Wetenschappelijke bijsluiter

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Notice scientifique
Dénomination
®
Fentanyl -Janssen
Titulaire de l'enregistrement
Janssen-Cilag NV
Antwerpseweg 15-17
B-2340 Beerse
Fabricant
GlaxoSmithKline Manufacturing S.p.A.
Strada Provinciale Asolana N. 90 (loc San Polo)
I - 43056 Torrile (PR)
Numéro de l’autorisation de mise sur le marché :
2 ml: BE 091996
10 ml: BE 115412
Composition
Fentanyl. citras 0,0785 mg (R 5240) (= fentanyl. 0,05 mg (R 4263)), natr.chlorid., aqua ad
iniect. q.s. ad 1 ml.
Formes, voies d'administration et conditionnements
Ampoules de 2 ml (0,1 mg de fentanyl) ou de 10 ml (0,5 mg fentanyl) de solution
injectable isotonique.
L'administration parentérale peut se faire par voie sous-cutanée, intramusculaire ou
intraveineuse.
Emballages de 30 ampoules de 2 ml; emballage clinique de 50 (10 boîtes de 5) ampoules
de 10 ml.
Propriétés
Pharmacodynamie:
Analgésie:
Fentanyl-Janssen est un opiacé ou analgésique central qui appartient aux
4-anilinopipéridines. L'action analgésique très puissante (1 mg de morphine correspond à
une dose de 0,008 mg de fentanyl) repose sur une interaction avec les récepteurs aux
opiacés.
Inhibition des réactions de stress:
L'ample marge de sécurité du fentanyl (dans les études chez l'animal (rat): dose
létale/dose efficace = 277) permet d'inhiber le mécanisme qui induit les réactions de
douleur et de "stress" au niveau du thalamus et de l'hypothalamus.
Ainsi, une dose de 0,002 à 0,008 mg/kg (3 à 12 ml/adulte I.V.) est en mesure de
neutraliser la sensation de douleur, mais une dose de 0,010 à 0,050 mg/kg (14 à
70 ml/adulte I.V.) est nécessaire pour obtenir une inhibition plus ou moins complète des
augmentations réactionnelles excessives de l'ACTH, de l'oxytocine, de l'hormone
antidiurétique, de la prolactine, du cortisol, de l'aldostérone, des catécholamines, du
glucagon, de la thyroxine, de la rénine, etc., et des baisses, entre autres, de l'insuline et
de la testostérone.
Dépression respiratoire:
L'activité déprimant la respiration résulte en une diminution de la fréquence respiratoire et
de la sensibilité au CO 2 . Le volume respiratoire par minute diminue rarement de façon
cliniquement importante à des taux plasmatiques inférieurs à 3 ng/ml (après
administration de ±0,0025 mg/kg ou de 3 à 4 ml de fentanyl à un adulte). Ces doses sont
des moyennes et peuvent différer d'après l'individu. Tout cela signifie qu'une dépression
respiratoire plus profonde et de plus longue durée peut survenir à mesure que les doses
augmentent.
Myosis:
Aucune tolérance n'est décrite pour cet effet. Il peut donc toujours être considéré comme
signe pathognomonique de l'imprégnation de fentanyl.
Nausées et vomissements:
Une stimulation de la zone-gâchette chimioréceptrice peut déclencher de la nausée et
des vomissements. A des doses plus élevées, on a observé un effet antiémétique chez
des animaux de laboratoire. Ainsi, une dose de 0,010 mg/kg de fentanyl prévient la
relaxation gastrique et les vomissements induits chez le chien par 0,03 mg/kg
d'apomorphine S.C. Cet effet n’a pas été étudié chez l’homme de manière systématique.
Autres effets centraux:
A des doses relativement élevées, une rigidité musculaire peut se manifester,
vraisemblablement par suite de l'activité au niveau de la substance noire et du corps strié.
Son apparition dépend de la dose et de la rapidité d'injection. Ainsi, une administration
intraveineuse rapide de 5 ml peut entraîner une rigidité musculaire. L'activité hypnotique
peut être démontrée par les modifications de l'EEG. L'activité euphorisante et antitussive
du fentanyl est peu significative.
Effets gastro-intestinaux:
On peut les résumer par une baisse de la motilité propulsive, une réduction de la
sécrétion et une augmentation de la tonicité (allant jusqu'aux spasmes) des sphincters du
tractus gastro-intestinal.
Effets cardio-vasculaires:
Une activité probablement vagale (cholinergique) à faibles doses cause une légère
bradycardie et une légère diminution de la résistance vasculaire systémique, sans
qu'apparaisse une baisse significative de la tension artérielle.
La stabilité cardio-vasculaire résulte en outre d'effets minimes sur la précharge, le débit
cardiaque et la consommation en O 2 du cœur. Des effets directs sur la fonction du
muscle cardiaque n'ont pas été observés. Le fentanyl ne déclenche pas de libération
d'histamine (contrairement à la morphine et à la péthidine).
Pharmacocinétique:
Fentanyl-Janssen, administré par voie intraveineuse, produit un effet pratiquement
immédiat. Une analgésie maximale à la dose indiquée est obtenue après 4 minutes
(après 30 minutes pour la morphine). La concentration plasmatique diminue rapidement
avec des demi-vies de distribution séquentielles de 1 min. et de 18 min., et une demi-vie
d’élimination terminale (t1/2β) d’environ 475 min. En raison notamment de son caractère
fortement lipophile, le fentanyl présente un large volume de distribution (un volume de
distribution dans le compartiment central (Vc) de 13 L et un volume de distribution total à
l'état d'équilibre (Vdss) de 339 L). La liaison aux protéines plasmatiques est d’environ
84%. En cas d'acidose, la "fraction libre" du fentanyl dans le plasma est plus élevée.
91% de la substance active présente dans le plasma s'y trouve sous forme ionisée. La
métabolisation s’effectue rapidement et principalement dans le foie. La clairance est de
574 ml/min. Environ 75% de la dose administrée est excrétée par voie rénale dans les
24 heures sous forme de métabolites inactifs, et 10% sous forme de fentanyl inchangé.
Indications
Fentanyl-Janssen est avant tout un analgésique pour l'anesthésie, indiqué dans toutes
les techniques où l'analgésie doit être partiellement ou entièrement obtenue par un
analgésique central.
Initialement, l'évolution de l'utilisation de Fentanyl-Janssen a été étroitement liée au
développement de la technique de neuroleptanalgésie (NLA). Les indications de choix
pour une neuroleptanalgésie sont, entre autres, les opérations complexes et de longue
durée, les opérations chez des patients à hauts risques, les opérations chez des patients
âgés, les opérations chez des patients dont l'état général est déficient et chez des
patients en état de choc ou d'intoxication.
Posologie et mode d'emploi
1. Fentanyl-Janssen en neuroleptanalgésie (NLA):
Fentanyl-Janssen est souvent utilisé en association avec le dropéridol. Il est possible
d'administrer ces deux médicaments séparément ou en association fixe (0,05 mg de
fentanyl et 2,5 mg de dropéridol). La dose sera déterminée individuellement selon le
poids corporel et l'analgésie envisagée.
- En général, comme prémédication, on administre 1 à 2 ml (0,05 à 0,1 mg) chez l'adulte
et 0,002 mg/kg de Fentanyl-Janssen chez le grand enfant. Cette dose est administrée
par voie intramusculaire en association avec du dropéridol (enfants à partir de 7 kg : 0,04
à 0,07 mg de dropéridol/kg; adultes : 0,04 à 0,15 mg de dropéridol/kg).
- Lors de l'induction de l'anesthésie, immédiatement après l'administration de dropéridol
(p.ex. en neuroleptanalgésie : enfants : 0,25 mg/kg et adultes : 0,3 mg/kg), les quantités
suivantes de Fentanyl-Janssen sont administrées par voie intraveineuse :
respiration assistée
adulte
enfant (de tout âge)
8 - 12 ml
0,010 - 0,015 mg/kg
(0,4 - 0,6 mg)
respiration spontanée
4 ml
0,001 - 0,0025 mg/kg
(0,2 mg)
- L'anesthésie peut être entretenue par les doses suivantes administrées par voie
intraveineuse :
respiration assistée
adulte
enfant (de tout âge)
1 - 4 ml
0,001 - 0,002 mg/kg
(0,05 - 0,2 mg)
respiration spontanée
1 ml
(0,05 mg)
0,0005 - 0,00075 mg/kg
Le moment de l'administration d'une dose de fentanyl lors de la phase d'entretien peut
être déterminé, entre autres, par l'apparition de symptômes de douleur (hypertension,
tachycardie, etc.). Chez un patient qui respire spontanément, l'influence sur la respiration
(en raison du taux plasmatique actif cumulatif) sera le plus souvent déterminante pour le
moment auquel une dose subséquente pourra être administrée.
L'application supplémentaire d'une narcose (neuroleptanesthésie) reste possible (avec du
protoxyde d'azote par exemple).
Afin d'éviter une éventuelle dépression respiratoire après la fin de l'anesthésie, il est
conseillé de ne plus administrer Fentanyl-Janssen durant les 20 dernières minutes avant
la fin de l'opération.
2. Fentanyl-Janssen dans d'autres techniques d'anesthésie:
- Respiration spontanée : En fonction de la dépression respiratoire due à d'autres
médications, la posologie de la technique NLA mentionnée ci-dessus doit être adaptée.
- Respiration assistée : En fonction de la technique, on peut utiliser au début de
l'anesthésie des doses de 0,005 à 0,050 mg/kg (0,350 à 3,5 mg/70 kg ou 7 à
70 ml/70 kg).
L'analgésie peut être entretenue par une perfusion de 0,0001 à 0,0002 mg/kg/min. On
peut répondre à un éventuel besoin accru d’analgésie en ajoutant 1 à 3 ml de FentanylJanssen ou en augmentant temporairement la vitesse de perfusion.
Remarque importante : Les doses les plus élevées peuvent requérir une ventilation de
plusieurs heures après la fin de la dernière injection ou l'arrêt de la perfusion.
Une réduction de la posologie peut être nécessaire dans les situations suivantes, et si la
respiration spontanée est souhaitable :
– lorsque le patient a déjà reçu une médication ayant entraîné une dépression
respiratoire (p.ex. morphinomimétiques en prémédication, sédatifs causant une
dépression respiratoire ou hypnotiques en prémédication ou destinés à l'hypnose lors
de l'anesthésie);
– chez les patients souffrant d’affections pulmonaires ou ayant une réserve respiratoire
diminuée (p.ex. bronchite chronique);
– chez les patients âgés ou affaiblis;
– chez les nouveau-nés et les nourrissons de moins de 12 mois (métabolisation et
élimination plus lentes);
– en cas d'insuffisance hépatique ou rénale.
Une adaptation de la dose peut dépendre :
– de l'analgésie obtenue (hausse de la tension artérielle, sudation ou autres réactions
dues au stress, etc.);
– de l’utilisation ou de l’abus préalable d’opiacés, pouvant rendre nécessaire une
augmentation de la dose;
– de la technique : l'inhibition des réactions de stress peut requérir des doses de 0,010
à 0,050 mg/kg;
– de l'incidence des effets secondaires (p.ex. fréquence respiratoire trop faible).
Compatibilité:
Si nécessaire, le fentanyl peut être dilué avec une solution de chlorure de sodium ou de
glucose pour perfusion intraveineuse. Ces dilutions sont compatibles avec des sets de
perfusion en plastique et doivent être utilisées dans les 24 heures suivant la préparation.
Contre-indications
– Hypersensibilité connue au fentanyl ou à d’autres morphinomimétiques;
– Utilisation du fentanyl hors du cadre de l'anesthésie et en l'absence d'un service
chirurgical adéquatement équipé (appareillage, antidotes);
Effets indésirables
Divers effets secondaires inhérents aux propriétés mentionnées peuvent se manifester.
Etant donné que l'administration de Fentanyl-Janssen est le plus souvent de courte durée
(pendant les anesthésies), ces effets secondaires n'auront qu'une importance relative,
entre autres, parce qu'ils sont soit prévus dans les techniques d'anesthésie (ventilation,
sonde urinaire), soit moins importants sur le plan clinique (prurit, constipation, inhibition
de la toux).
- Système nerveux central: le vertige et l’euphorie sont des effets indésirables fréquents.
Comme tous les morphinomimétiques, Fentanyl-Janssen peut faire augmenter la
pression intracrânienne.
- Cardio-vasculaire: une bradycardie et une hypotension (transitoire) peuvent apparaître.
Une asystolie a également été mentionnée, toutefois sans qu’un lien causal avec le
fentanyl ait pu être démontré, étant donné que plusieurs médicaments avaient été
administrés pendant l’anesthésie.
- Respiratoire: les effets secondaires les plus fréquents sont la dépression respiratoire et
l’apnée. Les laryngospasmes sont des effets indésirables moins fréquents. Dans des
cas rares, une réapparition de la dépression respiratoire a été observée pendant la
phase postopératoire (voir aussi rubrique “Précautions particulières”).
- Gastro-intestinal: des nausées et des vomissements peuvent survenir mais semblent se
produire moins souvent lorsque le traitement analgésique per-et postopératoire est
correctement appliqué.
- Foie et bile: des spasmes des voies biliaires peuvent être déclenchés.
- Muscles: une rigidité musculaire (y compris les muscles thoraciques) et des myoclonies
peuvent également se produire.
- Uro-génital: une rétention urinaire a été rapportée
- Général: des réactions allergiques (telles qu’anaphylaxie, bronchospasmes, prurit,
urticaire) ont également été mentionnées, toutefois sans qu’un lien causal avec le
fentanyl ait pu être démontré, étant donné que plusieurs médicaments avaient été
administrés pendant l’anesthésie.
- Dépendance des narcotiques: On remarquera ici aussi que l'utilisation le plus souvent
unique et de courte durée du fentanyl en anesthésie relativise fortement ce problème. Le
fentanyl peut, comme tous les morphiniques et leurs dérivés, entraîner une dépendance
physique et psychique (respectivement addiction et toxicomanie). On constate aussi
qu'avec le temps, une plus grande quantité de médicament est nécessaire pour obtenir le
même effet analgésique (accoutumance ou tolérance). L’addiction augmente le plus
souvent avec la durée du traitement et la dose administrée.
Lors de la dégradation du médicament, du remplacement par un morphinomimétique
moins puissant ou de l'administration d'un antagoniste, un syndrome de sevrage peut se
manifester, accompagné de troubles de l'équilibre, de tremblements et d'angoisse, de
vomissements, de diarrhée et d'augmentation de la tension artérielle.
Précautions particulières
Fentanyl-Janssen tombe sous les dispositions de la loi relative aux stupéfiants.
Comme c’est le cas pour tous les analgésiques morphinomimétiques puissants, l’effet
analgésique marqué de Fentanyl-Janssen va de pair avec une dépression respiratoire
relativement profonde. Cette dépression respiratoire est proportionnelle à la dose et peut
être inhibée par des antagonistes spécifiques comme la naloxone (voir rubrique
“Surdosage”). Après l’administration de doses élevées en cours d’anesthésie (analgésie
profonde), la dépression respiratoire peut persister ou réapparaître pendant la phase
postopératoire. C’est pourquoi le patient doit être attentivement surveillé.
La règle générale doit être de toujours avoir à portée de la main un antidote et un
équipement de réanimation lorsque Fentanyl est utilisé.
L’application d’une hyperventilation en cours d’anesthésie peut influencer la réponse du
patient au CO 2 , avec des conséquences sur la respiration postopératoire.
Une éventuelle rigidité musculaire, qui pourrait entraver une intubation, peut être
supprimée par l’administration d’une médication myorelaxante (p.ex. succinylcholine ou
pancuronium). A de faibles posologies, on peut éviter la rigidité musculaire en injectant
(I.V.) Fentanyl-Janssen lentement. Les benzodiazépines en prémédication réduisent
l’apparition et l’intensité de la rigidité musculaire.
Des myoclonies non épileptiques peuvent se produire.
Une bradycardie et éventuellement une asystolie peuvent se produire dans des cas où le
patient a reçu une dose insuffisante d’anticholinergique, ou lorsque des relaxants
musculaires non vagolytiques sont utilisés. La bradycardie peut être traitée par l’atropine.
Pour éviter une bradycardie, il est indiqué d’administrer juste avant l’induction une petite
dose intraveineuse d’anticholinergique.
Chez les patients hypovolémiques surtout, les opiacés peuvent provoquer une
hypotension. La tension artérielle est maintenue stable par des mesures appropriées.
L’administration rapide d’une injection en bolus d’opiacés doit être évitée chez les patients
présentant une capacité d’adaptation intracérébrale perturbée; chez ces patients, une
baisse transitoire de la tension artérielle moyenne peut, le cas échéant, s’accompagner
d’une diminution de courte durée de la pression d’irrigation cérébrale.
La prudence est de mise en cas d'hypothyroïdie non maîtrisée, de traumatismes crâniens
et cérébraux et de situations associées à une pression intracrânienne accrue,
d'insuffisance adrénocorticoïde, d’insuffisance rénale ou hépatique, de troubles
pulmonaires ou de réserve respiratoire diminuée (entre autres, dépression respiratoire
existante due à d’autres médicaments et pneumopathie obstructive chronique), cœur
pulmonaire, hypertrophie de la prostate, alcoolisme aigu ou lorsque le patient prend
d'autres substances qui dépriment le système nerveux central (p.ex. barbituriques, gaz
halogénés, benzodiazépines, etc.).
Le fentanyl peut être potentiellement nocif pour les patients atteints de porphyrie.
Dans l'anesthésie de personnes qui présentent une dépendance aux opiacés, on doit,
d'une part, prévoir des doses de fentanyl plus élevées pendant l'anesthésie et, d'autre
part, prendre des mesures destinées à éviter des symptômes de sevrage lors de la phase
postopératoire immédiate.
Il vaut mieux ne plus administrer de fentanyl pendant les 20 dernières minutes qui
précèdent la fin de l'opération. De même, on tiendra compte du fait qu'après l'utilisation
de doses élevées, une ventilation peut encore être nécessaire plusieurs heures après la
fin de l'administration de fentanyl.
Lorsque le fentanyl est utilisé en neuroleptanalgésie en association avec le dropéridol,
l’utilisateur doit bien connaître les propriétés spécifiques des deux médicaments, en
particulier la différence de durée d’action. En cas d’administration de cette association, le
risque d’hypotension est accru. Le dropéridol peut donner lieu à des phénomènes
extrapyramidaux qui peuvent être inhibés par des antiparkinsoniens.
Grossesse et lactation
Grossesse:
Bien qu'aucun effet tératogène ou embryotoxique aigu n'ait été observé dans les tests
chez l'animal, les données sont insuffisantes pour qu'on puisse juger d'une éventuelle
nocivité chez l'être humain. C'est pourquoi on mettra en balance les risques et les
avantages potentiels avant d'administrer ce médicament pendant la grossesse.
En cas d'utilisation éventuelle lors d'un accouchement (I.M., I.V. ou voie péridurale)
(césarienne comprise), on tiendra compte du fait que, d'une part, le fentanyl traverse le
placenta (une étude réalisée chez 15 femmes démontre un rapport pour le taux
plasmatique fœtus/mère de 1/3) et, d'autre part, que la barrière hémato-encéphalique du
fœtus est perméable (dans les tests chez l'animal, notamment chez le rat, on a constaté
une perméabilité 5 fois plus élevée que chez l'animal adulte).
Ces données font conclure que le fentanyl n'est pas indiqué lors de l'accouchement. S'il
est toutefois utilisé, même plusieurs heures avant l'accouchement, on veillera à toujours
avoir un antidote pour l’enfant sous la main.
Lactation:
Il n'y a pas de données disponibles quant à la concentration de Fentanyl-Janssen dans le
lait maternel. La prudence est donc conseillée dans l'administration de Fentanyl-Janssen
à la mère qui allaite. Il est préférable que la mère n’allaite pas pendant une période
suffisamment longue (24 heures), pour permettre l'élimination complète du fentanyl.
Interactions
Interactions souhaitées:
L'association du fentanyl et du dropéridol en tant que technique d'anesthésie est appelée
neuroleptanalgésie. Cette association permet d'obtenir non seulement une analgésie
puissante, mais aussi une bonne stabilité neurovégétative et cardiaque. Le dropéridol
entraîne une indifférence totale et remplace le vrai sommeil, qu'on obtient autrement par
un hypnotique. Si on préfère cependant un patient endormi, un hypnotique peut être
administré en supplément (p.ex. protoxyde d'azote) (neuroleptanesthésie).
Interactions non souhaitées:
- Voir aussi rubrique “Posologie et mode d’emploi”
- Avec les inhibiteurs de la MAO : Les inhibiteurs de la MAO (IMAO) inhiberaient aussi les
enzymes qui métabolisent les substances agissant sur le système nerveux central
(sédatifs, antihistaminiques, opiacés, etc.). En ce qui concerne le fentanyl, il peut
s'ensuivre un effet plus intense et de plus longue durée (dépression respiratoire
comprise). Un traitement par des IMAO doit donc être arrêté 14 jours avant une
anesthésie recourant à un opiacé (donc aussi au fentanyl).
Des effets secondaires indésirables importants ont déjà été observés lors de
l’administration d’anesthésiques chez certains patients qui étaient traités par des IMAO.
Plusieurs rapports décrivent l’utilisation simultanée d’IMAO et de fentanyl I.V. sans que
le moindre problème soit apparu ; le nombre de patients était cependant trop limité pour
qu’on puisse en tirer des conclusions. Par conséquent, tous les patients sous IMAO
chez qui on envisage une administration d’anesthésique, y compris fentanyl IV, doivent
être considérés comme des patients à risque.
- Avec d'autres médicaments qui dépriment le système nerveux central : Certaines
substances telles les barbituriques, les benzodiazépines, les dérivés de la
phénothiazine, les gaz halogénés, les antidépresseurs tricycliques et d'autres
substances non sélectives entraînant une dépression centrale (p.ex. l’alcool) peuvent
renforcer l'activité de dépression respiratoire des opiacés (y compris celle du fentanyl).
Cela se fait par différents mécanismes possibles (par des interactions sur le
métabolisme, sur l'activité au niveau du récepteur ou par une activité additionnelle
intrinsèque). En cas d’administration simultanée avec ces médicaments, une posologie
plus faible de fentanyl peut être nécessaire. Inversement, après l’administration de
fentanyl, la posologie de ces médicaments doit être également réduite.
- Avec d’autres médicaments: le fentanyl a une clairance élevée et est rapidement et
fortement métabolisé, principalement par le biais du cytochrome P450 3A4. La prise
orale quotidienne de 200 mg d’itraconazole (un inhibiteur puissant du cytochrome P450
3A4) pendant 4 jours n’a pas montré d’effet significatif sur la pharmacocinétique du
fentanyl I.V. La clairance du fentanyl I.V. a été diminuée de deux tiers après
l’administration orale de ritonavir (un des inhibiteurs les plus puissants du cytochrome
P450 3A4). Cependant, les concentrations plasmatiques maximales de fentanyl n’ont
pas été influencées après une injection I.V. unique de Fentanyl-Janssen.
L’administration simultanée d’inhibiteurs puissants du cytochrome P450 3A4 (comme le
ritonavir) et d’une injection I.V. unique de fentanyl nécessite une surveillance étroite du
patient. En cas de traitement prolongé, une réduction de la dose de Fentanyl-Janssen
peut être exigée pour prévenir l’accumulation de fentanyl. L’accumulation pourrait en
effet augmenter le risque de dépression respiratoire durable ou différée.
Conduite d'un véhicule et utilisation de machines
On n'envisagera la conduite d'un véhicule ou l'utilisation d'une machine que lorsqu'un laps
de temps suffisant se sera écoulé après une administration de Fentanyl-Janssen. Les
réactions individuelles diffèrent fortement.
Surdosage
Selon la sensibilité individuelle, le tableau clinique se caractérisera tout d'abord par la
dépression respiratoire, allant de la bradypnée à l'apnée. La dose qui entraîne une
dépression respiratoire importante est, pour l'adulte, de 3 à 4 ml et pour l'enfant, de 0,002
à 0,0025 mg/kg.
Traitement:
L'administration d'un antagoniste est nécessaire (0,4 mg de naloxone, si nécessaire
répéter toutes les 2 à 3 minutes, parce que la dépression respiratoire peut durer plus
longtemps que l’action de l’antagoniste). En cas d’hypoventilation ou d’apnée, de
l’oxygène doit être administré et la respiration doit être assistée. Si la dépression
respiratoire va de pair avec une rigidité musculaire, un relaxant musculaire I.V. peut
s’avérer nécessaire pour faciliter les techniques de ventilation. Le patient doit être suivi
de près. La température corporelle doit être maintenue stable et l’apport de liquide doit
être satisfaisant. En cas d’hypotension grave ou persistante, la possibilité d’une
hypovolémie doit être considérée et un apport complémentaire de liquide par voie
parentérale doit être administré si nécessaire.
N.B. : Un myosis important est un signe pathognomonique de surdosage. En cas
d'hypoxie de longue durée, le myosis se transforme en mydriase.
Conservation
Conserver l’ampoule dans l’emballage extérieur. L'abréviation "exp." sur l'emballage
signifie que la validité du médicament expire le dernier jour du mois mentionné après
l'abréviation (mois et année).
Garder le médicament hors de portée et de vue des enfants.
Délivrance
Une prescription médicale est obligatoire et doit répondre aux modalités légales requises
pour les stupéfiants.
Dernière mise à jour de la notice
05/02/2015
Date de l’approbation du RCP : 15/04/2015
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