Principaux éléments de la période - Institut Libre de Formation des

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Anne Bousseau
Formation théorique
Synthèse d'histoire
Bilan des guerres de religion
Construction territoriale de la France
Bilan des règnes d'Henri IV et de Louis XIII
Le Grand Siècle
Principaux éléments de la période
Construction territoriale de la France jusqu'en 1589
La France est née du partage de l'Empire carolingien au traité de Verdun en 843. La frontière
orientale est fixée par l'Escaut, le Meuse, la Saône et le Rhône. La méridionale dépasse les
Pyrénées. Dans un royaume morcelé en duchés et comtés, Hugues Capet ne possède en 987 qu'un
modeste domaine que ses successeurs accroissent progressivement.
Le mariage d'Aliénor d'Aquitaine cède l'ouest du royaume à l'Angleterre en 1180. PhilippeAuguste reconquiert une grande partie du pays, réduisant les possessions anglaises au sud-ouest. La
guerre de cent ans émiette à nouveau la France.
Louis XI la réunifie et l'agrandit avec la Provence. Les derniers Valois continuent cette
politique d'unification, avec en particulier le rattachement de la Bretagne.
Les guerres de religion
A partir de 1517, le courant de la Réforme mené par Luther se propage en Europe, et aboutit
à une division religieuse entre protestants et catholiques. Contrairement à d'autres pays, l'intégration
du protestantisme n'avait pas soulevé de troubles en France, mais la mort d'Henri II en 1552 laisse
de jeunes rois sur le trône. Cet affaiblissement du pouvoir royal ouvre la voie à une violente
opposition entre catholiques menés par les Guises et protestants qui veulent tour à tour s'imposer
auprès du roi François II. Malgré les efforts de Catherine de Médicis et du chancelier Michel de
l'Hospital pour adopter une politique de conciliation, les années 1562 à 1570 voient se suivre trois
guerres civiles entre catholiques et protestants. Tandis que Charles IX a succédé à son frère,
l'autorité royale est menacée : la personne du roi ne peut plus être garante de l'unité de la foi de ses
sujets, et l'obéissance à Dieu se dissocie de l'obéissance au roi. En 1572, le mariage de Marguerite
de Valois, sœur du roi, avec le prince protestant Henri de Navarre, ne permet pas la réconciliation
des deux partis, au contraire. Le 24 août, alors que la monarchie avait décidé l'exécution des chefs
protestants, éclate à Paris un massacre généralisé des huguenots, qui s'étend à la province. Ce
massacre de la Saint Barthélemy marque un paroxysme de violence de ces années de guerres de
religion.
Contestant un abus de pouvoir royal, et rejoints par les catholiques "Malcontents", les
protestants reprennent les combats, tandis que des catholiques intransigeants se rassemblent dans la
ligue pour s'affirmer face au roi. Trois nouvelles guerres déchirent encore la France jusqu'en 1577,
tandis que la couronne est passée à Henri III. Malgré une accalmie jusqu'en 1584, pendant laquelle
Henri III essaie de renforcer son autorité, les combats reprennent quand la mort du frère du roi fait
du protestant Henri de Bourbon, roi de Navarre l'héritier de la couronne. L'éventualité d'avoir un
roi protestant est insupportable aux ligueurs qui se soulèvent à nouveau. Une nouvelle guerre
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éclate, entre le roi, les ligueurs et les protestants. Tandis qu'Henri de Navarre devient le chef des
protestants, Henri de Guise puis Henri III sont assassinés.
Règne d'Henri IV
Henri de Navarre est l'héritier légitime du trône, mais sa conquête de la France est longue et
difficile. La guerre se renforce entre le roi et les ligueurs. Son respect des catholiques lui valent
pourtant le ralliement de nombreuses villes. Paris, assiégée par les troupes royales, résiste
cependant, soutenue par les Espagnols et Henri IV prend conscience que les armes ne suffisent pas
à conquérir la France. Il consent à abjurer le calvinisme en 1593. C'est à Chartres qu'il est enfin
couronné en 1594, Reims demeurant aux mains des ligueurs. Paris lui ouvre ses portes et son entrée
solennelle lui rallie la population. Son accession au trône rattache à la France les provinces de
Navarre, du Béarn et le comté de Foix.
Les guerres de religion ont coûté beaucoup de vies et laissent un pays à reconstruire.
Néanmoins, elles ont sans doute permis une purification de la foi et le XVIIème siècle verra se
lever les nombreux saints qui forment "l'école de spiritualité française".
Dès 1595, le roi s'engage dans un conflit contre l'Espagne. Cette guerre lui fait perdre le
soutien d'une partie des protestants, tandis que la Bretagne ne se soumet qu'en 1598. Censée
rassembler les Français, mais aussi l'Angleterre et les Provinces-Unies autour d'un ennemi commun,
cette guerre tourne à l'avantage de l'Espagne qui garde finalement la ville de Cambrai.
Le 30 avril 1598 est signé l'Édit de Nantes qui accorde aux protestants la liberté de culte et
de conscience, mais aussi 150 places de sureté et des privilèges financiers, juridiques et militaires.
Ces clauses inquiètent les milieux catholiques. Le mariage du roi en 1600 avec Marie de Médicis,
garantissant de meilleurs rapports avec Rome et l'Espagne, puis la naissance d'un héritier en 1601,
lui permettent d'affirmer enfin son autorité.
Henri IV contribua à agrandir le royaume. La guerre de Savoie, en 1600, contre le duc
Charles-Emmanuel, a réuni à la France la Bresse, le Bugey et le pays de Gex.
La paix enfin établie, le roi s'attache avec son ministre Sully à reconstruire la France, ruinée
et ravagée par les guerres de religion. Il s'intéresse à l'agriculture et diminue les charges qui pèsent
sur les paysans. Il encourage le développement des "Pâturage et labourage [qui] sont les deux
mamelles de la France". En 1610, l'agriculture a enfin retrouvé son niveau de 1560. Il favorise
l'industrialisation, avec la création des Gobelins, améliore les voies de communications : le premier
canal est creusé. Il développe à Paris un plan d'urbanisation pour moderniser la ville : construction
du Pont-Neuf, sur lequel, pour la première fois, il n'y a pas de bâtiments, création de nouvelles
places, comme la place des Vosges, édifiée en tant que place royale.
En 1608, avec la fondation de Québec par Samuel de Champlain, commence la colonisation
du Canada.
La fin du règne est marquée par une reprise du conflit avec l'Espagne. Les anciens ligueurs
ravivent leur hostilité vis-à-vis du roi, assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610. Le roi est
universellement regretté.
Règne de Louis XIII
Louis XIII n'a que neuf ans à la mort de son père Henri IV. La reine Marie de Médicis
assure donc la régence, mais tient Louis XIII à l'écart du pouvoir et se laisse dominer par Concini.
En désaccord avec la politique de la régente, les anciens ministres d'Henri IV démissionnent.
Devant un affaiblissement du pouvoir dû au jeune âge du roi, l'agitation des nobles reprend : ils
réclament la tenue des États Généraux qui se rassemblent en 1614.
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En 1617, Louis XIII décide d'affirmer son autorité en supprimant Concini, tandis que sa
mère est exilée.
En 1624, Louis XIII nomme comme ministre pour le seconder le Cardinal de Richelieu.
Richelieu place au-dessus de tout le pouvoir royal. La lutte reprend contre les protestants.
Ceux-ci, forts de leurs privilèges, ont établi une sorte de république indépendante à La Rochelle.
Cet "état dans l'état" menace l'unité du royaume. Richelieu entreprend en 1627 le siège de la ville.
Celle-ci, obtenant le soutien de l'Angleterre tient un an avant de se rendre. La paix d'Alès en 1629
enlève aux protestants les privilèges politiques que leur avait accordés l'Édit de Nantes. Ils gardent
toutefois la liberté de culte.
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Richelieu rabaisse l'orgueil des grands, qui soutenus par Marie de Médicis et son fils Gaston
d'Orléans, se révoltent contre leur souverain et la tyrannie de Richelieu. Celui-ci finit par interdire
les duels qui font des ravages dans la noblesse et prive ainsi le royaume d'une partie de son élite. Il
renforce l'autorité des intendants dans les provinces, diminue en revanche celle des gouverneurs
militaires et soumet les parlements de province.
Il développe les arts avec la création en 1635 de l'Académie française qui doit porter à sa
perfection la langue française. Dans les mêmes années se développe en France le classicisme, dont
la sobriété et la recherche de lignes droites s'oppose au baroque inspiré de l'Italie. Un style "à la
française" est en train de se mettre en place.
En 1635, Richelieu reprend la lutte contre la maison d'Autriche en engageant la France dans
la guerre de trente ans, commencée en 1618. Il s'allie pour cela aux puissances protestantes
d'Europe. Le coût de la guerre augmente fortement les impôts. Les campagnes, que Richelieu n'a
jamais soutenues, plongent dans la misère.
Après la mort de son ministre en 1642, Louis XIII nomme, sur la recommandation de
Richelieu, le Cardinal Mazarin comme premier ministre. En 1643, Louis XIII meurt à son tour.
C'est un pays en guerre qu'ils laissent, mais où l'avantage est à la France. Dirigées par le Prince de
Condé, les troupes françaises remportent la victoire de Rocroi quelques jours après le décès du roi.
La régence et la Fronde
Louis XIV n'a que cinq ans en 1643. La régence est confiée à la reine-mère Anne d'Autriche,
qui maintient le cardinal Mazarin dans ses fonctions. Jusqu'à sa mort en 1661, Mazarin s'efforce de
remporter la guerre et de laisser au jeune Louis XIV un trône puissant.
La guerre de trente ans (1618-1648), que continue Mazarin, réunit l'Alsace à la France par
les traités de Westphalie (1648), permettant d'atteindre la frontière naturelle qu'est le Rhin. La
France reste cependant en conflit avec l'Espagne. Par le traité des Pyrénées (1659), l'Espagne doit
céder à la France l'Artois et le Roussillon.
Au sein du royaume, Mazarin doit lutter, de 1648 à 1653, contre la Fronde, révolte des
parlementaires, puis des princes et des grands seigneurs. Il s'agit d'abord d'un soulèvement du
Parlement de Paris, opposé à de nouveaux impôts levés par Mazarin. Ce prétexte sert aux
parlementaires à réclamer une plus grande part de souveraineté et à s'opposer à la naissance de
l'absolutisme. La reine Anne d'Autriche doit précipitamment quitter Paris et se réfugier à SaintGermain avec le roi, tandis qu'il faut faire appel à l'armée de Condé pour venir à bout du
soulèvement parisien.
En 1650, c'est au tour de la noblesse de protester. Rassemblés autour de Condé et soutenus
par l'Espagne, les nobles s'opposent aux troupes royales dirigées par Turenne. Le soulèvement des
provinces touche particulièrement le sud-ouest. La guerre civile s'ajoute à la misère qui frappait le
peuple.
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C'est en grande part par la ruse que Mazarin parvient à triompher de cette guerre civile en
brouillant les coalisés. La Fronde est le dernier soulèvement qui opposa les grands seigneurs à leur
souverain. Désormais, l'autorité royale ne sera plus contestée jusqu'en 1789. Quant au Parlement,
au lieu d'avoir davantage de pouvoir comme il l'avait revendiqué, il est soumis à l'autorité royale.
Protégé par Mazarin et étant toujours resté fidèle à la royauté, Nicolas Fouquet est nommé
en 1653 surintendant des finances. Il doit restaurer les finances après la guerre contre l'Espagne et la
Fronde. Il favorise pour cela l'emprunt, même s'il doit parfois prendre sur sa fortune personnelle
pour rembourser les créanciers de l'état.
Devenu l'homme le plus riche et le plus puissant de France, Fouquet entreprend, en 1656, de
se faire construire à Vaux-le-Vicomte la plus belle maison du royaume. Le financier avisé se montre
aussi mécène incomparable pour des artistes qui marqueront l'époque : l'architecte Le Vau, les
peintres Le Sueur et Le Brun, et le paysagiste Le Nôtre. Le chef-d'œuvre où Fouquet reçoit les plus
grands du royaume est achevé en 1661. La réception de Louis XIV marque l'apothéose de Vaux-leVicomte. Molière y donne la première représentation des Fâcheux sur une musique de Lully. Cet
étalement de richesse lui vaut l'acharnement de Colbert, qui après avoir géré la fortune de Mazarin,
vient de passer au service du roi, et la disgrâce royale : il est arrêté trois semaines plus tard à
Nantes.
Le grand Siècle
A la mort de Mazarin, en mars 1661, Louis XIV, commence à régner personnellement, en
établissant une monarchie absolue, tandis que le Parlement de Paris doit se résigner à garder le
silence. Il n'y a plus de réunion des États Généraux. Après la Fronde nobiliaire, le fait de rassembler
la noblesse en une brillante Cour a aussi pour but de soumettre les grands à l'autorité royale.
Louis XIV est considéré comme souverain de droit divin ; c'est de Dieu qu'il tient son
pouvoir et à Lui seul qu'il doit rendre des comptes. Sa volonté fait loi et toute autorité vient de lui.
Bien qu'il ait choisi de gouverner seul, Louis XIV s'entoure de plusieurs Conseils, et ne prend pas
de décision sans les avoir consultés. Il nomme ses ministres et peut les renvoyer quand bon lui
semble.
Avec Colbert, contrôleur général des finances, le roi travaille à enrichir la France. Il
développe l'agriculture, l'industrie et le commerce. Innovateur en matière d'économie, Colbert
estime qu'il faut favoriser la production française dans tous les domaines, afin d'attirer l'argent des
pays étrangers, mais sans avoir besoin d'acheter à l'extérieur.
Le commerce maritime se développe avec la création de grandes compagnies privées qui
assurent le commerce avec les colonies et les comptoirs nouvellement créés. Colbert fait de Brest la
capitale maritime de royaume. Outre les arsenaux, il y installe également des écoles d'hydrographie
et de génie maritime. Il fonde " l'Orient" comme port de commerce tourné vers la compagnie des
Indes, mais aussi Rochefort.
Reprenant le travail entrepris autrefois par Sully, il crée un réseau de manufactures royales,
début de l'industrialisation du pays. Il modernise les finances par un contrôle rigoureux des recettes
et des dépenses.
Il soutient également la recherche scientifique par la création de l'Académie des sciences en
1666. Par la mise en place d'une police mieux administrée, il renforce la sécurité dans les villes.
Dans les provinces, le pouvoir royal est relégué par des intendants, dont les pouvoirs sont
très étendus.
Les grandes dépenses des guerres et de la Cour provoqueront néanmoins le déséquilibre
dans les finances royales, et les reproches que Colbert peut en faire finissent par gêner l'ambition de
Louis XIV qui, sous l'influence du clan Le Tellier- Louvois, finit par l'écarter du pouvoir en 1683.
Louvois, fils du chancelier Le Tellier, est quant à lui, ministre de la guerre. Il organise
l'armée en plusieurs corps : la cavalerie, l'infanterie et l'artillerie. Il crée une intendance pour le
ravitaillement des soldats et fonde l'hôtel des Invalides.
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Vauban, également chargé de la guerre, construit des places fortes et entoure de
fortifications de nombreuses villes de la frontière.
Dans un royaume où la monarchie absolue prend sa forme définitive, le roi essaie de réaliser
l'unité religieuse. En 1682, la Déclaration des Quatre articles proclame une indépendance de l'Église
gallicane par rapport au Pape, dont l'autorité n'est reconnue que comme spirituelle.
Le souci d'unifier l'Église passe aussi par le combat contre le jansénisme et le
protestantisme. Le jansénisme s'était développé dans l'Église catholique du XVIIème siècle en
prenant des allures sectaires que le Pape condamna dès 1653. En France, son principal foyer est
l'abbaye de Port-Royal-des-Champs, autour de laquelle gravitent nombreux intellectuels. Le
jansénisme devenant source de querelles et de divisions est combattu, jusqu'à la destruction de
Port- Royal-des-Champs en 1709.
Sous l'influence de Louvois, et malgré l'opposition de Colbert, le protestantisme est à
nouveau combattu. Il s'agit d'abord, en 1681, des dragonnades, où les soldats essaient de faire
abjurer les protestants pour les ramener au catholicisme. En 1685, par l'Édit de Fontainebleau, Louis
XIV révoque l'Édit de Nantes. Le culte protestant est désormais interdit en France. Cela conduit,
malgré l'interdiction, de nombreux protestants à quitter la France. Cet exode a un poids financier
certain, mais est en partie compensé par l'arrivée, dans le même temps, de catholiques Anglais ou
Hollandais, persécutés dans leurs propres pays.
Le règne de Louis XIV est caractérisé également par le faste dont s'entoure le roi, dans le
souci d'affirmer le prestige de la France par rapport aux Cours européennes. La construction du
château de Versailles est le symbole de ce prestige, tandis que le Soleil devient l'emblème du roi.
Les artistes, qui avaient surtout travaillé pour la noblesse sont désormais au service du seul roi. Les
plus grands architectes, Le Vau, Mansart, Le Nôtre pour les jardins, et les peintres Le Brun et
Le Sueur sont sur le chantier du palais ; dans la galerie des glaces se reflète le savoir-faire des
maîtres-verriers.
Les musiciens comme Lully animent la vie de la Cour. Ils sont répartis en musiciens de la
chambre, autour de la vie du roi et de la Cour, musiciens de la chapelle pour la musique sacrée, et
musiciens des écuries au service de la musique militaire et des fêtes de plein air.
Les Lettres brillent elles aussi. La rigueur des normes du classicisme se fixe, donnant ainsi
au théâtre sa règle des trois unités. Aux tragédies de Corneille succèdent celles de Racine. Les
comédies de Molière, les Fables de La Fontaine, raillent les vices ou les travers du XVIIe siècle,
mais aussi de tous les temps. Bossuet s'affirme comme maître de l'éloquence sacrée dans ses
Sermons, tandis que Madame de Sévigné laisse des lettres qui peignent la vie de la Cour.
Cet épanouissement des lettres et des arts donne un très grand éclat à la partie la plus
brillante du règne de Louis XIV qui a été appelée le grand Siècle.
Au prix de nombreuses guerres, le règne de Louis XIV, puis de Louis XV, donnèrent peu à
peu à la France ses frontières actuelles.
La paix avec l'Espagne, signée au traité des Pyrénées, fut de courte durée. Bientôt de
nouveaux conflits éclatèrent en Europe au sujet de la succession d'Espagne. La guerre de dévolution
se solda par le rattachement d'une partie des Flandres au Royaume. Rivalités économiques et
opposition religieuse sont à l'origine de la guerre de Hollande (1672-1678). Le traité de Nimègue
(1678) apporta à la France la Franche-Comté. Une dernière guerre de Louis XIV, celle de
succession d'Espagne devait priver la France de Terre-Neuve et d'une partie du Canada.
Sous Louis XV, une guerre éclata entre l'empereur et le roi Stanislas de Pologne, beau-père
de Louis XV. Vaincu, Stanislas reçu en compensation la Lorraine, qui revint en héritage à la France
en 1766. Deux ans plus tard, Louis XV acquit la Corse. Cependant, la guerre de sept ans (17561753) entre la France et l'Angleterre, fit perdre les colonies de l'Inde et du Canada. (Traité de Paris,
1763).
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Plus tard, la Révolution rattacha le comtat Venaissin, alors propriété des états Pontificaux à
la République. Les frontières atteignirent leur position actuelle sous le second Empire, avec le
rattachement de la Savoie et du comté de Nice.
Deux épisodes historiques
Le siège de La Rochelle (1627-1628)
En 1598, l'édit de Nantes avait accordé aux protestants français un statut très libéral ; ils
jouissaient non seulement de la liberté de conscience et de culte, mais encore d'importants droits
politiques et militaires; ils disposaient surtout de garnisons et de places fortes.
Ils formaient donc un "Etat dans l'Etat", ce que ne pouvait souffrir le cardinal de Richelieu ;
vouant toute son énergie à fortifier l'autorité royale, il n'autorisait personne à la braver.
Son premier conflit avec les protestants éclate en 1625 ; il est suivi d'une trêve ; la guerre se
rallume en 1627 et, cette fois Richelieu veut en finir ; peu lui importe, d'ailleurs les controverses
religieuses ; c'est la force politique des protestants qu'il veut abattre.
Richelieu décide d'enlever aux calvinistes les places de sûreté que leur avait accordées l'édit de
Nantes.
Les protestants en révolte appellent à leur secours une flotte anglaise. Il faut que Richelieu
lui-même, casque en tête, la cuirasse sur la poitrine, vienne assiéger la Rochelle, leur principale
place forte. La ville est d'abord coupée de l'arrière-pays, sur 12 km, par un solide retranchement. Le
cardinal, pour empêcher les Anglais de débarquer, ordonne la construction d'une digue en pleine
mer et fait naviguer une flotte française devant le port. Pour cette gigantesque digue, on utilise de
gros pieux de bois, entre lesquels on accumule moellons et gravats. C'est un travail énorme que
rendent très pénible les remous, les bourrasques, les assauts de la flotte anglaise venue secourir les
Rochelais.
En six mois cependant, l'ouvrage est achevé ; il compte 1500 m de long et 8 m de large; il
résistera à toutes les tempêtes, contrairement aux prévisions des assiégés.
Ceux-ci ont également choisi un chef énergique : c'est l'ancien amiral Jean Guiton, qui
menace de son poignard quiconque parlerait de se rendre. Pendant plus d'un an, la ville résiste
farouchement ; le blocus amène la disette, puis la famine. Guiton reste inébranlable : "Pourvu qu'il
reste un homme pour fermer les portes, c'est assez", dit-il. Mais la ténacité de Richelieu l'emporte :
le 29 octobre 1628, La Rochelle, affamée, jonchée de cadavres, capitule ; sur les 28 000 habitants, il
ne reste que 5 000 survivants.
L'édit de grâce d'Alès enlève aux protestants leurs places fortes, mais leur confirme la liberté
de culte et l'égalité avec les catholiques.
La guerre de Hollande 1672-1678 et la campagne d'Alsace
En accord avec Colbert qui souhaite ruiner le commerce maritime Hollandais, et avec
Louvois, Louis XIV tenait à se venger des Pays-Bas qui avaient formé une triple alliance et
empêché de nouvelles conquêtes.
Une armée française, forte de cent vingt mille hommes, franchit le Rhin et envahit le sud de
la Hollande. Pour sauver La Haye et Amsterdam, les Hollandais ouvrent les écluses de leurs canaux
et de leurs fleuves ; le pays, au-dessous du niveau de la mer, est envahi par les eaux, qui en
quelques heures détruisent l'œuvre de plusieurs générations. Ils arrêtent ainsi l'avance française.
Autour de la Hollande se groupe toute une coalition européenne dans laquelle entrent
l'Empire et l'Espagne. La France, menacée sur sa frontière des Pays-Bas et sur le Rhin, est sauvée
d'une invasion par les victoires de Condé et de Turenne.
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En hiver 1674-1675, Turenne mène la campagne d'Alsace.
Les armées de l'Empire étaient entrées en Alsace par le pont de Strasbourg. Turenne essaie
de les arrêter ; au sud-ouest de la ville, il leur livre une bataille, qui reste indécise.
Il a à peine trente mille hommes pour s'opposer à la marche des cinquante-sept mille
ennemis qui continuent à avancer. Renonçant pour un temps à combattre, il se retranche dans les
hautes vallées des Vosges, face à la plaine.
Mais l'ennemi avance toujours et quelques éléments de sa cavalerie franchissent les cols
vosgiens et font leur apparition dans les villages lorrains.
Le roi et Louvois s'inquiètent. Les armées étrangères vont-elles pénétrer plus avant dans les
plaines de Lorraine et de Champagne et marcher sur Paris ? Ils pressent Turenne de quitter les
Vosges pour barrer la route à l'invasion. Mais Turenne a un plan qu'il tient à garder secret même
pour le roi. Il est parfaitement renseigné sur ce qui se passe en Alsace. L'ennemi, qui a vu s'éloigner
l'armée royale vers les Vosges, n'attend de nouvelles hostilités qu'au printemps. Il a dispersé ses
régiments du nord au sud dans de nombreux hameaux pour passer l'hiver.
Brusquement, fin novembre, Turenne quitte les hautes vallées alsaciennes, comme pour
prendre ses cantonnements en Lorraine. Il fait défiler son armée derrière les cimes neigeuses des
Vosges et en plein hiver, après vingt-sept jours de marche dans la neige, débouche, à la surprise
générale, dans la trouée de Belfort.
Les Français, que l'on croyait bien loin à l'ouest des Vosges, tombent sur les ennemis
dispersés à travers la plaine, d'Altkirch à Mulhouse et à Colmar. Le 5 janvier 1675, à Turckheim, se
livre la plus grande bataille, qui est, pour l'armée de Turenne, une belle victoire. La retraite de
l'ennemi se précipite en déroute. Les Impériaux et les Brandebourgeois avec des troupes épuisées,
décimées, repassent sur la rive droite du Rhin, par le pont de Strasbourg.
L'Alsace libérée, les Français franchissent le Rhin. Quelques mois après (juillet 1675)
Turenne trouve la mort près de Salzbach.
Le traité de Nimègue (1678) agrandit la France. Louis XIV conserve les villes d'Aire et de
Saint-Omer, Cambrai, Bouchain, Valenciennes, Condé, et toute la Franche-Comté.
Principaux personnages
Henri IV
Henri de Bourbon est né à Pau en 1553. Sa mère est reine de Navarre, tandis que son père,
descendant de Louis IX, est le premier des princes de sang. A ce titre, le jeune Henri est amené à la
cour de France dès 1561.
Dès l'enfance, il est au cœur des conflits de religion par le désaccord entre ses parents
concernant la religion à lui enseigner. C'est dans l'esprit calviniste de sa mère qu'il est élevé. Après
la première guerre de religion, Catherine de Médicis le retient à la Cour pour en faire le garant de
l'entente avec Jeanne de Navarre.
Roi de Navarre en 1572, il épouse Marguerite de Valois, sœur de Charles IX. Cette union,
censée réconcilier catholiques et protestants, célébrée dans une tension extrême, fut suivie du
massacre de la Saint-Barthélemy. Contraint de se convertir au catholicisme, Henri de Navarre
participe pourtant au complot des Malcontents. Lors des troubles de 1576, il regagne la Guyenne et
revient eu protestantisme.
En 1584, la mort de François d'Alençon, frère du roi, il devient l'héritier légitime du roi de
France. La reprise de la guerre civile en fait le chef de file des protestants en1588.
A la mort d'Henri III en 1589, Henri de Navarre doit entreprendre une difficile conquête de
la France. Devant la résistance de Paris, il réalise l'insuffisance des armes et consent à abjurer le
calvinisme en 1593. Le sacre d'Henri IV a lieu à Chartres en 1594. Son entrée solennelle à Paris lui
rallie la population.
Après la guerre contre l'Espagne, l'Édit de Nantes accorde en 1598 aux protestants la liberté
de culte et de conscience et des places fortes.
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Marie de Médicis, sa seconde épouse, lui donne enfin un héritier en 1601.
Le roi s'attacha avec son ministre Sully à reconstruire la France, ruinée et ravagée par les
guerres de religion. Il développa l'agriculture, favorisa l'industrialisation, modernisa Paris et devint
"le bon roi Henri". Cette période de prospérité fut brutalement arrêtée par l'assassinat du roi par
Ravaillac le 14 mai 1610.
Louis XIII
Fils aîné d'Henri IV et Marie de Médicis, Louis XIII est né à Fontainebleau en 1601 et
grandit à Saint-Germain, sous la direction du cardinal de Bérulle, son précepteur . Agé de neuf ans
seulement à la mort de son père, il vit difficilement la régence où sa mère le tient éloigné du
pouvoir. Devant le mécontentement des Grands face à la politique de Concini, Marie de Médicis
entreprend avec son fils un tour de France dans le but de rallier ses sujets.
En 1617, Louis XIII, lassé d'être tenu à l'écart du pouvoir malgré sa majorité, décide de faire
assassiner Concini et de prendre lui-même son royaume en main en confiant à Luynes la direction
du Conseil. La noblesse se rallia alors au roi, jusqu'à une nouvelle période de contestation du
pouvoir après la mort de Luynes en 1621. Il faudra la nomination de Richelieu au poste de premier
ministre en 1624 pour ramener progressivement le calme.
Dès lors, il préfère la politique du Cardinal, qui opte pour une alliance avec les puissances
protestantes contre la maison d'Autriche, à celle de sa mère, favorable au parti dévot et à l'Espagne.
Dans les complots menés par Marie de Médicis, Anne d'Autriche, et son propre frère, Gaston
d'Orléans, contre Richelieu, c'est le parti de son ministre qu'il défend. Ce fut le cas, en particulier
lors de la journée des Dupes, le 10 novembre 1630.
Caractère dissimulé, mais profondément consciencieux dans sa fonction, sa figure peut
paraître effacée derrière celle de Richelieu. C'est pourtant toujours bien à lui que sont revenues les
décisions.
Roi très religieux, la France lui doit sa consécration à Notre-Dame de l'Assomption en 1638.
Son règne est également marqué par la naissance du classicisme.
Richelieu
Le cardinal Armand Jean de Plessis, duc de Richelieu (1585-1642), évêque de Luçon, est
repéré par Marie de Médicis lors des états généraux de 1614 et est nommé secrétaire d'État pour
l'intérieur et la guerre. La disgrâce de la reine l'oblige à se retirer en 1617. Devenu cardinal en
1622, il entre au Conseil en 1624 et y reste jusqu'à sa mort. Entièrement dévoué au roi, il n'agit
envers les ennemis de Louis XIII, il intervient dans de nombreux domaines. Il assure la répression
des soulèvements nobiliaires, déjoue de nombreux complots, interdit les duels.
Il réduit la trop grande indépendance des protestants et réprime un soulèvement protestant
dans le Languedoc (1625). En 1627-1628, il tient le siège de La Rochelle où il prend lui-même les
armes. Pour empêcher l'arrivée de renfort anglais, il construit la célèbre fortification qui ferme
l'entrée du port. Les protestants se voient privés de leurs privilèges par le traité d'Alès en 1629.
Le 10 novembre 1630, a lieu la "journée des Dupes" : Marie de Médicis, croyant pouvoir
obtenir le renvoi du Cardinal avait appelé Louis XIII. Les rejoignant par surprise, Richelieu se vit
tellement accablé de reproches qu'il se crut congédié. Alors que la reine-mère croit triompher, le roi
renouvelle sa confiance à Richelieu, tandis que Marie de Médicis devra s'exiler.
Pour valoriser le nom du roi dans les nations étrangères et éviter que le France soit prise en
étau par la maison d'Autriche, à la fois à l'est et au sud, Richelieu s'oppose à la puissance espagnole
et entre dans la guerre de trente ans en 1635 aux côtés des puissances protestantes.
Protecteur des Arts, il fait construire à Paris le Palais-Cardinal, qui deviendra après sa mort
le Palais-Royal; à Rueil, il fait bâtir le domaine de Malmaison. Dans le domaine des Lettres, il
fonde l'Académie française en 1635.
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Mazarin
Originaire d'une modeste famille italienne, Jules Mazarin né en1602 dans les Abruzzes,
servit d'abord dans les armées pontificales avant de s'orienter vers la diplomatie. Nonce à Paris, son
habileté attire l'attention de Richelieu. Naturalisé en 1639, il devient le principal collaborateur du
Richelieu, bien qui lui obtient le chapeau de cardinal bien qu'il ne soit pas prêtre, et le recommande
à Louis XIII. Après la mort de Richelieu, le roi le nomme premier ministre en décembre 1642.
Désigné par Louis XIII comme membre du futur Conseil de régence, il est maintenu dans ses
fonctions par Anne d'Autriche pendant la minorité de Louis XIV. Celui qui est également le parrain
de Louis XIV continuera d'exercer sa tâche de premier ministre jusqu'à sa mort en mars 1661.
Sa politique extérieure doit continuer la guerre de trente ans où Richelieu s'était engagé. Les
traités de Westphalie, signés avec l'Empire, donnent l'Alsace à la France. Mais le souci de Mazarin
de laisser à son roi une grande puissance d'Europe l'incite à prolonger la guerre avec l'Espagne
jusqu'au traité des Pyrénées de 1659.
A l'intérieur, il doit faire face à la Fronde. Ses exigences fiscales liées à la guerre,
l'impopularité de sa politique, ont servi de prétexte d'abord à un soulèvement des parlementaires, en
1648, puis à la révolte des nobles qui mettent en cause l'absolutisme (1650). Il doit à cette époque
s'exiler en Allemagne, d'où il continue de conseiller habilement la régente. Par son habileté, par ruse
aussi, il a permis que l'autorité royale sorte affermie des troubles. Rentré triomphalement en France
en 1653, il confie à Fouquet le soin de redresser les finances, mises à mal par les guerres, tandis
qu'il confie ses affaires personnelles à Colbert dont il permet l'ascension.
Mécène avisé, il est le fondateur de l'Académie de peinture et de la bibliothèque mazarine.
Louis XIV
Héritier longtemps attendu, né 1638 à Saint-Germain, Louis-Dieudonné de Bourbon est le
fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche. son règne de 72 ans est le plus long de l'histoire de France.
C'est aussi celui qui revêt le plus d'éclat. Agé de cinq ans seulement à la mort de son père, le jeune
roi vécut les premières années de son règne au Palais-Royal. Après l'exil à Saint-Germain, il connut
la vie errante de la Cour pendant la Fronde. Sacré à Reims 1654, il gouverna avec l'aide de Mazarin
jusqu'en 1661. La mort de ce dernier marqua le début du règne personnel de Louis XIV.
Le mariage du roi avec sa cousine l'infante Marie-Thérèse d'Espagne en 1660, qui devait
réconcilier les deux pays rivaux, fut à l'origine des guerres qui marquèrent le règne et continuèrent
de déchirer l'Europe.
S'il est très orgueilleux de son rang de souverain de droit divin, Louis XIV fait preuve de
prudence dans l'exercice de son métier de roi, et d'une grande assiduité au travail. Il s'entoure de
grands ministres, qui continuent à faire de la France un grand pays : Colbert n'admet aucune rivalité
économique, Louvois et Vauban agrandissent le territoire français par de nombreuses guerres. Il
contrôle la religion, en luttant en particulier contre le jansénisme et en révoquant l'Edit de Nantes,
imprime ses goûts dans le développement artistique du Grand Siècle.
1682 marque un tournant du règne avec l'installation de la cour à Versailles. L'étiquette est
alors centrée sur la personne du roi. Tous les moments de sa journée sont solennisés : le lever du
Roi, messe, déjeuner, promenade dans les jardins ou dans les châteaux avoisinants, fêtes
somptueuses, les courtisans doivent être de tous les instants.
Les dernières années de sa vie sont marquées par les décès successifs du Grand Dauphin et
du duc de Bourgogne, son petit-fils. A sa mort, il laisse un pays ruiné et reconnaît "trop aimé la
guerre" et recommande à son arrière-petit-fils, futur Louis XV, de ne pas l'imiter en ce sens
Colbert
Issu d'une puissante famille de marchands de Reims, Jean-Baptiste Colbert, (1619-1683)
dont l'emblème est la couleuvre, est l'un des exemples les plus achevé de la solidarité d'Ancien
Régime. Entré dans la clientèle de Le Tellier, il devient intendant de la fortune personnelle de
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Mazarin. Il se fait remarquer par son étonnante capacité de travail. Dévoré d'ambition, il gagne la
confiance de Louis XIV en provoquant la disgrâce de Fouquet.
Homme de dossiers, Colbert est un remarquable organisateur qui préside à l'énorme travail
de mise en place de l'administration voulu par Louis XIV.Grand travailleur, il ne supporte pas d'être
dérangé dans son travail, et passe pour particulièrement froid. Il met en place le colbertisme,
principe par lequel il souhaite faire entrer l'argent en France. Il développe l'industrie et le commerce
maritime, fonde les premiers comptoirs.
Outre son rôle de contrôleur général des finances, Colbert occupe également le poste de
"surintendant et ordonnateur général des bâtiments, arts, tapisseries, et manufactures".
Le clan Colbert, ennemi des Le Tellier-Louvois, soutient Jean-Baptiste, qui, en retour, le
comble de bienfaits. Frères, sœurs, enfants ou neveux deviennent nobles, duchesses, ministres,
abbesses ou militaires de haut grade. Quant à son domaine de Sceaux, il en confie la réalisation aux
mêmes artistes que Vaux-le-Vicomte et Versailles.
Malgré son grand travail de développement du pays, et le difficile équilibre financier qu'il
arrive à maintenir entre les dépenses des guerres, de la Cour , il est peu à peu éloigné de charge par
le clan Louvois peu avant sa mort en 1683.
L'école française de spiritualité
Après les guerres de religion, la France voit au XVIIe un renouveau de la vie spirituelle et
une grande floraison de saints. A Paris, l'hôtel Acarie est un haut lieu de la réforme catholique. Le
cardinal de Bérulle, fondateur de l'oratoire de Jésus, François de Salles, l'évêque de Genève exilé
à Annecy, Vincent de Paul, s'y retrouvent.
Avec l'aide du cardinal de Bérulle, Madame Acarie introduit le Carmel déchaussé en
France. En 1610, Jeanne de Chantal fonde avec le soutien de François de Salles, l'ordre de la
Visitation.
Saint Vincent de Paul devient l'apôtre de la charité avec Louise de Marillac.
Monsieur Ollier fonde les prêtres de Saint Sulpice destinés à la formation des prêtres.
Jean-Baptiste de la Salle fonde les frères des écoles Chrétiennes, tandis que Louis-Marie
Grignon de Montfort prêche des missions dans l'Ouest et fonde les sœurs de la Sagesse.
A la fin du siècle, la dévotion au Sacré-Cœur se répand avec Marguerite-Marie Alacoque.
Chronologie
1572 (24 août) : massacre de la Saint-Barthélemy
1589-1610 : règne d'Henri IV
1598 : promulgation de l'Édit de Nantes
1610-1643 : règne de Louis XIII
1643-1715 : règne de Louis XIV
1648 : traités de Westphalie, fin de la guerre de trente ans
1659 : traité des Pyrénées
1668 : traité d'Aix-la-Chapelle
1678 : traité de Nimègue
1685 : révocation de l'Édit de Nantes.
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Principaux artistes
Littérature
Le XVIIe siècle est l'âge d'or de la littérature française. Cet essor est manifeste dès le règne
de Louis XIII. La recherche d'unité est marquée par la création de l'Académie française en 1635.
Corneille
Né à Rouen en 1606, Pierre Corneille s'est d'abord dirigé vers le droit et est devenu avocat
(1624), mais le succès d'une première comédie le décide à s'orienter vers le théâtre.
Bientôt il est pensionné et chargé d'écrire des comédies dont Richelieu invente le scénario.
C'est en 1635, quand renaît le genre de la tragédie, qu'il compose Médée. 1637 est l'année du
triomphe avec Le Cid.
Ses tragédies mettant en scène un cas de conscience à résoudre douloureusement, se
succèdent jusqu'en 1667 (Horace, Cinna, Polyeucte).Les mécènes se succèdent aussi (Mazarin,
Fouquet, Louis XIV).
Mais petit à petit, la gloire de Racine lui fait de l'ombre.
Corneille se retire en 1674, et survécut malade et diminué jusqu'en 1684.
Descartes
Il représente le courant rationaliste.
Originaire d'une famille poitevine, il est né en 1596. Il entreprend de rechercher la vérité et
réformer la philosophie. Après 9 ans de voyages et de recherches scientifiques, installé en Hollande,
il publie Le discours sur la méthode en 1637 qui suscite de vives attaques en France. Le philosophe
meurt d'une pneumonie en Suède en 1650.
Pascal (1623-1662)
Né à Clermont, Pascal suit d'abord une formation scientifique : il publie des essais en
mathématiques, étudie la pression atmosphérique.
La rencontre avec Port-Royal oriente Pascal vers le jansénisme dont il prend la défense dans
Les Provinciales. L'Apologie du Christianisme qu'il avait entrepris fut interrompue à sa mort et
publié à titre posthume sous le nom des Pensées.
Sous Louis XIV, tous les genres littéraires sont représentés. Avec la comédie de Molière et
les tragédies de Racine, le théâtre classique fixe la règle des trois unités :
"Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli,
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli"
Boileau
La Fontaine revisite les Fables de l'Antiquité et les mets en vers, Madame de Sévigné,
petite-fille de Jeanne de Chantal, nous livre dans ses lettres un vivant portrait de la cour ; Boileau
offre une vision satirique de son temps.
Racine (1639-1699)
Orphelin très jeune, Racine est élevé à Port-Royal des Champs. Ses premiers poèmes sont
écrits à la gloire de Louis XIV, il fréquente Boileau et Molière. Alexandre le révèle, Andromaque
(1667) lui apporte la gloire, Britannicus l'élève en rival de Corneille, Phèdre est son chef d'œuvre.
Elu à l'Académie en 1673, il est nommé historiographe du roi. Il écrira encore deux pièces,
bibliques cette fois, à la demande de Madame de Maintenon.
Molière (1622-1673)
Jean-Baptiste Poquelin, fils du tapissier du roi, avait débuté sa carrière dans le droit. Mais en
1644, il commence à monter sur scène sous le nom de Molière. Enrôlé dans une troupe itinérante, il
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sillonne le sud de la France. 1658 est l'année du retour à Paris. Louis XIV est immédiatement
conquis.
Les Précieuses ridicules ouvrent en 1659 la série des grandes pièces. Directeur de troupe,
comédien, auteur, Molière est au sommet du théâtre français.
Avec la collaboration de Lully, le genre de la comédie-ballet permet d'épanouir son génie à
un théâtre total qui mêle comédie, chant, musique et danse.
Spécialisé dans le genre comique, la troupe prend part aux divertissements de la cour.
Mais la portée satirique de ses œuvres vaut aussi à Molière des ennemis. Malgré les
calomnies, l'épuisement, une santé délabrée, la séparation avec Lully, son activité créatrice ne se
ralentit pas.
Molière succombe à la tuberculose au sortir d'une représentation du Malade imaginaire en
1673.
Nous pourrions encore nous étendre sur l'éloquence religieuse de Bossuet ou sur Perrault.
Fénelon ou La Bruyère, déjà, annoncent par leurs attaques contre l'absolutisme, les
écrivains du XVIIe.
Peinture
Simon Vouet
Né à Paris en 1590, il voyagea en Angleterre et à Constantinople. Au cours de ses treize
années passées en Italie, il s'est nourri des leçons de la grande peinture italienne, avec la
monumentalité de Michel-Ange, les clairs-obscurs du Caravage, Raphaël, Titien ou Carrache, mais
aussi de la luminosité de Rubens. A Venise, les couleurs du Corrège renforcent son ambition
baroque. Surnommé "le prince de Rome", il y a épousé Virginia da Vezzo, artiste elle aussi. A son
retour en France en 1627, la cour de France reconnaît en Vouet l'artiste qui peut contribuer à fonder
en peinture une tradition nationale. Il donne ainsi une nouvelle vie à la peinture française. Il devient
alors premier peintre du roi, décorateur des palais royaux, et notamment du château de SaintGermain. Dans les années 1630-1631, il travaille à la galerie du château de Chilly. A partir de 1633,
il travaille au service de Richelieu pour son palais à Paris, mais également pour la chapelle de sa
propriété de Rueil et son château du Poitou. En 1636, il peint également pour le chancelier Séguier
(qui devient en 1648 le premier protecteur de l'Académie Royale de Peinture et Sculpture), puis
pour le château de Fontainebleau. Il meurt à Paris en 1649.
Philippe de Champaigne
Né à Bruxelles en 1602, il se forma dans les ateliers bruxellois à la peinture flamande de
paysages, mais, dès son arrivée à Paris en 1621 il marque une préférence pour le style de l'école
française. Il devient le peintre de la Reine-mère, Marie de Médicis, puis obtient les faveurs de Louis
XIII et Richelieu, dont nous lui devons les portraits. Plus tard, il devient également le peintre
d'Anne d'Autriche et de Mazarin, grands amateurs d'art. Il travaille à Paris pour l'église de la
Sorbonne et le palais des Tuileries. Un des fondateurs de l'Académie royale de France, il soutient la
supériorité du dessin sur la couleur. Champaigne développe un style personnel, qui fait de lui un
peintre de silence et l'intimité. Proche du mouvement janséniste, il en contact avec l'abbaye de PortRoyal des champs dès 1642. Il réalisa plusieurs œuvres pour l'abbaye, où sa fille entra comme
cistercienne sous le nom de Sœur Catherine de Sainte Suzanne. Plusieurs toiles font mémoire de
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miracles dont les religieuses ont bénéficié, en particulier son "Ex-voto" après la guérison de sa fille,
en 1662. C'est à Paris qu'il meurt en 1674.
Georges Dumesnil de la Tour
Né à Vic-sur-Veille en 1593, c'est à Lunéville qu'il passe presque toute sa carrière. Peintre
de la réalité, rattaché au courant du caravagisme, la Tour est pénétré d'austérité religieuse, mais
souvent hautain, sec et dur, au dire de ses fermiers. Plus que tout autre, il a exploré les symboliques
de la ténèbre : la nuit est le lieu de la retraite en soi-même, de la rencontre avec la personne de
Christ. La flamme, veilleuse, gardienne de l'intime, est signe de la présence divine en tant qu'elle
génère sa propre lumière. Le contraste des formes éclairées avec l'obscurité met en relief les
volumes. Une caractéristique de la Tour est d'avoir adapté le caravagisme à la française : il compose
ses toiles de façon monumentale en réduisant les formes et les silhouettes à leur essence la plus
géométrique. Les personnages, souvent statiques, sont absorbés dans leur contemplation. Nous lui
devons des scènes profanes, comme le tricheur à l'as de carreau, mais aussi de nombreuses œuvres
d'inspiration religieuse, comme sa Nativité, peinte pour la chambre de Louis XIII, aujourd'hui au
musée des beaux-arts de Rennes, ou le Songe de Saint Joseph à Nantes. Quant à Marie-Madeleine
pénitente, il en a peint cinq versions différentes. Peintre de Louis XIII, il imposa son style mystique
à la Cour. Après sa mort en 1652 à Lunéville, Georges de la Tour tomba dans l'oubli jusqu'au
XXème siècle.
Nicolas Poussin
Né près des Andelys en 1594, il part à Paris à l'âge de dix-huit ans. Il y travaille avec
Philippe de Champaigne à la décoration de la galerie du palais du Luxembourg pour Marie de
Médicis. 1623 est l'année de son départ pour Rome. Là, pour plaire à sa clientèle romaine, il
commence par peindre selon le goût italien et s'appuie sur l'enseignement de Raphaël. En revanche,
il ne se priva pas d'estimer que "Caravage est venu au monde pour détruire la peinture". Ses œuvres
de jeunesse montrent un grand intérêt pour la lumière, comme son Massacre de saints innocents,
mais à partir de 1633, sa composition devient plus simple et plus structurale. Son changement de
style témoigne d'un intérêt toujours plus grand pour le dessin, et une recherche de l'idéal de
classicisme.
Rappelé à Paris en 1640, pour peindre la galerie du Louvre, il n'y reste que deux ans, avant
de retourner à Rome jusqu'à sa mort en 1665.
Poussin a porté le classicisme à une sorte d'apogée et de perfection lucide, avec une peinture
qui fait preuve d'une grande dose de discrétion et d'équilibre. Ses personnages offrent une étude
admirable des passions humaines, il attache un soin particulier à l'expression, souvent calme voire
triste, des visages. Il en découle une poétique sévère qui exige de lui une participation presque
physique à ses œuvres. C'est ainsi qu'il peut dire en 1646 que la Crucifixion l'a rendu malade, le
Portement de Croix, qu'on lui demande, le tuerait. Ses sujets de prédilection sont l'Ancien
Testament, avec entre autres, la Peste d'Ashdod mais également les sujets nobles de l'antiquité,
comme les Bergers d'Arcadie, (Poussin est un passionné de la lecture de Virgile) et l'allégorie,
comme sa série des quatre saisons.
Les frères Le Nain
Les trois frères, Antoine (v.1588-1648), Louis (1593-1648) et Mathieu (1607-1677) Le Nain
sont nés à Laon.
Ils sont devenus les peintres des pauvres gens. Installés à Paris, ils utilisent une signature commune
à partir de 1630. Il semble cependant que Louis soit le plus talentueux du trio. Avec Famille de
paysans dans un intérieur, Repas de paysans, ou l'heureuse famille, (1642) ils livrent des toiles
remplies d'austérité et de mélancolie et contribuent au courant de réalisme européen. C'est sans
parcimonie et sans vulgarité qu'ils dépeignent les moindres faits de la vie champêtre. Sur leur
palette, le bistre prend une nouvelle valeur. Ce pigment, à base de suie et de gomme arabique, leur
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permet d'exprimer la résistance paysanne face à la misère. Ce pigment leur permet de donner
chaleur et profondeur aux visages et aux objets familiers comme vêtements, nappes ou miches de
pain, sans passer par le recours au clair-obscur.
Louis meurt à Paris en 1648.
Claude Gellée, dit le Lorrain
Né près de Mirecourt en 1600 dans une famille pauvre, il est d'abord graveur, puis apprend
la peinture à Rome. Après des séjours à Venise et à Nancy, il se fixe à Rome où il se lie avec
Poussin. Le premier, il exprime dans ses œuvres la vibration de la lumière, qu'il note avec une
exceptionnelle qualité dans ses marines, ses paysages, ses ports. Il meurt à Rome en 1682.
Mentionnons aussi les peintres officiels de la Cour : Charles le Brun, à qui nous devons
Versailles, le portraitiste Hyacinthe Rigaud et Pierre Mignard, sans oublier l'ébéniste Boulle et
ses marqueteries.
Architecture
Louis Le Vau, (Paris 1612-1670).
Il commença par élever des hôtels particuliers comme l'hôtel d'Aumont dans la Marais, ou
les hôtels Lambert et Lauzun sur l'île Saint-Louis. Il succéda à Lemercier comme architecte du
Louvre avant d'être engagé par Fouquet. Son art de la mise en scène trouve son épanouissement au
château de Vaux-le-Vicomte, prototype du nouveau style classique, puis à Versailles. Entre temps,
il a dessiné pour Mazarin le "Collège des Quatre- Nations", qui allait devenir l'Institut.
Les Mansart forment une véritable dynastie d'architectes.
François, le grand-oncle (Paris 1598-1666) est le véritable créateur du style classique français.
Auteur entre autres de la Banque de France et du musée Carnavalet, il commença le Val-de-Grâce
sur la demande d'Anne d'Autriche et travailla au château de Blois. Ses œuvres sont remarquables de
noblesse et d'élégance.
Jules Hardouin- Mansart. (Paris 1646- Marly 1708)
Petit-neveu et élève de François, il est l'architecte du siècle de Louis XIV. Il fait du château
et de la ville de Versailles l'image de la monarchie absolue. Il réalise la place des Victoires et la
place Vendôme à Paris, la place des États à Dijon, l'hôtel de ville à Arles. Paris lui doit également
la chapelle royale des Invalides. L'influence de Mansart s'exercera jusqu'à la fin du XVIIIème siècle
dans toute l'Europe et même en Amérique.
Ses petits-fils, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1703? -1776) et Jean HardouinMansart de Jouy (1706-1754) construisirent l'un la cathédrale Saint-Louis de Versailles, et l'autre
la façade de Saint-Eustache à Paris.
André Le Nôtre (Paris 1613-1700)
Petit-fils et fils des maître-jardiniers d'Henri IV et Louis XIII, il est lui-même architecte de
la nature. Élève de Simon Vouet et de Mansart, il se soumet à l'ordre classique et devient jardinier
en chef des Tuileries puis du Luxembourg. Créateur des jardins à la française, il se distingue par ses
plans géométriques, avec la symétrie des allées, des parterres géométriques et ses terrasses
surélevées. Il fait des jardins de Vaux-le-Vicomte une œuvre si parfaite que le roi s'attache ses
services. Il dessine les jardins de Versailles, avec son Grand Canal où le soleil couchant embrase le
palais, ses bosquets et ses statues issues de la mythologie gréco-latine, travaille au château de
Sceaux, domaine de Colbert, de Saint-Cloud, de Chantilly et fournit les plans de parcs
innombrables. Sa renommée traverse les frontières.
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Musique
Jean-Baptiste Lully
Fils d'un meunier florentin, né en 1632, Jean-Baptiste Lully joue très jeune de la guitare.et
ses talents le font remarquer par le duc de Guise, de passage à Florence. En 1643, à onze ans, Lully
entre au service de la Grande Mademoiselle, la duchesse de Montpensier, cousine de Louis XIV.
Durant dix années, il apprend la musique avec Michel Lambert, devient un violoniste talentueux et
compose ses premières œuvres. En 1653, Louis XIV le nomme "compositeur de la musique
instrumentale", puis, huit ans plus tard, Lully prend le titre de "surintendant et compositeur de la
musique sacrée du roi". Son amitié, puis sa collaboration avec Molière sont à l'origine des
comédies-ballet comme le Mariage forcé et le Bourgois Gentilhomme. Bientôt, l'ambition dévorante
de musicien entraine pourtant la rupture avec Molière, tandis que Lully obtient de Louis XIV un
quasi-monopole de tout le "théâtre en musique".
Bien que d'origine italienne, Lully se montre un ardent défenseur de la musique française : il
réalise un travail de synthèse, associant l'art instrumental, l'art vocal et la tradition du ballet ; il crée
le récitatif français et apporte clarté et architecture dans ses compositions orchestrales, où il excelle
en maître. Il est aussi le créateur des célèbres ouvertures à la française.
C'est lors de la répétition de son Te Deum en 1687, composé pour la convalescence du roi,
que Lully, scandant la mesure avec un lourd bâton, se donna un coup sur le gros orteil.
L'inflammation qui s'en suivit ne fut pas convenablement soignée et Lully mourut d'une gangrène.
C'est suite à cet accident que les chefs d'orchestres remplacèrent le bâton par une baguette plus
maniable.
Marc-Antoine Charpentier 1643-1704
Après des études à Rome, il revint à Paris où il travailla avec application à se forger une
réputation de compositeur dans un environnement de rivalités. Au début des années 1670, il
rencontra Molière qui – après sa brouille avec Lully- l'engagea pour écrire la musique qui
accompagne ses pièces, et notamment celle du Malade imaginaire. Toute sa carrière, il garda une
étroite relation avec les jésuites et devint directeur musical de l'église Saint-Louis-des-Français de
Paris, un des postes les plus convoités après les charges à la cour du roi. En 1698, il devint Maître
de musique de la Sainte Chapelle. En raison de sa proximité avec les jésuites, il s'est concentré sur
la musique sacrée. Le thème marial prédomine dans sa composition. Le Magnificat, en particulier,
ne compte pas moins de dix versions. Il composa également des leçons de ténèbres pour l'office de
la Semaine Sainte. Quant à son Te Deum, il est devenu l'hymne de l'Eurovision. Il créa l'oratorio
moderne et introduisit la cantate en France. Il fut l'initiateur d'un genre nouveau, l'opéra chrétien,
avec le Reniement de Saint Pierre. Sa science de l'harmonie, la couleur instrumentale de son
écriture, donnent à ses œuvres une apothéose sonore très représentative des compositions en vogue
à Versailles.
Bibliographie
Cl Puzin : littérature XVIIe Nathan 1992
M. Teissier et H. Chouet Histoire de France CM Fernand Lanore 1946
Fiches Histoire de France Edito-Service 1980
Fiches Muséum Edito-Service 1976
Fiches Les géants de la peinture Larousse-laffont 1991
100 monuments racontent l'histoire de France Hatier 1989
Histoire de la musique –la musique dans l'histoire Hatier 1987
350 jeux et quiz pour devenir incollable en art Le Figaro 2009
Le livre des merveilles Mame-Plon 2000
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