Les Romains se levaient tôt, souvent même avant l`aube. La

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LE LEVE :
Les Romains se levaient tôt, souvent même avant l'aube. La bienséance faisait qu'il était mal
vu de traînasser au lit, au point qu'on s'éveillait même souvent avant le lever du
soleil, debout dès les premières lueurs du jour, été comme hiver. Rome était de toute façon
une ville très bruyante, et il était impossible de dormir au milieu de ce vacarme. Pas de
grasse matinée donc pour le Romain! L'éclairage nocturne, quasi inexistant, le poussait à
profiter au maximum de sa journée.
Comme il s'était couché déjà habillé, le Romain n'avait plus qu'à revêtir
une tunique pour être prêt à vaquer à ses affaires. Il n'avait pas
davantage besoin de passer du temps à sa toilette, l'habitude des thermes
l'après-midi la rendant inutile, ni non plus au petit-déjeuner, où il se
contentait d'un simple verre d'eau. La toilette consistait surtout à passer
chez le tonsor pour se faire coiffer et raser la barbe. Cette coutume était
tellement importante que la première fois qu'un jeune homme se faisait
couper la barbe donnait lieu à une cérémonie religieuse, la depositio
barbae.
La matrone suivait à peu près les mêmes habitudes, sauf que
le tonsor était remplacé par l'ornatrix, pour l'élaboration de coiffures
compliquées, l'épilation et le maquillage. La femme romaine était en
effet très coquette. Venaient ensuite les bijoux et la tunique, à laquelle
elle ajoutait un châle, un bandeau sur les cheveux, un foulard au cou, sur
le bras une sorte de mouchoir pour éponger la sueur ou la poussière. Cet
attirail était complété par un éventail et une ombrelle durant les beaux
jours. Les vêtements, faits de coton, étaient très colorés.
Après une toilette rapide faite de quelques ablutions, il s'accorde parfois un moment pour lire
dans sa chambre, vêtu de sa simple tunique et chaussé de ses sandales. Puis, il se drape dans sa
toge, aidé par des esclaves. Certains se rendent chez le barbier au cours de la journée, autant pour
prendre soin de leur apparence que pour discuter avec les autres clients des derniers ragots ou des
lois récemment adoptées. Cependant, d’autres préfèrent se faire raser par leur barbier personnel
devant Gaius, le Pater Familias, afin de lui souhaiter une bonne journée. C'est alors l'heure de
l'équivalent de notre petit-déjeuner, lejentaculum : cette collation froide se compose de pain, de
miel et d'un peu d'huile d'olive, parfois de fruits et de fromage; il tend cependant à disparaître
sous l'Empire, où il est remplacé par un simple verre d'eau, afin de récupérer de la lourde cena de
la veille.
LA MATINEE :
1)La Tradition
Les romains se levaient tôt, généralement à l'aube. Après le petit
déjeuner léger, dans les riches demeures, la tradition exigeait que les
esclaves viennent souhaiter une bonne journée au " Pater familias ".
2) Le travail
Ce dernier allait ensuite rendre visite à son patron ou, s'il était un
homme important, il recevait ses clients. Puis, il pouvait passer le
reste de la matinée à vérifier ses comptes, à écrire des lettres et à
s'entretenir avec son secrétaire.
3) Les événements juridiques
Si la matinée n'est pas trop avancée, les autres Romains pouvaient eux
aussi assister à un procès. Il est parfois difficile de se procurer une
place, au milieu de la foule qui remplit les galeries, les promenoirs et
participe au débat avec cette vive passion qu'ont toujours éprouvée les
Romains pour les questions juridiques. L'attraction est d'autant plus
forte que les accusés et les plaideurs sont plus connus.
Dans les riches demeures, la tradition exigeait que la famille et les esclaves viennent souhaiter
une bonne journée au « pater familias ». Ce dernier allait ensuite rendre visite à son patron. Puis
s’il était un homme important, il recevait ses clients. Il pouvait passer le reste de la matinée à
vérifier ses comptes, à écrire des lettres et à s’entretenir avec son secrétaire.
A peine Gaius a-t-il fini de manger que, déjà, se presse dans l'atrium la foule de ses clients, venus
le saluer et l'entretenir de toutes sortes d'affaires, notamment judiciaires. Gaius les reçoit, prête
une oreille attentive à leurs problèmes, leur promet d'user de son influence pour les soutenir, et
leur fait distribuer la sportule - sous forme de nourriture ou d'une petite somme d'argent. Jeune
sénateur, Gaius est lui-même le client d'un homme plus puissant, et il lui faut également lui
rendre visite afin de s'acquitter de son devoir.
I Les fainéant et les parasites
Vagabonder à travers les places et les rues, se promener sous les portiques, assister
aux débats judiciaires dans les basiliques du Forum, écouter les commérages chez
le barbier, courir derrière son patron pour l'honorer ou lui rendre quelque menu
service, boire et jouer aux dés dans les tavernes… telles sont les occupations des
fainéants et des parasites.
II Le déjeuner
Tout le monde s'arrêtait vers midi pour déjeuner. Pendant les plus chaudes journées
d'été, la plupart des gens faisaient une courte sieste. Cette coutume s'est maintenue
jusqu'à aujourd'hui dans les pays méditerranéens.
III De nombreuses occupations
Rome offre à ses habitants de nombreux édifices publics et des lieux de loisir et de
détentes accessibles à tous. Si un homme possédait une propriété à proximité de la
ville, il s'y rendait parfois pour inspecter les cultures et le bétail.
1) Les bains
Les romains allaient rarement travaillaient l'après-midi, ayant accompli les
tâches importantes pendant la matinée. Les Romains passaient l'après-midi à
se détendre aux bains. Ils y rencontraient leurs amis et les invitaient parfois à
dîner.
2) Le forum
Les Romains allaient tous les jours au forum pour se tenir au courant des
nouvelles et rencontrer ses amis. Ils en profitaient pour régler des affaires, en
vendant par exemple le produit de ses terres ou en affrétant (en prenant) un
navire pour l'expédier dans des régions lointaines.
3) Des occupations politiques et religieuses
Si un homme était conseiller de la cité, il assistait à une réunion ; s'il était
prêtre, il devait s'occuper d'un temple, organiser et accomplir des sacrifices
aux dieux. Les magistrats élus pour un an pouvaient avoir des affaires à
traiter. Certains Romains devenaient avocats et défendaient l'affaire d'un
client devant le magistrat, qu'il s'agisse des détails techniques d'un testament
contesté ou même d'un procès pour meurtre dans l'une des basiliques du
Forum.
4) Chez le barbier
On peut ensuite passer un moment dans la boutique d'un barbier pour se
mettre à l'écoute des nouvelles du jour. De fait, outre les élégants, qui
accordent une importance capitale au raffinement de leur toilette, on y
rencontre toujours des gens prêts à commenter les événements récents, les
décrets impériaux, les discutions du Forum ou les spectacles du cirque et de
l'amphithéâtre. On peut tout à loisir écouter et alimenter les commérages,
imaginer des facéties, fomenter des intrigues…
5) Les portiques
Mais les lieux les plus fréquentés par les désœuvrés sont sans doutes les
portiques (Galerie couverte, devant une façade ou sur une cour intérieure,
dont la voûte est soutenue par des colonnes ou des arcades). Ils constituent
l'une des caractéristiques majeures de l'urbanisme romain et surgissent un
peu partout dans la capitale : autour des forums, le long des façades des
basiliques, sur les terre-pleins des théâtres, du cirque, du stade ou de
l'amphithéâtre. D'autres sont construits comme des édifices indépendants et
aménagés comme des lieux de passage, de rencontre et de réunion. Ils offrent
aux promeneurs un abri contre les intempéries et les préservent, l'été, de la
chaleur du soleil. Ornés d'œuvre d'art et de fontaines, ils sont pourvus de
salles d'exposition, de vente et possèdent souvent un auditorium pour les
déclarations et les conférences. Plusieurs épigrammes de Martial évoquent
l'animation qui règne dans ces lieux publics.
6) La mère et les enfants
Pendant ce temps les enfants allaient à l'école, escortés par leur précepteur.
La maîtresse de maison donnait aux domestiques les instructions de la
journée. Elle pouvait enseigner à l'aînée de ses filles diverses tâches
ménagères, le filage et le tissage, pour la préparer au mariage. Elle se rendait
ensuite au marché pour acheter des denrées alimentaires ou d'autres produits.
V Le dîner
Les romains s'étendaient sur des lits inclinés. Tandis que les convives déguste les
plats, des danseurs, des musiciens ou des prestidigitateurs viennent les distraire.
Le repas du soir était souvent long mais on se couchait généralement assez tôt car
les lampes à huiles éclairaient peu et on ne pouvait pas travailler dans l'obscurité.
Emplois du Temps

Dans la fraîcheur de l'aube le propriétaire aime lire dans sa
chambre après avoir enfilé une tunique et des sandales.

Après un petit déjeuner composé de pain de miel et d'olives, le
propriétaire se fait raser la barbe.

Le propriétaire veut voir où en sont les travaux ; de la troisième à
la cinquième heure il parcourt le domaine à cheval, accompagné
de son intendant.

Leçon de musique pour la fille aînée.

La femme du propriétaire prend soin de son apparence.

L'après-midi, pour se tenir en forme, le propriétaire joue au
ballon avec son fils.

Après l'exercice, le bain, une habitude quotidienne.

Le repos de midi à la sixième heure. Le propriétaire se fait
apporter une collation légère dans la bibliothèque.

Sieste à la septième heure. L'été on se repose aux heures les plus
chaudes de la journée.

Le repas principal se prenait à partir de la neuvième heure.
Philosophos le Dim 16 Fév - 18:25
Je prendrai ici comme exemple un Romain ni très pauvre ni très riche,
un de ces 'Romains moyens" comme il en existait tant dans cette Rome
surpeuplée des Antonins. En évoquant la journée, naturellement nous
sommes amenés à penser à la division du temps. Si les Romains avaient
divisé l'année à peu près comme nous, en douze mois et en semaines à
sept jours, divisés en vingt-quatre heures, le comptage du temps était
loin d'être rigoureux. L'horloge à eau, construite d'après les divisions du
cadran solaire, dont le plus connu est certainement l'obélisque géante
qu'Auguste fit ériger sur le Champ de Mars en 10 avant Jésus-Christ,
permettait de savoir l'heure même la nuit, et son usage se généralisa, de
plus en plus perfectionné, bien que toujours très imprécis. Personne à
Rome ne pouvait donner la même heure.
II. De nombreuses occupations
Si ce même homme possédait une propriété à proximité de la ville, il s’y rendait parfois pour
inspecter les cultures et le bétail. Il allait tous les jours au forum pour se tenir au courant des
nouvelles et faire des rencontres. Il en profitait pour conclure des affaires, en vendant (par
exemple) le produit de ses terres ou en affrétant un navire pour l’expédier dans des régions
lointaines ; s’il était conseiller de la cité, il assistait à une réunion ; s’il était prêtre, il devait
s’occuper d’un temple, organiser et accomplir des sacrifices aux dieux.
Les magistrats élus pour un an pouvaient avoir quelques affaires de justice à traiter. Certains
Romains devenaient avocats et défendaient l’affaire d’un client devant le magistrat, qu’il s’agisse
des détails techniques d’un testament contesté ou même d’un procès pour meurtre.
Les enfants des familles aisées allaient à l’école escortés par leur précepteur (le pédagogue).
La maîtresse de maison donnait aux domestiques les tâches à faire pendant la journée. Elle
pouvait enseigner à l’aînée de ses filles, diverses tâches ménagères comme le filage et le tissage
pour la préparer au mariage.
Elle se rendait ensuite au marché pour acheter des denrées alimentaires ou d’autres produits.
III. Les repas
Tout le monde s’arrêtait vers midi pour déjeuner. Pendant les journées les plus chaudes d’été, la
plupart des gens faisaient une courte sieste. Cette coutume s’est maintenue jusqu’ à
maintenant dans les pays méditerranéens.
Les Romains prenaient plusieurs repas par jour :
- Le petit-déjeuner était généralement très léger, constitué le plus souvent de pain et d’eau.
- Le déjeuner était le plus consistant et pouvait comporter de la viande, du poisson et des fruits
accompagnés de vin.
- Pour la plupart des Romains, le principal repas de la journée était le dîner (cena) tard dans
l’après-midi au terme de la journée de travail.Après une visite aux bains, les gens aisés invitaient
souvent à dîner des amis ou des clients.
IV. Les loisirs
Les personnes aisées travaillaient rarement l’après-midi, ayant accompli les tâches importantes
qu’ils avaient à faire pendant la matinée. Alors que les femmes étaient allées aux termes pendant
la matinée, les hommes s y retrouvaient l’après-midi ainsi ils pouvaient se détendre, faire du
sport…. Parfois les hommes invitaient des amis à manger chez eux.
Le repas du soir était assez tôt mais cela n’empêchait pas les Romains de se coucher tôt.
Pour les pauvres et les esclaves, la journée de travail ne s’achevait qu’à la tombée de la nuit. Ils
pouvaient alors se détendre, dîner et se coucher.
Seuls les gens riches pouvaient se permettre d’utiliser des lampes à huiles, car elles coûtaient
très cher à l’époque.
V. Jours fériés et vacances
Les Romains continuaient à travailler le samedi et le dimanche. Au cours de l’année, seuls les
jours où l’on honorait les dieux étaient fériés.
Il y avait aussi certaines périodes de repos déterminées en fonction du cycle annuel de l’été et
de l’hiver.
Les anniversaires des empereurs et des hommes célèbres étaient fêtés par des cérémonies
religieuses et parfois par des « jeux ». Certaines personnes pouvaient ne pas travailler pour
assister aux jeux, qui étaient gratuits dans la mesure où on réussissait à obtenir une place.
Les fêtes et les célébrations qui les accompagnaient permettaient de rompre la monotonie
quotidienne et de se reposer. Les esclaves avaient aussi leurs fêtes, les Saturnalia qui se
déroulaient en décembre.
On peignait des affiches qui annonçaient des ventes, des combats de gladiateurs et des
élections locales sur les murs. Les documents étaient écrits à l’encre sur des rouleaux de papyrus
et des feuilles de bois. Ils pouvaient aussi être gravés à l’aide d’un stylet pointu sur des tablettes
de cire réutilisables.
La journée d’un Romain
Le propriétaire veut voir où en sont les travaux ; de la troisième a la cinquième heure, il
parcourt le domaine à cheval, accompagné de son intendant.
La matinée est consacrée au travail que ce soit dans les champs, dans unatelier d’artisan ou
sur la place publique.
Rome offre à ses habitants de nombreux édifices publics et des lieux de loisir et de détente
accessibles à tous. Si un homme possède une propriété àproximité de la ville, il s’y rend
parfois pour inspecter les cultures et les bétails.
Les Romains vont tous les jours au forum pour se tenir au courant des nouvelles et
rencontrer leurs amis.Ils en profitent pour régler des affaires, en vendant par exemple le
produit de leurs terres ou en affrétant (en prenant) un navire pour l’expédier dans des
régions lointaines.
Si un citoyenest conseiller de la cité, sénateur à Rome, décurion dans une colonie, il assiste
à une réunion dans la curie ; s'il est prêtre, il doit s'occuper d'un temple, organiser et
accomplir des sacrifices auxdieux. Les magistrats élus pour un an peuvent avoir des affaires
à traiter. Certains Romains devenus avocats défendent l'affaire d'un client devant le
magistrat, qu'il s'agisse des détails techniquesd'un testament contesté ou même d'un procès
pour meurtre dans l'une des basiliques du Forum.
On peut ensuite passer un moment dans la boutique d'un barbier pour se mettre à l'écoute
des... [à continuer]
LA JOURNEE D'UN RICHE ROMAIN
L'Histoire par le récit
par J. LE POEZAT-GUIGNER
Jules César, le vainqueur des Gaules, avait conçu un projet grandiose. Il voulait
unifier le monde connu, en faire un immense empire dont Rome serait la capitale
et lui le souverain. Mais César fut assassiné et c'est son neveu, Auguste qui mit à
execution ses desseins.
Auguste, en effet, supprima la République Romaine, il devint Empereur, fut chef
des armées et de la religion, et gouverneur de toutes les provinces. Tout lui
obéissait. Sous son règne et ceux de ses successeurs, la paix romaine régna dans
l'immense empire qui, en plus de l'Egypte, propriété personnelle de l'empereur,
comprenait l'Afrique du Nord, la Palestine, la Syrie, l'Asie Mineure, la Grèce,
l'Italie, une partie de l'Allemagne, la Gaule, l'Angleterre et l'Espagne. Une armée
permanente de soldats de métier, très largement payés, veillait aux frontières. Du
Sahara au Danuhe et au Rhin, de l'Atlantique au désert de Syrie, de magnifiques
villes romaines attestaient la puissance de Rome. D'immenses fortunes s'étaient
édifiées après les guerres civiles. Voyons ce qu'était la journée d'un riche Romain.
La ville
Devant la porte, dix esclaves syriens, choisis pour leur haute taille, attendent
Varus. Celui-ci monte dans sa litière et les porteurs l'enlèvent sur leurs épaules.
Le spectacle de Rome est prodigieux. La ville compte douze cent mille habitants
dont un tiers d'esclaves, tandis qu'un autre tiers vit de la charité de l'Etat. Les rues,
dont la longueur totale atteint quatre vingt cinq kilomètres, sont pleines de
monde.
Les porteurs avancent avec peine à travers la cohue de piétons, de cavaliers, de
chaises à porteurs. Devant les hautes maisons, les barbiers opèrent en plein air.
Des femmes aux robes multicolores et aux joues fardées s'arrêtent aux boutiques
des parfumeurs. Les plus riches sont vêtues de cotonnades des Indes ou de soie de
Chine. Les hurlements des écoliers que l'on fouette, se mêlent aux cris des
chaudronniers, aux appels des cabaretiers et des mendiants.
Voici un enterrement avec son cortège de pleureuses et de joueurs de flûte.
Souvent la litière, est arrêtée par des attroupements. Ce sont des badauds qui
lisent une affiche électorale, qui entourent un charmeur de serpents ou un
nouveau-né abandonné ; c'est un poète qui déclame ses vers en public ou un
marchand d'esclaves qui vante sa marchandise.
« Que serait-ce, pense Varus, si le divin César n'avait interdit la circulation des
chariots du lever au coucher du soleil . »
Après avoir longé le Grand Cirque dans lequel trois cent mille spectateurs peuvent
suivre les courses des chars, où se ruinent souvent les parieurs malchanceux, la
litière passe devant le palais aux vingt mille esclaves de l'empereur Marc-Aurèle.
C'est le dernier de ces bons empereurs qu'on appela Antonins. Marc-Aurèle
s'efforça d'adoucir le sort des esclaves et des enfants pauvres. En ce moment, il se
prépare à partir pour la frontière du Danube où les Barbares se font menaçants.
Varus passe, à sa banque régler des affaires avec quelques sénateurs, il discute un
moment au Forum, couvert d'une forêt de temples. Il achète deux livres
nouveaux. Ce sont de longues bandes de. parchemin que l'on déroule au fur et à
mesure de la lecture et qui sont enfermées dans des étuis cylindriques. Il s'arrête
ensuite aux Grandes Halles créées par 1'empereur Trajan et que surplombe une
splendide colonne de marbre haute de quarante mètres.
Rome, centre du monde
De là, on domine le Champ de Mars où quelques cohortes de la garde impériale
manoeuvrent devant une foule qui remplit les jardins et les portiques. Plus loin,
Varus voit la plupart des deux cent cinquante châteaux d'eau de la ville. Il aperçoit
quelques-uns des quatorze aqueducs qui amènent à Rome l'eau des montagnes et
dont l'un mesure plus de quatre-vingts kilomètres. Il aperçoit plusieurs des trente
sept portes qui percent 1'enceinte, longue de plus de vingt kilomètres.
Varus circule sur le marché. Toutes les professions y sont représentées : pâtissiers,
confiseurs cabaretiers, jardiniers, pêcheurs et marchands de poisson ; parfumeurs,
marchands de bagues et de perles, fleuristes et orfèvres ; cordonniers, bottiers,
tailleurs, teinturiers et blanchisseurs. Dans cette foule se coudoient des hommes
de toutes les nations qui s'efforcent tous de parler latin.
« Quel spectacle ! pense Varus, c'est pour Rome que l'humanité travaille. » Par les
ports et par les routes droites bien pavées, parviennent ici les légumes, les fruits,
les vins d'italie. Ce blé vient d'Afrique du Nord, d'Egypte ou de Gaule ; de Gaule
encore ces salaisons, ces lainages, le solide bois de chêne, les fûts de bois et les
beaux chars. Voici de l'huile d'Espagne, des dattes du désert.
Oui Rome est la reine du monde. Pour elle, des milliers d'esclaves souffrent et
peinent dans le monde entier. Grâce à sa puissance, nous recevons les marbres de
Grèce et d'Afrique, les métaux précieux d'Espagne, l'ivoire et le papyrus d'Egypte,
l'étain de l'île de Bretagne, l'ambre de la mer Baltique et aussi les tissus et les
parfums de l'Orient. Que les dieux sont bons !
L'après-midi
L'après-midi Varus passe au tribunal ; il écoute la plaidoirie d'un avocat cé1èbre
puis il se rend. aux Thermes. Il entre dans le plus luxueux des 900 établissements
de bains publics de Rome ; cet immense édifice à chauffage souterrain résume
tout le luxe de la Rome impériale. C'est le lieu de rendez-vous quotidien de milliers
de Romains et l'Empereur lui-même ne dédaigne pas de s'y montrer.
Après s'être échauffé par une partie de balle et une séance de lutte. Varus prend
successivement un bain de vapeur, un bain chaud, un bain froid et un massage.
Mais il ne s'attarde pas dans les salons, les bibliothèques et le musée de
l'établissement. C'est que le préfet du prétoir, chef de la garde impériale offre un
grand repas avant son depart pour la frontière et Varus a eu le grand honneur d'y
être invité.
Gaius, tel que je l'imagine.
Artisans boulangers au travail.
Le reste du temps, est consacré au travail : l'artisan s'active dans son atelier,
l'esclave s'attelle aux tâches qui lui sont dévolues, le patricien s'acquitte de sa correspondance ou
se consacre à la gestion de ses comptes avec le concours de son secrétaire. Dans les zones rurales,
le propriétaire parcourt son domaine pour surveiller l'avancée des travaux, inspecter les cultures
et le bétail. Les magistrats assistent aux réunions et remplissent leur office public, les prêtres
procèdent aux sacrifices rituels, les candidats mènent campagne électorale, les avocats plaident
devant les juges, etc. Selon son mandat, un magistrat Romain peut avoir d'autres tâches à remplir
comme assurer l'organisation des prochains jeux ou l'entretien des voies publiques.
Le forum, lieu de rencontre sociale.
A Rome et dans les grandes villes de l'Empire, la vie publique s'organise
autour du forum. C'est là que se rend Gaius, accompagné d'un ou plusieurs esclaves et de ses
clients, qui lui font escorte. Il y rencontre amis et associés, afin de discuter des dernières
nouvelles (décrets, lois, procès en cours mais aussi rumeurs et commérages), et régler quelques
affaires - Gaius possède des immeubles qu'il loue, car les Sénateurs sont interdits de commerce.
Les portiques, simples lieux de passage ou adjacents aux édifices publics tels que le forum, les
théâtres ou le cirque par exemple, sont également très fréquentés : ces galeries couvertes se
prêtent aux rencontres et aux réunions. Outre la protection qu'elles offrent tant contre la chaleur
que contre les intempéries, on y trouve des commerces, des fontaines, et souvent même un
auditorium public.
Les galeries couvertes du marché de Trajan. (Pardon pour l'anachronisme !)
Gaius au Sénat.
Si le Sénat se réunit, Gaius se rend à la Curie et prend part aux débats, qui durent parfois jusqu'à
la nuit tombée, et ne s'interrompent légalement qu'avec le coucher du soleil.
Parfois, Gaius apporte son témoignage ou assiste l'un de ses amis au cours d'un procès. La foule
est nombreuse dans les basiliques où se tiennent les actions en justice, et les places sont rares car
les débats passionnent les Romains - à plus forte raison lors d'une affaire emblématique ou
lorsque les avocats ou les accusés jouissent d'une certaine notoriété. Les spectateurs ne se privent
pas de donner leur avis et de manifester leur opinion à grands cris. D'autres plébéiens se
contentent de vagabonder à travers les places et les rues, de boire et de jouer aux dés dans les
tavernes...
Madame Gaius fait du shopping.
Pendant ce temps, Madame Gaius n'est pas en reste : elle s'active à la maison, donnant aux
esclaves ses instructions pour la journée et s'assurant du bon état de son foyer. Elle enseigne aussi
à ses filles diverses tâches ménagères (dont le filage et le tissage, si chers à ce brave empereur
Auguste !), et se rend parfois au marché afin d'y faire quelques achats et s'offrir quelques babioles.
(Les courses alimentaires sont évidemment une tâche confiée aux esclaves). Elle en profite de
temps en temps pour s'accorder un moment aux thermes, où elle retrouve ses amies - les bains
publics sont réservés aux femmes le matin et aux hommes l'après-midi. Quant aux enfants, il y a
longtemps qu'ils sont partis pour l'école, accompagnés de leur précepteur.
Exemple de prandium.
Lorsqu'il le peut, Gaius rentre chez lui vers midi pour prendre
le prandium (notre déjeuner), seconde collation frugale qui se compose de viande ou de poisson
accompagné de légumes. Il ne boit généralement pas de vin. Pendant les journées les plus
chaudes de l’été, il s'accorde une courte sieste, d'autant plus nécessaire que la journée a
commencé fort tôt. La coutume de ces quelques heures de repos s’est d'ailleurs maintenue dans
certains pays méditerranéens.
Les thermes.
Si toutes les tâches importantes ont été accomplies dans la
matinée, Gaius occupe le reste de la journée à converser sur le Champ De Mars ou le Forum, et se
détend en se rendant aux thermes par exemple, ou dans les bibliothèques, au théâtre, à la
palestre, etc. Là, il a toutes les chances de croiser à nouveau quelques connaissances - les mêmes
que le matin, sans doute... Lors de la tenue de jeux importants, Gaius sait qu'il devra se montrer
au cirque : son absence pourrait être considérée comme une offense envers l'organisateur. Voilà
qui serait très impoli, et se révèlera même plus tard extrêmement dangereux, lorsque les jeux en
question seront donnés par certains Empereurs...
Reconstitution du triclinium de la Villa Des Mystères à Pompéi. (©James Stanton-Abbott)
Enfin, vient le moment de la cena, le dîner. Repas principal, il ne se prend
qu'à la nuit tombée, et se mettre à table lorsque le ciel est encore clair est une preuve de vie
dissolue. Il arrive que Gaius soit convié chez des amis ou qu'il invite lui-même quelques
connaissances plus ou moins proches. Habituellement, neuf convives s'étendent sur trois lits
inclinés, disposés sur trois côtés d'un rectangle. Gaius lui-même, le maître de maison, préside à
la place d'honneur, à droite du lit du milieu (lectus medius), les invités étant répartis selon leur
rang à droite (lectus summus) ou à gauche (lectus imus). Vers la fin de la République, le lit est
remplacé par le stibadium,sorte de sofa de forme semi-circulaire. Toutefois, la coutume de
manger couché, sans doute d'origine étrusque, n'a pas été adoptée à Rome sans quelques
réticences et, pendant longtemps, les femmes étaient exclues de la cena, ou préféraient s'asseoir
pour manger. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, et Madame Gaius assiste au dîner en compagnie
de son époux.
Devant chacun est placée une petite table, sur laquelle les esclaves
disposent les plats des différents services. On mange avec les doigts - les mets étant présentés
découpés - ou avec une large cuillère lorsque sont offerts des aliments liquides. Contrairement
aux idées reçues, l'usage des serviettes est courant, et des esclaves viennent présenter des rincedoigts entre les services tandis que d'autres sont chargés de verser le vin. Les crûs les plus
appréciés - de Falerne ou de Massique - sont particulièrement lourds et capiteux, raison pour
laquelle on ne les boit pas pur, mais on les coupe avec de l'eau. Détail amusant : les amphores de
vin portent le nom du consul en exercice pendant leur millésime - et l'on peut citer ceux produits
sous le consulat d'Optimius (122 avant J.C.), extrêmement réputés.
Fresque représentant une cena. (Musée archéologique de Naples)
Je me bornerai ici à quelques généralités : j'aurais l'occasion de revenir sur
l’alimentation des Romains plus en détails dans un prochain billet. Pour l'instant, contentonsnous de préciser que la cena comporte généralement trois services :

Les hors-d’œuvre (qui n'apparaissent toutefois qu'à la fin de la République) : œufs,
poissons froids, salades, friandises salées - le tout arrosé de vins doux, sucrés de miel.

Les plats principaux : de préférence de la volaille ou du gibier, ou des poissons de mer,
que l'on fait parfois venir de très loin. Cependant, les riches propriétaires aiment à servir la
production de leurs propres domaines, et aménagent dans ce but des piscinae ou des parcs à
gibier sur leurs propriétés.

Le dessert : des pâtisseries ou des fruits, locaux ou importés d'Orient - comme les cerises
ou les pêches.
Tandis que les convives dégustent les plats, des danseurs, des musiciens, des
bateleurs viennent les distraire. Une autre coutume, venue de Grèce, consiste à élire un "Roi Du
Festin", qui décide du nombre de coupes de vin que chacun doit boire, impose des gages et des
défis, propose des jeux d'osselets. Gaius redoute toujours un peu ce moment, où l'excès de
boisson entraine parfois des dérapages et des querelles lorsque les invités réclament le jeu de dés
(ce qui est illégal) et parient des sommes folles. Mais heureusement, la joyeuse compagnie finit
toujours par se séparer plus ou moins paisiblement, dans l'ivresse générale, et chacun rentre chez
soi - parfois en titubant et en s'appuyant fébrilement sur l'épaule d'un esclave...
Mosaïque montrant des Romains jouant aux dés.
Pour autant, ces somptueuses cenae ne sont pas le quotidien de Gaius, qui
se contente bien souvent d'un dîner frugal, en famille. Dans ce cas, il se couche de bonne heure,
d'une part parce qu'il sait qu'il se lèvera tôt le lendemain, et d'autre part car les lampes à huiles
éclairant faiblement, il n'a pas la possibilité de travailler ou de lire dans la pénombre. Quant à ses
esclaves, ils peuvent enfin se reposer : une fois la maison endormie, leur journée de travail est
enfin achevée...
Dès le lendemain matin, notre ami Gaius reproduira peu ou prou les
mêmes gestes, et effectuera les mêmes activités... Un peu comme nous, finalement ! A quelques
détails près, bien sûr : nos jours fériés ont remplacé les jours néfastes, nos repas ne sont plus
égayés que par la télévision, et il y a belle lurette que mes esclaves ne sont pas venus me saluer le
matin. Mais fondamentalement, il semble bien que le train-train quotidien soit notre lot à tous...
N'empêche : je regrette un peu la cena : voilà qui devait être plus amusant que de dîner devant le
journal télévisé !
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