L'ULCC fait des alliés dans sa croisade Le Nouvelliste | Publié le : 2013-02-06 Claude Gilles et Hansy Mars Le colonel Antoine Atouriste entame avec enthousiasme sa deuxième année aux commandes de l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Le directeur général de cette structure s'est rassuré, dit-il, de la collaboration de quatre grandes institutions pour sortir Haïti du peloton des pays les plus corrompus. Le directeur général de l'ULCC, Antoine Atouriste Archives Share on facebook Partager Share on email Email Imprimer « Il y a de l'espoir », a lancé mardi le directeur de l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC), Antoine Atouriste, qui s'est rassuré de la collaboration de pas moins de quatre institutions nationales pour sortir le pays du peloton des pays perçus comme les plus corrompus. Le Parlement, s'est réjoui le colonel Atouriste, commence à voter un projet de loi relatif à la lutte contre la corruption dans le pays. « Un autre projet sur la prévention des différents types de corruptions visant à combattre ce fleau est au menu législatif », a indiqué le directeur de l'ULCC le jour de son premier anniversaire aux commandes de l'institution. Une vingtaine de cas avérés de corruption transmis aux différents parquets du pays, a regretté le patron de l'ULCC, n'ont pas abouti encore à des procès à défaut de condamnation faute d'arrêts de débet de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif. « La présidente de ladite Cour promet de collaborer avec l'ULCC pour éviter les blocages habituels dans les poursuites judiciaires relatives à la corruption », a fait savoir M. Atouriste qui a dressé un bilan positif de sa gestion à la direction de l'ULCC. Au niveau de l'exécutif, a ajouté le colonel, le chef de l'Etat, Michel Martelly, et celui du gouvernement, Laurent Lamothe, ont passé des instructions aux ministres, secrétaires d'Etat, directeurs généraux...pour répondre aux exigences de la loi sur la déclaration de patrimoine. « Avant le récent remaniement ministériel, 100% des ministres avaient fait leur déclaration de patrimoine, dit-il. En date du 22 janvier dernier, 85% des membres du gouvernement, dont le président et le Premier ministre s'étaient conformés à cette loi. » Cinq nouveaux ministres et deux secrétaires doivent faire ou actualiser leur déclaration de patrimoine afin de respecter le quota des 100%, espère le directeur de l'ULCC. Le secteur privé entend lui-aussi s'associer à la croisade de l'anticorruption dans le pays classé 165e sur une liste de 176 dans le rapport annuel 2012 sur la perception de la corruption publié en décembre dernier par Transparency International. Antoine Atouriste a fait état d'une récente rencontre avec le président de la HAMCHAM, Philippe Armand. « Le secteur privé est fatigué avec les pots-de-vin à verser, soit pour obtenir une patente ou en cas de passation de marchés», a fait savoir le directeur de la lutte de l'anticorruption. « Je ne suis pas le seul médecin à pouvoir traiter le cas de corruption », a soupiré le colonel Atouriste. L'objectif, dit-il, est d'atteindre le score de 45 sur 100 en 2015 tel que prévu dans la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. Le score actuel du pays, perçu comme le plus corrompu de la Caraïbe, est de 19 sur 100. Pour y parvenir, il a annoncé le renforcement des capacités d'intervention de l'ULCC. « Douze nouveaux experts ont été engagés, trois nouvelles commissions ont été créées et cinq bureaux régionaux ont été implantés dans autant de régions du pays », a-t-il annoncé. Compléter un code d'éthique à l'intention des agents et hauts fonctionnaires publics, figure aussi dans son agenda. Claude Gilles et Hansy Mars http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=113250