II. L’action de l'homéopathie. 1). Propagation de l’homéopathie dans le corps. Les médicaments homéopathiques se propagent dans le corps humain comme les médicaments allopathiques. Le devenir du médicament dans le corps dépend de son mode d’administration qui est défini par la forme galénique du médicament. a- Les différentes formes galéniques. Les médicaments pharmaceutiques. homéopathiques se présentent sous différentes formes Les plus couramment utilisées en homéopathie sont les tubes granules et les doses globules. Le principe de leur fabrication repose sur la dragéification d’un cristal de lactose. En effet, des cristaux de lactose purs sont enrobés de couches de saccharose et de lactose. Cette opération est longue et très minutieuse, il faut 13 jours pour passer d’un cristal de lactose aux globules et trois jours supplémentaires sont nécessaires si le support d’imprégnation souhaité est le granule. Le cristal utilisé est composé à 15% de lactose et à 85% de saccharose. On appelle les sphères obtenues "granules" lorsqu’elles sont conditionnées en tubes et "globules" lorsqu’on les prescrit en doses. Les globules, étant plus petits, sont principalement prescrits lors d'un traitement à prise unique alors que les granules sont privilégiés dans un traitement à prises répétées. Le tube de granules contient environ 80 granules (un granule pèse environ 50 mg) imprégnés de la dilution médicamenteuse. Les granules sont prescrits par prises de 3 ou de 5 à laisser fondre sous la langue. La dose de globules, elle, contient environ 200 globules (un globule pèse entre 3 et 5 mg), sphères plus petites que le granule. La prescription la plus courante est la prise de la dose complète en une seule fois. Cependant les médicaments homéopathiques peuvent aussi se présenter sous d’autres formes pharmaceutiques plus classiques également utilisées en allopathie. On répertorie ainsi la forme liquide : Les gouttes buvables conditionnées en flacons de 15, 30, 60, 125 ou 250ml. Elles sont fabriquées à partir d’une solution mère et diluées avec soit une solution aqueuse (pour les médicaments pédiatriques principalement) soit une solution alcoolique. La posologie dépend de la prescription médicale. On recense également les ampoules buvables, préparées avec une solution alcoolique à 15° (ou avec de l’eau purifiée pour les médicaments pédiatriques). Elles sont conditionnées en boites de 6 ,12 ou 30 ampoules et une ampoule contient 1 ml de la dilution prescrite. Autre forme liquide mais non buvable, les collyres. Ces derniers ont pour nom plus scientifique : gouttes ophtalmiques. La forme semi liquide est également utilisée en homéopathie : ainsi, les suppositoires sont préparés à partir de la solution mère et de l'alcool à 30°. La préparation consiste à incorporer 0.25g de dilution (soit 4 gouttes) par suppositoires de 2 grammes. Ces traitements sont conditionnés en boîtes de 6, 12 ou 30 suppositoires. Les pommades font aussi partie des formes semi liquides utilisées en homéopathie : elles sont logiquement fabriquées à partir des teintures mères. On incorpore 4% de cette teinture mère dans un excipient qui est généralement de la vaseline (ou de la lanovaseline), cependant lorsque le pourcentage d’incorporation demandé est supérieur à 5% et que la nature de l’excipient n’est pas précisée, l’excipient utilisé est systématiquement la cétaline. Les pommades sont présentées en tube de 20g. Pour finir, la forme solide est également reprise en homéopathie : on recense ainsi les comprimés d’une masse d’environ 0,10g. Ils sont fabriqués par imprégnation de comprimés purs composés d’un mélange de lactose et de saccharose. La posologie la plus récurrente est d’un comprimé par prise. Pour les formes solides, il y a aussi les poudres surtout utilisées pour les substances mères insolubles. La seule différence avec la médecine allopathique que l'on pourrait noter ici est qu'il n'existe pas de médicaments destinés aux injections étant donné que les pratiquants homéopathes n'ont pas le droit d'administrer des médicaments par voie injectable. Au vue de toutes ces formes possibles et variées, le médicament homéopathique est conditionné pour s’adapter à la presciption médicale. b- Les formes solides. Les formes solides de l’homéopathie, sont les granules, les globules (qui sont les formes galéniques les plus répandus) ainsi que les poudres homéopathiques. Ces formes solides sont administrées par voie orale aussi appelée « peros ». Il s’agit de la voie d’administration la plus simple et la plus utilisée car elle se fait par la bouche. - Les granules et les globules. Ces deux formes galéniques s'administrent par voie perlinguale ou aussi appelée sublinguale, c'est à dire que le médicament doit se placer sous la langue jusqu’à dissolution complète pour ensuite être absorbé au travers des muqueuses de la langue et de la bouche. Par cette voie, le principe actif parvient plus vite dans le sang puisque le sang veineux de la muqueuse buccale passe directement dans la veine cave supérieure. S'il est conseillé de faire fondre ces médicaments sous la langue et non de les croquer ou de les avaler, c'est pour éviter qu'il passe par la voie orale. Il passerait alors par le foie pour parvenir à la circulation sanguine ce qui met plus de temps pour agir, de plus, lors de cette étape, il pourrait éventuellement subir une transformation voire même être éliminé : il s’agit de l’effet de « premier passage hépatique » ce qui n'est pas le cas par la prise sublinguale car le passage du foie est évité. L'autre avantage de cette voie par rapport à la prise orale est qu'il est possible de prendre le médicament malgré des problèmes de déglutition. Granules Globules - Les poudres homéopathiques ou triturations. Les poudres homéopathiques sont considérées comme des formes solides or avant de l'administrer, il faut les dissoudre dans de l'eau et elles se propagent alors dans le corps comme les solutions liquides buvables. c- Les formes liquides. Les formes liquides de l'homéopathie sont les collyres, les ampoules buvables et les gouttes buvables. - les collyres. Les collyres sont destinés à une application ophtalmique (voie ophtalmique). Il s'agit de préparation pharmaceutique liquide conditionnée en flacon qu'on applique sur la conjonctive de l'œil. Elles ont une action locale et permettent de traiter les infections des yeux ou des paupières. Une fois que le liquide est dans l'œil, l'absorption de celui-ci se fait par la muqueuse oculaire. - Les ampoules et gouttes buvables. Les ampoules se boivent et passent alors par la voie entérale donc dans le tube digestif. La première étape de sa propagation dans le corps est la résorption ; passage du médicament de son site d'administration vers la circulation générale : le principe actif passe en partie dans la circulation sanguine au niveau de l'estomac et plus essentiellement à la hauteur de l’intestin grêle. Une fois dans le sang, le médicament est véhiculé par la veine vers le foie où il subit des transformations chimiques plus ou moins importantes qui ont le plus souvent pour effet de l’inactiver partiellement. La partie du principe actif demeurée intacte gagne ensuite la circulation générale. Après son entrée dans celle-ci, on entre dans la phase de distribution du médicament dans tout l'organisme. Sa répartition entre les différents tissus est inégale du fait des différences de perméabilité, de volume ou d'irrigation sanguine de ces tissus. Puis la dernière phase est celle de l'élimination où l'organisme tente d'éliminer le plus rapidement possible toute substance étrangère. Cette étape se fait par excrétion directe (élimination sans transformation du médicament) ou par excrétion des métabolites (produits résultant de la transformation du médicament dans l'organisme) grâce aux divers organes servant à évacuer les déchets du métabolisme : rein, foie, poumon, intestin... Les ampoules les gouttes buvables d- Les formes semi-liquides. Les pommades et les suppositoires sont les formes semi-liquides de l'homéopathie. - Les pommades. La pommade est une préparation semi liquide avec une action principalement locale destinée à être appliquée le plus souvent sur la peau. Il existe aussi des pommades pour application sur les muqueuses, les yeux, etc... Elle a pour but de protéger, adoucir ou de transporter divers principes actifs. Les pommades ophtalmiques (pommades destinées à être appliquées sur la muqueuse de l'œil), moins liquides que les collyres, maintiennent plus longtemps les principes actifs au contact de l'œil. - les suppositoires. Le suppositoire est une préparation, molle ou solide, avec un ou plusieurs principes actifs. Les suppositoires peuvent avoir une action locale (suppositoires à la glycérine utilisés comme laxatif) ou une action générale (antibiotiques, sédatifs, hypnotiques). Il est destiné a être introduit dans le rectum par l'anus, il fondra doucement dans le rectum. Il existe plusieurs sortes de suppositoires, les plus nombreux administrent une substance active par absorption à travers la muqueuse rectale, ils sont utilisés notamment chez les enfants car ils peuvent être plus faciles à leur administrer que des formes orales telles que les granules, ampoules... Ensuite il y a les suppositoires qui administrent la substance localement... e- Autres indications. Grâce à sa forte dilution, le principe actif d'un médicament homéopathique n'entraine généralement pas d'effet secondaire. Certaines populations vulnérables comme les enfants, les femmes enceintes ou les personnes âgées ne peuvent se voir prescrire un traitement médical classique qui pourrait être trop fort... Ils leur est donc plus avantageux de prendre un médicament homéopathique sans toxicité chimique, contre-indication, etc... Pour les femmes enceintes : l’homéopathie peut servir à remplacer les traitements allopathiques qui seraient trop lourds pour elles et leurs fœtus. Les nourrissons : on peut faire fondre les granules au fond du biberon dans de l'eau, du lait... Pour les personnes âgées, l’homéopathie est très souvent choisie du fait du ralentissement de leur métabolisme et de leurs maladies durables. De plus la "consommation" élevée de médicaments allopathiques peut endommager l'organisme, le foie... Alors qu'il n'y a aucune contre-indication à prendre plusieurs médicaments homéopathiques en même temps, on ne sait pas s'il va guérir ou non, mais ce qui est sûr, c'est qu'il ne nuit pas. D'une façon générale, il ne faut pas avoir " le goût de la menthe " dans la bouche au moment des prises. Il convient de ne pas fumer les 10 minutes avant et après la prise, il est souhaitable de limiter café et thé. Les médicaments sont toujours à prendre en dehors des repas : soit ¼ d’heure avant et 1 heure après. Les granulés doivent être pris à l’aide du doseur incorporé au tube, il faut éviter de les toucher avec les doigts ce qui diminue leur efficacité. Les doses doivent être prises en une seule fois. Les gouttes et ampoules buvables seront mélangées avec un peu d’eau et laissées quelques secondes dans la bouche avant d’être avalées. 2). Traitement des pathologies bénignes. a- Pathologies physiques et pathologies psychologiques. L'homéopathie peut être prescrite dans le cas de pathologies bénignes. On parle d'une "maladie bénigne" lorsque cette maladie est sans conséquences graves (qui n'est pas virulente et ne met pas le pronostic vital en question). Pathologie physique : On parle de pathologie physique pour définir les maladies liées à l'aspect corporel d'une personne comme sa physionomie ou encore sa somatique, c'est a dire les symptômes qui se rapporte au corps. Nous pouvons citer par exemple les migraines, les maladies de peau, les troubles du système urinaire et rénal, les maladies du système digestif, les troubles de l’audition et de la vision ainsi que les troubles du développement chez l’enfant. Les maux de dos : Arnica montana 15 CH, Bryonia alba 5 CH Les migraines : Iris Versicolor et Sanguinaria. Les otites : Belladonna 5CH, Capsicum 5CH Les conjonctivites à répétition : d’Aconit 5CH, ’Apis 9CH, d’Euphrasia 5CH Les maladies de peau : Fragaria vesca, Arsenicum Album Muriaticum acidum. Les troubles du sommeil : Arsenicum album 9 CH,Ignatia amara 9 CH Les troubles du système urinaire et rénal : LYCOPODIUM CLAVATUM Les maladies respiratoires : Nux vomica 7 CH, Poumon Histamine 5 CH Les maladies du système digestif : Nux Vomica 4CH.Carbo Vegetabilis 5Ch Les troubles de l'audition et de la vision : Acidum salicylique, Natrum salicylicum Les troubles de la circulation et du sang : Vipera aspis, Collinsonia canadensis Les maladies cardiaques : d’Aurum Metallicum 15 CH. Les troubles du développement chez les enfants Pathologie psychologiques : On parle de pathologie psychologique pour définir les maladies qui touchent au psychisme de l’individu et affecte ses pensées ou son comportement. Les origines de ces maladies sont diverses et varient d’une personne à l’autre. Troubles du comportement : SULFUR 15 CH ; SACCHARUM LACTIS 4 CH Les troubles anxieux : Gelsenium 15 CH, Ignatia 15 CH les paniques : Aconitum napellus 9 CH,’Ignatia 9 CH Phobies : IGNIATIA AMARA 9CH, Les syndromes dépressifs : Natrum sulfuricum 9 CH, Arsenicum album 9 CH Certains troubles bipolaires et schizoïdes b- Méthode de traitement : unicisme, pluralisme et le complexisme Il existe trois méthodes de traitements avec le médicament homéopathique : l’unicisme, le pluralisme et le complexisme. Tout d’abord les unicistes qui sont en minorité. Ils utilisent un seul médicament pour un seul sujet. C’est le médicament qui est censé correspondre parfaitement au profil du patient. L’unicisme est pour certain un principe fondamental de l’homéopathie puisqu’il permet de distinguer cette médecine de l’allopathie. Cependant, l’application stricte de ce principe est laissée à l’appréciation des homéopathes qui prescrivent les médicaments. Or, il est difficile de trouver le remède particulier, en effet, il faut être bon homéopathe uniciste car en cas d’erreur, celui-ci laisse son patient sans soin, ce qui est dommageable pour celui-ci ainsi que pour le praticien et l’homéopathie en général. Ensuite, il y a les pluralistes qui utilisent un médicament à chaque moment ou à chaque étape de la maladie. Ils estiment qu’il est souvent impossible pour un seul médicament homéopathique de répondre à l’ensemble des problèmes de santé. Si le malade développe une pathologie évolutive, comme une rhinite par exemple, l’homéopathe prescrira un ou deux produits en fonction des évolutions possible de la maladie, à partir des symptômes qu’il pourra observer. Il pourra par la suite modifier le choix du remède ou d’une posologie, ce qui est la méthode de la majorité des homéopathes. Enfin il y a les complexistes qui optent pour des prescriptions multiples (la plupart du temps en formules). Ils mélangent dans le même flacon plusieurs médicaments pour former un complexe qui, cette fois, n’est pas utilisé en fonction du patient. Reprenons l’exemple de la rhinite, c’est un médicament du rhume et non du sujet enrhumé. 3). Notion de complémentarité avec « l'allopathie ». Comme l’indique son appellation, l’homéopathie est une médecine complémentaire. Elle peut être mise en pratique avec ou sans la médecine traditionnelle, il n’y a aucun risque à suivre un traitement des deux côtés. L'allopathie regroupe la médecine conventionnelle et d'autres médecines appelées alternatives comme la phytothérapie ou l’aromathérapie. Dans ces médecines, on utilise des substances qui créent les effets contraires de ceux de la maladie à traiter (par exemple : les antibiotiques). Elles n'appliquent donc pas le principe de similitude. Elles ne sont pour autant pas opposées, le médecin choisit le traitement qui semble le mieux adapté au patient. "L'allopathie et l'homéopathie ne sont pas opposées, elles sont complémentaires " Dr GALLACIER. Au cours de cette étude sur l’homéopathie, nous nous sommes rendu compte que les propriétés de ces deux thérapies, homéopathie et allopathie, peuvent se compléter. Le patient peut dans un premier temps prendre de l'allopathie pour soigner une pathologie lourde et ensuite prendre de l’homéopathie pour diminuer soit les doses, soit les effets secondaires. Par exemple, lors d'une chimiothérapie, l’homéopathie aide à réduire les nausées. De plus en plus, les hôpitaux utilisent l'alliance allopathie - homéopathie car il n'y a pas d'effet secondaire. Elle peut donc être prescrite en complément d'un autre traitement, on dit que l'homéopathie est une médecine d'accompagnement. Dans le cas d'une personne qui a un mal de dents causé par une infection, le médecin homéopathe, avant de guérir l'infection, administrera au patient un anti-inflammatoire, allopathique, qui lui enlèvera la douleur. Cela dit, un grand nombre de médecins homéopathes et allopathes, traditionalistes ne sont pas aussi ouverts à l’acceptation de cette complémentarité.