La biodiversité dans le Plan Local d’Urbanisme de Nanterre Préconisations Atelier Villes Durables Institut Français d’Urbanisme Février 2011 Ce document a été réalisé par les étudiants du Master 2 Villes Durables : Elodie BEDROSSIAN Aurélien BERNICCHIA Hannah BISTOQUET Elisa CASTEL Alizé ETIENNE Marie FORESTIER Eric FOURCADIER Emilie FRITSCH Florian JACQUENOT Julien GUEBEL Marion GRAINDOR Marie LEBEAUPIN Annie LOISY Dario MOYA Amina NAÏM Elodie PAILLARD Nadine TRANEL Julien TRINQUET Et encadré par les enseignants : Pierre MORISSE, Consultant, ancien Directeur de l’environnement et de l’urbanisme dans plusieurs collectivités locales franciliennes. Taoufik SOUAMI, Maître de conférences et responsable de la spécialité « Villes Durables » du Master 2 Urbanisme, Aménagement et Transports de l’Institut Français d’Urbanisme 2 Sommaire Remerciements………………………………………………………………………………………. page 4 Introduction ………………………………………………………………………………………….. page 5 I. Enjeux …………………………………………………………………………………………. page 7 1. Synthèse du diagnostic …………………………………………………………… page7 2. Orientations pour le Plan d’Aménagement et de Développement Durable ………………………………………………………………................................... page 9 3. Identification des articles du PLU pertinents pour le développement de la biodiversité ………………………………………………………………….. page 11 II. Préconisations …………………………………………………………………………… page 14 1. Trame Bleue …………………………………………………………………………. page 14 2. Trame Verte Globale …………………………………………………………….. page 18 3. Trame Verte Locale ………………………………………………………………. page 24 III. Le Nouveau Zonage du PLU ……………………………………………………….. page 27 1. La Zone N ………………………………………………………………………………….. page 28 1.1. Trame Verte Globale ……………………………………………………….. page 29 1.2. Trame Verte Locale ……………………………………………………..…… page 31 1.3. Trame Bleue …………………………………………………………………….. page 31 2. La Zone « U1 » : zone de tranquillité écologique ……………………….. page 33 2.1. Trame Verte Globale ………………………………………………………… page 33 2.2. Trame Verte Locale ………………………………………………………….. page 34 2.3. Trame Bleue …………………………………………………………............ page 37 3. La Zone « U2 » : zone de continuité écologique ……………………….… page 38 3.1. Trame Verte Globale ………………………………………………………… page 38 3.2. Trame Verte Locale ………………………………………………………….. page 39 3.3. Trame Bleue …………………………………………………………………….. page 45 4. Autres Secteurs …………………………………………………………………………..page 46 4.1. Trame Verte Globale ………………………………………………………….page 46 4.2. Trame Verte Locale ………………………………………………………….. page 47 4.3. Trame Bleue …………………………………………………………………….. page 51 Conclusion …………………………………………………………………………………………… page 52 Annexes ………………………………………………………………………………………………. page 54 3 Remerciements Les étudiants du Master 2 « Villes Durables » souhaitent remercier en premier lieu la Ville de Nanterre de les avoir honorés de sa confiance en leur passant cette commande. Ce travail nous a encouragé à ’assister à de nombreux colloques intellectuellement formateurs comme le Forum Européen des Écoquartiers de Strasbourg. Parmi les personnes travaillant pour la Ville de Nanterre, nous exprimons tout particulièrement notre reconnaissance à Catherine KLEIN, Directrice des services de l’environnement et à Aldrig VALLEE, Ingénieur pilotage projets à la Direction de l’environnement pour leur disponibilité et l’accompagnement rigoureux qu’ils nous ont offerts tout au long de ce travail. Nous leur associons aussi les membres de l’auditoire à nous avoir écoutés le 17 janvier 2011 lors de notre présentation finale. Nous aimerions également remercier les différents professionnels et experts travaillant sur l’environnement que nous avons pu rencontrer au cours de nos enquêtes de terrain et notamment les différents écologues rencontrés, dont les informations et les conseils précieux nous ont permis de mieux appréhender la notion même de biodiversité en ville. Enfin, nous souhaiterions saluer MM. Pierre MORISSE et Taoufik SOUAMI pour nous avoir guidés tout au long de cette démarche intellectuelle et très formatrice. Leur patience, leur pédagogie, leurs qualités d’écoute, mais aussi leur perpétuelle bonne humeur, ont été particulièrement appréciées lorsque le travail se faisait de plus en plus intense. Nous espérons que notre travail saura trouver un écho favorable chez les décideurs politiques et qu’il leur apportera un éclairage bénéfique sur la biodiversité urbaine, notamment au moment de la révision de leurs documents d’urbanisme. 4 Introduction Depuis 1992, la biodiversité est définie par la Convention on Natural Biodiversity1 comme « la variabilité des organismes vivants de toute origine, *…+ et des complexes écologiques dont ils font partie *…+ cela comprend la diversité au sein des espèces, entre les espèces ainsi que celle des écosystèmes.» La montée des préoccupations environnementales, liées au concept du développement durable a permis à ces problématiques de s’inscrire au premier plan de l’agenda politique mondial. En effet, l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature) estime que près de 35 % des espèces répertoriées sur Terre sont en voie d’extinction. Les principales causes de cette perte de biodiversité sont la réduction de l’habitat des espèces, la surexploitation de celles-ci, mais aussi la pollution, l’introduction d’espèces invasives ainsi que les multiples effets induits par le changement climatique. Les apports des écosystèmes aux sociétés humaines ne sont plus à démontrer et concernent de nombreux domaines tels que la santé, l’alimentation, l’industrie ou encore la recherche scientifique. C’est dans ce contexte d’urgence que l’année 2010 a été déclarée par les Nations Unies année internationale de la biodiversité afin de développer la prise de conscience générale ainsi que le dialogue permettant la recherche de solutions innovantes. La France a un rôle particulier à jouer ici car, avec près de 800 espèces menacées, elle se place au 8ème rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces animales et végétales mondialement menacées (d’après les données de la liste rouge mondiale de l’UICN2). Bien qu’une majorité de ces espèces se trouve outre-mer, une réflexion sur la biodiversité dans ville en métropole ne peut qu’être bénéfique. Cette question est directement liée à la conception de la ville et de la nature en ville. L’intégration de la biodiversité dans une commune aussi dynamique et proche de Paris que Nanterre pourrait avoir un effet démonstratif auprès d’autres communes. La commande de la ville de Nanterre s’inscrit donc dans ce contexte de mobilisation et d’innovation sur la biodiversité. La commande se décline principalement en trois questions : - Quels sont les périmètres pertinents pour traiter de la biodiversité en urbanisme et aménagement ? - Quelle est la place de la biodiversité dans un projet global d’aménagement d’une commune ? - Comment peut-t-on intégrer la biodiversité dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la ville de Nanterre ? 1 Traité international ratifié lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992, et entré en vigueur le 29 décembre 1993. Il vise à préserver la biodiversité, à promouvoir un usage durable de ses composantes ainsi qu’un partage juste et équitable des bienfaits fournis par les ressources naturelles. 2 Union Nationale pour la Conservation de la Nature. 5 Notre travail s’est déroulé en deux temps : une première phase de diagnostic nous a permis d’identifier précisément les espaces potentiels de développement de la biodiversité ; puis lors d’une seconde phase, nous nous sommes attelés à formuler des préconisations génériques et opérationnelles en lien avec ces espaces. Le présent rapport expose les conclusions de cette seconde phase. La première phase a fait l’objet d’un rapport de diagnostic. Il s’agira en premier lieu de présenter les enjeux liés à notre étude. Après un bref retour sur la phase de diagnostic, nous avancerons quatre orientations générales destinées à préserver, valoriser, développer ou créer de la biodiversité à Nanterre. Ces orientations seraient à intégrer dans le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD). Enfin, nous présenterons les articles du PLU identifiés comme étant les plus pertinents pour traiter des problématiques de la biodiversité. Dans un deuxième temps, nous détaillerons certaines des préconisations opérationnelles proposées, de nature à illustrer notre démarche visant à associer des espèces avec des modifications d’articles du PLU. Ces préconisations sont présentées selon un découpage territorial et thématique de la commune envisagé entre Trame Bleue, Trame Verte Globale et Trame Verte Locale. Enfin, certaines de nos préconisations viseront la modification d’articles du PLU, la transformation du PADD ou la création d’autres documents communaux complémentaires et nécessaires à la préservation de la biodiversité. Un nouveau zonage réglementaire est ainsi proposé à la ville ; tout en reprenant des zones déjà existantes, il délimite de nouvelles zones orientées vers la préservation et le développement de la biodiversité. 6 I. Enjeux 1. Synthèse du diagnostic Lors de la première phase de notre étude, un diagnostic de la commune a été établi selon une entrée thématique de la biodiversité. La ville a alors été divisée en quatre secteurs (Mont Valérien - Plateau ; Centre-ville ; Parc Nord – Parc Sud ; et Grands périmètres en mutation), ce qui nous a permis d’étudier localement les possibilités de développement de la biodiversité. Ces secteurs reprennent globalement les limites de la morphologie urbaine existante et présentent tous une caractéristique particulière (secteur sauvegardé, grands ensembles, grandes emprises foncières d’activités…). Chaque secteur a été analysé par un groupe d’étudiants et un cinquième groupe a été chargé d’étudier l’échelle intercommunale des trames vertes et bleues, les schémas d’aménagement départementaux ou régionaux ainsi que les continuités ou discontinuités existantes et envisageables avec les communes limitrophes - notamment dans le cadre de l’intercommunalité avec Rueil-Malmaison et Suresnes qui se profile - [cf. Diagnostic – I. Grandes trames]. Le but de notre analyse était principalement l’identification des espaces clés représentant un fort potentiel de biodiversité, mais aussi une hiérarchisation spécifique de ces espaces. Nous avons pris en compte les espaces verts identifiés dans le P.L.U. (plan n°4) comme éléments de paysage non bâtis à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier. A cet inventaire ont ensuite été rajoutés des espaces repérés lors de nos enquêtes de terrain comme susceptibles d’être pris en compte dans cette étude. A l’aide d’une grille d’analyse et d’une typologie commune, nous avons pu identifier et classifier un certain nombre d’espaces aux potentialités variables (cœurs d’îlots, alignements d’arbres ou encore espaces végétalisés d’ensembles collectifs...). Cette démarche dessine ainsi une vision générale de l’hospitalité offerte aux différentes espèces par la ville. Un réel potentiel de biodiversité existe donc aujourd’hui à l’échelle de la ville, mais il semble que celui-ci ne soit pas exploité ; une infrastructure de la biodiversité restant à faire émerger. 7 Représentation cartographique des potentialités du territoire en matière de biodiversité. Une des idées structurantes de notre diagnostic concerne les notions de continuités et de discontinuités. Le territoire de Nanterre est en effet très fragmenté à de nombreux niveaux et notamment au niveau de la biodiversité. De fait, la notion de corridor écologique indispensable au développement d’un grand nombre d’espèces est quasiment absente de la ville. Des analyses ont effectivement fait ressortir des discontinuités parfois très fortes dans chacun des secteurs. [cf. Diagnostic – 2) Continuités/Discontinuités, par secteur]. Des continuités écologiques sont donc à créer ou à valoriser, notamment à travers les trames vertes et bleues. Elles permettent de mettre en relation des réservoirs de biodiversité comme le Parc André Malraux et le Mont Valérien. Ces corridors écologiques peuvent prendre des formes très différentes et assurent la circulation des espèces entre des lieux qui leur sont favorables. Ils se déclinent à toutes les échelles de notre analyse - de la région au quartier - selon les espèces concernées et selon leur intégration dans le milieu urbain. Le réseau écologique nanterrien n’est pas suffisamment étendu et il conviendra d’assurer l’émergence de zones tampons, éléments importants du maillage territorial. Enfin, l’analyse de la diversité biologique nanterrienne a elle aussi montré quelques faiblesses. Le manque de diversité concernant les espèces animales s’explique en grande partie par le manque de diversité végétale donc d’habitats favorables au développement de ces espèces. Les espaces remplissant les conditions de développement des espèces 8 actuellement présentes à Nanterre sont en effet relativement peu nombreux. De plus, ils sont généralement le résultat d’une acclimatation fréquente de l’animal ou du végétal au milieu, ce qui entraîne souvent de fortes similitudes entre les milieux d’habitats proposés par la ville alors qu’une diversification de ceux-ci doit être recherchée. 1. Démarche méthodologique pour la définition des préconisations Pour valoriser ce potentiel d’infrastructures de biodiversité et remédier aux discontinuités à l’échelle de la ville, la seconde phase de notre travail a consisté à élaborer des recommandations précises par approfondissement de l’analyse des espèces et de leurs conditions de développement. Ces conditions de développement ont permis de préciser les orientations et les préconisations spatiales nécessaires pour un développement de la biodiversité organisées selon les trames et les espaces dans les tableaux présentés en annexes. 9 Extrait des tableaux de préconisations générique pour la trame verte globale ESPECES FAUNISTIQUES HABITATS / CONDITIONS DE DEVELOPPE MENT ESPACES VERTS PRECONISATIONS Générales Document Opérationnelles ORNITHOLOGIE Espèces présentes Accentueur mouchet, Etourneau sansonnet, Merle noir, Pie bavarde, Rouge-queue noir, Serin cini. Moineau domestique, Etourneau sansonnet, Martinet noir, Rouge-queue noir Fauvette à tête noire, Troglodyte mignon, Rougegorge familier, Merle noir, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Pigeon ramier, Accentueur mouchet, Verdier d’Europe, Faucon Crécerelle. Espèces Parc des Prévoir des identifiées Chenevreux strates de comme nicheuse différentes au sein du parc. hauteurs et natures : Grands Niche dans les Extension arbres, bâtiments situés Parc du arbustes, à proximité de la Chemin de buissons, zone d’étude. l'Ile pelouses pour la nidification, Présent dans les Extension perchoir, milieux arborés Parc du alimentation et boisés, Chemin de (graminées bosquets de l'Ile issues des buissons et pelouses) d’arbres assez jeunes ne permettant pas la présence d’un cortège diversifié. Prévoir systématiquement des Article 2 de la Zone nichoirs au sein des parcs. N Développer les points d’eau (mares, noues, bassin de rétention des eaux, etc) au sein des parcs pour permettre aux oiseaux de se désaltérer et ou de se nourrir pour certaines espèces. Laisser les cavités présentes dans les arbres pour permettent aux oiseaux de nicher. La première étape de notre démarche a consisté à établir des recherches nombreuses et une large prise d’information concernant les espèces présentes à l’échelle de la ville et des différents quartiers, les conditions du développement de celles-ci, les types d’habitat qu’elles privilégient (reprise de la typologie des espaces verts précédemment établie), et autres caractéristiques écologiques plus précises directement liées à notre sujet. Cette “approfondissement” des considérations écologiques nous a en effet parue essentiel pour dépasser l’approche paysagère et végétale du sujet. Nous avons produit une analyse plus précise et « biodiverse » des espèces à protéger (diversifier l’existant) ou à valoriser (exploiter le potentiel) sur le territoire en utilisant trois sources principales d’information : - les documents et inventaires déjà réalisés par la ville sur les espaces verts ; 10 - les informations récoltées lors des entretiens réalisés avec différents écologues spécialistes des questions de biodiversité en milieu urbain (aujourd’hui peu nombreux à travailler sur le territoire nanterrien) ; - les informations et sources de questionnements relevées aux colloques sur la biodiversité auxquels nous avons pu participer. Le nombre total des espèces faunistiques (mammifères, reptiles, oiseaux, orthoptères) et floristiques présentes à l’échelle de la ville est réduit, c’est à dire semblable à l’état de la biodiversité en milieu urbain français de manière générale. Comme le montre le schéma ci-après, cet inventaire préalable3 et subdivisé en fonction des différents secteurs d’étude établis aura permis dans un second temps de partir de préconisations générales (exemple: garantir la transparence et la perméabilité des clôtures de parcelles) pour aboutir à des préconisations plus opérationnelles (exemple correspondant: toute clôture devra être ajourée et doublée de haies d’essences végétales variées et indigènes). Il est important de préciser que les préconisations opérationnelles présentées ont été choisies à titre d’exemple et selon leur pertinence. Cependant, il nous semble relever du soin de la ville et des différents services dédiés à la biodiversité et à l’aménagement de choisir quelles préconisations opérationnelles ils souhaitent mettre en œuvre à partir des pistes de préconisations générales que nous avons identifiées. Enfin, c’est au bout de cette démarche préalable et des différentes préconisations établies que nous aurons cherché à savoir dans quel cadre réglementaire ces préconisations peuvent ou non entrer, c’est à dire s’il s’agit de modifier certains articles du PLU pour les rendre effectives ou si celles-ci peuvent rentrer dans le cadre du PADD ou de tout autre document existant ou restant à créer (de type Charte de la biodiversité). Organisation générale de la démarche 3 Chaque échelle d’étude (trame bleue, trame verte locale, trame verte globale) fournit ici en annexe un tableau récapitulatif des espèces répertoriées ou à développer; tableau où une démarche identique de travail et de classement des informations est utilisée dans le but d’établir les premières préconisations. 11 Il en ressort trois ensembles de recommandations : 1- Des orientations stratégiques pour l’introduction de la biodiversité, orientations destinées principalement au PADD ; 2- Des préconisations génériques relatives aux conditions de développement des espèces ; 3- Des préconisations opérationnelles qui permettent de traduire les préconisations génériques, dans des secteurs réglementaires et des sites spécifiques. 2. Orientations pour le Plan d’Aménagement et de Développement Durable Quatre grandes orientations constituent la base de notre réflexion et les éléments principaux du potentiel identifié de développement de la biodiversité à Nanterre. Nous proposons de les intégrer dans le PADD : 1. Orientation 1 : Valoriser les infrastructures existantes de la biodiversité à l’image des cœurs d’îlots, des espaces verts de grands ensembles, des grands réservoirs identifiés ou du Jardin de découverte déjà relativement protégé et valorisé ; 2. Orientation 2 : Pallier aux problèmes de continuité et de fragmentation de l’espace en termes de biodiversité en mettant par exemple en place des corridors écologiques plus fortement marqués et ralliés les uns aux autres, en privilégiant le lien à établir 12 avec les trames départementales et régionales de biodiversité, en créant nécessairement une trame bleue à l’échelle de la ville ; 3. Orientation 3 : Diversifier les espèces (espèces indigènes à valoriser) en diversifiant leurs types d’habitats et en développant des conditions particulièrement favorables à leur existence ou leur reproduction comme par exemple l’accès aux ressources vitales dont ces espèces ont besoin, la continuité qui doit être assurée entre les milieux ; 4. Orientation 4 : Mettre en place des actions de sensibilisation du public et assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs et intervenants concernés par la biodiversité à Nanterre. Ces orientations pourraient ainsi être inclues au PADD de la ville, établi dans le cadre du PLU actuellement en cours de révision. 3. Identification des articles du PLU pertinents pour le développement de la biodiversité A partir de cette base que constituent les orientations, l’objectif était de les traduire en préconisations opérationnelle. Pour ce faire, nous avons identifié les articles du PLU les plus utiles pour le traitement et le développement de la biodiversité. Ainsi, sur les quatorze articles que compte le PLU de Nanterre – comme tous les PLU – dix revêtent un intérêt particulier pour la biodiversité. Il s’agit des articles : 1, 2, 4, 6, 7, 9, 10, 11, 12 et 13 : - Article 1 : Occupation et utilisation du sol interdites Cet article est intéressant si l’on veut préserver des zones (comme les cœurs d’îlots verts) en empêchant qu’elles soient construites. Dans ce cas précis, cela se surajoute aux taux d’emprise au sol et d’espaces verts de pleine terre réglementés. - Article 2 : Les occupations et utilisations du sol soumises à des conditions particulières Le règlement du PLU prévoit ici de restreindre les coupes et abattages d’arbres. Le renforcement de cette disposition nous a semblé pertinent dans plusieurs cas. Cet article permet de créer des secteurs protégés, en le combinant à l’article 1. - Article 4 : Les conditions de desserte des terrains par les réseaux publics d’eau, d’électricité et d’assainissement Il s’agit d’un article fondamental puisqu’il réglemente notamment la destination des eaux de pluie. Il permet de recréer un cycle de l’eau et de faire profiter de cette manne aux nappes phréatiques et à l’écosystème dans son ensemble. En outre, il peut permettre à la ville de réaliser de substantielles économies en termes de traitement des eaux. 13 - Article 6 : Implantation des constructions par rapport aux voies et emprises publiques Cet article définit la distance entre les constructions et la voirie. Il nous a semblé intéressant car c’est un levier incontournable pour faire émerger à terme de nouvelles continuités grâce aux marges de recul vertes. - Article 7 : Implantation des constructions par rapport aux limites séparatives L’utilisation de cet article trouve tout son sens lorsque l’on souhaite favoriser la circulation des espèces animales entre les parcelles mais aussi lorsqu’il s’agit de dégager des espaces moins clôturés à l’intérieur des îlots, afin de faire émerger de nouveaux cœurs d’îlots. - Article 9 : L’emprise au sol des constructions Comme son nom l’indique, cet article définit le pourcentage de constructibilité des parcelles. En filigrane, il définit également la superficie de la parcelle qui sera potentiellement traitée en espaces verts de pleine terre, dans le but de lutter contre l’imperméabilisation des sols et le ruissellement des eaux de pluie mais aussi afin de favoriser l’émergence d’éléments de continuités écologiques. - Article 10 : La hauteur maximale des constructions De prime abord, cet article n’est pas le plus emblématique cependant il convient de s’y intéresser concernant le nichage des oiseaux et des insectes. Des préconisations de réalisations différentes selon la hauteur des constructions sont à envisager. - Article 11 : L’aspect extérieur des constructions et l’aménagement de leurs abords ainsi que les prescriptions de nature à assurer la protection des éléments de paysage, des quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger Cet article concerne les matériaux utilisés lors de la construction, le type de toiture et de clôture autorisé ainsi que la descente des eaux pluviales. Il autorise ou non la construction de toitures végétalisées qui furent un élément non négligeable de notre réflexion. - Article 12 : Les obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d’aires de stationnement Dans la continuité de notre volonté de lutter le plus possible contre l’imperméabilisation à outrance du sol, nous avons repéré cet article qui prévoit le type de revêtement autorisé pour chaque parc de stationnement, et préconise leur traitement paysager. - Article 13 : Les obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d’espaces libres, d’aires de jeux et de loisirs et de plantations Il impose un taux d’espace libre et un taux d’espaces verts de pleine terre sur chaque parcelle. Il indique également la géométrie générale de la parcelle et préconise l’établissement de continuités végétalisées entre les différentes parcelles. Il concerne enfin le revêtement des parcs de stationnement. Associé à l’article 9, il trouve tout son importance et permet de compléter une simple définition de COS. En combinant ces deux articles, nous faisons apparaître une sorte de « COS végétal ». Ces articles ont été sélectionnés car ils nous semblent être les leviers réglementaires les plus efficaces pour faire émerger durablement une réelle biodiversité à Nanterre. Néanmoins, les 14 modifications que l’on pourrait y apporter seraient sans effets si elles n’intervenaient pas dans le cadre d’une redéfinition du zonage réglementaire du territoire de la commune. En effet, lors du diagnostic nous avons pu relever certains éléments de continuité et de discontinuité dans l’articulation des trames verte et bleue qui transcendent les limites administratives et réglementaires (certaines de ces limites pouvant apparaître comme des obstacles à l’établissement de continuités et de corridors écologiques). Notre but étant de faire émerger des corridors écologiques, il devenait donc logique de chercher à les faciliter au niveau réglementaire en s’appuyant sur les potentialités de chaque type de tissu urbain. Le zonage actuel est défini selon la typologie, la morphologie urbaine (pavillonnaire, grands ensembles, zone d’activités…) ainsi que les fonctions. Or, notre diagnostic et le travail préalable à la rédaction de nos préconisations, montrent qu’en dépit de certains mécanismes et dispositifs intéressants, le règlement du PLU se révèle assez inefficace pour remplir conjointement un rôle de protection et d’impulsion à l’égard de la biodiversité. Nous préconisons donc que soit mis en place, en de nombreux endroits, un zonage nouveau dont la destination et la fonction finales seraient écologiques, opérant de fait une transformation profonde du règlement du PLU dans certains secteurs, ce dernier étant clairement orienté vers une conservation et un développement de la biodiversité. Cette transformation du règlement a été conçue en superposant nos analyses respectives sur le plan de la ville, et en identifiant les espèces à développer (ainsi que les conditions pour y parvenir). De cette manière, nous avons pu formuler des préconisations générales et opérationnelles. Ces dernières apparaissent, de fait, comme la condition sine qua none et le préalable indispensable à tout nouveau zonage réglementaire. 15 II. Préconisations Pour élaborer les préconisations, seul le point de vue de la « biodiversité » a été pris en compte dans. Il n’a pas été croisé avec d’autres facteurs : l’aspect social, économique ou politique de la ville. Par la suite, la démarche portant sur l’écriture de certaines préconisations génériques a amené à identifier des préconisations plus opérationnelles en terme technique et spatial. Ces dernières concernent davantage des préconisations propres à des familles d’espèces et à leur type habitat. La méthode est illustrée par différents exemples, exposés ci-après. Nous les présentons dans selon les trois principales trames supports de biodiversité : trame bleue, grande trame verte, trame verte locale. 1. Trame Bleue La trame bleue est composée de milieux hydromorphes différents, divisés en trois catégories : les mares, noues et étangs, puis le fleuve et enfin les points d’eau souterrains. Ces catégories sont autant de supports, insérés ou non à l’espace de la trame verte, identifiés pour accueillir au mieux chacune des espèces. 16 Afin d’illustrer la démarche qui vise à définir les préconisations à partir des espèces et de leurs conditions de vie et de développement, deux exemples ont été choisis, pour la trame bleue : les amphibiens et les arbres. Ces exemples permettent de rendre intelligible la lecture des tableaux de préconisations (Voir Annexes). Exemple des amphibiens : Concernant la famille des amphibiens, la lecture des diagnostics écologiques disponibles à Nanterre a mis en évidence la présence de deux espèces : le triton palmé au Jardin des Découvertes et les anoures le long des berges de Seine. Le triton palmé se reproduit dans les mares sans poissons, les fossés, les ornières et les flaques, généralement en forêt. Il se nourrit de petits invertébrés. Il peut vivre dans le périurbain grâce à ses capacités d’adaptation. C’est une espèce protégée en France4. Les anoures, quant à elles, vivent sur terre mais se reproduisent dans l'eau. Leurs têtards se développent dans l'eau. Toutefois, ceux-ci ont besoin de végétation pour se nourrir tandis que les grenouilles rechercheront des insectes, des vers de terre et aux autres invertébrés. Elles ne savent pas réguler leur température et sont dépendantes du climat. Elles ont parfois besoin de rester dans un milieu humide (sous une souche d'arbre, sous des feuilles, dans la vas ou sous une grosse pierre) pour se réguler en cas de forte chaleur. Elles s’accouplent dans l’eau. Les femelles perçoivent le cri nuptial à quelques kilomètres de distance. Il faut donc être attentif aux nuisances sonores. Les têtards sont herbivores, les grenouilles carnivores. Elles se nourrissent d’insectes et de mollusques, voire, selon les espèces de poissons, de tritons, de salamandres, d’autres grenouilles. Elles sont mangées par les couleuvres aquatiques, hérons, cigognes, loutres, belettes, taupes. Les têtards sont mangés par des dytiques. Mais leur prédateur le plus redoutable reste l’Homme. Etant donné ces caractéristiques nombreuses5, ces espèces d’amphibiens se développent mieux dans les catégories “ mares, étangs, noues ” et “ fleuve ”, par exemple la mare du Jardin des Découvertes et les berges de la Seine. Considérant ces catégories d’espaces et les conditions de vie et de développement des amphibiens, les recommandations génériques pour ces espèces sont les suivantes : L’éclairage public sera limité à proximité des mares, étangs, berges et points d’eau, (Charte Régionale de la Biodiversité et des Milieux Naturels, article 1-2 ; “ Intérêt écologique ”), puisque l’on sait, par exemple, que le triton palmé sort la nuit pour se nourrir. 4 5 Voir liste rouge des espèces de l’UICN [cf. http://www.les-mares.com]. Ibid. 17 Les nuisances sonores seront limitées dans un rayon de 2 km autour des mares. (Charte Régionale de la Biodiversité et des Milieux Naturels, article 1-2 ; “ Intérêt écologique ”). Puisque l’on sait, par exemple, que les anoures femelles sont sensibles au cri nuptial à quelques kilomètres. Délimiter une zone tampon dans le PLU, servant d’espace intermédiaire entre les réservoirs de biodiversité et le reste des zones urbaines, afin de préserver la faune des pollutions de la ville, notamment sonores. (Charte Régionale de la Biodiversité et des Milieux Naturels, article 4 ; “Intégrer la biodiversité dans la réglementation ”). Créer des continuités entre les mares et l’étang (Parc des Chenevreux, Jardin des Découvertes, Parc André Malraux, Parc du Chemin de l’Ile) afin de favoriser le déplacement des amphibiens et leur reproduction, (Charte Régionale de la Biodiversité et des Milieux Naturels, article 2-4 ; “Créer des réseaux ”). Développer les plantations arbustives et les plantations d’arbres dans l’habitat des amphibiens et les corridors écologiques afin de renforcer leur habitat et de permettre leurs déplacements, donc la perpétuation des espèces, (Charte Régionale de la Biodiversité et des Milieux Naturels, article 2-4 ; “Créer des réseaux ”). Certaines préconisations génériques peuvent aller plus loin et donner lieu à l’expression de préconisations opérationnelles. Le premier exemple concerne la préconisation générique suivante : “ Limiter l’éclairage public proche des mares, étangs, berges et points d’eau.», (Charte Régionale de la Biodiversité et des Milieux Naturels, article 1-2 ; “ Intérêt écologique ”), puisque l’on sait, par exemple, que le triton palmé sort la nuit pour se nourrir. ” Considérant cette caractéristique, les préconisations opérationnelles suivantes peuvent être avancées : Fermeture des parcs en zone ULd, aux moments du jour et/ou de la nuit où la reproduction et la prédation des espèces le nécessite. Ceci s’intègre aux orientations d’aménagement par secteur, dans le secteur ULd. La mise en place d’un personnel municipal dévolu à cette tâche est nécessaire. Portant sur la gestion, cette préconisation ne peut pas prendre place dans le PLU mais dans un autre document (La charte de la biodiversité). Développer les anoures dans le Parc des Chenevreux car les conditions le permettent. Ceci passe par une préconisation réglementaire telle que «Toute occupation du sol entraînant la destruction ou l’assèchement des mares et des étangs est interdite ». Ceci prend effet dans l’article 1 du règlement du PLU, pour les zones UD et ULd. La limite de cette préconisation tient à la surveillance de son application chez les particuliers. On peut difficilement vérifier qu’elle soit respectée. 18 Exemple des arbres et plantes aquatiques : Les arbres et les plantes aquatiques nous ont particulièrement intéressés car ils sont très développés à Nanterre et sont des facteurs de développement des espèces faunistiques à proximité des points d’eaux. Les arbres proches des points d’eau remplissent deux fonctions : ils servent de nichoirs aux oiseaux aquatiques et autres, et occupent la fonction d’habitat grâce à leurs feuilles pour les batraciens. Les arbres qui cumulent ces deux fonctions à Nanterre sont notamment les saules. Ils ont été repérés au parc du Chemin de l’Ile et sur les berges de la Seine. D’autre part, les plantes aquatiques ou plantes hygrophiles, sont nécessaires car elles servent entre autres de refuge aux espèces faunistiques et de nourriture pour le zooplancton. De plus, ces plantes ont l’avantage de dépolluer l’eau (plantes phytoremédiantes) et de se développer facilement dans les mares, étangs, lacs, rives fluviales... . Après avoir pris connaissance des conditions de développement et du rôle de cette flore, des préconisations génériques et opérationnelles, ont été établies. 19 Les préconisations génériques sont les suivantes : Préserver au maximum la perméabilité du sol dans les parcs et jardins de Nanterre, en interdisant tout « bétonnage » du sol : interdire les chemins goudronnés. (Règlement du PLU en Zone ULd) ; Stabiliser dès que nécessaire les berges de la Seine par des matériaux naturels et des plantes favorisant le maintien des berges et préférer le fauchage tardif sur les berges, permettant aux espèces de se développer dans les grandes herbes et feuilles. (Charte écologique article 2-3) ; Développer les arbres d’essences locales près de chaque parc ou étang afin d’augmenter le nombre de nichoirs pour les oiseaux recherchant la présence de l’eau. On peut citer la poule d’eau qui nidifie dans la végétation émergée, la terre ferme, les buissons ou les arbres (Charte écologique article 2-3). Cette dernière préconisation générique peut donner lieu à deux préconisations opérationnelles : « Développer les arbres et arbustes hygrophiles, tels que les aulnes, frênes, peupliers, saules, près des points d’eau de surface », afin de renforcer l’habitat des espèces ; « Aménager et protéger les berges par la plantation d’espèces limitant leur érosion ». (Plan d'Actions Opérationnel et Territorial de la Mission Interdépartementale Inter Services de l'Eau de Paris Proche Couronne et orientations d’aménagement) ; « Développer des arbres feuillus proches des mares, principalement dans le parc de Chenevreux où le développement des anoures est recommandé ». En effet les arbres sont particulièrement favorables pour leur habitat, et cela favoriserait leur venue. (PADD). Concernant, la perméabilité des sols, les préconisations opérationnelles sont les suivantes : « Maintenir une surface perméable et non polluée, d’un minimum de xm² dans les parcelles des zones à dominante d’habitat pavillonnaire, afin d’assurer l’infiltration des eaux de pluie et l’alimentation de la nappe souterraine » (réserve de biodiversité - gammares) ((Règlement du PLU, zone UD article 4) ; « Dans toutes opérations d’aménagements, lorsque la flore est intégrée, elle doit être de type indigène et à qualité environnementale permettant l’épuration, la filtration des eaux pluviales » (Règlement PLU concernant toutes les zones ou dans les orientations d’aménagement). 20 2. Trame Verte Globale Comme il a été expliqué lors de notre diagnostic, la ville de Nanterre est traversée par deux trames vertes régionales : la trame boisée et la trame herbacée mais également par une ligne ferroviaire permettant de relier Nanterre aux autres villes du département. Carte des éléments constituant la Trame verte globale de Nanterre Au niveau régional la trame boisée est habitée par un grand nombre d’espèces animales : reptiles, insectes volants, oiseaux et insectes à faible mobilité. La petite faune et le gibier restent cependant à développer. La flore y est également variée : massifs, haies, bois, bosquets, boisements de berges, arbres groupés, pelouses ou prairies, potagers, vergers, pépinières, arbres isolés et autres arbres d’alignements. Certains arbres remarquables sont aussi repérés, à l’image du cerisier japonais, du cerisier japonais rose double, du peuplier d’Italie, de l’érable, du robinier commun, des tilleuls, du marronnier commun, du platane commun, du prunier de pistard, du chêne, du tilleul, du cèdre bleu, du hêtre commun, du merisier à fleurs doubles, du châtaigner, du séquoia géant de Californie, du cèdre du Liban, du cèdre de l’atlas, du platane d’Orient, du hêtre pourpre, du pin laricio de Corse… 21 Selon le schéma régional des continuités écologiques6, il faudrait développer les haies agricoles qui ont toujours été peu répandues dans la trame boisée, ainsi que les plantations d’alignement et autres masses boisées. A Nanterre, la trame verte est de manière générale discontinue. Si la trame herbacée passe principalement le long des berges de la Seine, la trame verte globale trouve appui sur les grands réservoirs de biodiversité suivants : parc des Chenevreux, parc du Mont Valérien et parc du Chemin de l’île. On y retrouve une partie de la faune et de la flore présente sur l’ensemble de la trame boisée à l’échelle régionale, mais également des espèces propres à la ville de Nanterre. Dans un premier temps, le parc des Chenevreux se compose d’espèces 7 végétales et animales particulièrement diversifiées. Ainsi sont présentes des espèces végétales spécifiques aux milieux humides que sont les mares, étangs, bassins de récupération d’eaux de pluie et autres points d’eau (massette, roseau, nénuphars, jonc fleuri, graminées, luzerne, millepertuis, compagnon blanc…). Les haies arbustives et arborées sont en partie composées de noisetiers, érables, chênes pédonculés, bourdaines, marronniers d’Inde. En bordure de ces dernières, se trouvent des espèces comme le mauve, le millepertuis commun, la cirse des champs, le trèfle rampant, l’achillée millefeuilles. Plusieurs espèces exotiques à caractère envahissantes (saule, renouée du Japon, ailante glanduleux) viennent aussi compléter des espèces végétales relatives aux pelouses (trèfle rampant, plantain lancéolé, ray-grass) et autres prairies fleuries (marguerites, coquelicots, bleuets, vipérines). Dans le parc des Chenevreux, ont aussi été répertoriées différentes espèces animales, principalement des reptiles (lézard des murets) et des oiseaux nicheurs (accentueur mouchet, étourneau sansonnet, merle noir, pie bavarde, rouge-queue noir, serin cini). Certaines conditions (strate arborée permettant la nidification, nichoirs artificiels favorisant leur reproduction, cavités rocheuses servant de lieux de refuge, strate herbacée favorisant leur alimentation par graminées) sont particulièrement favorables à la vie et au développement de ces espèces ornithologiques. Cependant, certaines espèces d’orthoptères pourraient être d’avantage développées sur ce site, à l’image de la sauterelle thermophile qui affectionne les hautes herbes et autres insectes tels que le criquet ou le grillon. Dans le parc du Mont-Valérien, la faune est aussi essentiellement composée d’espèces ornithologiques. Des couples de corneilles noires, de fauvettes à têtes noires (à proximité du cimetière), de geais des chênes, de grives draines, de martinets noirs, de mésanges huppées, de moineaux domestiques, de pies bavardes, de pigeons ramiers, de pinsons et de pouillots des arbres, de troglodytes mignons et de verdiers d’Europe. Le lieu d’habitat de toutes ces 6 7 Disponible auprès de l’IAURIF dès 2012. La liste des espèces végétales et animales présentée ici n’est pas exhaustive. Une version plus détaillée de ces inventaires se trouve en annexe du présent document. 22 espèces se situe potentiellement à proximité de la butte. De petits mammifères ont aussi élu domicile dans le cimetière du Mont Valérien (mulots, campagnols, renards roux, hérissons d’Europe et écureuil roux). Enfin, l’étude du diagnostic écologique relatif au projet d’extension du parc du Chemin de l’île permet d’identifier les espèces végétales et animales présentes. Des espèces herbacées (fromental, dactyle aggloméré, armoise commune, tanaisie, cirse des champs) se développent sur les terrains en friches du parc, secs et tassés. Des espèces de hautes friches héliophiles à composées épineux (prunellier, ronce, cornouiller) peuvent aussi être répertoriées. Il est cependant possible de favoriser le développement d’espèces arbustives déjà présentes telles que des épineux (ronces), de strates herbacées (cornouiller sanguin, sureau noir, tanaisie commune) ou de strates boisées et arborées (pin maritime, renouée du Japon, robinier faux acacia, érable sycomore, frêne commun, noisetier, clématite des haies, bryone dioïque...). La faune du Parc du Chemin de l’île regroupe plusieurs espèces d’oiseaux nichant dans les bâtiments situés à proximité du parc (moineau domestique, étourneau sansonnet, martinet noir, rouge-queue noir). D’autres espèces sont particulièrement remarquables dans les strates boisées et arborées du Parc (fauvette à tête noire, rouge-gorge familier, merle noir, mésange charbonnière, pigeon ramier et faucon crécerelle). Les espèces faunistiques à développer seraient ici l’hypolaïs polyglotte (amateur de buissons et autres arbres épars pour constituer ses nichoirs), le tarier pâtre et le faucon crécerelle (grands arbres et hautes herbes pour se nicher, zones de pelouses favorables à la chasse). Les orthoptères qui pourraient être d’avantage nombreux (decticelles carroyées et oedipodes turquoises) ont besoin de graminées pour leur alimentation et d’herbacées pour leur reproduction. Ainsi, les friches, pelouses et autres prairies sèches pourraient accueillir des espèces telles que les lépidoptères (piéride, argus bleu-nacrés, tircis et paon-du-jour), la flambé qui vit dans les milieux ouverts et semi-ouverts parsemés de buissons, la mante religieuse (espèce protégée colonisant les friches et les broussailles sèches et ensoleillées) et le grillon d’Italie qui se développe au sein de buissons et hautes herbes. D’autre part, le parc André Malraux constitue aussi un des grands réservoirs de biodiversité potentiels pour la ville. Cependant, le manque d’inventaires réalisés à ce jour sur les espèces faunistiques et floristiques existantes ou à privilégier ne nous permet pas de développer cet exemple. Malgré tout, les espèces et conditions de vie potentiellement existantes sont sûrement relativement proches de celles citées pour les trois exemples ci-dessus. Préconisations générales concernant la Trame Verte Globale Afin de développer et renforcer la biodiversité sur la ville de Nanterre, différentes préconisations d’ordre général peuvent être établies. 23 Tout d’abord, au sein du Plan d’Aménagement et de Développement Durable s’appliquant à l’échelle de la commune de nouvelles orientations pourraient être insérées : développer des liens de biodiversité par le renforcement de corridors écologiques, entre les grands réservoirs de biodiversité de Nanterre et ceux des communes voisines ; améliorer et développer la circulation de la faune et de la flore entre chaque réservoir de biodiversité. Pour y parvenir, certaines mesures peuvent être mises en place comme : o la plantation supplémentaire d’alignements d’arbres d’espèces variées, adaptées au climat et au type de sol existants ; o la plantation de bandes continues enherbées et/ou fleuries aux pieds des arbres et de préférence sur les trottoirs ; o l’installation de nichoirs supplémentaires pour les oiseaux dans les différents parcs ; o l’institution de séparations grillagées entre chaque parcelle privative, plutôt que de murs pleins ; o la préservation d’espaces en friches, actuellement dispersés à l’échelle de la ville, et qu’il faudrait pouvoir rallier comme supports majeurs de développement de la biodiversité ; o les lignes ferroviaires doivent être considérées comme actrices de la constitution de corridors écologiques au sein de la commune et en lien avec les villes voisines. Ces recommandations pourraient alors être intégrées dans l’orientation 16 du Plan d’Aménagement et de Développement Durable, à savoir « Préserver les ressources et l’environnement ». Le croisement entre ces orientations et les conditions d’habitat et de développement qu’offre la grande trame verte, permet de donner la priorité à certaines espèces pour lesquelles nous proposons des préconisations. Pour illustrer notre propos, nous développerons ici les préconisations générales relatives dans un premier temps au développement de quatre espèces faunistiques : le faucon crécerelle, le serin cini, la mante religieuse et le lézard des murailles. Pour favoriser le développement de l’avifaune et d’espèces ornithologiques comme le faucon crécerelle et le serin cini, deux espèces à grand intérêt naturel et faunistique, des préconisations génériques peuvent s’appliquer à la trame boisée : 24 Développer la trame boisée en procédant à la plantation de nouvelles espèces arborées et favoriser les alignements d’arbres dans les différents espaces verts de la ville. Ces arbres serviront de perchoirs ainsi que de lieux de nidification pour l’avifaune. Créer des strates et niveaux de végétation variés (strates herbacées, sousarbrisseaux, arbustives et arborées) dans l’objectif de conserver et de valoriser la biodiversité. La création de ces diverses strates, présentant des espèces extrêmement variées, pourrait ainsi permettre de répondre à l’ensemble des exigences des espèces de l’avifaune, qui n’ont pas toutes les mêmes attentes ni besoins. En second exemple, le développement d’insectes tel que la Mante religieuse nécessite aussi diverses préconisations génériques. Cette espèce protégée au sein de la trame herbacée et déterminante de Zone Naturelle à Intérêt Ecologique, Floristique ou Faunistique (ZNIEFF), est caractérisée comme thermophile (c’est à dire affectionnant les endroits chauds et ensoleillés). Elle s’installe généralement dans les prés d’herbes hautes ou les clairières, friches, talus et son régime alimentaire est composé de proies vivantes (criquets, sauterelles, mouches, abeilles, cousins, papillons voire quelques araignées). La femelle dépose d’autre part son oothèque sur un support végétal pour passer l’hiver. De la nature de ces conditions de vie découlent en effet les préconisations génériques suivantes : prévoir la mise en place de lieux de compostage au sein des parcs. Les sites de compost sont en effet favorables à l’installation et au développement de certaines espèces d’insectes affectionnant particulièrement ce milieu ; limiter la perméabilité du sol en favorisant la création de bandes enherbées, afin de faciliter le déplacement des insectes. Les sols imperméables, souvent liés à un phénomène de bétonnage excessif sont en effet un frein aux déplacements des espèces qui ne peuvent voler. En plus de créer des espaces de continuité entre les espaces verts, les bandes enherbées sont également une zone de refuge privilégiée et de ressources pour ces espèces. généraliser les hôtels à insectes, souvent entourés d’herbes hautes (qui peuvent être réalisés à partir de matériaux recyclés) à l’ensemble des parcs. Enfin, pour permettre le développement des reptiles, il convient d’étudier plus particulièrement l’exemple du lézard des murailles ou podarcis muralis. Ce reptile de taille moyenne est le seul reptile à être répertorié à l’échelle de la ville. Il affectionne particulièrement les murets, rochers, autres endroits chauds présentant des cavités ainsi que les quais de gare peu fréquentés où il peut aisément évoluer. Se nourrissant principalement d’insectes (mouches, chenilles, papillons, araignées, vers de terre criquets et 25 grillons), il est la proie d’oiseaux mais aussi de hérissons, couleuvres, belettes, fouines, musaraignes et autres mammifères comme les chats. Cette espèce est aussi mise en danger par un certains nombre de menaces moins directes : l’enlèvement du ballaste des voies désaffectées, la transformation de celles-ci en pistes cyclables, le boisement spontané d’anciennes voies mais aussi l’effet toxique de la pulvérisation d’herbicides au pied des murs. Les préconisations génériques concernant le développement et la valorisation de cette espèce sont les suivantes : généraliser les zones rocheuses dans les parcs et à proximité du réseau ferré, dans le but de créer un milieu favorable au développement de l’espèce ; modifier le traitement des espaces verts le long des voies ferrées. Un potentiel spécifique à exploiter : la ligne ferroviaire La commune de Nanterre est traversée par deux lignes ferroviaires : le RER A (Est en Ouest) et le Transilien (Est au Nord). Ces espaces, souvent perçus comme marginaux et où la nature apparaît comme secondaire, représentent cependant des infrastructures au cœur des villes qui peuvent constituer de véritables réservoirs de biodiversité. Ils participent alors à l’amélioration de la qualité paysagère et à la lutte contre le changement climatique. Les espaces naturels sont parfois rares en milieux urbains. Mais le réseau ferroviaire peut parfois représenter un habitat où les conditions de développement et de circulation de certaines espèces sont disponibles. Un des avantages de la végétalisation des voies ferrées réside dans la linéarité du réseau. En effet, ces espaces peuvent contribuer à la connexion entre des espaces naturels de plus grande richesse. Ils jouent alors le rôle d’un corridor écologique permettant la survie des espèces et le bon fonctionnement des écosystèmes. D’autre part, ce corridor écologique peut se développer à une échelle supra communale. Dans le cadre du réseau Transilien, les communes limitrophes de Nanterre (Suresnes, Puteaux, Courbevoie et La Garenne Colombes) ont, en partenariat avec l’Association Espaces, mis en place la « Ligne Verte Ferroviaire ». Il faudrait que Nanterre aille dans le sens de cette ligne verte afin d’assurer une continuité avec les communes environnantes. Afin de renforcer et de développer la biodiversité le long de la ligne ferroviaire, différentes préconisations d’ordre général peuvent être faites : Les abords des voies de chemins de fer devront être traités de façon écologique. Le lézard des Murailles est menacé par le traitement chimique de voies ferrées dont la suppression est indispensable pour son développement et sa survie. 26 création de milieux naturels avec la plantation de semis de prairies fleuries, la plantation de haie et de bosquets. L’objectif est de privilégier les espèces locales tels que le cornouiller sanguin (cornus sanguinea), l’églantier (rosa canina), le troène (ligustrum vulgare) … ; réalisation d’ouvrages dans le but d’augmenter la biodiversité (création de mares, pose de nichoirs, construction d’écoducs …) ; lutte contre les espèces exotiques envahissantes comme le Robinier faux acacia, l’ailante et la remoué du Japon au profit des espèces locales ; préservation des espèces comme le lézard des murailles (espèce protégée), les sauterelles, les criquets, les grillons ou les papillons. L’objectif est de renforcer les conditions favorables à leur développement (cf. Préconisations Opérationnelles). Après cette présentation des préconisations relatives à la trame verte globale, nous avons dans un troisième temps choisi de définir des préconisations opérationnelles relatives à des exemples plus précis à l’échelle de la trame verte locale. 3. Trame Verte Locale . La trame verte représentant l’ensemble des connectivités naturelles existantes entre les différentes espèces, les actions doivent ainsi dans le cadre du PLU, être localisées à échelle pertinente, notamment pour un certain nombre d’espèces endémiques (qui ne vivent que dans des écosystèmes très restreints). En effet, si l’on veut préserver la diversité biologique et la développer, l’ancrage local est indispensable à la compréhension des conditions de vie et de développement des espèces, en fonction de la spécificité de leur habitat. Ainsi, la Trame Verte Locale (TVL) dessine l’ensemble des habitats potentiels et supports de biodiversité qui assurent la continuité inter-espèces, comme le montre la carte de récapitulation des espaces verts répertoriés dans la reprise de notre phase de diagnostic. La trame verte locale s’intéresse alors aux espaces verts et espaces publics de proximité, à la biodiversité dite « quotidienne » ou « ordinaire », souvent aussi située à l’échelle de la parcelle. Nous avons identifié une série de préconisations qui pourraient être mises en place sur l’ensemble du territoire de la commune. Ces préconisations générales prennent alors en compte aussi bien des directives de gestion des espaces verts que des orientations d’aménagements urbains, démontrant l’intérêt d’une approche intégrée de la biodiversité dans un milieu urbain. 27 En terme de gestion des espaces verts à l’échelle locale, il sera alors notamment préconisé de : varier les strates végétales (notamment la strate herbacée haute) pour la diversification des habitats des orthoptères8 ; introduire un statut adapté aux terrains en friches ou aux dents creuses pendant toute la durée de leur non-utilisation, pour favoriser le développement de certaines espèces qui ont spécifiquement besoin d’un habitat calme et sauvage (certains orthoptères, lépidoptères diurnes9 et autres reptiles) ; intégrer et généraliser au maximum la gestion différenciée, pour favoriser le développement de ces strates et non uniquement au niveau de l’espace public. Une gestion différenciée sur un ratio donné d’espaces verts de pleine terre pourra ainsi être programmée ; prévoir des zones dédiées aux plantations d’arbres fruitiers et de potagers dans les espaces verts d’ensembles collectifs, dans le but de garantir la présence des différents papillons rares observés. On insiste sur le fait que tous les quartiers de la ville devraient aussi pouvoir bénéficier d’un jardin partagé, pour favoriser la création de nouveaux types d’habitats floristiques et garantir une certaine équité sociale. À l’échelle des parcelles, on appliquera l’ensemble des obligations relatives à la présence d’espaces verts à toutes les constructions de la commune sans exception (cela inclura notamment celles de services publics et d’intérêt collectif, qui aujourd’hui encore connaissent peu de contraintes en la matière) :. garantir la transparence et la perméabilité des clôtures des parcelles privatives afin de favoriser le déplacement de certaines espèces, et la reproduction d’autres ; garantir la mise en place de stratégies urbaines liées à l’aménagement et au cadre de vie quotidien an garantissant le développement de la biodiversité urbaine de manière intégrée ; la place de la voiture doit être réduite, dans un premier temps dans les secteurs pavillonnaires afin de réduire les nuisances liées au trafic et aux pollutions pour l’ensemble des mammifères10 sensibles à ces dernières ; 8 Conocéphale bigarré ; criquet des pâtures ; criquet mélodieux ; criquet duettiste ; grande sauterelle verte ; decticelle carroyée ; l’oedipode turquoise ; la decticelle chagrinée 9 Les papillons, l'hespérie de l'alcée ; l'écaille chinée (espèce protégée en Ile-de-France) 10 Écureuil roux (Espèce protégée) ; la taupe d'Europe ; l’hérisson d'Europe (espèce protégée) ; les mulots ; les campagnols ; les espèces soupçonnées comme la fouine et le renard roux 28 la réduction de l’intensité des éclairages publics (perturbant le cycle de photosynthèse de la flore) doit aussi être prise en compte. Afin d’affiner la démarche de préconisations, nous avons entrepris d'illustrer les préconisations les plus opérationnelles à travers quatre exemples principaux. Ces échantillons de territoire sont situés dans différents secteurs définis par le PLU de Nanterre. Ils ont été choisi car ils semblent, à différents niveaux, représentatifs d’une possible intégration de la biodiversité dans les outils d’aménagement tels que le PLU. Dans les illustrations présentées ci-après, on identifiera leur localisation, la zone du PLU à laquelle ils appartiennent, l’état actuel de celle-ci et l’état que nous projetons pour favoriser le développement de la biodiversité. Après une reprise spécifique des préconisations appliquées à chaque exemple, nous définirons ensuite l’article du PLU concerné par les modifications préconisées. Parmi les quatre échantillons projetés dans le cadre de la trame verte locale, l’un s’insère dans les principes de préconisations de la zone redéfinie « zone de tranquillité écologique U1 » : le cœur d’îlot de la zone pavillonnaire. Le second échantillon est situé dans la zone redéfinie « U2 », ou zone de continuités écologiques articulées autour des principaux espaces verts communaux, des ensembles collectifs et des alignements d’arbres majeurs (Ces nouvelles zones U1 et U2 sont présentés dans le chapitre suivant). Les deux autres exemples appartiennent à d’autres secteurs du PLU, qui n’ont pas été redéfinis : la Cité Anatole France en zone UCa et les cœurs d’îlot à protéger en zone UDa. 29 III. Le Nouveau Zonage du P.L.U. Ainsi que nous l’avons évoqué dans ce rapport, notre travail de diagnostic nous a amené à considérer la refonte du zonage du PLU. La carte ci-dessous présente ce nouveau découpage des zones réglementaires. Carte du nouveau zonage du PLU Le but de ce zonage est de faire remplir aux zones nouvellement créées une mission écologique particulière et prioritaire par rapport aux habituelles fonctions urbaines. La finalité de l’ensemble étant de faire émerger à terme un corridor écologique reliant le Mont Valérien à la Seine en passant par les réservoirs de biodiversité que nous avions précédemment identifiés (le Parc André Malraux, le Parc du Chemin de l’Île). En outre, ce basculement de destination permettrait à la commune de Nanterre de s’inscrire de manière plus marquée dans les trames départementales et régionales. Cependant, un travail au niveau intercommunal reste à entreprendre afin de rendre cette démarche cohérente à l’échelle du territoire. 30 Ce nouveau zonage préconise par conséquent la réintroduction de Zones Naturelles (zones N), très restrictives mais aussi très protectrices et qui permettront l’épanouissement de la biodiversité dans des espaces de taille importante. Mais il s’appuierait aussi sur la création de deux nouvelles zones réglementaires (une zone de tranquillité écologique U1 et une zone de continuité écologique U2) dont l’étendue et l’emplacement sur des terrains que l’on estime favorables permettrait d’accroître l’impact des réservoirs de la biodiversité, tout en tissant un lien écologique entre eux. Enfin, l’action de la municipalité en faveur de la biodiversité ne saurait se limiter à ces zones spécifiques, c’est pourquoi nous préconisons également une harmonisation par le haut de certains facteurs favorisant l’émergence de biodiversité (augmenter le pourcentage d’espaces libres de pleine terre, interdire l’imperméabilisation des surfaces de parkings…) sur le reste du territoire de la commune. Cela se ferait alors conjointement au développement d’ « emplacements réservés à la biodiversité » voire « d’espaces de continuité écologique », qui apparaissent en rose sur la carte ci-dessus. Les préconisations qui suivent sont donc présentées selon le nouveau découpage, zone par zone (N, U1 et U2) et trame par trame. Elles ne servent que d’illustrations possibles à l’ensemble des préconisations générales et opérationnelles qui se trouvent dans les tableaux en annexes. 1. La zone N Il est préconisé la création d’une zone N couvrant les parcs André Malraux et du Chemin de l’Île ainsi que le cimetière paysager du Mont Valérien, soit la majeure partie des actuelles zones ULd de la ville. Ce classement trouve son origine dans plusieurs facteurs combinés. Il s’agit tout d’abord de zones dont la superficie totale importante permettra d’y développer la biodiversité de plus aisément ce qui en renforcera, in fine, l’impact. De plus, ces secteurs se situent en limite de ville et en son cœur, de sorte que l’on peut imaginer le dessin d’un corridor écologique central les reliant. D’un point de vue écologique, ils constituent les secteurs sur lesquels la biodiversité est déjà la plus présente – comme nous avons pu le voir dans notre diagnostic - et il convient de les protéger de manière plus affirmée. La préconisation d’une « zone naturelle » dans le PLU de la ville doit permettre de protéger au maximum les espaces naturels sensibles et susceptibles de devenir de véritables réservoirs de biodiversité, que sont les parcs André Malraux et du Chemin de l’Île ainsi que le cimetière paysager du Mont Valérien. Le classement de ce dernier en zone N peut poser question étant donné que le Mont Valérien est à cheval sur plusieurs communes, mais il trouve toute sa pertinence dans une gestion intercommunale de cet espace naturel « isolé » et surplombant la vallée de la Seine. 31 Le retour de la zone N sur le territoire de Nanterre permet aussi de donner une véritable vocation écologique aux espaces délimités. Le classement en zone N de friches, qu’elles soient industrielles ou non, laisserait tout loisir à la biodiversité de faire son apparition et de s’y épanouir librement. D’un point de vue symbolique le geste est fort : Nanterre, l’une des villes les plus urbanisées de France réintroduit des espaces de protection écologique à plusieurs endroits stratégiques, historiques et centraux de son territoire. Cet événement sur lequel il est facile de communiquer est un élément incontournable de la qualité de vie que tout habitant recherche lorsqu’il s’installe en milieu urbain. Ce classement s’inscrirait dans une démarche plus globale à laquelle de nombreuses villes se rallient déjà chaque année, à l’instar de Montreuil qui partage à la fois la densité du tissu urbain et l’héritage « agricole » de Nanterre. 1.1. Les nouvelles zones et la Trame Verte globale A Nanterre, l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile de France a identifié une trame boisée d’intérêt local permettant de relier les grands supports de biodiversité tels que le Mont Valérien, le parc des Chenevreux et le parc André Malraux. Cette trame est particulièrement importante, à la fois à l’échelle de Nanterre et à l’échelle départementale, car elle permet un support de biodiversité aussi bien végétale que faunistique (insectes, reptiles, oiseaux). Cependant, la présence de certaines espèces pourrait être renforcée et développée. Il serait alors nécessaire de densifier cette trame boisée en créant trois strates (herbacée, arbustive et arborée). Les espèces animales et végétales pourraient ainsi être développées. Développer de telles strates est notamment possible dans les différentes zones N de la ville. Afin d’obtenir un tel résultat plusieurs préconisations peuvent être faites. Concernant tout d’abord l’article 13 « Obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d'espaces libres, d'aires de jeux et de loisirs et de plantations » de la zone N, nos préconisations sont les suivantes : « Tout espace libre doit être aménagé en espaces verts (à l’exception de la voirie traitée différemment). Ces espaces verts doivent être variés afin de permettre le développement de divers types d’habitats. La plantation d’espèces végétales d’essences variées dans le respect des écosystèmes et continuités locales est obligatoire. Un traitement végétal au pied des arbres ainsi qu’au pied des haies et arbustes est exigé. Toute requalification paysagère se fera dans la continuité végétale de l’existant. Limiter au strict minimum les sols étanches, toutes les solutions alternatives doivent avoir été envisagées avant l’imperméabilisation d’une zone. » 32 Cette disposition réglementaire pourra ainsi permettre la création d’un habitat favorable aux espèces ornithologiques. Les oiseaux n’ont pas besoin de continuités, mais plutôt de nombreux espaces relais où ils vont pouvoir trouver tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir, boire et nicher. Développer un habitat favorable pour les oiseaux dans chaque parc de Nanterre permettrait de créer ces espaces relais. Dans ces derniers pourraient se développer diverses espèces d’oiseaux parmi lesquelles le faucon crécerelle, petit oiseau de proie au bec court et recourbé. Il vit généralement dans les régions cultivées ou peu boisées et aime se poser sur les arbres, pylônes électriques ou fils électriques. Peu exigeant, ce rapace pourra élire domicile dans de nombreux endroits, où il trouverait à la fois de quoi se nourrir (souris, mulots, campagnols, rats, insectes voir même parfois de grenouilles) et un lieu propice à sa nidification (arbres, cavités murales). Par déduction, voici les mesures qui permettraient de développer un habitat favorable à cette espèce : - Développer la trame boisée en procédant à la plantation de nombreuses espèces d’arbres, notamment d’arbres d’alignements, d’arbres isolés ou regroupés, dans les différents espaces verts de Nanterre (cerisier japonais double, peuplier d’Italie, érable, robinier commun, tilleul, marronnier commun, platane commun, cerisier japonais, prunier de pistard). Ces arbres serviront de perchoirs ainsi que de lieux de nidification à cette espèce. - Développer la petite faune et donc la trame herbacée, et ce, y compris le long de la trame boisée, afin que cette espèce puisse se nourrir. Les mulots et campagnols, dont se nourrissent les faucons crécerelles, ont d’ores et déjà élu domicile dans le cimetière du Mont Valérien. Il faudra donc développer cette petite faune dans ce parc ainsi que dans les autres grands parcs de la ville en préservant les zones de pelouse, et plus précisément des herbes hautes. La tonte devra donc être limitée dans ces zones. Concernant ensuite l’article 2 de la zone N « Occupations et utilisations du sol soumises à des conditions particulières », on peut préconiser que : « Sont admis, sous réserve que le caractère de la zone naturelle ne soit pas remis en cause et d’une bonne intégration au paysage des constructions ou installations : - les constructions et installations nécessaires au fonctionnement des équipements d’infrastructure, de voirie et réseaux divers, sous réserve de prendre toutes dispositions pour limiter au strict minimum les nuisances pouvant en découler ; 33 - l’extension ou l’aménagement des équipements publics ou d’intérêt général. Cette extension doit cependant être mesurée (d’une SHON limitée) ; - les abris et aménagements pour animaux (niches pour les oiseaux, aménagement d’abri pour les insectes…) d’une emprise au sol maximale de 10m², à condition que leur hauteur ne dépasse pas 4 mètres et qu’ils s’intègrent au paysage. » Cela pourra permettre de renforcer la faune dans les différentes zones N de la ville. Un habitat favorable pour de nombreuses espèces d’insectes (notamment celles évoquées au II. Préconisations – 4. Trame verte globale) pourrait ainsi être créé. 1.2. Trame verte locale L’échelle de réflexion de la trame verte locale ne permet pas de donner des préconisations spécifiques et opérationnelles pour des zones naturelles. En effet, la zone « N » représentant des superficies « vertes » relativement importantes, il nous semble évident que les corridors écologiques à créer à travers des préconisations sur les espèces dépassent l’échelle de la trame verte locale. Celles-ci correspondent plutôt à une approche globale dans le cadre notamment des préconisations de la « trame verte globale » énoncées ci-dessus. 1.3. Trame Bleue Afin de renforcer les supports de la trame bleue et d’y développer les espèces, les préconisations opérationnelles de la zone N portent sur les berges de Seine. Le Plan d'Actions Opérationnel et Territorial de la Mission Interdépartementale Inter Services de l'Eau de Paris Proche Couronne, déclinaison locale du SDAGE, prend des mesures opérationnelles à mettre en œuvre d’ici 2012, parmi lesquelles la « préservation et la restauration des berges » et la restauration des continuités écologiques. Ces actions sont à la fois cohérentes avec la préservation et le développement de la biodiversité à Nanterre et avec le principe de protection de la commune face à une inondation de la Seine. Dans cette optique, il paraît cohérent de préconiser la stabilisation végétale des berges et l’éviction stricte de leur imperméabilisation. Il a été établi, suite à lecture des diagnostics écologiques, que les berges ne devaient en aucun cas être imperméabilisées afin de préserver l’habitat et le refuge de certaines espèces telles que le martin pêcheur, qui niche dans les berges, ainsi que les poissons, qui selon les espèces, pondent leurs œufs dans les berges. Dans l’article 13 « Obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d'espaces libres, d'aires de jeux et de loisirs et de plantations » de la zone N, on peut préconiser que : « Sont admis, sous réserve que le caractère de la zone naturelle ne soit pas remis en cause et d’une bonne intégration au paysage des constructions ou installations : 34 - les constructions et installations nécessaires au fonctionnement des équipements d’infrastructure, de voirie et réseaux divers, sous réserve de prendre toutes dispositions pour limiter au strict minimum les nuisances pouvant en découler. - l’extension ou l’aménagement des équipements publics ou d’intérêt général. Cette extension doit cependant être mesurée (d’une SHON limitée). - le développement systématique de la saulaie riveraine et la perméabilisation des berges. » Cela pourra permettre de renforcer les berges sans les rendre hermétiques. Ce type de préconisation est applicable dans l’ensemble des zones N, puisqu’elle renforce les habitats à proximité des mares et des étangs. Cette préconisation pourrait aider à un développement notable du couvert végétal sur les berges comme l’illustre notre simulation graphique ci-après. Les berges de Seine, préconisations pour une trame bleue 35 2. La Zone « U1 » : zone de tranquillité écologique Comme son nom l’indique, cette zone a pour vocation de devenir une zone « tampon » entre les zones N et le reste de la ville, afin de les préserver davantage. Situées dans le tissu pavillonnaire au pied du Mont Valérien et à proximité du Parc du Chemin de l’Île (zone UDa et UDb), ces zones s’appuient notamment sur de nombreux cœurs d’îlots verts. En ce qui concerne le Mont Valérien, cette nouvelle réglementation viendra renforcer considérablement ce que le PLU actuel avait partiellement identifié, à savoir le caractère paysager renforcé d’une partie de la zone. Le choix de délimiter une zone tampon est donc justifié par la préexistence de ces secteurs identifiés par le PLU, afin d’en accroître la protection réglementaire, mais aussi par notre rapport de diagnostic qui montrait les potentialités à exploiter. Par extension, le rôle écologique de celles-ci sera accru et permettra de renforcer les continuités entre les zones N et U2. La zone U1 répond aussi au tracé de la trame boisée régionale ainsi qu’aux préconisations faites dans ce secteur concernant la trame bleue. 2.1. Les traductions de la zone U1 pour la Trame verte globale Toujours afin de renforcer la trame boisée et herbacée mais cette fois-ci dans les zones tampons différentes préconisations peuvent être faites. Concernant, par exemple, l’article 11 de la zone U1 sur « L’aspect extérieur des constructions et l’aménagement de leurs abords ainsi que les prescriptions de nature à assurer la protection des éléments de paysage, des quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger », on peut préconiser que : « Des matériaux écologiques doivent être utilisés pour la construction des clôtures et murs de séparation. Un traitement végétal de ces clôtures et murs de séparation doit être fait en zone U1 ». 36 Carte de principe de la trame verte globale sur Nanterre De telles mesures permettraient de créer les trois strates (herbacée, arbustive et arborée) précédemment citées. Cela implique par exemple d’inciter les propriétaires à planter des haies séparatives plutôt que des murs dans les zones tampons. 2.2. La zone U1 et la Trame verte locale Pour expliquer la traduction de cette zone U1 dans le renforcement de la biodiversité par la Trame locale, nous avons choisi de l’illustrer à travers l’échantillon d’un cœur d’îlot d’une zone pavillonnaire. Cet échantillon est situé dans le quartier du Centre mais il a des caractéristiques similaires aux cœurs d’îlots classés en zone « U1 », situés dans le quartier du Mont Valérien. 37 Le travail que nous y avons effectué tient compte du fort potentiel de développement de la biodiversité que représentent les cœurs d'îlots dans l'espace urbain. Néanmoins, le taux de mutation de ce type d'habitat est très faible et les évolutions qui y prendront place s'échelonneront sur des échelles temporelles très longues. L'un des leviers d'action majeurs sur ce type d'habitat porte sur la sensibilisation des résidents, afin qu'ils effectuent euxmêmes des aménagements dans leurs jardins respectifs. L’illustration ci-dessous est particulièrement intéressante car les préconisations que nous y faisons peuvent être adaptées dans une grande partie de la ville, sur toute la zone pavillonnaire à l'exception du périmètre de protection des bâtiments historiques. Du point de vue des espèces, le secteur n'accorde qu'une faible part aux oiseaux nicheurs repérés sur la ville à l'exception de la fauvette grisette et du faucon crécelle. Ici, le principal objectif concerne le développement de diverses espèces d'orthoptères comme le criquet mélodieux, le conocéphale bigarrée, l'hesperie de l'alcée ou encore l'écaille chinée qui est une espèce protégée en Ile-de-France. Le lézard des murailles est une espèce reptilienne qui est elle aussi protégée et dont les conditions de développement se rapprochent très fortement de ce type d'espace où de ce qu'il pourrait être (zones thermophiles). Selon la typologie d'habitat fournie dans les différentes études à notre disposition, nous considérons que cet échantillon est principalement représentatif du milieu ouvert et du milieu dit généraliste, en effet il offre une grande variété d'habitats. Il peut servir d'habitat et de refuge aux oiseaux nicheurs (tels que la fauvette grisette et le faucon crécerelle) ainsi qu'à quatre espèces de mammifères (mulots, campagnols et hérisson d'Europe). Ainsi que le renard roux mais qu'il ne faut pas introduire dans les mêmes espaces car ce carnivore se nourrit de campagnols. L'habitat identifié du seul renard répertorié, est au moulin du Gibets, la proposition est d’y développer la petite faune tel que les campagnols. Cet espace est aussi et surtout propice au développement de nombreuses espèces d'orthoptères. L'intérêt de cette zone pavillonnaire réside dans sa capacité à offrir des espaces ouverts, le plus souvent de pleine terre. Des mesures de protection de ces espaces se sont donc imposées à nous. Néanmoins les cœurs d'îlots sont très variables selon la morphologie propre de leur tissu urbain. Leur évolution est très lente et ils connaissent une faible mutation, ce qui en fait des espaces au potentiel très grand mais avec une grande inertie. Notre objectif est double et induit des préconisations de deux types. D'une part, des mesures de protection de ces espaces afin de conserver un espace ouvert dans les cœurs d'îlots, en limitant la constructibilité. D'autre part, des mesures de valorisation de ces espaces sont envisagées, en limitant l'impact des limites séparatives sur les habitats. Nous préconisons d'imposer les murets en pierre sèche pour les limites de parcelle donnant sur rue. Ces murets constituent un milieu chaud favorable au développement de graminées communes (telles que le brome stérile, la chélidoine ainsi que des petites plantes très communes) ainsi qu'au lézard des murailles, espèce protégée. Afin de respecter l'intimité 38 des habitants, nous proposons de surmonter ces murets de grilles ajourées et/ou de petites haies. Les limites de parcelles se doivent d'être composées de haies (mélange de plantes horticoles et d'espèces indigènes : prunellier, lilas ou rosiers avec au pied des espèces horticoles comme la passiflore bleue). Ces haies peuvent être doublées d'une grille fine, si besoin. Nous tenons aussi à conserver la contiguïté entre les espaces verts et les jardins adjacents. Enfin, nous proposons de garantir la perméabilité des clôtures de ces parcelles privatives afin d'assurer le passage des espèces. Dans le souci de concentrer un maximum les espaces verts de cœur d'îlot d'un seul tenant, il nous semble important d'imposer une marge de recul aux constructions par rapport à la limite séparative de fond de parcelle. Il semble intéressant d'inciter les particuliers à développer une végétation herbacée dense, notamment par la sensibilisation. En effet la plupart des espèces d'orthoptères (criquet mélodieux, duettiste, le conocéphale bigarré ou encore l'écaille chinée qui est une espèce protégée en Ile-de-France) nécessitent des lisières progressives, de la strate herbacée à la strate arborée, avec éventuellement une strate arbustive haute à basse. À titre d’exemple, les préconisations opérationnelles suggérées pourront prendre cette forme, dans le règlement du PLU : Article 07 relatif à l’« Implantation des constructions par rapport aux limites séparatives » : « 7-2-2. À l’exception des plantations et des clôtures, aucune occupation du sol, ni du sous-sol n’est autorisée à moins de 5 mètres de la limite séparative en fond de parcelle. 7-3. Les annexes liées à l’habitation ne pourront en aucun cas être implantées à moins de 5 mètres de la limite séparative de fond de parcelle. La marge de recul de 5 mètres permettrait de créer de larges habitats sous formes de prairies, de vergers etc. » Comme l’illustre notre simulation graphique ci-après, l’application de ces préconisations permettrait ainsi le développement d’un espace écologique continue en coeur d’îlots tout en permettant le marquage des limites de propriétés. 39 Préconisations en cœurs d’îlots pour la trame verte locale 2.3. La zone U1 et la Trame bleue L'intérêt de la zone U1 réside dans sa capacité à offrir des espaces ouverts, le plus souvent de pleine terre. La gestion des eaux importe donc beaucoup. Les espaces de pleine terre sont précieux pour l’infiltration des eaux de pluie, qui alimentent les nappes souterraines et garantissent les conditions de vie des espèces du sous sol, telles que les gammares. D’autre part, il est important de pouvoir garder des eaux en surface afin de recréer les conditions de vie de la mare et développer l’habitat de certaines espèces types : anoures, triton palmé, insectes, phyto et zooplancton… Dans l’optique d’alimenter les nappes souterraines et de respecter les cycles hydriques, un exemple de préconisation applicable à la zone pavillonnaire du Mont Valérien est proposé : Article 1 : Occupation et utilisation du sol interdites : « Des surfaces de pleines terres doivent être préservées pour les mares et les étangs ». Concernant les cœurs d’îlots, il est envisagé de créer les conditions de retenue de tout ou partie des eaux pluviales, afin de créer des mares artificielles temporaires. 40 Article 4 : Les conditions de desserte des terrains par les réseaux publics d’eau, d’électricité et d’assainissement « Encourager la gestion des eaux pluviales à la parcelle dans les cœurs d’îlots pour alimenter des futures mares. » 3. La zone « U2 » : zone de continuité écologique La zone U2 dont nous préconisons la création s’étendra sur une large bande centrale du territoire nanterrien et fera l’articulation entre les parcs départementaux (André Malraux et Parc du Chemin de l’île). Sa vocation première et essentielle est de permettre l’émergence d’un corridor écologique fort jusqu’aux berges de la Seine, afin de doter la ville d’un véritable cœur de ville vert. Ce dernier viendrait s’intégrer comme un élément incontournable de la trame verte et bleue, départementale et régionale. La zone U2 prend place sur de nombreuses zones actuelles du PLU : UCc, UDd, UCb, UBb, ULa, UCa, UCb. Ce zonage original de la zone U2 permet d’intégrer des préconisations dans le PLU afin de favoriser l’expression de la biodiversité urbaine de manière durable et harmonieuse. C’est une zone où les conditions de développement de la biodiversité et les écosystèmes qui la composent sont à diversifier, compte tenu de leur potentiel. La zone s’organise principalement autour des espaces verts d’ensembles collectifs qu’il conviendra notamment de développer. Ces vastes espaces souvent engazonnés et arborés sont aujourd’hui largement sous évalués et sous exploités par la municipalité. Cette zone bénéficie aussi de l’existence de nombreux alignements d’arbres. A proximité du Parc André Malraux, une partie de la zone UBb sera transformée dans le but de pouvoir exploiter au mieux les multiples petites places, squares et espaces végétalisés plutôt tranquilles qui s’y trouvent. Enfin, le Parc des Chenevreux récemment créé aura de fait une véritable vocation écologique qu’il n’a pas aujourd’hui. 41 Zones réglementaires du PLU actuel Redécoupage proposé des zones réglementaires 42 3.1. La zone U2 et la Trame verte globale Afin de renforcer la trame boisée et herbacée dans les zones de continuités écologiques, différentes préconisations peuvent être faites. Concernant, par exemple, l’article 13 de la zone U2, dans la rubrique « Obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d'espaces libres, d'aires de jeux et de loisirs et de plantations », on peut préconiser le règlement suivant : « La superficie d’espace non bâti devra être traitée en espaces libres. 80% au moins de la superficie des espaces libres doit être traitée en espaces verts de pleine terre. Ces espaces verts devront comprendre une grande variété d’espèces végétales afin de permettre le développement d’une strate herbacée, boisée et arborée continue et riche. Les plantations existantes en cas de construction devront être obligatoirement conservées ou remplacées si détruites. La plantation de deux arbres à grand développement pour 100m² d’espace libre est rendue obligatoire. Un traitement paysager de tous les parkings, sols artificialisés, aires de dépose des autocars devra être réalisé. Les sols étanches seront limités au strict minimum, toutes les solutions alternatives doivent avoir été envisagées avant le bétonnage d’une zone.» Cet article permet d’influer sur le développement des trames boisée et arbustive de Nanterre. Or, l’obligation de plantation, de traitement paysager, et de développement des différentes strates de la trame boisée en secteur U2 rendra possible l’émergence de réelles continuités écologiques dans la ville. Devront par exemple être plantés : peupliers d’Italie, érables, cerisier japonais, platane, marronnier, des espèces aromatiques (thym, lavande, menthe…), arbres fruitiers. 3.2. La zone U2 et Trame verte locale Pour expliquer la traduction de la zone 2 dans le développement de la biodiversité grâce à la trame verte locale, nous avons choisi de développer dans ce texte deux échantillons : Les abords du parc des Chenevreux et les Damades. 43 Echantillon 1: Les Damades Cet échantillon se situe dans le quartier du Mont Valérien, actuellement dans la zone UCc. C'est une zone d'habitat collectif qui s'inscrit en défaut dans l'esquisse d'un corridor écologique traversant le Mont Valérien. C’est un espace avec de faibles emprises au sol offrant donc de nombreuses possibilités afin de valoriser son potentiel en matière de biodiversité. En plus de la cité d'habitation, la zone inclue un centre commercial E. Leclerc (2390m²) ainsi qu’un parking. Cet ensemble très minéral peut néanmoins être facilement contraint afin de développer la biodiversité. Même si à l'heure actuelle il ne constitue en rien un habitat, les exigences peuvent y être très fortes et cet espace doit rentrer dans la catégorie des espaces dynamiques. Situé à proximité de zones riches en biodiversité et des corridors écologiques, il peut servir de base à une zone tampon. Après étude des différents diagnostics et inventaires de la biodiversité à notre disposition, on peut considérer cet espace comme propice au développement des oiseaux nicheurs. On retrouve près de 43 espèces différentes d'oiseaux nicheurs à Nanterre dont une quinzaine dans le secteur du Mont Valérien. Parmi les oiseaux nicheurs repérés, on peut citer la corneille noire, la fauvette à tête noire, le geai des chênes, le merle noir, la mésange charbonnière ou encore le martin noir. De plus, on peut citer le renard et l'écureuil roux qui ont été repérés tout près et qui sont toutes deux des espèces protégées. Les oiseaux identifiés affectionnent particulièrement les arbres des milieux généralistes et bâtis (définis par les écologues) comme habitat et lieux de passage. Il faut donc développer des alignements d'arbres et des plantations isolées pour favoriser ces espèces, à l’image de ceux que l'on retrouve fréquemment dans les espaces verts d'ensemble collectifs. Il est préconisé d’implanter un certain nombre d'arbres sur le périmètre de l'échantillon. Cette implantation doit se faire en respectant une contrainte : celle de diversifier un maximum les espèces d'arbres présentes (rue Paul Vaillant Couturier, allée des Damades, rue de la Source ainsi que dans les différentes allées à l'intérieur des Damades), en prenant bien en compte les autres contraintes conséquentes liées à la gestion d’espèces différentes. Pour cela, nous encourageons et appuyons les dispositions déjà prises par la ville en aspirant à une application systématique comme par exemple : développer des aménagements en faveur des nids et de la nidification. L'installation de toitures végétalisées semble, par exemple, être un bon levier d'action. En effet, le toit plat du centre commercial E. Leclerc ainsi que les nombreux toits terrasses des bâtiments des Damades pourraient constituer des espaces de relais pour la population d'oiseaux nicheurs circulant sur cet espace. La faible emprise au sol du secteur dégage de nombreux espaces libres sur lesquels nous préconisons de développer des espaces boisés denses en végétation arbustive, toujours dans le but de diversifier au maximum les habitats et espaces relais, des espèces de cet 44 écosystème. Le PLU de la ville de Suresnes sur le secteur du Mont Valérien impose un taux d'arbres plantés par places de parking. Il oblige la plantation d’un arbre pour trois places de parking, cette disposition pourrait être reprise. Obéissant au même principe, le développement d'alignements d'arbres le long de la voie semble primordial pour créer et renforcer des continuités de déplacements aux mammifères. Rendre ces alignements d'arbres obligatoires là ou cela est possible – c’est-à-dire là où le réseau d'assainissement souterrain le permet - améliorerait énormément les possibilités de déplacements de toutes ces espèces. De plus, une réglementation imposant la végétalisation des clôtures du centre commercial ainsi que des bâtiments des Damades, jouerait un rôle important dans l'hospitalité offerte aux espèces par cet espace. Le principe proposé étant celui de doubler des clôtures « classiques » d'une haie végétale. Enfin, il nous a semblé important d'insister sur l’aménagement du terre-plein central de la rue Paul Vaillant Couturier qui pourrait être planté. Cette préconisation, bien qu’elle n’entre pas dans le cadre du PLU, pourrait faire l'objet d'une adaptation dans les cahiers des charges de la ville. Toutes ces dispositions concourent à la diminution voire à la disparition d'obstacles urbains à la libre circulation des espèces en étendant leurs habitats. Par ailleurs, nous pensons important d’élargir les mesures de protection de certaines espèces non inscrites sur la liste Orange ou ne bénéficiant pas du statut de protection nationale. De paire avec une telle mesure, l'introduction de spécimens de la liste orange semblerait totalement appropriée. À titre d’exemple, les préconisations opérationnelles suggérées pourront prendre cette forme dans le règlement du PLU : Article 11 : aspect extérieur des constructions et aménagement de leurs abords *…+ « Toute nouvelle construction, opération de réhabilitation ou de rénovation du bâti inclura une végétalisation des toitures terrasses. » Article 12 : les obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d’aires de stationnement « Sur toute aire de stationnement sera planté au moins un arbre pour trois places de stationnement. Cette disposition est applicable aux constructions et installations nécessaires aux services publics ou d’intérêt collectif. » Comme l’illustre la simulation graphique ci-après, l’application de ces préconisations et de ces règlements aiderait à mieux « tramer » ce type de secteur, renforcer les 45 continuités de la trame et ainsi favoriser aussi bien les habitats que les déplacements des espèces. 46 47 48 Echantillon 2 : Les abords du parc des Chenevreux : Cet échantillon se situe dans le quartier du Mont Valérien, dans la zone UDd, correspondant au secteur à plan masse du parc des Chenevreux et dans la zone UDa, tissu à dominante pavillonnaire. Le parc des Chenevreux et les tissus d’habitations qui l’entourent s’inscrivent dans l'esquisse du corridor écologique traversant le Mont Valérien. Ils constituent une zone d’articulation pour l’émergence de la biodiversité et d’harmonisation au sein de ce corridor. C’est une illustration des principes que nous préconisons dans des zones tampons. D’autre part, nous tenons à montrer ici les aménagements réalisables dans l’espace public afin de favoriser la biodiversité. Les différents inventaires faunistiques et floristiques témoignent d’une grande diversité d’espèces représentées dans cet espace. On trouve notamment une trentaine d’abeilles sauvages (dont 8 « remarquables »), des orthoptères (7 espèces), des sauterelles, des campagnols ainsi que de nombreux oiseaux nicheurs énoncés précédemment. Ces espèces ont besoin de zones enherbées (pour les sauterelles, grillons…), de pelouses, de plantations fleuries et d’herbes hautes (abeilles, campagnols, mulots), d’herbes sèches (les orthoptères), de noues ou encore d’arbres (oiseaux). Nous essayons ici de montrer les possibilités d’aménagement de l’espace public. Nos préconisations ne s’intéressent pas à l’habitat pavillonnaire environnant traité par ailleurs. Ainsi, afin d’accroître les possibilités de déplacements des espèces citées, nous préconisons de diversifier au maximum les strates herbacées de la plus basse à la plus haute. Là encore, la question de l’aménagement des terre-pleins centraux se pose directement. Cependant, les trottoirs représentent un potentiel d’aménagement en faveur de la biodiversité qui nous semble intéressant d’exposer ici. L’utilité première du trottoir a été considérée ici, à savoir permettre la circulation des citadins, de sorte que les préconisations prennent en compte cet usage. La délimitation de micro espaces avec un traitement particulier permettrait d’accroître de façon considérable les possibilités de déplacements des espèces. Par traitement particulier nous entendons ceux permettant de diversifier les strates végétales avec des zones enherbées. Afin de répondre aux besoins de toutes les espèces présentes sur le site, ces espaces doivent contenir de la pelouse, et/ou des herbes hautes. Les herbes permettent en effet à toute la petite faune locale de se déplacer plus facilement. L’installation de pavé non joints sur les trottoirs entourant le parc (voir illustration) semble de la même manière intéressante pour la faune et la flore. La présence d’abeilles dans le parc est bien sûr conditionnée par la présence de nombreuses fleurs. Nous préconisons ici, de fleurir les abords du parc. Bien que les abeilles peuvent récolter jusqu’à 3km, les fleurs les plus proches sont les plus prisées. Multiplier les 49 plantations fleuries est donc très intéressant connaissant le rôle fondamental des abeilles dans la pollinisation (facteur important dans le développement de la biodiversité). Une diversification des fleurs plantées est de ce fait recommandée. Par ailleurs, de nombreuses villes (comme Paris par exemple) installent des ruches sur les toits ou des ruchers dans les parcs ce qui contribue à étendre leurs aires de pollinisation. Les ruchers ont également un apport social grâce à leur rôle pédagogique et à la production de miel. Les ruches sur les toits forment un binôme intéressant avec les toitures végétalisées, qui ne sont pas toujours synonyme de biodiversité. L’effet de l’installation de fleurs dans l’espace public serait renforcé s’il était suivi dans les jardins alentours. Une campagne de sensibilisation expliquant les effets positifs de la plantation de fleurs pour la biodiversité rencontrerait très certainement une forte adhésion. Pour les oiseaux nicheurs, les préconisations sont identiques à celles énoncées précédemment et concernent les alignements d’arbres avec leur préservation, diversification voire même création lorsque cela est possible. On peut citer ici particulièrement le serin cini (dont la population en France est en déclin), qui se nourrit de graines et d’insecte qui affectionne particulièrement les milieux comme celui là, alliant végétation arborée et bandes enherbées. Le développement d’une strate herbacée haute est lui aussi essentiel dans cette zone tampon. En effet, une zone tampon se doit d’offrir des habitats comparables à ceux initiaux des espèces, en l’occurrence ceux du parc, très diversifié notamment au niveau des strates végétales. 3.3. La zone U2 et Trame bleue Afin de développer l’habitat des espèces présentes et renforcer leur capacité de renouvellement et de développement, il a fallu délimiter une zone de continuité écologique dans le PLU servant d’espace intermédiaire entre l’aire urbaine et les espaces à vocation de réservoir de biodiversité, tels que les berges de Seine pour en préserver la faune et limiter les nuisances. Cela peut se traduire par exemple, par la protection contre la pollution urbaine. Cette zone sert à la fois à renforcer les habitats à proximité et à permettre la circulation des espèces. Pour cela, elles ont besoin de retrouver des conditions physiques semblables à leur habitat. Par exemple, les grenouilles ont besoin d’humidité ou bien de refuge en cas de sècheresse, comme une souche d’arbre, une pierre, de grosses feuilles au sol… Afin de renforcer les habitats, il est préconisé la chose suivante. Article 1 : Occupation et utilisation du sol interdites 50 « Est interdite toute occupation du sol entrainant la destruction ou l’assèchement des mares et des étangs. » « Le chemin de promenade le long des berges doit continuer à être traité comme aujourd’hui. Les sols ne peuvent être imperméables. Des surfaces de pleines terres doivent être préservées. » Article 13 : Les obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d’espaces libres, d’aires de jeux et de loisirs et de plantations « Les arbres et les arbustes hygrophiles tels que les aulnes, frênes, peupliers, saules, doivent être implantés, près des points d’eau de surface, afin de renforcer l’habitat des espèces. » 4. Autres secteurs Sur les autres zones du PLU nous n’envisageons pas de redécoupage, hormis pour celles qui sont directement en contact avec les zones N, U1 et U2. Ceci s’explique par le fait que la destination de ces zones ne changera pas. En revanche, compte tenu du potentiel de certaines zones et de notre volonté de faire émerger la biodiversité sur l’ensemble du territoire de Nanterre, nous préconiserons des interventions réglementaires de manière à assurer la cohérence globale des trames verte et bleue. 4.1. Trame verte globale Concernant les autres secteurs il est préconisé dans le cadre de la trame verte globale de modifier l’article 13 du PLU. La proposition de modification de l’article 13 concernant la trame verte globale serait: « Les espaces libres seront traités en espaces verts. Aucune pulvérisation d'herbicide ne devra être faite sur les espaces libres le long des chemins de fer. Un aménagement des roches situées sur la voie ferrée devra être réalisé afin de créer un habitat favorable pour les reptiles et autres espèces locales animales et végétales. » Cela permettrait, entre autre, de renforcer l’habitat et la présence du lézard des murailles, comme énoncé plus haut (II. Préconisations – Trame verte globale). 51 4.2. Trame verte locale Pour expliciter le travail sur la trame verte locale par des préconisations touchant les différents secteurs réglementaires non redécoupés, nous avons choisi de faire en zoom sur l’échantillon de la La cité Anatole France La cité Anatole France se situe sur le terrain de l'Opération d'Intérêt National (OIN) liée au projet Seine Arche. Située entre les terrasses, l'université et l'autoroute A 86, cette cité a d'ores et déjà fait l'objet de réaménagements. C'est une zone d'habitat collectif comprenant des problématiques sensiblement similaires à celles rencontrées aux Damades, notamment au niveau de l’emprise au sol et de la part importante d’espaces verts, supports possibles d’habitats variés. Cet ensemble d'habitat collectif regroupe près de 800 logements pour environ 1800 habitants. Nous nous situons ici sur un espace vert d'ensemble collectif caractérisé par de nombreux espaces ouverts et de pleine terre. La forte fragmentation de ces derniers implique une réflexion à une échelle très fine. Les conditions de développement réunies sont relativement contraignantes car liées à des nuisances sonores, visuelles, atmosphériques... Les préconisations que nous avons faites sur cet espace induisent tout autant les enjeux liés à la gestion que ceux de l'aménagement et du PLU. Concernant l’amélioration et l’entretien courant des espaces verts, nous sommes conscients qu’un travail entre la Ville et les bailleurs est déjà mené mais il serait utile de préconiser des actions complémentaires. L’un des enjeux du renouvellement urbain est d’identifier les espaces publics collectifs, et les espaces privés. Dans le cadre de l’intégration de la biodiversité dans les espaces verts des ensembles d’habitat collectif, on préconisera dans l’article 11 sur l’aspect extérieur des constructions et l’aménagement de leurs abords, des clôtures et des portails qui devront privilégier la transparence et la perméabilité. De cette manière, le passage et/ou le développement de certaines espèces est intégré. La pose de clôtures grillagées, ajourées et doublées de haies vives d’essences variées permettra le développement des orthoptères sur ces supports. De manière générale, nous préconisons sur cet espace de créer un plan de zonage des différents espaces verts, chacun d'entre eux ayant une fonction particulière du point de vue de la biodiversité (habitat, relais, tampon...). La diversité biologique doit se retrouver dans la gestion et la conception de ces espaces afin de développer différentes strates herbacées ou arborées. Il faut donc définir des espaces dédiés spécifiquement à la biodiversité dont l'agrément paysager ainsi que l'apport sur le cadre de vie devraient suffire à les justifier. Ces espaces se doivent d'être délimités afin de les rendre inaccessibles. La gestion de ces espaces devra être la plus extensive possible privilégiant la pousse naturelle et limitant la tonte. D'autre part, il 52 faut établir des espaces où l'entretien est plus régulier, avec la possibilité pour les plus jeunes, de participer. Ces espaces jouent aussi leurs rôles dans la diversité des habitats et des conditions de développement proposées par le site. De plus, nous définissons un habitat spécifique en pied d'immeuble ainsi qu'un espace dédié à un jardin partagé. Les pieds d'immeubles devront être plantés en « prairies fleuries », c'est à dire avec des graminées et des poacées (en privilégiant celles peu représentées et/ou protégées comme le Ray-grass vivace ou le pâturin commun), de plus les apports des fleurs devraient attirer des abeilles charbonnières -espèce protégée. . Il existe la possibilité de créer un jardin partagé aux pieds des immeubles, après consultation des habitants, si cela correspond à leurs attentes. L'introduction d'un jardin partagé de type potager ou verger permettrait de créer les conditions favorables au développement. Des espèces floristiques rares comme la buglosse des champs et le lamier hybride pourront être introduites. Le criquet noir ébène qui est elle aussi une espèce protégée, se développe dans des milieux tels que les vergers. Il est préconisé de délimiter l'espace attribué à ce jardin avec l'introduction de chênes. En effet, les espaces offerts par le verger combinés à la présence de chênes représentent les deux conditions favorables au développement du lucane cerf-volant. Plus généralement, on préconisera que chaque quartier de la ville dispose d’un jardin partagé pour permettre la création de potagers et de vergers bordés de haies végétales pour développer à la fois les espèces horticoles et les espèces indigènes, et supporter la nidification des passereaux en différents lieux de la ville. C'est un exemple de réalisation locale qui montre la superposition des échelles des différents écosystèmes. Chaque petit espace vert représente un habitat particulier pour un certain nombre d'espèces. Leur proximité ainsi que l'absence de coupures/barrages permet des interactions entre eux, donc entre les espèces. Ce foisonnement est rendu possible notamment grâce aux différents espaces précisément délimités où la gestion extensive doit offrir le plus grand panel d'habitat des sous-bois : strate herbacées basse à haute, plantations arbustives ou encore arborées. Chaque nouvel élément renforce encore davantage le potentiel de développement et les possibilités de déplacements des espèces qu'offre cet espace. Il peut être généralisé à tous les espaces d'ensembles collectifs avec de nombreux terrains ouverts de tailles et de formes différentes. L’un des autres enjeux principaux en matière de biodiversité sur ce secteur concerne la protection et le développement d'espèces d'oiseaux nicheurs tel que le faucon crécerelle, la grive musicienne, le moineau domestique ainsi que le sérin cini, qui est une espèce dont la population est en déclin en France, faisant de sa conservation un enjeu national. Le secteur offre des conditions de développement propices à deux espèces d'orthoptères en particulier, le criquet des pâtures et le criquet duettiste que l’on retrouve uniquement dans le parc du groupe scolaire qui fait face à la cité. Ainsi, elles pourraient participer à l'écosystème global 53 que représente la ville. Enfin on peut citer pour les mammifères le mulot et le hérisson d'Europe. L'espace de la cité recouvre des habitats dits « ouverts », ainsi que des milieux bâtis pour les oiseaux alors que l'habitat offert aux petits animaux comme le hérisson, le mulot ainsi qu'aux orthoptères se rapproche plus des conditions de développement présentes dans un milieu forestier. Connaissant la forte capacité d'adaptation d'espèces d'oiseaux nicheurs aperçues dans la zone forestière du Mont Valérien, l'introduction de ces espèces sur cet espace semble possible. Néanmoins c'est la notion de lisière qui ressort le plus souvent des différentes études concernant ces espèces d'oiseaux nicheurs. C'est pourquoi, bien qu'elles soient envisageables, nous n'avons pas fait de préconisations dans le sens de leur introduction ou de transformation d'habitat à leurs fins. À titre d’exemple, les préconisations opérationnelles suggérées pourront prendre cette forme dans le règlement du PLU : Article 11 : aspect extérieur des constructions et aménagement de leurs abords Les clôtures et portails « Toutes clôtures sur les voies publiques et dans les marges de reculement imposées en bordure de celles-ci, devront privilégier la transparence et la perméabilité. Les grillages ou les grilles devront être ajourées et doublées de haies vives d’essences variées ». Article 13 : les obligations imposées aux constructeurs en matière de réalisation d’espaces libres, d’aires de jeux et de loisirs et de plantations 13.2. « Afin de ne pas accentuer l’imperméabilisation des sols, on privilégiera systématiquement les espaces minéraux sablés, dallés, ou pavés aux espaces bitumés ou enrobés. » 54 55 4.3. Les autres secteurs et la Trame bleue Comme indiqué précédemment, les espaces de pleine terre sont précieux pour l’infiltration des eaux de pluie, qui alimentent les nappes souterraines et garantissent les conditions de vie des espèces du sous sol, telles que les gammares. En zone U2 c. mixte, il est possible d’intervenir sur les emprises au sol des constructions, à ces fins. Article 9 : L’emprise au sol des constructions « Interdire toute occupation du sol ne permettant pas de maintenir une surface perméable et non polluée sur 10% de la surface de la parcelle ». Préconisations dans les autres secteurs pour une trame bleue 56 Conclusion La présence d’une biodiversité importante valorisera l’identité et l’attractivité de Nanterre ; elle sera complémentaire avec les autres atouts existants de la commune. Favoriser la biodiversité, notamment en créant une continuité d’espaces verts ou naturels, pourrait contribuer à « réparer » les coupures urbaines, grâce à des corridors écologiques transversaux. La valorisation de la biodiversité sur l’ensemble de la commune, tant dans les espaces existants que dans les projets d’aménagement pourront diversifier leur fréquentation. Les zones d’ensembles d’habitats collectifs sont des zones à requalifier ou à mettre en valeur qui comptent de nombreux espaces verts, plantés, de pleine terre ou non, qui ne sont pas repérés par le PLU. Ces zones pourraient être soumises à des conditions spéciales de construction et à une gestion alternative des eaux de pluie. Un aménagement des espaces de stationnement serait envisagé pour intégrer des éléments paysagers ainsi qu’un pourcentage minimum d’espaces verts pour le traitement des espaces libres. La protection des espaces verts est également une priorité dans les secteurs UC, où la faible emprise au sol constatée devra être conservée. Dans les zones de tissu à dominante pavillonnaire, les travaux dans les cœurs d’ilot seront orientés de manière à favoriser les continuités écologiques et le développement de la biodiversité. Une gestion plus spécifique des eaux de pluie et l’aménagement des espaces de stationnement seront aussi demandés pour intégrer des éléments paysagers et favoriser la perméabilité des sols. Afin de rendre les préconisations effectives, le présent rapport a envisagé la refonte des zones réglementaires du PLU actuel. Il a été proposé que la zone UDd, ainsi que la zone ULd fusionnent en une seule zone : la zone « N » (zone naturelle). Cette zone vise à renforcer la protection réglementaire en créant un statut spécifique relatif à son rôle écologique. Elle correspond aux zones dans lesquelles ont été identifiés des réservoirs de biodiversité. Comme le montre la carte annexe, le nouveau zonage cherche à délimiter les zones naturelles très protégées grâce à leur caractère naturel et leurs éléments paysagers et végétaux. Ces endroits sont localisés au parc André Malraux, au parc du Chemin de l’île et au cimetière du Mont Valérien. Dans le cadre de la refonte du PLU, les nouveaux secteurs (U1 et U2) s’organisent selon un principe auréolaire, autour des réservoirs de biodiversité (zone N). Le nouveau découpage a une double fonction de protection des zones N et de création et de renforcement des corridors écologiques entre ces mêmes zones. La zone U1, « zone de tranquillité écologique », renforce le zonage réglementaire existant et participe à la cohérence globale des secteurs préconisés. Elle porte sur les zones identifiées par le diagnostic en raison de leur potentiel inexploité (cœurs d’îlot non repérés, jardins 57 privatifs, continuités vertes). L’objectif de cette zone est de reprendre le tracé de la trame boisée en donnant une importance à la proximité des réservoirs de biodiversité potentiels et de faire émerger des continuités fortes tout en préservant les zones N. Elle a donc pour vocation de devenir une zone tampon dans le secteur pavillonnaire du Mont Valérien et les cœurs d’ilots. La « zone de continuité écologique » (U2) dessine véritablement les corridors écologiques, tels que ce rapport les imagine. Ils sont à réaliser entièrement, en respectant les caractéristiques urbaines de chaque quartier et les besoins des espèces. La zone U2 est articulée autour de nombreux espaces verts d’ensembles collectifs et d’alignements d’arbres. C’est dans ce secteur que se trouvent les principales potentialités à développer. Certaines zones sont denses ou n’entrent pas dans les schémas directeurs régionaux et départementaux, mais à terme, un travail de valorisation de la biodiversité à Nanterre peut influencer le Schéma Régional des Cohérences Ecologiques qui sortira en 2012. Ce travail, associé au développement de la trame verte et bleue à l’échelle intercommunale, peut également contribuer à la modification du Schéma Régional des Cohérences Ecologiques. Toutes ces propositions ne sauraient prendre effet sans être formulées dans les grandes orientations du PADD. Le PLU est un outil réglementaire portant sur l’utilisation et l’occupation du sol. Par essence, il limite le potentiel d’actions en faveur de la biodiversité. Il peut, certes, appuyer la diversification des types d’habitats pour un certain nombre d’espèces végétales et animales. Mais il n’a pas trait à la gestion des espaces et à l’aménagement de l’espace public. Autre limite, il est difficile de vérifier l’application stricte des articles chez les particuliers. Afin de dépasser ces limites, certaines préconisations sortent du cadre du PLU et entrent dans des documents d’un autre type, tels que les chartes, les cahiers des charges de ZAC, la charte communale de gestion et de valorisation des espaces verts et les documents à créer de type « charte de la biodiversité », « cahier de recommandations paysagères des espaces publics et de leur gestion ». 58 59 Annexes Tableau 1 : Trame verte globale ESPECES FAUNISTIQUES HABITATS / CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT ESPACES VERTS PRECONISATIONS Générales Opérationnelles Prévoir des strates de différentes hauteurs et natures : Grands arbres, arbustes, buissons, pelouses pour la nidification, perchoir, alimentation (graminées issues des pelouses) Prévoir systématiquement des nichoirs au sein des parcs. Document ORNITHOLOGIE Espèces présentes Accentueur mouchet, Etourneau sansonnet, Merle noir, Pie bavarde, Rouge-queue noir, Serin cini. Moineau domestique, Etourneau sansonnet, Martinet noir, Rougequeue noir Fauvette à tête noire, Troglodyte mignon, Rouge-gorge familier, Merle noir, Mésange charbonnière, Mésange bleue, Pigeon ramier, Accentueur mouchet, Verdier d’Europe, Faucon Crécerelle. Espèces identifiées comme nicheuse au sein du parc. Parc des Chenevreux Niche dans les bâtiments situés à proximité de la zone d’étude. Extension Parc du Chemin de l'Ile Présent dans les milieux arborés et boisés, bosquets de buissons et d’arbres assez jeunes ne permettant pas la présence d’un cortège diversifié. Extension Parc du Chemin de l'Ile Article 2 de la Zone N Développer les points d’eau (mares, noues, bassin de rétention des eaux, etc) au sein des parcs pour permettre aux oiseaux de se désaltérer et ou de se nourrir pour certaines espèces. Laisser les cavités présentes dans les arbres pour permettent aux oiseaux de nicher. 60 Espèces à développer Corneille noire Nicheuse potentielle dans le parc. Les corneilles noires ont un régime très varié incluant charognes, invertébrés, graines et fruits. Elle affectionne les landes, les zones arides, les bords de chemins et de routes, les bordures rocheuses comme habitat. Prairies de fauche pour son alimentation (graines) et arbres pour sa nidification. En été, il est partiellement insectivore. Il niche entre 2 et 4 mètres de hauteur dans un arbuste (petit conifère, arbre fruitier, lierre, chèvrefeuille), ou dans un arbre. Il habite les allées d'arbres, parcs et jardins, vergers, cimetières boisés, zones cultivées Parc des Chenevreux parsemées d'arbres dont des conifères. Parc des Chenevreux Mésange charbonnée, Espèces témoignant de leur Moineau domestique, reproduction à proximité du Merle noir parc. Parc des Chenevreux Serin cini Parc des Chenevreux 61 Martinet noir, Pigeon ramier, Pigeon biset domestique Se nourrit au sol sur les pelouses. Le Martinet noir s’alimente en vol au dessus du site mais sans jamais se poser. Parc des Chenevreux Hypolaïs polyglotte Terrains ouverts semés de buissons et d’arbres épars, jardins et parcs. Taillis épais bordant les rivières. Habitats présents sur l’extension du parc du Chemin de l’Ile qui lui est favorable. Extension Parc du Chemin de l'Ile Tarier pâtre Landes, friches agricoles et friches industrielles. En période de nidification, le couple a besoin de zones ouvertes à végétation rase pour l’alimentation, de hautes herbes pour nidifier et de perchoirs élevées (buissons) pour la défense du territoire. Développement favorable dans les friches prairiales et les friches à prunelliers. Extension Parc du Chemin de l'Ile Faucon crécerelle Fréquente les champs, landes, prairies, abords des forêts et des boqueteaux. Il niche dans les grands arbres, souvent dans l’ancien nid d’un corvidé. Il a besoin de zones de chasses (parc, pelouses, friches, etc) généreuses en quantité et diverses en espèces d’oiseaux, de petits rongeurs et d’insectes. Extension Parc du Chemin de l'Ile 62 Tableau 2 : Trame verte locale ESPECES FAUNISTIQUES HABITATS / CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT Espèces présentes ornithologi e 15 espèces d'oiseaux nicheurs, les plus présentes : pigeon ramier moineau domestique pigeon biset domestique étourneau sansomet merle noir pie bavarde mésange charbonnière corneille noire 10 espèces forestières Accenteur mouchet Troglodyte migno Tourterelle turque Fauvette à tête noire Mésange bleue Pic vert Milieux forestiers ( 11 espèces ) Milieux batis ( 11 espèces ) Milieux aquatiques ( 12 espèces ) Milieux ouverts ( 5 espèces ) Milieux généralistes ( 11 espèces ) ESPACES VERTS Communs Spécifique s Générales Alignements d’arbres Plantations isolées Espaces verts des ensembles collectifs (spécifiques aux milieux bâtis et généralistes) - Diversifier les espèces d’arbres pour favoriser le développement de différents habitats dans les espaces réservés à la végétalisation - Application des obligations concernant les espaces verts à toutes les constructions, en incluant celles des services publics et d’intérêt collectif (article 13 du règlement du PLU) Jardins des découvertes milieux forestiers, mais capacités d’adaptation importante. cela leur permet de fréquenter et de se reproduire dans les secteurs urbains et PRECONISATIONS Opérationnelle s - Créer des toitures végétalisées pour assurer un relai pour les espèces - Instaurer des taux d’espaces verts avec une gestion différenciée (Ex : 30% des espaces végétaux devront bénéficier d’une gestion naturelle) APPLICATION PLU - Article 11 : aspect extérieur des constructio ns et aménageme nt de leurs abords. Hors PLU Documen t à créer : « Cahier des charges de la Biodiversi té » 63 périurbains, du moment qu’elles y trouvent un réseau de jardins peu éloignés les uns des autres. Mammifèr es Terrier repéré Bois du moulin des Gibets et butte Ecureuil Roux (espèce protégée) sauvage du mont valérien Taupe d'Europe Renard roux hérisson d'Europe (espèce protégée) Espaces verts communaux (grand réservoir) Alignements d’arbres - Alignements à prévoir sur les voies où il n’y pas de contraintes infrastructurelles (réseaux d’assainissement souterrains) pour favoriser le déplacement de l’espèce. Friches, réserves foncières (spécifique aux mulots et campagnols) - Réduire la place de la voiture dans les secteurs pavillonnaires et autoriser l’accès uniquement aux riverains - Créer des zones où la vitesse est limitée à 30km/h. - Cahier des charges d’aménag ement, d’interve ntion et de gestion de l’espace public (à créer) Mulots et campagnols Fouine (espèce soupçonnée) Conditions favorables : Friches, Prairies, sous-bois (mulot sylvestre) Cœurs d’îlots - PDU - Dans les secteurs pavillonnaires, imposer une marge de recul par rapport aux limites séparatives en fond de parcelles - Article 7 : implantatio n des constructio ns par rapport aux limites séparatives 64 Orthoptèr e Conocéphale bigarré Secteur végétation herbacée dense parsemée de ronciers et autres buissons Criquet des patures Criquet mélodieux Criquet duettiste Secteur herbeux non soumis à une tonte ou un gyrobroyage intense Secteur formations herbeuses sèches comportant des surfaces de sol nu (bitume de la cour pour bain de soleil mais terre nu pour la ponte ) Grande sauterelle verte Decticelle carroyée l’Oedipode turquoise la Decticelle cendrée la Decticelle chagrinée Habitat chaud, formations herbeuses sèches comportant des surfaces de sol nu (bitume de la cour pour bain de soleil mais terre nu pour la ponte ) Espaces verts des ensembles collectifs Friches Espaces verts communaux Cœurs d’îlots - Diversifier les strates végétales (notamment herbacée haute) Charte communale de gestion et de valorisation des espaces verts Parc des Chenevreux - Développer des habitats diversifiés dans les espaces verts PADD - Intégrer la gestion différenciée des espaces verts des ensembles collectifs. - Délimiter des espaces de tonte tardive et des espaces de développement naturel sauvage. Plantes herbacées à introduire : le Campagnon rouge, l’Ancolie commune et le Lamier maculé Documen t à créer : « Cahier des charges de la Biodiversi té » - Imposer des ratios d’espaces verts où la végétation peut pousser de manière sauvage Lisières forestières et les massifs ronces et autres buissons. Ses excellentes capacités d’adaptation lui ont permis de s’installer aussi dans les parcs et les jardins Gomphocère roux 65 Criquet des pâtures ou le Criquet duettiste Micro climat sec et chaud. Secteur en prairie ou en friches relative à écojardinage Friche sur remblai de cailloux et d’asphalte en faible proportion strate buissonnante indispensable strate herbacée haute clôture et strate herbacée haute l’isolement du site par rapport aux sources potentielles d’immigration, boisement dense réduit, les surfaces herbacées basses et/ou suffisamment ensoleillées autres : prairie jeune, majoritairement ombragé Reptiles Espèces à développer Le lézard des murailles (espèce protégée) Zones thermophiles (zones températures élevées) Les murets de pierre Les fourrés et les prairies Jardins privatifs Cœurs d’îlots Utiliser des murets en pierre sèche pour les clôtures sur rue (secteurs pavillonnaires) (Ex : sur x% du périmètre d’un îlot). Ces murets permettront aussi aux graminées communes de se développer. Article 11 : aspect extérieur des constructio ns et aménageme nt de leurs abords. 66 Orthoptèr es Lépidoptèr es diurnes Gomphocère roux Muret mais préférences pour les milieux humides Criquet noir - ébène Prairies sèches, notamment clairières forestières L’hespérie de l’alcée habitat préférentiel: friches sèches à malvacées (proches des prairies) l’Ecaille chinée (espèce protégée en Ile de France) Espaces verts communaux Espaces verts communaux Espaces verts des ensembles collectifs Cœurs d’îlots Friches Le verger (espace ouvert Idem espèces présentes (orthoptères) Idem espèces présentes (orthoptè res) - Conserver quelques terrains en friche : intégrer les parcelles en friches et les dents creuses en ZONES NATURELLES Nouveau zonage du PLU - Créer des zones tampon autour des espaces verts communaux sous forme de prairies (parc des Chenevreux, parc du moulin des Gibets…) en enherbant au maximum les trottoirs, les pieds des alignements d’arbres, les arrêts de bus, les terre pleins dans les rues, ronds points etc. Nouveau zonage du PLU (création de nouvelles zones autour des principaux réservoirs) Jardins privatifs habitat préférentiel à diversité floristique importante en régression: les friches, prairies plutôt humides ou végétation herbacée fleurie Papillon rare observé Idem espèces présentes (orthoptères) Jardins Terre plein : questionnements - Les planter ? - Les élargir à chaque fois que cela est possible et planter, et donc réduire le gabarit des voies Ralentissement des véhicules, diminution des nuisances, notamment sonores - Les supprimer, donner la place aux vélos : prendre le parti de diminuer la présence de la voiture en ville Ouvrir la réflexion sur l’aménagement des terre- pleins - Prévoir des zones vertes dédiées aux Documen t à créer : « Cahier des charges de la Biodiversi té » - Article 13 : 67 diversifié, dont l’intérêt floristique est dû à la Mauve alcée, une plante assez rare dans la zone urbanisée et d’un grand intérêt pour un papillon rare observé sur le site) partagés Lucane Cerf Volant Ver luisant Présence de chêne Friches Jardins privatifs Cœurs d’îlots Espaces verts communaux plantations d’arbres fruitiers et de potagers dans les espaces verts d’ensembles collectifs (jardins partagés). Y développer les fleurs, les vergers et la Mauve alcée. On peut également introduire deux espèces floristiques rares dans ces potagers : le Buglosse des champs et le Lamier hybride « NB : Les potagers apportent une part importante de la biodiversité floristique avec bon nombres d’adventices des cultures dont quelques unes sont intéressantes ». Source : Réalisation d’un plan pluriannuel de restauration et d’entretien de la flore et de la faune du jardin de découvertes de la ville de Nanterre (Office de génie écologique, Novembre 2008) Obligations imposées aux constructeu rs en matière de réalisation d’espaces libres (…) Documen t à créer : « Cahier des charges de la Biodiversi té » - Favoriser la plantation de chênes - Garantir la transparence et la perméabilité des clôtures des parcelles privatives. Dans les secteurs pavillonnaires, imposer des haies végétales en superposition des murets en pierre sèche pour les clôtures donnant sur rue. La hauteur maximale de ces clôtures combinées ne devra pas dépasser 1m20. D’autre part, instaurer des haies doublées d’une grille fine pour les Article 11 : aspect extérieur des constructio ns et aménageme nt de leurs abords (…) 68 clôtures séparant les parcelles, qui ne dépasseront pas les 2m maximum de hauteur imposée. De la même manière dans les secteurs autres que pavillonnaires, à chaque fois qu’une clôture est prévue, imposer une haie végétale. - Outre les friches qui pourraient être conservées, prévoir des habitats alternatifs au sein des parcelles dès la phase de construction, pour permettre aux espèces présentes de conserver les mêmes conditions de développement (privilégier la création de chantiers verts lors des phases de travaux) - Doubler toutes les clôtures de haies végétales ESPECES FLORISTIQUES HABITATS / CONDITIONS DE DEVELOPPEMENT Espèces présentes ESPACES VERTS Communs Espaces verts collectifs Chevrefeuille du Japon et Lierre Les pieds de poteaux Spécifique s PRECONISATIONS Générales Opérationne lles - Développer des espaces verts de continuité - Diminuer l’intensité des éclairages publics la nuit (perturbation du cycle de photosynthèse) - Introduire des plantes horticoles qui peuvent se développer au pied des poteaux en particulier dans les zones - Pavés non joints au sol (déminéralisati on et perméabilité) PLU Hors PLU 69 tampon autour des grands réservoirs Graminées communes Le Brome stérile La Chélidoine Quelques petites plantes très communes : l’Arabette de Thalius et la mâche carénée Plantes horticoles et espèces indigènes Prunellier Murets de pierres (sèches) ( des milieux chauds et secs = conditions de développement favorable à la faune et à la flore dans les interstices des pierres) Les haies Lilas Espaces verts d’ensembles collectifs - Créer des murets de pierre quand c’est possible pour permettre à des graminées communes de se développer (flore) et au lézard de muraille (faune) - Dans les jardins partagés, créer des haies qui vont border les potagers et permettre le développemen t à la fois d’espèces horticoles et indigènes (flore) mais aussi la nidification des passereaux (faune) Jardins partagés Cœurs d’îlots Rosiers ornementaux Orme Laurier noble Vigne Troènes Plantes herbacées Passiflore bleue (plante horticole) et Bryone (plante indigène qui grimpe sur les grillages) Campagnon rouge Ancolie commune Aux pieds des haies Boisement clair Espaces verts d’ensembles Introduire ces espèces rares en Ile-de-France et fortement recherchées. 70 collectifs Lamier maculé Limiter l’introduction des plantes envahissantes en présence de ces espèces (petites pervenches par exemple) Tableau 3 : Trame bleue Supports / espaces existants Famille Espèces présentes Faune Orthoptères Sauterelle Conditions de vie / habitat Espace sur Nanterre Indicateur biologique des milieux Parc des herbacés, proche de la mare. Chenevreux La grande sauterelle verte Des capacités d’adaptation. Jardin des Présente dans les parcs et jardins Découvertes au lieu des lisières de forêts, des massifs de ronces et des buissons. L’abeille à miel Fréquente les mares pour se désaltérer. Jardin des Découvertes Catégorie de milieu Préconisations génériques Mares, étangs, noues -Développer et renforcer les réservoirs de biodiversité existants. -Développer les espèces s’intégrant à l’écosystème en place. -Gestion rustique des espaces verts Préconisations opérationnelles PLU Hors PLU PADD PADD Renforcer l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires autour des noues, mares, et étangs pour ne pas nuire aux orthoptères se déplaçant dans ces zones. Cahier de recommand ation paysagère et de leur gestion Cahier des charges de 71 Interdire toute occupation du sol entrainant la destruction ou l’assèchement des mares et des étangs Amphibiens Triton palmé Se reproduit dans les mares sans Jardin des poissons, des fossés, des Découvertes ornières et des flaques, généralement en forêt. Se nourrit de petits invertébrés. Peut vivre dans le périurbain grâce à ses capacités d’adaptation. Espèce protégée en France. Anoures Les anoures vivent sur terre mais (grenouilles) se reproduisent dans l'eau et les têtards se développent dans l'eau. Toutefois, les têtards ont besoin de végétation pour se nourrir et les grenouilles d'insectes, de vers de terre et aux autres invertébrés. Elles ne savent pas réguler leur température et son dépendantes du climat. Elles ont parfois besoin de rester dans un milieu Parc des Chenevreux Berges de la Seine Jardin des Découvertes Mares, étangs, noues Limiter l’éclairage public proche des mares, étangs, berges et tous points d’eau. Fermer les parcs en zone U1, U2 et N aux moments du jour et/ou nuit où la reproduction et la prédation des espèces le nécessite. La mise en place d’un Limiter les nuisances personnel dévolu à sonores dans les parcs. cette tâche est nécessaire. Mares, étangs, noues Fleuve Nouvelle nomenclature du zonage en fonction des menaces écologiques et des potentialités de développement de la biodiversité et apparition des zones ECE (espaces -La technique du faucardage doit être mise en place afin de créer un environnement propice de refuge pour les anoures la biodiversité : gestion des Règlement espaces PLU, article 1 verts U1, U2 et N Orientations d’aménagem ents par secteur : secteur U1, U2 et N Cahier des charges de la biodiversité : gestion des espaces publics Cahier de recommand ation paysagère et de leur gestion Cahier des charges de 72 Ornithologi e Canards humide (sous une souche d'arbre, sous des feuilles, dans la vase, sous une grosse pierre) pour se réguler en cas de forte chaleur. Elles s’accouplent dans l’eau. Les femelles perçoivent le cri nuptial à quelques kilomètres de distance. Il faut donc être attentif aux nuisances sonores. Les têtards sont herbivores, les grenouilles carnivores. Elles se nourrissent d’insectes et de mollusques, voire, selon les espèces de poissons, de tritons, de salamandres, d’autres grenouilles. Elles sont mangées par les couleuvres aquatiques, hérons, cigognes, loutres, belettes, taupes. Les têtards sont mangés par des dytiques. Le prédateur le plus redoutable reste l’homme. Le canard nidifie dans les Parc André roseaux de la mare ou dans les Malraux huettes herbes. Il se nourrit d'une grande variété de grianes (des plantes marécageuses), de mollusques, d'insectes, de petits poissons… il parvient à s'adapter à la vie dans les parcs urbains tant que l'eau est présente. nécessaire à la continuité écologique) et ENS (espaces naturels sensibles) la biodiversité : gestion des espaces verts -Délimiter une zone tampon dans le PLU servant d’espace intermédiaire entre l’aire urbaine et les berges de seine (zone N) afin de préserver la faune de la pollution de la ville. Mares, étangs noues -L’aménagement en béton est interdit. -L’excavation et le remblai sont interdits sauf si cela apparaît PADD Orientations d’aménagem ents par secteur : définir un secteur zone tampon. PADD -Des surfaces de pleines terres doivent être préservées (pour Cahier des charges de la biodiversité : gestion des espaces publics Règlement Zone U1 Article 13 73 Foulques Elles fréquentent les étangs, les lacs, les baies peu profondes à végétation dense. Elles sont omnivores mais se nourrissent essentiellement de plantes. Parc André Malraux Poules d’eau Elles vivent dans les zones humides, où la végétation est abondante. (étangs, maris, lacs, rivières, parcs urbains). Elles nidifient dans la végétation émergée, sur la terre ferme, dans les buissons ou dans les arbres. Parc André Malraux Héron cendré Les hérons fréquentent toutes les zones humides et les cours d'eau où ils peuvent trouver de la nourriture, du moment quelle est peu profonde. Rousserolles effarvates Hirondelles Martinpêcheur nécessaire (ouvrage hydraulique). les mares et étangs) Parc du Chemin de l’Ile Parc André Malraux Parc du Chemin de l’Ile Parc du Chemin de l’Ile Viennent se nourrir et se nicher dans les berges. "Son existence reposant sur la capture de poissons en nombre suffisant, le martin-pêcheur doit disposer d'une eau pure et poissonneuse. Les rives, pourvues d'arbres et de poteaux utilisés comme des perchoirs sont appréciées. L'eau Parc du Chemin de l’Ile Berges de la Seine Mares, étangs noues Fleuve Le chemin de Règlement promenade le long des Zone N berges doit continuer à article 1 et 9 être traité comme aujourd’hui. Les sols ne peuvent être imperméables. Des surfaces de pleines terres doivent être 74 Insectes Poissons Libellules Papillons Brochet doit rester assez claire pour un bon repérage des proies. Les martins nichent dans un terrier creusé dans la berge d'un cours d'eau, c'est pourquoi le bétonnage des berges peut le rendre plus difficile. il se nourrit de petits poissons "(vairons, épinoches, chabots, truites, vandoises, chevaines, perches, brochets et loches). L'oiseau guette ses proies d'un perchoir n'excédant pas trois mètres ou bien vole au-dessus. La taille réduite des plans d'eau et l'absence de tranquillité ne permettent pas toujours l'installation d'oiseaux des milieux aquatiques. (Parc des Chenevreux). Se reproduisent dans une grande variété d’eau stagnante. Leurs larves sont protégées par les nénuphars. Peuvent rechercher les rives bordées d’arbres ou d’arbustes feuillus. préservées. Parc des Chenevreux Parc du Chemin de l’Ile Jardin des Découvertes Berges de la Seine Mares, étangs, noues Berges de la Seine Les adultes préfèrent les eaux de Parc André Fleuve Fleuve Laisser obligatoirement Règlement : 2m² de friche zone U1, U2, suffisantes (non N, Article 13 tondue) dans les parcelles du tissu à dominante pavillonnaire afin de renforcer l’habitat des insectes et de leur offrir des zones refuge lors des déplacements. Mares, 75 courant lent et les petits les eaux Malraux de courant plus rapide. Petit il se nourrit de zooplancton, plus tard Seine de poissons (gardons, brêmes, perches, truites…). Lors de la reproduction, les œufs sont déposés près des berges dans l’herbe. C’est pourquoi la mauvaise gestion de l’eau et l’absence de prairies inondables mettent à mal les possibilités de reproduction. Parc André Malraux Seine noues, étangs Parc André Malraux Mares, étangs, noues Parc André Malraux Seine Mares… Fleuve Gardon Ablettes Goujons Anguilles Poissons chats Sillures Seine Fleuve Pesse d’eau Ces plantes sont, pour Parc des Perche Sandres Carpes Poissons blancs Truites Flore Plantes Mares… Fleuve Mares, Un entretien rustique 76 aquatiques Faux aloes Potamot certaines, protégées en Ile de France ou déterminant ZNIEFF. Nénuphar blanc Chenevreux Jardin des découvertes étangs, noues Parc du Chemin de l’Ile Parc des Chenevreux Lentille d’eau à 3 lobes Cératophyll e émergé Nénuphar Faux lotus Parc du Chemin de l’Ile (ou limité) est à promouvoir au sein des paysagistes. Le faucardage est aussi à établir dans la mesure où les plantes seraient en trop grand nombre limitant le développement de la biodiversité aquatique. Aménagement en béton à interdire. L’excavation et le remblais doivent être interdits sauf si cela apparaît nécessaire (ouvrage hydraulique). Glycérie aquatique Characées Hélophytes Jardin des Ces algues constituent un Découvertes habitat d’intérêt communautaire mais leur développement est trop faible pour considérer qu’il s’agit d’un habitat. Elles concurrencent les autres La massette à plantes aquatiques. feuilles étroites La massette à Jardin des Découvertes Parc des Chenevreux Mares, étangs, noues 77 feuilles larges Scirpe / Jonc des chaisiers glauque Berle dressée Butome en ombelle La sagittaire Joncs épars Plantes Populage hygrophiles des marais prêle des marais lycope d’Europe pulicaire dysentriqu e eupatoire chanvrine epilobe hirsute menthe aquatique cirse maraîcher Ces plantes sont d’intérêt patrimonial, mais elles ne sont pas spontanées, elles ont été introduites Jardin des Découvertes Parc André Malraux Parc des Chenevreux Parc du Chemin de l’Ile Berges de la Seine 78 roseaux iris aquatiques, jaunes ou bleues plantain d’eau quenouilles Arbres saules Aiment la présence de l’eau. Parc du Chemin de l’Ile Berges de la Seine Mares, étangs, noues Fleuve Favoriser la perméabilité des sols Développer les arbres et arbustes hygrophiles, tels que les aulnes, frênes, peupliers, saules, près des points d’eau de surface, afin de renforcer l’habitat des espèces, en particulier les anoures (dans les arbres ou sous les feuilles au sol). Orientation par secteur (zone N) et PADD Interdire toute occupation du sol ne permettant pas de maintenir une surface perméable et non polluée, sur plus de 10% (règle appliquée aujourd’hui) de la surface de la parcelle dans les parcelles des Règlement article 1 Cahier des charges de la biodiversité : gestion des espaces verts 79 Famille Faune Zooplancto n Espèces à développer Conditions de vie / habitat Les daphnies, crustacé zooplanctoni que de 1 à 5mm. Vivent dans l’eau douce stagnante. Rôle dans le cycle des nitrates et des phosphates dans l’eau. Elles régulent le phytoplancton tant les quantités de nitrate ne sont pas trop excessives. Elles ont un rôle majeur dans l’équilibre écologique de leur milieu. Elles sont les proies des larves de tritons et se nourrissent de plancton. Une eutrophisation trop importante ou les pollutions peuvent les faire disparaitre. Amphibiens Anoures Espace sur Nanterre Parc André Malraux Catégorie de milieu Mares, étangs, noues Jardin des découvertes Elles s’accouplent dans l’eau. Parc des Les femelles perçoivent le cri Chenevreux nuptial à quelques kilomètres de distance. Il faut donc être Jardin des Mares, étangs, noues Préconisations génériques zones à dominante d’habitat pavillonnaire (UD) et zone d’habitat mixte (UB), Afin d’assurer l’infiltration des eaux de pluie et l’alimentation de la nappe souterraine (réserve de biodiversitégammares) Préconisations opérationnelles Interdire l’introduction d’espèces exotiques, afin de ne pas nuire aux espèces locales PLU Hors PLU Cahier des charges de la biodiversité : gestion de la faune Développer le zooplancton dans les mares abritant les espèces qui s’en nourrissent (mare du Jardin des découvertes, l’étang du Parc André Malraux) Développer les anoures Parc des Chenevreux Cahier des charges de la biodiversité : gestion de la faune Zone U2 Cahier des charges de la biodiversité 80 Insectes Libellules découvertes attentif aux nuisances sonores. Les têtards sont herbivores, les grenouilles carnivores. Elles se nourrissent d’insectes et de mollusques, voire, selon les espèces de poissons, de tritons, de salamandres, d’autres grenouilles. Elles sont mangées par les couleuvres aquatiques, hérons, cigognes, loutres, belettes, taupes. Les têtards sont mangés par des dytiques. Le prédateur le plus redoutable reste l’homme. Parc des Se reproduisent dans une Chenevreux grande variété d’eau stagnante. Leurs larves sont protégées par les nénuphars. Jardin des Coléoptère Parmi les diptères, seuls les découvertes s moustiques piquent l’homme. (hydrophile Parc André s, dytiques, Malraux gyrins) Punaises d’eau (amphibies ou aquatiques) : gestion de la faune Zone U2 Mares, étangs, noues Développer les insectes dans les étangs et les mares, tels que les coléoptères, les punaises, les diptères, les éphémères, les trichoptères, les arachnides Cahier des charges de la biodiversité : gestion de la faune Zone U2 81 Diptères (tipules, ptychopté ridés, moustique s, chaoborid és, dixidae, chironomi dae, syrphes) Ephémères Phryganes ou trichoptère s Arachnides Flore Arbres saules Plantes les roseaux hygrophiles Le développement des arbres va Parc des de paire avec celui des Chenevreux grenouilles afin de faciliter leur habitat Mares, étangs, noues Pour lutter contre l'érosion des berges, offrir un refuge aux espèces de poissons et d’oiseaux. Berges de la Seine Fleuve pour maintenir les lieux de nidification des espèces aviaires Parc André Malraux Mares, étangs Développer la saulaie riveraine en bord de Seine afin de stabiliser les berges tout en les laissant perméables et aptes au refuge des espèces (poissons qui pondent dans les berges, terrier du martin pêcheur…) Orientation par secteur (Zone N et U1) et PADD Conseil Général Cahier des charges de la biodiversité : gestion des espaces verts 82 autres plantes pour lutter contre l'érosion des berges: elles permettent de conforter les talus. ces plantes sont un refuge et un habitat pour la faune et la flore. Berges de la Seine Fleuve Supports / espaces à créer Famille Faune Amphibiens et poissons Espèces à développer Conditions de vie / habitat Circulation des batraciens dans différentes eaux Espace sur Nanterre Milieu souterrain Catégorie de milieu Préconisations génériques Ré ouvrir une succession de points d’eau souterrains afin de créer un cours d’eau permettant une continuité aquatique avec les milieux humides existants. Création de mares et de noues en « zone inondable » : pour retenir l’eau lors de grandes crues. Favoriser au maximum la biodiversité en créant de la Préconisations opérationnelles PLU Hors PLU Cahier des charges de Règlement : la biodiversité Article 13 : gestion des Zone UFa espaces publics PADD Règlement : Article 13 se rattachant à la zone inondable Cahier des charges de la biodiversité : gestion des espaces publics Règlement : Article 1 et 9 83 végétation autour de la mare. Les plantes hygrophiles s’y développent rapidement à l’intérieur. Poissons Flore Général Le brochet Présent dans la Seine, il pourra se déplacer dans la nouvelle mare car il se reproduit dans les zones inondables et les prairies inondables. Proche des berges de la seine Fleuve Des zones de non Insérer le parc des constructibilités Chenevreux et le doivent être définies. Jardin des découvertes dans une nouvelle zone réglementaire Favoriser la Encourager la gestion Règlement perméabilité des sols des eaux pluviales à Article 2 la parcelle dans les cœurs d’îlots, pour alimenter des mares (à créer). Acquisition foncière de la commune afin de définir des zones de nonconstructibilité voire de non accessibilité. Si cela ne peut être possible, alors Limitation en fond de Règlement : parcelle de la zone de Article 2 et constructibilité (1,5m 13 de large) et devant accueillir une zone de pleine terre afin de faciliter le phénomène 84 préconisation de l’usage des fond de parcelle située dans la zone de protection des zones humides Les équipements des zones U1, U2 nouvellement définies doivent avoir un minimum d’emprise au sol (max 20m²), des fondations et une hauteur au faîtage minimale. d’infiltration. Ou selon les zones : 10% de la surface de la parcelle. Règlement : Article 12 Les places de stationnement selon le zonage privilégieront un revêtement perméable et non un enrobé ou surface bétonnée, car néfaste au développement de la biodiversité. Lorsque la flore est intégrée à une opération d’aménagement et de construction, elle doit être de type indigène, et à qualité environnementale (épuration, filtration des eaux de pluie…) Mise en place du réseau séparatif pour recueillir séparément 85 les eaux usées et les eaux de pluie sur une même parcelle ou (mutualisation possible selon certaine zone – centre ville). Ceci s’applique pour toutes les nouvelles constructions ou lors de travaux de rénovation du réseau d’assainissement, pour le futur raccordement à la ville, lorsque cette dernière sera passée en réseau séparatif. Techniques alternatives à la gestion des eaux pluviales à préconiser pour toute nouvelle construction ou rénovation pouvant les inclure (ex : toiture végétalisée, mur végétal, puits de récolte des eaux 86 pluviales…) Les ZAC prévoiront l’élaboration d’un cours d'eau, d’une rigole ou petit bassin servant de limite séparative entre les propriétés ou parcelles. Lorsque cela est nécessaire, des passages en matériaux naturels et écologiques sont prévus pour la traversée. Favoriser la perméabilité des sols : tout abris ou des fondations dures ne sont pas nécessaires et ouverts doivent accueillir un sol perméable. 10% minimum de sols perméables sur la parcelle en cohérence avec les 87 usages. Si cela ne peut être effectué, alors la démarche dite de “ compensation ” doit être mise en place via les toitures végétales par exemple. Un pourcentage minimum de la surface totale en espaces verts fondamentaux de pleine terre, doit être établi. Les espaces végétalisés complémentaires ne peuvent en aucun cas être comptabilisés au titre des espaces verts fondamentaux de pleine terre. Diagnostiquer pour chaque zone du PLU la qualité des eaux souterraines (Loi sur l’eau). L’identification des impacts L’utilisation de ces eaux souterraines à des fins industrielles dans les zones UBa (96 bd Général Leclerc, 37 rue Orientations d’aménagem ents par secteur UCb, ULd, UBa, UCa, Uda, UFa et UFc 88 environnementaux pourront ainsi donner l’importance de la pression sur la ressource et donc sur la biodiversité (les gammares). Le périmètre de protection soit rapproché, soit intermédiaire, donnera l’échelle compatible avec la protection souhaité, puisque la ressource doit prendre en compte les usages industriels présents et futurs et un usage particulier qui peut se développer plus que l’on se l’imagine. Marceau, Rue de Goulvent – 32 Bd National, La folie angle rue de la Garenne et Courbevoie), UCa (96 rue Estienne d’Orves), Uda (273 avenue de la République), UFa (15 rue du port, Rue de Sartrouville) et UFc (6 rue des Sablières) devront établir un périmètre de protection immédiate, l’acquisition de parcelles disjointes pourra être une méthode à utiliser pour protéger la ressource. La collectivité engagera une réflexion sur les moyens à mettre en œuvre pour assurer la meilleure 89 protection compte tenu des outils déjà existants (DPU et emplacement réservé). La protection des eaux souterraines devra être une préoccupation en cas d’utilisation au service de l’habitat individuel et donc soumis à déclaration. Dans ces zones les eaux pluviales devront être géré à la parcelle à l’échelle du particulier : infiltration des eaux de toiture à la parcelle ; création de mares, de noues pour réalimente par infiltration la nappe d’eau souterraine et favoriser le passage des amphibiens, des oiseaux et des poissons. La 90 lithologie de la commune permettra de créer des bassins de rétentions d’eau à l’intérieur des espaces communs qui deviendront à terme des liaisons de la trame bleue et un support de vie pour les Orthoptères, Amphibiens, Ornithologie, Insectes, poissons, plantes aquatiques, plantes hygrophiles et les arbres. Dans la zone UCb, proche de la zone ULd (Parc André Malraux), la création de mares au plus proche du point d’eau d’André Malraux. La collecte, le stockage puis la restitution régulée des eaux de toitures, des eaux de voiries, du recueil d’excédent d’eau des espaces 91 verts ainsi que des tranchées d’infiltrations (fossés ouverts aux pentes douces) les conduiront à créer des mares tampon pour établir une continuité écologique entre le Parc André Malraux, les points d’eaux souterrains. Les particuliers devront se charger de collecter les eaux pluviales issues de leur propriété. Le rejet en milieu naturel, s’il peut aider à la jonction de la trame par des installations adaptés sans nuire au bâtiment étant toujours à privilégier. 92