La correction qui suit ne doit être prise ni pour argent comptant ni comme modèle de rédaction. Elle est donnée à titre purement indicatif. UFR SEGMI - Année universitaire 2015-2016 Licence 1 Economie Gestion Grandes fonctions macroéconomiques Juin 2016 Durée 2h L’usage de téléphone portable et de la calculatrice est interdit. Exercice 1 (5 points) Soit un ménage rationnel qui cherche à répartir son revenu Y entre sa consommation d’aujourd’hui (C1) et sa consommation de demain (C2). Si on note i le taux d’intérêt en vigueur dans l’économie : 1. (2.5 points) : Ecrire et justifier la contrainte inter temporelle de revenu du consommateur. La représenter graphiquement en précisant les valeurs de l’abscisse et de l’ordonnée à l’origine. Soit le modèle de base à 2 périodes avec: Y1, Y2 = revenu en période 1, 2 C1, C2 = consommation en période 1, 2 S = Y1 - C1 = épargne en période 1 (S < 0 si le consommateur emprunte en période 1) En période 1: S=Y1- C1 A la période 2: C2 =Y2+ (1+r)×S D’où: C2 =Y2+ (1+r)×(Y1- C1) = Y2+ (1+r)×(Y1) - (1+r)× (C1) On obtient donc : 1 2. (2.5 points) : Déterminer l’optimum du consommateur et en déduire les conséquences d’une hausse du taux d’intérêt. Représenter graphiquement le résultat. La CBI s’écrit sous forme de droite de budget: C2= - (1+r) C1 +Y1(1+r) +Y2 La pente de la CBI est égale à -(1+r ) La pente d’une courbe d’indifférence = TMS en ce point TMS= U’C1 / U’C2 Optimum : TMS = U’C1 / U’C2 = -(1+r ) Une hausse de r fait pivoter la CBI autour du point (Y1,Y2 ). Cela entraîne 2 effets : effet revenu/ effet substitution 2 • Effet revenu= variation de la consommation induite par un déplacement vers une courbe d’indifférence supérieure=> incite le consommateur à accroître sa consommation des deux périodes (bien normal) • Effet substitution= variation de la consommation induite par une modification des prix relatifs de la consommation entre les deux périodes=> incite le consommateur à consommer plus en période 2 et moins en période 1 3 Exercice 2 (8 points) On considère une économie fermée dans laquelle les prix et les salaires sont rigides et en situation de chômage keynésien. Soit Y, C, I, G, T et r désignant respectivement le revenu, la consommation privée, l’investissement privé, les dépenses publiques, les transferts nets des ménages vers l’Etat et le taux d’intérêt. L’économie est décrite par les équations ci-dessous : (1) Consommation privée , avec , (2) Investissement privé , avec et (3) Dépenses publiques , avec (4) Transferts nets des ménages vers l’Etat , avec (5) Demande de monnaie , et (6) Offre de monnaie avec P le niveau général des prix. 1. (1.5pt) Commenter les équations (1), (2), (5). L’équation (1) est la fonction de consommation keynésienne La consommation dépend positivement du revenu disponible selon la loi psychologique fondamentale : plus le revenu disponible augmente, plus la consommation augmente, mais dans une moindre mesure (0<c<1). est la consommation incompressible, i.e. la partie de la consommation indépendante du revenu disponible. L’équation (2) est la fonction d’investissement (keynésienne) qui stipule que plus le taux d’intérêt est faible, plus il y aura beaucoup de projets d’investissement dont l’efficacité marginale du capital est inferieure à ce taux qui ne seront pas réalisés : l’investissement total baisse quand le taux d’intérêt augmente. est la partie de l’investissement qui est autonome. L’équation (5) représente la demande de monnaie chez Keynes qui est basée sur les motifs de transaction et de précaution qui dépendent positivement du revenu ( ), et sur le motif de spéculation qui dépend négativement du taux d’intérêt ( ). 2. (1pt) Définir la courbe IS en donnant son équation et une représentation graphique dans le plan (Y,r). La courbe IS est l’ensemble des couples (Y,r) vérifiant l’équilibre sur le marché des biens et services. En situation de chômage keynésien avec prix et salaires rigides, le principe de la demande effective s’applique, i.e ., la demande (Z) détermine la production (Y). Donc l’équilibre sur le marché des biens et services est tel que : => IS décrit donc une relation négative entre le revenu et le taux d’intérêt. 4 3. (1pt) Définir la courbe LM en donnant son équation et une représentation graphique dans le plan (Y,r). La courbe LM est l’ensemble des couples (Y,r) vérifiant l’équilibre sur le marché monétaire. A l’équilibre, la demande d’encaisse réelle doit être égale à l’offre d’encaisse réelle : => => LM décrit donc une relation positive entre Y et r. 4. (1pt) Représenter graphiquement l’équilibre ISLM. L’équilibre macroéconomique est donné par l’intersection des courbes IS et LM (point E sur le graphique). 5 5. (1pt) Montrer que le revenu d'équilibre macroéconomique peut s'écrire sous la forme suivante: => 6. (0.5pt) En déduire le multiplicateur d’une augmentation des dépenses publiques financées par emprunt. 7. (1pt) Expliquer les effets d'une augmentation des dépenses publiques financées par emprunt. Donner une représentation graphique. A taux d’intérêt donné, une hausse de G augmente la demande globale et à travers l’effet multiplicateur accroît la production et le revenu : IS se déplace vers la droite, passage de E à F. Suite à l’augmentation du revenu, le marché monétaire n’est plus à l’équilibre: le taux d’intérêt doit augmenter pour rééquilibrer le marché monétaire. Cette augmentation du taux d’intérêt va baisser l’investissement et ainsi la demande globale, ce qui atténue la hausse de la production (la hausse de la production est plus faible qu’à taux d’intérêt donné) : c’est l’effet d’éviction (passage de F à E’). 6 8. (1pt) On suppose que chômage ? Expliquer les représentation graphique. . Une politique monétaire peut-elle réduire le mécanismes économiques en donnant une L’augmentation de l’offre de monnaie provoque, pour un revenu donné, une baisse du taux d’intérêt. La baisse de taux d’intérêt n’a aucune influence sur l’investissement qui est supposé insensible au taux d’intérêt ( ). Ni la demande et donc ni la production ne changent : l’influence sur le chômage est nulle. La politique monétaire est totalement inefficace si l’investissement est insensible au taux d’intérêt. 7