Interruption des circuits alimentés en courant continu

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17/09/2008
Interruption des circuits alimentés
en courant continu
par
Yves PELENC
Directeur Scientifique honoraire Merlin Gerin
Ancien Professeur à l’Institut National Polytechnique de Grenoble
Réédition actualisée de l’article paru en 1988
1.
Problématique de l’interruption
des courants continus ............................................................................
2.
Modélisation du comportement dynamique de l’arc.....................
—
3.
Pointe d’extinction ..................................................................................
—
9
4.
Temps de coupure....................................................................................
—
11
5.
Énergie de coupure..................................................................................
—
12
6.
Utilisation d’un condensateur en parallèle sur l’arc......................
—
13
7.
Avenir du transport en courant continu à haute tension.............
—
16
D 4 700 - 2
6
’utilisation du courant continu reste pour le moment peu répandue en haute
tension. Toutefois, l’étude des phénomènes liés à son interruption constitue
un préalable dont les vertus pédagogiques sont irremplaçables pour aborder,
dans les meilleures conditions, la compréhension des problèmes de coupure en
courant alternatif.
L’appareillage électrique d’interruption à courant alternatif à haute tension est
traité dans les fascicules [D 4 690] à [D 4 698].
L
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D 4 700 − 1
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INTERRUPTION DES CIRCUITS ALIMENTÉS EN COURANT CONTINU ______________________________________________________________________________
1. Problématique de
l’interruption des
courants continus
R
L
∞
+
Interrupteur
E
0
Énergie de coupure :
1.1 Interruption d’un courant continu
tE
ri 2 dt =
0
Examinons le cas, apparemment le plus simple, d’un circuit
inductif (R, L) alimenté en courant continu (figure 1 a).
Pour réaliser l’interruption du courant parcourant ce circuit, il faut
et il suffit que la résistance r de l’interrupteur, supposée initialement
nulle, croisse et devienne infinie (figure 1 b) ou, en d’autres termes,
que sa conductance diminue, puis s’annule. Lorsque cette condition
unique est réalisée, l’appareil, devenu isolant, n’est plus traversé
par aucun courant.
■ La loi de variation de la résistance de l’interrupteur peut, à première vue, être quelconque. Toutefois, le raisonnement et le calcul
montrent que l’énergie dépensée sous forme d’effet Joule dans
l’interrupteur au cours de la coupure est d’autant plus faible que la
variation de la résistance de ce dernier est plus rapide. On a donc
intérêt à agir dans ce sens.
tE
(E – Ri ) i dt –
0
Li di
I
0
- la première intégrale dépend du temps tE de coupure
- la seconde intégrale représente l'énergie électromagnétique :
0
Li di =
I
1
L I2
2
a circuit inductif : schéma
i
i
I
0
t
r
r
Cependant, même si cette variation est infiniment rapide, on
constate qu’il faut néanmoins dépenser dans l’interrupteur la totalité de l’énergie électromagnétique emmagasinée initialement dans
1
l’inductance propre du circuit, soit --- LI 2 .
2
0
t
Cette constatation logique est absolument essentielle dans les
problèmes d’interruption des courants continus ; un critère minimal
de bon fonctionnement est donc que l’interrupteur doit pouvoir
absorber sans dommage cette énergie, qui est souvent considérable.
■ Ce critère, s’il est primordial, n’est pas le seul. Il en existe au
moins un autre d’importance. Si, en effet, la variation de résistance
est infiniment rapide, celle du courant l’est également et, en conséquence, la force électromotrice induite (L di/dt) dans l’inductance
propre du circuit devient infiniment grande. Cette surtension illimitée est évidemment inadmissible.
■ Il faut évidemment se fixer une limite à ne pas dépasser pour la
valeur de la surtension. Une fois cette limite définie, la loi de variation de la résistance se trouve imposée et le problème est théoriquement résolu. L’énergie dépensée au cours de la coupure est alors
supérieure à l’énergie électromagnétique du circuit, sans dépasser
généralement le double de cette valeur.
Dans la pratique, la résistance variable r est constituée par un arc
électrique. Les semi-conducteurs de puissance, de type transistor
ou GTO, ne peuvent être utilisés actuellement, dans des conditions
économiques raisonnables, que sur des circuits de faible puissance,
n’excédant pas quelques centaines de kilowatts.
Figure 1 – Interruption d’un courant continu
u
3
2
1
0
i
3 > 2 > 1
Figure 2 – Caractéristiques statiques d’arc pour trois longueurs
différentes d’arc
— conditions de fonctionnement auxquelles est soumis cet arc
(soufflage, turbulence, déplacement sous l’effet de champs magnétiques, etc.) ;
— longueur de l’arc, etc.
1.2 Caractéristique d’arc
Nous savons que, si l’on porte sur un diagramme la chute de tension u dans un arc en fonction du courant i qui le traverse (supposé
stabilisé ou lentement variable), on obtient une caractéristique statique qui dépend de tous les paramètres déterminant le fonctionnement de l’arc en question :
— nature et forme des électrodes ;
— nature et pression du gaz plasmagène dans lequel l’arc se
développe ;
D 4 700 − 2
b variation des paramètres
La caractéristique statique présente généralement une allure
hyperbolique, la tension passant parfois par un minimum puis croissant ensuite légèrement en fonction du courant (figure 2).
Si l’on ne fait varier que la longueur de l’arc, on obtient toute
une famille de caractéristiques, chacune d’elles correspondant à une
longueur donnée.
Pour un arc libre brûlant dans l’air à la pression atmosphérique,
Herta Ayrton a proposé, à la fin du XIXe siècle, une formule empiri-
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que célèbre donnant grossièrement la chute de tension u en fonction du courant i et de la longueur de l’arc :
P0
C + D
u = A + B + ------------------ = U 0 + -----i
i
R
i
+
Dans une représentation hyperbolique de la caractéristique, U0
constitue le seuil de tension d’arc et P0 la partie constante de la puissance de refroidissement.
a schéma
Exemple : si l’arc est amorcé horizontalement dans l’air entre deux
électrodes en cuivre de 3 mm de diamètre, les paramètres de cette
relation ont sensiblement pour valeurs :
A = 30 V ; B = 10 V/cm ; C = 10 VA ; D = 30 VA/cm
u
Cette formule est acceptable dans une plage de courant limitée à
quelques centaines d’ampères.
E
–
B –
∆u
+
∆u
E–
C’est le cas le plus général rencontré en courant continu, en particulier lors de l’apparition d’un court-circuit.
di
E – Ri – L ------ – u = 0
dt
(2)
di
L ------ = ( E – Ri ) – u = ∆u
dt
(3)
Ri
IA
0
Durant l’interruption, la loi d’Ohm donne, à chaque instant, une
relation entre les diverses grandeurs en présence (figure 3) :
u
E – Ri
E
(1)
1.3 Interruption d’un circuit résistant
et inductif
L
'
A
∆u – E
R
i
b caractéristique statique
Figure 3 – Coupure d’un circuit résistant et inductif
u
d’où :
E–
On constate que le signe de la chute inductive ∆u définit le sens de
variation du courant : si ∆u est positif, i augmente et inversement.
Dans un plan (u, i ), la droite E − Ri est dénommée droite de
charge.
■ Si nous supposons que la tension d’arc est donnée, pour chaque
valeur de i, par la caractéristique statique, nous constatons que, tant
que l’arc est suffisamment court (longueur ) pour que sa caractéristique présente des points d’intersection (A et B) avec la droite de
charge, il existe un point de fonctionnement stable A et la coupure
ne peut se réaliser.
En effet, au point A, ∆u est négatif pour les valeurs de i supérieures à IA, mais il devient positif lorsque i est inférieur à IA. Le courant
va donc se stabiliser à IA.
On en conclut immédiatement que l’interruption ne peut pas
s’achever tant que l’arc n’est pas suffisamment développé pour
que sa caractéristique soit tout entière située au-dessus de la
droite de charge E − Ri.
Lorsque cette condition se trouve réalisée (longueur ′ ), ∆u
est négatif pour toutes les valeurs du courant et ce dernier ne
peut que décroître jusqu’à s’annuler.
Il existe donc, en courant continu, une caractéristique minimale d’arc au-dessous de laquelle l’interruption ne peut pas être
obtenue (si le circuit ou l’appareil ne comporte aucun artifice permettant de faciliter la coupure). Notons que cette caractéristique
minimale ne dépend que de la force électromotrice E et de la résistance R, et non de l’inductance L, qui joue en revanche un rôle fondamental vis-à-vis du temps de coupure et de l’énergie dépensée
dans l’arc.
U0
E
Ri
I
0
Figure 4 – Caractéristique statique d’un arc de forte puissance
■ Dans la réalité, la forme hyperbolique de la caractéristique n’est
véritablement significative qu’au-dessous d’une centaine d’ampères, pour un arc fonctionnant dans l’air atmosphérique.
Il en résulte que, aux fortes intensités de courant, on observe plutôt une sorte de palier de tension.
● Si l’on suppose que la caractéristique se résume pour l’essentiel (cf. relation (1)) à :
u = U0
le problème de la coupure d’un courant continu est relativement
simple : le palier de tension d’arc U0 doit être égal ou supérieur à la
tension E du générateur, sinon il n’y a pas coupure (figure 4).
● Si nous supposons, en revanche, que la caractéristique statique
peut être assimilée à une simple hyperbole :
ui = P0
nous constatons que la caractéristique minimale correspond à une
puissance de refroidissement constante P0 égale au quart de la
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i
La puissance de refroidissement peut se représenter par :
P – P 0 + U 0i
D 4 700 − 3
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u;i
u
PE
U0
E
E
E–
i
E/2
0
u
I
Ri
P0 = 0,25 EI
I/2
I
0
i
Figure 5 – Puissance minimale de coupure pour une caractéristique
statique hyperbolique
puissance apparente E I du circuit, c’est-à-dire au produit de la tension E du générateur par le courant établi I (figure 5) :
t
Temps
d'allongement
Au début de la coupure, on provoque un allongement rapide de l'arc
jusqu'à une longueur telle que la tension d'arc atteigne un palier U0
légèrement supérieur à E. Cette longueur autorise la coupure sans
entraîner de surtension excessive. Une légère surtension dite pointe
d'extinction (PE) apparaît lorsque le courant approche de zéro.
Figure 6 – Coupure avec allongement limité de l’arc
P0 = 0,25 E I
(4)
En courant alternatif, les puissances de refroidissement
nécessaires (et, par conséquent, les énergies de coupure) sont comparativement beaucoup plus faibles.
u
ui = P
Au-delà de cette caractéristique minimale, l’interruption est
d’autant plus rapide que l’écart ∆u entre la tension d’arc et la droite
E − Ri est plus grand et que l’inductance propre L du circuit est plus
faible, puisque :
●
2E
E
di
∆u
------ = ------dt
L
1.4 Surtensions de coupure
Ri
I
0
Nous avons vu au paragraphe 1.1 qu’une coupure trop rapide
entraînait automatiquement une surtension L di/dt, qui risquait
d’être dangereuse pour le matériel et le personnel.
Dans la pratique on s’efforce de provoquer, au début de la coupure, un allongement aussi rapide que possible de l’arc. Tant que
cette longueur est insuffisante, la caractéristique statique coupe la
droite E − Ri.
Lorsque la longueur d’arc est devenue suffisante pour autoriser la
coupure, on maintient constante cette longueur d’arc pour limiter la
surtension (figure 6). On constate en effet que, pour une large plage
de valeurs du courant et pour une longueur d’arc donnée, la tension
d’arc (figure 4) reste sensiblement constante, sauf lorsque le courant devient très faible.
Peu avant l’annulation du courant, on observe effectivement une
surtension dénommée pointe d’extinction, dont la valeur est
d’autant plus grande que l’allongement de l’arc est plus important
(figure 7).
On a donc intérêt à concevoir la chambre de coupure de
l’appareil de telle sorte que la longueur maximale de l’arc soit
imposée, autorisant la coupure mais limitant la surtension. C’est
sur ces principes que sont réalisés les disjoncteurs BT ainsi que
les disjoncteurs HT utilisés pour la traction électrique à courant
continu en 1 500 V.
D 4 700 − 4
E–
Si l'arc ne possédait aucune inertie thermique, la caractéristique
dynamique réelle, lors d'une coupure, serait confondue avec la
caractéristique statique (en trait mixte) et, à l'approche du zéro
de courant, on observerait une surtension infinie :
u= P
i
Fort heureusement, l'inertie de l'arc empêche que sa résistance ne
croisse infiniment vite :
u = ri
et la tension d'arc passe par un maximum dénommé pointe
d'extinction ; dans cette exemple :
u = 2E
Figure 7 – Coupure dynamique en courant continu
1.5 Limitation de la valeur maximale
du courant de court-circuit
■ Dans la plupart des circuits alimentés en courant continu, l’inductance est importante et la constante de temps du réseau L/R est souvent un multiple du temps d’ouverture du disjoncteur de protection
(L/R représente couramment 10 à 15 ms).
Si l’ouverture des contacts se produit très rapidement, dès que
l’on détecte les premiers signes d’apparition d’un défaut, l’interruption peut avoir lieu avant que le courant de court-circuit ait atteint sa
valeur maximale ; on dit que l’appareil se comporte en limiteur.
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i
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0,3
1
i limité
0,2
é
1,5
R
ésu
m
i
I
ia
i
+
u
L
i1
R1
E
i pr
u
E
u
E
a schéma du circuit
i
0,1
0,5
u
0
0
0
5
10
15
20
u
u
E
E
R 1 i1
L'arc s'éteint
J
t
ui = P
i
E
–R
R 1 i1
E
θ
0,2
0,4
0,6
0,8 t
L /R
i
Le courant présumé représente le courant de court-circuit qui
s'établirait si l'appareil n'intervenait pas et qui atteindrait I = E /R
–R
0
i1 =
u
R1
ia
a évolution du courant et de la tension en fonction du temps
E
R + R1
I=
E
R
i = i1 + i a
b caractéristiques
Loi d'Ohm :
u
E
L
3
di
= (E – Ri ) – u = ∆u
dt
Loi de Kirchhoff :
i = i1 + ia =
2
u
+ ia
R1
Figure 9 – Coupure d’un circuit inductif avec résistance en parallèle
sur l’arc
ui = P
1
E + Ri
i limité
0
0
0,1
0,2
0,3
i
I
b représentation dans le plan (u, i )
P = P0 + U0i
P0 = 0,1 E I
U0 = E
■ Nous verrons par la suite (§ 1.6, § 6 et § 7.3) que, selon la nature
des circuits à commander et la valeur des courants à interrompre, il
est possible d’utiliser divers artifices pour faciliter la coupure et limiter les surtensions de manœuvre :
— résistance en parallèle sur l’appareil ;
— condensateur en parallèle sur l’arc ;
— superposition d’un courant oscillatoire pour la coupure des
lignes à courant continu THT.
Nous allons commencer par l’examen, fort instructif, de la résistance en parallèle sur l’appareil.
θ = 1
L /R
25
Figure 8 – Coupure en courant continu avec limitation de courant
Pour obtenir ce résultat, il est nécessaire de développer rapidement une tension d’arc qui soit supérieure à la différence (E − Ri)
entre la force électromotrice du générateur et la chute ohmique.
Lors de l’apparition d’un court-circuit, on constate que, à partir du
moment où la tension d’arc u dépasse (E − Ri), le courant ne peut
que décroître. Si cette condition est obtenue assez rapidement, le
courant n’a pas le temps d’atteindre sa pleine valeur et l’appareil
fonctionne en limiteur (figure 8).
Dans l’article [D 4 690] « Appareillage électrique d’interruption à
courant alternatif à haute tension » nous verrons que, en courant
alternatif, les fusibles ont souvent un comportement limiteur. Les
fusibles HT ont la possibilité de développer rapidement des tensions
d’arc suffisantes pour obtenir l’effet de limitation qui leur permet
d’éliminer des défauts de valeurs présumées très supérieures à celles qu’ils ont effectivement à maîtriser.
1.6 Utilisation de résistances en parallèle
sur l’appareil pour faciliter la coupure
1.6.1 Généralités
Il est bien connu que la présence d’une résistance R1 en parallèle
sur l’arc aide à la coupure.
Les équations du circuit de la figure 9 sont la relation (2) :
di
E – Ri – L ------ – u = 0
dt
et les équations :
u = R 1 i1
(5)
i = i1 + ia
(6)
On constate qu’un arc dont la longueur serait insuffisante pour lui
permettre de réaliser seul la coupure (P0 = 0,2 E I) peut y parvenir
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u
=P
PR
0,4
ui
R
1 i
1
u
0,5
0,3
E
L'arc s'éteint ?
–1
–R
i
0,2
0,1
PE
P
=
E
F
ui
ia
∆u
1
I=
E
R
i/Î
i
L'existence d'une tangente verticale sur la caractéristique statique est
incompatible avec la nécessaire décroissance du courant, imposée par
∆u négatif.
Figure 10 – Coupure d’un circuit inductif avec une résistance
de faible valeur en parallèle sur l’arc
sans difficulté grâce à une résistance de shuntage représentant,
dans cet exemple, sensiblement trois fois la valeur de la résistance
R de la charge. L’explication est simple : une partie du courant total
passe par la résistance R1 et le courant d’arc est donc réduit
d’autant, permettant à ∆u d’être constamment négatif.
Nous verrons au paragraphe 3.4 que la surtension de coupure se
trouve aussi réduite grâce à la présence de la résistance R1, ce qui
constitue un second avantage appréciable.
Malheureusement, un interrupteur auxiliaire est nécessaire pour
éliminer le courant résiduel dans la résistance R1. Cette sujétion, à
laquelle s’ajoutent d’autres contraintes, fait que cette solution est
peu utilisée dans la pratique.
1.6.2 Utilisation d’une résistance de faible valeur
en parallèle sur l’arc
Si la résistance R1 a une valeur comparable à celle de la résistance
R du circuit d’utilisation, la droite représentant R1i1 est alors plus
éloignée de la verticale et la caractéristique globale u = f (i) présente
inévitablement une tangente verticale (figure 10), dont nous avions
pu dissimuler la présence dans le diagramme de l’exemple précédent.
Lorsque le point de fonctionnement, qui jusqu’alors est supposé
décrire la caractéristique statique, atteint la région où celle-ci présente cette tangente verticale, il ne peut à l’évidence plus continuer
à se déplacer sur cette courbe : en effet, s’il en était ainsi, on observerait un accroissement du courant total i alors que ∆u est négatif ;
il y a incompatibilité.
On peut essayer d’éluder cette contradiction en considérant que,
lorsque la tangente verticale est atteinte (point F), l’arc s’éteint ! il
faudrait donc que le point de fonctionnement se transfère instantanément sur la droite R1i1, tout le courant passant d’un seul coup
dans la résistance R1.
Cette présentation du problème ne peut évidemment pas se justifier physiquement. Si l’intensité du courant I à interrompre est par
exemple de 200 A, on constate que le courant critique ia dans l’arc
possède encore à cet instant une valeur de l’ordre de 50 A. Ce n’est
pas parce que la tangente est verticale qu’un arc parcouru par un tel
courant va subitement disparaître.
Nous avons, en fait, atteint les limites de l’emploi possible des
caractéristiques statiques d’arc pour décrire les phénomènes
d’interruption qui sont, par nature, fondamentalement dynamiques.
D 4 700 − 6
PE pointe d'extinction
PR pointe de réallumage
La boucle fermée décrite par le point de fonctionnement présente
la forme d'un cycle d'hystérésis
Figure 11 – Caractéristique dynamique d’un arc permanent :
phénomène d’hystérésis
2. Modélisation
du comportement
dynamique de l’arc
Si nous voulons continuer d’analyser les phénomènes d’interruption en respectant les règles essentielles de la physique, nous allons
devoir tenir compte du comportement dynamique de l’arc qui présente une sorte d’hystérésis (figure 11) et introduire, au moins, son
inertie thermique. Pour cela nous ferons appel au plus simple et au
plus célèbre des modèles dynamiques d’arc, proposé, il y a plus
d’un demi-siècle, par Otto Mayr [1].
2.1 Hypothèses d’Otto Mayr
Ce modèle repose sur un nombre limité d’hypothèses simples et
physiquement acceptables. Il constitue le prototype de toute une
famille de modèles dits de conductance parce qu’ils s’efforcent
d’expliciter l’évolution de cette dernière en fonction des principaux
paramètres qui définissent l’arc et le circuit.
2.1.1 Première hypothèse
La conductance 1/r de l’arc est une fonction univoque de l’énergie
w contenue dans cet arc :
1
--- = F ( w )
r
Cela signifie que, à une valeur w de l’énergie, il ne correspond
qu’une seule valeur de la résistance r. Ce n’est certainement pas tout
à fait exact, mais il n’y a cependant pas de différence fondamentale
entre la réalité et cette hypothèse nécessaire au traitement analytique du problème.
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Si l’on tient compte des relations (10) et (12), nous obtenons :
La dérivation de la relation (7) nous donne :
d ( 1 ⁄ r ) ⁄ dt
F′ ( w ) dw
---------------------------- = --------------- --------1⁄r
F ( w ) dt
(8)
Si nous désignons par P la puissance de refroidissement, la différence entre la puissance Joule fournie à l’arc et celle qu’il cède au
milieu environnant est :
1
– dr ⁄ dt
d ( 1 ⁄ r ) ⁄ dt
---------------------------- = ------- ( ri 2 – P 0 ) = -------------------w0
1⁄r
r
(14)
Cette équation différentielle est sans solution analytique, r et i
étant tous deux fonction du temps t, tout en dépendant l’un de
l’autre. On sait en revanche la résoudre par des méthodes numériques pas à pas.
ri 2 − P
À chaque instant, l’une et l’autre peuvent varier, mais, pendant
l’intervalle de temps dt, (ri 2 − P) dt correspond bien à la variation
d’énergie dw, donc :
dw
--------- = ri 2 – P
dt
(9)
∫
( ri 2 – P )dt
ou compte tenu de la relation (8) :
d ( 1 ⁄ r ) ⁄ dt
F′ ( w )
---------------------------- = --------------- ( ri 2 – P )
1⁄r
F(w)
t
r = r 0 exp  ---
 
θ
(10)
θ représente donc le temps minimal nécessaire pour que la résistance de l’arc soit multipliée par e.
2.1.2 Deuxième hypothèse
La fonction univoque F (w), dont nous avons supposé l’existence,
peut être considérée comme étant une fonction exponentielle :
1
 w
--- = F ( w ) = K exp  -------
r
w0
■ La relation (14) peut se mettre sous la forme :
P0
1
dr ⁄ dt
ri 2
ri 2
(15)
---------------- = -------  1 – ------- = ---  1 – -------



θ
r
P0
P0 
w0
w0
avec
θ = ------- constante de temps de désionisation de l’arc.
P0
Lorsque ri 2 est négligeable devant P0, la relation (15) montre que
r est sensiblement une fonction exponentielle du temps, soit :
On en tire :
w =
2.2 Constante de temps de désionisation
(11)
À l’aide d’hypothèses bien choisies concernant la section et la
densité de conductance de l’arc, Otto Mayr est parvenu, en partant
de la loi de Saha sur la thermo-ionisation des gaz, à justifier cette
variation exponentielle ; celle-ci se révèle en fait assez proche de la
réalité physique.
■ Une autre définition de θ, équivalente, peut être proposée
(figure 12). Si, à un instant donné t0, on supprime l’apport à l’arc
(u = 0) d’énergie par effet Joule, la constante de temps θ est le temps
au bout duquel la résistance d’arc aurait doublé en admettant que sa
vitesse de variation demeure constante (assimilation de la loi de
variation à sa tangente). Elle caractérise donc la vitesse de
désionisation maximale à un instant donné. Bien entendu, plus la
constante de temps θ est faible, plus la vitesse de désionisation est
élevée.
B i=0
Le coefficient constant w0 représente la quantité d’énergie qu’il
faut apporter à l’arc pour que sa conductance s’accroisse dans le
rapport e = 2,718 28 (base des logarithmes népériens). À l’inverse,
lorsqu’on retire une énergie w0 à l’arc, sa conductance se trouve
divisée par e.
K exprime la valeur absolue de la conductance et n’intervient pas
dans les relations qui vont nous intéresser, car ce sont seulement les
variations relatives de la conductance qui vont être exprimées. La
dérivée logarithmique de la relation (11) donne en effet :
F′ ( w )
1
--------------- = ------F(w)
w0
r
r
dr
dt
2 r0
(12)
r0
0
t0
2.1.3 Troisième hypothèse
Nous n’avons fait jusqu’ici aucune hypothèse sur la puissance de
refroidissement P ; nous précisons maintenant que P est supposée
constante et égale à P0.
Cette hypothèse, résolument simplificatrice, revient à ne garder,
dans la relation (1) que le seul terme hyperbolique :
lorsque est constant.
(13)
t
θ
i
P0
C + D
u = ------------------ = -----i
i
P
u=0
i
0
B
P
r0
t0
t0
t
barre de court-circuitage
puissance de refroidissement de l'arc
résistance d'arc à l'instant t0
instant du court-circuit
Figure 12 – Constante de temps de désionisation
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INTERRUPTION DES CIRCUITS ALIMENTÉS EN COURANT CONTINU ______________________________________________________________________________
La constante de temps dépend fortement de la nature du gaz
ionisé et est d’autant plus faible que les moyens de désionisation
sont plus énergiques.
Nous verrons au paragraphe 3.3, que cette constante de temps
joue un rôle très important dans les phénomènes qui se produisent
au voisinage du zéro de courant. Elle résulte en réalité d’un très
grand nombre de phénomènes physiques concomitants.
Cela correspond physiquement à l’hypothèse fictive d’un appareil
s’ouvrant suffisamment vite pour que l’arc atteigne la longueur avant que le courant n’ait varié, et dont la tension d’arc s’établit instantanément à sa valeur d’équilibre statique. C’est certainement
inexact, mais ce qui importe dans le choix des conditions initiales,
c’est qu’elles ne s’écartent pas trop de la réalité, afin que le calcul
numérique converge rapidement vers la caractéristique dynamique
recherchée.
Il est important aussi que les conditions initiales adoptées ne
soient pas incompatibles avec le mode de calcul employé ; si l’on
choisissait, par exemple, r0 = 0, la dérivée dr/dt resterait nulle :
2.3 Équation de Mayr
r0
r 0 i 02
dr
------ = -----  1 – ----------
θ 
dt
P0 
L’équation différentielle (15) peut s’écrire :
dr
r
ri 2
------ = ---  1 – -------

θ
dt
P0 
(16)
C’est l’équation de Mayr, qui exprime le comportement dynamique de l’arc. Elle peut être résolue numériquement (§ 2.4) si l’on précise complètement les conditions de fonctionnement auxquelles
l’arc se trouve soumis :
— ensemble des relations définissant le circuit dans lequel l’arc
est inséré ; ces relations fournissent de nouvelles équations reliant
les variations de r à celles de i ;
— conditions initiales précisant toutes les grandeurs variables à
l’instant t0, considéré comme origine des temps.
Nous verrons au paragraphe 2.5 que l’on peut aussi la résoudre
graphiquement.
et r ne pourrait pas varier.
Pour résoudre numériquement l’ensemble des trois équations,
l’ordinateur va utiliser un pas de calcul élémentaire de durée τ.
■ Au bout d’un temps τ correspondant à un premier pas de calcul,
la résistance de l’arc est passée de r0 à r1, dont la valeur d’après la
relation (16) est :
r 0 i 02
τ
r 1 = r 0 1 + ---  1 – ----------
P0 
θ 
La nouvelle valeur i1 du courant vérifie la relation (21) tirée de
l’équation (3) :
i1 – i0
L -------------- = E – Ri 0 – r 0 i 0
τ
2.4 Résolution numérique de l’équation
de Mayr
2.4.1 Principe
Nous allons reprendre, à titre d’exemple, le circuit très simple de
la figure 1 a. Puisque nous sommes en présence de trois inconnues
(u, i et r), nous aurons besoin de trois relations indépendantes, qui
sont les équations (3) et (16) :
di
L ------ = ( E – Ri ) – u = ∆u
dt
ri 2
r
dr
------ = ---  1 – -------
P0 
θ 
dt
et la relation :
(17)
■ À l’instant initial, il faut partir d’un point de fonctionnement supposé connu, puisque c’est une nécessité commune à toutes les
méthodes numériques d’avoir à préciser toutes les conditions initiales.
Dans le cas présent, nous pourrons, par exemple, choisir de commencer le calcul à partir d’un point situé sur la caractéristique statique, pour une valeur du courant correspondant au courant établi
lorsque l’appareil est fermé, soit :
E
i 0 = I = ---R
(18)
avec
P0
r 0 = -----i 02
D 4 700 − 8
(21)
La tension u1 s’en déduit immédiatement d’après la relation (17) :
u 1 = r 1 i1
u = ri
(20)
(22)
Nous sommes donc maintenant en possession d’un deuxième
point de la caractéristique dynamique, correspondant au temps
t0 + τ. L’ordinateur peut alors recommencer la même série d’opérations pour un deuxième pas de calcul, correspondant à un nouvel
intervalle de temps τ, et ainsi de suite, jusqu’à obtention de la caractéristique dynamique complète de l’arc (figure 13).
La troisième hypothèse de Mayr (P0 = Cte) peut aisément être
remplacée par une proposition plus réaliste donnant une description aussi exacte que souhaitée de la caractéristique statique u = f (i). Il est même possible, si besoin est, d’introduire une
évolution de cette caractéristique en fonction du temps
P = g (i, t). La résolution numérique est alors à peine plus complexe.
De la même manière, la constante de temps θ peut être supposée variable en fonction du courant et/ou du temps :
θ = h (i, t)
Dans un premier temps, et afin de conserver à ce modèle un
caractère principalement pédagogique, nous continuerons
généralement de supposer P0 et θ constants. Nous allons, en
effet, utiliser ce modèle pour établir des raisonnements fondamentaux qui pourront servir à la compréhension des phénomènes de coupure des courants alternatifs en haute tension.
2.4.2 Choix du pas de calcul
La valeur à donner au pas de calcul τ dépend d’abord de la précision souhaitée.
(19)
En outre, selon le type de circuit et la vitesse d’évolution des grandeurs en présence, le rapport τ/θ devra être suffisamment faible
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u
r
croît
Si la méthode graphique est moins précise et, en pratique, moins
rapide que la méthode numérique, elle présente l’avantage de
visualiser l’évolution du phénomène.
r
décroît
En particulier, on voit que le courant décroît d’autant plus vite que
∆u est plus grand, ce que nous savions déjà, et que la résistance
d’arc croît d’autant plus vite que λu est plus grand. En revanche, si
λu est négatif, la résistance ne peut que décroître.
M'
M
'
E
Il en résulte que la caractéristique statique divise le plan en
deux régions :
— pour tous les points situés au-dessous de la courbe ui = P,
la résistance de l’arc augmente ;
— à l’inverse, pour tous les points situés au-dessus de ui = P,
la résistance diminue, ce qui est logique puisque la puissance ui
dépensée dans l’arc (effet Joule) dépasse la puissance de refroidissement et que l’arc se réchauffe (λu est alors négatif).
λu
∆u
ri
r 'i
ui = P0
i' i
I
i
Figure 13 – Construction graphique d’une caractéristique
dynamique d’un arc permanent, en courant continu
pour qu’il n’apparaisse pas de phénomènes d’instabilités dans les
opérations numériques. Il existe d’ailleurs des méthodes numériques permettant de réduire ces instabilités.
Cette remarque nous aidera à percevoir le mécanisme des oscillations qui peuvent apparaître lorsqu’un arc est shunté par un condensateur et, surtout, à mieux comprendre les phénomènes d’échec
thermique pouvant survenir lors d’une tentative de coupure en courant alternatif.
Dans la plupart des cas, on constate qu’un pas de calcul égal au
dixième de la constante de temps donne entière satisfaction.
3. Pointe d’extinction
2.5 Résolution graphique de l’équation
de Mayr
3.1 Généralités
Les diverses opérations numériques successives qui permettent
d’obtenir pas à pas l’évolution dynamique du phénomène ont évidemment leur équivalent graphique.
Examinons comment nous pouvons, dans le plan (u, i), passer
d’un point M (supposé appartenir à la caractéristique dynamique) au
point suivant M′ correspondant au temps t + τ (figure 13).
On remarque immédiatement que ∆u va donner la nouvelle valeur
i′ de i puisque, d’après la relation (3) :
di
i′ – i
L ------ = L ----------- = ∆u
τ
dt
(23)
Par ailleurs, la relation (16) peut s’écrire en tenant compte de
l’équation (17) :
dr ⁄ dt
1
i
---------------- = --------- ( P 0 – ri 2 ) = --------r
P0 θ
P0 θ
P
 -----0- – u
 i

(24)
ce qui donne :
ri
dr
r′ – r
------ = ------------ = --------P0 θ
τ
dt
P
u
 -----0- – u = --------- λ u
 i

P0 θ
(25)
Ainsi, λu, écart entre la caractéristique statique et la caractéristique dynamique, pour le courant instantané considéré, permet de
déterminer la nouvelle valeur de la résistance d’arc.
Le point recherché M′ se trouve à l’intersection de la droite
u = r′i′ et de la verticale d’abscisse i′ .
Il est ainsi possible de construire point par point la caractéristique
dynamique recherchée, ce qui revient à réaliser graphiquement les
opérations que l’ordinateur effectue numériquement.
Si la caractéristique dynamique était confondue avec la caractéristique statique ui = P, comme nous l’avons supposé initialement, la
tension d’arc atteindrait une valeur théoriquement infinie au
moment où le courant s’annule. Fort heureusement, la réalité est différente.
La caractéristique réelle passe par un maximum peu avant l’annulation du courant ; c’est la pointe d’extinction (§ 1.4). La valeur de
cette surtension ne peut malheureusement pas être établie analytiquement. Le sommet de la pointe d’extinction correspond physiquement (à l’approche du zéro de courant) au moment où
l’augmentation de la résistance r n’est plus suffisamment rapide
pour compenser la réduction du courant i, de sorte que le produit ri
cesse de croître. À partir du sommet de la pointe d’extinction, le produit ui décroît rapidement et devient très vite négligeable devant P ;
par conséquent, r croît alors sensiblement de façon exponentielle
avec une constante de temps voisine de θ (§ 2.2). Il en résulte que le
courant devient pratiquement négligeable deux à trois constantes
de temps θ après la pointe d’extinction.
Il est ainsi possible d’évaluer la constante de temps θ d’un arc
réel, à l’approche du zéro de courant, à partir d’un relevé oscillographique.
Par ailleurs, lorsque l’arc n’est pas shunté, on peut démontrer que
le sommet de la pointe d’extinction n’excède en aucun cas la moitié
de la valeur de la tension correspondant alors à la caractéristique
statique u = P/i. Cela permet d’évaluer la puissance de refroidissement minimale à laquelle l’arc se trouve soumis à cet instant.
Il est malheureusement difficile d’être beaucoup plus précis au
sujet de ce phénomène fort important sans faire appel à des modélisations numériques.
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3.2 Influence de la puissance
de refroidissement
u
E
3
En fonction de ce qui vient d’être énoncé, il est clair que la pointe
d’extinction est d’autant plus importante que la puissance de refroidissement est elle-même plus grande, toutes choses égales par
ailleurs (figure 14).
2
Théoriquement, si l’on pouvait ne faire varier que P, l’amplitude
de la surtension (au-delà de E) croîtrait sensiblement comme P 01 / 2 .
1
Si la caractéristique statique possède un palier de tension U0
(figure 4), la remarque précédente s’applique, comme on l’a vu au
paragraphe 1.4, au seul terme P0 :
P0 = EI
P0 = 0,5 EI
P0 = 0,3 EI
0
0
P = P0 + U0 i
0,1
0,2
i
I
0,3
θ = 1
L /R
3.3 Influence de la constante de temps
d’arc
Figure 14 – Influence de la puissance de refroidissement P0
sur la pointe d’extinction, pour une constante de temps d’arc
invariable
Avant d’examiner l’influence très importante de la constante de
temps θ sur l’amplitude de la pointe d’extinction, il faut souligner
que θ est, à l’inverse, sans grande action sur le temps et l’énergie de
coupure ; cette dernière dépend en effet essentiellement de l’éner1
gie électromagnétique --- LI 2 .
2
Nous verrons, au paragraphe 4.1, que le temps de coupure est de
l’ordre de grandeur de la constante de temps L/R du circuit et, en
fait, pratiquement indépendant de θ. En conséquence, il en est évidemment de même pour la vitesse de variation de r.
Il en résulte que λu est d’autant plus petit que la constante de
temps est elle-même plus réduite, puisque, d’après la relation (25) :
P 0 dr
λ u = θ ------ -----u dt
25
(26)
u
E
θ = 1
3
L /R
100
L /R
50
L /R
25
θ = 1
2
θ = 1
1
0
0
0,1
0,2
0,3
i
I
Il est logique qu’il en soit ainsi, car moins l’arc possède d’inertie
thermique moins il a tendance à s’écarter de sa caractéristique statique lorsque le courant varie. Du même coup, l’amplitude de la
pointe d’extinction augmente lorsque θ diminue.
Figure 15 – Influence de la constante de temps θ sur la pointe
d’extinction, pour une puissance de refroidissement constante
Par ailleurs, nous savons que le sommet de cette pointe d’extinction se produit sensiblement à un instant précédant de deux à trois
constantes de temps le zéro de courant (§ 3.1). Cette pointe se produit donc pour une valeur de courant qui décroît avec θ.
matiquement la valeur absolue des surtensions de coupure à des
niveaux acceptables.
À ce courant correspond alors, sur la caractéristique statique, une
tension d’autant plus grande que θ est petit :
P0
u = -----i
En réalité, à puissance de refroidissement :
P = P0 = Cte
Nous pouvons donc en déduire finalement que la pointe d’extinction possède une double raison de croître lorsque θ diminue
(figure 15).
C’est bien ce que l’on vérifie numériquement et ce que l’on
observe dans la réalité.
Cette constatation importante est tout à fait générale ; elle
s’applique à tous les types de circuits, à toutes les natures de
courant et à tous les modèles d’appareils.
L’une des principales raisons du succès de la coupure dans l’air en
basse tension tient justement au fait que l’air, à la pression atmosphérique, possède une constante de temps élevée qui limite auto-
D 4 700 − 10
P0 = 0,5 EI
l’amplitude de la pointe d’extinction dépend très précisément
du rapport sans dimension θ/(L/R). Un accroissement de la constante de temps L/R du circuit a donc le même effet fâcheux, visà-vis de l’amplitude de la pointe d’extinction, qu’une diminution
de la valeur de θ.
3.4 Influence d’une résistance
en parallèle sur l’arc
Si nous reprenons maintenant, à l’aide du modèle numérique, le
cas d’un arc shunté par une résistance de faible valeur R1 (§ 1.6.2)
nous constatons que le paradoxe rencontré précédemment n’existe
plus (figure 16).
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4. Temps de coupure
u
A
P
4.1 Généralités
ui =
R
1 i
1
Umax
Nous avons jusqu’alors représenté les problèmes de coupure en
courant continu presque exclusivement dans la plan (u, i), intéressant pour la compréhension des phénomènes, mais dénué de
l’échelle du temps.
E
E–
Ri
I
Dès l’instant où l’on connaît ∆u pour chaque valeur de i, le temps
de coupure s’en déduit aisément. Pour une évolution donnée de la
tension d’arc en fonction du courant, le temps de coupure tC est
directement proportionnel à l’inductance L du circuit, puisque,
d’après la relation (3) :
i
a évolution dans le plan (u, i )
∫
di
------∆u
(27)
E di
------- ----∆u I
(28)
0
tC = L
r
E
ou encore, puisque R = --- :
I
r
L
t C = ---R
t
u;i
u
i0
∫
0
i0
Cette forme d’expression est particulièrement intéressante car
elle permet d’expliciter le temps de coupure en fonction de la constante de temps L/R du circuit et de deux autres variables réduites :
∆u
— ------- , rapport entre la chute de tension inductive et la force élecE
tromotrice du générateur ;
i
E
— - , rapport entre le courant instantané et le courant établi ---- .
I
R
ia
i
i1
t
4.2 Intérêt fondamental de l’emploi
de variables réduites
b évolution en fonction du temps
Figure 16 – Coupure en courant continu avec une résistance
de faible valeur en parallèle sur l’arc : évolution des variables
La caractéristique dynamique ne présente à aucun moment une
tangente verticale ; elle se raccorde asymptotiquement à la droite
u = R1i1. Le courant d’arc diminue continûment jusqu’à s’annuler au
point A de tangence à cette droite. On observe aussi que la tension
passe par un maximum qui représente la pointe d’extinction.
Cette pointe d’extinction augmente ici relativement peu lorsque θ
diminue ; à la limite, même pour θ tendant vers zéro (courbe en
tireté), elle ne pourrait en aucun cas dépasser la valeur Umax correspondant au transfert instantané du courant d’arc vers la résistance
R1. On vérifie aisément que cette surtension est d’autant plus
réduite que la résistance R1 est plus faible.
L’intérêt fondamental de l’emploi de variables réduites réside
dans le fait que les résultats obtenus, pour un ensemble de valeurs
attribuées à ces variables, sont automatiquement applicables à tous
les circuits présentant les mêmes caractéristiques réduites, quelles
que soient les valeurs absolues des grandeurs en présence. Par
exemple, tout circuit simple (L, R) a un comportement parfaitement
homothétique, en courant continu comme en courant alternatif, à
celui de n’importe quel circuit présentant la même constante de
temps L/R.
On peut dépasser cet exemple élémentaire et chercher à utiliser
des variables réduites sans dimension.
Le temps de coupure réduit du paragraphe 4.1 est alors rapporté
à la constante de temps L/R et peut être repéré, comme les autres
variables réduites, par un astérisque, soit :
TC
T C* = ----------- =
L⁄R
∫
0
i*0
di *
---------*∆u
(29)
avec :
Cette constatation est générale ; elle s’applique aussi bien aux
problèmes de coupure en courant continu qu’en courant alternatif.
Toutefois, malgré les avantages indéniables qu’apporte la présence d’une résistance de shuntage d’arc, nous avons déjà souligné
(§ 1.6) que le handicap d’avoir à éliminer le courant résiduel qui la
parcourt est, tout compte fait, tellement pénalisant que cette solution est très peu utilisée dans la pratique.
i
i* = I
et :
∆u
∆u * = ------E
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Le fait que les variables réduites puissent s’exprimer par des rapports adimensionnels facilite grandement l’interprétation physique
des résultats, en particulier en ce qui concerne l’influence des divers
paramètres susceptibles de modifier les conditions de fonctionnement.
soit encore (avec la relation (29)) :
P0
TC
W J* = 2  ------  ---------------- = 2P 0* T C*
 EI  ( L ⁄ R )
(32)
Dans la pratique, W J* est compris entre 1 et 2 et P 0* ne peut
pas être inférieur à 0,25 (§ 1.3), se situant plutôt entre 0,5 et 1.
Il en résulte que T C* est assez voisin de 1, c’est-à-dire que le
5. Énergie de coupure
temps de coupure est généralement comparable à la constante
de temps L/R (quand l’appareil ne fonctionne pas en limiteur).
5.1 Généralités
L’énergie WJ dépensée dans la résistance d’arc variable de l’interrupteur est donnée par l’intégrale, durant le temps de coupure, de la
puissance instantanée dissipée dans cette résistance :
∫
TC
ri 2 dt =
∫
TC
∫
TC
u2
------ dt
r
5.4 Influence de la puissance
de refroidissement
(30)
L’expérience montre que l’énergie de coupure, sans pouvoir deve-
Lorsque l’on utilise un modèle numérique, l’ordinateur permet de
calculer cette énergie.
1
nir inférieure à --- LI 2 , est d’autant plus faible que la puissance de
2
refroidissement est plus grande (figure 17). On aurait donc intérêt à
accroître cette dernière.
WJ =
0
ui dt =
0
0
Avec le modèle de Mayr (§ 2.1), dans lequel la puissance de refroidissement P est supposée constante, on obtient très simplement
une bonne évaluation de l’énergie de coupure en multipliant la puissance de refroidissement par le temps de coupure :
W J = P0 TC
(31)
En effet, avant l’ouverture de l’appareil, l’énergie d’arc est évidemment nulle ; lorsque la coupure est achevée, l’énergie d’arc est
à nouveau nulle et, alors, il y a bien égalité entre l’énergie apportée
à l’arc sous forme d’effet Joule et l’énergie P0TC cédée par l’arc à
l’environnement pendant la durée TC de la coupure.
Nous savons que plus la puissance P0 est élevée, plus la surtension de coupure est elle-même importante. C’est un des dilemmes
auxquels tout constructeur d’appareillage se trouve sans cesse confronté.
W J*
4
3
5.2 Remarque au sujet du temps
de coupure
2
25 L /R
50 θ
1
0
0
Sans entrer dans les détails, signalons qu’il est important, lorsque
l’on utilise le modèle de Mayr, de ne pas surévaluer le temps TC , au
risque de surévaluer d’autant l’énergie de coupure.
Quand doit-on alors considérer que la coupure est terminée ?
Nous avons vu (§ 3.1) que, à partir du sommet de la pointe d’extinction, la puissance Joule apportée à l’arc décroissait très rapidement,
au point que, deux ou trois constantes de temps plus tard, elle est
totalement négligeable. L’instant correspondant à la pointe d’extinction, majoré d’une ou deux constantes de temps θ, pourra donc
valablement être considéré comme marquant la fin des phénomènes énergétiques liés à l’existence temporaire de l’arc.
0,5
1
1,5
P *0
a P *0 = Cte, U0 = 0
W J*
4
3
2
25 L /R
50 θ
1
0
5.3 Énergie de coupure réduite
0
0,5
1
1,5
U *0
b P *0 = 0,1 + U *0 i
Revenons à l’expression (30) de l’énergie de coupure WJ, et cherchons-en la forme réduite :
WJ
P0 TC
P 0 T C EI ( L ⁄ R )
P0 TC
W J* = -------------- = -------------- = ------ ---------------- ---------------------- = ---------------------1 2
1 2
1
EI ( L ⁄ R )
EI ( L ⁄ R )
--- LI
--- LI
--- LI 2
2
2
2
D 4 700 − 12
LI 2
-------------1 2
--- LI
2
L'influence de θ est négligeable
Les tiretés représentent les asymptotes verticales de l'énergie
de coupure
Figure 17 – Influence de la puissance de refroidissement
et de la constante de temps sur l’énergie de coupure
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L’étude de l’interruption des courants alternatifs en haute tension
(cf. [D 4 690]) le montrera avec encore plus d’acuité.
6.2 Constante de temps RC grande
devant θ
5.5 Influence de la constante de temps
d’arc
La figure 19 a donne l’évolution en fonction du temps des différentes variables intéressantes dans le cas où :
RC = 20 θ
L’influence de la constante de temps θ sur l’énergie de coupure
(figure 17) est très faible du fait que θ est, en réalité, toujours négligeable devant le temps de coupure (ou la constante de temps L/R du
circuit). Il est donc ici sans intérêt de chercher à réduire θ.
En revanche, la surtension de coupure est d’autant plus grande
que θ est plus faible.
On comprend donc que, en courant continu, il n’est ni nécessaire,
ni souhaitable de chercher à réduire la constante de temps de l’arc.
Le milieu d’extinction universellement utilisé en courant continu
est, de ce fait, l’air atmosphérique.
En courant alternatif, et surtout en haute tension, le problème
est très différent car il n’existe pas, comme en courant continu,
de limite à la réduction de l’énergie de coupure : mais cette
réduction passe nécessairement par celle de la constante de
temps de l’arc, ce qui exige la résolution du difficile problème de
la maîtrise des surtensions de manœuvre.
(dans cet exemple, L/R est égal à 30 θ).
On constate que, au début de l’interruption, supposée effectuée
avec une puissance de refroidissement constante :
P0 = 0,2 EI
le courant d’arc ia et le courant total i sont initialement confondus,
grâce à un choix judicieux de la valeur initiale u0 de u, afin de respecter la réalité.
Dès que la tension d’arc u commence à croître, il apparaît un courant capacitif iC d’autant plus élevé que du/dt est plus grand, tandis
que le courant d’arc ia se trouve réduit d’une quantité sensiblement
égale.
On assiste à un transfert du courant de l’arc vers le condensateur.
Lorsque l’arc s’éteint, le courant total i se confond alors avec iC
(figure 19 b). La coupure s’est produite très rapidement et le régime
oscillatoire qui s’établit ensuite entre le condensateur et l’inductance du circuit s’amortit progressivement par dissipation d’énergie
dans la résistance R du circuit (figure 18).
u;i
6. Utilisation
d’un condensateur
en parallèle sur l’arc
i0
i
ia
iC
u
6.1 Généralités
Dans le cas où un condensateur de capacité C se trouve placé en
parallèle sur l’appareil (figure 18), nous ne pouvons plus bâtir un
certain nombre de raisonnements à partir de caractéristiques tracées dans le seul plan (u, i).
u0
0
1
2
t (ms)
a évolution des variables en fonction du temps
Contrairement à ce qui se produit lorsqu’une résistance est placée
en parallèle sur l’interrupteur (§ 1.6), les courants dans l’appareil et
dans la capacité ne se répartissent plus à chaque instant au simple
prorata des conductances, puisque :
du
i C = C ------dt
(33)
C’est donc maintenant la vitesse de variation de la tension d’arc
qui détermine le courant capacitif iC.
u;i
u
E
i0
iC
u0
ia
i
t
i = iC
L, R
i
+
E
b coupure avec échelle des temps plus étendue
iC
C
ia
RC = 20 θ
u
Figure 18 – Circuit de coupure en courant continu
avec condensateur en parallèle sur l’arc
Après la coupure très rapide, facilitée par le transfert, le courant total i
s'identifie au courant oscillatoire du circuit L, C
Figure 19 – Coupure en courant continu avec condensateur
en parallèle sur l’arc : transfert de courant
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Nous avons vu au paragraphe 1.6.1 que, avec une puissance de
refroidissement de 0,2 EI, l’appareil non shunté ne coupait pas le
courant. On voit maintenant que, grâce à un condensateur correspondant à une valeur de RC égale à 20 θ, l’appareil coupe sensiblement le courant au bout d’un temps de 0,5 L/R, avec une dépense
u;i
i0
1
d’énergie voisine du cinquième de --- LI 2 , incomparablement plus
2
faible que celles observées précédemment. L’explication vient du
fait que le courant a diminué de 10 % à peine dans l’inductance entre
le début et la fin de la coupure ; il reste alors dans l’inductance
encore près de 80 % de l’énergie emmagasinée initialement.
i
ia
u
iC
u0
1
0
6.3 Apparition d’instabilités
2
3
t (ms)
a évolution des variables en fonction du temps
■ Si l’on diminue la valeur de la capacité en la divisant par exemple
par deux, de telle sorte que :
RC = 10 θ
u
ui = P
u0
–
Ri
■ Pour RC = 5 θ, les oscillations deviennent franchement spectaculaires (figure 21). On observe une spirale divergente qui présente
tous les aspects d’un phénomène résonnant [2].
E
E
on voit apparaître les premières manifestations d’un phénomène
assez complexe : celui de l’oscillation entre le courant iC et le courant d’arc (figure 20 a). Dans le plan (u, i), on constate que le point
de fonctionnement décrit une sorte de boucle avant que la coupure
ait finalement lieu (figure 20 b). Ce mouvement de va-et-vient
résulte de fluctuations de du/dt qui ne parvient plus à croître continûment, comme cela se produisait dans l’exemple du
paragraphe 6.2.
A
R Ai
0
I
i
b représentation du phénomène dans le plan (u, i )
6.4 Oscillations stables
A point d'équilibre
RC = 10 θ
En réalité, ce n’est pas la résistance R du circuit qui conditionne
l’obtention d’oscillations stables, mais plus précisément la résistance RA que possède l’arc au point d’équilibre A.
On démontre que, lorsque le produit de la résistance RA par la
capacité C se rapproche de la valeur de θ, il apparaît un mécanisme
intéressant mais assez complexe d’interaction et d’échange d’énergie entre les trois réservoirs que constituent l’arc, le condensateur et
l’inductance.
E
ui = P
–
Ri
On démontre que la pulsation de l’oscillation entre l’arc et la capacité est alors telle que :
u
E
Lorsque le produit RAC est voisin de θ, il n’y a plus coupure et l’on
assiste à un phénomène d’oscillations stables, le point de fonctionnement décrivant dans le plan (u, i) une boucle fermée autour de A
(figure 22). C’est l’arc chantant, bien connu des expérimentateurs
du début du XXe siècle.
Figure 20 – Coupure en courant continu avec condensateur
en parallèle sur l’arc : apparitions d’instabilités
A
ωaθ = 1
i
Dans l’air, à la pression atmosphérique, si la constante de temps
d’un arc donné est voisine de 50 µs, cette oscillation présente une
fréquence fa de l’ordre de :
ωa
1
f a = ------- = ---------- = 3 200 Hz
2π
2π θ
Notons bien que la pulsation ωa est tout à fait indépendante de
celle relative à la fréquence propre f du circuit principal L, C :
RC = 5 θ
Figure 21 – Coupure en courant continu avec condensateur
en parallèle sur l’arc : oscillations résonnantes
Lorsque les conditions d’oscillations stables sont remplies, cette
fréquence propre f est généralement bien plus basse (250 Hz dans
l’exemple de ce paragraphe).
1
f = ------------------2π LC
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On observe un phénomène résonnant entre l'arc et le condensateur
placé en parallèle
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u
u
Signe de λu
+
–
R croît
R décroît
λu
–
iC
I
i
Ri
ia
ui = P
i
RA
i
α
R
–R
i
R min
M1
i
1
ui = P
M
E
0
A
M4
M3
E
i
RA
u2
u1
A
2i
ax
Rm
III
II
λu M
2
R
i
I
0
L'oscillation est stable et le point de fonctionnement décrit une boucle
fermée ; la résistance d'arc RA varie entre deux valeurs limites
Rmin et Rmax
R AC = θ
IA
iC
ia
i
i
Pour RAC = θ, les oscillations sont stables et le point de fonctionnement
décrit une courbe fermée (courbe I)
Pour RAC = 2 θ, le phénomène est divergent (courbe II)
Figure 22 – Coupure en courant continu avec condensateur
en parallèle sur l’arc : mécanismes des oscillations stables
Pour RAC = 0,5 θ, le phénomène est amorti, le point de fonctionnement
converge en A (courbe III)
Figure 23 – Construction graphique de la caractéristique dynamique
d’un arc shunté par un condensateur
6.5 Oscillations amorties
Pour toute valeur de C telle que RAC est inférieur à θ, les oscillations sont amorties et le phénomène converge au point d’équilibre
stable A, comme dans le cas d’un arc non shunté.
300 i (A)
200
i
100
6.6 Étude graphique simplifiée
du phénomène d’oscillation
u (V) 80
50
■ Supposons que nous partions d’un point M1 situé à proximité du
point d’équilibre A (figure 23). Au bout d’un intervalle de temps τ, la
résistance d’arc est passée de r1 à r2 donné par la relation (25) :
u
40
20
0
0
r2 – r1
u
---------------- = --------- λ u
P0 θ
τ
On peut alors tracer une droite issue de l’origine et de pente
égale à r2.
●
Pendant le même intervalle de temps, la tension d’arc est passée
de u1 à u2 avec, d’après la relation (32) :
u2 – u1
iC
------------------ = ---τ
C
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9 10
t (en 10–3 s)
Oscillogramme d'un phénomène d'oscillations obtenu dans un arc
shunté par un condensateur et alimenté à travers une inductance par
une batterie de condensateurs faisant office de source. Durant la
décharge de la batterie, les conditions d'oscillations stables se trouvent
vérifiées au bout de quelques millisecondes.
Figure 24 – Oscillations stables arc-capacité (cf. figure 18)
(34)
Si l’inductance L du circuit est suffisamment importante pour que
L/R soit grand devant la période 2 πθ de l’oscillation arc-capacité (ce
qui est pratiquement toujours vérifié), on peut admettre que le courant total i n’a pas le temps de varier (figure 24) et reste voisin du
courant au point A, soit IA. Le courant capacitif iC se lit alors directement sur le diagramme de la figure 23 et nous permet de déterminer u2, par la relation (34).
● On peut donc tracer l’horizontale d’ordonnée u2. Son intersection avec la droite de pente r2 donne le nouveau point de fonctionnement M2.
■ Il est donc possible de tracer point par point la caractéristique
dynamique recherchée.
● On peut vérifier ainsi que, pour RAC = θ, cette caractéristique
décrit une boucle fermée (figure 22) et courbe I de la figure 23.
● Si la capacité est deux fois plus importante (RAC = 2 θ), au bout
du temps τ la résistance d’arc sera la même que précédemment ; en
revanche, u2 − u1 sera deux fois plus faible et le nouveau point de
fonctionnement sera M3. En continuant de tracer cette nouvelle
caractéristique, on obtient rapidement une spirale divergente
(courbe II de la figure 23).
● À l’inverse, avec une capacité deux fois plus faible (RAC = 0,5 θ),
u2 − u1 sera deux fois plus grand ; le nouveau point sera en M4 et
décrira une spirale convergeant au point A (courbe III de la
figure 23).
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6.7 Conclusions concernant l’utilisation
d’un condensateur en parallèle
sur l’arc
Cette solution paraît extrêmement séduisante par les gains qu’elle
permet de réaliser en manière d’énergie de coupure.
Elle fut, en fait, universellement utilisée sur les systèmes d’allumage de moteurs à explosion afin d’assurer la protection des contacts, plus connus sous le nom de vis platinées.
De plus, l’oscillation du circuit L, C consécutive à la coupure était
tout à fait favorable à la génération d’une tension élevée au secondaire de la bobine d’allumage et d’une énergie d’étincelle importante et bien contrôlée. Lorsqu’il s’agit de circuits de puissances
industrielles, l’existence habituelle d’un palier de tension d’arc sur la
caractéristique statique fait que le mécanisme de transfert se manifeste malheureusement trop tardivement pour présenter un réel
intérêt.
En courant alternatif, la situation est différente ; le condensateur
placé en parallèle sur l’arc joue un rôle fondamental jusqu’aux plus
fortes valeurs des courants à interrompre.
7. Avenir du transport
en courant continu à haute
tension
Rappel historique
Il est intéressant de rappeler que les premières lignes de
transport d’énergie étaient alimentées en courant continu à
haute tension. Les toutes premières expériences de transport
sur quelques dizaines de kilomètres furent réalisées par Marcel
Deprez entre 1881 et 1883 d’abord à l’exposition internationale
de Munich, puis au Bourget et ensuite entre Vizille et Grenoble.
À cette époque, le courant continu était fourni par des génératrices dans lesquelles il était difficile d’élever la tension entre
balais sans aboutir rapidement à un flash au collecteur.
Conscients du fait que le rendement d’une ligne de transport
est d’autant plus élevé que la tension est elle-même plus importante, les pionniers de l’électrotechnique ont d’abord tourné la
difficulté en disposant plusieurs génératrices en série ; du
même coup, les divers appareils d’utilisation étaient eux aussi
montés en série dans le circuit, qui fonctionnait à courant constant. Pour arrêter un appareil, il suffisait de le court-circuiter.
L’un des plus célèbres de ces systèmes de transport de type
série fut le système Thury qui fut utilisé entre les usines hydroélectriques de Savoie et Lyon jusqu’en 1936 (courant constant
150 A, tension variable jusqu’à 100 kV).
L’avènement du transformateur et la découverte de l’intérêt
du courant alternatif, dont il n’est pas de notre propos de rappeler les nombreux avantages, entraînèrent le développement
rapide de ce dernier et firent disparaître pour un temps les
réseaux à courant continu. Il n’empêche que, depuis fort longtemps, l’idée de convertir le courant alternatif en courant continu pour le transporter à longue distance revient régulièrement
au rang des préoccupations des concepteurs et des exploitants
de réseaux.
Nota : le lecteur pourra utilement se reporter, dans ce traité, à l’article [D 4 760] Transport d’énergie en courant continu à haute tension.
D 4 700 − 16
7.1 Intérêt du transport en courant
continu
■ L’utilisation du courant continu pour le transport de l’énergie
électrique à longue distance présente un certain nombre d’avantages théoriques :
— suppression de la chute de tension inductive ;
— disparition des problèmes de stabilité et de saturation en courant que l’on rencontre en courant alternatif avec les lignes très longues du fait de leur capacité ;
— réduction des pertes grâce à un facteur de puissance égal à 1 ;
— diminution du nombre de conducteurs ;
— réduction des perturbations créées par les phénomènes
d’induction.
■ Malheureusement, le développement des réseaux de transport à
courant continu de grande puissance se heurte à deux difficultés
sérieuses :
— la réalisation de convertisseurs continu–alternatif (ou onduleurs) de tension élevée (plusieurs centaines de kilovolts) et de forte
puissance (plusieurs milliers de mégawatts) ;
— à un degré moindre, la réalisation d’interrupteurs pour courant
continu capables de fonctionner sous ces tensions élevées.
7.2 Réalisations actuelles
La réalisation d’onduleurs à haute tension a d’abord fait appel à
des valves à vapeur de mercure puis, à partir de 1970, à des valves
à thyristors (article Transport d’énergie en courant continu à haute
tension [D 4 760]). Les puissances et les tensions sont allées en
s’élevant progressivement jusqu’à atteindre des valeurs très significatives puisque l’interconnexion France-Angleterre (IFA 2000) est
capable de transiter 2 000 MW sous des tensions de ± 270 kV par
rapport au potentiel de terre.
Toutefois, la complexité, le coût et la fragilité relative des stations
de conversion ont fait que de telles installations ont été utilisées
essentiellement pour des liaisons aériennes sur de très longues distances ou pour assurer la connexion entre deux réseaux alternatifs
non synchronisables afin de permettre des échanges d’énergie
entre pays voisins. Enfin, le transport d’énergie à courant continu
est utilisé pour certaines liaisons sous-marines. Dans ce dernier cas,
la raison fondamentale réside dans le fait que les câbles à haute tension dont la longueur dépasse quelques dizaines de kilomètres
posent, en courant alternatif, des problèmes difficilement solubles,
liés à l’importance du courant capacitif qui sature le câble. La même
difficulté existe pour les lignes aériennes très longues, mais il est
alors plus aisé de disposer de loin en loin des stations de compensation.
En fait, le transport à courant continu n’a surtout été utilisé
jusqu’à maintenant, malgré ses avantages, que lorsqu’il était techniquement difficile de résoudre le problème autrement.
Les liaisons en service consistent donc à relier point à point une
station à une autre. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de disposer
d’interrupteur à courant continu car, s’il se produit un incident, il suffit de bloquer le fonctionnement des deux convertisseurs situés aux
extrémités de la liaison pour éliminer les courants de défaut.
Dans le cas où le transport à courant continu serait utilisé pour
réaliser de véritables réseaux d’interconnexion, il serait nécessaire,
comme en courant alternatif, de disposer d’interrupteurs pour isoler
les éléments du réseau qui se trouvent en défaut, sans que l’ensemble en subisse les répercussions.
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7.3 Réalisation des grands interrupteurs
V
iV
L’absence de nécessité a fait que, jusqu’à une époque récente, les
interrupteurs à courant continu à haute tension étaient restés à l’état
d’études et n’avaient donné lieu qu’à quelques réalisations de prototypes aux performances limitées. Un grand nombre de principes
ont été avancés pour résoudre ce difficile problème.
Nous citerons, à titre d’exemple, celui qui paraît être le plus rapidement accessible à partir de constituants actuellement
disponibles : le principe de superposition.
■ Principe de superposition
Ce principe consiste à superposer, dans l’appareil de coupure, au
courant continu à interrompre, un courant oscillatoire d’amplitude
au moins égale, de telle sorte que le courant total puisse présenter
des passages à zéro.
i
D
u
ia
D disjoncteur à courant alternatif
L'annulation du courant dans l'appareil est obtenue par un mécanisme
de résonance entrel'arc et la capacité C. Une inducatnce l facilite
cette résonance.
1
L'énergie électromagnétique LI 2 est absorbée dans une varistance
2
V à oxyde de zinc qui agit comme limiteur de surtension.
Figure 26 – Circuit passif : principe de superposition
i
■ Circuit actif
Ce dispositif actif nécessite que les condensateurs soient préalablement chargés et exige la présence d’un interrupteur auxiliaire, ou
d’un éclateur commandé, pour déclencher la décharge des condensateurs dans le circuit. En outre, il ne faut pas oublier que, une fois
l’interruption réalisée, il faudra absorber l’énergie électromagnéti1
que --- LI 2 de la liaison interrompue, sous peine de voir apparaître
2
une surtension inadmissible.
iC
L
Dans ces conditions, un disjoncteur à courant alternatif peut réaliser l’interruption du courant total comme il le fait au passage à zéro
d’un courant sinusoïdal.
Le courant oscillatoire est ici obtenu par la décharge d’une batterie de condensateurs dans un circuit oscillant à l’intérieur duquel se
trouve placé le disjoncteur (figure 25).
C
iC
ia
u
C
Extinction
UA
Si ce principe est relativement intéressant, puisqu’il permet d’utiliser un disjoncteur de type connu, sa mise en œuvre est assez complexe et soulève de nombreux problèmes.
A
IA
i
Figure 27 – Description de l’instabilité d’un circuit d’arc
Disjoncteur à courant alternatif
■ Circuit passif
Un principe plus séduisant consiste à engendrer une résonance
dans un circuit oscillant ( , C ) grâce à un phénomène assez semblable à celui de l’oscillation arc-capacité. Le schéma est celui de la
figure 26.
V
V
Enclencheur
L
V
C
R1
Interrupteur de
court-circuit
R2
C
L
R1 , R2
V
condensateur de communication
inductance de commutation
résistance de charge
varistances (en ZnO) de dissipation d'énergie
Figure 25 – Circuit actif : principe de superposition
Le disjoncteur doit posséder une tension d’arc non négligeable et
présenter, dans la plage de courants à interrompre, une caractéristique d’arc à pente suffisamment négative pour parvenir à exciter un
phénomène de résonance dans le circuit ( , C ) placé en parallèle.
Le courant dans ce circuit allant alors en s’amplifiant, il arrive un
moment où il devient assez important pour provoquer une annulation du courant total dans le disjoncteur, annulation que ce dernier
met à profit pour réaliser l’interruption (figures 27 et 28).
L’énergie électromagnétique, très importante, de la ligne doit toujours être absorbée dans un système parasurtenseur placé en parallèle sur le disjoncteur.
À la suite d’essais effectués en laboratoire et sur une liaison existante de la Bonneville Power Authority aux États-Unis, il semble
qu’il soit possible d’interrompre des courants de l’ordre de 2 000 à
3 000 A sous 500 kV, en utilisant des disjoncteurs à air comprimé
classiques prévus pour des tensions similaires.
Le difficile problème de l’interruption des courants continus à
haute tension paraît en voie de recevoir des solutions industriellement réalisables, même si le système disjoncteur – circuit oscillant –
absorbeur constitue un ensemble de taille assez impressionnante.
De toute façon, il n’est guère envisageable qu’il puisse en être autrement, ne serait-ce que du fait de l’importance de l’énergie à dissiper.
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ia
I
t0
uC
t1
t
tC
E
t
i
I
t
iV
t
ia
iV
t0
t1
tC
E
uC
courant dans l'arc
courant dans la varistance
instant de séparation des contacts du disjoncteur
instant de coupure du courant dans l'interrupteur
durée de la coupure
tension du réseau
tension aux bornes de l'absorbeur d'énergie
Figure 28 – Coupure engendrée par résonance
dans un circuit passif
Références bibliographiques
De façon générale, on se reportera utilement aux travaux du Groupe 13 Appareillage de coupure de la Conférence Internationale des Grands Réseaux Électriques
(CIGRE), publiés dans la revue Electra et dans les comptes rendus des sessions qui se tiennent à Paris les années paires.
Pour la moyenne tension, on se référera aux travaux des Congrès Internationaux des Réseaux Électriques de Distribution (CIRED) qui se tiennent à Liège ou Brighton les années impaires.
[1]
MAYR (O.). – Beiträge zur Theorie des statistischen und des dynamischen Lichtbogens
(Contribution à la théorie du comportement
D 4 700 − 18
statistique et dynamique des arcs électriques). Archiv für Elektrotechnik (D), vol. 37,
p. 588-608 (1943).
[2]
PELENC (Y.). – Le mécanisme de la résonance
entre un arc et une capacité. Colloque Ionisation et plasma en haute tension. Liège, Institut Montefiore, nov. 1974 ; CT (F), 53, oct. 1974.
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