Teresina

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TERESINA
De Fabio Marra
Mise en scène Fabio Marra
Avec
Sonia Palau, Teresina, Emanuele
Fabio Marra, Pulcinella
Musicien: Claudio del Vecchio “Zingarone”
Scénographie Stefano Perocco
Costumes Giuseppina Minopoli, Julie Phelouzat, Isabelle Bartoletti
Masques Stefano Perocco, Fabio Marra
Marionnettes Carrozzone Teatro
Lumières Cécile Aubert
Spectacle théâtral, avec des masques et des marionnettes.
Age conseillée:
Tout public
Durée du spectacle: 1H
Production Carrozzone Teatro
LA PIECE
Teresina
Une histoire d’amour burlesque qui s’inspire du théâtre populaire
napolitain avec deux de ses protagonistes : l’espiègle Pulcinella et
l’audacieuse Teresina, des amoureux désopilants qui n’hésitent pas à
avancer masqués.
La pièce commence avec l’entrée de Pulcinella en scène, accompagné de
son jeune fils Emanuele. Ce sont deux marionnettistes ambulants, deux
charlatans, qui voyagent de village en village avec leur castelet de
marionnettes à gaine. Ils nous introduisent dans l’univers d’une foire où ils
rencontrent la jeune Teresina, dont Pulcinella tombe amoureux. Celle-ci
succombe à ses mots doux, tandis qu’il lui promet de l’épouser. Mais la veille
de leur mariage, le futur époux s’enfuit, ignorant qu’elle est enceinte de lui.
Cette « mère courage », toujours amoureuse de l’homme qui l’a
abandonnée, décide de lutter pour le reconquérir.
Ce couple, qui a ses origines dans la commedia dell’arte du XVIe siècle, est
prédestiné à se quereller pour l’éternité. Vont-ils réussir à échapper à leur
destin ou bien celui-ci va-t-il changer leur sort ?
LA MISE EN SCENE
Une Comédie qui masque un Drame
S’inspirant de la commedia dell’arte, l’auteur-metteur en scène Fabio
Marra tente avec Teresina de donner à ce genre théâtral une dimension
et une force dramatique plus proches de la scène d’aujourd’hui. Il met
la tradition au service du drame.
Ses personnages, masquées et animés par l’urgence de vivre,
représentent des types humains identifiés par leur appartenance à un
groupe social, un langage et un costume. Leur corps trace dans
l’espace les grands traits des émotions et des passions humaines.
Derrière ces masques grotesques se joue une comédie humaine qui
rassemble les personnages dans des situations comiques, mais
touchantes. Teresina, la mère célibataire, qui vit dans l’espoir de
reconquérir son amour. Pulcinella, un éternel enfant soucieux de sa
liberté, qui fuit la réalité et ses responsabilités : Emanuele représentant la
génération future, le rêve ; la gourmandise de la vie.
Des personnages à la fois burlesques et tragiques, dont les masques ne
peuvent cacher leur vérité. Le mariage du rire et des larmes.
LA COMMEDIA DELL’ARTE
Théâtre comique par excellence, la Commedia
dell’Arte est avant tout un théâtre populaire,
s’adressant à tous, car tous sont représentés sur le
plateau.
Le côté comique de ce théâtre réside dans les ridicules ou les
monstruosités de la nature. Ces défauts peuvent être reproduits au
moyen de masques ou par l'art, et sont aussi risibles lorsqu'ils sont copiés,
qu'ils sont tristes et pitoyables dans la vie.
C’est au XVIe siècle que le dramaturge vénitien Angelo Beolco dit Ruzzante,
considéré comme le vrai père de la commedia dell’arte, invente un langage
original constitué d’une grande variété de langues : il juxtapose des dialectes
divers, le florentin, le napolitain, le vénitien et introduit des expressions en latin,
en espagnol et même en allemand. Ce théâtre est donc marqué par sa
nouveauté linguistique. Dans « Teresina » Pulcinella utilise à plusieurs reprises le
napolitain, sa langue natale, et Teresina l’espagnole, sa langue d’origine.
La commedia dell’arte va inspirer les plus grands dramaturges français au
XVIIe siècle. Ainsi, Molière qui partage avec les « Comédiens italiens du Roi »
la salle du Palais Royal, va assimiler leur technique et leur répertoire. On
retrouve dans son théâtre les fameux valets ou zanni, mais sous d’autres
noms. Toujours confidents de jeunes amoureux, ils se chargent de faciliter leur
rencontre et leur mariage, ils critiquent et taquinent, comme dans la tradition,
leurs vieux maîtres colériques.
Admirateur de Molière, Goldoni, au XVIIIe siècle, renouvelle le genre. Il oblige
ses acteurs à se référer au texte écrit, à renoncer aux pitreries faciles et
donne aux personnages une individualité de plus en plus marquée. La
commedia dell’arte devient comédie de caractère.
Au XIX e siècle, la commedia dell’arte disparaît littéralement de la scène.
Aujourd’hui, la commedia dell’arte survit dans le personnage du « clown », au
cirque, créé par les Anglais à la fin du XVIIe siècle : personnage fixe, maquillé,
portant un costume souvent excentrique, qui improvise des situations
comiques dans une forte proximité avec le public.
La commedia dell’arte suscite toujours un grand intérêt dans le monde du
spectacle et aujourd’hui plusieurs compagnies redonnent vie à cette forme
spectaculaire destinée à rappeler ainsi que le Théâtre sous toutes ses formes,
même les plus burlesques, reste une arme pleine d’avenir.
BIOGRAPHIES
FABIO MARRA
auteur, metteur en scène et comédien
Né à Naples en 1984, Fabio Marra
débute au Théâtre Historique Bellini de Naples. Il s’intéresse vite à
l’écriture et il écrit et met en scène plusieurs pièces courtes qui sont
représentées dans différents théâtres de la ville. En 2005, il quitte son
pays natal et s’installe à Paris où il travaille auprès des dramaturges
espagnols Jordi Galceran et José Sanchis Sinisterra.
Influencé par la tradition théâtrale napolitaine, il invente des tragicomédies modernes, burlesques et dramatiques à la fois, des histoires
qui montrent l’individu aux prises avec les siens, avec son milieu, avec sa
conscience, et exprimant la difficulté de rester soi-même dans un
monde qui impose ses lois et sa vision souvent figée des comportements
humains et sociaux.
Son parcours d’auteur et de metteur en scène s’amorce au sein de la
compagnie Carrozzone Teatro qu’il fonde en 2005. La compagnie
produit les textes dont il est l’auteur et le metteur en scène: Teresina,
Mon serviteur, La Naïve, Rappelle-toi, et Dans les chaussures d’un autre.
Depuis 2008, Marra participe chaque année avec une nouvelle pièce
de son cru au festival d’Avignon Off. En 2010, la troupe est sélectionnée
par France 3 pour la réalisation d’un reportage culturel dédié au festival
d’Avignon, diffusé au journal télévisé. La Naïve, créée en 2010, fait salle
comble au festival d’Avignon Off 2010 et 2011. À l’affiche à Paris
pendant les saisons 2010 / 2011 et 2011/ 2012, après une série de
tournées, La Naïve, avec le soutien de l’Adami, se pose au Théâtre de
Poche-Montparnasse en 2013.
En 2012, accueilli en résidence par le Théâtre Le Lucernaire de Paris,
Marra écrit et met en scène « Dans les chaussures d’un autre », une
pièce qui nous parle d’identité et en particulier de l’amour impossible
entre un homme et une transsexuelle.
Par la suite, l’auteur enchaine avec l’écriture de « Rappelle-toi »,
création du Festival d’Avignon Off 2012, avec le soutien du Théâtre La
Luna. Cette pièce nous parle des pouvoirs de la mémoire.
 Teresina, La Naïve, Rappelle-toi et Dans les chaussures d’un autre
sont éditées par la Maison d’édition Les Cygnes.
 Actuellement l’auteur travaille sur sa nouvelle pièce « Ensemble ».
SONIA PALAU – Comédienne, elle incarne
le rôle titre de la pièce, Teresina.
Comédienne espagnole, elle arrive à Paris en 2003.
Pendant sa formation au Conservatoire de Lleida (Espagne), elle
travaille sous la direction de divers metteurs en scène tels que Marcelli
Borrell, Ricardo Iniesta, Eugenio Barba, Jordi Bassora, Sol Pico, etc. Elle
fait partie des plusieurs compagnies spécialisées toujours sur la création.
Elle gagne plusieurs prix pour son interprétation d’Aurore, une jeune
femme républicaine dans la pièce « La ruta abans de l’alba ».
Elle participe à la Fira International de théâtre de Tárrega sous la
direction du metteur en scène Emili Baldellou.
En Espagne elle s’initie aussi au cinéma et gagne, avec le court métrage
« Sueños de marioneta » du réalisateur César Bosch, le prix à la meilleure
actrice du Festival de Cinéma de La Litera (Madrid)
En 2003, elle s’installe à Paris pour se spécialiser dans le mime. Elle entre à
l’école européenne Magenia, sous la direction d’Ella Jaroszewski, et
travaille à l’Académie des arts du spectacle sous la direction de Carlo
Boso. Elle participe à un stage au Théâtre du Soleil dirigé par Ariane
Mnouchkine. Depuis 2005, elle fait partie de la compagnie Carrozzone
Teatro, et joue dans chacune des créations de la troupe.
LA PRESSE
La commedia dell’arte au 21ème siècle, croyez vous
que c’est possible ? Eh bien oui, grâce aux diligences de la Compagnie
CARROZZONE TEATRO qui, depuis 2005, crée régulièrement des comédies de FABIO
MARRA.
Fabio MARRA sait fort bien faire germer des tragi-comédies actuelles sur le terreau
de la tradition théâtrale napolitaine. Nous citerons notamment « Dans les chaussures
d’un autre » programmé au LUCERNAIRE en 2012.Avec sa première pièce "TERESINA",
les spectateurs rentrent de plain pied dans l’univers de la commedia dell’ arte avec
des personnages masqués aux caractères bien typés : Teresina « mère courage »
amoureuse, Pulcinella amant volage et poltron qui forment un couple infernal.
La comédie est introduite par Pulcinella et son fils, tous deux marionnettistes
ambulants, ce qui vaut aux spectateurs d’assister aussi à un spectacle de
marionnettes à gaine, jubilatoire.
Dans la salle, l’ambiance est à la fête. Il faut mettre de côté son esprit rationnel pour
sourire des situations acadabrantesques dans lesquelles se met le couple infernal.
Fabio MARRA a le sens du rythme de sorte que les scènes de sa comédie tournent
aussi vite qu’un manège ou une toupie. Joliment costumée, Sonia PALAU est une
Teresina irrésistible.
Pour goûter aux charmes de la commedia dell’arte, avant tout un théâtre populaire
qui s’adresse à tous, c'est-à-dire aussi aux enfants, nous vous recommandons ce joli
spectacle extrêmement frais et divertissant. Evelyne Trân
Auteur, metteur en scène et comédien, Fabio Marra est un amoureux de la
commedia dell'arte. Rien d'étonnant pour un Italien me direz-vous… Ce qui l'est plus,
c'est que le jeune homme ait choisi de rendre hommage à ce genre théâtral dans
les pièces qu'il écrit aujourd'hui. Il reprend donc à son compte les codes séculaires et
tente de leur offrir un nouveau souffle sur les planches. Preuve par le résultat, il y
réussit plutôt bien. « Teresina » est la première pièce qu'il a écrite. Le spectacle
s'ouvre sur un père et son fils, deux marionnettistes ambulants qui ont installé leur
castelet sur la place d'un petit village. C'est au tour de leur spectacle de
commencer. Il narre les aventures de la jeune et belle Teresina, tombée sous le
charme du joyeux Pulcinella. Mais la veille du mariage, ce dernier déserte, ignorant
que sa promise est enceinte. L'amoureuse délaissée met alors en place un
stratagème pour le reconquérir. Quiproquos, humour, situations cocasses, jolis
costumes et masques sont bien évidemment de la partie. Les acteurs se substituent
bien vite aux marionnettes et l'histoire prend chair sous nos yeux. A la fois burlesque
et tragique, l'intrigue vous tiendra en haleine. Fabio Marra et sa complice Sonia
Palau débordent d'enthousiasme. Leur bonne humeur est des plus communicatives.
Tout cela est frais, enlevé et divertissant.
Tragi-comédie écrite et mise en scène par Fabio Marra, interprétée par
Sonia Palau et Fabio Marra.
Quand on évoque la commedia dell’arte, cette auberge italienne aussi
bien achalandée que sa voisine espagnole, on a tout de suite en tête une
sarabande colorée de masques, un défilé de pantins difformes, une
ribambelle de personnages grotesques et dans les oreilles des bruits
désagréables et des voix criardes déversant des tombereaux d’injures et
d’idioties.
C’est le temps des rires gras et des grosses farces, le temps du
divertissement où les morts se relèvent pour recevoir des coups de bâtons…
Déjà Goldoni était passé par là pour lui rendre raison dans la belle cité de
Venise. Aujourd’hui, c’est au tour de Fabio Marra de s’emparer de cette
forme multiforme pour la tirer hors du rire pour le rire et de la satire pour la
satire. Si "Teresina" semble reprendre des personnages masqués connus de
la commedia dell’arte comme Pulcinella, il s’agit, non pas de se moquer
de ce Napolitain hâbleur et lâche, mais de s’en servir pour conter une
histoire simple, délicate, empreinte d’une douce mélancolie très étrangère
au genre susnommé.
On est ici quelque part dans ce qu’on appelait, il y a encore peu, "la
comédie italienne", cette comédie qui triompha au cinéma avec les Risi,
les Scola, les Monicelli et qui a pour marque de fabrique de savoir passer
en un instant du rire aux larmes et de faire sans cesse l’aller-retour de l’un
aux autres, sans rien d’artificiel.
Avec quelques masques, beaucoup d’astuces, un théâtre de
marionnettes, un bébé dans son berceau, "Teresina" sait éviter le
mélodrame et faire d’une histoire d’amour ratée un grand moment
d’humanité.
Fabio Marra et sa partenaire Sonia Palau, qui sait émouvoir en poussant la
chansonnette hispanique, auraient pu se contenter d’avoir réussi à alterner
les larmes et les rires. Ils font encore mieux : il y a en eux une vraie poésie
vibrante et évidente. Avec une infinie délicatesse, ils explorent les chemins
de la vie et de l’après-vie.
Pendant cette heure gracieuse que l’on passe en leur bonne compagnie,
on est de plain-pied dans le plaisir théâtral, dans cette illusion qui remplit le
cœur et draine l’âme. Ce spectacle moderne, qui se dissimule presque
timidement dans des habits anciens, est à la fois universel et intemporel.
Une réussite que l’on conseillera autant pour les grands que pour les petits
qui devraient comprendre, accepter et aimer ce conte léger et sensible.
Philippe Person
Délices de la Commedia dell'arte
Après les trop nombreuses déceptions qui ont marqué ce début de saison, voilà bien
un spectacle qui mérite d'être défendu .
Donnée en toute modestie dans la petite salle de Poche, à une heure relativement
tardive, quasiment dans la confidentialité, la pièce écrite, mise en scène et
interprétée par Fabio Marra avec Sonia Palau, pour lui donner la réplique, est une de
ces "pépites" dont la découverte suscite un plaisir que l'on voudrait faire partager
sans réserve .
Les aventures de Pulcinella , Teresina et Emanuele sont aussi comiques en
apparence que tragiques en vérité.
Ravissante scène de théâtre de marionnettes anciennes, disputes homériques et
scènes de ménage animées, subterfuge du travestissement et boniments de
charlatan, vie de saltimbanques misérables, jeune fille séduite et abandonnée mue
en éternelle amoureuse que rien n'arrête, vivent et disparaissent avec toute l'alacrité
et la poésie requises par le genre.
De l'entrée de ces comédiens ambulants, Père et fils, dont la parade minable
annonce le spectacle de marionnettes dans un village perdu de la campagne
napolitaine, jusqu'à la mort du vieux comédien attendu de pied ferme dans l'au delà par la Mère jadis abandonnée , ces péripéties nous sont contées par ces deux
formidables interprètes avec finesse, humour, sensibilité et vivacité dans de ravissants
décors de Stefano Perroco Di Meduna et les costumes et masques ,tout aussi réussis,
de Mesdames Minopoli, Phelouzat et Bartoletti.
Spectacle follement gai, enlevé et émouvant à la fois, pour nous , adultes il apporte
un moment d'exquise fraicheur.
Authentique magie du Théâtre , elle s'adresse aux enfants aussi: occasion parfaite
pour les faire entrer dans ce monde merveilleux.
Fabio Mara est assurément homme de théâtre.
J’admire son talent, sa sincérité , son sens de la scène, ses qualités de comédiens.
Encore une jolie programmation du Poche.
Fabio Marra doit y rencontrer son public.
J'espère y avoir contribué.
Deux figures mythiques de la commedia dell’arte, deux amoureux querelleurs… Tels
sont l’espiègle Pulcinella et sa dulcinée, Teresina. A coups de bâton, de répliques et
de jeux de rôles, ils ne vont pas arrêter de tester leur amour…
La pièce commence par l’entrée de Pulcinella et son jeune fils, Emmanuele. Ce sont
deux marionnettistes ambulants qui tentent d’alpaguer la foule afin qu’ils puissent
venir découvrir la fabuleuse, la miraculeuse histoire d’amour entre Pulcinella et
Teresina.
Celle-ci, amoureuse, se prépare à épouser le charismatique Pulcinella mais la veille
du mariage, il s’enfuit pour d’autres contrées. Lorsqu’on annonce son retour,
Teresina sera prête à tout pour le reconquérir et lui présenter son fils qu’il ne connait
pas.
L’auteur-metteur en scène, Fabio Marra réussit le pari de s’inspirer de la commedia
dell’arte tout en l’adaptant à nos gouts modernes. Les personnages de Teresina et
Pulcinella sont encore bien d’actualité.
Les deux comédiens communiquent avec le public en utilisant aussi bien le verbe
que le masque. Le jeu des corps amplifient cette comédie humaine.
Pourtant, bien que nous riions aux éclats tout au long du spectacle, une réelle force
dramatique se dégage. Les situations sont comiques mais les personnages nous
touchent par leurs justesses actuelles ; la situation d’une jeune mère célibataire ou
celui de cet homme-enfant qui a peur d’être emprisonné dans une vie de famille
rangée.
Des personnages, à la fois burlesques et tragiques, admirablement interprétés,
réussissant à nous transporter à l’époque du théâtre populaire napolitain.
Rebecca Bory
Teresina a été crée à la manière des anciennes comédies italiennes de la
Commedia dell’Arte : à partir d’un canevas donnant lieu à des improvisations.
Masques, personnages typés, éclats de voix, mensonges, situations burlesques et
tragiques à la fois… C’est l’univers traditionnel de ce théâtre populaire que Fabio
Marra (Pulcinella) et Sonia Palau (Teresina, Emmanuel) investissement à travers les
péripéties de cette histoire d’amour tragicomique. Une histoire d’amour tumultueuse
qui lie Teresina et Pulcinella : deux jeunes soupirants en butte aux excès de leurs
caractères, aux petits drames et aux grands élans de leur relation passionnelle.
M.Piolat Soleymat
THOMAS LE THEATROPHILE
♥♥♥♥♥
Teresina ou l'esprit facétieux et endiablé de la commedia dell'arte
Fabio Marra affectionne le Théâtre de Poche. Après y avoir joué La Naïve, le metteur
en scène et dramaturge italien au talent fou remonte sa première pièce, Teresina,
un bel hommage à sa patrie et à ses traditions littéraires séculaires. Une bulle de
fraîcheur et de vivacité irisée d'une émotion palpable.
Le rideau se lève sur deux personnages masqués et costumés. Espiègles, ils invitent le
public à se laisser emporter par une histoire d'amour burlesque et malheureuse. Nos
deux compagnons sont liés par le sang : Pulcinella accompagné par son fils
Emanuele sillonnent les routes d'Italie en officiant comme charlatans ambulants. Le
père, ivrogne notoire et artiste raté, s'en prend sans cesse à son fils, forcé d'assumer
le rôle d'adulte face à ce parent irresponsable. Ensemble, ils vont nous raconter
l'histoire de Teresina, la mère d'Emanuele, de sa rencontre avec Polichinelle à son
abandon en passant par la reconquête de ce bon à rien jusqu'à sa mort.
La pièce de Fabio Marra frappe par la rigueur et la finesse de sa structure
dramatiquement efficace et très littéraire. Constituée d'un récit cadre qui débute et
clôt l'action et d'un récit enchâssé, analepse racontant les tribulations du couple,
Teresina est maîtrisée du point de vue de l'écriture. Jouant constamment sur un vaet-vient temporel ainsi que sur un procédé vertigineux de mise en abyme, la pièce
séduite par sa construction carrée, rehaussée par un jeu solaire et rayonnant,
emblématique de l'esprit de la troupe du Carrozone Teatro.
En parlant de troupe, on est un peu étonnés de ne voir que deux acteurs sur scène,
habitués que nous sommes à des pièces plus chorales chez le dramaturge. Le rendu
se veut plus intimiste, plus resserré, et le tandem Sonia Palau et Fabio Marra fait des
étincelles sur scène. Comme à l'accoutumée, Fabio Marra fait le show et s'amuse
comme un fou : il cabotine avec délice et nous régale de ses mimiques bien à lui.
Son jeu est gourmand, entier, authentique, c'est un vrai bonheur de le voir évoluer
en Polichinelle. Sonia Palau offre un contrepoint plus émouvant, très digne en mère
courage révoltée par son abandon mais déterminée à enflammer de nouveau le
brasier de l'amour. Elle incarne aussi le fils Emanuele avec une tendresse blasée
délicieuse.
Le dramaturge reprend les codes inhérents et spécifiques à ce genre théâtral italien
qu'est la commedia dell'arte et les intègre avec un respect amusé : les coups de
bâton pleuvent, les travestissements sont légion, les masques sont de la partie et
l'humour de répétition fait mouche. On rit de bon cœur de ces quiproquos qui
s'enchaînent à toute allure.
Des éléments de mise en scène créent la surprise : l'un des meilleurs moments du
spectacle se trouve au tout début lorsque Fabio Marra, dans un effet de poupées
russes, joue le rôle du marionnettiste qui interprète pour son public l'histoire du
couple. Le castelet de marionnettes à gaine est superbe, Fabio Marra se sert avec
une dextérité folle des deux marionnettes et l'on suit subjugués ce court épisode qui
raconte la rencontre des deux amoureux lors d'une foire. L'effet est saisissant et l'on
souhaiterait même que cet instant se prolonge tellement il est réussi.
Vous l'aurez compris, en allant voir Terisina, vous êtes assurés de passer une
délicieuse soirée. Placée sous le signe de l'hommage à la commedia dell'arte, la
pièce nous entraîne dans un tourbillon de vitalité lumineux, ponctué de nuages plus
sombres et plus émouvants. Félicitations encore une fois à ce duo d'acteurs
sensationnels, qui a mis tout le monde d'accord lors de la première. Il ne fait aucun
doute que Fabio Marra est un jeune metteur en scène / dramaturge / acteur plus
que prometteur et qu'il deviendra sans problème une étoile montante du théâtre
dans les années à venir. Bravo.
Contact
Auteur, Fabio Marra
[email protected]
Chargée de diffusion, Sylvie Vaillant
[email protected]
[email protected]
T- 01 43 49 46 75 / 06 17 82 41 77
www.carrozzoneteatro.com
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