NOTE DE CONJONCTURE DU SECTEUR DU TOURISME Année 2015 E mail : [email protected] –Site : www.observatoiredutourisme.ma MAIN FINDINGS L’économie mondiale connaît une reprise modérée de l’ordre de +3,1%, soutenue par la dynamique des pays avancés mais ralentie par l’atonie des pays émergents et en développement. Sur le plan national, l’économie s’est bien portée durant l’année 2015, profitant des bonnes performances du secteur agricole et la baisse des prix du pétrole. Le tourisme mondial poursuit une robuste croissance estimée à +4,4% en 2015, soit 50 millions d’arrivées supplémentaires, à l’exception de l’Afrique qui a connu une régression de -3% conséquente à la baisse des arrivées en Afrique du Nord, qui représente plus du tiers des arrivées dans le continent. L’environnement concurrentiel du Maroc s’est caractérisé par un repli de l’activité touristique dans les pays musulmans, en l’occurrence la Tunisie, l’Egypte et la Turquie, au profit d’autres destinations notamment Chypre, la Croatie et les Iles Canaries. L’examen des statistiques relatives aux arrivées aux postes frontières du Maroc durant l’année 2015 fait ressortir une régression importante des touristes étrangers estimée à 5,3% et une progression des MRE estimée à +3,7%, soit globalement une baisse des arrivées de l’ordre de -1%. Les performances du secteur du tourisme au Maroc durant l’année 2015 ont été caractérisées par un fléchissement de la valeur ajoutée de l’activité d’hébergement et restauration et une rétraction des recettes de voyages. 2 3 ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE ET TOURISTIQUE INTERNATIONAL particulièrement ceux pour lesquels la Chine constitue un client important -4 et participe à la forte baisse des prix des produits de base, notamment ceux liés à l’énergie. 1- Analyse de l’environnement économique international Une reprise de l’économie mondiale modérément soutenue par la dynamique des pays avancés et considérablement ralentie par l’atonie des pays émergents et en développement 1 Cette baisse a eu des incidences sur les exportateurs de produits de base des grandes économies émergentes, comme le Brésil et la Fédération de Russie, qui sont entrés dans une phase de récession. Les avantages qu’ont pu en retirer les importateurs nets de produits de base n’ont pas été suffisants pour compenser les pertes subies par les exportateurs.5 L’économie mondiale a, selon les estimations du FMI, enregistré une croissance de 3,1% en 20152, un chiffre bien inférieur à celui enregistré avant la crise mondiale (5,7%3). 1,7 1,5 0,9 -4 -6 2014 Taux de croissance (en %) * Projections Zone euro 0,0 Pays avancés -2 Etats-Unis 0 2015 1 0,6 0 2016* 3,6 2,82,5 0,6 0,1 -1 -3,7 MENA 2 4,6 4,3 4 Brésil 3,4 3,3 3,4 3,1 3,6 2,5 1,8 2,1 2,4 2,6 1,9 7,3 7,3 7,5 Inde 4 3,43,13,4 6,9 6,3 Chine 3,1 6 Russie 4,2 7,3 8 Pays émergents et pays en développement 5,4 Evolution de la croissance dans le monde (en %) Monde 6,0 5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0 5,7 10 Japon Evolution de la croissance dans le monde de 2007 (à la veille de la crise) à 2015 (en %) -3,8-3,5 Source : FMI, Database by country groups. Source : FMI, Perspectives de l’économie mondiale, p. 6. Le ralentissement persistant de l’économie est induit par l’atonie des pays émergents et en développement. Aux Etats-Unis, le PIB a progressé de 2,5% en 2015, quasiment au même rythme qu’en 2014 (2,4%). L’investissement des entreprises et les exportations ont été affectées par la faiblesse de la demande des pays émergents, la chute des prix du pétrole et la hausse du dollar. La consommation des ménages a ralentit mais reste encore robuste, soutenue par la baisse du taux de chômage à son plus bas niveau depuis sept ans (5,3% en 2015). L’économie chinoise connait un réel fléchissement de son activité, en partie à cause d’un ralentissement de l’investissement et de l’activité manufacturière. Ce manque de dynamisme, conjugué aux craintes des marchés relatives aux résultats futurs de l’économie chinoise, a des répercussions sur d’autres pays 1 Ministère de l’Economie et des Finances – Direction des Etudes et des Prévisions Financières, Note de conjoncture, n°228, février 2016, Rabat. 2 FMI, Perspectives de l’économie mondiale – Mise à jour, 19 janvier 2016, p. 6. 3 FMI, Database by country groups. 4 FMI, Perspectives de l’économie mondiale – Mise à jour, 19 janvier 2016, pp. 1-2. 5 OIT, Emploi et questions sociales dans le monde – Tendances pour 2016, Genève, p. 7. 4 Dans la zone euro, le PIB a progressé de 1,5% en 2015, sa meilleure performance depuis 4 ans, après une hausse de 0,9% en 2014, soutenu par les niveaux relativement bas des cours du pétrole, de l’euro et des taux d’intérêt. Le rythme de croissance s’est accéléré pour la France (1,1% en 2015 après 0,2% en 2014), l’Espagne (3,2% après 1,4%) et l’Italie (0,8% après 0,4%) alors qu’il a ralenti en Allemagne (1,5% après 1,6%) et au Royaume-Uni (2,2% après 2,9%). Une nouvelle augmentation du chômage dans le monde conséquente au manque de dynamisme des pays émergents et en développement 6 Le ralentissement de l’économie a généré une nouvelle augmentation du chômage dans le monde. En 2015, le chômage touchait quelques 197,1 millions de personnes – soit près d’un million de plus que l’année précédente et plus de 27 millions de plus qu’avant la crise. Tableau 1: Taux de croissance dans les principaux marchés émetteurs (en %) Chômage dans le monde (en millions) Croissance Pays 210 2014 2015 2016* France 0,2 1,1 1,3 Espagne 1,4 3,2 2,7 Allemagne 1,6 1,5 1,7 Royaume-Uni 2,9 2,2 2,2 Italie -0,4 0,8 1,3 198 200 199 196 197 199 195 194 196 190 180 170 160 177 170 150 Source : FMI, Perspectives de l’économie mondiale, p. 6. *Prévisions Nombre de chômeurs (en millions) En Chine, le ralentissement de la croissance se poursuit, celle-ci s’établissant à 6,9% pour l’année 2015 - tandis qu’elle s’élevait à 7,3% en 2014 - et ses retombées se propagent au reste du monde. La récession se prolonge en Russie et au Brésil, qui ont connu respectivement des croissances de l’ordre de -3,7% et -3,8% en 2015. En revanche, l’Inde poursuit son expansion estimée à 7,3% pour l’année 2015. Source: ILO, World employment and social outlook, p. 72. Cette augmentation du nombre de chômeurs en 2015 provient essentiellement des pays émergents et en développement. Il semblerait que la situation de l’emploi dans certains de ces pays, notamment ceux d’Amérique latine, et certains pays d’Asie ainsi que dans un certain nombre de pays arabes exportateurs de pétrole, se soit aggravée ces derniers mois. En janvier 2016, les prix du pétrole (Brent) ont reculé à environ 30 dollars, leur plus bas niveau depuis 12 ans, suite à une faiblesse de la demande et surtout à un excédent persistant de l’offre. Dans la plupart des économies avancées, l’année 2015 a été marquée par une croissance de l’emploi supérieure aux prévisions, notamment aux Etats-Unis et dans certains pays d’Europe du Nord. Le taux de chômage a ainsi baissé en Allemagne et au Royaume-Uni (4,6% en 2015 après 5% en 2014 et 5,5% après 6,1% respectivement). En France, le taux de chômage est en légère hausse (10,6% après 10,3%). En revanche, et Dans ce contexte, le FMI prévoit une croissance mondiale pour 2016 de l’ordre de 3,4%. Ce taux englobe des estimations de croissance de l’ordre de 4,3% dans les pays émergents, de 2,6% aux Etats-Unis et de 1,7% dans la zone euro (avec des taux de 1,7% pour l’Allemagne, 2,7% pour l’Espagne, 1,3% pour la France, 2,2% pour le Royaume-Uni et 1,3% pour l’Italie). 6 OIT, Emploi et questions sociales dans le monde – Tendances pour 2016, Genève, p. 7. 5 malgré les récentes avancées, les taux de chômage restent élevés en Europe du Sud : 22,1% après 24,5% en Espagne et 12,1% après 12,7% en Italie. Variation de l'indice des prix à la consommation dans les principaux pays émetteurs (en %) Tableau 2: Taux de chômage dans les principaux marchés émetteurs (en %) 3 1 Chômage Pays 2014 2015 2016* France 10,3 10,6 10,4 Espagne 24,5 22,1 - Allemagne 5 4,6 4,6 RoyaumeUni Italie 6,1 5,5 5,4 12,7 12,1 12 0,1 0,1 0 0,1 -0,6 -1 -3 Variation 15/14 Source : Eurostat, Taux de variation annuel moyen de l'indice des prix à la consommation. Source: OIT, Emploi et questions sociales dans le monde, p. 18. * Prévisions 2- Examen analytique des tendances du tourisme mondial Une inflation stagnante globalement, notamment dans les pays avancés7 Une croissance positive des arrivées des touristes internationaux en 2015 sauf en Afrique du Nord L’inflation globale a plus ou moins stagné en 2015 dans la plupart des pays. Ainsi, l’indice des prix à la consommation a évolué de +0,3% dans les pays avancés (0,1% pour la France, -0,6% pour l’Espagne, 0,1% pour l’Allemagne et l’Italie, alors que l’indice est resté inchangé pour le Royaume-Uni) et de +5,5% dans les pays émergents et en développement. Toutefois, les nouvelles baisses des prix des produits de base et la faiblesse de l’activité manufacturière mondiale devraient peser sur les prix des biens échangés, qui fléchiront à nouveau. Les arrivées de touristes internationaux ont augmenté de +4,4% en 2015 pour atteindre un total de 1,181 milliards d’arrivées, d’après le Baromètre de l’Organisation Mondiale du Tourisme du mois de janvier 2016. Par rapport à 2014, ils sont donc 50 millions de touristes de plus à s’être rendus dans des destinations internationales. Toutefois, bien que la demande ait été forte globalement, les résultats sont contrastés dans les destinations prises individuellement, et ce en raison des fluctuations des taux de change, de la chute des cours du pétrole et d’autres produits de base (en augmentant le revenu disponible dans les pays importateurs et en baissant la demande dans les pays exportateurs), et des préoccupations plus vives concernant la sûreté et la sécurité. L’évolution contrastée de l’inflation dans les pays émergents s’explique par les implications contradictoires de la faiblesse de la demande intérieure et de la baisse des prix des produits de base, d’une part, et des fortes dépréciations monétaires au cours de l’année écoulée, d’autre part. A cet égard, M. Taleb RIFAI, Secrétaire Général de l’OMT, invite instamment les gouvernements à favoriser les politiques soutenant la poursuite de la croissance du tourisme, tout en insistant sur l’importance de conjuguer renforcement de la sûreté et la sécurité – 7 FMI, Perspectives de l’économie mondiale – Mise à jour, 19 janvier 2016, p. 3. 6 pour faire en sorte de réduire à un minimum l’exposition du secteur aux menaces – et fluidité / facilitation des voyages ; car « fluidité des voyages et sécurité des voyages peuvent et devraient aller de pair », assure-t-il. Evolution des arrivées des touristes internationaux par régions (2015 par rapport à 2014) 6% 4% 5% 4% 5% 5% 5% 3% 4% Ainsi, les résultats montrent que la croissance dans les destinations d’économies avancées (+5%) a dépassé celle des destinations d’économies émergentes (+4%), tirée par les résultats solides de l’Europe (+5%). 2% 0% -2% -4% Au niveau des régions, l’Europe, les Amériques et l’AsiePacifique ont toutes enregistré des taux de croissance d’environ +5% en 2015. Les arrivées au Moyen-Orient ont été en hausse de +3%. Quant à l’Afrique, les données limitées suggèrent une baisse estimée à -3%, imputable principalement à la faiblesse des résultats en Afrique du Nord, laquelle représente plus du tiers des arrivées dans le continent. -3% -6% -8% -8% -10% Source : OMT, World tourism barometer, janvier 2016, p. 4. Tandis que la Chine renforce sa place de premier marché émetteur mondial, la Russie et le Brésil sont en repli L’Europe, qui a enregistré la croissance la plus importante en chiffres absolus et relatifs, a profité d’un euro plus faible par rapport au dollar des Etats-Unis et aux autres principales devises. Les arrivées se sont élevées à 609 millions, soit 26 millions de plus qu’en 2014. La France demeure la destination favorite des touristes en 2015 avec 84,5 millions de visiteurs en France métropolitaine, enregistrant une hausse de +0,9% des arrivées par rapport à l’année 2014 (données non encore disponibles pour les départements et collectivités d’outre-mer)8, suivie par l’Espagne (68,2 millions en croissance de +5%), l’Italie (50,8 millions en croissance de +4,7%), l’Allemagne (35 millions en croissance de +5,9%),9 et le Royaume-Uni (35,8 millions en croissance de +4%)10. La Chine, premier marché émetteur mondial, en volume et en croissance, continue d’afficher une croissance à deux chiffres de ses dépenses touristiques. En termes de croissance des voyages à l’étranger, les Etats-Unis d’Amériques et le Royaume-Uni occupent les deuxième et troisième places respectivement, stimulés par la force de leurs monnaies et le rebond de leurs économies. A l’inverse, l’année 2015 a connu une baisse considérable des dépenses de la Fédération de Russie et du Brésil, marchés émetteurs auparavant très dynamiques, par suite des difficultés économiques que rencontrent ces deux pays et de la dépréciation du rouble et du real par rapport à la quasi-totalité des autres devises. 8 Veille info tourisme, Tourisme : Statistiques du tourisme international vers la France en 2015, 8 avril 2016, in http://www.veilleinfotourisme.fr/tourisme-statistiques-dutourisme-international-vers-la-france-en-2015162227.kjsp?RH=VEILLES (consulté le 15/04/16) 9 Organisation Mondiale du Tourisme, Baromètre du tourisme mondial, Volume 14, Mars 2016, Annexe 5. 10 Office for national statistics, Travel and transport, in http://web.ons.gov.uk/ons/taxonomy/index.html?nscl=Trave l+and+Transport#tab-data-tables (consulté le 15/04/16) En termes de recettes touristiques, les Etats-Unis maintiennent la première place en 2015 avec 178,6 milliards de dollars, en légère évolution par rapport à 2014 (177,2 milliards de $). En deuxième place arrive la Chine en gagnant deux places, 7 des recettes de voyages de l’ordre de 8,4% après un rebondissement de 9,7%, une année auparavant. En dépit de ces résultats, la Turquie a été classée cinquième destination mondiale en termes d’arrivées de touristes étrangers par l’Organisation Mondiale du Tourisme. Des perspectives favorables pour 2016 D’après l’OMT, les perspectives s’annoncent plutôt favorables pour l’année 2016, avec une augmentation prévisionnelle de l’ordre de +4% à l’échelle mondiale, et une croissance positive variant de +2% à +5% pour l’Afrique du Nord. Tunisie : les attentats terroristes subis ont détourné les déplacements touristiques 3- Etude de l’environnement concurrentiel du secteur du tourisme marocain Le secteur touristique en Tunisie a été frappé de plein fouet suite aux attaques terroristes contre le musée de Bardo à Tunis en mars 2015 (ayant coûté la vie à 24 personnes, dont 21 touristes, et fait plusieurs dizaines de blessés), et un hôtel dans la station balnéaire de Sousse en juin 2015 (dont le bilan s’élève à 38 morts, britanniques pour la plupart, et à des dizaines de blessés). En effet, les arrivées aux frontières du pays ont régressé de 25,2% entre 2014 et 2015 (5,36 millions arrivées en 2015 après 7,16 millions en 2014), selon les chiffres publiés par l’Office National du Tourisme Tunisien. Par nationalité, les touristes qui ont le plus tourné le dos à la Tunisie sont les anglais (-84,7%), les français (-43,7%), les allemands (-56,7%) et les Russes (72%). Seuls les concurrents européens du Royaume ont affiché de bonnes performances durant l’année 2015, profitant d’une certaine réticence constatée auprès des touristes pour se rendre dans des pays de confession musulmane, sous la pression de menaces terroristes. Turquie : un fléchissement essentiellement dû à l’instabilité politique et à la dégradation des conditions sécuritaires La Turquie a enregistré une décélération de 1,61% du nombre de ses touristes étrangers avec environ 36,24 millions arrivées aux frontières en 2015 contre 36,84 millions en 2014, selon les chiffres provisoires du Ministère de la Culture et du Tourisme turc. La dégradation des conditions sécuritaires avec l'attentat suicide au cœur touristique d'Istanbul (Janvier 2016) et la crise diplomatique avec la Russie sont autant de facteurs qui expliquent ce ralentissement. En conséquence, les nuitées dans les établissements d’hébergement touristiques ont chuté de 44,4% en passant de 29,11 millions à 16,80 millions, respectivement entre 2014 et 2015. De même, les recettes touristiques ont reculé de 35,1% durant la même période. Egypte : le secteur touristique toujours en crise En dépit de cette conjoncture défavorable, la Turquie a pu gagner un surplus de 6,30% de touristes allemands avec 5,58 millions arrivées en 2015 contre 5,25 millions en 2014. Ce marché occupe toujours la tête de classement des arrivées dans le pays avec une part de 15,40%, suivi par la Fédération de Russie (avec 3,65 millions arrivées bien qu’il soit en retrait de 18,53% en comparaison avec l’année précédente) et le RoyaumeUni (5,51 millions arrivées). En outre, La Turquie a subi de lourdes pertes de touristes en provenance de la France (-18,31%) de l’Espagne (-16,86%) et de l’Italie (27,17%). Ces résultats se sont traduits par une baisse Le pays des pharaons continue à enregistrer des performances évoluant en dents de scie sous la pression des menaces terroristes et de la tension politique de 2011. En effet, les arrivées aux frontières de l’Egypte ont atteint 9,3 millions en 2015 après 9,9 millions en 2014 et 9,5 millions en 2013, selon l’Agence Centrale pour la Mobilisation Publique et les Statistiques. L’Europe est toujours dominante avec environ 6,7 millions arrivées, soit 72% du total, bien qu’elle soit en retrait par rapport à l’année précédente (-13%). Cette régression s’explique essentiellement par 8 le repli enregistré au niveau du marché russe qui constitue le premier marché émetteur de l’Egypte avec 2,4 millions arrivées en 2015 après 3,1 millions en 2014, d’une part, et le fléchissement du marché du RoyaumeUni qui a émis 871.725 touristes contre 905.713 touristes, durant la même période (-3,75%). Les marchés français et italien ont aussi été en retrait de 5,62% et de 16,84%, respectivement. Par ailleurs, le marché allemand a enregistré un rebond de 16% avec 1,02 millions de touristes en 2015 après 877.228 touristes en 2014. En conséquence, les nuitées dans les établissements d’hébergement sont en repli de 12,5% (avec 84,1 millions), sachant que la durée moyenne de séjour est de 9,1 jours. Îles Canaries : maintien de la tendance haussière de l’activité touristique Selon les données disponibles au niveau de l’Institut des Etudes Touristiques espagnol, les Îles Canaries ont accueilli environ 8,6 millions de touristes entre Janvier et Septembre 2015, soit une augmentation de 1,16% comparativement à la même période en 2014. Les arrivées de l’archipel proviennent essentiellement du Royaume-Uni et de l’Allemagne. En effet, le premier a émis environ 3,09 millions de touristes (soit 36,6% du total reçu) alors que la deuxième en a émis environ 2 millions (soit 23% du total reçu), selon le Bureau de Statistiques Canarien. En outre, les arrivées aux frontières en provenance de la France ne représentent que 5% du total reçu avec 422.342 touristes alors que celles de l’Italie représentent 4% avec un total de 304.482. Chypre : une croissance exceptionnelle des flux et recettes touristiques Le secteur touristique de l’île méditerranéenne a connu une année de croissance exceptionnelle en drainant 2,65 millions touristes en 2015, soit une augmentation de 8,9% par rapport à 2014. Cette performance est essentiellement due à la croissance des arrivées en provenance du Royaume-Uni, considéré comme premier marché émetteur des touristes vers Chypre (40% du total reçu). En effet, environ 1,04 millions de touristes ont en été reçus en 2015 après 0,87 millions en 2014, soit une croissance de 19,5%, selon le Service des Statistiques de la République. En outre, une contreperformance de taille a été aussi observée au niveau du marché russe qui a régressé de 17,57%, durant la même période. Parmi les principaux marchés émetteurs de touristes vers le Maroc, Chypre a pu améliorer ses parts du marché français (+25%), espagnol (+22%), allemand (+29%) et italien (+13%). En terme absolu, ces marchés ne représentent qu’environ 6% du total reçu par la République. Par ailleurs, les revenus du secteur touristique ont enregistré un rebond de 4,4% avec 2,11 milliards d'euros après 2,02 milliards d'euros récoltés en 2014, soit la meilleure performance depuis environ 14 années. Hormis le marché Britannique qui a stagné, les autres marchés cités ont enregistré une légère augmentation ne dépassant pas un point de base en comparaison avec l’année 2014. En termes de dépenses touristiques, les Îles Canaries ont accumulé 9,54 milliards d’euros entre Janvier et Septembre 2015, après 9,10 milliards d’euros durant la même période un an auparavant. Croatie : une notable appréciation de l’attractivité de la destination Le secteur touristique croate a favorisé la reprise du dynamisme de l’économie du pays, qui a enregistré des taux de croissance négatifs d’affilé durant ces dernières années. En effet, la Croatie a connu une bonne conjoncture touristique en 2015 en attirant 12,7 millions de touristes, marquant ainsi un rebond de 9,5% en comparaison avec 2014. Ceci a permis à la destination d’être classée 24ème mondiale par l’Organisation Mondiale du Tourisme, gagnant ainsi deux places par rapport à l’année précédente. L’Allemagne est le premier marché de la Croatie avec 2,1 millions de touristes (+6,31% par rapport à 2014). De même pour l’Italie qui a émis environ 1,04 millions 9 de touristes avec une cadence de progression de l’ordre de 6,8%, selon les chiffres publiés par le Ministère du Tourisme de la République Croate. Selon la Banque nationale de Croatie (HNB), au cours des 9 premiers mois de 2015, les recettes touristiques se sont élevées à 7.298 millions d'euros, par rapport à la même période l'an dernier (6.779 millions d'euros), représentant une croissance de 7,6 %, soit 518,8 millions d'euros.11 11 Ministère du tourisme croate, De meilleurs résultats en 2015 par rapport à l’an dernier : +6,8% pour les nuitées et +8,3% pour les arrivées, Zagreb, 07/01/16, in http://www.mint.hr/default.aspx?id=29626 (consulté le 25/05/16) 10 EVALUATION DE LA DYNAMIQUE TOURISTIQUE NATIONALE MMDH en 201513). Ces conditions ont permis au Maroc d’atténuer les déséquilibres macroéconomiques : un déficit budgétaire réduit a -4,4% du PIB, un déficit commercial des biens allégé de 18,7%, et un déficit courant de la balance des paiements en baisse à -2,3% du PIB14. 4- Analyse du contexte économique national L’année 2015 était exceptionnellement bonne pour l’économie marocaine. En effet, les indicateurs macroéconomiques (croissance, chômage, investissement, déficit budgétaire…) ont enregistré une amélioration notable. Cette croissance est expliquée par la levée de la subvention des produits pétroliers ainsi que par une excellente campagne agricole notamment grâce aux conditions climatiques favorables de la période. De son côté, selon le HCP, l’inflation a connu une hausse maitrisée, passant de 0,2% en 2014, à 1,5% en 2015. Concernant l’année 2016, le HCP prévoit une hausse de 1,9%. L’indice des prix à la consommation (IPC) annuel moyen de l'année 2015 a progressé de 1,6% et l’indicateur annuel d’inflation sous-jacente de 1,3%. Une croissance économique favorisée par le secteur agricole et pénalisée par l’activité non agricole. Montant record des réserves en devises en 2015 La croissance économique au Maroc a connu une hausse de 4,4%12, portée par la bonne performance du secteur agricole. Cependant, cette croissance a été affectée par une performance timide des activités non agricoles telles que les industries du textile-habillement et de l'agroalimentaire. En effet, le niveau de croissance hors agriculture a atteint 1,7% au lieu de 2% en 2014, et 4,4% en moyenne annuelle entre 2010 et 2013, bien que le pays ait connu une progression remarquable dans les secteurs de l’automobile et l’aéronautique. Grâce à la chute des prix des matières premières sur les marchés internationaux, Le Maroc a clôturé l’année 2015 avec des réserves en devises record, qui auraient atteint 224,6 milliards de Dirhams. Dans le même contexte, les transferts des marocains résidant à l’étranger seraient passés de 60.299 millions de dirhams en 2014, à 62.096 millions de dirhams en 2015, soit une hausse de 2,98%. Evolution des recettes MRE durant l’année 2015 en millions de dirhams Concernant l’année 2016, les perspectives de croissance tablent sur un ralentissement de la croissance au niveau de 1,3% au lieu de 4,4% réalisé en 2015, ainsi qu’une légère hausse de la croissance des activités non agricoles passant de 1,7% enregistré en 2015 à 2,2%. 5 600 5 400 5 434 5 322 5 244 5 238 5 200 5 000 4 923 5 022 5 223 5 175 5 170 5 210 5 094 5 041 4 800 Equilibre macroéconomique et inflation maitrisée déc.-15 nov.-15 oct.-15 sept.-15 août-15 juil.-15 juin-15 mai-15 avr.-15 mars-15 janv.-15 Recettes MRE Source : Office des changes. 13 12 févr.-15 4 600 La tendance macroéconomique de l’année 2015 était généralement très favorable grâce à la chute des cours des hydrocarbures sur les marchés internationaux, ce qui a allégé largement les dépenses publiques au fil des années (passant de 56 MMDH en 2012 à 33 MMDH en 2014, alors que les premières estimations tablent sur 23 Site officiel du Ministère des Affaires Générales et de la Gouvernance- Système de compensation. 14 Site officiel du HCP, « situation de l’économie nationale en 2015 et ses perspectives en 2016 ». D’après le HCP, Les prévisions pour l’année 2015 étaient au niveau de 4,8%. 11 Création d’emploi en voie ascendante partiellement compensée par l’augmentation des arrivées des MRE (+3,7%). En matière d’emploi, d’après le HCP, l’économie marocaine a créé 33.000 postes d’emploi, 29.000 en milieu urbain et 4.000 en milieu rural, contre 21.000 une année auparavant. Evolution des arrivées aux postes frontières (en millions) Le chômage a baissé de 19.000 personnes, 10.000 en milieu urbain et 9.000 en milieu rural, portant le volume global du chômage à 1.148.000 personnes au niveau national, ce qui correspond à une baisse de 1,6% par rapport à l’année dernière. 10,3 10,5 10 9,5 10,2 9,3 APF 9 8,5 2010 Pour ce qui est de l’année 2016, le taux de chômage national, devrait passer à 10,2% en 2016 au lieu de 9,6% en 201515. 2014 2015 Source : Observatoire du Tourisme. Les plus fortes baisses ont été enregistrées par la France et l’Italie (-5%), suivies par la Belgique (-2%), tandis que les plus fortes hausses ont été enregistrées par l’Allemagne (+8%), les Etats-Unis (+7%) et le Royaume Uni (+5%). 5- Regard sur l’évolution du secteur touristique Une année marquée par la baisse des arrivées des touristes étrangers impliquant une régression des nuitées réalisées par les non-résidents… Cette baisse a naturellement eu des répercutions négatives sur les nuitées18 totales réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés (EHTC), lesquelles ont régressé de -6,3% en 2015, soit 18,4 millions de nuitées au lieu des 19,6 millions enregistrées l’an dernier. Une régression qui révèle une baisse à deux chiffres des nuitées réalisées par les nonrésidents (qui représentent à eux seuls 68% de la clientèle des EHTC en 2015), estimée à -13%, partiellement compensée par une hausse à deux chiffres chez les résidents évaluée à +11%. Durant l’année 2015, le volume des arrivées aux postes frontières16 a atteint 10.176.762. Avec ce volume d’arrivées, le Maroc occupe en 2015 le 32ème rang dans le classement mondial des destinations touristiques, établi annuellement par l’OMT, perdant ainsi 3 places par rapport à 2014. La Tunisie, quant à elle, connaît un déclin considérable en termes d’arrivées internationales, en perdant 6 places par rapport à 2014, et ce conséquemment aux actes terroristes qu’a connus le pays.17 Parmi les non-résidents, l’Italie et la France ont marqué les plus fortes baisses (-37% et -21% respectivement), suivis par l’Espagne, la Belgique et la Hollande (-17%, 16% et -14% respectivement), tandis que l’Allemagne enregistre la plus forte hausse avec une augmentation de +13%. En parallèle, les résidents confirment leur place de principal client des EHTC au Maroc, avec une part estimée à 32%, en progression de 5 points par rapport à 2014 (27%). Concernant le Maroc, la régression en termes d’arrivées - estimée à -1,0% par rapport à 2014 - est principalement imputable à la baisse des arrivées des touristes étrangers (-5,3%) ; elle a été néanmoins 15 Site officiel du HCP. Observatoire du Tourisme, Statistiques sur le tourisme au Maroc pour le mois de décembre 2015, p. 5. 17 Organisation Mondiale du Tourisme, Baromètre du tourisme mondial, Volume 14, Mars 2016, Annexe 5. 16 18 12 Idem, p. 7. L’examen par destination 19 fait ressortir une baisse générale dans les nuitées20 sauf pour Oujda – Saïdia et Tétouan qui ont enregistré respectivement une hausse de +18% et +2%. Les nuitées à El Jadida-Mazagan sont restées quasiment inchangées. Les deux pôles touristiques traditionnels Marrakech et Agadir ont connu une baisse de -7%, tandis que les plus fortes baisses ont été enregistrées à Ouarzazate, EssaouiraMogador et Fès (-27%, -14% et -12% respectivement). Ainsi, hormis le segment Maghreb qui a accusé une légère baisse (-4%) et le segment Europe qui a quasiment stagné, les autres segments ont enregistré une évolution importante, notamment pour les segments Amérique du Sud, Moyen & Extrême Orient et Afrique, avec des taux de croissance respectives de l’ordre de 22%, 14% et 12%. Evolution du trafic aérien par faisceau géographique (en %) Variation des nuitées effectuées dans les ETHC par destination (en %) 25 20 25 18 5 5 2 0 -5 2 0 -7 Meknès Tétouan Oujda+ Saïdia Ouarzazate Rabat Tanger Fès -12 El Jadida+Mazagan -4 -3 -3 Essaouira+Mogador -7 Casablanca -6 Agadir-ida-outanane Ensemble -15 Marrakech -10 -4 -10 0 -30 7 3 0 10 -25 14 10 15 -20 12 15 20 -5 22 -4 Source : ONDA -14 -27 6- Analyse du bilan des réalisations par marché émetteur Source : Observatoire du Tourisme. … mais sans impact notable sur le trafic aérien qui poursuit sa croissance L’examen des arrivées aux postes frontières par principaux marchés émetteurs en 2015 révèle une situation hétérogène. Tandis que l’Allemagne et le Royaume-Uni sont en progression, la France, l’Italie et l’Espagne sont en net recul.. Ce recul semble être en relation avec la pression des menaces terroristes qui ont aussi compromis les performances touristiques des destinations concurrentes, notamment l’Egypte, la Tunisie et la Turquie. A l’inverse des établissements touristiques, le trafic aérien21 a connu une croissance de l’ordre de +2%, passant de 17.294.871 passagers en 2014 à 17.609.747 en 2015. Cette augmentation englobe une croissance positive aussi bien au niveau du trafic domestique (+3%) que du trafic international (+2%). 19 France : Des pertes drastiques pour le Maroc à l’image des destinations concurrentes Idem, p. 8. Parmi les principales destinations. 21 ONDA, Communiqué de presse n°1/2016, in http://www.onda.ma/content/download/7551/56766/versio n/1/fichier/CP+trafic+d%C3%A9c+VF+4.pdf (consulté le 04/04/16) 20 Le marché français a été en net retrait en 2015 avec une perte de 13% en termes d’arrivées aux frontières et de 13 21,4% en termes de nuitées dans les établissements d’hébergement touristiques classés. En effet, le Maroc a reçu 1,6 millions de touristes français en 2015 après 1,8 en 2014 et n’a comptabilisé que 3,7 millions de nuitées en 2015 après 4,7 millions durant la même période en 2014. La destination Maroc a donc connu la même conjoncture défavorable que ses concurrents, notamment la Turquie, l’Egypte et la Tunisie. Le contexte géopolitique semble donc avoir une forte influence sur le comportement des touristes français qui ont augmenté les déplacements vers des destinations européennes concurrentes tel que le Chypre et les Îles Canaries. Graphique : Tendance des ventes tourisme par les agences de voyages (hors agences en ligne) par principales destinations en 2015 50% 40% 30% 20% 10% 0% -10% -20% -30% -40% -50% Selon les données du Baromètre SNAV/ Atout France qui rend compte de la tendance de l’activité de distribution de voyages - à l’exception des agences de voyage en ligne, les départs des français en 2015 sont en baisse de 3,6% en passagers et 5,3% en volume d’affaires par rapport à l’an dernier 22 . Par type de destination (France, moyen ou long courrier), cette tendance défavorable se vérifie autant en passagers qu’en volume d’affaires, à l’exception de la France qui croit de 0,9% en nombre de passagers23. 40% 38% 14% 12% 11% 3% 2%4% Espagne Italie Grèce Portugal Maroc -38% -42% Nb Passagers Volume d'affaires Source : Baromètre SNAV/Atout France Selon la même source, l’événement dramatique de septembre 2014 en Algérie (l’exécution du guide français), les attentats en Tunisie, le virus Ebola, ont impacté l’activité de distribution de voyage depuis le début de l’année. Le plus gros manque à gagner devrait être celui lié aux réservations de dernière minute qui n’étaient pas au rendez vous (au vu des capacités disponibles, les ventes de dernière minute n’ont pas pris de l’ampleur) pour compenser le retard et la chute des prises de commandes pendant les événements. Les départs vers les destinations moyen courrier ont affiché un repli de 6,2% en passagers et de 6,1%24 en volume d’affaires. Ces contreperformances s’expliquent essentiellement par le fléchissement des départs vers la Tunisie et le Maroc. En effet, ce dernier a enregistré à lui seul un recul de 38% du nombre des passagers et de 42% du volume d’affaires. Les français ont par contre privilégié les destinations européennes, notamment l’Espagne (+3% en passagers et +11% en volume d’affaires), le Portugal (+40% en passagers et +38% en volume d’affaires) et la Grèce (+14% en passagers et +12% en volume d’affaires). L’Espagne : une dynamique favorable des déplacements touristiques dont la destination Maroc n’a pas pu tirer profit La reprise économique du pays a visiblement incité les espagnoles à voyager à l’étranger. En effet, les déplacements touristiques de ceux-ci ont rebondi d’environ 27% en atteignant 15,06 millions en 2015 après une diminution de 3% une année auparavant. Toutefois, la destination Maroc n’a pas profité de cette dynamique vu que les départs des touristes espagnols vers le Maroc ont régressé de 8,3% en passant de 683.761 à 626.896, respectivement entre 2014 et 2015. En conséquence, les nuitées de ces touristes au niveau des EHTC ont reculé de 16,8% en passant de 757.782 à 630.780, respectivement entre 2014 et 2015. 22 Toutefois, il est à préciser que selon l’enquête SDT 2015 réalisée par le Ministère du Tourisme marocain, la part des TES français ayant voyagé au Maroc à titre individuel (sans passer par une agence de voyage traditionnelle) est de 66%. 23 SNAV, Le baromètre SNAV / Atout France : La tendance des ventes tourisme par les agences de voyages de décembre 2015 et de l’activité cumulée depuis janvier 2015, p. 27. 24 Ibidem. 14 Le Royaume-Uni : des performances positives en dépit de la conjoncture défavorable L’Italie : la destination Maroc conserve son attractivité en dépit des contreperformances constatées Le secteur du tourisme marocain a gagné 27.925 touristes supplémentaires en provenance du RoyaumeUni entre 2014 et 2015, soit une hausse de 5,9%. Cette performance est toutefois moins importante que celle enregistrée un an plutôt avec un taux de progression de 18%. Cinquième marché émetteur du Royaume, l’Italie a enregistré un retrait de 10,3% des arrivées aux frontières (227.961 en 2015 après 254.209 en 2014) et de 37% des nuitées dans les EHTC. Cela dit, le Maroc arrive en tête de liste des destinations non européennes prisées par les italiens (6%), à en croire l’Institut National des statistiques Italien. En outre, la principale destination privilégiée par les touristes italiens pour des vacances de longue durée est l’Espagne (15%) alors que la France constitue la première destination appréciée pour les vacances de courte durée (22,6%). Bien qu’il soit positif, surtout dans une telle conjoncture, ce résultat reste améliorable au regard de l’évolution du taux de départ des anglais en vacances à l’étranger. En effet, ils ont été 65.310 milliers d’anglais à voyager à l’étranger en 2015, soit en hausse de 9% par rapport à l’année 2014, d’après l’Enquête Internationale des Passagers publiée par l’Office National des Statistiques du Royaume-Uni. Cette hausse a essentiellement profité à l’Amérique du Nord (+6%) et à l’Europe (+9%). BRIC : des résultats compromis par le recul du marché russe Les arrivées aux frontières en provenance des BRIC s’inscrivent dans un trend baissier avec une franche régression de l’ordre de 6,8% en 2015. Celle-ci s’avère toutefois moins importante que la contraction observée en 2014 (-15%), essentiellement causée par la baisse des arrivées en provenance de la Russie (-27%) et du Brésil (-14%). Par ailleurs, les arrivées comptabilisées au Maroc ont généré 1,7 millions de nuitées au niveau des EHTC, soit presque le même niveau enregistré un an plutôt (+0,4%). L’Allemagne : Marché important à performances notables La contre-performance de l’année 2015 s’explique, quant à elle, exclusivement par le recul du marché russe. En effet, les arrivées aux postes frontières de ce dernier ont été en retrait de 32% avec seulement 23.353 touristes reçus. Ce retrait a été aussi observé chez certains concurrents du Royaume, notamment la Turquie, la Tunisie et Chypre. Les déplacements touristiques des allemands ont favorablement évolué en passant de 66 à 69 millions, respectivement entre 2014 et 2015. Environ 71% de ces déplacements sont orientés vers l’étranger avec une proportion de 37% vers les pays de la Méditerranée. La destination Maroc a pu tirer un avantage de ce marché qui a enregistré la plus importante cadence de progression, avec des arrivées aux frontières qui ont rebondi de 12,2% pour atteindre 286.328 en 2015. En conséquence, les nuitées des allemands dans les EHTC ont augmenté de 13%, en passant de 1,2 à 1,3 millions, respectivement en 2014 et 2015. A contrario, le Brésil, la Chine et l’Inde ont respectivement enregistré une progression de 16%, 11,8% et 12%, durant la même période. Marché interne : un marché qui devance l’ensemble des marchés émetteurs Le marché de touristes internes continue de connaître un développement important pour la 6ème année consécutive et à être un véritable fer de lance du secteur touristique marocain. En effet, les nuitées des résidents au niveau des Etablissements Hôteliers 15 Touristiques Classés ont représenté 32% du total, bien plus que celles du marché français (20%) et des quatre autres principaux marchés émetteurs qui se partagent conjointement une part de 22%. Baisse des recettes voyages durant l’année 2015 En 2015, les recettes générées par l’activité touristique des non-résidents au Maroc se sont élevées à 58,6 milliards de dirhams (6 milliards de dollars) contre 59,3 milliards de dirhams en 2014, soit une baisse de -1,4%.25 Pour l’année 2015, les nuitées des touristes internes aux EHTC ont atteint 5,9 millions, après 5,3 millions un an plutôt, soit une progression de 11%. Le secteur du tourisme demeure l’un des plus grands contributeurs à la balance des paiements 7- Contribution du tourisme aux performances de l’économie nationale Le chiffre d’affaire du secteur du tourisme réalisé au titre de l’année 2015 a atteint 109,3 milliards dirhams, en légère augmentation par rapport à 2014 (107,6 milliards dirhams). Cette amélioration est notamment attribuable à l’augmentation des recettes générées par les touristes résidents, passées de 32,7 milliards dirhams à 35,3 milliards dirhams. Les performances du secteur du tourisme durant l’année 2015 ont été caractérisées par un fléchissement de la valeur ajoutée de l’activité d’hébergement et restauration et une rétraction des recettes de voyages. Evolution des recettes touristiques (en milliards de dhs) Une régression de la Valeur ajoutée de l’activité Hébergement/Restauration en 2015 120 Au titre de l’année 2015, la valeur ajoutée de l’hébergement et de la restauration a fléchi de 1%, enregistrant 17,1 milliards de dhs au lieu de 17,4 milliards de dhs l’année précédente. 107,6 109,3 100 80 60 74,9 74 40 20 Valeur ajoutée de l’activité Hébergement/Restauration (en millions de Dirhams) 32,7 0 Hébergement et restauration Secteur 2014 Trimestres 2014/2015 1er trimestre 2014 1er trimestre 2015 4356 4310 3ème trimestre 2014 3ème trimestre 2015 4335 4360 35,3 Revenus des touristes non résidents Revenus des touristes résidents 2015 Sources : Office des changes & Ministère du Tourisme. Glisse ment annuel en % -1% 2ème trimest re 2014 4368 2ème trimestre 2015 Glisse ment annuel en % +0,6% 4ème trimest re 2014 4302 4ème trimestre 2015 4219 4227 Baisse des IDE touristiques en 2015 Concernant les IDE, le Maroc a drainé 39 milliards de dhs durant l’année 2015 (selon les premières estimations de l’Office des Changes 26 ), l’une des Glisse ment annuel en % -3,4% Glisse ment annuel en % -1,8% 25 Observatoire du Tourisme, Statistiques sur le tourisme au Maroc pour le mois de décembre 2015, p. 4. 26 L’usine nouvelle, Maroc : En 2015, les investissements directs étrangers à leurs meilleurs niveaux depuis une décennie, 18 janvier 2016, in http://www.usinenouvelle.com/article/maroc-en-2015-lesinvestissements-directs-etrangers-a-leurs-meilleurs-niveauxdepuis-une-decennie.N374360 (consulté le 25/04/16) Source : HCP 16 meilleures performances durant la dernière décennie, portée notamment par les secteurs des télécommunications et de l’agriculture27. Une faible performance en matière de création d’emplois En 2015, 2000 emplois dans le secteur du tourisme ont été créés. Cette modeste performance porte le nombre d’employés dans le secteur à 507.000, ce qui correspond à 5% des emplois au Maroc. 27 Office des changes, Recettes des investissements directs étrangers au Maroc –2013, 2014 et janvier – septembre 2015. 17