des E. J encore plus faible (pb de la revendication des îles Kouriles et Sakhaline). Mais ces relations devraient progresser (J pas de pétrole mais a l’argent d’exploiter). Déséquilibre des E : Russie importe des produits à forte VA, des produits alimentaires et même du sucre (avant venait de Cuba), alors qu’exp d’hydrocarbures soumises à la fluctuation des cours. Depuis 95 excédents (+50Mllds$). 3°) La bataille pour le contrôle du commerce extérieur : 86 : 1ères mesures de Gorba. 88 : Entreprises ont pu commercer sans passer par le ministère. L’Etat a perdu le monopole du commerce extérieur, les autorités régionales en ont souvent profiter pour commercer avec autres pays. Certaines autorités ont cherché à créer des zones franches (ex : Kaliningrad, banlieue de St-Pétersbourg), mais pas de réelle efficacité. B] Le rôle modeste de la Communauté internationale dans la reconstruction éco du pays : BERD : crédits destinés à la transition de l’Europe Centrale + Russie. FMI a débloqué beaucoup de crédits à condition d’un schéma capitaliste très libéral pour le développement de la Russie : catastrophe. Transition russe a souffert d’un manque d’Etat, gros crédits déboursés. Aide aussi de l’UE : programme TACIS (Assistance Tech à la Communauté des Etats Indépendants). En additionnant tous les apports de 90 à 95, la Russie a reçu – d’aides que les PECO (notamment Pologne et Hongrie). A partir de 95, aide monte en puissance. FMI : 10Mllds$ en 96. Mais souvent suspendu car la Russie ne respectait pas les critères. FMI + BM = 22Mllds$ dans les 90’s. Ca peut paraître important mais au cours de cette période, la fuite de capitaux s’évalue à 140Mllds$. La Russie recevait très peu d’IDE (~15Mllds$ contre 350Mllds$ pour la Chine). Désintérêt par rapport à la Russie car problème réglementaire, désordres politiques (sécurité des entreprises non assurée), Chine = m d’œuvre… Endettement de la Russie s’est alourdi (dette extérieure > 150Mllds$ (=70% du PIB russe)). Obligée d’emprunter pour rembourser (ex : prêt de 99 a servi à rembourser la dette au FMI). C] Depuis 98 : de la crise au redressement : 1°) La crise de 98 : Crise financière qui se matérialise par : sortie de capitaux abondante, effondrement monétaire, panique globale. Monnaie s’est effondrée de + de 1/3 de sa valeur, car inflation galopante (+50%/an), endettement de l’Etat (taux d’intérêt très élevés). Résultat : l’Etat ne peut pas payer donc emprunts, donc aggravation du déficit (=cercle vicieux). A la fin de la crise on était retourné au troc. Etat ne parvient pas à juguler les pb, crise défiance dans le système (1ers ministres valsent). Brésil ou Mexique qui ont connu ce genre de crise ont des éco diversifiées. C’est pas le cas de la Russie. Effondrement des cours du pétrole = cata. 2°) Une amélioration lente de la situation depuis 99 : 2000 : Poutine. Rétablit l’ordre. Les impôts rentrent à nouveau. Met en œuvre des réformes comme le code fiscal, le code foncier. Stabilisation, règles. Prix du pétrole sont plutôt à la hausse depuis 3 ans (surtout avec guerre en Irak). Inflation maîtrisée : 80% en 99, 20% auj. Le rouble se stabilise. Le budget a retrouvé un certain excédent depuis 2 ans. La production industrielle s’est redressée (+30%). Taux de chômage a reculé (12,8% en 98 passe à 8% en auj). Mais encore des pbs : disparité des niveaux de vie, fuite des capitaux (15Mllds$/an), IDE n’arrivent pas, banques appauvries par 98. Conclusion : Processus de transition s’est fait dans la douleur. Dégâts d’abord éco : PIB s’est effondré de 30% dans les 90’s (= auj PIB belge). Certes embellie, mais on ne peut pas dire si ce sera durable. III L’économie socialiste : la Russie soviétique : L’établissement du communisme en Russie (1917 – 1920) : Les conditions : la Russie en 1913 – 1917 : L’Empire des tsars, le plus étendu du monde, constituait un ensemble multinational. L’essor économique de la Russie a concerné l’agriculture. L’Etat encourage les initiatives personnelles des paysans, leur émigration vers la Sibérie et sa mise en valeur agricole. Ces réformes accentuent les disparités entre paysans riches et pauvres. La paysannerie a fournie la main d’œuvre à la grande industrie qui s’est développé sous l’impulsion de l’Etat, et grâce à l’apport massif de capitaux européens (notamment pour l’exploitation des ressources énergétiques et minières de l’Ukraine, de Bakou et de l’Oural). L’industrialisation a aussi concerné les grandes villes (Moscou, St-Petersbourg) . Les capitaux étrangers ont aussi financé la construction de chemins de fer. La Russie était un pays rural, féodal et autocratique, dirigé par Nicolas II. L’agriculture restait extensive et peu productive. La Russie était un pays semi-industrialisé. La 1ère GM a alourdi l’endettement de l’Etat et alimenté l’inflation monétaire. Le climat social s’est dégradé du fait du ravitaillement, de la hausse des prix, de l’aggravation de la misère du prolétariat. Les insurrections révolutionnaires conduisent à la chute du tsarisme en février 1917, puis à la prise du pouvoir par les bolcheviks. L’installation du marxisme-léninisme : Les bolcheviks devaient consolider le pouvoir et installer le socialisme. Le retrait de la Russie de la guerre (paix de Brest Litovsk en 1918) et le refus de reconnaître les dettes du régime tsariste ont contribué à la détérioration des rapports avec les Français et les Britanniques. Afin de faire face à la volonté de la part des pays de l‘Entente d’abattre le régime de Lénine, fut adapté un politique de « communisme de guerre », rupture totale avec l’ancienne organisation de l’économie par la collectivisation de la terre, des usines et des activités de service. Dans l’agriculture, la grande propriété foncière est abolie « sans délai et sans aucune indemnité ». Puis, elle sera confiée aux soviets qui les donneront aux paysans. Création de fermes d’Etat (sovkhozes). Le problème essentiel est d’assurer le ravitaillement des villes et de l’armée. Puis, réquisition de tout ce qui n’est pas nécessaire à l’agriculteur. Dans l’industrie, instauration du « contrôle ouvrier » sur les entreprises, et nationalisation des entreprises. Planification de l’économie (création du Conseil supérieur de l’économie nationale (Vesenkha). La nouvelle politique économique ou NEP (1921 – 1927) : Une « retraite stratégique » : Création en 1922 de L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS). Réussite politique, mais échec économique du communisme de guerre (1920 = année 0). La production agricole chute (mécontentement des paysans qui ne peuvent disposer librement de leurs récoltes). Les difficultés de ravitaillement provoque une famine meurtrière (5M de victimes). La production industrielle s’effondre à 13% du niveau de 1913. Situation désastreuse, mécontentent politique. Une révision de la politique économique s’impose : Lénine lance la NEP (1921). Le « capitalisme d’Etat » : La NEP est la combinaison d’éléments capitalistes et socialistes, combinaison que Lénine appelle « le capitalisme d’Etat ». Un retour à l’économie de marché est effectué (abandon du troc, étalon monétaire). Dans l’agriculture, les réquisitions sont abandonnées (1921) et remplacées par un impôt (1/2 des réquisitions), liberté d’emploi de main d’œuvre salariée. Dans l’industrie les petites entreprises sont restituées à leur ancien propriétaire, et l’industrie d’Etat fonctionne selon une logique capitaliste. Mais Lénine ne renonce pas pour autant au socialisme. On observe donc un redressement de l’économie. La production agricole remonte rapidement grâce aux mesures de libéralisation. Les résultats sont plus lents dans le domaine industriels. La population retrouve de meilleures conditions de vie. Recul de la mortalité. Essor démographique. Mais l’industrie est incapable d’absorber les excédents de population en provenance de la campagne. Le chômage augmente régulièrement (500 000 en 1923, 2M en 1927). A la fin de la NEP, l’URSS apparaît comme un pays économiquement sous-développé. L’agriculture emploie les 4/5 de la population. Essentiel des travaux faits à la main, utilisation des engrais peu répandue. A la disparition de Lénine en 1924, le problème était se savoir si l’industrialisation se ferait avec ou contre la paysannerie. Boukharine était pour la modération et pour une agriculture capitaliste. Préobrajenski préférait une industrialisation rapide et contrôlée par le pouvoir politique, ce qui devrait entraîné le sacrifice des intérêts de la paysannerie. Staline choisira cette dernière voie en 1928. La planification stalinienne (1928 – 1940) : Le changement de cap : Staline va écarter Trotski, qui souhaite prendre la tête de la révolution mondiale, et applique la thèse de la construction du socialisme dans un seul pays. Staline critique violemment la NEP, et veut créer en URSS un socialisme puissant par le développement à marche forcée d’une véritable économie industrielle. Les choix de Staline : Staline exerce un contrôle total sur la parti communiste (après procès truqués, purges sanglantes). Il met en place un véritable culte de la personnalité, un mode de terreur (Goulag). Sa politique économique repose sur trois piliers essentiels : la planification, la collectivisation et l’industrialisation. La planification allait désormais s’étendre sous la forme de plans de quinquennaux ou « piatiletka ». Le Gosplan est réactivé avec la mise en place de trois premiers quinquennats. Pas de bourgeoisie marchande donc pour obtenir des capitaux agriculture mise au service de l’industrie. Une industrialisation rapide supposait le transfert d’une partie importante de la population du secteur primaire au secondaire. Il fallait donc équiper les paysans en machines, en engrais et en semences. L’industrialisation est fondée sur le développement des industries lourdes et d’équipement, afin de rendre l’URSS puissante et indépendante du capitalisme. 1er plan on fait appel à l’Occident pour ses machines-outils, mais 2ème plan diminution des importations. Une économie en profonde mutation : Le secteur privé disparaît au profit de l’industrie d’Etat. L’efficacité maximale est recherchée (lutte contre le gaspillage, hiérarchisation des salaires). L’industrie d’équipement progresse plus rapidement que l’industrie de consommation. Même si tous les objectifs ne sont pas atteints l’Union soviétique devient la 3ème puissance industrielle mondiale. La socialisation s’est effectuée par la dékoulakisation et la collectivisation. Cette dernière provoque une réduction importante de la production agricole (paysans hostiles abattent le bétail), et amène une famine mortelle en 1931 (5,5M de morts). Staline accordera alors des lopins de terre aux paysans. Une société nouvelle : La population de l’URSS gagne 20M entre 28 et 39. Le secteur privé a disparu au profit d’entreprises étatisées qui emploient les ouvriers et employés (dont le nombre triple en douze ans : représentent plus de la moitié de la population totale à la veille de la 2nde GM contre 1/5 en 28). Important mouvement d’urbanisation. Les six plus grandes villes ont doublé leur population. La seconde guerre mondiale (1941 – 1945) : La mobilisation économique du pays : Malgré la signature du pacte germano-soviétique de 39, l’URSS est envahie en juin 41 (plan Barberousse). Atouts : l’importance de la population (main d’œuvre quasi illimitée), ressources. L’URSS est aidée par les EU (prêt-bail, matériel, ravitaillement). Avec l’occupation de l’Ouest, transfert d’entreprises et de travailleurs dans l’Est. Bataille de Stalingrad de 43 marque le tournant de la guerre. Conditions de vie très dures ont permis à l’armée rouge de faire reculer les troupes nazies jusqu’à la prise de Berlin en 45. Le bilan du conflit : 20M de morts (plus lourd bilan, 10% de la population). Partie européenne de l’URSS dévastée (milliers d’usines et de voies ferrées disparues). Bénéficie en revanche d’agrandissements territoriaux (pays baltes, territoires biélorusses et ukrainiens, des territoires de la Finlande, de l’Allemagne, de la Roumaine, le sud de Sakhalin, îles Kouriles). L’armée rouge est demeurée présente dans les pays d’Europe centrale, où des régimes communistes se sont installés. Il deviennent des satellites de l’URSS. Extension et déclin du communisme : A] L’évolution de l’URSS de 1945 à 1991 : La fin et le bilan de l’ère stalinienne : Mort de Staline en 53. On privilégie le développement des activités de base (énergie, sidérurgie). Mise en place d’un véritable complexe militaro-industriel. Economie soviétique administrée depuis Moscou par le Gosplan et les ministères. Ce mode de gestion est responsable de dysfonctionnements de l’économie dans la finance (autofinancement interdit, seule la banque d’Etat Gosbank était le seul dispensateur de crédits et recevait tous les profits éventuellement réalisés), au niveau des approvisionnements, au niveau de la production. Sacrifice délibéré d’autres secteurs comme ceux de l’industrie de biens et de consommation (niveau de vie de la population loin de celui des EU), et de l’agriculture (collectivisation et prélèvements ont de graves conséquences sur le niveau de vie des paysans (53 : un kolkhozien gagnait 3 x moins qu’un ouvrier). Khrouchtchev et la déstalinisation (1953 – 1964) : Khrouchtchev, secrétaire du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), dénonce les erreurs et les méfaits du culte de la personnalité voué à Staline. Charges pesant sur les kolkhozes sont allégées, campagne de défrichement des « terres vierges ». 1957 : réforme de la planification. Pouvoir en matière d’investissements et d’approvisionnement transférés à des Conseils de l’économie nationale ou Sovnarkhozes. Ils contrôlaient toujours les entreprises industrielles, mais ils permettaient une meilleure mise en valeur des potentialités régionales. En 20 ans, la production industrielle devait sextupler, la productivité multipliée par 2,5 et le niveau de vie des Soviétiques supérieur à celui des Américains. Mais perspectives illusoires ? La croissance est la 2nde plus importante dans le domaine industrielle (+84% en 7 ans). La production de pétrole double et celle de charbon quadruple. Dans le domaine agricole, échec de la campagne de défrichement, insuffisance des infrastructures de stockage et de communication. Brejnev : immobilisme et « socialisme réel » (1964 - 1982) : Il s’est efforcé de préserver les intérêts de la nomenklatura à l’intérieur du pays et de renforcer la puissance militaire soviétique et l’emprise de l’URSS sur les démocraties populaires européennes. Chute de Khrouchtchev suivi de l’abandon de la réforme de 57 et d’une nouvelle réforme mise en place en 65 pour améliorer les performances économiques par le retour à une planification concentrée (sovnarkhozes supprimés et ministères reconstitués) par l’autonomie financière des entreprises et l’intéressement des travailleurs, et par la gestion scientifique de l’économie (introduction des méthodes modernes de gestion et de production) De 65 à 82, accroissement de la production et des échanges avec le 1/3M et surtout avec les pays industrialisés occidentaux afin d’importer des biens d’équipement et des technologies. Pourtant ralentissement continue et régulier de la croissance éco (objectifs des plans jamais réalisés). Echec de la réforme économique (en fait elle n‘a pas été vraiment appliquée !) L’URSS à la mort de Brejnev : une économie dans l’impasse : Fin 82 : grande puissance mondiale, mais économiquement attardée. Force militaire considérable, influence importante. Importance des dépenses militaires (lutte pour la suprématie militaire avec EU, volonté de préserver la domination de l’URSS en Europe de l’Est). Le complexe militaroindustriel détournait à son profit une part importante et croissante des investissements. Sciences et techniques connaissaient un grand développement en URSS, notamment dans les domaines des mathématiques, de l’industrie spatiale et de la fusion nucléaire. Mais fossé technologique entre URSS et pays industrialisés occidentaux. Aussi, multiplication des achats de machines et d’usines « clefs en mains », et espionnage industriel (ex : avion supersonique Tupolev 144 = copie du Concorde). Sous-productivité aussi liée à la médiocre qualité des travailleurs. Population active soviétique augmente de 32,5M entre 65 et 82. Mais très inégalement répartie. Manque de motivation : paysans cultivent leurs lopins de terre privés, absentéisme, alcoolisme et instabilité. Crise de l’agriculture : même si avec EU et CEE l’une des plus importante, elle connaît de nombreuses difficultés : l’inadaptation des structures foncières, la médiocre productivité de la main d’œuvre, les carences techniques (mauvaise organisation du stockage et du transport), l’insuffisance de la production (nécessité d’importer des produits agricoles (dépendance coûteuse). Difficulté d’approvisionnement de la population concernant les denrées alimentaires de base et les biens de consommation industriels. Conséquences : importance de l’épargne et économie parallèle (chapardage, travail noir, corruption : représente le ¼ du PNB de l’URSS). Remise en cause ou maintien du système ? (1982 – 1985) : Andropov succède à Brejnev et lutte contre la corruption et tente d’améliorer la productivité de l’économie par deux moyens : la mobilisation des travailleurs (retour à une discipline de travail et contrôle) et l’autonomie des entreprises. Puis en 84, c’est Konstantin Tchernenko qui lui succède. C’est le retour à l’immobilisme avec de nouveaux projets grandioses mais irréalistes. Puis Mikhaïl Gorbatchev. Il a repris à son compte la politique de réformes d’Andropov. Combat contre la désorganisation et l’irresponsabilité (alcoolisme, contrôle de qualité avec système de sanctions). Les dernières tentatives de réforme (1986 – 1991) : Gorbatchev annonce une réforme radicale de l’économie qui prend le nom de perestroïka. Les réformes adoptées sont un bouleversement sans précédent dans l’histoire de l’URSS. Il fallait décentraliser la gestion au profit des entreprises plus autonomes et aux dépens des organes de planification. Agriculture : recours aux stimulants matériels, primes, sanctions pour gaspillage. Industrie : 60% des entreprises du secteur industriel doivent fonctionner sur la base de l’autofinancement et de l’autonomie comptable. Pour éviter le développement du chômage, renforcement des garanties sociales des travailleurs. Rémunération de la main d’œuvre revalorisée de 30% et surtout hiérarchisation des salaires. Réorganisation de la Recherche et Développement. Dans le monde du crédit, le décret de restructuration du système bancaire est entré en application en 1988 et la Banque de l’URSS (Gosbank) a perdu ses fonctions commerciales désormais transférées à cinq banques spécialisées. Dans le secteur agricole, la loi de 90 autorisait la propriété privée agricole en URSS. Nouvelles formes d’exploitations : la ferme familiale et la coopérative (association volontaire de paysans). Domaine bancaire : création de 150 banques indépendantes. Impossible réforme des prix : stabilité des prix maintenue grâce aux subventions de l’Etat (1/8 des dépenses budgétaires). Ouverture sur l’extérieur grâce au recours aux capitaux occidentaux (appel aux investisseurs étrangers; et financement des déficits donc la dette extérieure s’est alourdie), grâce à l’intégration au marché mondial (dans le domaine commerciale et monétaire (convertibilité du rouble en devises occidentales et entrée au FMI (rang d’observateur en 90)) dans le domaine politique (initiatives en matière de désarmement, désengagement à l’extérieur des frontières (évacuation de l’Afghanistan, réunification de l’Allemagne, émancipation des pays d’Europe centrale)). Libéralisation du régime à travers la Glasnost, c’est-à-dire les dénonciations souvent virulentes formulée dans les médias des carences de l’administration, de la corruption et du mauvais fonctionnement de l’économie et de la société ; et la démocratisation (libération des dissidents, arrêt de la censure, liberté de conscience et des organisations religieuses ; vers le multipartisme ; droit de grève sous conditions). B] La remise en cause du communisme : La disparition de l’URSS : Dégradation de la situation économique. Les défauts du fonctionnement du système n’ont pas disparu et sont même aggravés. Alourdissement du déficit. Le système est maintenu (planification maintenue, interdiction aux entreprises d’Etat d’accéder à l’autonomie financière, l’indispensable réforme des prix a sans cesse été repoussée). Raisons de l’échec : résistance de la nomenklatura, hostilité face à la politique de Gorbatchev, la perestroïka ne remettait pas fondamentalement en question la nature communiste du système économique (or la modernisation de l’économie était inconciliable avec le maintien de l’idéologie marxisteléniniste). Situation éco profondément détériorée en 90-91 : stagflation, désorganisation des échanges avec la disparition du Comecon en juin 91, endettement aggravé, dépréciation du rouble, niveau de vie de la population effondré, au bord de la famine (aide alimentaire de l’Occident vitale). En plus, problème des nationalités. Montée des séparatismes (tensions accentuées avec le libéralisme politique de Gorbatchev. A l’été 91, L’URSS est une union théorique, 13 Républiques socialistes soviétiques sur 15 ayant proclamé leur souveraineté et 5 leur indépendance. L’échec du putsch militaire organisé par les conservateurs du régime consacre la dislocation de l’URSS qui est remplacée en décembre 91 par une Communauté des Etats indépendants (CEI) formée par les trois Républiques slaves auxquelles sont venues se joindre huit autres Républiques de l’ex-RUSS. C] Les relations au sein du monde communiste : Les relations entre l’URSS et les pays d’Europe centrale : Immédiat après-guerre : maintien d’importantes relations commerciales entre pays satellites et pays capitalistes. Guerre froide provoque la création du COCOM et du Comecon (ou CAEM (conseil d’aide éco mutuelle). Effet réducteur des échanges avec l’Occident. Depuis la déstalinisation, augmentation des échanges avec Occident. URSS effectue 60% de ses échanges extérieurs avec les pays du Comecon. D] Le relations URSS - Ouest : Les relations entre le Comecon et l’Occident : Echanges soviétiques très déséquilibrés au profit des EU (déficit de l’URSS de 20 Mllds pour les 80’s). Les relations URSS-J se sont dégradées à partir de 77 (URSS conserve les îles Kouriles). Le J préfère le marché chinois. A partir de 79, les rapports entre l’Est et l’Ouest se sont assombris (occupation de l’Afghanistan par l’armée rouge, crise polonaise). Politique américaines de sanctions économiques à l’égard de l’URSS (embargo sur les céréales et sur le matériel pour les gazoducs). Mais effet négatif (URSS défendue par pays alliés des EU). Vigilance accrue du COCOM sur les matériels de très haute technologie. Début 20’s : La production industrielle s’effondre à 13% du niveau de 1913 60% des échanges de l’URSS avec le Comecon. Echanges Est-Ouest = 1% du commerce extérieur en 50 (guerre froide). Valeur totale des échanges entre pays du Comecon et de l’OCDE pendant les 60’s = + 10,2%. 98 : dette extérieure de la Russie : 182,8 Mllds de $. Dette publique : 140 Mllds de $. Chômage : 500 000 en 1923, 2M en 1927 L’agriculture emploie les 4/5 de la population La croissance est la 2nde plus importante dans le domaine industrielle (+84% en 7 ans). La production de pétrole double et celle de charbon quadruple (époque de Khrouchtchev).