PARLONS-EN Claudette Cadène France Alzheimer N° 226/882 - OCTOBRE 2016 Pages 4 et 5 PRATIQUE PROTECTION PRÉVENTION SANTÉ Le système d’alerte et d’information des populations Pages 22 et 23 SANTÉ VISUELLE Y VOIR UN PEU PLUS CLAIR... pages 8 à 11 Pages 20 et 21 Alimentation : Bien nourrir son cerveau est non seulement nécessaire mais encore indispensable. Il faut lui apporter les nutriments, minéraux et vitamines dont il a besoin au bon moment. PARLONS-EN Claudette Cadène France alzheimer N° 226/882 - OCTOBRE 2016 Pages 4 et 5 PRATIQUE ProtectioN PréVeNtioN saNté Le système d’alerte et d’information des populations Pages 22 et 23 SANTÉ VISUELLE Y VOIR UN PEU PLUS CLAIR... pages 8 à 11 [ sommaire ] La reVue | N° 226/882 | OCTOBRE 2016 Pages 20 et 21 alimentation : Bien nourrir son cerveau est non seulement nécessaire mais encore indispensable. il faut lui apporter les nutriments, minéraux et vitamines dont il a besoin au bon moment. LA REVUE 7 rue Léon Patoux CS 51032 51686 Reims cedex 2 Tél. 03 26 77 66 00 Fax 03 26 85 04 31 ÉDITÉE PAR : BPCE Mutuelle 7 rue Léon Patoux CS 51032 51686 Reims cedex 2 Tél. 03 26 77 66 00 Fax 03 26 85 04 31 Internet : www.bpcemutuelle.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Hervé TILLARD DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Eric LE LAY 4-5 | réseau | Parlons-en claudette cadène, retraitée de la Caisse d'Epargne Languedoc-Roussillon, est administratrice de l'Union nationale des associations France Alzheimer. L’occasion de faire le point sur la maladie. 6-7 | réseau | Votre mutuelle Présentation du service des Chargés de Relations Clientèle ; action sociale : l'aide de BPCE Mutuelle ; médiation : une procédure externalisée… 12-14 | Notre saNté | Médecine > troubles de l’équilibre : quand l’oreille interne est en cause. > Résistance aux antibiotiques : où en est-on ? 15 | Notre saNté | Prévention La jeune génération se mobilise contre les maladies environnementales. 14 4-5 PHOTOGRAPHIES : BSIP ; FNMF (NATHANAËL MERGUI /GÉRARD MONICO) ; MEDIA FOR MEDICAL ; THINKSTOCK/ CIEM ; PAGES 24 À 27 : DR. 8-11 ILLUSTRATION : Christine LESUEUR ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Catherine CHAUSSERAY, Michel COLADON, Isabelle COSTON, Delphine DELARUE, Mathilde LEROY, Nutrinews, Léa VANDEPUTTE, Aliisa WALTARI. Dossier SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Jacques RIVIÈRE 18-19 COMITÉ DE RÉDACTION : Hervé TILLARD, Gérard HOCQUART, Eric LE LAY, Véronique ROCHETTE, Jacques RIVIÈRE. PUBLICITÉ : nous contacter PETITES ANNONCES : à adresser 7, rue Léon Patoux CS 51032 51686 Reims cedex 2. Tél. : 03 26 77 66 46 Dossier TIRAGE BIMESTRIEL : 63 000 exemplaires CONCEPTION ET RÉALISATION : IPPAC - Tél. : 03 25 87 08 34 IMPRESSION : SIB IMPRIMERIE pour le compte des Editions de l'Epargne, ZI de la Liane, BP 343, 62205 Boulogne-sur-Mer Tél. : 03 21 87 88 89 COMMISSION PARITAIRE N° 1118 M 06701 ISSN : 0751-1809 ABONNEMENT : 6 € Prix au numéro : 1,20 € DÉPÔT LÉGAL : 2319. 2 | N° 226/882 | oCtoBRE 2016 8-11 | Notre saNté | Santé visuelle > Basse vision : une prise en charge encore peu répandue. > ophtalmologie : une discipline à la pointe de l’innovation. > La coopération professionnelle pour pallier le manque d’ophtalmologistes. 16-17 | Notre saNté | En bref Quelques « brèves » sur des sujets qui touchent la santé, pour se tenir au courant dans un domaine qui évolue sans cesse. 18-19 | Notre saNté | Système de soins Avantages et limites de la téléconsultation. [ édito ] Demain, encore de nouvelles prestations… 20-21 | société | alimentation Comment bien nourrir son cerveau ? 22-26 | société | Pratique > sécurité : le Système d’Alerte et d’Information des Populations. > Réseaux sociaux : comment protéger ses données personnelles ? > Chiens et chats : un équilibre nutritionnel spécifique. Au 1er janvier 2016, les garanties du Contrat Groupe National et du contrat ASV ont été largement améliorées. Dans le même temps, l’adhésion au réseau de soins Santéclair pour ces mêmes contrats a également permis de faire baisser les restes à charge des adhérents. Il est aujourd’hui possible de faire un premier point sur ces évolutions. 27 | réseau | GrOUPE BPCE Sports Badminton, squash, moto, randonnée, tennis de table : résultats des challenges. 20-21 Vous avez été très nombreux à montrer votre satisfaction suite aux évolutions des prestations et 98,3 % des utilisateurs se déclarent prêts à recommander le professionnel de santé partenaire de Santéclair qu’ils ont consulté (source Baromètre juin 2016). C’est pour nous, administrateurs de BPCE Mutuelle, la preuve que ces améliorations étaient nécessaires et répondent aux attentes du plus grand nombre. D’ailleurs, nous allons continuer à mesurer votre satisfaction, notamment à l’égard de l’ensemble des services de BPCE Mutuelle. A ce titre, une enquête de… satisfaction se déroulera en ce mois octobre. Pourtant, nous avons décidé de ne pas nous arrêter en si bon chemin. La Commission technique a en effet souhaité travailler sur une nouvelle évolution de notre offre de services en incluant des prestations d’assistance à ces contrats. Ces services viennent aider directement les adhérents lors de retour d’hospitalisation, d’immobilisation temporaire, de pathologies lourdes, de problèmes psychologiques ou même pour les jeunes parents. En parallèle une plateforme de services numériques liés à la santé et au bien-être sera accessible aux adhérents. Le Conseil d’Administration sera amené à valider cette offre pour une mise en œuvre en 2017. 24-25 Un autre long chantier vient également de débuter : il ne faudra pas moins d’une année pour mettre en place un tout nouveau site internet pour les adhérents de BPCE Mutuelle, avec de nouvelles fonctionnalités pour vous simplifier la vie. Mais nous aurons le temps d’en reparler dans les prochains mois ! 28-30 | réseau | Loisirs > Les vacances dans nos résidences c’est avec Centpourcentvacances (www.centpourcentvacances.fr). > Mots fléchés, lettrix, sudoku : c’est à vous de jouer ! 31 | réseau | Petites annonces Hervé TiLLarD Président du conseil d’administration de BPCE Mutuelle | N° 226/882 | oCtoBRE 2016 3 réseau Par lo ns-en Claudette Cadène (retraitée de la caisse d'epargne languedoc-roussillon) « Ne pas rester seul face à la maladie d'Alzheimer » Parce qu'elle dû affronter toutes les difficultés qu'engendre la maladie d'Alzheimer, Claudette Cadène s'est engagée auprès de l'association France Alzheimer & maladies apparentées. Elle fait le point sur les avancées réalisées depuis plusieurs années, et les attentes qui demeurent. « L a maladie d’Alzheimer, même si on en parle beaucoup, est encore taboue. Selon la terminologie médicale, il s’agit d’une démence - et ce mot fait peur. Ceci a pour conséquence le risque d’isolement des personnes malades et de leur entourage. Personnellement, j’ai vécu cette situation il y a 25 ans alors que j'étais encore en activité professionnelle, et j'ai accompagné ma maman, décédée de la maladie en 1996. Lorsque l'on est confronté à la maladie parce qu'un de nos proches en est atteint, on est très vite perdu car l'on ne sait pas quoi faire ni comment réagir. A plus forte raison lorsque l'on travaille et qu'il faut accompagner notre parent malade. Tous les aidants, quels qu'ils soient, sont vite en difficulté devant la maladie, mais ceux qui travaillent et doivent concilier comme ils le peuvent leur activité professionnelle, leur vie familiale et la charge d'un proche sont encore plus rapidement la proie du stress, de l'usure psychologique, de la fatigue physique, de l'isolement social et professionnel (Voir encadré « Aidants en activité professionnelle : 10 chiffres qui disent (presque) tout !). Nous voyons encore trop souvent, et je puis vous assurer que la fréquence ne diminue pas, des aidants épuisés parvenant difficilement à faire face et à accompagner efficacement leur proche. n Ne pas rester seul « C'est ce combat permanent que France Alzheimer & maladies apparentées a voulu mettre en exergue, tant auprès du plus large public que plus spécifiquement à l'intention des employeurs, à l'occasion de la Journée [ une union nationale ] Union d'associations présente dans toute la France, l'Union Nationales des Associations France Alzheimer est au service des personnes malades et de leurs familles. Elle propose aux adhérents une revue trimestrielle, des séjours de vacances et de répit, mais aussi des formations spécifiques pour mieux comprendre la maladie et mieux accompagner un proche. Elle coordonne les associations départementales adhérentes du réseau France Alzheimer & maladies apparentées. Union Nationales des Associations France Alzheimer & maladies apparentées 21, boulevard Montmartre - 75002 Paris. Tél. : 0 800 87 20 97 (service et appel gratuits) www.francealzheimer.org 4 | n° 226/882 | octobre 2016 mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer qui a eu lieu le 21 septembre. C'est pour cette raison que je suis engagée depuis plus de 15 ans en tant que bénévole au sein de France Alzheimer Hérault, dont je suis présidente depuis 13 ans. Dans le même esprit, j'ai rejoint l'Union Nationale des Associations France Alzheimer. J'en suis devenue administratrice et, depuis juin dernier, secrétaire général. Notre objectif est de lutter contre toute forme d'isolement, en informant, en créant du lien et en donnant envie aux personnes concernées (personnes malades ou accompagnants/aidants) de participer à nos différentes actions, soutien psychologique, formation d’aidants ou convivialité (sorties à la journée, séjours vacances, etc.). Parce que, selon notre devise, « un malade, c'est toute une famille qui a besoin d'aide ». L'expérience le prouve, il ne faut surtout pas rester seul face à la maladie. n stabilité « En ce qui concerne la maladie elle-même, le nombre de personnes malades, en France, reste aujourd'hui relativement stable. Cela résulte de plusieurs facteurs : - l'élévation du niveau d'éducation. En effet, le faible niveau d’éducation étant un facteur de risque, lorsque le niveau s'élève le risque diminue ; - l'accent mis ces dernières années par les pouvoirs publics, sur le « bien vieillir » : bouger plus, mieux manger, etc. Cette politique a notamment eu un impact sur les risques cardiovasculaires et le [ aidants en aCtivité professionnelle : 10 Chiffres qui disent (presque) tout ! ] 46 % des aidants exercent aujourd'hui une activité professionnelle. 4,3 millions de personnes en activité interviennent auprès de leurs proches âgés en perte d'autonomie. 1 aidant sur 2 est encore en activité professionnelle, soit 14 % de la population active. 16 jours en moyenne d'absence par an pour un salarié aidant (Panel national des aidants BVA/Fondation Novartis, 2010). 18 % des salariés de plus de 40 ans s'occupent d'un proche en perte d'autonomie (Malakoff Médéric). 2 aidants sur 3 ont l’impression que leur employeur ne prend pas en compte leur situation d’aidant (Association française des aidants). ❝ 16 % des aidants ont changé de nature de travail (de poste, d'emploi, d'employeur) pour pouvoir s'occuper d'un proche en perte d’autonomie (Enquête HandicapSanté sur les aidants informels, 2008). 44 % des aidants en activité ont déjà pris des congés pour s’occuper d’un proche (Enquête France Alzheimer Opinion Way, septembre 2016). 43 % des aidants estiment avoir été pénalisés dans leur évolution professionnelle (Enquête France Alzheimer Opinion Way, septembre 2016). cholestérol, eux aussi facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ; - on évoque également la consommation modérée de vin et de café qui aurait des effets protecteurs - que l'on peut surtout envisager dans le cadre d'un aspect social et convivial bénéfique… Il se crée actuellement un équilibre - si l'on peut dire entre les 250 000 décès annuel en France dus à la maladie d'Alzheimer et les 250 000 nouveaux cas enregistrés chaque année. Ce qui explique une certaine « stabilité » du nombre de malades concernés par Alzheimer ou les maladies apparentées, que l'on évalue entre 850 000 et 1 million. Si le dépistage de la maladie a fait des progrès au cours de la dernière décennie (grâce à l'imagerie médicale, par exemple), facilitant notamment le diagnostic précoce, en revanche, il n'y a pas eu de progrès thérapeutiques. Et, de mon point de vue, c'est là qu'est le problème : on commence à diagnostiquer plus facilement, plus tôt, mais l'on n'a toujours pas de traitement curatif à proposer. L'inquiétude demeure cependant si l'on considère l'évolution démographique dans les années à venir. ment, malgré la maladie, en adaptant les aides existantes au fur et à mesure des besoins. Encore faut-il connaître ces aides et pouvoir y accéder, tant géographiquement que financièrement ! C'est pour ces motifs, que nous avons intensifié nos actions, à la fois pour les personnes malades, les aidants familiaux ou les familles concernées par la maladie. Les différents plans Alzheimer successifs ont permis des avancées dans la prise en charge non médicamenteuse, sociale et médico-sociale, et la prise en compte du statut de l'aidant. Malheureusement, les différentes mesures ne sont pas - ou peu - connues, et c’est regrettable car elles ont prouvé leur efficacité. Je pense, en particulier, à la formation des aidants familiaux, gratuite, ouverte à tous, qui permet de mieux comprendre la maladie pour mieux accompagner les malades. Voilà en quoi les médias devraient nous aider à mieux communiquer ! Si bien des choses ont évolué favorablement dans tout ce qui touche à la maladie d'Alzheimer, les familles dont l'un des membres est touché ont toujours besoin de beaucoup d'aide et de soutien. Mais il faut aussi que la recherche aboutisse maintenant à des progrès significatifs dans le traitement de la maladie. C'est l'espoir que nous portons. » Nous voyons encore trop souvent des aidants épuisés parvenant difficilement à faire face et à accompagner efficacement leur proche. ❝ 40 % des aidants déclarent ne plus pouvoir partir en vacances (LH2, 2013). n Mieux coMMuNiquer « Par ailleurs, on peut regretter le rôle que jouent les médias à l'égard de la maladie, rôle que je qualifierais de délétère, en la présentant toujours sous ses aspects les plus catastrophiques, et ne faisant état que des troubles les plus graves du comportement qu'elle peut engendrer à un degré avancé. Or, au sein de France Alzheimer, nous essayons de dédramatiser en précisant qu'il est possible de continuer à vivre quasi normale- Les aidants ne doivent pas rester seuLs face à La maLadie d’un de Leurs proches. | n° 226/882 | octobre 2016 5 réseau [ vo t r e mut uelle Médiation Une procédure externalisée Après de nouvelles dispositions parues en 2015 - qui font suite à la transposition d'une directive européenne -, la médiation dite « à la consommation » a largement évolué. BPCE Mutuelle a donc été obligée de revoir la conformité de sa médiation. En conséquence, le conseil d'administration a décidé de confier la médiation au service dédié de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF). Désormais, toute demande de médiation (après avoir épuisé les recours internes) doit être envoyée à l'adresse suivante : MEDIATEUR DE LA FNMF SERVICE MEDIATION 255 rue de Vaugirard 75719 PARIS CEDEX 15 ] Justificatif de domicile et/ou pièce d'identité Lorsque vous changez de domicile, donc d'adresse, il est essentiel de nous le faire savoir pour éviter tout risque d'interruption dans les échanges postaux entre la mutuelle et vous. Vous pouvez tout simplement nous en informer par mail ([email protected]) ou par courrier (BPCE Mutuelle, 7 rue Léon Patoux, CS 51032, 51686 Reims Cedex 2). Attention : de nouvelles dispositions réglementaires (lutte contre le blanchiment, lutte contre le terrorisme…) imposent de fournir un justificatif de domicile (facture d'électricité, de gaz, de téléphone…). Pour la même raison, et à l’occasion de toute adhésion à BPCE Mutuelle ou changement de garantie, vous devez nous adresser la photocopie d'une pièce d'identité (carte d'identité, passeport…) en cours de validité. Pensez-y ! Avec l’aide de BPCE Mutuelle Parce que l'on peut être confronté, un jour ou l'autre, à des difficultés d'ordre familial liées à la maladie, à une situation matérielle dégradée, de façon ponctuelle ou dans la durée, le service social de BPCE Mutuelle a pour vocation d'apporter une écoute, de vous informer sur vos droits, de vous aider à accomplir des démarches administratives, de vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre situation ou vers les partenaires adéquats. A cet effet, le service social de BPCE Mutuelle a réalisé deux livrets qui présentent toutes les modalités de ses possibles interventions : •Lelivretd’actionsociale, pour venir en aide aux personnes qui en font la demande et qui sont confrontées à toute difficulté professionnelle ou personnelle en lien avec la maladie, le handicap, la dépendance, l'avancée en âge et/ou le décès. Le service social de BPCE Mutuelle n'intervient pas à la place de la personne, mais en lien avec elle, en fonction des possibilités de chacun, et avec l'aide d'un réseau de professionnels du travail social (assistante sociale de votre entreprise, référent handicap…). •Lelivretd'accompagnementencasdedécès, destiné à vous éclairer sur vos droits et à faciliter vos démarches (calendrier des démarches à réaliser, récapitulatif de vos droits, modèles de lettres, organismes susceptibles de vous aider…). Le livret d'action sociale et le livret d'accompagnement en cas de décès ont été remis aux assistantes sociales des entreprises adhérant à BPCE Mutuelle, et adressés aux services RH de ces mêmes entreprises, ainsi qu'à leurs comités d'entreprise et CHSCT. Livret d'accompagement en cas de dÉCÈS Vous pouvez télécharger ces deux livrets sur notre site Internet (www.bpcemutuelle.fr), rubrique Action Sociale (tout en bas du totem violet, à gauche de l'écran). Pour contacter le service social : Gérard Guinot (assistant social), 01 44 76 12 16 [email protected] Marie-Pierre Schreyer (secrétaire du service social), 01 44 76 12 24 [email protected] 6 | n° 226/882 | octobre 2016 ACTION socialE Proposé par l'action sociale [ Facture ou pas facture ? comment procéder pour obtenir le remboursement complémentaire de soins pris en charge par la sécurité sociale ? dans le cas où un professionnel de santé ne pratique pas le tiers payant* et vous a fait régler l'intégralité des soins (radiologue, laboratoire d'analyses, opticien, dentiste…), vous devez adresser à votre régime d'assurance maladie l'ordonnance et la feuille de soins qui l'accompagne. > Si vous bénéficiez de la télétransmission établie entre votre régime d'assurance maladie et BPCE Mutuelle**, il est inutile de nous envoyer votre facture : nous vous verserons directement la part mutualiste après intervention de la Sécurité sociale. > Si vous ne bénéficiez pas de la télétransmission, vous devez nous adresser votre décompte de remboursement de Sécurité sociale. ] a votre service Les chargés de relations clientèle Vous nous connaissez… un peu. Mais nous pouvons aussi nous présenter… un peu plus. A BPCE Mutuelle, les équipes travaillent pour vous. Nous vous proposons dans ce numéro de faire connaissance avec les Chargés de Relations Clientèle. De gauche à Droite : guylaine astier, Bruno Vanhoele, rose Manson, aurore leclerc, christine le gall, sylVie challarD, nora estrangin, FatiMa ghouDjil, catherine Bastien, luDiVine BarBa, corinne anchao, Valérie juMel. dans le cas où le professionnel de santé pratique le tiers payant (c'est-à-dire qu'il ne vous fait pas payer la part prise en charge par la Sécurité sociale), vous devez alors nous adresser la facture qu'il vous aura remise, même si vous bénéficiez de la télétransmission, pour que nous puissions vous rembourser la part complémentaire. attention : cette facture acquittée doit nous être transmise par voie postale à : BPCE Mutuelle, 7 rue Léon Patoux, CS 51032, 51686 Reims Cedex 2 (et en aucun cas par mail !). *Le tiers payant est le dispositif permettant à un patient sous certaines conditions - de ne pas faire l'avance des frais liés à des soins de santé le concernant, ces frais étant directement payés au(x) professionnel(s) de santé par la Sécurité sociale et/ou sa mutuelle. **Dans ce cas la mention « décompte transmis à votre mutuelle » figure sur votre décompte de Sécurité sociale. Vous êtes régulièrement en contact avec les Chargés de Relations Clientèle de BPCE Mutuelle, que l'on appelle en interne les CRC. Ce sont eux - nous pourrions surtout dire « elles », car l'équipe est actuellement composée de 12 femmes et 1 homme ! - qui sont « en première ligne » pour recevoir vos appels (plus de 7 200 par mois en moyenne), répondre à vos mails (environ 800 par mois) et courriers (400 également tous les mois) dans les meilleurs délais. Les CRC sont de véritables spécialistes de la complémentaire santé et de ses mécanismes, et des différents contrats frais et soins de santé gérés par la Mutuelle, dont ils maîtrisent parfaitement toutes les garanties. Lorsque c'est nécessaire, vous pouvez donc faire appel aux CRC pour être informé ou conseillé, en toute confidentialité et objectivité, sur les différents aspects de votre contrat complémentaire santé. Selon vos besoins, les CRC sauront également vous orienter vers les autres services de la Mutuelle, ou encore vers notre site Internet*. Enfin, dans le but d'accroître toujours la qualité, nous travaillons activement à la certification du service (norme NF 345). * Pour la plupart des questions courantes que vous vous posez, vous trouverez une réponse simple et rapide en vous rendant sur le site de la mutuelle (www.bpcemutuelle.fr), dans l'une des rubriques du totem à gauche de la page d'accueil, ainsi que dans votre espace personnel (accessible avec votre numéro d'adhérent qui figure sur votre carte mutualiste, et votre mot de passe) où vous pouvez notamment consulter vos remboursements. droits Mutuelle santé de votre enfant Changement de régime Lorsque votre enfant, couvert par votre contrat mutualiste, change de régime de Sécurité sociale (par exemple, lorsqu’il part faire des études et s’inscrit à la Sécurité sociale étudiante ou, à l’inverse, lorsqu’il cesse ses études et « regagne » le régime général), vous devez nous signaler ce changement de situation en nous adressant l’attestation d’affiliation du régime de Sécurité sociale dont dépend votre enfant, au risque de voir s’interrompre les remboursements complémentaires le concernant ! [ Intervention complémentaire de BPCE Mutuelle ] Lorsque vous demandez à BPCE Mutuelle d'intervenir comme « deuxième mutuelle » dans le cadre d'un remboursement complémentaire de frais et soins de santé* (après intervention initiale de la mutuelle de votre conjoint, par exemple), vous devez nous adresser le décompte qui vous aura été transmis par cette première mutuelle, afin que nous puissions déterminer le montant de notre propre intervention complémentaire. *remboursement dû dans la limite des frais réels et compte tenu de la règlementation en vigueur des contrats responsables. | n° 226/882 | octobre 2016 7 d os s ier Basse vision : une prise en charge de qualité encore peu répandue notre santé santé visue lle Les centres de réadaptation des déficiences visuelles prennent en charge les personnes atteintes de cécité ou de malvoyance pour les accompagner vers davantage d’autonomie. Hélas, ces structures sont peu nombreuses en France et leur développement n’est pas vraiment encouragé par les pouvoirs publics. E n France, seule une douzaine d’établissements de soins de suite et de réadaptation proposent une prise en charge adaptée aux déficients visuels. Une offre dérisoire, qui peine à faire face à la demande. « Dans notre clinique, par exemple, il faut attendre deux ans avant d’obtenir une place », indique le docteur Gérard Dupeyron, médecin chef de l’Association pour la réadaptation des aveugles et malvoyants (Aramav), située à Nîmes. Si l’attente est longue, elle en vaut pourtant la peine. L’approche développée dans ces structures consiste à aider les patients à optimiser au maximum la fonction visuelle qui leur reste et à développer en parallèle des stratégies de compensation de leur handicap. « Cette démarche permet aux déficients visuels d’acquérir une autonomie dans leur vie quotidienne, précise le docteur Dupeyron. Ils reprennent confiance en eux, peuvent gérer leurs déplacements sans danger et retrouver une vie sociale. » Autant d’éléments qui répondent aussi à la problématique de la dépendance, puisqu’ils favorisent le maintien à domicile et retardent le placement en institut (la déficience visuelle causée par des maladies telles que le glaucome ou la DMLA concerne essentiellement les personnes âgées). Une loUpe électroniqUe permet à Un jeUne malvoyant de lire Un livre. n Bilan orthoptique complet n Des prises en charge récentes Venues du nord des Etats-Unis et du Québec, puis améliorées en France, ces méthodes donnent de très bons résultats. « Si elles sont peu développées chez nous, c’est surtout parce qu’elles sont récentes, observe le docteur 8 | n° 226/882 | octobre 2016 ❝ Le concept de réadaptation basse vision n’est arrivé en France que dans les années 90... ❝ Tous les centres qui disposent d’un accompagnement en déficience sensorielle fonctionnent à peu près de la même façon. En déficience visuelle, c’est l’ophtalmologiste qui coordonne le parcours de soins du patient. Concrètement, ce dernier commence par subir une évaluation poussée de son déficit visuel, conduite par un orthoptiste. L’objectif est de déterminer quel est son niveau de vision fonctionnelle, ou « résidu visuel ». Les orthoptistes développent ensuite de nouvelles stratégies neurosensorielles pour permettre au patient d’utiliser au mieux ses capacités préservées. L’équipe élabore ensuite un programme personnalisé de réadaptation qui intègre également de l’ergothérapie et de la psychomotricité. L’idée est de mettre en œuvre toutes les possibilités de compensation du handicap (travail autour de la coordination des gestes, du sens tactile, du schéma corporel, de la tonicité, de la posture et des aides optiques adaptées). Dupeyron. Le concept de réadaptation basse vision n’est arrivé en France que dans les années 90, période à laquelle on parlait déjà du trou de la Sécu. Il y a donc un problème de financement et de volonté politique. » Mais ce n’est pas tout : même si aujourd’hui les choses évoluent, les ophtalmologistes français sont longtemps restés peu engagés dans la rééducation des déficients visuels. « Ils soignent les pathologies, ils réalisent les interventions chirurgicales nécessaires, mais concernant les conséquences sur la vie quotidienne, ils interviennent peu, faute de temps et parce que c’est un autre métier, explique Francis Guiteau, directeur de la Mutualité française AnjouMayenne, qui gère une plate-forme déficience sensorielle à Angers. Cela étant, ces disciplines (visant à une meilleure autonomie du patient, NDLR) intéressent de plus en plus les médecins de médecine physique et de réadaptation, qui considèrent que la rééducation en basse vision fait naturellement partie de leur champ d’action. » La prise en charge des déficients visuels semble donc appelée à poursuivre son développement. Parmi les initiatives actuelles, la Mutualité française, très active en matière de santé visuelle, s’intéresse par exemple à la façon dont les établissements de soins de suite et de réadaptation, assez nombreux sur le territoire, pourraient intégrer davantage d’unités consacrées à la réadaptation de la déficience visuelle ou auditive. Mathilde leroy L’ophtalmologie, une discipline à la pointe de l’innovation En constante évolution depuis trente ans, l’ophtalmologie atteint aujourd’hui un degré de sophistication extrêmement élevé. La qualité de cette spécialité permet aujourd’hui de corriger la plupart des troubles visuels et de prendre en charge des pathologies lourdes et complexes pouvant conduire à la cécité. L « ’ ophtalmologie a toujours été novatrice », rappelle le professeur Gilles Chaine, chef de service d’ophtalmologie du centre hospitalier universitaire (CHU) Avicenne. Invention de la microchirurgie et des implants intraoculaires, développement des thérapies géniques, nouvelles molécules, lasers, logiciels de dépistage… Depuis trente ans, l’innovation se poursuit, s’accélère et les progrès sont considérables. Le degré de sophistication est tel qu’il permet aujourd’hui de corriger la plupart des troubles de la vision et d’améliorer la prise en charge de maladies très complexes. « D’un point de vue de santé publique, il y a deux innovations majeures à retenir, indique le professeur Chaine : la photo-coagulation rétinienne pour le traitement de la rétinopathie diabétique (complication du diabète affectant les petits vaisseaux sanguins de la rétine, NDLR), qui a permis d’éviter un nombre considérable de cécités, et la découverte de l’ivermectine pour soigner l’onchocercose. » Cette maladie parasitaire est une cause majeure de malvoyance en Afrique. En stoppant son évolution, qui mène à la cécité, l’ivermectine a amélioré le quotidien de millions de malades. n De nouveauX traitements Autre avancée importante : celle des traitements de la forme humide de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une pathologie liée au vieillissement de l’œil qui détruit la macula, la région centrale de la rétine. L’arrivée, il y a une quinzaine d’années, des anti-VEGF, des molécules qui stoppent la prolifération de vaisseaux anormaux dans la rétine, a permis de freiner considérablement l’évolution de la maladie en bloquant la baisse de la vision centrale. A noter également : les progrès importants réalisés pour soigner le glaucome. Cette affection causée par l’élévation de la pression intraoculaire entraîne une atteinte du nerf optique et une altération progressive du champ visuel périphérique. Aujourd’hui, la plupart des patients sont traités avec un seul collyre (à base de nouvelles molé- cules, des prostaglandines notamment) qui permet d’abaisser la tension de l’œil à un niveau acceptable. Et quand les collyres sont mal supportés, la chirurgie au laser donne aussi de très bons résultats. n chirurgie réfractive En matière de chirurgie également, les avancées sont notables. Aujourd’hui, cette discipline utilise essentiellement le laser Lasik et l’implantologie intraoculaire. En cas de myopie importante par exemple, le chirurgien utilise une combinaison de deux lasers : un premier qui sert à découper un petit capot sur la cornée en laissant une charnière et un second dont le rôle est d’aplatir le centre de la cornée pour diminuer la longueur de l’œil (la myopie se caractérise par un œil trop long par rapport à son pouvoir de focalisation). Le capot est ensuite remis en place. Avec une telle technique, pratiquée en ambulatoire et sous anesthésie locale, le patient peut ouvrir les yeux et voir net quelques heures seulement après l’opération ! Autre type d’intervention parfaitement maîtrisée : la chirurgie de la cataracte. Première cause de cécité dans le monde, cette maladie se manifeste par la perte de transparence du cristallin, qui ne peut plus assurer la mise au point. Extrêmement robotisée, l’opération s’appuie sur des machines très perfectionnées. Elle consiste à pratiquer une ouverture dans l’œil, puis à introduire un appareil qui émet des ultrasons afin de liquéfier le cristallin. Celui-ci est ensuite aspiré et remplacé par un implant qui a aussi la capacité d’améliorer les défauts visuels préexistants. On le constate, tout va très vite en matière d’ophtalmologie. « 50 % des actes que l’on enseigne aujourd’hui à un interne ne seront plus pratiqués dans dix ans, précise le professeur Philippe Gain, chef du service d’ophtalmologie du CHU de Saint-Etienne. Il s’agit donc d’une discipline fascinante, en constante évolution, et qui nécessite une formation permanente. » avec santéclair Rappelons que le partenariat entre BPCE Mutuelle et le réseau de soins Santéclair vous donne accès aux 45 centres spécialisés partenaires du réseau en matière de chirurgie de l'œil (chirurgie réfractive). Présentez votre carte mutualiste en demandant à bénéficier des tarifs et avantages Santéclair qui vous sont réservés (-30 % sur les prix du marché, tiers payant…). aliisa Waltari | n° 226/882 | octobre 2016 9 notre santé d os s ier santé visue lle La coopération professionnelle comme solution à la pénurie d’ophtalmologistes Manque croissant d’ophtalmologistes, délais d’attente interminables, population vieillissante en demande de soins… depuis quelques années, l’accès à la santé visuelle est menacé en France. Parmi les solutions évoquées, la piste de la coopération professionnelle, qui consiste à déléguer certains examens de la vue à des personnels paramédicaux, semble plutôt prometteuse. C ent onze jours : c’est, selon l’Observatoire Jalma de l’accès aux soins (janvier 2014), l’attente moyenne en France pour décrocher un rendezvous chez l’ophtalmologiste. Dans le détail, seuls 7 % des patients obtiendraient une consultation dans les deux semaines, 25 % dans un délai de deux semaines à deux mois et pour 39 % il faudrait attendre plus de six mois ! Face à de tels délais, presque deux personnes sur dix renonceraient à consulter. Une situation pour depUis qUelqUes années, certains cabinets d'ophtalmologie s'appUient notamment sUr les orthoptistes, des spécialistes de la réadaptation et de l'exploration de la vision, poUr mesUrer l'acUité visUelle dU patient oU poUr relever sa tension ocUlaire. 10 | n° 226/882 | octobre 2016 le moins inquiétante, qui ne semble pas près de s’améliorer : la pyramide des âges des ophtalmologistes annonce de nombreux départs à la retraite dans les deux prochaines décennies et la plupart ne seront pas remplacés. D’après un scénario tendanciel de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), la profession perdrait ainsi 35 % de ses effectifs entre 2006 et 2030. Or, dans le même temps, la demande de soins oculaires, notamment les protocoles pays de la loire généralisés à l’enseMble du territoire ] Depuis quelques mois, les protocoles Pays de la Loire, qui permettent le renouvellement des lunettes par les orthoptistes sous le contrôle d’un ophtalmologiste, sont généralisés à l’ensemble du territoire à titre expérimental dans les cabinets qui le souhaitent. Lancés au Mans avec le soutien du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), ces protocoles autorisent l’orthoptiste à pratiquer un examen visuel complet sur les patients âgés de 6 à 50 ans. Ce bilan est analysé dans les huit jours par l’ophtalmologiste, qui envoie ensuite au patient la prescription de correction visuelle. S’il décèle un problème médical dans le bilan, il rappelle le patient pour un rendez-vous. Ainsi, celui qui souhaite simplement renouveler ou adapter ses lunettes n’a plus à attendre qu’une place se libère chez l’ophtalmo : il voit simplement l’orthoptiste, en bénéficiant tout de même de l’analyse du médecin. « Pour la la première fois, on peut avoir une ordonnance sans avoir consulté l’ophtalmologiste, souligne le docteur Jean-Bernard Rottier, président du Snof. C’est une petite révolution dans le monde de l’ophtalmologie. Cela montre que les choses évoluent. » Cette initiative permet en outre une prise en charge plus poussée que celle rendue possible par la délégation accordée aux opticiens en 2007. Depuis cette date, ces derniers peuvent renouveler les équipements des patients de plus de 16 ans si leur ordonnance initiale date de moins de trois ans. Mais ici, pas de véritable examen médical des yeux : l’opticien procède à un simple contrôle de l’acuité visuelle. prise en charge des maladies graves comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou le glaucome, devrait continuer de progresser en raison du vieillissement de la population. n réorganiser la filière visuelle Une réorganisation complète de la filière semble donc incontournable. L’idée majoritairement défendue est de généraliser au maximum les coopérations professionnelles et les délégations de tâches. Depuis quelques années, certains cabinets d’ophtalmologie confient déjà des actes de préconsultation à des personnels paramédicaux. Cela permet aux ophtalmologistes de dégager du temps médical pour se consacrer aux pathologies lourdes et complexes. Ces cabinets s’appuient notamment sur les orthoptistes, des spécialistes de la réadap- 78 % des Français perçoivent la délégation de tâches comme « Une réponse eFFicace à la pénUrie ». tation et de l’exploration de la vision, pour mesurer l’acuité visuelle du patient ou pour relever sa tension oculaire. Quand ce dernier arrive ensuite devant l’ophtalmologiste, son dossier est prêt : le médecin peut alors procéder à l’examen détaillé de l’œil (dont un fond d’œil) et au dépistage des maladies de la vue. « La mise en place, dès 2005, du travail aidé (la délégation de tâches, NDLR) dans notre cabinet nous a permis d’augmenter notre productivité, de voir plus de patients, de nous concentrer sur notre cœur de métier et de maintenir un bon niveau de prise en charge », constate le docteur Jean-Bernard Rottier, ophtalmologiste au Mans et président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), qui a beaucoup œuvré au développement de la délégation de tâches (lire aussi l’encadré). n Déléguer sans DéméDicaliser Bien que le travail aidé soulève de nombreuses questions non tranchées, notamment en termes de rémunération et de statut des orthoptistes, de tels systèmes semblent plébiscités par les usagers. Selon une étude Harris Interactive, 78 % des Français perçoivent la délégation de tâches comme « une réponse efficace à la pénurie ». A condition toutefois qu’elle reste sous le contrôle des ophtalmologistes : « La visite chez l’ophtalmo, souvent motivée par le besoin de lunettes, est l’unique occasion de dépister d’éventuelles pathologies à un stade précoce, explique le docteur Rottier. Seul l’ophtalmologiste a cette compétence. Il faut donc continuer à déléguer, mais sans démédicaliser. Le médecin doit rester le pivot et le premier recours du système. » Une position partagée par la plupart des acteurs de la filière, même si quelques-uns demandent davantage de prérogatives. Des opticiens et des optométristes, ces « super-opticiens » formés en faculté de sciences, souhaitent par exemple pouvoir prescrire les lunettes et les lentilles. Sans aller jusque-là dans l’immédiat, les EGSV ont conclu à la nécessité de renforcer la formation des paramédicaux, par exemple en organisant un tronc commun orthoptistes-opticiens en faculté de médecine, toujours dans l’idée d’une meilleure coordination autour de l’ophtalmologiste. ❝ La visite chez l’ophtalmo, souvent motivée par le besoin de lunettes, est l’unique occasion de dépister d’éventuelles pathologies à un stade précoce. ❝ [ delphine delarue | n° 226/882 | octobre 2016 11 notre santé M éd ecine Troubles de l’équilibre : quand l’oreille interne est en cause L’impression que le sol se dérobe, que tout tourne autour de soi comme si l’on était au centre d’un manège… Cette sensation de vertige, un Français sur sept déclare en avoir déjà souffert. Ces symptômes sont très souvent le signe d’un dysfonctionnement de l’oreille interne. ❝ A la manière de gyroscopes, les oreilles internes aident à maintenir la position debout. ❝ 12 | n° 226/882 | octobre 2016 D u simple tournis à d’autres désagréments plus importants tels que nausées, vomissements ou maux de tête, les troubles de l’équilibre peuvent être très handicapants et rendre la position debout et toute activité impossibles. Les causes sont multiples, mais, dans 70 % des cas, l’origine du malaise se trouve au niveau du système vestibulaire, l’organe de l’équilibre situé dans l’oreille interne. A la manière de gyroscopes, les oreilles internes aident à maintenir la position debout. La partie vestibulaire (ou labyrinthique) de l’oreille interne est composée de trois canaux en demi-cercle, situés sur trois plans de l’espace : plan horizontal, plan postérieur, plan vertical. Ceux-ci contiennent un liquide dans lequel se trouvent des cristaux microscopiques, composés de carbonate de calcium : les otolithes. Leur position renseigne le cerveau sur les mouvements de la tête et du corps. Celui-ci analyse toutes les informations de mobilité qui lui sont transmises en permanence par des capteurs sensoriels et réagit en adaptant la posture, en dépit des changements de position ou des mouvements, afin de maintenir l’équilibre. Les principaux systèmes récepteurs sont la vision, la proprioception (récepteurs cutanés et profonds) et, surtout, le système vestibulaire, autrement appelé oreille interne. n Consulter un orl est indispensable « Lorsqu’une personne vient me consulter pour des vertiges, ce qui arrive quotidiennement, témoigne Jean-Michel Klein, président du Syndicat national des médecins spécialisés en oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervicofaciale (SNORL), je procède à un bilan complet : à la fois vestibulaire et auditif, mais aussi neurologique. Il faut compter au moins une heure pour établir le diagnostic. » L’ORL commence par interroger le patient pour connaître [ La peur du vIde, un « faux » vertIge ] « Je ne peux pas regarder en bas, j’ai le vertige ! » La peur du vide est certainement aussi handicapante que le vertige, mais le terme qui convient pour la caractériser est acrophobie, et non vertige. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à en venir à bout. Le principe est de lutter contre sa peur en s’habituant petit à petit, avec un thérapeute, à affronter le vide. Une sensation de déséquilibre peut aussi se produire lorsque les informations transmises par les yeux viennent contredire celles fournies par l’oreille interne et les mécanorécepteurs (la voûte plantaire, par exemple). Voilà pourquoi certains ne peuvent même pas monter sur un escabeau. Un sentiment de malaise les envahit lorsqu’ils se trouvent en hauteur, face au vide, même les pieds posés sur un support ferme. Pour essayer de dépasser cette angoisse, fixer un point à l’horizon ou se concentrer sur une tâche précise à accomplir sont des astuces qui peuvent être utiles. La position des n le vertige paroxystique bénin, le plus fréquent « Les deux oreilles doivent donner des indications similaires. Si les informations diffèrent d’une oreille à l’autre, le symptôme est une perte de l’équilibre, explique JeanMichel Klein. Il s’agit alors probablement du grand vertige rotatoire, ou vertige positionnel paroxystique bénin, le symptôme le plus fréquent, dû à l’agglutination des otolithes. » Mais il peut y avoir d’autres causes, d’où la batterie de tests effectuée par l’ORL. La maladie de Ménière, par exemple, engendrée par une hyperpression de l’oreille interne, occasionne des vertiges pouvant durer de vingt minutes à plus de vingt-quatre heures et souvent accompagnés de signes caractéristiques : sensation d’oreille bouchée, acouphènes. Une inflammation du nerf vestibulaire (qui transmet l’influx nerveux au cerveau), causée par un virus, peut également entraîner des vertiges violents, associés à des nausées et à des vomissements. Ils se déclenchent dès que l’on bouge la tête et clouent le malade au lit. Une seule oreille est touchée par l’inflammation, et c’est cette asymétrie qui est responsable des symptômes. otoLithes (cristaux microscopiques composés de carbonate de caLcium) renseigne Le cerveau sur Les mouvements de La tête et du corps. n MédiCaMents et rééduCation Des médicaments permettent de soulager la crise, notamment des anti-nauséeux et des calmants. Un traitement de fond peut être prescrit ensuite en fonction du type de vertiges. Parfois, lorsque les crises sont trop invalidantes, une hospitalisation s’avère nécessaire. Pour traiter les vertiges paroxystiques bénins, l’ORL réalise une manœuvre thérapeutique (dite manœuvre libératoire) afin de disperser les otolithes. La névrite vestibulaire (l’inflammation du nerf), elle, est traitée par des médicaments, mais aussi par des séances de rééducation qui ont pour but de compenser le dysfonctionnement du nerf touché. Ces dernières habituent le cerveau à utiliser davantage d’autres systèmes impliqués dans l’équilibre (vue, proprioception). En cas de maladie de Ménière, enfin, le traitement médicamenteux prolongé donne généralement de bons résultats. Isabelle Coston * Il existe douze paires de nerfs crâniens. La lésion d’un nerf peut par exemple se traduire par des troubles de l’oculomotricité ou par la paralysie d’une partie du visage. NDLR. [ Les autres « vertIges » ] Migraine, sciatique, hypoglycémie, hypotension peuvent causer des sensations de perte d’équilibre. Ce sont des « faux » vertiges qui disparaîtront avec un traitement adéquat. Chez les personnes âgées, le vieillissement de l’oreille interne, l’altération de la vision, des problèmes circulatoires ou une faiblesse musculaire rendent l’équilibre plus précaire. La rééducation joue alors un rôle prépondérant pour compenser les fonctions défaillantes en stimulant d’autres capteurs. Les séances consistent, par exemple, à s’entraîner à marcher sur un oreiller ou sur une planche posée sur un tuyau. ❝ Les deux oreilles doivent donner des indications similaires. Si les informations diffèrent d’une oreille à l’autre, le symptôme est une perte de l’équilibre. ❝ exactement les circonstances au cours desquelles ses troubles se manifestent. Leur durée et leur fréquence, les symptômes qui peuvent y être associés, comme des acouphènes, des nausées ou une baisse (voire une perte) de l’acuité auditive d’une oreille, sont des renseignements précieux pour orienter le diagnostic. Le spécialiste fait ensuite exécuter certains mouvements spécifiques : se tenir debout avec les pieds joints, marcher les yeux fermés, etc. Il examine les oreilles, bien sûr, et évalue l’audition, mais aussi les yeux, « qui sont le miroir de l’oreille ». Les examens suivants se déroulent dans l’obscurité : à l’aide de lunettes infrarouges et d’un logiciel qui analyse les réactions de l’œil, le spécialiste étudie le nystagmus, un mouvement d’oscillation involontaire et saccadé du globe oculaire, présent dans 85 % des cas, car « les yeux peuvent compenser une défaillance de l’oreille », précise le docteur Klein. « J’examine toutes les paires crâniennes*, afin de rechercher d’éventuelles lésions au niveau du nerf facial ou ophtalmique, notamment. » Le médecin dispose également d’un fauteuil de diagnostic, dans lequel il tourne le patient dans tous les sens pour provoquer les vertiges et les confirmer. De l’eau chauffée à 42 °C, puis à 32 °C, est en outre injectée dans le conduit auditif, une oreille après l’autre, l’ORL observant les réactions du patient. Parfois, il peut être amené à demander l’avis d’autres spécialistes et des examens complémentaires comme une IRM ou un scanner. | n° 226/882 | octobre 2016 13 notre santé M éd ecine Résistance aux antibiotiques : où en est-on ? Depuis une quinzaine d’années, l’antibiorésistance progresse inexorablement à travers le monde. En cause : essentiellement le mauvais usage et la consommation massive de ces médicaments autrefois considérés comme invincibles. En France, plusieurs mesures sont mises en œuvre pour tenter d’inverser la tendance. L ❝ Aujourd’hui, rien que dans notre pays, plus de 150 000 patients développent une infection liée à une bactérie multirésistante chaque année. ’ heure est grave. En novembre dernier, la découverte en Chine de superbactéries porteuses d’un gène leur permettant de résister à la colistine, l’un des antibiotiques les plus puissants, a fait l’effet d’une bombe dans le monde médical. « C’est une très mauvaise nouvelle, estime le docteur Jean Carlet, président de l’Alliance contre le développement des bactéries multirésistantes. La colistine est un peu l’antibiotique ultime, celui que l’on utilise en dernier recours pour traiter les infections extrêmement ou multirésistantes, lorsque tous les autres antibiotiques sont inefficaces. » Cette découverte signe une nouvelle étape dans l’inexorable progression de l’antibiorésistance à travers le monde depuis une quinzaine d’années. Aujourd’hui, rien que dans notre pays, plus de 150 000 patients développent une infection liée à une bactérie multirésistante chaque année et plus de 12 500 personnes en meurent. A l’origine du phénomène : l’utilisation massive de ces médicaments, que ce soit en ville ou à l’hôpital, depuis la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming en 1928 et sa mise sur le marché sous forme de médicament après la Seconde Guerre mondiale. Ce n’est pas tout : la dispersion des résidus d’antibiotiques dans l’environnement est également en cause. Cette présence insidieuse a ainsi permis à certaines bactéries d’évoluer génétiquement pour se défendre. n Pas de recherche Pendant dix ans ❝ « En France, les bactéries qui nous posent le plus de problèmes sont les entérobactéries (bactéries du tube digestif, NDLR) résistantes aux céphalosporines de troi- [ les pistes thérapeutiques alternatives ] En sommeil pendant plusieurs années, la recherche sur les antibiotiques, notamment sur l’antibiorésistance, et sur les alternatives thérapeutiques aux antibiotiques est désormais bien active en France. Des études sont par exemple en cours sur l’immunothérapie, l’objectif étant d’utiliser de nouveaux traitements ciblant des bactéries spécifiques, avec des facteurs de virulence bien particuliers. Autre piste, dans le même état d’esprit : la phagothérapie. Il s’agit ici d’utiliser les phages, qui sont des virus de bactéries, pour éliminer celles qui résistent aux antibiotiques. Enfin, d’autres équipes travaillent sur la technologie CRISPR. Développée par la start-up Eligo Bioscience, basée à l’Institut Pasteur, cette technique révolutionnaire encore balbutiante permettrait, à très long terme, de cibler puis de détruire directement les gènes de résistance des superbactéries. 14 | n° 226/882 | octobre 2016 Super bactérie réSiStante aux antibiotiqueS claSSiqueS sième génération, par exemple les colibacilles Escherichia coli, qui sont responsables des infections urinaires, des pyélonéphrites (infections rénales, NDLR) ou des infections intra-abdominales, ajoute le docteur Carlet. Il y a à peu près 10 à 12 % de colibacilles résistants à cette classe d’antibiotiques dans notre pays. C’est encore peu par rapport à des pays comme la Chine ou l’Inde, où le chiffre atteint facilement les 80 %. » La situation mondiale est en outre aggravée par l’absence de nouveaux antibiotiques capables de lutter contre ces superbactéries. « Les laboratoires pharmaceutiques ont interrompu leurs recherches il y a dix, quinze ans parce que le retour sur investissement de ces médicaments est très faible », précise Jean Carlet. n nouvelle camPagne en 2017 Selon le docteur Carlet et l’équipe qui a travaillé avec lui à l’élaboration d’un rapport sur l’antibiorésistance remis à Marisol Touraine, il est encore possible d’inverser la tendance en mettant en œuvre des mesures de prévention efficaces. Certaines actions sont déjà menées depuis plusieurs années, notamment avec l’indicateur ICATB, qui évalue annuellement la stratégie mise en œuvre dans les hôpitaux pour améliorer le bon usage des antibiotiques et lutter contre le développement des résistances. D’autres mesures, comme le plan Ecoantibio 2012-2017, visent la médecine vétérinaire avec la volonté de faire baisser la consommation animale d’antibiotiques de 25 % en cinq ans. Enfin, certaines des préconisations du rapport Carlet ont été retenues par la ministre, par exemple le lancement dès 2017 d’une nouvelle grande campagne d’information destinée à enrayer le mauvais usage, la mise en place d’un comité interministériel pour coordonner la lutte ou encore la création d’un plan national de recherche financé pendant cinq ans. Delphine Delarue P rév ent io n notre santé La jeunesse engagée contre les maladies environnementales Depuis huit ans, les militants du Mouvement Générations Cobayes sensibilisent les 18-35 ans sur les liens entre santé et environnement. Sans jamais dramatiser et avec beaucoup d’humour, ils encouragent les jeunes citoyens à devenir des acteurs éclairés de leur consommation. M n 40 000 symPathisants Face à ces constats, Martin et ses compagnons passent à l’action. Rejoints par plusieurs associations (Fac verte, Regards croisés, Vive la Terre), ils lancent l’Appel de la jeunesse afin de clamer haut et fort qu’il est « impossible de vivre en bonne santé sur une planète malade ». La seconde étape intervient en 2012, avec la transformation de l’Appel qui devient le Mouvement Générations Cobayes. En quelques années, la structure passe de quelques centaines de sympathisants à près de 40 000. Parmi ses soutiens : le Réseau environnement santé (RES), à l’origine de l’interdiction du bisphénol A dans les biberons, le Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique (Criigen) ou encore l’association Générations futures, très active dans la lutte contre les pesticides. A tout cela s’ajoute l’engagement de 800 bénévoles, qui relaient les messages du collectif et participent à ses actions. Des actions essentiellement de terrain, destinées à « diffuser les bonnes pratiques, explique Martin. Il n’y a pas de fatalité à tout Martin rieuSSec-Fournier, coFondateur du MouveMent GénérationS cobayeS ❝ cela. Toutes les solutions sont là pour vivre en bonne santé et nous avons la capacité d’agir à notre niveau ». n « do it yourself » Dans cette optique, Générations Cobayes organise par exemple des ateliers « Do it yourself » où les intervenants expliquent comment fabriquer ses propres produits cosmétiques, d’entretien ou d’hygiène. L’an passé, le collectif a monté un « Tour de France de l’écoorgasme » autour du thème de la sexualité, au cours duquel des militants sont allés à la rencontre des jeunes pour leur expliquer « comment se faire du bien sans se faire du mal », c’est-à-dire en utilisant par exemple des sex-toys sans phtalates ou des lubrifiants sans perturbateurs endocriniens. En parallèle, le mouvement organise des conférences, assure des actions de sensibilisation dans les lycées et les universités et s’engage dans une démarche de plaidoyer avec la publication régulière d’ouvrages auxquels participent de célèbres scientifiques. Avec toutes ces actions, Générations Cobayes compte bien encourager les jeunes citoyens à redevenir acteurs de leur santé et à ne plus laisser les industriels et les politiques décider pour eux. « C’est une question démocratique, conclut Martin Rieussec-Fournier. Notre état de santé, celui de la population, reflète l’état de notre démocratie. On ne veut plus subir, être des cobayes. L’avenir n’est pas forcément aussi sombre qu’on nous le dit. Nous avons les moyens d’agir. » Delphine Delarue Générations Cobayes compte bien encourager les jeunes citoyens à redevenir acteurs de leur santé et à ne plus laisser les industriels et les politiques décider pour eux. ❝ obiliser les 18-35 ans sur les liens désormais reconnus qui existent entre l’état de santé d’une population et son environnement, et interpeller les pouvoirs publics sur ces questions, le tout avec humour et originalité : telle est l’ambition du Mouvement Générations Cobayes depuis ses origines. Pour les jeunes militants de ce collectif, soutenus dès le départ par les grands noms de la santé environnementale, tout commence en 2008, au collège ostéopathique européen de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), lorsqu’un étudiant décède brutalement d’une leucémie. Choqués, ses camarades veulent comprendre comment, à 20 ans, on peut mourir du cancer en quelques mois. Ils décident d’organiser des conférences et invitent des scientifiques, des médecins, des chercheurs en santé environnementale et même un moine zen. « Nous avons alors découvert non seulement qu’il y avait une explosion du nombre de cancers au sein de la population, avec une incidence qui a doublé au cours des vingt-cinq dernières années, mais aussi que cette hécatombe pouvait s’expliquer par des causes environnementales, explique Martin Rieussec-Fournier, cofondateur du mouvement. Parmi ces causes, on peut par exemple citer l’alimentation industrielle, l’agriculture intensive, les pollutions chimiques ou l’industrie nucléaire. » Et ce n’est pas tout : de nombreuses études s’accordent aujourd’hui pour dire que l’épidémie actuelle de maladies chroniques (diabète, obésité, pathologies cardiovasculaires, mais aussi troubles de la fertilité et du comportement) pourrait également être due, au moins en partie, à ces facteurs environnementaux. Pour plus d’informations : generationscobayes.org | n° 226/882 | octobre 2016 15 NOTRE SANTÉ EN BR EF [ Accidents domestiques : des milliers ] de victimes chaque année Avec 4,5 millions de victimes et une vingtaine de milliers de décès par an, les accidents de la vie courante (AcVC) sont bien plus fréquents et meurtriers que les accidents de la route. Selon une enquête OpinionWay pour Gema Prévention, 41 % des foyers français en auraient été victimes au cours des douze derniers mois, et 14 % de ces accidents auraient entraîné une hospitalisation. En tête des incidents les plus courants : les brûlures, qui concernent 19 % des personnes interrogées. Suivent les chutes, citées par 11 % des répondants, puis les accidents de bricolage (10 %) et les accidents de sports et de loisirs (8 %). La majorité des AcVc ont lieu au domicile, la pièce la plus dangereuse de la maison étant la cuisine : c’est là qu’ont lieu 62 % de ces accidents et 81 % des brûlures. Enfin, 78 % des personnes qui ont vécu un accident de la vie courante au sein de leur foyer estiment qu’ils auraient pu l’éviter avec un peu plus de vigilance. D’où « l’urgence de poursuivre toutes les actions de sensibilisation des Français sur ces risques encore trop sous-estimés », estime Patrick Jacquot, président de Gema Prévention. Logos nutritionnels : quatre systèmes en cours de test Faisant suite à l’annonce de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, début mai, différents types de logos nutritionnels sont testés depuis septembre, dans une cinquantaine de grandes surfaces. Quatre systèmes graphiques seront proposés aux consommateurs : Nutri-score, qui indique la qualité nutritionnelle des produits alimentaires avec un système de notes de A à E associées à des couleurs ; SENS, ou « Système d’étiquetage nutritionnel simplifié », qui conseille sur la fréquence souhaitable de consommation du produit ; Nutri-repère, qui permet de visualiser l’apport de chaque aliment par rapport aux besoins en matières grasses, en énergie, en sucres et en sel ; et RNJ, ou « Repères nutritionnels journaliers », similaire au système précédent, mais complété par un code couleur. Quel que soit le choix final, le nouvel étiquetage sera mis en place en 2017. [ Deux fois plus de jumeaux en quarante ans En quarante ans, le nombre de grossesses gémellaires a doublé dans les pays développés, selon une étude publiée dans la revue Population and Development Review. En France, les naissances de jumeaux sont passées de 9,3 pour mille en 1970 à 17,4 pour mille en 2014. Le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) explique en partie ces chiffres. Les fécondations in vitro et la stimulation ovarienne augmentent en effet les possibilités de naissances gémellaires. Autre explication évoquée, la multiplication des grossesses tardives : avec l’âge, la probabilité d’avoir une ovulation multiple, et donc des jumeaux, augmente. Ce phénomène n’est pas sans conséquence sur la santé publique, puisque les grossesses gémellaires présentent des risques (diabète, hypertension, naissance prématurée…). Toutefois, selon les experts, leur nombre devrait augmenter moins vite en France dans les années à venir. L’anorexie, une addiction au plaisir de maigrir Contrairement à ce qui était admis jusqu'à présent, l'anorexie mentale serait davantage liée au plaisir de maigrir qu'à la crainte de prendre du poids. Cette découverte, que l'on doit à une étude menée par l'Inserm, l'université Paris-Descartes et le centre hospitalier Sainte-Anne (Paris), pourrait bien bouleverser la prise en charge des patients. Il s'agit en effet d'un véritable changement de paradigme : l'anorexie ne serait plus causée par une phobie (la peur de grossir), mais bien par une addiction (le plaisir de perdre du poids). L'étude a démontré que les sujets anorexiques réagissaient physiologiquement par l'augmentation rapide de leur taux de sudation ainsi que par des émotions évaluées comme étant positives lorsqu'on leur montrait des images de personnes très maigres. En revanche, elles n'avaient pas de telles réactions face à des images de surpoids ou d'obésité. Selon les chercheurs, cette réaction serait induite par la mutation du gène de la BDNF, une protéine impliquée notamment dans le circuit de la récompense, la survie des neurones et la neuroplasticité. 16 | n° 226/882 | octobre 2016 ] [ Les bons gestes contre l’intoxication alimentaire ] Varicelle et ibuprofène ne font pas bon ménage Après avoir abordé notamment la sédentarité et les allergies cutanées, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) prodigue dix conseils « simples à adopter » pour éviter les intoxications alimentaires. Cet établissement public, placé sous la tutelle du ministère de la Santé, explique que chaque année, en France, « un tiers des toxi-infections alimentaires déclarées surviennent au domicile ». Parmi les règles à respecter pour limiter les risques, on retrouve des consignes telles que « Des mains toujours propres », « Une gastro ? Pas de cuisine », « A chaque type d’aliment sa planche à découper » ou encore « Vigilance sur le cru ». Pour plus d'infos : Anses.fr, rubrique « Nos thématiques », puis « Alimentation humaine et nutrition » et « Conseils d'hygiène dans la cuisine ». Début avril, une Britannique, Hayley Lyons, et son fils Lewis ont ému les réseaux sociaux avec leur histoire poignante sur les dangers de l'ibuprofène en cas de varicelle : « Quatre médecins différents de notre centre de soins local l'ont prescrit à Lewis parce que sa fièvre ne tombait pas. Ils lui en ont même directement administré, raconte la jeune femme. Ce type de médicament est un anti-inflammatoire qui réagit avec la varicelle, en la faisant pénétrer plus profondément dans la peau. » Le message, photos marquantes à l'appui, a été partagé des centaines de milliers de fois. Aujourd'hui, l'enfant va mieux, mais sa mère ne cessera le combat que lorsque l'avertissement sera ajouté à la notice d'utilisation du médicament. Alors que l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en France, préconise le paracétamol plutôt que l'ibuprofène pour traiter la fièvre et les douleurs, au RoyaumeUni, face à l'ampleur de la réaction du public, l'Institut national pour la santé et l'excellence clinique a confirmé que l'ibuprofène ne devait pas être donné aux enfants en cas de varicelle. [ Parution du calendrier ] vaccinal 2016 Le ministère des Affaires sociales et de la Santé a publié son calendrier vaccinal annuel. Mis à jour sur la base des recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), ce calendrier réaffirme l’importance de la prévention pour lutter contre les maladies infectieuses (grippe, tétanos…) : se faire vacciner, c’est à la fois se protéger et protéger les autres. Parmi les nouvelles recommandations, on trouve la vaccination contre le zona pour les adultes de 65 à 74 ans révolus, avec un possible rattrapage pour les personnes âgées de 75 à 79 ans révolus. Autre nouveauté, la simplification de la vaccination contre la fièvre jaune : pour les résidents du département de la Guyane âgés de 2 ans et plus, comme pour les personnes issues de la métropole qui y séjournent ou souhaitent s’y rendre, le rappel n’est plus nécessaire, sauf cas particuliers. Pour consulter le calendrier vaccinal 2016 : Social-sante.gouv, rubrique « Prévention en santé », puis « Préserver sa santé » et « Vaccination ». | n° 226/882 | octobre 2016 17 notre santé Sy S t èm e de S o inS Avantages et limites de la téléconsultation Parce qu’il n’est pas toujours évident de se rendre chez son médecin, les consultations à distance permettent, dans certaines situations, d’améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi de faciliter l’accès aux soins. Des professionnels De méDecine De haut niveau, notamment les raDiologues et les ophtalmologues, ont montré que la téléméDecine était très utile pour les patients. D epuis la publication, le 19 octobre 2010, d’un décret relatif à la télémédecine (loi Hôpital, patients, santé et territoires), la téléconsultation est clairement définie : il s’agit d’une véritable consultation via Internet (avec ou sans webcam) ou par téléphone entre un ou plusieurs médecins et un patient. Ce dernier peut « téléconsulter » en première intention, avant de se rendre au cabinet du professionnel de santé, ou en deuxième intention, par exemple dans le cadre du suivi d’une maladie chronique ou parce que son médecin traitant souhaite avoir un deuxième avis, de la part d’un spécialiste. des prescriptions, comme dans une consultation classique. Les ordonnances peuvent ensuite être envoyées au patient ou au pharmacien par e-mail ou par voie postale. « Seuls les médecins autorisés à exercer en France peuvent réaliser des consultations dans des conditions définies par le décret qui en garantissent le sérieux, précisait Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, en 2010, à l’occasion de la parution du décret. Des professionnels de médecine de haut niveau, notamment les radiologues et les ophtalmologues, ont montré que la télémédecine était très utile pour les patients. » n Comment ça marChe ? Tout le territoire n’est pas pourvu de manière égale en médecins. Dans certaines zones défavorisées, la téléconsultation rapproche donc les spécialistes des patients. Elle permet aux médecins traitants d’obtenir des expertises supplémentaires en communiquant des images, des résultats d’examens… Ce sont les agences régionales de santé (ARS) qui donnent leur autorisation, en fonction des besoins de la population et en concertation avec les professionnels de santé, les élus et l’Assurance maladie, pour que ces consultations soient remboursées. Les médecins font 18 | n° 226/882 | octobre 2016 n supprimer la distanCe [ des Cabines de TéléConsulTaTion dans les déserTs médiCaux ] Dans des régions où le premier hôpital se trouve à près d’une heure de voiture, des cabines d’un nouveau genre apparaissent, à l’instar de celle d’Aups (Var), installée à côté de la caserne de pompiers. Cet espace de téléconsultation, d’où l’on peut solliciter l’avis d’un médecin par le biais d’un écran, assure la permanence des soins pour les 13 000 habitants de la région. Pour établir la connexion avec un praticien situé à plusieurs dizaines de kilomètres, le patient doit d’abord insérer sa carte Vitale. Une technologie encore expérimentale, mais qui offre de belles perspectives là où la démographie médicale est faible. n allô, doCteur ? Certains organismes de complémentaire santé et de prévoyance proposent quant à eux des consultations par téléphone entre les bénéficiaires d’un contrat santé et des médecins généralistes. Lors de ces consultations, le secret médical est garanti. Le médecin fait le point sur la situation du patient et établit un diagnostic. Au besoin, il peut aussi transmettre une ordonnance au pharmacien choisi par l’assuré. Ce type de service ne se substitue en aucun cas à une visite chez le médecin traitant, qui reste le pivot du parcours de soins, à un passage aux urgences ou à une consultation spécialisée. Aucun arrêt de travail, certificat médical ou renouvellement d’ordonnance ne peut d’ailleurs être délivré. la téléconsultation permet aux méDecins traitants D'obtenir Des expertises supplémentaires en communiquant Des images, Des résultats D'examens… Bien entendu, certains diagnostics ne peuvent se faire au téléphone, par exemple en cas de maux de ventre. Une automédication peut être indiquée lors de ces consultations, mais, si les douleurs perdurent au-delà de plusieurs heures, le patient sera réorienté vers le cabinet d’un médecin, pour que ce dernier procède à une palpation. n Consulter depuis son ordinateur Des plateformes délivrent déjà, depuis quelques années pour certaines, des avis médicaux via Internet. Un bouton qui démange ? Pas le temps d’aller chez le dermato ou des délais d’attente trop longs ? Il suffit de poster une photo sur le site pour qu’un médecin vous réponde. Cela paraît simple et pratique, mais ce n’est pas gratuit, car ces sociétés privées, qui travaillent avec des médecins, ont une vocation commerciale. Ponctuellement, ces nouvelles pratiques de télémédecine peuvent « dépanner ». Elles présentent l’avantage d’offrir des réponses rapides et sont évidemment très encadrées, mais elles ne sont qu’une première étape avant une « vraie » téléconsultation médicale, inscrite dans le parcours de soins. Catherine Chausseray [ TéléConsulTaTion : le rôle des muTuelles ] ❝ La e-santé est un véritable progrès, qui offre de nombreuses opportunités pour mieux organiser le système de santé. ❝ La qualité des soins est préservée, ainsi que le confort du patient. Ce type de consultation peut en effet être intéressant pour les personnes atteintes d’une maladie chronique (insuffisance cardiaque, diabète…) ou pour celles souffrant d’une perte d’autonomie. Elle leur évite d’avoir à se déplacer lorsqu’il s’agit d’un contrôle ou d’un ajustement de la posologie du traitement. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) font également appel à la technologie pour mettre en place des consultations à distance par visioconférence qui permettent aux pensionnaires de bénéficier des services des médecins en restant chez eux. Ces séances sont programmées et s’effectuent entre le médecin de garde de l’établissement, le patient et le professionnel de santé. Un chariot de télémédecine est installé dans la chambre du patient. Des données de santé sont recueillies via les équipements connectés au chariot et saisies dans le dossier du résidant. Enfin, un compte rendu de la consultation est enregistré par le médecin de garde. Pour la Mutualité française, « la e-santé est un véritable progrès, qui offre de nombreuses opportunités pour mieux organiser le système de santé ». La Mutualité française, qui fédère 426 mutuelles santé, voit dans la téléconsultation la solution pour résoudre les inégalités en termes d’accès aux soins, à la prévention et à l’information : « Grâce à la téléconsultation, on peut aujourd’hui rapprocher l’expertise médicale de toutes les communes de France. Réaliser une image médicale ou un fond d’œil, mener un premier examen clinique dans une cabine de télémédecine et faire analyser ces informations par un spécialiste situé à des centaines de kilomètres constitue une avancée incontestable. Cela permet de lutter efficacement contre les déserts médicaux et d’organiser une meilleure prévention. » « Les mutuelles jouent un rôle important en tant qu’incubateurs et expérimentateurs pour améliorer l’organisation de la santé, assure la Mutualité française. Dans plusieurs régions, les Ehpad [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] mutualistes sont désormais équipés de salles de téléconsultation. Il s’agit de repenser l’ensemble d’un système pour une meilleure coordination des acteurs autour du patient. Les mutuelles vont être amenées à se transformer pour trouver le modèle économique permettant de financer cette valeur ajoutée. Plusieurs d’entre elles ont en outre déployé des cabines de télémédecine via leurs établissements de soins et d’accompagnement, et conçu des services innovants pour leurs assurés. » | n° 226/882 | octobre 2016 19 sOCiété Alim ent At io n Comment nourrir son cerveau en temps et en heure Puisque c’est le cerveau qui commande, il faut qu’il soit bien nourri ! Mais manger de tous les nutriments, vitamines et minéraux indispensables ne dit pas quand, comment, ni à quelle vitesse. Dans un livre* publié chez Odile Jacob, le Dr Jean-Marie Bourre nous dit tout sur le rôle de la temporalité et des rythmes dans l’alimentation. La chrono-alimentation, c’est apprendre et savoir prendre le temps de manger… C ❝ Il faut aussi manger pour la joie des cinq sens et manger avec plaisir. ❝ Le cerveau consomme dix fois pLus d'énergie que La moyenne des autres organes et monopoLise 20 % de La ration caLorique totaLe et 40 % de La ration gLucidique. 20 | n° 226/882 | octobre 2016 omme tout organe, le cerveau a besoin de tous les nutriments. Organe le plus gras du corps, il a besoin de lipides, et de « bon gras » de toute sorte. Il a aussi besoin d’un minimum de protéines alimentaires d’excellente qualité, animales d’abord (oeuf, lait, viande, poisson), combinées avec des protéines végétales (qui possèdent moins d’acides aminés indispensables). Il a besoin de glucides, car si son bloc moteur est en graisses, le glucose est son carburant. Le cerveau consomme dix fois plus d’énergie que la moyenne des autres organes et monopolise 20 % de la ration calorique totale et 40 % de la ration glucidique. Comme il demande beaucoup d’énergie et produit de la chaleur, il a aussi besoin d’eau, celle des aliments et celle des boissons. Tout compte fait, il lui faut une bonne quarantaine de substances indispensables à son fonctionnement : 13 vitamines, une quinzaine de minéraux et oligoéléments, 8 à 10 acides aminés, un acide gras oméga 6 et deux acides gras oméga 3. Pour faire son marché au milieu des aliments qui lui apportent le nécessaire, le cerveau prend du temps. Une bonne dizaine de jours. Les dix jours sur lesquels s’établit à peu près l’équilibre alimentaire chez le « mangeur ». Et chaque jour, il faut aussi apprendre à gérer les tempos d’une bonne alimentation. n Ce que veut dire prendre le temps de manger - Prendre le petit-déjeuner une demi-heure après le réveil, lentement et dans le calme. Au saut du lit, la glycémie est haute et l’on n’a pas faim. Mais si l’on saute le petit-déjeuner, on va droit au « coup de pompe » : baisse de rendement cérébral, mauvais apprentissages à l’école… n les nutriments qui s’entraident… Gérer le temps de l’alimentation, c’est aussi tenir compte des moments privilégiés (dans la journée ou au cours du repas) pour manger tel ou tel aliment. Savoir dans quel ordre ils doivent se succéder, savoir les combiner pour être plus efficace. Ou au contraire éviter de les associer si leurs nutriments se contrarient et empêchent à l’un ou à l’autre d’être bénéfique. Est-ce si difficile ? Il suffit souvent d’observer les traditions alimentaires, qui ont recueilli la précieuse expérience des ancêtres… Ces derniers, d’ailleurs, ne mangeaient pas des gélules de nutriments, mais des aliments. Avec raison : un nutriment est plus efficace quand il est absorbé comme constituant d’un aliment que lorsqu’il est absorbé seul. Pour avoir l’effet des 50 mg de vitamine C récupérables dans un fruit, il faut une gélule de 100 mg ! Dans un même aliment, ou dans l’association de plusieurs, les nutriments s’entraident et renforcent leurs effets réciproques. Le fer et la vitamine C s’épaulent. Epinards + jus d’orange multiplient par deux la captation du fer. Mieux encore avec les fruits et légumes associés à la viande, bien supérieure aux épinards : Popeye pour avoir sa ration doit aussi manger la boîte ! Si l’on prend un fruit après le poisson, on augmente l’absorption du sélénium. Si l’on met de l’huile sur les carottes râpées, on multiplie par deux le transfert du bêta carotène (précurseur de la vitamine A) dans l’organisme. Si l’on associe produits céréaliers et légumes secs, on optimise les apports d’acides aminés. Et si l’on opte pour la viande + plusieurs légumes, c’est encore mieux ! Si l’on mange les légumes avant les fruits, leurs fibres à tous deux sont plus efficaces : on sera plus vite rassasié et la satiété durera plus longtemps. Et pour favoriser une bonne et lente digestion, rien de tel que le beurre ou le fromage avec les pommes de terre en robe des champs, le fromage râpé sur les pâtes ou la tartine beurrée : les lipides freinent l’absorption des glucides. n … et les COuples qui se déChirent A l’inverse, il y a des couples qui se déchirent, ou du moins qui ne s’aident pas beaucoup. Le fer et le calcium se concurrencent lors de la digestion, et c’est le fer qui est perdant, car il y a plus de calcium dans l’alimentation. Or les femmes et les jeunes filles ont besoin d’un bon statut en fer. Un interdit biblique, depuis bien longtemps, enjoint de ne pas mélanger le lait et la viande : « Tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait de sa mère ». De même, les polyphénols du thé piègent le fer de la viande. Et les phytates des aliments desservent les oligoéléments. Ainsi, le pain complet en contient plus que le pain blanc, mais leur absorption est entravée par les phytates. Si l’on prend de l’oseille dans un repas avec des produits laitiers, on diminue l’absorption du calcium et du magnésium. Chez les végétaliens qui ne prennent aucun produit d’origine animale, on observe des déficits liés à ces concurrences : le zinc et le calcium végétal sont moins bien absorbés. Autre exemple : les vitamines C et B12 s’excluent l’une l’autre : mieux vaut éviter le foie ou les fruits de mer avec les agrumes ou les crucifères. n gérer les temps de la vie L’alimentation doit enfin gérer les temps de la vie. Le temps de donner la vie : dès avant la conception, l’alimentation maternelle prépare le cerveau de l’enfant. Attention au manque d’iode, d’oméga 3, de vitamine B12, de fer. Et que dire du cerveau des seniors ? Pour vieillir jeune, il faut manger correctement très tôt dans la vie. Des fruits et légumes tous les jours diminuent de 28 % le risque de démence. Le poisson le diminue de 40 % (et le risque d’Alzheimer de 35 %). L’exercice physique aussi diminue de 40 % le risque de démence. Sans compte l’exercice intellectuel, la lecture quotidienne, les relations sociales, les loisirs actifs… Savez-vous enfin quel est le coût de l’entretien bien rythmé du cerveau ? Cinq à sept euros par jour, estime Jean-Marie Bourre. Le prix de l’équilibre alimentaire bien compris. NutriNews ❝ Le soir, prendre un dîner pas trop léger. Contrairement à un préjugé, il faut nourrir le cerveau, qui a une grande activité nocturne. On ne dîne pas en dormant. ❝ - Ne pas manger trop vite pour que les apports soient bien assimilés. Attention au fast-food et même à la cantine. Manger vite fait aussi absorber 30 % de calories en plus. - Faire des repas rassasiants plutôt que grignoter. Trois à quatre par jour (dont le goûter) sont une norme correcte, on ne gagne rien à les multiplier ou diminuer leur nombre. Chaque repas principal demande au moins une demi-heure. Et heure d’été oblige, décaler l’heure du déjeuner vers 13 ou 14 heures, comme cela se fait spontanément, n’est rien d’autre que tenter de respecter les horloges biologiques. - Des horloges qu’il vaut mieux ne pas dérégler par le jeûne. Le seul jeûne physiologique et utile est celui du sommeil. Et le sommeil entretient le cerveau. - Le soir, prendre un dîner pas trop léger. Contrairement à un préjugé, il faut nourrir le cerveau, qui a une grande activité nocturne. On ne dîne pas en dormant. - Ne pas aller dormir à trop grande distance du dîner : pas plus d’une heure et demie après. Sinon prendre un en-cas (pain beurré, oeuf, fromage, jambon) avant de se mettre au lit. - Mâcher, mastiquer, pour commencer une bonne digestion et surtout informer le cerveau de ce que vous lui apportez. Il a besoin d’un quart d’heure pour percevoir la satiété, savoir que vous avez mangé quelque chose d’utile et vous conseiller d’arrêter… - Enfin, manger pour la joie des cinq sens et manger avec plaisir. *Dr Jean-Marie Bourre. La chrono-alimentation du cerveau. Bien nourrir son cerveau à tous les âges de la vie. Editions Odile Jacob. | n° 226/882 | octobre 2016 21 sOciété sécur it é Le chant des sirènes 4 300 sirènes composent, à travers tout le territoire, le Réseau National d'Alerte (RNA) destiné à prévenir les populations en cas de catastrophe. Vieillissant, pour ne pas dire obsolète, il est en cours de remplacement par le Système d'Alerte et d'Information des Populations (SAIP). O n les entend brièvement hurler le 1er mercredi de chaque mois. Mais c'est pour la bonne cause : s'assurer de leur parfait fonctionnement. Ce sont les sirènes du Réseau National d'Alerte (RNA), censées prévenir les populations en cas de catastrophe naturelle ou industrielle. En pareille circonstance, elles émettraient un signal modulé, composé de trois séquences d'une minute quarante et une secondes séparées par un silence de cinq secondes. Mais qui le sait ? Et qui sait ce qu'il convient de faire en pareil cas (rejoindre un lieu de confinement, évacuer la zone, etc.) ? Peu de monde, en vérité... Mais avant tout, il est surtout apparu que le dispositif français d'alerte à la population devait être entièrement « revisité ». n Optimiser les mOyens d’alerte En effet, le RNA, hérité de la Seconde Guerre mondiale et mis en place dans les années 1950, est aujourd'hui obsolète, de nombreuses installations étant même devenues hors d'usage faute d'entretien ; certaines sirènes, positionnés sur des sites industriels (notamment des sites à risques, type Seveso), ne peuvent être [ Comment réagir en Cas d'alerte ? ] En cas d’alerte, chacun doit adopter un comportement réflexe afin de se mettre en sécurité et faciliter l’action des secours. En fonction des situations, il faudra soit se protéger dans un bâtiment, soit évacuer la zone dangereuse le plus rapidement possible. Les autorités indiqueront la conduite à tenir. Écouter la radio (France Bleu, France Info ou radios locales) : en situation de crise, les réseaux téléphoniques et/ou internet pourraient ne plus fonctionner. La diffusion hertzienne est celle qui a le plus de chance de résister. Elle est donc la plus fiable. Les antennes de Radio France sont les stations de référence pour obtenir des informations quant à la nature et l’évolution de la crise et adapter son comportement en conséquence. Rester confiné ou évacuer en fonction des consignes des autorités : arrêter la climatisation, le chauffage et la ventilation, boucher les ouvertures (fentes, portes, aérations, cheminées...) ; les échanges avec l’extérieur doivent donc être aussi limités que possible, afin de se protéger d’une éventuelle pollution de l’atmosphère. Se tenir prêt à évacuer dans les plus brefs délais. Afin de se préparer au mieux, la brochure « Je me protège en famille »* indique la conduite à tenir en cas d’alerte. *www.interieur.gouv.fr/Alerte/Savoir-reagir-a-l-alerte/Com 22 | n° 226/882 | octobre 2016 le signal d’alerte ] Au long des siècles, il y eu d'abord le tocsin. A partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les sirènes ont remplacé les cloches. Aujourd'hui, l'alerte est donnée par la triple répétition d'un cycle d'une minute et quarante et une secondes*, avec un intervalle de cinq secondes entre chaque cycle. Ainsi, le signal est clairement audible, et se différencie nettement du test effectué le 1er mercredi du mois (également 1'41''... mais une seule fois), ou du signal de fin d'alerte qui est, lui, de 30 secondes. > [ ORSEC PLAN FAMILIAL DE MISE EN SÛRETÉ (PFMS) je me protège en famille ❝ *A l’origine, le signal était d’une minute. Cette minute correspondait à la limite technique des sirènes électromagnétiques qui risquaient de disjoncter si elles tournaient trop longtemps. Le délai d’une minute avait donc été calculé avec les fabricants de sirènes de l’époque pour garantir leur efficacité et leur opérabilité. Les 41 secondes correspondent au délai technique de montée et descente de la tonalité de la sirène. n première vague de déplOiement Dans son déploiement progressif, le SAIP est fondé sur : > la mise en réseau de l'ensemble des sirènes existantes avec un renforcement du dispositif par d'autres moyens d'alerte conventionnels (radios nationales et locales, par exemple) ou issus des nouvelles technologies (envoi de courriels sur les adresses électroniques ou de SMS sur les téléphones portables d'une zone donnée) ; > une logique de bassin de risque et de bassin d'alerte selon l'identification des risques potentiels locaux (barrages, activités industrielles…), avec si nécessaire l'installation de nouvelles sirènes sur des zones qui en étaient jusqu'à présent dépourvues ; > un déclenchement de l'alerte sur décision du maire ou du préfet (du Premier ministre au niveau national). Techniquement, le déclenchement de l'alerte s'effectuera via une application logicielle à partir du Centre Opérationnel Départemental en préfecture ou du Centre Opérationnel d'incendie et de Secours des sapeurs-pompiers. Entamée depuis juin 2013, une première vague de PLIR ne la famille À REMce plan concer nom) : (indiquez votre ................ ........................... ........................... ........................... ........................... application mobile d’alerte A la suite des attentats de janvier et novembre 2015, la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion de crise du ministère de l'Intérieur, en collaboration avec le Service d'information du Gouvernement, a développé l'application mobile SAIP (Système d'Alerte et d'Information des Populations) sur Smartphone. Cette application est disponible gratuitement depuis le 8 juin dernier, sur Apple Store et Google Play. ❝ activées que par les exploitants et non par les autorités chargées de l'alerte et de la direction des opérations de secours (maire, préfet) ; les communes françaises étant inégalement équipées en moyens d'alerte, il existe un certain nombre de zones blanches (secteurs en dehors des périmètres de couverture des moyens d'alerte). Parce qu'il devenait indispensable de remédier à ces faiblesses au plan national, le projet SAIP (Système d'Alerte et d'Information des Populations) a été lancé en 2009. En optimisant les moyens d'alerte, il a pour objectif de répondre aux exigences des bassins actuels de population et des zones déterminées, dans chaque département, selon des risques potentiels locaux (phénomènes naturels, accidents météorologiques, risques sanitaires…) mais aussi, et plus largement, aux menaces militaires ou terroristes. Entamée depuis juin 2013, une première vague de déploiement du SAIP est en cours jusqu'en 2020. Elle est destinée à couvrir les zones d'alerte identifiées comme prioritaires. Sa prochaine mise à jour prévoit la prise en compte d'alerte pour tous les risques majeurs naturels ou technologiques. Pour en savoir plus : www.interieur.gouv.fr/Alerte/Le-SAIP-en-4-clics, rubrique « page d'assistance de l'application SAIP ». déploiement du SAIP est en cours jusqu'en 2020. Elle est destinée à couvrir les zones d'alerte identifiées comme prioritaires. 2 830 sirènes seront connectées, dont 987 nouvelles sirènes qui seront ajoutées au dispositif existant. A terme, c'est bien l'ensemble du territoire qui doit être équipé et couvert. Mais il est toujours prévu que le 1er mercredi de chaque mois, à midi pile, résonne le chant des sirènes - désormais commandé à distance et par informatique - pour s'assurer de toute leur efficacité, au cas où... Jr | n° 226/882 | octobre 2016 23 société Pr at iq ue Protéger ses données personnelles sur les réseaux sociaux Publier des photos, des vidéos, des articles ou encore discuter avec ses amis : les réseaux sociaux permettent de partager un grand nombre d’informations. Mais une fois envoyées sur Internet, que deviennent-elles et comment peut-on les contrôler pour protéger son e-réputation ? F acebook, Twitter, Google+ pour échanger avec ses amis, ou LinkedIn et Viadeo pour entretenir ses contacts professionnels : les réseaux sociaux sont très présents sur Internet. Ils permettent de faire circuler l’information facilement et rapidement auprès de ses contacts et de partager divers contenus, par exemple ses photos de vacances, les exploits filmés du petit dernier, ses humeurs, mais aussi son état civil (âge, lieu de naissance, sexe, etc.). Or, l’internaute perd la maîtrise de ces informations une fois qu’elles sont publiées. Selon un sondage de l’institut CSA (2014), la protection des données personnelles est une préoccupation forte pour 85 % des Français. Pourtant, sur ❝ Selon un sondage de l’institut CSA (2014), la protection des données personnelles est une préoccupation forte pour 85 % des Français. ❝ 24 | n° 226/882 | octobre 2016 le tiers de consommateurs ayant cherché à effacer des données personnelles sur Internet, seuls 24 % disent y être parvenus totalement. n Des informations très prisées L’exemple de Facebook est parlant. Ce réseau compte 26 millions de comptes ouverts en France. Totalement gratuit pour ses utilisateurs, il tire ses revenus de la vente de publicités en ligne. Facebook est donc très intéressé par les données publiées sur sa plateforme, puisqu’elles lui permettent de proposer aux annonceurs des profils d’acheteurs très précis. Lorsque l’utilisateur remplit sa « biographie » sur le site, il donne des infor- [ ] et Les données de santé ? Les applications santé ou certains sites spécialisés collectent des données sur le sommeil, l’alimentation, le rythme cardiaque, etc. Au-delà du rôle préventif que ces outils peuvent jouer, les professionnels de santé s’inquiètent des dangers qu’une telle collecte fait peser sur la vie privée et sur le secret médical. Les données de santé sont en effet très convoitées et peuvent parfois se retrouver sur la Toile. Pour éviter qu’elles ne soient divulguées, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) fournit des préconisations en termes de « sécurité physique et logique » et recommande aux éditeurs des sites ou des applications ainsi qu’aux professionnels de santé de chiffrer les informations sensibles. Bien que les données de santé soient soumises à la loi Informatique et libertés, il convient de rester vigilant et de préserver autant que possible son anonymat. mations sur son état civil, ses opinions politiques ou religieuses ou encore son orientation sexuelle, qui sont collectées et utilisées par Facebook. n préserver son e-réputation Au-delà de l’utilisation des données à des fins commerciales, l’internaute ne doit pas oublier que tout ce qu’il poste aujourd’hui sur Internet reste accessible à tous pendant des années. Dans un contexte professionnel ou personnel, il est de plus en plus courant de faire des recherches sur quelqu’un, de le « googliser ». Pour éviter les déconvenues, il est devenu important de contrôler son image numérique. Si une partie de l’eréputation est facilement maîtrisable en restant attentif au choix de ses publications, une autre l’est beaucoup moins, puisqu’elle ne dépend pas de l’internaute, mais des publications de ses contacts. n prenDre ses précautions en amont Pour se protéger des désagréments, une seule solution : anticiper. Bien réfléchir à ce que l’on va poster sur le réseau est un bon début, mais ce n’est pas suffisant. Avant toute publication, il convient de sécuriser son profil. Pour cela, il faut paramétrer correctement son compte, et d’abord être attentif aux personnes avec qui l’on partage des contenus. Facebook permet par exemple [ Que se passe-t-iL en cas de décès ? ] Que deviennent les photos, les vidéos, les commentaires que l’on a laissés sur les réseaux sociaux après son décès ? Le secret des correspondances interdit aux sites Internet de donner à un proche les identifiants d’un défunt. La plupart des réseaux sociaux ont toutefois mis en place des procédures pour signaler un décès et demander la fermeture du compte. Pour ce faire, les copies de la carte d’identité du demandeur et de l’acte de décès sont nécessaires. Facebook va plus loin, puisque l’on peut demander la transformation du compte du défunt en « compte de commémoration » ; il sera cependant impossible d’en modifier le contenu. Ce réseau social, tout comme celui de Google, propose aussi de désigner de son vivant un contact légataire qui gérera le compte ou de choisir de le supprimer dès la déclaration du décès. L'internaute de créer des catégories d’amis (collègues, amis proches, connaissances…) et de choisir qui peut accéder à telle ou telle publication ou qui peut publier une information sur nous. Un autre paramètre consiste à choisir si son profil sera visible ou non dans les moteurs de recherche. Bien qu’il soit fastidieux, ce paramétrage aura le mérite de ne pas trop dévoiler la vie privée de l’internaute. Une fois cette première configuration réalisée, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui s’est penchée sur le sujet, recommande vivement de vérifier « régulièrement les paramètres, car ils évoluent très rapidement ». Plus généralement, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), par le biais du site Educnum.fr, donne dix conseils avisés aux jeunes internautes pour naviguer sereinement sur Internet : « Réfléchis avant de publier ; respecte les autres ; ne dis pas tout ; sécurise tes comptes ; crée-toi plusieurs adresses e-mail ; attention aux photos et aux vidéos ; utilise un pseudonyme ; attention aux mots de passe ; fais le ménage dans tes historiques ; vérifie tes traces. » Ces consignes, valables à tout âge, permettront de conserver la maîtrise des données publiées sur le Net. ne doit pas oubLier que tout ce qu'iL poste aujourd'hui sur internet reste accessibLe à tous pendant des années. bien réfLéchir à ce que L'on va poster sur Le réseau est un bon début… Léa Vandeputte Quel est le rôle de la cnil ? La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) « accompagne les professionnels dans leur mise en conformité et aide les particuliers à maîtriser leurs données personnelles et à exercer leurs droits ». Ses missions entrent dans le champ de la loi Informatique et libertés. Celle-ci permet de disposer d’un droit d’accès aux données personnelles que détient un organisme ou une entreprise, notamment sur Internet, d’un droit de rectification de ces données et d’un droit d’opposition à figurer dans un fichier. De plus, avec le droit à l’oubli, un internaute peut désormais demander qu’un lien qui porte atteinte à sa vie privée soit déréférencé d’un moteur de recherche ou qu’une information soit supprimée. Pour exercer ses droits, l’utilisateur doit s’adresser directement à l’organisme détenteur de l’information, mais en cas de refus ou après un délai de deux mois sans réponse, la Cnil peut intervenir afin de garantir l’application de la loi. Les organismes et les entreprises qui utilisent un fichier ou un traitement automatisé contenant des informations à caractère personnel doivent également déposer une déclaration auprès de la Cnil, qui vérifiera l’objectif du fichier, la pertinence des données recueillies, la limitation de leur conservation, leur sécurisation et le respect des droits des personnes. | n° 226/882 | octobre 2016 25 SOciété pr at iq ue L’équilibre nutritionnel de mon chat et de mon chien On compte 8,5 millions de chiens et 10 millions de chats en France. Leur estomac et leur métabolisme sont plus fragiles qu’on ne le croit. Le docteur Blanckaert, vétérinaire spécialisé dans la nutrition et la diététique animales, corrige les idées reçues sur leur alimentation. ❝ Si vous donnez à votre chien 1 gramme de sucre, celui-ci sera immédiatement stocké sous forme de graisse. n Peut-on donner à son chien des aliments pour chat, et vice versa ? Non, car leurs besoins nutritionnels sont très différents. Le chat est un « hyper carnivore ». Si on lui donne des croquettes pour chien, ces dernières ne seront pas assez riches en protéines animales ni en vitamines, et il risque alors de souffrir de carences. A l’inverse, le chien qui vit depuis longtemps aux côtés de l’homme est devenu omnivore. Le contenu de la gamelle du chat étant pour lui trop riche, il va donc prendre du poids et, s’il est âgé, cet excès pourrait précipiter une insuffisance hépatique ou rénale. n Pourquoi les produits sucrés sont-ils dangereux pour leur santé ? Les produits sucrés sont étrangers au monde animal, ce sont donc des apports énergétiques inutiles pour leur organisme, qui ne sait pas comment les gérer. Par exemple, si vous donnez à votre chien 1 gramme de sucre, celui-ci sera immédiatement stocké sous forme de graisse. Si vous répétez cette mauvaise habitude, votre animal sécrétera de l’insuline, qui, à terme, épuisera son pancréas, et il souffrira de diabète. n Le chocolat est-il tout autant déconseillé ? Oui. Le chocolat noir est toxique pour les chiens, en raison de la théobromine qu’il contient. Les chiens de petite taille sont particulièrement exposés, l’organisme d’un teckel n’ayant pas la même capacité à « digérer » un carré de chocolat que celui d’un labrador ou d’un terre-neuve, par exemple. Certains symptômes doivent alerter : diarrhée, vomissements, tremblements musculaires, voire augmentation du rythme cardiaque. Quant au chat, il ne sera tout simplement pas attiré par cette friandise. n Mon animal de compagnie peut-il être allergique à un aliment ? Oui, même si, pour l’animal, on parle plutôt d’intolérance alimentaire que d’allergie, plus rare. C’est le cas pour l’intolérance au lactose chez un chien ou un chat adulte à qui l’on donne du lait de vache. Son système digestif aura perdu sa capacité à le digérer et cela se manifestera par des diarrhées. Certains cas d’allergie à la protéine du poisson ou du poulet sont connus, mais c’est très spécifique. En cas de doute, votre vétérinaire, qui connaît bien les recommandations nutritionnelles de chaque race, saura vous conseiller. n A quelle fréquence faut-il changer leur eau ? L’idéal est de la changer tous les jours. Pour un animal fragile ou vieillissant, l’eau minérale pas trop typée ni trop riche est à privilégier afin de lui éviter des calculs rénaux. Quant aux besoins en eau, ils sont très variables selon la taille de l’animal. On estime toutefois qu’il leur faut entre 50 et 70 millilitres d’eau par kilo et par jour, soit plus de 2 litres d’eau quotidiens pour un chien de 40 kilos (de type beauceron, par exemple). n Fruits, légumes ou fromage : les chiens mangentils vraiment de tout ? Non. Certes le chien est omnivore, mais ce n’est pas la poubelle de table ! Il faut éviter tous les produits sucrés, mais aussi très salés (ils provoquent une déshydratation), les os de volaille ou de lapin (risque de perforation), l’oignon cru ou cuit, tout comme le poireau ou l’ail, qui sont eux aussi toxiques pour l’animal. ❝ n L’animal âgé a-t-il des besoins nutritionnels spécifiques (vitamines, calcium) ? Un apport en antioxydants - carotène, vitamines C et E et oligoéléments - est recommandé. Recherchez ces éléments dans la composition des aliments que vous achetez pour votre animal ; sinon, ils existent sous forme de compléments alimentaires. Pour les animaux âgés chez qui le vétérinaire a diagnostiqué une insuffisance rénale (fréquente chez le vieux chat), il faut diminuer les apports en phosphore. Quant au terme « vieillesse », on l’utilise à partir de 7 ans pour un chien, de 10 ans pour un chat. Propos recueillis par Michel CoLAdon 26 | n° 226/882 | octobre 2016 G ro u p e B p C e S p o rT S [ squash La CE IDF enlève le challenge ] Organisé par l'association sportive BPCE, du 1er au 3 juillet, ce 29e challenge de squash a réuni à Paris (stade Charléty) une quinzaine de participants. A noter : en finale dame, c'est une nouvelle venue, Alénor Daugreilh (CE IDF), qui s'impose devant la tenante du titre, Agnès Romain. Dames : 1) Aliénor Daugreilh (CE IDF) ; 2) Agnès Romain (CE N) ; 3) Corinne Louis (CE IDF). Messieurs : 1) Jean-Yves Agricol (BP PC) ; 2) Julien Maussion (CE IDF) ; 3) Marc Devauchelle (CE IDF). Challenge Entreprise : CE IDF. Trophée BPCE Mutuelle du fair-play : Philippe Dutil (BPCE-IT). Matches d’exhibition en prime Comme le challenge de squash, ce 11e challenge de badminton était organisé par l'association sportive BPCE, du 1er au 3 juillet à Paris (stade Charléty). La douzaine de participantes et la trentaine de participants ont eu droit à 2 matches d'exhibition de très haut niveau avec les 3 meilleurs joueurs français. Le challenge 2017 devrait être organisé par la BP O. Résultats Simple dames : 1) Claire Boyez (CE LCA) ; 2) Clémentine Vannesson (CE LCA) ; 3) Delphine Ferreira (BPCE). Double dames : 1) Boyez/Vannesson (CE LCA) ; 2) Ferreira/Williams (BPCE) ; 3) Godquin (BPCE)/Germain (CE LCA). Simple messieurs : 1) Benjamin Guerriau (CE BPL) ; 2) Eric Marteel (BPCE) ; 3) Arnaud Gourmaud (CE APC). Double messieurs : Gicquel/Flandrois (BP O) ; 2) Delpech/Gourmaud (CE APC) ; 3) Leveleux/Tixier (Natixis). Challenge Entreprise : 1) BPCE ; 2) CE LCA ; 3) Natixis. Trophée BPCE Mutuelle du fair-play : Marine Domagne/Laurence Pépin, équipe féminine BP O. Sur les chemins des Ardennes Le 33e challenge national de Randonnée du Groupe BPCE Sports était organisé par la Caisse d'Epargne de Lorraine Champagne-Ardenne. Il s'est déroulé du 2 au 6 septembre 2016. Les 160 participants venus de 21 établissements du groupe ont arpenté durant 3 jours les chemins dans les Ardennes françaises et belges, et découvert ainsi une nature luxuriante, une forêt variée et de jolis villages. Lors de la soirée de clôture, une ovation a été rendue aux nombreux bénévoles et en particulier à Robert Jacquot, un bénévole en retraite qui était organisateur du… 2e challenge (il y a plus de 30 ans !) et qui s'est rendu disponible pour sécuriser les chemins de randonnée… Le trophée BPCE Mutuelle du fair-play a été remis à l'équipe de BPCE Assurances pour sa première participation et pour souligner sa détermination malgré quelques péripéties. La CELCA en verve Résultats badminTon Randonnée Tennis de Table Au cours de ce challenge de tennis de table, organisé par la CE Loire Centre, du 9 au 11 septembre à Tours, les pongistes « champardenais » se sont montrés particulièrement à leur avantage, ne laissant que des miettes à leurs adversaires - on en jugera en consultant les résultats. Résultats [ Réseau Simple messieurs : 1) Nicolas Pujol (CELCA) ; 2) Bruno Richard (CENFE) ; 3) Stéphane Teinturier (BP Val de France). Double messieurs : 1) Veckens/Leduc (CENFE) ; 2) Pujol/Renaux (CELCA) ; 3) Dabonville/Simon (CELCA). Simple dames : Nathalie Germain (CELCA) ; 2) Agnès Jeanjean (CELR) ; 3) Sophie Bergamaschi (BPCE IT). Double dames : 1) Germain/Thierry (CELCA) ; 2) Jeanjean/Gomez (CELR) ; 3) Chaperon/Talhouk (CELR). Challenge par équipe messieurs : CELCA Les finaListes du simpLe messieurs, Challenge par équipe nicoLas pujoL (ceLca, à gauche) dames : CELR. et Bruno richard (cenfe). moTo Un week-end sans eau ] Le 12e challenge Moto, brillamment organisé par la CE LDA, s’est tenu sur la commune de Grospierres, en Ardèche, du 1er au 4 juillet. Pas moins de 175 participants, venus de 17 entités du groupe, ont eu l’occasion de brûler la gomme de leurs pneus sur de très belles routes ardéchoises, le tout sous un franc soleil. Une fois de plus, tout s’est bien déroulé, dans la plus parfaite convivialité sans aucun incident à déplorer durant ces deux jours de balade. Le Trophée BPCE Mutuelle du fair-play a été attribué à Michel Pierson de BPCE-IT Nancy . remise du trophée Bpce mutueLLe du fair-pLay à L'équipe de Bpce assurances. | n° 226/882 | octobre 2016 27 Loi s i rs Par Publijeux 28 | n° 226/882 | octobre 2016 réseau Petites annonces Locations n Loue toute l’année (quinzaine minimum) ou échange contre période ski hiver en station, voire étranger : 1) T2, 62 m2, SaintLaurent-du-Var (06). Plein sud, vue et proximité mer. Grande terrasse. Cuisine équipée. Garage. 2) T3 (mon habitation), 65 m 2 , Cannes-la-Bocca (06). Plein sud, vue et proximité mer. Grande terrasse. Cuisine équipée. Tarif selon saison. Photos sur demande. Tél. : 06 89 86 23 20. Mail : [email protected] n Cannes-la-Bocca (06) - Loue studio tout confort, en front de mer, pour 2 personnes. Résidence sécurisée avec parking privé. Terrasse avec vue sur mer exceptionnelle, baie de Cannes, îles de Lérins. Linge de lit fourni. Location du dimanche au dimanche. 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La loi protège les conjoints, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, appelés « héritiers réservataires », en bloquant une partie de la succession appelée « réserve ». La partie restante est appelée « quotité disponible » ; vous pouvez en disposer librement. Je vis seul(e) : comment aider SOS Villages d’Enfants ? N’ayant pas d’héritier réservataire, vous disposez de la totalité de votre patrimoine. Vous pouvez rédiger un testament précisant que vous faites bénéficier SOS Villages d’Enfants de tout ou partie de votre patrimoine. Vous pouvez aussi rédiger une clause bénéficiaire d’assurancevie en notre faveur. © Senad Gubelic Depuis 60 ans, SOS Villages d’Enfants permet à des frères et sœurs de partager les moments qui font une vraie vie d’enfant: des repas, des fous rires, de belles histoires pour s’endormir, des soins, l’apprentissage des règles de vie en communauté et bien sûr une épaule contre laquelle se blottir… Nous sommes un couple sans enfant et sans héritier. Comment nous protéger mutuellement et léguer notre patrimoine à SOS Villages d’Enfants ? Chaque membre du couple doit rédiger et signer un testament précisant faire bénéficier SOS Villages d’Enfants de son patrimoine au décès du dernier d’entre vous. Vous pouvez aussi souscrire une assurance-vie au profit de SOS Villages d’Enfants. Qu’est-ce que je peux donner à SOS Villages d’Enfants ? Notre association accepte : ● les biens dits « mobiliers », soit les sommes d’argent sur des comptes courants, des livrets d’épargne, des actions et des titres ● les biens immobiliers : appartement, maison… Ces biens seront valorisés pour contribuer au financement de nos actions en faveur des enfants. L’équipe de SOS Villages d’Enfants sera heureuse de vous adresser votre guide « Legs, donations, assurances-vie » et de vous accompagner de façon personnalisée dans votre démarche de transmission en faveur des enfants. Anny Duperey, marraine de cœur depuis 1993 Votre contact : Chantal Palitzyne Tél : 01.55.07.25.42 Mail : [email protected] ✂ DEMANDE D’INFORMATION Coupon à retourner dûment rempli, sous enveloppe affranchie à : SOS Villages d’Enfants Service Legs, assurances-vie et donations - 6, cité Monthiers - 75 009 Paris FYE3LG ❏ OUI, je souhaite recevoir la brochure legs, assurances-vie et donations. MES COORDONNéES (À INDIqUER EN MAJUSCULES) : ❏ M. ❏ MME ❏ OUI, je souhaite que le responsable des legs, assurances-vie et donations me contacte par téléphone. NOM : ...................................................................................................................................... Ces informations resteront confidentielles et ne vous engagent en aucun cas de façon définitive. ADRESSE : .............................................................................................................................. PRÉNOM : ............................................................................................................................... CODE POSTAL : .......................... VILLE : ............................................................................... TÉL. : ...................................................................................................................................... E-MAIL : .................................................................................................................................. Conformément à la Loi Informatique et Libertés, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux données personnelles vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amené à recevoir des propositions d’autres sociétés ou organisations. Si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez cocher la case ci-contre ❑