Les odonates (libellules et demoiselles) Généralités Les odonates sont divisés en deux groupes distincts : les anisoptères, ou "libellules vraies", et les zygoptères, ou "demoiselles". Les demoiselles présentent des ailes postérieures et antérieures identiques, qui sont généralement repliées au repos. Les libellules "vraies" ont au contraire les ailes antérieures plus étroites que les postérieures, et elles les gardent étalées au repos. Une demoiselle, le caloptéryx éclatant (© Lili Robert / GRETIA) Biologie Les larves des odonates sont aquatiques. Elles se développent en plusieurs mues, et sortent de l’eau une fois leur taille maximum atteinte. Elles entreprennent alors leur dernière mue, puis étirent leurs ailes et leur abdomen. Une fois leur corps et leurs ailes suffisamment durcis, les jeunes adultes s’envolent. Cette transformation est appelée "émergence". La découverte de dépouilles larvaires, ou exuvies, le long des berges atteste de la reproduction locale des espèces. Une libellule "vraie", la libellule à quatre taches (© Loïc Chéreau) Les femelles pondent leurs œufs de différentes manières selon les espèces : certaines pondent à l’intérieur des tissus végétaux (dans la végétation herbacée, dans l’écorce des arbres à bois tendre, dans des débris végétaux flottants) ; d’autres fixent Des exuvies d’agrion (© Christine Dodelin) leurs œufs à la surface de la végétation ; d’autres encore les lâchent à la volée au contact ou au-dessus de l’eau. Enfin, certaines espèces les enfoncent dans les sédiments. Régime alimentaire Les odonates sont des prédateurs. Toutes les espèces chassent, à l’état larvaire et adulte. La majorité des proies sont des arthropodes (insectes, araignées…). Une larve de grande taille peut également consommer de jeunes têtards ou des alevins. Milieux fréquentés Les odonates sont strictement liés à la présence d’eau, dans laquelle les larves vivent. Certaines espèces fréquentent des milieux très divers, mais d’autres sont très spécialisées. Elles affectionnent ainsi aussi bien les eaux courantes (des sources aux fleuves), les bras morts, et les eaux stagnantes (douces ou saumâtres, des mares aux lacs et aux tourbières). Ces insectes s’éloignent toutefois de l’eau pour chasser, ou juste après leur émergence, lors d’une phase de "maturation sexuelle" où ils acquièrent leurs couleurs définitives. On peut ainsi les observer dans différents milieux, en général bien ensoleillés et pourvus de végétation. Observation Les adultes s’observent du mois d’avril au mois d’octobre, dans l’idéal par temps chaud, ensoleillé et sans vent. Ils peuvent être rencontrés aussi bien près du milieu aquatique (mares, ruisseaux, rivières…) que dans des prairies, des lisières, des clairières ou d’autres milieux riches en végétation. Pour capturer les espèces farouches, un filet à papillon est le bienvenu. Son manche doit être léger et court, la poche assez longue, transparente, souple et résistante. Des photographies vous sont systématiquement demandées pour déposer une observation sur le site. Toutes ne permettront pas de déterminer les espèces, car certains critères morphologiques sont très discrets. Sources DIJKSTRA K.D.B., 2007. – Guide des libellules de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé. 320 p. GRAND D. & BOUDOT J.P., 2006. – Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg. Biotope, Mèze (Collection Parthénope). 480 p. Le sympétrum rouge sang L’onychogomphe à pinces La petite nymphe au corps de feu (© Lili Robert / GRETIA) (© Xavier Houard) (© Lili Robert / GRETIA) Réalisation : Groupe d’étude des invertébrés armoricains (GRETIA)