Année universitaire 2014/2015 Ecole de la Communication Semestre d’automne Systèmes vivants, régulation, innovation M. Christophe BRUN Séance 1. Présentation générale. Perspectives et notions, méthodes et organisation du travail. (4 septembre 2014) • Cycle 1, échelle 1. La communication neurobiologique et les comportements. S2. Les grands faisceaux de la communication neurobiologique ; récompense, punition et inhibition de l’action ; imaginaire, innovation et réussite sociale. (11 septembre 2014) S3. Communication et dominance : les agressivités ; la relation hypnotique. (18 septembre 2014) • Cycle 2, échelle 2. Le désir mimétique, un système de communication interdividuel [sic]. (Un-e invité-e sous réserve.) S4. De la rivalité mimétique au mécanisme sacrificiel : la communication mimétique, du duo à la foule ; les modèles sociaux à deux échelles à travers le cas particulier de l’anorexie. (25 septembre 2014) S5. Révélateurs et causes de la communication mimétique : la littérature révélatrice ; la science expérimentale (les neurones miroirs). (2 octobre 2014) • Cycle 3, échelle 3. Les fratries, des systèmes de communication intrafamiliaux. S6. Aîné-é et cadet-te, légitimisme et rébellion : le rang de naissance comme lieu de réception et d’émission d’effets communicationnels. (9 octobre 2014) S7. Enfant unique et benjamin-e ; impacts des systèmes de communication fraternels sur la dynamique sociale d’innovation : religion, politique, science. (16 octobre 2014) • Cycle 4, échelle 4. Les sociétés, des systèmes de communication structurés par des faisceaux de valeurs sociales diversement incarnés par des systèmes familiaux. (Un-e invité-e sous réserve.) S8. Communication et valeurs familiales-sociales : les quelques variables et les quelques systèmes ; style des systèmes politiques. (23 octobre 2014) S9. Impacts des systèmes de communication familiaux-sociaux : le rapport aux immigrés ; sociétés innovantes et développement. (6 novembre 2014) • Cycle 5, échelle 5. Les aires culturelles, des systèmes de communication entre reproduction et transformation. S10. Communication et cloisonnement : la géographie comme ressort de l’innovation civilisationnelle, l’exemple européen. (13 novembre 2014) S11. Le cas particulier du système mondial actuel. (20 novembre 2014) Séance 12. Pour conclure : retour sur l’emboîtement des systèmes de communication, la régulation, l’innovation, la coopétition. (27 novembre 2014) Le travail écrit final, à rendre pour le jeudi 27 novembre, est un sujet unique à traiter individuellement par chaque étudiant. -1- Systèmes vivants, Régulation, innovation — Perspectives Systèmes vivants, Régulation, Innovation De la biologie des comportements aux aires culturelles, une approche de cinq systèmes de communication Cadre du séminaire L’homme est un être communautaire. Il s’humanise parce qu’il vit avec ses semblables, au croisement de multiples systèmes de communication. De ce fait, non seulement l’être humain fait société, mais il est société. Cependant, les faciès de l’humanisation sont fort divers et cela, à toutes sortes de niveaux d’organisation de l’humain. À partir des travaux de cinq auteurs de notoriété et de génération différentes mais dont la pensée est aussi puissante qu’originale, cinq niveaux sont étudiés ce semestre comme autant de systèmes de communication. Tous interfèrent les uns avec les autres au sein d’une dynamique générale, d’un équilibre instable propre au vivant que les cybernéticiens nomment « régulation en tendance », et qui est la condition de leur capacité à innover, c’est-à-dire à se perpétuer en relation avec un milieu évolutif. Le semestre est organisé selon le principe d’emboîtement d’échelles et en suivant une logique ascendante, du système nerveux central de l’être humain jusqu’aux vastes aires culturelles, même si plusieurs niveaux d’organisation peuvent être mobilisés lors de chaque séance. Les systèmes de communication successivement abordés sont « neurobiologique », « interdividuel », « familial », « social » et « civilisationnel ». Pour chacun des cycles de deux séances, un ou des ouvrages de référence sont proposés, des films parfois. Des lectures de deux types, voire une filmographie, sont indiquées en sus. Les supports bibliographiques de « complément » sont de synthèse ou de déploiement de la pensée de l’auteur. Les titres de « contrepoint » renvoient à des visions différentes, qui peuvent être simplement autres sur le même sujet, ou bien aisément connectables quoique externes, ou encore antagonistes. Les travaux écrits demandés sont, pour l’essentiel, des analyses de films, voire de séries. -2- Cinq systèmes de communication emboîtés -3- Dynamique des séances Séance 1 (4 septembre 2014) Systèmes de communication et niveaux d’organisation Cette séance introductive cimente deux nécessités architecturales. Tout d’abord, expliciter les notions de système vivant (de système de communication) et de niveau d’organisation (en lien avec celle d’échelle d’analyse), ainsi que celles de régulation et d’innovation, qui découlent des précédentes. Ensuite, présenter les objectifs et la distribution du semestre, procéder aux recommandations méthodologiques. • Bibliographie générale et indicative (éloge de vieilleries) : Dino Buzzati, « Douce nuit », nouvelle du recueil Le K, Paris, Pocket, 1994, 446 p., p. 175-180 (éd. originale en italien, Milan, Mondadori, 1966). Daniel Bougnoux, Introduction aux sciences de la communication, Paris, La Découverte, « Repères », 2002, re 126 p. (1 éd., 1998), et Sciences de l’information et de la communication, Paris, Larousse, « Textes essentiels », 1993, 809 p. re Joël de Rosnay, Le Macroscope. Vers une vision globale, Paris, Seuil, « Points », 1977, 351 p. (1 éd., 1975). e Michel Saucet, La Sémantique générale aujourd’hui, Paris, Le Courrier du livre, 2 éd. 1987, 188 p. Alfred Korzybski, Une carte n’est pas le territoire. Prolégomènes aux systèmes non-aristotéliciens et à la sémantique générale, Paris, L’Éclat, 1998, 189 p. (recueil de textes dont les éditions originales américaines ont été publiées entre 1933 et 1950). Olivier Morin, Comment les traditions naissent et meurent. La transmission culturelle, Paris, Odile Jacob, 2011, 290 p. -4- Séances 2 et 3 (11 et 18 septembre 2014) La communication neurobiologique et les comportements er 1 niveau d’organisation (cycle 1) « La seule raison d’être d’un être, c’est d’être » : nous mobilisons la pensée d’Henri Laborit, 19141995, Français, médecin militaire, chirurgien de la Marine puis chercheur en neurobiologie, découvreur des neuroleptiques (« tranquillisants »). La biologie, dans toutes ses dimensions, est un nouveau Graal de la science moderne. En particulier, elle révèle un continent dissimulé et sous-jacent aux actions que, tous, nous percevons et nous accomplissons. Au sein de ce vaste champ d’exploration, Henri Laborit a tenu une place de choix par sa compréhension et son exploitation pharmacologique du système nerveux central (SNC) grâce auquel l’homme se meut physiquement et émotionnellement. Le SNC est lui-même constitué de sous-systèmes ou « faisceaux » dont l’un a été révélé par Laborit, le système inhibiteur de l’action (SIA), qui peut figer partiellement et temporairement l’action de l’homme lors de sa perception d’un danger (un examen scolaire, par exemple). Laborit a réexaminé les principaux comportements sociaux de l’homme à la lumière de ses découvertes neurobiologiques. Il montre comment les systèmes de communication nerveux informent nos comportements, tout en laissant notre conscience dans l’ignorance des motivations sous-jacentes induites par le fonctionnement neurobiologique. C’est pourquoi Laborit n’hésitait pas à affirmer que la biologie des comportements révolutionne la perception et les domaines de validité des vieilles catégories morales et philosophiques auxquelles nous sommes habitués. • Film et ouvrages de référence : Alain Resnais, Mon oncle d’Amérique, 1980, 125 min, DVD Warner Home vidéo, distribution MK2. Henri Laborit, La Légende des comportements, Paris, Flammarion, « La Légende de… », 1994, 318 p. Henri Laborit, Éloge de la fuite, Paris, Folio-Gallimard, 1985 (1976). • En complément : À la découverte du cerveau, hors-série spécial n° 14 du magazine Sciences Humaines, novembre-décembre 2011. Pour une synthèse sur le personnage Laborit : Christophe Brun, « Un militaire chez les gauchistes », préface à la réédition d’Henri Laborit, L’Homme et la ville (1971), Paris, Flammarion, « Champs », 2011, XXVII217 p., p. I-XXVII. Henri Laborit, La Nouvelle Grille, Paris, Folio-Gallimard, 1986 (1974). Henri Laborit, Les Bases biologiques des comportements sociaux, Québec, Musée de la civilisation/Fides, « Les grandes conférences », 1994, 59 p. ; La Nouvelle Grille, Paris, Gallimard, « Folio », 1986, 346 p. re re (1 éd., 1974) ; Éloge de la fuite, Paris, Gallimard, « Folio », 1985, 186 p. (1 éd., 1976). SIRIC, Communication ou manipulation. La vie quotidienne à la lumière du fonctionnement du cerveau, SaintErme, Empirika, 1983, 346 p. • En contrepoint : Heinz von Fœrster, « La construction d’une réalité », dans Paul Watzlawick (dir.), L’Invention de la réalité. Comment savons-nous ce que nous croyons savoir ? Contributions au constructivisme, Paris, Seuil, « Points », 1996, 378 p., p. 45-69 (éd. originale en allemand, Munich, 1981 ; la contribution de Fœrster est issue d’une communication orale en anglais datant de 1973). Antonio Damasio, L’Autre moi-même. Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des émotions, Paris, Odile Jacob, « Sciences », 2010, 413 p. (éd. originale américaine, Self comes to mind. Constructing the conscious brain, New York, Pantheon Books, 2010). -5- Séances 4 et 5 (25 septembre et 2 octobre 2014) Le désir mimétique, un système de communication interdividuel [sic] e 2 niveau d’organisation (cycle 2) « C’est la nature mimétique du désir qui nous rend capables d’adaptation » : nous mobilisons la pensée de René Girard, né en 1923, Français, chartiste, universitaire américain, chercheur en littérature comparée reconverti dans l’anthropologie, membre de l’Académie française. C’est par l’étude de la littérature que René Girard, en un demi-siècle de recherches, en est venu à mieux comprendre la nature du désir — qu’il convient de distinguer des besoins instinctifs (boire, manger, copuler, etc.). Tout groupe est traversé par une multitude de désirs entrecroisés sans cesse (re)naissants, à tel point qu’il est loisible de lire, à travers la catégorie du désir, la structure relationnelle qui tient ensemble des groupes d’individus (relations « interdividuelles » [sic]), depuis le duo jusqu’aux foules. On ne désire jamais, affirme Girard, que ce qu’un modèle, réel ou fantasmé, historiquement situé ou actuel, nous incite à désirer — et cela a à voir avec la suggestion hypnotique et la neurobiologie. Girard attribue même à son mécanisme mimétique l’enracinement culturel des sociétés humaines, dans la violence du sacrifice : leur unité, selon lui, est toujours et partout (re)fondée, en dernier ressort, par la désignation de victimes émissaires à laquelle conduit le mécanisme mimétique qui lie le groupe. De telle sorte que le désir serait une sorte de flux communicationnel dont la dynamique constituerait toute « société » humaine, de quelque niveau systémique qu’elle soit. • Ouvrages et film de référence : re René Girard, Les Origines de la culture, Paris, Hachette, « Pluriel », 2006, 280 p. (1 éd. Paris, Desclée de Brouwer, 2004). e re Charles Ramond, Le Vocabulaire de Girard, Paris, Ellipses, 2 éd. 2008, 108 p. (1 éd., 2005). Pierre-André Boutang, Benoît Chantre et Annie Chevallay, René Girard, la violence et le sacré, 2006, 173 min, DVD Montparnasse. • En complément : René Girard politique, dossier coord. par Charles Ramond et Stéphane Vinolo, revue Cités, n° 53, 2013, PUF. René Girard, le penseur du désir et de la violence, hors-série de Philosophie Magazine, novembre 2011, 98 p. René Girard, Géométries du désir, Paris, L’Herne, « Carnets », 2011, 219 p. ; Quand ces choses commenceront…, Paris, Arléa, « Poches », 1996, 199 p. ; Des choses cachées depuis la fondation du re monde, Paris, Le Livre de poche, « Biblio essais », 1983, 605 p. (1 éd., 1978). Charles Ramond, René Girard. La théorie mimétique, de l’apprentissage à l’apocalypse, Paris, PUF, « Débats philosophiques », 2010, 256 p. Jean-Michel Oughourlian, Notre troisième cerveau, Paris, Albin Michel, 2013, 300 p. ; Genèse du désir, Paris, Carnets Nord, 2007, 279 p. Giacomo Rizzolatti et Corrado Sinigaglia, Les Neurones miroirs, Paris, Odile Jacob, « Poches », 2011, 256 p. (éd. originale en italien, Milan, 2006). • En contrepoint : Philippe Descola, Diversité des natures, diversité des cultures, Montrouge, Bayard, « Les petites conférences », 2010, 85 p. (texte d’une conférence prononcée en 2007) ; La Fabrique des images. Visions du monde et formes de la représentation, Paris, Somogy, 2010, 223 p. ; Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 2005, 623 p. -6- Séances 6 et 7 (9 et 16 octobre 2014) Les fratries, des systèmes de communication intrafamiliaux, horizontaux et verticaux e 3 niveau d’organisation (cycle 3) « La plupart des différences de personnalité, dont celles qui sous-tendent la propension à se révolter, naissent dans le cadre de la famille » : nous mobilisons la pensée de Frank J. Sulloway, né en 1947, Américain, historien des sciences, chercheur au MIT puis à Berkeley, spécialisé en psychologie cognitive. Dans la lignée du freudisme et, plus fondamentalement, sous l’influence des rapports de force familiaux dont le freudisme est lui aussi tributaire, beaucoup a été étudié et écrit sur les relations verticales qui structurent la famille, en particulier, bien sûr, entre parents et enfants. Mais, au sein d’une famille, les enfants ne forment pas un bloc, et l’on s’étonne souvent que la personnalité d’un enfant ressemble davantage à celle de tel enfant d’une autre famille qu’à celle d’un autre enfant de sa propre famille. C’est que la fratrie (et l’on considérera l’enfant unique comme un cas particulier de « fratrie ») forme un système, certes horizontal si on le réfère au niveau parental, mais organisé selon une distribution différenciée des rôle interprétés par ses membres (aîné, cadet, etc.). La bibliographie sur ce sujet commence à être assez abondante dans le monde anglophone, elle l’est bien moins en France. Pourtant, le système de communication des germains (fraternel/sororal) se révèle être de plus en plus un facteur important de la dynamique sociale. Si bien qu’il y a une quinzaine d’années, un chercheur tel que Frank J. Sulloway a même pu l’enrôler comme cause explicative de certains événements majeurs étudiés par l’histoire religieuse, l’histoire politique et l’histoire des sciences. • Ouvrages de référence : Frank J. Sulloway, Les Enfants rebelles. Ordre de naissance, dynamique familiale, vie créatrice, Paris, Odile Jacob, 1999, XVIII-653 p. (éd. originale américaine, Born to rebel. Birth order, family dynamics and creative lives, New York, Pantheon Books, 1996). Marc Sznajder, Les Aînés et les cadets, Paris, Odile Jacob, 2011, 200 p. Michael Grose, Pourquoi les aînés veulent diriger le monde et les benjamins le changer, Paris, Marabout, 2005, 221 p. (éd. originale australienne, Why first-borns rule the world and last-borns want to change it, Random House Australia, 2003). • En complément : th Wes Anderson, À bord du Darjeeling Limited, États-Unis, 2007, 105 min, DVD 20 Century Fox. Arnaud Desplechin, Un conte de Noël, 2008, 150 min, DVD Bac, 2009. Ariane et Béatrice Massenet (éd.), Frères et sœurs. Ce que je voudrais te dire…, Paris, La Martinière, 2010, 232 p. re Didier Lett, Frères et sœurs. Histoire d’un lien, Paris, Payot, « Petite Bibliothèque », 2009, 238 p. (1 éd. sous le titre Histoire des frères et sœurs, Paris, La Martinière, 2004). • En contrepoint : Michel Raymond, Pourquoi je n’ai pas inventé la roue et autres surprises de la sélection naturelle, Paris, Odile Jacob, 2012, 206 p. ; Cro-Magnon toi-même ! Petit guide darwinien de la vie quotidienne, Paris, Seuil, re « Points », 2011, 248 p. (1 éd., 2008). Frédéric Thomas, Thierry Lefebvre et Michel Raymond (dir.), Biologie évolutive, Bruxelles, De Boeck, 2010, 1000 p. re Boris Cyrulnik, Sous le signe du lien, Paris, Hachette, « Pluriel », 2010, 320 p. (1 éd., 1990). -7- Séances 8 et 9 (23 octobre et 6 novembre 2014) Les sociétés, des systèmes de communication structurés par des faisceaux de valeurs familiaux e 4 niveau d’organisation (cycle 4) « La diversité des structures familiales est seule capable d’expliquer la diversité des tempéraments idéologiques » : nous mobilisons la pensée d’Emmanuel Todd, né en 1951, Français, historien des structures familiales, diplômé de Sciences Po, docteur en histoire de l’université de Cambridge, chercheur à l’INED. Pourquoi la carte de l’implantation des régimes marxistes et des partis communistes en 1980 ne correspond-elle en rien à celle des conditions de possibilité d’avènement de ces structures telles qu’elles ont été définies par le marxisme ? En croisant ce constat géopolitique avec ses connaissances en anthropologie historique de la famille, Emmanuel Todd a mis au jour un répertoire de fonctionnements sociaux fondé sur un peu plus d’une demi-douzaine de grands types familiaux qui fragmentent l’humanité. D’après lui, le fonctionnement de ces systèmes familiaux donne forme à des styles sociaux qui permettent d’expliquer choix politiques, aptitude au « développement », attitude vis-à-vis des étrangers, variétés d’organisation économique, etc. Autrement dit, pour lui, les systèmes de communication que sont les types familiaux façonnent sur leur patron les systèmes sociaux internes aux aires culturelles. Après trente ans d’analyses dédiées au sujet, Emmanuel Todd doit faire paraître à la rentrée 2011 un premier volume d’enquête sur l’origine historique de ses systèmes familiaux. • Ouvrages de référence : Emmanuel Todd, L’Origine des systèmes familiaux, t. I, L’Eurasie, Paris, Gallimard, 2011, 755 p. Emmanuel Todd, La Diversité du monde. Familles et modernité, Paris, Seuil, « L’histoire immédiate », 1999, 444 p. (rééd. en un volume de La Troisième Planète. Structures familiales et systèmes idéologiques, Paris, Seuil, « Empreintes », 1983, et L’Enfance du monde. Structures familiales et développement, Paris, Seuil, « Empreintes », 1984). • En complément : Hervé Le Bras et Emmanuel Todd, Le Mystère français, Paris, La République des Idées/Seuil, 2013, 321 p. Emmanuel Todd, Le Destin des immigrés. Assimilation et ségrégation dans les démocraties occidentales, re Paris, Seuil, « Points », 1997, 478 p. (1 éd., 1994). re Emmanuel Todd, L’Invention de l’Europe, Paris, Seuil, « Points », 1996, 688 p. (1 éd., 1990). Youssef Courbage et Emmanuel Todd, Le Rendez-Vous des civilisations, Paris, Seuil, « La république des idées », 2007, 159 p. • En contrepoint : Maurice Godelier, Communauté, société, culture. Trois clefs pour comprendre les identités en conflits, Paris, éd. du CNRS, 2009, 60 p. ; Au fondement des sociétés humaines. Ce que nous apprend re l’anthropologie, Paris, Flammarion, « Champs », 2010, 330 p. (1 éd., 2007) ; Métamorphoses de la re parenté, Paris, Flammarion, « Champs », 2010, 949 p. (1 éd., 2004) ; L’Idéel et le matériel. Pensée, re économies, sociétés, Paris, Flammarion, « Champs », 2010, 348 p. (1 éd., 1989). -8- Séances 10 et 11 (13 et 20 novembre 2014) Les aires culturelles, des systèmes de communication entre reproduction et transformation e 5 niveau d’organisation (cycle 5) « Comprendre, pour la première fois, les différentes phases de progrès et de régression de l’Occident, de l’Islam, de l’Inde et de la Chine » : nous mobilisons la pensée de David Cosandey, né en 1965, Suisse, docteur en physique de l’université de Berne, financier à Zurich. Si un thème fait florès depuis au moins vingt ans, c’est bien celui de la mondialisation. Ce phénomène de mise en relation directe de tous les territoires et tous les peuples de la planète les uns avec les autres produit leur confrontation, leur évolution ou leur hiérarchisation sous de multiples aspects bien connus, économiques, politiques, culturels, etc. De là, un questionnement aussi sensible que récurrent : d’où proviennent les différences de vitalité créative des grandes aires culturelles ? Il y a quinze ans, David Cosandey s’est posé la question sous le rapport de l’innovation scientifique et technique. Il a élaboré un modèle interprétatif qui fait appel à la géopolitique, à l’économie, à la géographie et à la puissance technique, et décrit les aires culturelles comme autant de systèmes de communication différenciés par leur aptitude à se fermer ou à s’ouvrir à l’innovation. Ces civilisations ne sont pas des êtres intemporels et déterminés une fois pour toutes, mais des systèmes évolutifs dont l’histoire, en révélant leurs variations, permet de tenter d’identifier des règles de fonctionnement. • Ouvrages de référence : David Cosandey, L’Europe et la science, Arles, Centre européen de la culture / Actes Sud, 1998, 75 p. e David Cosandey, Le Secret de l’Occident. Vers une théorie générale du progrès scientifique, 2 éd. Paris, re Flammarion, « Champs », 2008, 865 p. (1 éd. Paris, Arléa, 1997). Présentation de Christophe Brun, « Une géohistoire de l’innovation », p. 11-94. • En complément : Le site de Cosandey : www.riseofthewest.com Christophe Brun, « Configuration géographique « européenne » et dynamique d’innovation : sur l’hypothèse d’un engendrement mutuel depuis Strabon », dans Vincent Jullien, Efthymios Nicolaïdis et Michel Blay (éd.), Europe et sciences modernes, histoire d’un engendrement mutuel, Berne, Peter Lang, 369 p., p. 309-345. • En contrepoint : François-Xavier Verschave, La Maison-monde. Libres leçons de Braudel, Paris, Charles Léopold Mayer, 2006, re 246 p. (1 éd. sous le titre Libres leçons de Braudel, Paris, Syros, 1994). Christian Grataloup, Faut-il penser autrement l’histoire du monde ?, Paris, Armand Colin, « Éléments de réponse », 2011, 213 p. ; Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du Monde, Paris, Armand e re Colin, « U », 2 éd. 2010, 287 p. (1 éd. 2007). Philippe Beaujard, Laurent Berger et Philippe Norel (dir.), Histoire globale, mondialisations et capitalisme, Paris, La Découverte, « Recherches », 2009, 503 p. Michel Bounan, La Folle Histoire du monde, Paris, Allia, 2006, 157 p. Ivan Illich (avec David Cayley), La Corruption du meilleur engendre le pire, Arles, Actes Sud, 2007, 345 p. (éd. originale canadienne, The River North of the future, Toronto, House of Anansi Press, 2005). Sur le personnage Illich, cf. l’introduction de David Cayley, p. 23-79. -9- Séance 12 (27 novembre 2014) Séance conclusive. Retour sur l’ensemble des échelles des systèmes de communication : les systèmes communicationnels, leurs connexions interscalaires, la régulation, l’innovation, la « coopétition ». [Barry J. Nalebuff et Adam M. Brandenburger, La Co-opétition, une révolution dans la manière de jouer concurrence et coopération, Village Mondial, 1996 (New York, Currency, 1996, ouvrage de management d’entreprise).] - 10 - Systèmes vivants, Régulation, Innovation — Mise en œuvre Types de travaux 30 % exposé en duo de 15 min maximum : une séance par cycle. 40 % travail écrit intermédiaire en duo, si possible sur un cycle différent, pour chacun des étudiants, de celui de leur(s) exposé(s). 30 % travail écrit final : travail écrit individuel, au sujet commun à tous les étudiants, et pour le traitement duquel les concepts vus dans l’ensemble des cinq cycles doivent être tous employés. Format des travaux écrits intermédiaires Police : Palatino Linotype taille 11, espace interlinéaire réduit Interligne : 1 Marges : 2,5 cm en haut et en bas ; 1,5 à gauche ; 3,5 à droite Pages : autant que nécessaire mais pas moins de 5, et si possible pas plus de 10 Introduction, développement, conclusion L’introduction comprend normalement trois alinéas : amorce (explicitation des termes du sujet), problématique (une affirmation en une seule phrase), annonce du plan (une phrase par partie annoncée). Choix du travail écrit intermédiaire Le travail écrit intermédiaire est à préparer par groupe de deux étudiants. Ce travail sera à m’envoyer via l’ENTG selon le calendrier fourni. Le choix de chaque duo se porte de manière entièrement libre sur l’ensemble des sujets proposés (A, B, C, etc.). Toutefois, et puisque l’ensemble des cycles est à mobiliser pour effectuer le travail écrit final, il est souhaitable que les étudiants ne travaillent pas sur le même cycle pour leur exposé et leur travail écrit intermédiaire. - 11 -