20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Fatigue et anémie Définition de la fatigue en cancérologie et caractéristiques Fatigue : sensation accablante et prolongé d’épuisement réduisant les capacités habituelles de travail physique, mental, comportementale, affective et relationnelle. Sensation subjective ! La plupart des patients recevant une chimiothérapie ressentent une sensation de fatigue à des degrés divers, on pense que la sensation de fatigue provient de l’immense effort réclamé par l’organisme pour lutter contre la maladie et les effets secondaires de ses traitements employé. Il existe deux types de fatigue : - Fatigue aigue : intense, de courte durée, soulagée par une bonne nuit de sommeil - Fatigue chronique : le repos n’est plus suffisant. A un impact sur la vie quotidienne. Anémie : correspond à la diminution de l’hémoglobine. Ceci permettant le transport de l’oxygène aux différents organes. L’anémie entraine une asthénie ou une « fatigue » qui se traduit par : - La pâleur - Hypotension - Tachycardie : le cœur travail plus vite car moins oxygène - Essoufflement - Sueurs à l’effort et étourdissement Elle peut aussi passer inaperçue. Anémie sévère inférieur à 5 (risque vital). En dessus de 9, anémie de grade 1. Physiopathologie La diminution de l’hémoglobine dans l’anémie entraine une baisse des apports en dioxygène aux organes, insuffisamment oxygéné, ce qui entraine une fatigue générale de l’organisme. De plus, dans une pathologie cancéreuse, il y a une atteinte de plus en plus importante des cellules saines qui ne peuvent plus assurer leur fonction (transport de gaz et de nutriments). Méthodologie d’évaluation de la fatigue (a ne pas retenir) Evaluation de la fatigue : - Echelle de KARNOFSKY : évaluation de l’état générale du patient. Les médecins notent les patients de 100 (normal, pas de signe de maladie) à 10 (gravement malade, hospitalisation) - Echelle de performance de l’OMS : note de 0 à 4 avec les mêmes principes que l’échelle précédente. Evaluation de l’anémie : échelle de l’OMS 1 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Causes de la fatigue - - Les traitements : o Chirurgie o Chimiothérapie o Radiothérapie L’hospitalisation Les examens complémentaires Une réduction de l’hémoglobine L’état émotionnel du moment La dénutrition L’anémie Diminution de la capacité respiratoire ou la fonction cardiaque Conséquences de la fatigue - Epuisement Manque d’énergie Lassitude Ennui Manque de motivation Répulsion à l’effort Impact sur l’entourage social Prise en charge IDE : rôle propre - Installer le patient confortablement dans une chambre seule Rassurer le patient quant à son besoin de dormir pour lui permettre d’accepter se besoin sans culpabiliser Rechercher une angoisse, une dépression, et donner au patient la possibilité de s’exprimer sur ses sentiments face à cette fatigue Regrouper les soins pour aménager des périodes de repos Conseils au patient : - Exécuter les gestes quotidien de soins assis (se raser, se coiffer…) - Demander de l’aide pour exécuter les tâches si besoin - Programmer des activités tout au long de la journée afin de laisser un temps de repos et pour éviter que la journée soit surchargée - Prévoir des temps de repos dans la journée (attention de ne pas dormir toute la journée !!) - Consommer des aliments riches en protéines et en fers 2 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Alopécie Signes de la maladie ++ Réversible, sauf si le patient a eut de la radiothérapie. Dimension culturelle « du cheveux dans la société » et regard des autres. La perte des cheveux peut signifier pour le patient une perte de son identité. L’image de soi est altérée. Le regard des autres le renvoi à son statut de malade et peut être très déstabilisant. Physiopathologie et mécanisme de la « chute des cheveux » La chevelure est constituée de follicules pileux. Lors de certaines chimiothérapies, la croissance des cellules des follicules pileux est affectée. Cette perte des cheveux survient dans les 15 à 20 jours suivant le début du traitement. Cellules qui croient très rapidement, sont renouvellement est rapide. La chimiothérapie aura donc un impact rapide Cela peut aussi concerner la perte des poils (barbe, cils, sourcils...) 2 à 3 jours avant la perte des cheveux, une douleur peut être ressentie au niveau du cuir chevelu. Il existe plusieurs grades d’alopécie de 0 à 4. - G0 : sans changement, non alopéciant - G1 : perte des cheveux - G2 : alopécie modérée par plaques - G3 : alopécie complète réversible - G4 : alopécie irréversible Soins infirmiers : solutions avant la chimiothérapie, pendant la chimiothérapie Avant la chimiothérapie : - Eviter toutes agressions du cuir chevelu (sèche-cheveux, coloration, décoloration, permanente) - Utiliser des soins adaptés : o Une brosse en soie douce et souple, o Shampoing doux au pH équilibré/neutre (lieu ou coiffeur spécialisé) o Laver les cheveux à l’eau froide (vasoconstriction, le liquide de la chimiothérapie ira moins vite au cuir chevelu) - Mettre un casque réfrigérant sous PM pour prévenir la chute des cheveux (+/- efficace selon les chimiothérapies). - Dormir sur un coussin de satin pour diminuer l’effet de friction. - Proposer au patient qui a les cheveux longs d’envisager une coupe court pour que l’effet de la chute des cheveux soit moins important. Pendant la chimiothérapie : - Mettre un casque réfrigérant sous PM pour prévenir la chute des cheveux (+/- efficace selon les chimiothérapies). CI : tumeurs cérébrales… Après une chimiothérapie, le cheveu peut changer de texture. 3 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Soins esthétiques de support - Prothèse capillaire Compléments capillaires : foulards à adapter Faire appel à une socio-esthéticienne Maquillage notamment en cas de perte des cils et des sourcils 4 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Mucites Description de la cavité buccale La cavité buccale doit être : - Propre - Humide : salive (quand présence de mucites, plus de salives ; idem pour une prise de neuroleptiques, plus de salive) o Les sialogues stimulent la salive comme le SULFARMEN ® - Rose Souvent redouter par les patients, puisqu’on n’arrive pas bien à les traités 5 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Définition des mucites : C’est une inflammation de la muqueuse, le plus souvent localisée au niveau de la bouche et du tube digestif mais pouvant être associée à des lésions plus diffuses (muqueuse génitale et conjective de l’œil). Cette inflammation est liée au traitement de chimiothérapie et de radiothérapie. La mucite débute par un érythème avec des desquamations de certaines plages qui se transforment en véritables ulcérations provoquant une dégradation rapide de la qualité de vie. La neutropénie n’est pas suffisante pour expliquer la survenue de la mucites, les mécanismes physiopathologiques sont complexes. Facteurs de risques liés aux traitements : - - Chimiothérapie : Particulièrement les 5FU et méthotrexate qui sont des toxiques digestifs. Ces médicaments inhibent les mitoses de l’épithélium basal entraînant une atrophie des muqueuses puis une ulcération (liée au traitement) cause directe La radiothérapie : o Mort des cellules épithéliales o Après 12 jours de TTT un érythème muqueux apparaît, suivi de plaque avec exsudat fibrineux (= radiomucites) o Ce symptôme s’ajoute au gène, à la déglutition lié à l’hyposialie (baisse de la production de salive) o o Risque infectieux important (bactériens, virale et fongiques) La douleur est très présente, elle a un effet inhibiteur sur l’alimentation du patient Cause indirecte : diminution des globules blanc = infection => 1ère infection sera celle de la cavité buccale. Facteurs de risques liés au patient - Etat bucco-dentaire Appareillage dentaire Hygiène bucco-dentaire Alimentation épicées, acide, irritante Tabac, alcool Déshydratation Echelle d’évaluation et symptôme L’infirmière évalue la muqueuse buccale au moins une fois par jour, note dans le dossier et transmet ces informations. Connaitre l’état de la cavité buccale au départ pour observer son évolution. Il existe 5 grades : - 0 : absence - 4 : Douleur entraînant une - 1 : érythème impossibilité de manger et de boire - 2 : mucite légère : douleur (alimentation parentéral, hydratation) n’empêchant pas l’alimentation, - 5 : Mort - 3 : mucite modéré : douleur rendant l’ingestion des solides impossibles 6 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Sur prescription médical l’infirmière réalise un prélèvement au niveau des lésions buccale afin d’identifier une infection virale, bactérienne ou fongique. Evaluation du retentissement général, quantification de la perte de poids relative et mise en place d’une surveillance pondérale. Evaluation de la douleur. Soins infirmiers Soins préventifs : - Evaluation de l’état bucco-dentaire pouvant être le point de départ infectieux - Soins bucco-dentaires : maintenir la bouche ouverte, utilisation d’une brosse chirurgicale très souple pour ne pas majorer les risques d’abrasion de la muqueuse buccale, ne pas utiliser un dentifrice à base de menthol, utilisation possible d’un jet dentaire, bain de bouche au bicarbonate de sodium - Education du patient liée aux facteurs de risques Soins curatifs : - Soins de bouche : quotidiens/ plusieurs fois par jours, apport d’eau ou de salive artificielle, apport de fluidifiant (si salive épaisse), bains de bouche au cola ou ananas frais ou jus de pomme => bien être du patient. - Soins de bouche (sur PM) : antiseptique, antibiotique, antifungique, antalgique. - Soins alimentaires : boissons et alimentation froides ou glacées non acides, éviter alcool, tabac et épices, alimentation parentérale pour assurer un apport calorique suffisant et éviter un déséquilibre nutritionnel. - Antibiothérapie (si fièvre), antiviral systématique, antifongiques, anesthésiques. - Douleur : antalgiques locaux ou généraux : morphine (aucune accoutumance n’est observée à l’arrêt), dès les 1ers signes de la mucite et a réadapter régulièrement selon l’EVA. - Penser à peser les patients 7 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Nausées et vomissements Définitions Nausées : symptômes particulièrement fréquents précédent souvent le vomissement, la nausée correspond à l'envie de vomir, s'accompagnant généralement d'une sécrétion de salive en quantité anormalement importante et de contractions des muscles de l'abdomen et du pharynx, plus ou moins violentes selon les individus et la causes. Vomissements : acte durant lesquels le contenu de l'estomac ou d'une partie de l'intestin grêle (duodénum) est rejeté brutalement par la bouche. Différents types de nausées et vomissements : - Nausées et vomissements immédiats : (on peut agir) o Dans les 24 premières heures o Fréquentes et plus intenses o Bien prévenus par les médicaments antiémétiques o Risque d'anorexie et de dénutrition - Nausées et vomissements retardés : o Au dela de 24 heures o Se prolongent plusieurs jours après Les plus difficile a traité, car on se sait pas encore pourquoi. On peut moins finement anticiper - Nausées et vomissements anticipés : o Avant l'administration de la chimio : réflexe conditionné par le patient surtout chez les personnes anxieuses Physiopathologie Nausées : le mécanisme de la nausée peut se résumer à une irritation, une stimulation de la région de la bouche ou du pharynx et plus précisément du rhinopharynx. Il peut s'agir également d'une irritation des centres nerveux correspondant au bulbe rachidien ou au tronc cérébral. Dans certains cas un simple dégoût, une mauvaise odeur ou un écœurement sont sources de sensations désagréables qui peuvent déclencher des vomissements. Vomissements : le vomissement se déroule en plusieurs phases : - Fermeture du pylore (orifice qui fait communiquer l'estomac et le duodénum - Contraction de l'antre (portion terminale de l'estomac se situant avant le pylore - Contraction du diaphragme et des muscles abdominaux - Ouverture du cardia (orifice faisant communiquer l'œsophage et l'estomac) - Evacuation violente du liquide gastrique Le vomissement est commandé par un centre nerveux qui se situe au niveau du bulbe cérébral. Le nerf vague va informer le système nerveux central (on pourra alors agir sur la sérotonine sur le nerf vague). 8 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 Anti 5HT3 : diminue la sécrétion de sérotonine, la conduction ne se fera plus, le SNG n’aura plus le message et le patient vomira moins. (Exemple KYTRIL®, ZOPHREN® + corticoïde pour potentialisé les effets) Facteurs de risques - Chez les patients cancéreux, les nausées et les vomissements sont fréquents et peuvent être provoqués par le cancer lui-même - Les nausées et vomissements peuvent aussi être causés par les traitements anticancéreux, en particulier la chimiothérapie et la radiothérapie Conséquences Les nausées et vomissements peuvent entrainer : - Une anxiété, une peur de vomir - Sont inconfortables et peuvent perturber la conduite du traitement - Ulcération - Hémorragie digestive - Troubles métaboliques avec déshydratation et dénutrition - Des douleurs Soins infirmiers et conseils diététiques L'infirmier doit chercher à réduire l'anxiété des patients, les soulager, les apaiser, leur expliquer les effets secondaires, insister sur les traitements destinés à les atténuer et favoriser ainsi le bon déroulement d'une première cure. Les conseils : - Fractionnement des repas - Manger des aliments qu'on aime - Identifier les aliments que vous ne supportez pas (éviter de cuisiner) - Avoir un repas « conviviales » - Ne pas forcer le patient à manger s’il est nauséeux - Prendre les aliments à température ambiante pour diminuer les odeurs - Boire entre les repas pour éviter une trop forte distension gastrique - Les boissons fraiches et gazeuses sont mieux tolérées - Prendre des aliments légers et faciles à digérer - Se reposer 1h après les repas - Faire appel à la diététicienne Traitements médicamenteux - Pour les nausées et vomissements aigus ou précoces : des corticoïdes à forte dose (SOLUMEDROL®) associé à une classe de médicament appelé Sétrons ou Anti 5HT3 (ZOPHREN®). - Pour les nausées et vomissements retardés / différés : quelques jours après le traitement pour diminuer la survenue de nausées, des médicaments anti-nauséeux style PRIMPERAN®, VOGALENE® = Non Anti 5HT3 comme les neuroleptiques ou les anxiolytiques (anticipés). Certains patients voient leurs nausées calmées avec du Coca-Cola. 9 20.10.11 UE.2.9 et 2.11.S5 - Pour les nausées et vomissements anticipés : des anxiolytiques ou des calmants (XANAX® ou LEXOMIL®) à prendre la veille ou le matin du traitement 10