Séance académique - Académie Nationale de Pharmacie

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ACADÉMIE NATIONALE DE PHARMACIE
Fondée le 3 août 1803 sous le nom de Société de Pharmacie de Paris
Reconnue d’utilité publique le 5 octobre 1877
Séance académique
Mercredi 7 mars à 14 h 30
à l’issue de l’Assemblée générale
Salle des Actes
Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques
Université Paris-Descartes
4 av. de l’Observatoire 75006 Paris
Ordre du jour
1. ACTIVITÉS ADMINISTRATIVES DE L’ACADÉMIE
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Assemblée Générale (14 h 00 à 14 h 30 : cf. Ordre du jour joint)
Approbation du procès verbal de la séance du 1er février 2012 (document joint)
Informations du Président
Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire Général
2. RAPPORT ET RECOMMANDATIONS
DU GROUPE DE TRAVAIL « PRÉPARATION
MAGISTRALES ET OFFICINALES »
présenté par Pr Jean-Claude CHAUMEIL
3. TRAVAUX SCIENTIFIQUES & PROFESSIONNELS
3.1 EXPOSÉS (20 min)
« Nouvelles stratégies de découverte de molécules biologiquement actives »
Pr Marcel HIBERT, Directeur du Laboratoire d’Innovation Thérapeutique UMR 7200 CNRS - Université de
Strasbourg, Faculté de Pharmacie, Illkirch
Notre communauté a été parmi les toutes premières à développer en milieu académique une stratégie de
« Chimie Biologique » axée autour du criblage. En effet, la perspective du décryptage des génomes nous a
amenés dès 1997 à tenter par ce moyen d’accélérer la découverte de molécules biologiquement actives pour
étudier les fonctions physio(patho)logiques d’un grand nombre de nouvelles cibles biologiques, voire de
produire des agents thérapeutiques. Malgré de nombreuses difficultés, le bilan au niveau local et national est
aujourd’hui intéressant tant en termes de structuration de la recherche qu’en termes de valorisation scientifique
et thérapeutique. Nous présenterons brièvement la Chimiothèque Nationale, le Réseau National des Platesformes de criblage, l’entrée dans le réseau national des Très Grandes Infrastructures de Recherche et dans le
programme européen ESFRI (projet EU-OPENSCREEN). Nous nous attarderons sur quelques résultats
scientifiques innovants issus de la démarche collective strasbourgeoise : des chimiothèques fluorescentes pour la
caractérisation de cibles orphelines, des modulateurs allostériques atypiques, le concept de ‘neutraligands’ de
chimiokines, un candidat clinique en phase 2 pour la maladie d’Alzheimer, etc.
« Expérience d’une cellule de conseil en santé et environnement intérieur à Paris »
Dr Fabien SQUINAZI, Médecin biologiste - Directeur du Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris (LHVP),
Membre du Comité d’experts spécialisés « Milieux aériens » de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
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l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses), Membre du Conseil scientifique de l’Observatoire de
la qualité de l’air intérieur (OQAI)
La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments est devenue un sujet de préoccupation croissant à la fois pour les
pouvoirs publics, la communauté scientifique et médicale et nos concitoyens. La problématique « Bâtiment Santé » a émergé dans les années 70 alors que les politiques d’économie d’énergie recommandaient une
isolation plus importante des bâtiments. Les études, menées depuis, ont souligné l’importance du temps passé
dans des espaces clos et la spécificité de la pollution intérieure par rapport à l’extérieur. Celle-ci s’exprime en
particulier par la présence de certaines substances non observées à l’extérieur ou par des concentrations
nettement plus importantes à l’intérieur.
Les polluants de nature physique, chimique ou biologique, présents à des concentrations élevées dans les
environnements intérieurs, sont responsables d’effets variés sur la santé des occupants de ces bâtiments. Ces
effets peuvent aller de simples nuisances et gênes diverses (odeurs, irritations de la peau et des muqueuses
oculaires et respiratoires, maux de tête, …), jusqu’à des intoxications et pathologies respiratoires, infectieuses
ou allergiques, et au développement de certains cancers, de maladies respiratoires chroniques ou cardiovasculaires.
La qualité de l’air intérieur est le résultat des interactions complexes entre l’environnement extérieur, les locaux
par leurs produits de construction, de décoration et d’ameublement et les activités et comportements des
occupants (produits utilisés, tabagisme, équipements, chauffage, aération, ventilation,…).
La lutte contre la pollution intérieure nécessite d’une part de limiter autant que possible les sources de pollution
et d’autre part d’assurer un renouvellement de l’air des locaux par l’aération et la ventilation. Les systèmes
d’épuration ou de purification d’air peuvent apporter une aide complémentaire mais nécessitent l’étude de leur
efficacité autant que de leur innocuité.
Le LHVP a développé à Paris une cellule de conseil en santé et environnement intérieur, formé d’ingénieurs
hygiénistes, de techniciens de laboratoire et d’une Conseillère Médicale en Environnement Intérieur qui se
rendent gratuitement, sur prescription médicale, au domicile de patients atteints de maladies respiratoires pour
évaluer les sources d’allergènes et de polluants physico-chimiques dans leur logement. La visite consiste en un
audit du logement, pièce par pièce, selon un questionnaire précis (revêtements et matériaux utilisés, type de
chauffage, aération et ventilation, produits domestiques, environnement extérieur,…), suivi, si nécessaire, par
des prélèvements d’air et de poussières : allergènes, moisissures, micro-organismes, composés organiques
volatils, aldéhydes,…Un compte-rendu est fait au médecin pour l’aider dans son diagnostic et/ou traitement et
des conseils personnalisés permettent au patient de modifier son environnement et/ou ses habitudes de vie. La
cellule peut aussi orienter le patient vers le service technique de l’habitat pour une enquête de salubrité et vers
les services sociaux.
3.2 COMMUNICATION (10 min)
« Maîtrise du risque sanitaire lié aux virus et prions pour les médicaments dérivés du plasma »
Jean-Noël COLIN, Directeur des Affaires Pharmaceutiques - Pharmacien Responsable LFB Biomédicaments
La fabrication des médicaments dérivés du sang (MDS) requiert le poolage de plusieurs dizaines de milliers de
dons de plasma. L’incorporation d’un seul don contaminé par un agent pathogène pourrait altérer la totalité des
autres dons. La sécurité de ces médicaments vis-à-vis du risque viral repose, depuis près de 30 ans, sur le
contrôle des dons vis-à-vis des virus pathogènes majeurs (VIH, VHB, VHC), la circulation rapide des
informations d’hémovigilance et les étapes d’inactivation et/ou d’élimination virale, particulièrement efficaces
vis-à-vis des virus enveloppés que sont ces pathogènes majeurs. Pour ce qui concerne les virus non enveloppés,
dont le caractère pathogène est généralement moindre mais dont l'incidence est plus élevée (VHA, parvovirus
B19), le contrôle sérologique (recherche des anticorps) est inefficace et les étapes de sécurité virale plus limitées
compte tenu de leur résistance plus importante aux traitements d'inactivation.
Les progrès les plus significatifs de ces dix dernières années ont été marqués par le développement de la
filtration nanométrique (nanofiltration), permettant d’éliminer des particules virales de très petite taille,
indépendamment de leur résistance aux traitements physiques ou chimiques d'inactivation, et celui du dépistage
génomique viral (DGV). La généralisation du DGV aux cinq virus, VIH, VHB, VHC, VHA et B19, permet de
raccourcir de plusieurs semaines à quelques jours la fenêtre de détection des virus pathogènes majeurs et de
détecter les virus non enveloppés. Le risque transfusionnel résiduel est maintenant très faible, notamment en
France, 1 pour 1 million de dons pour l'ensemble des virus pathogènes majeurs. Un des bénéfices du DGV est
également de quantifier la charge virale potentiellement présente dans une poche ou un pool de plasma et de
vérifier que les étapes de sécurité virale sont suffisantes pour éliminer tout risque de transmission par les MDS.
Cependant, même avec des DGV performants, il existe toujours le risque d’apparition de nouveaux génotypes
(B19) ou de développement de génotypes rares (VHA), non détectés par les techniques en place, de
modification de l’épidémiologie de la zone de collecte (VHE, West Nile Virus), d’émergence de nouveaux virus
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(SRASV), voire d’agents nouveaux tels que le prion (vMCJ). D’où l’importance d’avoir dans le procédé de
fabrication des étapes de sécurité virale multiples et de mode d’action complémentaire et, si possible, efficaces
quelle que soit la nature de l’agent.
Pour le prion, la situation est toute particulière car les tests de détection ne sont encore pas disponibles et la
nature incomplètement élucidée de l’agent ne permet pas d’avoir de certitude absolue sur l'efficacité des
méthodes d’élimination. Néanmoins, l’épidémiologie est rassurante : aucun cas de transmission de MCJ
sporadique par transfusion ou MDS n’a été décrit lors de vastes études épidémiologiques et, si dans le cas de la
vMCJ, la transmission sanguine est avérée, l’absence de nouveau cas en France depuis plusieurs années est une
donnée essentielle.
La sécurité sanitaire des MDS vis-à-vis du risque viral et prion nécessite une vigilance scientifique et technique
de tous les instants, même quand des méthodes de détection et de sécurisation éprouvées sont disponibles.
3.3 PRÉSENTATION D’OUVRAGE (5 min)
« Biochimie médicale - marqueurs actuels et perspectives » coordonnateurs Jean-Louis BEAUDEUX et
Geneviève DURAND, 2ème édition. Édition Médecine Sciences Publications, Lavoisier, Paris, septembre 2011,
ISBN 978-2-257-20472-1, 607 pages
Ouvrage présenté par Pr Claude BOHUON, membre de l’Académie nationale de pharmacie
« Santé, égalité, solidarité - des propositions pour humaniser la santé » Claude DREUX et Jean-François
MATTEI, édition Springer, 69121 Heidelberg, Allemagne ISBN 978-2-8178-0273-2, 244 pages
Ouvrage présenté par Pr Jean-Paul CHIRON, Président de l’Académie nationale de Pharmacie
4. SÉANCE RESTREINTE ÉVENTUELLE
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