document n°1 : introduction à la philosophie antique

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DOCUMENT N°1 : INTRODUCTION À LA PHILOSOPHIE ANTIQUE
OBJECTIFS : - s'initier à l'analyse de texte et à la méthodologie de cet exercice
- se familiariser avec la philosophie antique
QUESTIONS : 1) À votre avis, pourquoi certains mots & expressions du texte ont-ils été mis en gras
par votre professeur ? Qu'ont-ils en commun, à quoi servent-ils ?
2) Quel est le thème principal de ce texte ? (= « De quoi le texte parle-t-il ? »)
3) Quelle est la thèse principale de ce texte ? (= « Que veut montrer l'auteur ? »)
4) Quels sont les deux arguments au moyen desquels l'auteur défend cette thèse ?
5) Quelles sont les notions principales du texte ? (= « Quels mots ont une importance
particulière dans le texte ? »)
Pierre Hadot, Qu'est-ce que la philosophie antique ? (1995)
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P. Hadot, spécialiste de la philosophie antique, entreprend dans ce livre d'exposer et d'analyser les spécificités
de la philosophie de l'Antiquité gréco-latine. Dans ce texte, qui est extrait de l'avant-propos du livre, il présente de
manière synthétique ces spécificités.
J'ai l'intention de montrer dans mon livre la différence profonde qui existe entre la représentation que les
Anciens se faisaient de la philosophia et la représentation que l'on se fait de nos jours, habituellement, de la
philosophie, tout du moins dans l'image qui en est donnée aux étudiants à cause des nécessités de l'enseignement
universitaire. Ils ont l'impression que tous les philosophes qu'ils étudient tour à tour se sont évertués à inventer,
chacun d'une manière originale, une nouvelle construction systématique et abstraite destinée à expliquer, d'une
manière ou d'une autre, l'univers […]. De ces théories que l'on pourrait appeler « de philosophie générale »
découlent, dans presque tous les systèmes, des doctrines ou des critiques de la morale qui tirent les conséquences,
pour l'homme et pour la société, des principes généraux du système et invitent ainsi à faire un certain choix de vie, à
adopter une certaine manière de se comporter. Le problème de savoir si ce choix sera effectif est tout à fait
secondaire et accessoire ; il n'entre pas dans la perspective du discours philosophique.
Je pense qu'une telle représentation de la philosophie est une erreur si on l'applique à la philosophie de
l'Antiquité. […] Tout d'abord, au moins depuis Socrate, l'option pour un mode de vie ne se situe pas à la fin du
processus de l'activité philosophique, comme une sorte d'appendice accessoire, mais bien au contraire à l'origine,
dans une complexe interaction entre la réaction critique à l'égard de certaines attitudes existentielles, la vision
globale d'une certaine manière de vivre et de voir le monde, et la décision volontaire elle-même ; et cette option
détermine jusqu'à un certain point la doctrine elle-même et le mode d'enseignement de cette doctrine. Le discours
philosophique prend donc son origine dans un choix de vie et une option existentielle, et non l'inverse. En second
lieu, cette décision et ce choix ne se font jamais dans la solitude : il n'y a jamais ni philosophie ni philosophes endehors d'un groupe, d'une communauté, en un mot d'une « école » philosophique et, précisément, une école
philosophique correspond alors avant tout au choix d'une certaine manière de vivre, à un certain choix de vie, à une
certaine option existentielle, qui exige de l'individu un changement total de vie, une conversion de tout l'être, un
certain désir d'être et de vivre d'une certaine manière. Cette option existentielle implique à son tour une certaine
vision du monde, et ce sera la tâche du discours philosophique de révéler et de justifier rationnellement aussi bien
cette option existentielle que cette représentation du monde. Le discours théorique naît donc de cette option
existentielle et y reconduit, dans la mesure où, par sa force logique et persuasive, par l'action qu'il veut exercer sur
l'interlocuteur, il incite maîtres et disciples à vivre réellement en conformité avec leur choix initial, ou bien il est en
quelque sorte la mise en application d'un certain idéal de vie.
Je veux dire, donc, que le discours philosophique doit être compris dans la perspective du mode de vie dont
il est à la fois le moyen et l'expression et, en conséquence, que la philosophie est bien avant tout une manière de
vivre, mais qui est étroitement liée au discours philosophique. […] La philosophie n'est qu'exercice préparatoire à la
sagesse. […] C'est pourquoi une notion apparaitra souvent dans les pages qui suivent, celle d'exercices spirituels.
Je désigne par ce terme des pratiques, qui pouvaient être d'ordre physique, comme le régime alimentaire, ou
discursif, comme le dialogue et la méditation, […] mais qui étaient toutes destinées à opérer une modification et une
transformation dans le sujet qui les pratiquait.
DOCUMENTS N°2 : LES ÉCOLES PHILOSOPHIQUES ANTIQUES
CONSIGNE
Tyché (nom grec du Hasard) vous a attribué un philosophe ou une école
philosophique antique, et vous allez devoir faire sa connaissance. Votre but sera de
faire une recherche documentaire pour pouvoir compléter la fiche correspondant à
votre philosophe ou à votre école, puis de présenter votre travail à l'oral aux autres
élèves.
AUTEUR
PLATON
NOM DE SON MAÎTRE
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NOM DE SON ÉCOLE
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SIÈCLE AUQUEL IL A
VÉCU
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LIEU OÙ IL A VÉCU
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TYPE DE TEXTES QU'IL
A ÉCRITS
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MÉTHODES &
PRINCIPES
FONDAMENTAUX
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Buste de Platon
(copie romaine d'une statue
grecque du IV ème s. av. n.e.)
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AUTRES
INFORMATIONS
IMPORTANTES
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AUTEUR
ARISTOTE
NOM DE SON ÉCOLE
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SIÈCLE AUQUEL IL A
VÉCU
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LIEU OÙ IL A VÉCU
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TYPE DE TEXTES QU'IL
A ÉCRITS
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MÉTHODES &
PRINCIPES
FONDAMENTAUX
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Buste d'Aristote (copie romaine
du I er s., Musée du Louvre)
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AUTRES
INFORMATIONS
IMPORTANTES
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ÉCOLE
ORIGINE DU
NOM DE L'ÉCOLE
LES STOÏCIENS
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Principaux
stoïciens
noms
SIÈCLES AUXQUELS
ILS ONT VÉCU
LANGUE(S)
TYPE(S) DE TEXTES
QU'ILS ONT
ÉCRITS
Zénon
Chrysippe
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IV ème-III ème
s. av. n.e.
III ème s. av. n.e.
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…...................
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le grec
le grec
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des essais
des essais
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(dont il ne reste
que des
fragments)
MÉTHODES &
PRINCIPES
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AUTRES
INFORMATIONS
IMPORTANTES
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FONDAMENTAUX
ÉCOLE
LES ÉPICURIENS
PRINCIPAUX
REPRÉSENTANS
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FONDATEUR DE L'ÉCOLE
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CÉLÈBRE ÉPICURIEN
SIÈCLES AUXQUELS ILS
ONT VÉCU
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GREC OU ROMAIN ?
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TITRES DES OEUVRES
PRINCIPALES
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MÉTHODES &
PRINCIPES
FONDAMENTAUX
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AUTRES
INFORMATIONS
IMPORTANTES
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DOCUMENT N°3 : « LA SOUFFRANCE EST-ELLE INÉVITABLE ? »
QUESTIONS
1) Quelle est la notion la plus importante dans le
sujet ? À quelles autres notions pourrait-on l'associer
ou l'opposer ?
2) Dans quelles situations la question du sujet
pourrait-elle être posée ? S'agit-il dans ces différentes
situations de la même souffrance ?
3) Qu'est-ce qui pourrait expliquer que la souffrance
paraisse inévitable ? Qu'est-ce qui nous incite à
penser qu'elle doit pourtant être évitée autant que
possible ? Qu'est-ce qui pourrait au contraire justifier
que l'on ne cherche pas à l'éviter, voire qu'on la
recherche ?
4) Quelle réponse votre auteur ou les philosophes de
votre école feraient-ils, d'après ce que vous savez de
leurs principes, à cette question ?
Obélix, par Goscinny & Uderzo
DOCUMENT N°4 : LA SOUFFRANCE SELON...
QUESTIONS
1) Quelle thèse l'auteur du texte défend-il à propos de la souffrance ?
2) Quels sont les arguments qu'il propose pour défendre sa thèse ?
3) Présentez à l'oral la thèse et les arguments de votre auteur en tâchant de le défendre
(même si vous n'êtes pas d'accord avec lui !).
… PLATON
… ARISTOTE
… LES ÉPICURIENS
… LES STOÏCIENS
Épictète, Entretiens, III, 24
Épictète explique ici comment il faut s'y prendre pour ne pas souffrir lorsque quelqu'un que l'on aime vient
à mourir.
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L'exercice capital et le plus décisif […] consiste, quand on s'attache à quelqu'un, à ne pas le faire
comme s'il s'agissait d'un objet qu'on ne peut pas nous enlever, mais à considérer au contraire qu'il est du
même genre qu'une marmite ou qu'une coupe en verre : si on brise un tel objet, on n'en est pas troublé,
parce qu'on se souvient de ce qu'il était. De même ici : si tu embrasses ton enfant, ton frère, ton ami, ne
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t'abandonne pas sans retenue à ton imagination, ne laisse pas tes effusions se donner libre cours, mais
retiens-les […]. Rappelle-toi que tu aimes un mortel, que tu aimes quelque chose qui ne fait pas partie de
ce qui est à toi ; cela t'a été donné pour le moment présent, non comme si on ne pouvait te l'enlever, ni
donné pour toujours, mais comme une figue, comme une grappe de raisin, à une saison déterminée de
l'année : si tu en as envie en hiver, tu es stupide. Ainsi, regretter son fils ou son ami en un temps où ils ne
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te sont pas donnés, c'est avoir envie d'une figue en hiver. Car ce qu'est l'hiver pour la figue, chaque
circonstance résultant de l'état de l'univers l'est pour les objets que cette circonstance nous enlève. Donc,
dans le moment où tu jouis de quelque chose, propose-toi les représentations opposées. Quand tu
embrasses ton enfant, murmure pour toi-même : « Demain, tu mourras. » et de même à ton ami :
« Demain toi ou moi nous expatrierons et nous ne nous verrons plus. » […] [Tu dis que l'exil et la mort
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sont des maux ?] Dans ce cas, dis aussi que la moisson des épis est un mal, car elle signifie la destruction
des épis, mais non celle du monde. Dis encore que sont des maux la chute des feuilles, le remplacement
des figues fraiches par les figues sèches, celui des raisins mûrs par les raisons secs. En fait, toutes ces
choses sont des transformations […] : il n'y a pas là destruction, mais ordonnance et administration
réglées. Voilà ce que c'est que de quitter son pays : une petite transformation ; voilà ce qu'est la mort : une
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transformation plus importante […]. « Je ne serai donc plus ? » Tu ne seras plus, mais autre chose sera,
une chose dont le monde a besoin désormais. […]
Ces pensées, garde-les sous la main nuit et jour ; écris-les, lis-les, qu'elles soient l'objet de tes
entretiens, que tu te parles à toi-même ou à quelqu'un d'autre […]. Alors, s'il s'est produit l'un de ces
évènements que l'on appelle de malheurs, la première chose qui aussitôt soulagera ta peine, c'est la pensée
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que l'évènement en question n'était pas inattendu. Elle est en effet d'un grand secours, cette formule : « Je
savais que j'avais engendré un mortel. » Voilà ce que tu diras, et aussi : « Je savais que j'étais mortel »,
« Je savais que je pouvais quitter mon pays », « Je savais que je pouvais être exilé », « Je savais que je
pouvais être jeté en prison ».
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