Macroéconomie Chapitre II: Le marché du travail Pour l’économiste, le travail est généralement considéré comme un facteur de production qui est offert et demandé. Il est généralement demandé par les entreprises pour produire. Ce facteur de production, le travail, contribue à la production. Il représente aussi un besoin pour la population active puisqu’elle est offreuse de travail. Dans la population active, il y a des agents économiques qui sont aptes à travailler, exercer une activité, c’est pour cela qu’on les qualifie d’offreur de travail. Lorsque l’entreprise demande du travail, elle est offre de l’emploi. Etudier la demande de travail revient à étudier l’offre de l’emploi. Lorsque nous offrons le travail, on demande un emploi. A la marge, le raisonnement est identique. Il existe tout de même un marché du travail, mais un marché qui ressemble à un marché de bien quelconque. Raisonner sur le marché des mandarines revient à raisonner sur le marché du travail, car ce sont tous les deux des biens rares (biens économiques). Peut-on considérer le fonctionnement du marché du travail et d’un bien économique identique ? NON En cas de déséquilibre sur le marché de la mandarine : On ne mange pas de mandarine. En cas de déséquilibre sur le marché du travail : On ne mange pas du tout. Ce déséquilibre prend l’allure de chômage, et cela à une conséquence plus lourde en termes économico-sociale sur un marché de bien quelconque. Un chômeur est une personne comptabilisé dans la population active. Il est apte à travailler, offre du travail, mais ne trouve pas d’emploi. C’est le reflet direct du déséquilibre sur le marché de l’emploi. Le chômage ne correspond pas forcément à une absence d’emploi mais peut correspondre à une absence de coordinations entre emploi demandé et emploi offert. Le chômage n’est pas uniquement causé par une insuffisance de l’emploi. Insuffisance de l’emploi qui aurait pour origine l’insuffisance de la demande de consommation. Les économistes se sont vite intéressé au marché du travail, en étudiant son fonctionnement, à savoir le comportement de demande et d’offre de l’emploi. Nous mettrons en évidence, les variables déterminantes de la demande et de l’offre de travail. Il existe une différence importante en l’analyse keynésienne du marché du travail et l’analyse néo-classique monétariste. Le principe de la demande effective permet à lui seul d’expliquer le dysfonctionnement du marché du travail dans l’approche keynésienne. L’origine du chômage se trouve à travers ce principe de demande effective, chère à l’analyse keynésienne. Le modèle néo-classique monétariste présente des causes du chômage différentes, qui s’opposent à se principe de la demande effective et qui oblige à distinguer le chômage keynésien du chômage néo-classique. Puisque les causes du chômage sont différentes, les politiques ou recommandations des hommes politiques seront naturellement différents. Deux chômages se distinguent : le chômage keynésien et le chômage néoclassique. Cours n°6 09/03/2012 Section I : Le fonctionnement du marché du travail Les économistes opèrent une distinction entre plusieurs types de chômages, ce qui revient à dire qu’il y a sur le marché du travail plusieurs formes de déséquilibre, pour être plus précis, plusieurs causes du déséquilibre, et donc plusieurs politiques de lutte contre le chômage. Le XXème siècle et depuis 1936, nous distinguons l’analyse keynésienne du marché du travail de l’analyse néoclassique du marché du travail. Les monétaristes, conduits par M. FRIEDMAN, sont rattachés à l’école néoclassique. I. Le modèle Keynésien du marché du travail Comme tout modèle, il est basé sur un certain nombre d’hypothèse. Après avoir étudié les hypothèses de base de ce modèle, nous analysera la notion de demande et d’offre de travail. A) Les hypothèses du modèle On ne peut parler du schéma Keynésien sans parler de l’œuvre de l’économiste anglais datant de 1936. La théorie a voulu montrer que les phénomènes traditionnellement considéré comme appartenant à l’économie dite réelle sont dépendants des variables monétaires. Ainsi, on s’aperçoit qu’il y a une profonde contestation du principe de la dichotomie, cher à J. B. SAY, selon laquelle il y a une séparation entre la sphère réelle et la sphère monétaire. KEYNES l’a remet en cause car pour lui, ces sphères sont liées, dépendantes. La sphère réelle représente l’emploi. La sphère monétaire représente la monnaie. Ainsi, un choc dans l’un serait ressenti dans l’autre (Crise financière transformée en crise de l’emploi ↔ Chômage du à l’insuffisance de la demande globale entrainant une baisse des taux d’intérêts). J. M. KEYNES prend le contre-pied du modèle classique, en particulier le classicisme français représenté par SAY. 1ère hypothèse : Analyse de courte période car « à long termes, nous sommes tous morts ». Cette analyse est parfaitement cambridgienne. Les capacités de production d’une entreprise sont fixées, le facteur travail est variable. K = constante y = f (K,L) = f(L) 2ème hypothèse : L’environnement incertain dans lequel l’incertitude des agents économiques évolue. « L’individu est plongé dans le noir, il ne voit ni devant, ni loin. » Plus l’agent économique est manque d’information, plus la marge d’erreur est grande. Qu’est-ce que la demande effective ? C’est une demande anticipée par les entrepreneurs à partir de laquelle il fixe leur niveau de production. 3ème hypothèse : La rigidité des prix (B&S ou Travail). Le salaire nominal et monétaire est supposé rigide à la hausse mais surtout à la baisse. 𝐖 𝐰 = 𝐏 Comment étudier le fonctionnement d’un marché en supposant que les prix sont rigides ? Comment expliquer l’ajustement par les prix ? Sur le marché du travail, l’ajustement par les prix n’existe pas car on parle d’ajustement par la quantité. L’exemple des 35h en est l’illustration parfaite. 4ème hypothèse : Elle est la conséquence des 3 autres hypothèses. Le fait d’être à court terme, dans le noir, et qu’il n’y a pas d’ajustement par les prix montrent que le marché du travail ne s’équilibre pas automatiquement. Le principe de la concurrence pur et parfaite est jugée irréaliste. B) La demande de travail Le travail est un facteur de production. La détermination de la demande de travail est assez similaire à celle des économistes néo-classique, à quelques exceptions près. Demander le travail revient à déterminer la fonction de demande d’un facteur de production qu’on appelle le travail. LD= f (W,P) Le comportement rationnel de l’entreprise l’amène à maximiser son profit en fonction de L. Elle se pose donc la question de quel est la quantité optimale de L qui me permet de maximiser mon profit. Cette quantité dépend de l’évolution de W et P. Max Π = RT – CT Π = PY – WL Y = F (K,L) = g (L) car K est fixé PmL = g’(L) = 𝝏𝒈(𝑳) 𝝏𝑳 K ˃ 0 g’’ (L) ˂ 0 La productivité marginale est décroissante. L 𝑊 𝑃 𝝏𝜫 𝝏𝑳 = P.g’(L) – W = 0 ↔ g’(L) = or 𝑾 = 𝑷 𝑾 𝑷 G (LD) ↔ G’ (LD) = g’’(L) ˂ 0 La demande de travail est décroissante en fonction de 𝑊 . 𝑃 G(LD) LD C) L’offre de travail Dans le cadre de ce modèle keynésien, l’offre de travail est différente, voir original par rapport au modèle néoclassique. Cette différence peut être étudiée en deux temps : L’offre de travail n’est pas fonction du salaire réel mais elle est fonction du salaire nominal. W= G(LD) KEYNES suppose que les salariés sont soumis à une illusion monétaire signifiant que des salaires nominaux plus élevés sont toujours considérés comme de meilleurs salaires, quelque soit la variation des prix. Ils n’ont aucune idée du pouvoir d’achat. Pour décider de travail, les salariés ne regarde que ce qui est reporté sur la fiche de paye. Le salaire nominal n’est pas parfaitement flexible, surtout dans le sens de la baisse. Il est même très rigide. Pourquoi cette rigidité ? La réponse se trouve dans l’ouvrage principal de KEYNES. Les salariés s’opposent à une baisse du salaire nominale à cause de la pression syndicale qu’ils peuvent subir. II. Le modèle néoclassique Les travaux néoclassiques en macroéconomie vont naitre en réaction au développement keynésien. Dans un premier temps pour le critiquer, puis dans un second temps pour proposer un modèle différent substituable, le modèle néoclassique macroéconomique. A) Les hypothèses néoclassiques 1ère hypothèse : Les prix sont cette fois-ci flexibles. Cette flexibilité s’explique par la possible hausse ou baisse. Il n’y a plus de rigidité à la baisse. L’agent économique pourrait accepter un ajustement de son salaire à la baisse. W et P sont considérés flexibles. 2ème hypothèse : Le principe de la concurrence pur et parfaite, il faut un ensemble d’hypothèse pour qu’elle puisse exister. Ainsi, on suppose que l’information est parfaite et complète (non coûteuse). Ce cadre s’applique parfaitement au marché du travail, les producteurs maximisent leurs profits et les salariés maximisent leurs utilités (analysé en termes de biens de travail et de loisirs). D’ailleurs l’arbitrage loisirs – travail est une spécificité du modèle classique. 3ème hypothèse : La dichotomie (sphère réelle séparé de la sphère monétaire) existe. Les sphères sont indépendantes. Il y a, en quelques sortes, un neutralité de la monnaie qui a une portée, celle de la remise en cause des politiques économiques. 4ème hypothèse : La théorie quantitative de la monnaie établit un lien entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau général des prix. Plus précisément, cette hypothèse nous permet de supposer que l’inflation est d’origine monétaire. B) La demande de travail La demande de travail correspond à la demande du facteur de production (travail). Ce facteur est demandé par les entreprises, qui évolue dans un environnement économique (voir juridique) différent du cadre keynésien. L’analyse du comportement du producteur est extrêmement intéressante dans ce modèle néoclassique. Un producteur qui détient de l’information, qui cherche à maximiser son profit par le biais de deux facteurs : travail et capitale. Π = P.F (K,L) – WL – rK 𝝏𝜫 𝝏𝑲 𝝏𝜫 𝝏𝑳 = P.F’k – r = O = P.F’l – w = O 𝐫 𝐰 𝐞𝐭 𝐏 = 𝐅’𝐤 𝐅’𝐥 𝐅’𝐋 𝐰 𝐓𝐌𝐒 = = 𝐅’𝐤 𝐫 𝐏= La demande de travail est donc sensible au prix relatif 𝑾 𝒓 qui varie. Toute augmentation du prix relative provoque une substitution, toute réduction provoque une substitution mais inverse. Cette demande de travail est une onction qui est décroissante du salaire réel. C) L’offre de travail Les salariés possèdent une fonction d’utilité qui leur permet d’évaluer leurs degrés de satisfaction. Si on suppose que cette demande d’utilité dépend de deux variables : X et L U(X,L) Dire que l’agent économique maximise son utilité, cela veut dire qu’il doit trouver X*,L*. Les quantités optimales consommées et le travail effectué TD = Tl + TL (disponible, loisir et travail). Cours N9 23/03/12 II. L’équilibre à prix flexible Pour étudier cet équilibre, nous allons nous situer dans la logique du modèle néoclassique. On considère donc l’ensemble de l’hypothèse évoquée dans la première partie. Dans ce modèle, le salaire (prix du travail) est flexible. Cette flexibilité du taux de salaires conduit nécessairement au plein-emploi. Cette analyse ne rejette pas pour autant la présence de chômage, il s’agit dans ce cas de chômage considéré comme volontaire, du chômage de court terme. Ces chômeurs volontaires peuvent très bien préférés le loisir ou d’autres activités à des emplois au taux de salaire courant. Très souvent, cette théorie parle de chômage frictionnel : chômage volontaire néoclassique qui correspond à un processus normal de transition d’un emploi à un autre. Remarque : Que faire du chômage des jeunes (diplômés) ? Peut-on considérer que leur chômage est volontaire et frictionnel ? Effectivement, on peut considérer dans certains que ce chômage est volontaire et frictionnel. Cela se fait notamment par un arbitrage entre le taux de salaire courant et la préférence pour le loisir. Il se peut qu’il y est du chômage structurel ; il coexiste avec des emplois vaquant parce que les chômeurs n’ont pas la qualification approfondie demandé pour les nouveaux emplois créer. Quel devrait être ce taux de chômage volontaire ? On parle donc de taux de chômage naturel, qui fut définit par M. FRIEDMAN comme correspondant au taux de chômage d’équilibre vers lequel tend l’économie sur le long terme. Il correspond donc au chômage volontaire. (Un taux de 3% et 4%) Est-ce que le plein-emploi existe ? NON ! Le taux de chômage nul ne peut pas exister étant donner l’existence du chômage naturel, chômage d’équilibre de long terme. De ce fait, aucune politique interventionniste ne peut être justifiée car elle ne pourra le résorber. Schéma : Prendre Cours Emilie + Commentaires. « Si les prix des B&S baissent proportionnellement, voir même plus que proportionnellement, à la baisse de W, il n’y aura aucune incitation de la production et donc de l’emploi. Il faut donc prévoir une baisse des prix moins que proportionnelle pour qu’il y est un effet sur la création d’emploi. Nous sommes dans un cas où l’information est accessible, obtenu à moindre coûts, ce qui veut dire que les agents économiques peuvent anticipés l’évolution des prix. On parle de plusieurs formes d’anticipations : L’anticipation adaptives (monétariste) qui signifie la possibilité de correction de l’erreur d’anticipation. On peut donc grâce à cette anticipation tenter de corriger l’erreur. L’anticipation rationnelle Ces anticipations sont basées sur la rationalité de l’agent économique. Ces anticipations montrent que l’erreur d’anticipation est quasi nul en moyenne. Schéma 2 + Commentaires Plusieurs grandeurs économiques sont déterminées simultanément : le niveau de salaire d’équilibre, le volume d’emploi d’équilibre et le niveau du revenu national d’équilibre. Selon cette approche, c’est le marché du travail qui détermine le niveau du revenu national, à la différence de l’approche keynésienne où c’était le niveau du revenu national qui déterminait le volume de l’emploi. En cas de chômage volontaire, il faut intervenir mais sur le marché du travail, dans un but bien précis qui est de rétablir la flexibilité des prix.