TP 1 de génétique appliquée : Recombinaison mitotique La recombinaison mitotique ne concerne que les cellules somatiques. Elle est proche de la recombinaison méiotique. Ce phénomène permet la création d’individus mosaïques. Elle a lieu pendant la mitose, où des segments de chromosomes homologues peuvent accidentellement s’appareiller dans des cellules somatiques. Ceci est spécifique des diploïdes. Chez un hétérozygote pour un gène donné, on va alors retrouver des cellules homozygotes pour ce gène. Ce phénomène extrêmement rare, qui est à notamment à l’origine de cancers, peut être induit. Exemple chez la drosophile : Cellule somatique hétérozygote : Y+ Y = mutant corps jaune ; Y+ = sauvage. Y Cette cellule va se multiplier. On a préalablement une phase de réplication. Puis on a ensuite mitose et séparation des chromatides sœurs. On retrouve ensuite 2 cellule filles génotypiquement identiques à la cellule mère. Dans le cas de recombinaison mitotiques pendant la métaphase, on va avoir échange de chromatides : on se retrouve avec deux paires identiques de chromatides sœurs (avec une chromatide sauvage, et l’autre mutée). A la mitose, les chromatides se séparent et on va avoir apparition de cellules homozygotes. Y Y Y CO Y+ Y+ Y Y+ Y+ MITOSE Y Y Y+ Y+ Chez les cellules filles, la plus grande partie est hétérozygote. On trouve quelques cellules homozygotes issues de la recombinaison mitotique. On va alors observer des colonies de clones sur un individu, ayant toute le même génotype, mais différent de celui de l’individu. Ces Phénomènes sont rares mais on peut les induire, notamment par des rayons X ; Ceci nécessite un appareillage spécial. Le risque de mortalité est grand. Pour pallier à ce problème de mortalité, il existe un système différent : le système FRT-FLP FRT : Flippase regulation target : cible où la flippase va intervenir : lieu de recombinaison ; FLP : gène qui code pour la flippase. Contrôle des recombinaisons mitotiques : en termes quantitatif, dépend de la localisation de FPL. Expression de la FPL : on peut contrôler son expression en la plaçant derrière un promoteur inductible par un choc thermique. On peut aussi le placer derrière un promoteur d’orientation : elle ne sera exprimée que dans un tissu spécifique (par exemple le promoteur eyeless permet une expression exclusive dans les yeux.) Grâce à cette expérience, on va obtenir des populations de clones cellulaires issus de recombinaison mitotique. Différence entre les cellules normales et les clones mitotiques : soit elles ont un phénotype particulier, soit on s’arrange pour pouvoir les marquer. Premier croisement : 4410 x 5618 On utilise le système GAL4 et le gène lacZ précédé par un promoteur de type AUS (induit par GAL4). Gal 4 est sur le chromosome qui contient les séquences FPS, et ne se verra transcrit que s’il y a recombinaison mitotique au niveau de ces séquences. S’il est transcrit, Gal4 ira activer la transcription de lacZ grâce au promoteur AUS, situé sur un autre chromosome. Flippase Eyeless Facteur de terminaison P(actine) Gal4 FRT FRT Chromosome 2 LacZ AUS Sur le chromosome 2, le promoteur de l’actine est un promoteur constitutif. La transcription a lieu continuellement. La transcription est cependant stoppée très rapidement au niveau du terminateur situé entre les deux séquences FRT. Dans les yeux, la flippase va s’exprimer, grâce au promoteur eyeless, et va agir au niveau des séquences FRT, situées sur le chromosome 2, en effectuant des crossing-over. La partie du génome situé entre les 2 FRT est alors remplacé par un fragment sans séquence terminatrice (fragment correspondant de l’autre chromosome 2). La transcription n’est alors pas stoppée et on va alors avoir transcription du gène Gal4. GalA va alors activer sur le chromosome le portant, la transcription du gène lacZ : on va alors avoir production de la βgalactosidase. On aura production de Bgal exclusivement dans les cellules où il y aura eu recombinaison mitotique, donc dans les cellules des yeux. Dans les autres cellules, la Bgal ne sera pas synthétisée. Souche 4410 : Chromosome X : (w, P {ey-Gal4}) Chromosome 2 : (P {UAS-lacZ) / Cyo (balanceur)) Souche 5618 : Chromosome X : (w, P {ey-FLP3}) Chromosome 2 : + CROISEMENT 1a: Femelle 4410 : (w // w ; gal4, UAS-lacZ // CyO) F1 : x Mâle 5618 (w, ey-FLP / Y ; + // +) mâles : (w/Y ; gal4, UAS-LacZ // +) et Femelles : (w/w, ey-FLP ; gal4, UAS-LacZ / +)* (w / Y ; + // CyO) et (w/w, ey-FLP ; CyO/+) 5618 4410 CROISEMENT 1b : Mâle 4410 : (w // Y ; gal4, UAS-lacZ // CyO) F1 : x femelle 5618 (w, ey-FLP // w, ey-FLP ; + // +) (w, ey-FLP / Y ; gal 4, UAS-LacZ // +)* Femelles : (w // w, ey-FLP ; Gal4, UAS-lacZ // +)* et (w // w, ey-FLP ; + // CyO) mâles : (w, ey-FLP / Y, + // CyO) et Seule * nous intéresse : on a le gène FLP, précédé par eyeless, qui permettra des recombinaisons mitotique seulement dans l’œil. On a le gène gal4 qui va pouvoir être transcrit grâce aux recombinaisons mitotiques, qui vont supprimer les terminateurs de transcription. Gal4 pourra induire la transcription du promoteur UAS, ce qui permettra la transcription de LacZ et donc de repérer l’emplacement des clones cellulaires concernée par la recombinaison mitotique, en ajoutant du Xgal. On observe les larves issues de ces croisements. On va révélée la présence de recombinaisons mitotiques en révélant la présence de βgalactosidase, en « colorant » au Xgal. Voici le protocole à suivre : - - On prélève 4 ou 5 larves mobiles puis on les place dans du PBS (un tampon). On les coupe au niveau du deuxième tiers avec une lame de rasoir. On pince l’extrémité coupée, puis on va effectuer un mouvement de retournement de la larve (on fait passer l’extérieur à l’intérieur) en appuyant avec une aiguille depuis la tête vers l’extrémité coupée. La larve est retournée sur l’aiguille. On la remet dans le PBS. Une fois les larves retournées, on évacue le PBS, puis on met du fixateur (glutaraldéhyde) pour figer les structures. On rince ensuite 2 fois au PBS, pour évacuer le fixateur On réalise ensuite une pré-coloration, qui consiste à imbiber les larves avec la solution de colorant On colore ensuite avec une solution contenant un tampon et du Xgal. Le Xgal est métabolisé par la βgalactosidase ce qui donne un composé bleu. On constate une coloration au niveau des disques imaginaux des yeux. Seulement les yeux sont colorés car on a orienté les recombinaisons dans l’œil grâce au promoteur eyeless : FLP est activée, la recombinaison entre les deux FRT a lieu, ce qui permet la transcription de Gal4. Gal4 va induire la transcription de LacZ. Remarque : on utilise un balanceur pour inhiber les recombinaisons (méiotiques) au niveau du chromosome portant la mutation, pour éviter de retrouver des individus homozygotes : on est sûr de conserver des individus hétérozygotes. A revoir Deuxième croisement : 5618 x 2296 Souche 5618 : Chromosome X : w, P (ey-FLP) Chromosome 2 : P(FRT en 80B) Souche 2296 : Chromosome X : w Chromosome 2 : P(white) 70C (= mini white w+), P{FRT}80B / Tm6 (Balanceur) Mâle 5618 (w, ey-FLP / Y ; FRT80 / FRT80) [œil blanc] x F1 : et Mâles : (w / Y ; FRT80 / TM) [œil blanc] Femelle : (w / eyFLP ; FRT80 / TM) [œil blanc] FRT w+ Chr 2 FRT Chr 2 et femelle 2296 (w / w ; w+, FRT80 / Tm6) [œil rouge] (w / Y ; FRT80 / FRT80, w+) [œil rouge] (w / w, eyFLT ; w+, FRT80 / FRT80) [œil rouge]* Après recombinaison voici le génotype de la cellule de l’œil. Chaque chromosome s’est répliqué, on a alors 2 chromatides appareillées avec w+ et é autres sans w+. La cellules exprime la flippase. Pendant la mitose, les centromères se retrouvent sur la plaque équatoriale et chaque chromatides ira dans l’une ou l’autre des cellules. On aura donc formation de cellules filles hétérozygotes comme la cellule mère. Dans le cas de CO mitotique, on va avoir un échange au niveau des séquences FRT, entre les chromatides sœurs. Ceci conduit alors à des chromatides sœurs différentes. FRT w+ FRT w+ Lors de l’anaphase, on aura alors 1 chance sur 2 d’avoir formation de 2 cellules filles différentes et homozygotes : une sera w+ et l’autre ne portera pas l’allèle w+. On a alors, dans le cas de CO mitotiques, formation d’une cellule rouge (qui ne redonnera que des rouges par la suite) et d’une cellule blanche (qui en redonnera que des blanches par la suite) après la mitose. On s’attend à trouver la moitié de cellules rouge et la moitié de cellules blanches. La séparation des chromatides à l’anaphase peut redonner des hétérozygotes mais lors de la mitose suivante on pourra encore avoir un CO : les hétérozygotes sont ainsi contre sélectionner car quand une cellule homozygote est formée, il pourra y avoir des CO mais ceci ne changera pas le phénotype couleur. Observation des mouches : Quand on observe les yeux des drosophiles femelles, on constate alors que l’œil est principalement rouge, mais que certaines zones (notamment sur les bords) sont blanches. Le résultat n’est pas celui attendu, les clones blancs semblent contre sélectionnés. Croisement 3 : 5621 x 1988 On veut ici contre-sélectionner les clones rouges issus de la recombinaison mitotique. On associe à l’allèle w+, un allèle létal à l’état homozygote. Lors d’un CO mitotique, on aura alors formation d’homozygote sans w+ et d’homozygote w+/w+. w+ étant associé de très près au gène létal, il n’y aura pas de clone rouge visible, les cellules mourant. Le gène létal est le gène rps. F1 Les seuls qui nous intéressent sont marqués d’un point rouge. Il présente le promoteur eyeless qui permet l’expression dans les yeux, le gène white à l’état homozygote qui va donc s’exprimer, frt80 à l’état homozygote qui permet la recombinaison par la flippase. Il contient aussi le gène rps, associé à w+ (miniwhite). Les clones cellulaires issus de la recombinaison mitotique ayant l’allèle rps homozygote et donc de phénotype [rouge] (car homozygote W) moment. On ne les observera donc pas, au profit des clones mitotiques [blancs]. Cellule somatique des disques imaginaux qui donneront les yeux Recombinaisons mitotiques possibles grâce aux 2 séquences frt et à la flp qui s’exprime Meurt car homozygote rps [rouge] [blanc] On retrouve les génotypes parentaux On contre-sélectionne les individus obtenus après recombinaison mitotique, homozygotes pour rps et présentant un phénotype rouge