République Démocratique du Congo

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République Démocratique du Congo
RELIEF, POPULATION ET POLITIQUE
La République Démocratique du Congo (RDC) s’étend sur une superficie
de 2.345.000 km2. Avec un relief est varié, ce pays, vaste comme un
continent, se caractérise par une diversité d’habitats naturels, parmi
lesquels les massifs montagneux dans la partie Est du pays, les savanes
au Nord-Est et les savanes boisées au Sud. La partie centrale forme une
immense dépression (cuvette centrale) dominée par la forêt dense
équatoriale. Le fleuve Congo, l'artère vitale du pays (4 670 km de long)
est le deuxième fleuve le plus puissant du monde après l’Amazone, et
deuxième fleuve le plus long derrière le Nil .
La population de la RDC a été estimée en 2006 à 65 millions
d’habitants, soit une densité moyenne de 24 habitants par km2. Cette
densité moyenne cache de grandes disparités dans la répartition
spatiale de la population, puisque dans la seule ville de Kinshasa, elle
est de 577 habitants par km2, ce qui traduit un important processus
d’urbanisation résultant de la dégradation des conditions de vie en
milieu rural. La part de la population vivant en milieu rural demeure tout
de même importante, puisqu’elle représente 70% de la population
totale. L’espérance de vie est assez faible (43 ans), bien que les jeunes
de moins de 20 ans soient largement majoritaires (60%).
De 1990 aux élections de 2006, la RDC a connu une période de
transition politique marquée par une instabilité politique, des pillages, et
des guerres civiles. Il en a résulté de lourdes pertes en vies humaines,
la destruction du tissus économique et une défaillance des instituions
étatiques dans l’exécution de leurs attributions régaliennes.
Aujourd’hui, la RDC donne l’image d’un pays post-conflit et fragile, avec
une population extrêmement pauvre. Le pays est confronté à d’énormes
besoins de reconstruction et de croissance économique. En effet,
malgré les progrès enregistrés au cours des cinq dernières années
grâce aux réformes politiques et économiques, de nombreuses
communautés vivent encore dans des conditions pénibles, avec peu
d’accès aux marchés et aux services publics. Les Nations Unies
estiment à environ 2,3 millions le nombre de personnes déplacées et de
réfugiés sur le territoire de la RDC, et à 323 000 le nombre de Congolais
résidant dans des camps de réfugiés en dehors du pays.
ECONOMIE
L’économie de la RDC reste faible, le pays étant classé parmi les moins
avancés de la planète. Le Produit Intérieur Brut (PIB) par tête d’habitant
(en PPP) a chuté d’environ 174,5 $US américain en 2008 à 156,8 $US
en 2009, avant de connaître une légère hausse en 2011, en passant à
298 $US.
Grâce aux réformes économiques en cours, soutenues par les
institutions de coopération multilatérale, on note une tendance à
l’amélioration des indicateurs économiques. Le taux de croissance du
PIB est redevenu positif, et l’inflation a fortement baissé de 630% en
2000 à 12% en 2006, ce qui entraine une relative stabilité des prix au
niveau du marché intérieur.
La Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP),
adoptée en juin 2006, constitue un outil essentiel pour la relance de
l’économie, la réhabilitation des infrastructures en ruine, la lutte contre
la corruption et la réduction de la dette extérieure qui représente
quelques 187% du PNB.
ENVIRONNEMENT
La RDC compte 145 millions d’hectares (ha) de forêts, soit 47% du
massif forestier du bassin du Congo. Ces forêts présentent un intérêt
stratégique en raison, entre autres, de leur rôle dans l’atténuation du
changement climatique par la séquestration des quantités importantes
de carbone.
Les forêts de la RDC séquestrent actuellement un stock de carbone qui
peut être estimé à 40 Gigatonnes (Gt), soit l’équivalent de 140 Gt
d’émissions potentielles de CO2. Le taux de déforestation sur les 10
dernières années est estimé à 2,6 %, ce qui représente
approximativement 377 000 ha des forêts détruites annuellement ou
transformées à d’autres usages.
Le gouvernement de la RDC a initié des reformes, depuis 2002, visant
l’assainissement du secteur forestier et l’accroissement de sa
contribution au développement socio-économique national. Les
premiers efforts ont porté sur la rénovation de la législation, notamment
celle datant de 1949. Cette législation devenue obsolète et inadaptée au
contexte actuel, a été remplacée par un nouveau code forestier qui
promeut la gestion durable des ressources forestières.
Plusieurs lois sont en cours de promulgation, notamment : la loi cadre
sur l’environnement, la loi sur la conservation de la nature, le code de
l’eau, le code agricole et la loi sur les hydrocarbures. L’Union
Européenne a octroyé des fonds d’environ 4 millions d’Euros pour un
programme de revue institutionnelle de l’Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature (ICCN). Le gouvernement a décidé de relever
le taux de couverture des aires protégées de 12 à 15% de la superficie
du territoire national. Toutefois, la gestion des aires protégées se heurte
toujours à diverses contraintes comme le braconnage exacerbé par la
présence dans les aires protégées de bandes armées, la spoliation des
terres, l’extension du réseau routier, l’exploitation illégale des minerais
et l’exploration pétrolière comme celle de SOCCO, au Virunga.
AGRICULTURE
L’agriculture de la RDC, comme dans beaucoup d’autres régions
d’Afrique sub-saharienne, est marquée par l’arrivée massive, ces
dernières années, des chinois dans le secteur. Ces derniers bénéficient
de contrats pour la production de biocarburants (Jatropha curcas) et
d’autres projets, dont les objectifs sont d’exploiter, cinq ans après la
phase promotionnelle, une superficie de 2,5 millions d’hectares.
Plusieurs études montrent que les potentialités agricoles de la RDC sont
encore très élevées, puisque les terres valorisées à cet effet
représentent à peine 3,3% du territoire. Le gouvernement a mis en
place un programme de développement agricole qui intègre (1) la
valorisation des déchets agricoles (2), la production d’agro-carburants à
base de Jatropha, (3) le ravitaillement des centres urbains en vivres et
matières premières dans le cadre d’autosuffisance alimentaire (près de
75% de la population en RDC souffrent de malnutrition).
ENERGIES
La RDC dispose d’un potentiel hydroélectrique qui la place au 4ème rang
mondial, avec 600 milliards de KWH et une trentaine de centrales
situées principalement au Katanga, à l’est du pays et au Bas-Congo. En
2004, ±5% de la population avaient accès à l’électricité dans quelques
grandes villes du pays. Mais, l’électricité est surtout utilisée dans
rs
Enfants de pêcheu
Hameau
l’industrie et les bureaux, la consommation domestique étant
extrêmement faible du fait du coût de l’énergie et du système de
délestage et coupures intempestives.
RESSOURCES HALIEUTIQUES
La RDC développe la pêche maritime le long du littoral, la pêche
continentale dans les principaux lacs de la vallée du Rufit (situé à l’est
du pays le long de la frontière avec le Burundi, le Rwanda, la Tanzanie
et la Zambie) et les plans d’eau du bassin du fleuve Congo . Les eaux
continentales de la RDC comptent 1089 espèces (selon
www.fishbase.org) réparties en plusieurs familles (Allestidae, Moridae,
Claridae, Ciclhidae et Cyprinidae). L’effectif total des pêcheurs de ces
sites est associé à la pêche pélagique et à la pêche traditionnelle. En
dépit de ce potentiel, en 2007, la RDC importait plus de ressources
halieutiques qu’elle n’en exportait. La valeur des importations était
estimée à 71 034 000 $US, contre 402 000 $US pour les exportations).
Les problèmes qui se posent pour ce secteur comprennent, entre
autres, la pollution, l’insuffisance d’éducation environnementale et la
non application de textes législatif et réglementaires.
Malgré le potentiel touristique de la RDC, notamment les
caractéristiques géophysiques et la diversité culturelle de sa population,
le secteur n’est pas développé à son plein régime. La faible exploitation
des potentialités de ce secteur est due à un environnement caractérisé
par l’insécurité juridique et politique, le manque d’infrastructures
d’accueil, les difficultés d’hébergement, de communication et de
transport, ainsi que l’absence d’une politique de promotion et de
marketing.
AMBITION DU GOUVERNEMENT ACTUEL
Après les élections de 2006, le gouvernement de la RDC s’est engagé à
améliorer le cadre de vie de la population à travers un programme
ambitieux dénommé « les cinq chantiers de la République » lié aux
accords avec les entreprises chinoises.
Les principaux défis pour le développement économique et la
conservation de l’environnement sont les suivants :
1. Améliorer la gouvernance politique, économique et des
ressources naturelles,
2. Concrétiser la décentralisation et l’autonomisation des provinces
pour assurer une administration forte et une autorité de l’État,
3. Redynamiser la fonction publique et l’administration publique,
4. Promouvoir la coopération régionale et la diplomatie de proximité
pour réduire les tensions sociales, mais aussi assurer la sécurité
intérieure et la stabilité dans la région,
5. Assurer un partage équitable et efficace des revenus tirés de
l’exploitation des ressources naturelles au profit de tous,
6. Améliorer les conditions sociales de la population.
Bonobo
Barges sur le fleu
ve Congo
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