Hausse des importations : le casse-tête du gouvernement

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Hausse des importations : le casse-tête du
gouvernement
La hausse vertigineuse des importations en Algérie pose toujours problème. Le
gouvernement, qui tente d’endiguer ce phénomène, vient d’instituer trois groupes de travail
pour plancher sur la question.
C’est ce qu’a expliqué le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge des assemblées annuelles du FMI et de
la Banque mondiale (MB) tenues à Washington, lundi dernier. Le premier groupe de travail a trait à la régulation
des importations et les modalités d'aborder cette régulation avec une série de mesures d'ordre réglementaire et
d'ordre de politique économique et commerciale.
Le second groupe de travail traite du Crédit documentaire (Crédoc) et la manière de pouvoir assurer une plus
grande facilitation et un meilleur encadrement du Crédoc. S’agissant du troisième groupe, il concerne les
transferts illicites de devises.
L'essentiel des mesures proposées par ces trois groupes de travail, a-t-il révélé, “sont d'ordre réglementaire ou
d'ordre de gestion et ne nécessitent donc pas une loi, mais plutôt des instructions ou des règlements de
l’autorité monétaire”. Les conclusions et les mesures préconisées par ces trois groupes ont fait l'objet d'un
débat au niveau du CIM qui “va tenir prochainement une autre réunion, afin d'arbitrer définitivement à
l'initiative du Premier ministre”, a relevé Djoudi. Évoquant les mesures soumises au CIM, il indiquera qu’il est
question “de mesures traditionnelles pour une bonne régulation du commerce extérieur et qu'un certain
nombre de pays appliquent”.
Selon lui, “ce dispositif n'est pas une volonté de quelque protectionnisme que ce soit, mais il s'agit simplement
de la bonne conduite du commerce extérieur de l’Algérie”. Dans ce cadre, il indiquera qu’“il n'est pas prévu
d'autorisation administrative d'importation du fait que l’Algérie évolue dans une liberté de commerce extérieur,
dans une convertibilité courante du dinar, tandis que les importations sont régulées par la machine économique
et par des outils de politique économique”.
Intervenant à propos du commerce extérieur, Djoudi explique qu’“en parallèle d'une hausse des importations
des produits alimentaires soutenus par l'État (blé, légumes secs...) fortement tributaires de l’évolution des cours
internationaux et du niveau de consommation de ces produits, ainsi que d'une augmentation des importations
de véhicules, il y a également une hausse des importations des biens intermédiaires, entrant dans le processus
de production, ainsi que des biens d’équipements”.
Questionné en outre à propos des sanctions prévues envers les concessionnaires automobiles qui ne se
soumettraient pas à l'obligation d’installer une activité industrielle dans un délai de trois ans, il indiquera que
“les concessionnaires qui ne respecteront pas cette obligation auront à connaître un certain nombre de
sanctions qui seront définies par un texte élaboré par tous les services qui auront matière à pouvoir contrôler et
sanctionner”.
Aux yeux de Djoudi, “les concessionnaires se trouvent dans un contexte d'investissement favorable dans le
secteur des véhicules et activités industrielles connexes, qui va se traduire par des entrées en production, à
partir de 2014, de Renault Algérie Production (RAP), le complexe moteurs tracteurs de Constantine et d'autres
investissements qui participent au développement de la sous-traitance, à la mise à niveau de l’économie et à
répondre à la demande locale”.
Sollicité pour commenter le rapport du FMI sur les perspectives économiques de l’Algérie, publié mardi dernier,
Djoudi a estimé que selon les responsables du fonds, “l’Algérie aborde le contexte de crise économique
internationale avec un certain nombre d'atouts à travers son épargne interne et externe, et dans la conduite de
sa politique économique”.
Selon lui, “les grandes inquiétudes du FMI et de la BM sont exprimées davantage à l’égard des pays en proie à
des difficultés économiques et sociales extrêmement fortes au point de compromettre la stabilité économique
et la mobilité des capitaux”.
Les responsables du FMI et de la BM, estiment, selon les propos de Djoudi, que “l’Algérie a su constituer une
épargne budgétaire relativement conséquente qui lui permet d'avoir une visibilité sur le moyen terme, mais tout
en considérant qu'il y a une nécessité d'accentuer le processus de la diversification économique”.
NM
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