La Radio-fréquence peut elle remplacer la chirurgie ? J.M. Mazer *

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La Radio-fréquence peut elle remplacer la chirurgie ?
J.M. Mazer *
* Centre Laser International de la Peau -ParisParis 75007
On différencie deux types de radio‐fréquence : monopolaire, représentée par le seul appareil Thermacool de la société Thermage, et les radio‐fréquences bipolaires. Celles‐ci provoquent en particulier une synthèse collagénique au niveau du derme superficiel, voire moyen, permettant une réduction des rides. La radiofréquence mono‐polaire diffère de ces dernières par la profondeur de son action thermique, atteignant les fascias sous cutanés, autorisant un réel effet tenseur. Elle a fait la preuve d’une efficacité visible sur le relâchement cutané, en particulier au niveau des régions faciales, cervicales, brachiales, et abdominales. Mais à la question de savoir si elle peut remplacer, au niveau du visage, un authentique lifting cervico‐facial, la réponse est clairement : non. Ce qui ne signifie pas que la radio‐fréquence soit sans intérêt, loin de là… En effet, elle présente aussi des points très positifs: sa réelle innocuité, l’absence d’éviction sociale après la séance, et le fait que l’efficacité peut être visible en une seule séance. Toutefois, celle‐ci ne peut pas être aussi importante que celle d’un lifting, l’effet tenseur étant alors fonction de la volonté du chirurgien plasticien, puisqu’elle est pseudo mécanique: plus le chirurgien incise et tire, plus il est efficace… Mais ce ne sont pas non plus les mêmes suites, innocuité pou besoin d’anesthésie générale… Il faut simplement comparer ce qui est comparable : une technique chirurgicale invasive, présentant certains risques, mais à priori (= un bon chirurgien…) efficace, contre une technique non invasive, sans risques, à l’efficacité moins forte, et qui, il faut le reconnaitre se révèle décevante. Ceci prend toute son importance pour un traitement onéreux. On peut toutefois considérer que le taux de patients satisfaits peut dépasser les 80%, à condition de respecter certaines règles : réaliser une stricte sélection des patients, ne pas faire de promesses irréalistes, ne jamais faire de petites séances. La question de la sélection est fondamentale : il ne faut pas proposer la radio‐fréquence monopolaire Thermage à des patient(e)s présentant une laxité trop importante, où seule la chirurgie sera efficace. De plus, le Thermage ne crée pas de lipolyse, alors qu’une surcharge graisseuse des bas des joues et de la région sub mentale est fréquente. En conséquence, la candidate idéale pour cette technique non invasive est un(e) patiente âgée de 45 à 60 ans, avec un relâchement modéré, peu de surcharge graisseuse, et ayant bien compris les limites de cette technique, comme son principal intérêt : elle ne remplace pas un lifting, mais elle peut réellement le retarder de plusieurs années, ce qui n’est pas si modeste que cela… An niveau de la région abdominale et des bras, l’effet sur la laxité est souvent très bon, en particulier depuis que nous pouvons utiliser des embouts de très grande taille, plus de 5 fois plus en surface. Ceci permet, sur un plan pratique de réaliser l’équivalent de très grandes séances, garantes de meilleur résultat, puisqu’il est clair qu’il existe une corrélation entre le nombre de passages réalisés sur la même zone, et la qualité du résultat. Ainsi, dans certains cas, la radiofréquence monopolaire peut alors être une alternative à une abdominoplastie, ou à un lifting des bras, dont on connait le caractère affichant de ses cicatrices. Là encore, tout dépend de l’importance de la laxité, et de la présence d’une surcharge graisseuse associée. Si celle‐ci est nette, il faudra alors réaliser une liposuccion préalable, ou envisager une lipolyse laser, voire proposer une technique de lipolyse externe non invasive, tels que les Ultra‐Sons Focalisés haute intensité (LipoSonix, dont l’effet thermique provoque aussi une néo‐synthèse collagénique), ou la cryo‐lipolyse (Zeltiq, qui elle, est spécifique des adipocytes). Conclusion Si la radio‐fréquence monopolaire ne sautait se substituer à un authentique lifting facial, il n’en demeure pas moins que cette technique, non invasive, sans suites, garde tout son intérêt pour retarder un lifting, voire même, au niveau des bras ou du ventre, constituer une réelle alternative, à condition que la nécessité d’une lipolyse ne soit pas impérieuse. 
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