Les remontrances de l’approche monétariste des interventions du FMI en Afrique subsaharienne. La question de savoir si le recours au crédit du FMI est un droit ou un privilège semble ne pas été tranchée à Bretton Woods. Dès lors c’est l’expérience qui nous permet d’établir un corps de doctrine et de procédure d’utilisation des ressources de l’institution connu sous le nom de « conditionnalité ». Concrètement les crédits conditionnels ne sont accordés qu’après l’amortissement de négociations menées avec le pays demandeur sur les conditions d’un déséquilibre de la balance des paiement. L’accord de tirage(accord de confirmation, accord élargi…) prévoit explicativement un plan de redressement identifiée en terme de critère de performance. Les crédits sont utilisables par tranches débloquées après que le FMI, s’est assuré de l’accomplissement du plan accepté par le pays bénéficiaire. Une suspension dans le déblocage des crédits est donc possible si les critère de performances ne sont pas atteints. Ce fut par exemple le cas en avril 1982 pour le sept pays africains accusés de ne pas avoir pu ou voulu respecter les engagements qu’ils avaient souscrits. De l’examen des divers programmes de stabilisation mis en œuvre par le FMI en Afrique, il apparaît que si dans le détail chaque programme est particulier, de nombreux éléments sont permanents. Cette uniformité permet d’isoler le système de conditionnalité du FMI. Un paquet de mesures standardisées sert de base à la politique de stabilisation imposée en contrepartie de la signature de l’accord : • Le contrôle strict du déficit budgétaire par la réduction des dépenses publiques, l’abolition des subventions aux produits de consommation, l’accroissement de la pression fiscale et la hausse des tarifs des entreprises publiques. • Le contrôle étroit de l’évolution de la masse monétaire par l’encadrement du crédit bancaire et la hausse des taux d’intérêts. • La compression de la masse salariale et l’ajustement des prix intérieurs sur les coûts de production et de commercialisation réels (libéralisation des circuits internes). On retrouve ici un ensemble de mesure de caractère anti-inflationniste centrées sur la régulation de la demande finale. Dans les pays qui n’appartiennent pas à la zone franc CEFA, deux mesurer complémentaires viennent en règle compléter le dispositif : • La libération du contrôle des changes ; • L’ajustement du taux de change (dévaluation). Nous avons remarqué que ces deux dernières mesures sont cohérentes avec le statuts du fonds (notamment l’article VIII) qui font obligation aux Etats membres de supprimer toutes les restrictions sur les paiements courants, les arrangements monétaire discriminatoires ou les politiques de maintien de parités artificielles. En revanche, aucun texte ne fournit à notre avis une base claire. L’expérience explicite du fonds dans les politiques économiques intérieures des Etats membres. Formellement, il ne doit connaître que les taux des régimes de change, mais parce qu’il estime que la stabilisation monétaire est condition d’un rééquilibre de la balance des paiements, l’entend aussi montrer sur la structure des dépenses publiques, le soubassement analytique des inventions du FMI est l’approche monétaire de la balance de paiements. Le diagnostic type s’organise autour de la séquence suivante : Excès structurel Politique laxiste Création Inflation de la demande de crédit : monétaire Déficit sur excessive balance l ’ o f f r e Déficit intérieure budgétaire Hausse de la masse salariale. paiements Endettement ou d e dévaluation des Depuis un certain moment, sous la pression de certains pays en développement, le FMI a été contraint d’infléchir légèrement sa doctrine et est passé d’ajustement structurel à la facilité réduction de la pauvreté. Malgré ce changement de concept qui visait à améliorer les conditions sociales des populations, on constate malheureusement que rien n’a changé malgré cette nouvelle génération de programme d’ajustement. Pour éviter que l’effort d’ajustement de dépenses publiques n’ait qu’un effet déflationniste, il a décidé de soutenir les programmes de pays qui s’efforceraient d’améliorer l’offre de ressources et d’élargir la base de production de leurs économies. Certains accords de confirmations prévoient désormais des mesures sectorielles de nature structurelle. Mais c’est surtout par une collaboration avec la Banque Mondiale que le FMI tente d’intervenir sur les structures de production : La réussite d’un accord FMI est devenu un préalable de lait à l’accord de prêt d’ajustement structurel de la banque. De plus en plus la conditionnalité propre à chaque des deux institutions tend à se surajuster pour donner toute sa force à une politique d’assainissement conforme à l’orthodoxie néo-libérale. La triptyque austérité/privatisation/unité des prix sert toujours de fondement à cette politique. De ce qui précèdent il saute, aux yeux que la critique de l’approche monétariste qui sous-entend le diagnostic des experts du FMI comme leurs recettes de politique économique peut se situer sur deux niveaux cohérents dans le cadre des hypothèses de la théorie néo-classique (théorie quantitative de la monnaie, théorie de la parité des pouvoirs d’achat, théorie des coûts comparatifs). Les mesures libérales se structures économiques africaines. L’efficacité des mesures de redressements inspirées par le modèle de référence est donc faible. Mais ces mesures finissent par agir en profondeur sur ces structures en ajustant l’économie intérieure sur les évolutions du marché mondial ; ce faisant elles contribuent à mettre en cause les capacités nationales de maîtrise de développement. Portons de la critique interne et analysons le redressement financier qui s’impose incontestablement dans dans la plupart de pays africains. Pour éviter les phénomènes de fuite en avant d’une économie de crédit généralisé. Pour établir uns structure de prix relatif plus conforme à une affectation production de ressources financières. Pour résorber le défit de l’Etat et interrompre la chaîne sans fins des impayés. La rigueur de la gestion publique est devenue très importante et elle passe par de profondes transformations au niveau de la politique budgétaire et monétaire de l’Etat. L’équilibre à court terme a trop longtemps été sacrifié sur l’autel des politiques volontaristes de développement. Mais force est d’admettre que si « mauvaises » politiques monétaires, budgétaires et de taux de change peuvent sérieusement handicaper le développement, de « bonnes » politiques de régulation à court terme ne sont pas en elles-mêmes une condition suffisante pour garantir une croissance durable de la production. Les ajustements par les prix sont peu efficace à court terme. Si sur une longue période, la production agricole commercialisée est élastique par rapport aux prix producteur tel n’est pas le cas à court – moyen terme du fait des rigidités foncières (disponibilités des terres), humaines (force de travail agricole disponible), techniques et financières (fournitures d’intrant, crédit de campagne), commerciales (enlèvement et distribution des produits, existence de marchés parallèles)…..par ailleurs, toute répercussion d’une hausse des prix agricoles sur les prix consommateurs qui se combine avec la stagnation des salaires aggrave la situation de rationnement en ville et joue négativement sur le taux de productivité du travail salarié ou quasi-salarié. La déflation associée en particulier à la limitation des dépenses d’investissement de l’Etat a un impact dépressif sur l’offre nationale et accroît les déséquilibres financiers, en particulier pour les unités publiques ou parapubliques qui travaillent pour le marché intérieur. La dévaluation du taux de change ne peut avoir un effet décisif sur le rétablissement de la balance commerciale. Ceci tient au caractère rigide à court – moyen terme de la majorité des importations (biens alimentaires de base, pièces détachées, équipement industriel, intrants agricoles, pétrole). Ceci tient également à l’inélasticité de l’offre des exportations primaires qui sont cédées sur des marchés où le prix est en règle générale une donnée exogène pour les producteurs africains. En fait, la dévaluation a un effet inflationniste et exerce sournoisement une réallocation des ressources internes au profit des non producteurs : propriétaires fonciers, intermédiaires commerciaux, détenteurs de devises. Dans la mesure où la crise financière des pays africains est de caractère structurel, les mesures d’austérité risquent d’aggraver le dérèglement des activités et contrecoup amplifier les déséquilibres internes et externes. L’objectif principal du FMI est, par le rétablissement des déséquilibres des Etats, pour rassurer la communauté financière internationale. Or, du strict point de vue de la rationalité interne, la politique économique et financière préconisée par le FMI n’est pas cohérente et risque d’aggraver que le moyen terme l’insolvabilité des Etats. L’objectif de rétablissement à court terme des équilibres financiers implique que le déficit annuel de la balance des paiements soit financé, le FMI faisant d’ailleurs di financement du déficit un préalable à toute intervention de sa part. Deux possibilités complémentaires s’offrent alors pour assurer le biais d’un rééchelonnement et le financement du « gap » par appel aux bailleurs de fonds internationaux. Les bailleurs de fonds internationaux peuvent suppléer dans le cadre d’un rééchelonnement, un pays à reporter, l’ensemble de ses échéances (principal et intérêts pour une période donnée, et ce, aussi bien pour la dette publique (club de Paris) que la dette bancaire (club de Londres). Une période de différé est accordé pour le remboursement du principal. La gai en trésorerie à court terme est alors évident. Cependant, le problème de l’ampleur de la charge de la dette n’est pas réglé pour autant, il est simplement du court terme sur le moyen terme, sous une forme aggravée. Tout rééchelonnement a, en effet, u coût sous la forme d’une majoration des taux d’intérêts initiaux. Les échéances futures sont ainsi élevées, et la situation financières à moyen terme, lorsque le remboursement au titre du principal intervient dès la fin de la période en différé, devient rapidement critique. Les bailleurs de fonds internationaux peuvent, dans le cadre d’un groupe « consultatif », consentir des prêts pour couvrir la gap restant, bien que ces prêts soient le plus souvent accordés à des conditions « douces » (faibles taux d’intérêts) période de différé, prêts à moyen – long terme), l’accumulation de l’endettement contracté pour le déficit annuel de la balance des paiements devient totalement insupportable sur le moyen terme. Ainsi, les moyens utilisés pour unir en aide sur le court terme peuvent se révéler désastreux quant à leurs effets sur le moyen terme. Les projections de la balance des paiements de pays africains à difficultés financières en sont ma preuve : certains Etats sont amenés à emprunter uniquement pour pouvoir rembourser les emprunts antérieurs. La politique de réduction de la demande intérieure préconisée par le FMI, pour favoriser le rétablissement de la solvabilité financière, par un encadrement strict et de la masse monétaire, le contingentement des importations, et la limitation des dépenses de l’Etat (budget de fonctionnement et investissement) risque elle aussi d’aboutir à des effets inverses de ceux escomptés. Le renchérissement des importations(en cas de dévaluation) et leur contingentement (dans tous les cas) a des effets négatifs sur l’approvisionnement en matières premières, produits semi-finis et pièces détachées, effets particulièrement sensibles dans des économies où les importations sont de nature fortement inélastique. Le secteur secondaire régresse fortement, et l’appareil de production, très largement sous utilisé, se dégrade et ce, parfois de façon définitive. Le secteur agricole, du fait du manque de pièces détachées (transport et véhicules), voit sa production stagner dans le domaine vivrier (importations) et parfois même pour les cultures d’exportations (diminution éventuelle des recettes de l’Etat). Toutes les conditions sont réunies pour l’obtention de taux de croissance négatif. L’accumulation de capital devient alors illusoire, ainsi que la possibilité de dégager une épargne intérieure, on voit mal comment ,sur le moyen terme, les conditions du rétablissement de la solvabilité financière pourraient être réunies . Pour la critique externe, il fout retenir que pour le FMI, la stabilisation à court terme d’un système économique est la précondition du développement . La logique du raisonnement s’appuie sus le caractère autorégulateur d’activités marchandes dans une économie ouverte à la concurrence. Les facteurs de production sont mobiles, les échanges sont fluides, les prix relatifs non administrés révèlent un optimum dans l’allocation des ressources. Les comportements économique sont toujours analysés dans l’ignorance des rapports sociaux internes et l’Etat est nie dans la fonction de normalisateur (la planification doit céder le pas devant l’exigence de la régulation). La réalité socio-economique de l’Afrique subsaharieune est celle des blocages historiques du développement, lié à la dépendance externe, à la désarticulation des processus davantage faits pour prélever le surplus agricile ou minier que pour l’allouer productivement. Les liens de cousalité qui sous-tendent le diagnostic du FMI ont le défaut de la simplicité. Une compression de la demande peut avoir des effets plus que proportionnelles sus la baisse de l’offre. une augmentation du niveau de l’endettement externe due à une variation brutale des cours ou des taux d’intérêts peut –être un facteur causal du déséquilibre des paiement et de l’augmentation de la masse monétaire. L’ordre des causalités peut –être inversé dès alors que l’analyse porte sus un horizon temporel plus long. Dans une économie africaine ,il y a très peu le place pour l’énonce d’une politique d’ajustement à court terme . La croissance impose des changements d’ordre structurel qui ordonnent une succession de déséquilibres plus ou moins maîtrisés. L’accent porte à outrance sus la stabilité fait obstacle aux transferts de ressources requis par le développement des forces productives. La perspective étroitement conjoncturelle ne permet pas d’identifier les séquences d’effets d’entraînement, les modifications profondes de structures productives et les inflexions dans la réprobation des revenus. Ainsi, contrairement à l’analyse que propose le FMI, ce ne sont pas les déséquilibres en tant que tels qui posent problèmes, mais plutôt le type de politique économique mise en œuvre par les pays sur la base de ces déséquilibres. La multiplication des projets peu ou pas productifs et de surcroît générateurs de changes récurrentes élevées aboutit à l’aggravation des différents déficits (budgétaires, balance des paiements, etc) , sans pour autant créer les conditions d’une relance économique des pays envoie de développement, seule voie permettant le rétablissement de leur solvabilité. Le critique de l’approche du FMI suppose de changer de terrain. L’argument théorique et technique à apposer aux chantres de la stabilisation est donc celui- ci : seuls de changements de structures (revenus, prix relatifs) au profit des producteurs travaillent pour satisfaire en priorité la demande interne peuvent établir la stabilité financière durable d’une économie africaine .On ne dispose encore du recul suffisant pour procéder à un véritable évaluation des politiques d’ajustement et d ‘outres programmes genres de la nouvelle génération (réduction de la pauvreté) mises en œuvres par le . FMI, en Afrique . On peut cependant suggérer trois propositions en guise de conclusion provisoire de notre analyse. Il n’existe aucune méthode qui permet de corréler les conditions imposées avec la capacité de remboursement, ne serait-ce que parce que les circonstances sont susceptibles de changer durant la période du prêt. La rigueur de la conditionnait peut –être forte, pour un pays producteur de produits de base, elle sera vaine si le cous de sa principale exportation baisse sensiblement. Il existe actuellement une forte pression africaine en faveur du rédéfinition des modalités de l’assistance financière. Les pays à modeste capacité d’exportation réclame la mise en œuvre d’un crédit à faible conditionnalité . D’outres demandent un élargissement des financements compensatoires lies à l’évolution des exportations et des importations. Plus globalement, une approche plus diversifiée des besoins de financement fondée sus une analyse fine des structures économique particulières à chaque pays devait permettre de définir des procédures différenciées (en terme de toux ) de durée du crédit, de son affectation….) Selon les couses profondes du déficit de la balance des paiements. L’allongement du cadre temporel de l’ajustement (limité pour l’Afrique à 12-18 mais.) est particulièrement indispensable. Car il est impossible de concevoir une politique de restructuration des filières productives et donc une allocation cohérente des moyen financières – sans une perpective ou mains triennal. Pendant la durée du programme de stabilisation, un Etat africaine est unis en <<gestion assistée>> par le FMI. Il perd certaines de ses prérogatives importantes sus la politique économique, obligé de rendre des coptes trimestriellement sus l’évolution de ses <<performances>>. A cet égard, il convient de noter que les capacités locales d’analyses économique ( ou sein des ministères du plan, des finance, des banques centrales…) et donc de négociation vis – à vis du FMI et des bailleurs de fonds sont souvent m »diocèse. Peu de pays africaines disposent d’un solide appareil statistique et comptable, raies sont ceux qui ont constitué de cellules de prévisions à court terme et le suivi de l’exécution des plans nationaux reste le souvent formel .Il y a la un en yu important. Pour contraindre le FMI a quitté le terrain monétariste bqui n’ouvre que sus des erreurs de diagnostic et par conséquent sus des erreurs quant aux solutions préconisées, il fout pouvoir lui opposer un outre diagnostic plus pertinent et le contraire à s’insurge dans le cadre d’une nouvelle planification à moyen terme . 3. Dans un essai sus les programmes de stabilisation dans le cône sud de l’ Amérique centrale, DiAZ ALEJANDRO démontre que ces programmes furent une couse de surdestruction (OVRRILL), l’austérité imposée étant allée beaucoup plus loin qu’il n’était strictement nécessaire du point de vue de la recherche des équilibres économiques. Un argument voisin peut être proposé pour l’Afrique Noire . De tels programmes accroissent sa vulnérabilité. Ils génèrent ces processus de redistribution de revenu qui entravent la croissance et augmentent le chômage urbain. Ils contrarient les véritables « ajustement structurel et lutte contre la pauvreté » nécessaires en bloquant l’investissement productif. Le thème de développement auto-centré lancé par le plan d’action de Lagos (1980) devrait davantage servir à l’énoncé de contre-stratégie opérationnelles qui réintégreraient les producteurs nationaux et au premier chef la paysanerie dans le circuit d’échanges internes. LES ENTREPRISES PUBLIQUES ET PARAPUBLIQUES SUBSAHARIENNES A la recherche d’un modèle de foi et d’options pratiques favorables au libéralisme, à l’entreprise privée, au marché et à l’ouverture sur l’extérieur, les faits se sont imposés pour amener l’ensemble de pays du tiers monde à faire prospérer en leur sein un très large secteur parapublic sur lequel reposait une grande partie des espoirs déclarés de développement. Ainsi, en Afrique noire, dès les débuts des indépendances, dans les premières années de la décennie soixante, l’intervention de l’Etat dans le secteur économique apparaissait comme une évidence nécessité. Face à l’urgence des situations de sousdéveloppement, seule une action énergique des pouvoirs publics semblait capable de créer les conditions favorables au décollage économique. Du reste la logique d’un développement centré sur l’Etat, c’est-à-dire sur l’intervention et la régulation étatique, est un héritage du modèle colonial. A ce propos, on remarquera que l’histoire coloniale a été un puissant facteur de la mise en valeur du secteur public en tant générateur et moteur de la croissance économique. Ce fait est tellement évident que le poids de l’héritage du régime colonial est considéré comme un extraordinaire laboratoire d’économie dirigée1. La permanente nécessite d’interventions publiques. Le fait que les entreprises parapubliques soient considérées comme des éléments-clefs dans la lutte pour le développement économique est une évidence qui s’impose sous tous les cieux. Cependant, la fonction du secteur public dans un pays en voie de développement ne saurait être assimilée à celle des pays développés. Dans ces derniers pays, l’extension du secteur public, à travers les nationalisations ou la société d’économie mixte, est un instrument de lutte contre les profits monopolistiques ou le prédominance des intérêts privés. Tel a été le cas des nationalisations opérées en France pendant les trois premières années de la Magistrature Suprême du Président François MITTERAND. L’objectif de l’Etat français était d’établir un dosage judicieux entre le secteur privé. Il n’en va pas de même pour les économies « naissante » où l’industrialisation est encore à ses débuts. L’entreprise publique traduit la volonté de l’Etat d’accélérer le développement ; elle participe à la problématique du plan. Dans cette optique, les expériences réalisées à travers le monde relèvent de trois types. On peut imaginer des pays où la création du secteur public est temporaire, dans un but de remédier à la carence monétaire de l’initiative privée. Dès que le secteur privé sera suffisamment 1 : La bataille des entreprises publiques en Côte-d’Ivoire, Paris, kartela, Osberne rompu aux techniques et aux méthodes d’organisation industrielle, l’Etat lui rétrocédera les entreprises publiques en utilisant les procédés classiques de revente sur le marché financier. L’expérience japonaise est caractéristique de ce type de développement. A l’opposé de ce modèle, on rencontre les tentatives sociales, où le secteur public constitue non seulement un élément permanent dans la structure des activités économiques, mais aussi tend à maîtriser tous les instruments des biens de production qui à laisser entre les mains du secteur privé des activités de moindre importance, qui relèvent de la petite industrie ou de l’artisanat. En Afrique, ce modèle a été appliqué dans toute sa rigueur par l’Algérie de BOUMEDIENNE et Guinée de SEKOU TOURE. Entre ces deux types de modèle, faisant appel à des systèmes économiques différents pour le développement économique, s’ouvre une troisième voie où coexistent, de manière structurelle, le secteur public et privé. A l’intérieur de chacune des branches d’activités industrielle, on trouve un réseau mixte, composé à la fois d’exploitations publiques et d’entreprises, dosées suivant les possibilités de leur contribution au développement économique. De ce schéma, on trouve la plus frappante dans l’expérience indienne. Dans le domaine de la gestion économique, l’Afrique subsaharienne connaît trois types de régimes. On distingue, tout d’abord, les régimes d’économie libérale, caractérisée par une politique d’ouverture à l’investissement étranger ainsi qu’une élite nationale et u appareil étatique jouant un rôle secondaire dans la production et la répartition des ressources. Dans ce type de régime, l’intervention de l’Etat est réduite au minimum sur les marchés de biens et de ressources. En fait, la principale fonction économique de l’Etat consiste à maintenir une bonne infrastructure et un climat de stabilité et de confiance pour attirer les capitaux privés étrangers. L’intervention du gouvernement se produit essentiellement au niveau des marchés intérieurs des denrées alimentaires où les intérêts des investisseurs étrangers ne sont pas très puissants. Face au choix fait par la Guinée de SEKOU TOURE, l’ambition de la Côte-d’Ivoire de HOUPHOUET-BOIGNY était d’incarner le meilleur exemple de ce type de régime. Le deuxième type de régime se rencontre dans des pays comme le Nigeria, le Ghana, Zambie, le Botswana et le Kenya où les intérêts des élites nationales supplantent ceux des investisseurs étrangers. Les groupes d’intérêts national ont une très forte représentation et exercent une certaine influence sur l’appareil de l’Etat et la bureaucratie. Dans ce type de régime, que l’on qualifie parfois de « capitalisme d’Etat », le gouvernement joue un rôle clef, puisque c’est lui qui répartit les ressources et contrôle le processus de développement. Cette mainmise de l’Etat sur des secteurs directement productifs, par l’intermédiaire d’entreprises publiques ou en association avec des capitaux privés, s’accorde avec les objectifs du nationalisme économique et avec le propre sentiment des responsables qui s’identifient à l’Etat. La gestion de l’économie congolaise depuis l’ère coloniale obéit cette logique. Rappelons que pendant la colonisation, les entreprises du portefeuille de l’Etat fonctionnaient comme des véritables chantiers de production dans tous les domaines. Rappelons-nous aussi la promulgation de la loi BAKAJIKA du 7 juin 1966 t la nationalisation de l’ex-UNION MINIERE DU HAU-KATANGA en date du 1er janvier 1967. Gardons également à l’esprit les mesures de « zaïrianisation » et « radicalisation » rappelées plus haut. Toutes ces opérations vont dans le sens d’une plus grande mainmise de l’Etat dans l’appareil économique national. Tout le monde s’accorde pour dire que la clé du développement socio-économique de la république Démocratique du Congo est constituée par les unités économiques contrôlées entièrement ou partiellement par l’Etat2. Le troisième type de régime, dit « national-collectiviste » regroupe les pays aspirant au socialisme tels que la Tanzanie, le Mozambique, l’Angola et l’Ethiopie. Au lieu de se concentrer sur la croissance économique, les gouvernements de ces pays s’efforcent, avant tout, de régler les problèmes de distribution et d’équilibre. C’est dire que dans de ce régime l’accent est particulièrement mis sur le social et les 2 bgh dépenses publiques affectées au secteur social supérieures en pourcentage des ressources disponibles à celles des autres types de dépenses gouvernementales. L’option « national-collectiviste » explique la nationalisation des banques, des assurances et des mines dans l’économie malgache et sous la boulette du Président Didier RATSIRAKA, au cours de son premier mandant présidentiel à la tête de l’Etat Malgache. Cependant l’observation des faits montre que la diversité de modèle choisis l’ensemble de pays de l’Afrique post-coloniale obéissent à ce que certains auteurs ont désignés sous le vocable de : la logique d’un développement centré sur l’Etat : le modèle subsaharien3. La diversité de l’Afrique subsaharienne, « terre de contraste » est un caractère généralement mis en avant la variété des paysages, les spécificité des populations. La juxtaposition de zones forestières abondamment arrosées et de zones de savane menacées par la sécheresse, la division politique des nations entre modérés et extrémistes et économique entre socialistes et libéraux tendent à conforter cette impression d’extrême disparité. Cependant toute vision globalisante de ce continent est suspectée de conduire dans les pièges de l’ethnocentrisme, qui uniformisé au travers du filtre de la modernité. Il n’en reste pas moins que la crise économique à révélé une très grande homogénéité des situations. Des pays aussi différents a priori que la Côte-d’Ivoire, le Nigeria, l’ex-Zaïre, le Cameroun, le Niger, la Tanzanie sont confrontés à des difficultés économiques de même nature. Cette homogénéité des structures, des situations et des difficultés auxquelles sont confrontés les pays d’Afrique noire est indiscutablement à mettre au compte du modèle de développement commun à l’ensemble du continent au Sud du Sahara. Certes, l’ampleur de la crise et le potentiel de réaction aux déséquilibres ne sont pas du tout de même niveau. Mais la similtude des programmes d’ajustement structurel n’est pas seulement le résultat de l’mpérialisme de certains bailleurs de fonds, elle est aussi l’expression de l’existence 3 Voir OMOMBO-OMANA A. : Le portefeuille de l’Etat et l’Ajustement Economique de la République Démocratique du Congo, Op cit, PP 13-23. d’un modèle de développement commun à l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, et dont l’économie de chaque pays n’est qu’une modalité particulière. On remarquera toutefois que ce modèle, au sens de représentation simplifié de la réalité et non d’idéal à l’atteindre, n’est pas nécessairement limité à l’Afrique au Sud du Sahara. Il constitue également, à des degrés divers, l’une des bases de fonctionnement économique d’autres pays en voie de développement. L’expérience du Mexique est à bien des égards très semblables à celle de la Côte-d’Ivoire, du Gabon, du Togo et du Botswana. En parlant de modèle subsaharien nous cherchons simplement à mettre en valeur la relative homogénéité des économies au Sud du Sahara sans préjuger de l’existence d’homogénéité à des niveaux géographiques plus larges, et cette construction n’a pour but que d’éclairer le contexte de l’éclosion des entreprises publiques dans la région. Du reste, il serait préférable de parler de modèle néo-colonial faisant ainsi référence explicite à l’origine historique de ce mode d’organisation et de fonctionnement1. L’Etat est au cœur de la régulation de ce modèle et le modèle subsaharien n’est qu’une perpétuation d’un mode de fonctionnement de l’économie articulée autour de l’Etat. Nombreux sont les experts et les néophytes qui croient que la Côte-d’Ivoire doit son expansion économique sous la direction du Président HOUPHOUET – BOIGNY grâce au modèle libéral que le pays s’est choisi. En effet, dès le 6 mai 1960, le premier Président de la République Ivoirienne devait déclarer que : « L’Etat a choisi pour son développement la vie de l’économie libérale et y restera attaché2 ». L’expérience a montré que nombreux observateurs ont été abusés par de multiple déclarations officielles de cet ordre. En réalité, loin d’être fondamentalement libéral, le modèle ivoirien se structure auteur d’une régulation étatique, dont les entreprises 1 2 Contamin B. et FAURE Y.A. : La bataille des entreprises publiques en Côte-d’Ivoire P.70. OMOMBO-OMANA A. : Le portefeuille de l’Etat et l’Ajustement Economique de la République Démocratique du Congo, Op cit, PP 13-23. publiques constituent l’une des pièces-maîtresses. Le « libéralisme » ivoirien est interventionniste et ne se distingue pas radicalement, sur ce plan tout au moins, des politiques suivies par des pays qualifiés habituellement des socialistes. Ainsi, à la veile de la mise en application des mesures de restructuration des entreprises publiques ivoiriennes, soit en 1979, les capitaux publics représentaient 50% du capital de l’ensemble des entreprises du secteur moderne. D’une valeur de 200 milliards de francs CAF. Ces investisseurs directs de l’Etat traduisent clairement à la veille de la réforme de 1980, une position dominante des pouvoirs publics dans le système productif ivoirien, alors que la Côte-d’Ivoire a choisi pour son développement la voie de l’économie libérale et a décidé d’y rester attaché ! On soulignera à ce propos que : « l’option libérale prise par la Côte-d’Ivoire n’empêche pas que les Sociétés d’Etat y soient plus nombreuses qu’au Mali qui a ouvertement proclamé son option socialiste ou au Sénégal qui a défini politiquement une voie appelée socialisation africaine »1 C’est-à-dire qu’en matière de stratégie économique, l’Afrique est caractérisée par une absence de spécificité nationale. De façon générale, dans l’ensemble cette stratégie se fonde sur une architecture générale du modèle du développement subsaharien. Le régime de croissance économique soutenu par une régularisation étatique reposant sur la prédominance des entreprises publiques dans tous les secteurs d'activités: C’est le dénominateur commun des modes de fonctionnement de la quasi totalité des économies du Sud subsaharien. Après deux décennies de forte croissance économique, 1,5% de taux de croissance annuelle. La Côte-d’Ivoire était entrée à la fin des années 70, dans une crise profonde et durable. Le dynamisme de l’appareil de production s’était affaibli considérablement et d’importants déséquilibres financiers tant intérieurs qu’extérieurs ont dû surgir. La crise s’aggravant, le gouvernement ivoirien était 1 IKONICOFF M. et SIGAL S. : L’Etat relais un modèle de développement des sociétés périphériques, le cas de la Côte-d’Ivoire, Revue tiers monde tome II, octobre décembre PP 95. contraint à faire la déclaration d’insolvabilité en uin 1987, fin du miracle ivoirien ! faillite de d’un modèle de développement ? Après la montée aux cieux, c’était la descente aux enfers. Pour un grand nombre d’experts, la faillite du modèle du développement subsaharien est en grande partie due à la montée en puissance de l’Etat-Entrepreneur. L’accroissement important et rapide de la dette publique subsaharienne n’est-elle pas imputable, pour une part non négligeable, à des organismes publics et parapublics ? Pour nombre d’experts et de bailleurs de fonds la dimension prise par le secteur public subsaharien dépasse la capacité de gestion effective de l’Etat et de ses mandataires. D’où l’exigence de la réduire e lui retirant certaines activités de production et de commerce en particulier la commercialisation agricole, l’industrie, les transports routiers et le commerce général. La capacité de gestion du secteur public et parapublic de l’Afrique subsaharienne. Il est évident que l’Afrique subsaharienne a connu une rapide expansion de son secteur public depuis son accession à l’indépendance. Les activités gouvernementales se sont étendues aux domaines productifs et mercantiles. Qu’on se rappelle l’étendue des mesures de « zaïrianisation » et de « radicalisation » appliquées au Zaïre de Mobutu. Dans l’ensemble de l’Afrique noire, le secteur public totalise en moyenne plus de 50% de la masse salariale, dépassant ainsi le secteur privé en partie à cause de changements de propriété résultant de nationalisations et de prises de participation majoritaires, mais aussi en raison d’une extension très nette de ses activités. D’autres indicateurs, tels que la part croissante des dépenses du secteur public dans le budget national viennent corroborer cette observation. L’extension et la diversification des activités du secteur public ont gravement amputé ses capacités de gestion. Le secteur public est non seulement responsable des questions macro-économiques, mais il doit veiller à l’infrastructure économique et sociale et à la gestion des entreprises commerciales. Comparativement à la part du budget national dont il dispose les résultats du secteur public sont médiocres, tant sur le plan de la production qu’en termes de coût et d’efficacité. D’ailleurs, dans bien des domaines, les secteur de commercialisation agricole par exemple, nombreuses entreprises publiques sont devenues des fardeaux financiers obligeant à recouvrir à des subventions ou à des emprunts auprès des banques nationales. Prenons le cas de la République Démocratique du Congo. Quelle est la contribution au budget de l’Etat et au développement du pays des sociétés tels que la SONAS, la S.N.E.L., l’ONATRA, le LAC, l’O.C.C., l’OPEC, l’O.N.C. , la B.C.A., l’OGEFREM, la SIDERUGIE de MALUKU, PETRO-CONGO etc ? Ils constituent un très lourd fardeau pour le budget et l’économie du pays. Qui plus est ils sont devenus progressivement efficacement au financement du plan de la relance de l’économie nationale. De manière générale, ils n’ont pas répondu efficacement aux objectifs leur assignés et de ce fait sont en grande partie responsable de l’enlisement et de la dégradation de la situation économique, financière et sociale du pays. Telles sont les raisons qui expliquent en partie la dissolution de la société PETROCONGO. Pour le Ministre d’Etat en charge du Pétrole, cette entreprise : « était devenue un gouffre pour le trésor public. Le Gouvernement ne pouvait supporter de subventionner une société qui ne rapporte rien ni pour ses membres de direction ni pour ses ouvriers moins encore pour ses techniciens. Elle était devenue un gouffre qui recevait pour se tenir debout1. Après avoir soutenu que le Gouvernement dépense en moyenne 500.000 US par mois pour venir en aide à PETRO-CONGO, le Ministre Pierre Victor MPOYO ajoute que ne créant ni emploi, ni bénéfices cette société est appelée à disparaître « pour supprimer un gouffre du trésor public ». 1 Conférence de presse du Ministre en charge du Pétrole, cité par NYAMWZI J. NUMERICA, n° 186, du samedi 14 août 1999, P.4. Tout compte fait, contrairement à ce qui est observé en Asie développée, l’Afrique subsaharienne a une faible capacité de gestion due à une formation trop succincte et à une infrastructure de soutien insuffisante au niveau des bases des données, du matériel et des logiciels. Par ailleurs, l’hypercentralisation de l’Etat et le déploiement de ses activités ont porté atteinte à sa capacité de concentration sur les domaines prioritaires. Ce qui affaiblit dangereusement le pouvoir de contrôle. La conséquence est que les entreprises de l’Etat dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne sont devenues des biens sans maître. En conclusion, la détérioration économique que subi l’Afrique au Sud Sahara résulte en partie d’une mauvaise gestion interne. L’intervention massive de l’Etat au niveau de l production et de la distribution des biens et des produits a conduit à un emploi inefficace des ressources limitées, inefficace non seulement au sens où l’entendait PARETO, mais aussi par rapport aux objectifs de développement que s’était fixés ces pays. Pour la République Démocratique du Congo, nous citerons particulièrement le cas des entreprises comme : la Gécamines, l’ex-Zaïre-étain, Kilomoto l’ex-OZACAF, l’O.N.D.E., l’ex-Air-zaïre, la SONAS, kisenge, manganèse, la S.N.C.C. et nous en passons. Leur déconfiture a entraîné une stagnation de la croissance économique, freine el développement et arrête la marche du pays vers le mieux-être de la population et le desserrement du sous-développement. C’est à la lumière de ces expériences qu’un renouveau politique dans la gestion économique de l’Afrique subsaharienne apparaît inévitable. De là à appliquer la recette de Guy SORMAN qui préconise que le secteur public se retire de tout ce qui est productif, il y a une marge qu’il est conseillé de ne pas franchir. En effet, une telle thèse constitue une utopie et rejoint à son tour ce que nous cesserons de stigmatiser et condamner, à savoir l’idéologie de l’universalisme fondée sur l’égocentrisme de l’Europe occidentale. Notre thèse demeure constante : le modèle unique est une vue de l’esprit. Au sein même du bloc des pays occidentaux, les cultures nationales et régionales diffèrent. De ce fait, le capitalisme qui émerge restitue, à chaque fois, les spécificité de chaque pays. Le capitalisme français diffère profondément du capitalisme anglo-saxon à l’américaine. Le capitalisme nippon ne revêt pas les mêmes traits caractéristiques que le capitalisme allemand. Chaque pays a donc son parcours singulier. De ce fait, il s’agit de ne pas faire l’erreur de projeter sans précautions des modèles hors leurs pays d’origine. En d’autres termes, les lois de l’économie et du management détachées de leurs conventions humaines et culturelles tournent à vide et ne sécrètent pas les effets escomptés1. Si dans un milieu quelconque, les acteurs ne se convertissent pas profondément aux croyances d’un modèle économique qui leur revient de l’extérieur celui-ci ne peut-être que destructeur. 7.3.4. Perspectives de réformes du secteur public et parapublic. Sans tomber dans quelconque afro-pessimisme, il faut reconnaître qu’après près de quarante ans d’indépendance nationale, le bilan économique de l’Afrique est globalement peu encourageant. Les expériences de ces années a démontré à suffisance la non-pertinence des accusations lancées contre l’Occident en le désignant comme responsable de l’avancée du sous-développement dans le continent. Mais il est tout aussi évident que l’échec du développement en Afrique noire n’est pas dû à l’incapacité ontologique de la race noire. Il n’est pas non plus la conséquence d’une malédiction divine. Il est avant tout le résultat des institutions dont les dirigeants politiques dotent le continent. Dans la lutte pour le développement, l’homme n’est pas naturellement bon ou mauvais, efficace ou pas, « développé » ou non. Mais il adapte son comportement aux institutions qui, peuvent effectivement être bonnes ou mauvaises. Parmi ces institutions, nous citerons entre autres celles qui ont une incidence directe sur la conduite des affaires et la gestion économique : les entreprises publiques et 1 ZAODAN II : Lecture du phénomène culturel, in Organisation Economique et Cultures Africaines, Paris , parapubliques. L’une des caractéristiques des choix politiques de l’Afrique noire est la présence tous azimuts du secteur public et parapublic. La dispersion de celui-ci est très grande et embrasse l’ensemble du système productif et même de celui des services. En fait, tous les secteurs d’activité sont concernés. La présence de l’Etat est particulièrement forte dans les services qui regrouperaient plus de 60% des entreprises nationales et ces, même dans les pays comme la Côte-d’Ivoire, le Togo et le Cameroun ayant choisi la voie libérale parce qu’elle leur semblait universelle. En tout état de cause, cette grande dispersion est significative d’un interventionnisme rampant résultant de toutes les opportunités économiques, financières et politiques. N’ayant pas été le résultat d’une rigoureuse programmation. Mais au contraire celui d’un très grand pragmatisme qui a prévalu jusqu’au début des années 80, cette politique a débouché sur une situation difficilement gérable. La très grande diversité des activités, qui exige une capacité d’expertise très étendue, est l’un des couses de la faiblesse des contrôles exercés par les autorités de tutelle et par voie de conséquence à l’origine de sérieux dérapages de gestion. D’au la dégradation générale et généralisée de l’économie nationale .Plus également significatif est que cette dégradation de l’économie a sapé le contrôle de l’ Etat dans tous les secteurs d’activités dont il est censé être entrepreneur et promouvoir le développement. On comprend que la crise que subit l’économie subsaharienne contribue à accréditer la thèse selon laquelle il n’ y a rien à attendre de bon de L’Etat et d’une façon générale du secteur public. Devant la généralisation. L’ampleur et la persistance de cette crise .Le modèle libéral semble apparaître comme la seule orientation réaliste et en plus à vocation unisexe. D’ou la caractéristique essentielle que revêtent les programmes d’ajustement structurel est de remettre de l’ordre dans le paysage parapublic en réduisant au tant que possible sa base économique. Il y a pourtant la un risque, c’est celui de renforcer la décomposition socio-politique d’un Etat dans l’incapacité de jouer son rôle d’Etat- gendarme. De macro-régulateur et unificateur national1. 1 HUGON Ph la crise économique au Madagascar Afrique contemporaire N° 144 octobre decembre 1987. P 20 Nous sommes d’avis que si tel était le cas , le danger est sérieux. Tout se passerait comme si on voulait moderniser l’Etat en cherchant à imposer une logique technicienne et à sublimer des modèles importais dont la non-pertinence a déjà été démontrée à plusieurs reprises et sous les cieux. Il est faux de croire qu’il n ‘y a qu’ un monde possible. Il n’existe pas une voie unique du développement. Mais il existe bien des principes universels qui doivent s’appliquer dans tous les pays du monde. Ce sont ces principes universels comme ceux relatifs à la bonne gouvernance et à la rigoureuse des affaires – qu’il faot emprunte et acclimate à la situation historique et culturelle du pays1. Force est de reconnaître la permanente nécessité d’intervention publique. Même la Banque Mondiale est conduite à admettre que comme le marche est rarement parfait. L’Etat doit parfais certaines mises au point ;c’est ainsi qu’en principe. La protection contre les importations n’est pas la meilleure forme d’intervention. Mais c’est parfais la seule option .La encore. Un appui de l’Etat se justifie2. A ce propos au sujet du programme de restructuration de l’économie mise au point en Côte-d’Ivoire : Bernard CONTAMIN et Yves – A FAURE observent que : « en ce qui concerne les entreprises publiques, il a bien fallu reconnaître que la la lenteur du mouvement de privatisation qui caractérise l’ensemble des pays de l’Afrique subsaharienne ne s’expliquait pas seulement par des résistances d’arrièregarde. D’une façon plus générale et à première vue paradoxale, les politiques d’ajustement ont fait apparaître avec clarté l’impérieux besoin d’un Etat fort capable à la fois de mettre en place des verrous financiers souvent impopulaires, d’impulser une nouvelle dynamique de l’appareil de production et de faire face à des bailleurs de fonds dont les exigences d’équilibre financier à court terme sont souvent prioritaires »3. 1 1 Thème que défend avec force et justesse A. PEYREFITTE. Op. cit 2 BANQUE MONDIALE ? rapport sur le développement dans le monde.Washington. 8-9 3 CONTAMIN B. et FAURI Y A . la bataille des entreprises publiques en Côte-d’Ivoire, op cit, PP. 67-68. Les deux auteurs ajoutent : « Il ne s’agit pas ici d’instruire un procès en réhabilitant l’Etat mais plus modestement d’essayer de mieux comprendre les raisons et les facteurs qui ont conduit à une présence aussi forte des pouvoirs publics dans l’économie ivoirienne et à un tel développement des entreprises publiques »1. C’est-à-dire que de manière générale, dans les pays subsahariens la distinction entre secteur public et secteur privé doit être secondaire. L’essentiel est de mobiliser, de la minière la plus efficace, les ressources disponibles et les qualifications existantes. Des expérimentations sur le secteur public sont favorablement reçues par la population, quand elles accélèrent le processus de développement, en remédiant à la carence de l’initiative privée ou en y substituant des modes plus rationnels de gestion. La croissance de l’entreprise privée n’est pas une exigence fondamentale du développement, particulièrement pour les pays qui n’ont pas encore atteint la phase de « décollage ». L’exploitation publique, même à petite échelle, n’est pas incomparable avec des sociétés démocratiques et libres ; elle n’est pas liée à un système économique avec particulier. L’entreprise privée, dans la mesure où elle assume la responsabilité de nombreuses branches d’activités n’empêche pas à un contrôle plus au moins poussé de l’Etat. Dans les pays subsahariens où les traditions, les habitudes et mentalités n’encouragent pas l’esprit d’entreprise et de risque, plus qu’un instrument de production, l’exploitation publique devient un levier de transformation des structures et comportements. Ainsi, si dans le domaine de l’industrie lourde, l’intervention de l’Etat a pour but principal l’efficacité économique, il n’est pas de même l’industrie légère, où s’ajoute aux mobiles de production le dessein d’une vision différente de la société, destinée à diffuser le progrès à travers l’adaptation des propension économiques fondamentales. 1 CONTAMIN B. et FAURI Y A . la bataille des entreprises publiques en Côte-d’Ivoire, op cit, PP. 67-68. Pour tout dire, l’essentiel du problème réside dans la capacité managériale et dans la maîtrise de la capacité de gestion effective par rapport à la dimension du secteur public. Le Japon et les dragons asiatiques n’auraient pas pu conquérir la place qu’ils occupent aujourd’hui dans les affaires économiques du monde s’ils n’avaient pas créé et géré des puissants secteurs productifs. Il est bien entendu qu’il ont joui d’une infrastructure d’administrateur de société qui n’ont rien à envier à l’Occident. Il m’empêche que l’Afrique subsaharienne compte tenu de l’expérience, est dans l’obligation d’opérer d’importantes réformes dans son modèle de développement en réduisant son secteur public tout en encourageant les entrepreneurs privés à acquérir une inévitable vision alternative globale et cohérente, dotée d’un caractère opératoire équivalent à celui de l’idéologie libérale. Ici aussi, il n’y a pas de modèle uniforme, mais des solutions adaptées aux pays, aux mentalités et aux institutions. Si la bonne gouvernance est au rendez-vous. Si on est animé par une éthique comme celle qui prévaut dans les pays du Sud-Est asiatique, l’Etat peut jouer le rôle d’entrepreneur, de démarrer et même de l’expansion du secteur privé. L’Etat peut devenir un opérateur puissant de transformation des attitudes conservatrices et ennemies de toute innovation. Sans l’Etat qui organise le crédit à moyen et long terme par la création d’instituts financiers dont il assume à la fois la direction et l’orientation des capitaux, il ne saurait être question d’un développement industriel accéléré. Rien n’empêche par la suite, les autorités publiques de s’effecer, en cédant leurs participations, quand elles estimeront pouvoir passer la direction à des organisations privées. Cependant, il est particulièrement important de ne pas perdre de vue les leçons de l’expérience et l nécessité d’emprunter les recettes de gestion qui ont réussi ailleurs, quitte à les acclimater, à les adapter aux cultures, aux comportements, aux habitudes, à l’histoire, aux institutions du pays et des habitants concernés. C’est cette faculté d’emprunter les techniques et les adapter à son moi culturel et historique qui constitue un des grands secrets de la réussite économique du Japon et des dragons asiatiques à qui l’Empire su Soleil Levant a montré la voie du succès. 7.3.6. Nécessité d’une véritable « chirurgie socio-culturelle ». Il est évident que le Japon, les « dragons » asiatiques et l’ensemble de pays émergents du tiers-monde doivent leur développement économique et leur industrialisation par la création et l’animation en leur sein d’importants secteurs d’activités publics et parapublics. Le rôle économique de l’Etat, l’importance de ses interventions et participations sont en grande partie à la base de l’expansion et du dynamisme économique de ces nations. Il est tout évident que l’Afrique noire a essayé d’imiter ce modèle de développement. C’est dans cette perspective qu’au nom du capitalisme d’Etat, l’intervention directe des pouvoirs publics a entraîné la création de nombreuses entreprises étatiques. « Au-delà du fait que ces entreprises devaient combler l’absence d’un secteur privé national dynamique et permettre à l’Etat de contrôler l’économie, elles avaient de multiples autre objectifs assurer le plein emploi, contribuer à la croissance et impulser le décollage économique promouvoir un développement équilibré et aider à lutter contre les disparités entre les régions, réaliser de nombreux autres objectifs sociaux et macroéconomiques1. Près de quarante années après l’accession de pays africains à l’indépendance, il ne fait de doute que ces multiples sociétés créées à l’aube de la décennie soixante dans tous les secteurs d’activités n’ont pas pu réaliser les objectifs qui leur avaient été assignés. Leur faillite, leur contre-performance et leur endettement excessif ont entraîné la déconfiture économique et financière de l’Afrique subsaharienne. Pour les experts de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International, la contre-performance des économies africaines, suivie de la déclaration d’insolvabilité et de la suspension du paiement du service de la dette extérieure, est principalement le résultat de la mauvaise santé des entreprises publiques qui s’explique par la 1 Voir Plan Quinquennal ivoirien 19881-1985, cité par ZADIKESSY M., Culture africaine et gestion de l’entreprise moderne, op cit, P.87. mainmise de l’Etat sur les secteurs vitaux de l’économie nationale. D’où l’impérieuse urgence du désengagement de la puissance publique de la vie économique des pays subsahariens. C’est dire que les institutions de BRETTON WOODS considèrent les résultats peu satisfaits enregistrés par les entreprises publiques africains comme le fait de fatalité et qu’il faut absolument leur tourner le dos en faveur de leur privatisation. En réalité, il n’en est rien. Les responsables sont situées à plusieurs niveaux et le mal peut aisément être guéri, en posant un bon diagnostic. Le remède fait appel à une révolution des mentalités. En tout premier lieu, le mode de gestion pratiqué par les managers publics constitue sans nul doute l’une des principales explications des contre-performances des entreprises d’Etat en Afrique noire. On n’insistera jamais assez sur le fait que la mauvaise maîtrise des outils de gestion moderne, le non-respect des critères de bonne gestion par la plupart des dirigeants ont été à la base de l’échec des entreprises publiques subsahariennes. D’ailleurs en cette matière, le taxisme règne en maître d'autant plus que le firme échappe au contrôle rigoureux de son propriétaire1. Cette calamiteuse gestion s’explique pour une bonne par le fait que la plupart des managers publics sont au départ des fonctionnaires qui ne sont pas prêts pour exercer les fonctions de dirigeants de société2. Ils pratiquent par conséquent une gestion approximative qui n’est pas de nature à assurer la bonne santé financière et la pérennité des entreprises dont ils ont la charge. En fait la gestion de celles-ci sont assurées, ou étaient assurées par des jeunes cadres. Certes formés dans les meilleures écoles, mais qui dirigent les firmes sans une réelle vocation de chefs d’entreprise. Ce qui n’est pas le cas dans les économies japonaise et sud-est asiatique. 1 A titre d’illustration, voir à ce sujet le journal Numérica n° 187 : « Scandale financier à l’ONATRA et SNCC dans l’affaire de la mitraille qui valait 24 millions de dollars », PP. 4-6, voir aussi MABI MULUMBA, les dérives d’une gestion prédatrice. Le cas du Zaïre devenu République démocratique du Congo, CRP, kinshasa, 1998. 2 Voir l’article de DIAL A., « Le management africain, mythe ou réalité », Revue international… En deuxième lieu, il importe de reconnaître aussi la responsabilité des pouvoirs publics. Ainsi, si l’Etat-entrepreneur a eu le mérite de créer les entreprises, il est à mettre à son compte certaines lacunes qui n’ont pas permis leur éclosion. On constate par exemple que dans la plupart de ces firmes, si le capital social est connu, il n’est pas souvent libéré complètement. La situation est même désastreuse en République Démocratique du Congo où créées à la hâte sans qu’elles soient justifiées à une logique économique et sociale. Les entreprises étatiques n’ont jamais été dotées d’un quelconque capital social. A ce propos, on notera que dans un grand nombre de cas, certaines firmes, du fait qu’elles devaient obéir à un volontarisme industriel, ont été créées alors même que les études de projet ne révélaient pas une rentabilité suffisante1. Il est évident que dans ces conditions aucune performance ne peut être attendue. Il est évident que toutes ces difficultés de management des entreprises d’Etat qui viennent d’être relevées doivent leur explication majeur à une réalité : aussi bien avant l’indépendance qu’au lendemain de celle-ci, les africains n’ont pas été suffisamment préparés et formés à la gestion des entreprises. Les faiblesses constatées dans la gestion quotionne des firmes publiques subsahariennes ne sont rien d’autres que les conséquences de cette insuffisance de culture industrielle. La volonté pouvoir publics de créer les entreprises dans tous les sciences d’activités pour promouvoir la croissance économique après l’indépendance ne s’est pas accompagnée d’une politique réelle de former des chefs d’entreprise et de créer les condition optimales de leur maturation. Cependant, en dépit de l’importance de tous les faits que nous venons d’énumérer et qui ont entravé l’expansion des entreprises africaines, il y a lieu de noter que la véritable cause de la contre-performance de celles-ci est représentée par les facteurs relevant de la tradition, de mentalités et de l’historicité des sociétés subsahariennes. Le phénomène de « gestion d’entreprise » n’est pas une notion relevant de la culture ancestrale négro-africaine. Ainsi, le thème gestion d’ entreprise évoque 1 Voir l’excellence ouvrage de WILLAME. AME J.C., Zaïre Epopée chronique d’une …… spontanément les notions de compétence de marche de profit, de calcul rationnel. D’organisation efficace et de maîtrise de la nature et du temps que l’on associe généralement aux science économique et à la discipline du management. Ependant en Afrique, une telle association set trompeuse et même d’autant plus qu’elle paraît évidente. En effet, dans la mentalité sociales et religieuses ainsi que les liens sociaux. De même l’entreprise et sa gestion n’echappent pas à la culture ambiante. Il s’ensuit que l’économie et la gestion d’entreprise sont profondément enchâssées, inscrutées dans des valeurs éthicoreligieuses, dans la vie sociale, dans les coutumes, en un mot dans la culture locale. Cest pourquoi on peut affirmer que « ne pas mélanger les sentiment et les affaires » n’est pas un proverbe africain. Au contraire il n’existe guère, dans les cultures africaines, de distinction entre l’organisation de la production et l’organisation social, familiale, linière, religieuse. Contrairement à l’Occident a érigé ; à partir du 18 e siècle, l’économie en sphère autonome, auto-référentielle, l’Afrique n’aborde ni l’argent, ni le profit, ni le marché, ni le management de manière strictement mécanique, en fonction du calcul objectif et de la rationalité prétendument universelle de l’homo oeconomicus. Tout y demeure enchevêtrée, l’économique et le social,l’envie d’enrichissement et de réflexe communautaire. De façon toute particulière, et en particulière, les buts économiques individuels et sont enchevêtres au sein d’autres motivations, et en particulier celle du groupe. Rationnelle pour les économiste néo-classiques, l’économie est relationelle pour les africains. Le primant du sus l’individu étant sans contexte dans la culture néogro-africaine, on comprend qu’un poste de responsabilité dans le secteur moderne- la direction d’une entreprise d’Etat , par exemple , constitue un patrimoine. Un bien « économique et social » qu’il s’agit de fructifier au bénéfice avant tout-non du propriétaire –mais des membres de la parent é, du lignage, du clan, de la tribu, de la communauté, du groupe. D’au la permanence de ce proverbe : « il fout brouter ou l’on est attache » plus correctement : « la chèvre ne broute que là où elle est attachée ». Le peu de limites établies par les africains entre la vie économique et nonéconomique explique que le patrimoniales ou l’absence de distiction entre les domaines privé et public est un mode de fonctionnement normal en ce sens que sa légitimité est reconnus. Dans cette perpective la gestion d’une entreprise en peut qu’être catastrophique .Le dirigeant de l’ entreprise- fort des valeurs qui imprègnent sa culture traditionnelle- accumule des richesses dans le seul buts de redistribution par de multuples transferts communautaires. Lesquels sécurisent à la fois le groupe et l’intéresse. Celui –ci démontre ainsi son attachement à sa communauté ce lui vaut prestige et autorité . Mais tout ceci au détriment de l’Etat aux dépens des intérêts de l’entreprise celle-ci étant l’objet d’une statégie de prédation : on vise non pas à entreprendre mais à prendre. Pour ce qui est de la notion d ‘entreprendre, notons que, parmi les trait dérivés de la tradition africaine, la tendance à la soumission à l’ordre ancestral ou divin et aux forces surnaturelles est prédominante et comniprésente. Dans cette culture, la maîtrise de la nature et du temps ainsi que le changement brusque et radical ne sont guère valorisés. Il y a ,en tous cas, une tendance au conservatisme. De même, l’originalité individuelle n’est guère prisée. D’une manière générale, l’homme africain est « cosmocentré » : il se voit comme un élément constitutif de l’univers, au même titre que la nature, les deux et non comme supérieur ou situe comme référence au centre du tout (homocentre). Sa vocation est donc de vivre en harmonie avec l’exploite. IL en résulte que le chef d’entreprise n’est pas avant tout un créateur qui prend des risques pour faire prospérer son outil de travail . Il lui manque une culture d’entreprise. Ceci entaine l’inrtie dans la firme révélée par des taux et de rythmes de production nettement insuffisants, les gaspillage , la fuite des responsabilités, l’absentéisme élevé du personnel, la corruption les pratiques d’embouche et de promotion dictées par le clientélisme, la course généralisée des cadres a o prestige et au pouvoir mais sans véritable engagement ni compétence, ni technicité, le néo-patrimonialisme entraînant l’utilisation abusive et à des fins privées des ressources de l’entreprise, la réduction de celle-ci à une vache laitière etc..A ce trait la tradition qui constitue un frein à l’expansion des entreprises publiques on peut ajouter la notion du temps à l’africaine. Dans la culture négro-africaine, le temps estélastique. La perception du temps est non pas linéaire et unitaire(« time is money »). Mais devantege cyclique, non mesurable et non relie aux notion d’efficacité, de ponctualité et de prévision. Le temps est consommeselon le rythme des événements et des relation humaines qui s’imposent au sujet de l’extérieur et non suivant une programmation strictement rationnelle Le calcul à long terme apparaît insensé. Voire outrepassant les prérogatives de l’homme. Ce trait caractéristique de la culture africaine explique le chef d’entreprise se méfie de tout présomption relative au contrôle du temps et à la maîtrise de l’avenir. La prévision, et le profit commerciale ou industriel ou tout projet de développement sont à ses yeux entachés d’une sorte de démesure, voire d’ ambilique .Il veut naviguer à vue . Il est rebelle à toute calculatrice et rationnelle par rapport à un futur médiat et rationnel. Cette incapacité à gérer le temps n’est seulement une des causes des la contreperformance des entreprises publiques africaines, elle est aussi l’une des couses du sous-développement. C’est qu’observe Pierre MOUSSA qui écrit que : « l’un des symptômes et tout à la fais l’une couses du sous-développement- plus que la pénurie des capitaux. Plus même peut »être que l’insuffisante formation des hommes » est l’absence de sens du temps . l’incapacité à gérer le temps. À respecter le temps des autres, à évaluer et tenir un délai, à se conformer à son horaire1. Un autre trait caractéristique relevant de la mentalité africaine et qui imprègne la culture industrielle de l’entrepreneur subsaharien est le rôle de la magie dans le succès de l’entreprise. Très peu nombreux sont les cas ou l’on accepte que la bonne gestion à elle seule suffit à amener quelqu’un au succès dans les affaires. Les croyances nombreuses relatives aux forces, aux esprit ou aux opérateurs magique 1 MOUSSA P : Lroue de la foryune, Fayard, Paris ; 1989 ; PP 83684 (nganga) tentent d’attribuer la réussite d’une entreprise à la chance ou à quelque sortilège généralement maléfique. Il set évident que cette importance démesurée accordée à la magie st aux esprits renforce le relatif manque de prévision évoqué ci-dessus. Il fout en tous le cas démystifier le rôle de la magie et des forces surnaturelles dans le succès économique. Il est nécessaire de faire aux générations montantes les faiblesses de ces utopies. Compte tenu de tous les développements qui précédent, le moins que l’on puisse dire est que plus qu’ une simple réforme institutionnelle sir la base du diagnostic posé, c’est aujourd’hui d’une révolution des mentalités, d’une véritable « Chirurgie socio-culturelle » qu’on besoin les entreprises publiques et en général toutes le entreprises africaines pour sortir de impasse. Il est toutefois important de ne perdre de vue que nous n’avons pas ici recense tous les élément du riche patrimoine culture ne peuvent pas constituer dans leur quasi-totalité des entraves au succès du management des entreprises modernes. Bien au contraire décodés positivement, certains de ces élément peuvent dégager des énormes potentialités qui gisent dans l’âme négro-africaine et qui n’attendet que la volonté et le travail organisés de l’élite pour sortir de l’impasse. Cependant. Pour certains experts, rétifs à l’égard de toute idéalisation ‘Culturaliste de la tradition, l’Afrique ne saurait relever le défi du nécessaire développement sans avoir recours aux valeurs universelles. Pour d’autres experts, par contre, le besoin urgent de changement ne saurait être rencontre utilement par l’imposition d’un modele exterierer.L’échec de 40 ans de politiques de développement nous enseigne la prudence à l’égard des univeesalismes des sciences économiques et sociologiques et du développement, qui camouflent trop souvent du simple euro-centrisme. En réalité, la voie du salut consiste à savoir décoder positivement les coutumes. Ce qui apparaît souvent comme un frein peut être parfois interprété comme une accasion de recette économique. Dans cette perpective l’éconimie et le développement gagneraient beaucoup si au lieu de rationaliser selon le modèle occidental, on s’efforçait de metre en valeur et de « rentabiliser » les éléments culturels africains. Toutefois, il n’en demeure pas moins que la solution idéale est représentée par la conciliation de ce que l’on pourrait appeler l’actif, c’est -à dire les valeurs positives du substrat culrel avec les principes de rigueur, de rationalité et les techniques de gestion modernes considérées comme universelles. Cette solution pourrait ouvrir aux entreprises publiques et privées africaines les voies de l’efficacité économique et de la compétition. L ‘avenir économique de l’Afrique passe certainement cette « tropicalisation « de ses entreprises, cas, il n’y a point de développement sans une culture du développement. Cette culture est faite d’esprit d’initiative et d’imagination créatrice… 7.3.7. Enjeux de la privatisation des entreprises publiques En économie, une privatisation, c’est l’opération qui consiste à transférer la propriété d’une entreprise du secteur public au secteur privé. Depuis le passage d’ Édouard BALLADUR à l’hôtel Matignon, cette opération rencontre un immense en France .Ce qui indiquerait que les Français seraient convaincus qu’une entreprise ne peut être que mieux gérée si l’Etat cesse de s’en occuper. Même les socialistes français, naguère défenseurs farouches des nationalisations du secteur prive, semblent désormais épouser cette opinion. Quelle belle et exceptionnelle revanche pour ce grand serviteur de l’Etat français, ce grand banquier et très grand financier qu’est Pierre MOUSSA, devenu à un certain moment de sa vie un paria pour s’être rigoureusement opposé auprogramme des nationalisation lancé par le président Français MITTERAND. Inventeur d’avenir, Pierre MOUSSA craint, dure comme fer , que : Pour la bonne marche et le progrès de l’économie, rien ne peut remplacer l’intérét personnel et familial c’est-à-dire la recherches ; les pays marxiste qui essaient de faire sortir leur économie de impuissance sont bien obligés de reconnaître cette vérité même si elle les chagrine C’est dire qu’en économie d’entreprise, l’auteur recourt aux solution libérale. Il limite au maximum le rôle de l’état en substituant dans tous les domaines individuelle à l’intervention collective. Pierre MOUSSA, tout comme Édouard BALLADUR, s’oppose aux nationalisations et approuve les privatisations parce qu’elles correspondent à ses convictions et aux besoin de la France, non par acharnement idéologique. Ce qui est bon pour l’Etat français doit-il l’être nécessairement aussi pour les Etats subsahariens ? L’économie est ennemie du mimétisme et s ‘oppose à des modèles universalistes. Il n’empêche que le bulletin de santé des entreprises de l’Afrique noire est globalement négatif. Or ces dernières sont omniprésentes dans tous les secteur d’activité économique. Etant mises sus pied pour créer les conditions nécessaire et favorable au démarrage des économies nationales, elles ont, par leur faillites, contribue grandement à la marginalisait économique et politique du continent africain. Pour relancer la machine économique ainsi grippée, les dirigeants subsaharienzs accepteraient dant une certaine mesure à êrtre soumis à la cure leur administrée par le couple FMI- Banque mondiale L’essentielles – il de changer le style de management, comme nous le préconisons ci- hou, ou de privatisée ? Les experts des institutions de BRETTON WOODS passant d’une extrême à l’outre pensent que changer de style de management, c’est bien ,mais ça ne marche que si les mentalités évoluent parallèlement. Or,il est lent et difficile de changer la mentalité de tout un peuple. Pendant ce temps- la les entreprises, régressent de plus enplus. Donc, si on veut se donner des chances de sortir de l’inmpasse et de collecter plus de recettes pour le trèsor, public, il fouf de Toute urgence céder ces entreprises d’Etat à des privés aptes à bien les gérer, à faire des bénéfices, et donc à reverser plus de taxes à la puissance publique. Tout le monde y gagne : le pays ,le grand public, l’Etat et ces sociétés. D’autant qqu’ense désengageant, l’Etat n’est plus obligé de se ruiner en subventions. Ces arguments expliquent la relance du processus de privatisation tout azimut. Les Etat africains responsables et soucieux du bien –être de leurs peuples, décident donc de se désengager progressivement des activités de production et de certains secteur de services pour se recentre sus des activités régaliens. c’est dans cette perpective que des ministéres chargés de la privatiosation sont depuis un certaine temps crées dans un cezrtain nombre de pays subsahariens. Cette remise en cause de l’éclosion des entreprises publiques contribue à accréditer la thèse peu nuancée de Guy SORMAN selon laquelle le ressort fondamental du dynamisme économique est constitué par les initiatives individuelles et la promotion du secteur privé. Le président ivoirien, feu Félix- HOUPHOUET-BOIGNY, n’est pas loin de partager cette opinion ainsi que lors du XIIIème congrés du parti (PDC-RDA°, en octobre 1985, il pouvait faire la profession de foi- ci dessous : Je veux souligner ici combien en matière de développement industriel nous restons attachés au plan intérieure comme au plan extérieur, au libre exercice de la concurrence etr à la priorité du secteur privé. C’set un principe que nous avons affirme dès que nous avons eu notre indépendance. Pendant une période intermédiaire cependant, poure aller de l’avant et nombreuses sociétés d’Etat mais ce n’était, pour la plupart d ‘entre –elle qu’ un statut provisoire. Letat n’est jamais le meilleur gestionnaire industiel, et notre projet a toujours été de rétrocéder au secteur privé tout ce pour quoi il est mieux armé que nous .L’expérience des sociétés d’Etat a d’ailleurs conduit assez vite à la constatation d’une gestion défilante. Aussi nous avons pris la décision d’accélérer le retour de ces entreprises au secteur privé .Cette action a été largement amorcé et continuera Ce que dévoile ici le président Félix HOUPHOET-BOIGNY est la doctrine de ce que M. IKONICOFF et S. SIGNAL désignent sous l’appellation de L’ Etat-relais. Cette idée du relais rejoint la doctrine prévenant au Japon et dans les pays du sud-est asiatique en ce qui concerne l’évolution des entreprises publiques qui doivent finir leur couse par leur transfet au secteur privé, pour autant cependant que le capital priv soit disponible et que le management individuel soit des plus performants Néanmoins, comme nous cession de le souligner tout au de notre cours, l’économie était rebelle à toute solution Passe-partout, la restructuration du secteur public et parapublic comporte une dimension interne que ne peuvent saisir les experts du FMI et la Banque mondiale et des observateur trop éloignés des réalité culturelles ; sociales et historiques des concernés par ce programmes des privatisations Cette remarque vaut également pour de nombreux Chefs d’Etat africains qui ignorent les réalités profondes de leurs pays. Une des multiples privés fouines par ces réalités locales est qu’en Côte-d’Ivoire, la réforme du secteur public et parapublic sous la houlette de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire Internationale s’ est moins traduite par le désengagement de la puissance publique , par la libéralisation de l’économie que par la condition fr l’Etat et la liquidation pure et simple des entreprises défaillants. A défaut d’avoir pu imposer des privatisations directes et massives, comptes tenu des résistances fondées sus la culture et l’histoire du peuple ivoirien, certains bailleurs de fonds BIRD et US-AID en tête, se sont rabattus sur les contrats de programme entre Etat et entreprises publiques : puisque les transferts de propriété n’était ni toujours possibles ni toujours opportuns, l’idée était alors de rationaliser les outils existants. Par ailleurs, il convient d’accepter l’idée des institutions de BRETTON WOODS selon laquelle dès qu'i’ s’agit d’investir dans les secteurs directement productifs, agriculture ou industrie, il est nécessaire que le capital des sociétés à créer soit à majorité privé. Cette doctrine est sage : par nature, une entreprise privée résiste mieux au gaspillage ; par nature, l’Etat a des raisons que la raison financière ne connaît pas. Il faudrait donc faire de son mieux pour réduire le rôle des Etat et de leurs fonctionnaires dans la gestion des opérations relatives au secteur de production. Cependant, nous ne devons pas manquer d’observer que le capital privé étant souvent défaillant, le capital public est une solution secondaire, et que le capital privé étant dans la plupart des cas entièrement d’origine étrangère, le recours partiel au capital public est le seul moyen de donner aux projets de développement un caractère au moins partiellement national. Habituées aux économies beaucoup plus évoluées de l’Amérique latine, du sous-continent indien et du Sud-Est asiatique, les institutions de BRETTON WOODS ont parfois du mal à s’adapter aux besoins de l’Afrique. L’élite noire doit se considérer comme investie de la mission d’assurer cette adaptation. Celle-ci passerait par la création et le fonctionnement des associations économiques régionales, des marchés communs. A propos de l’origine du capital privé et des objectifs socio-économiques assignés aux privatisations en France par Edouard BALLADUR, il nous revient que l’Etat étant dépassé par l’ampleur de sa tache et contrôlant fort mal ce dont il était propriétaire : « Les privatisations devraient avoir pour objectif prioritaire d’offrir aux français – à tous les français – la propriété des grandes entreprises, et d’y faire accéder aussi les salariés, de réconcilier nos citoyens avec la vie économique en faisant les acteurs ayant voix au chapitre, de véritables associés. Loin d’être un revirement, pour un gauliste la privatisation était un achèvement traduisant enfin dans les faits, au bénéfice de plus grand nombre, l’idéal de la participation1. Il en résulte que contrairement à ce qui est en Afrique où les privatisations négligent les salariés et les nationaux, en France, elles ont pour objectif de faire participer le plus grand nombre à la vie, à la propriété aux résultats des entreprises rétrocédées. C’est là un des traits de la dimension interne de la République française reposant sur la culture et l’histoire de la nation française. La dimension interne des réalités culturelles et historiques subsahariennes ainsi que les conceptions qui ont cours dans le cercle des autorités engagées dans le programme des privatisations font le mode de fonctionnement des relations sociales, des affinités ethniques et des rapports politiques prédomine dans les choix des bénéficiaires des opérations de privatisations. Les modalités de procédures ne sont ni 1 BALLADUR, Passion et longueur de temps, Paris, FAYARD, 1989, P.179. claires, ni rationalisées. Les négociations, les transactions, les marchandages sont fortement personnalisés. Cette façon d’opérer renvoie naturellement à la logique patrimonialiste et clientéliste de l’arène politique. Les privatisations réalisées dans ce cadre, conforme à la dimension interne subsaharienne, sont dites « cadeau ». Elles sont d’ailleurs accordées sous la base d’une sous-estimation des actifs. Il peut arriver même que le bénéficiaire, le repreneur ne s’acquitte pas en totalité ou en partie du montant de la transction. De telles procédures sont légion en Afrique noire. Elles expliquent les réticences d’une large opinion de la population rétive aux privatisations des entreprises publiques car ces opérations reviennent à appauvrir davantage l’Etat en dépouillant sans aucune contre-partie financière adéquate de son patrimoine industriel2. Ce faisant, c’est la nation tout entière qui est pénalité et volée. En France, par exemple, tout doit être mené avec beaucoup de rigueur et dans une totale clarté. Il arrive de cas où les souscripteurs étrangers ne peuvent acheter plus de 20% des actions. Le prix de vente fait l’objet d’un examen très attentif par la Commission de privatisation, formée de personnalités indépendantes dont les avis sont toujours suivis. Un appel d’offre public est toujours lancé et publié au journal officiel. Un clause légale de taille réserve un nombre d’actions relativement important au personnel de l’entreprise concernée et aux particuliers français au détriment des investisseurs « institutionnels » (banques, assurances, etc.). C’est de cette façon que plus de 50% des salariés français sont devenus actionnaires et notamment, plus de 50% des ouvriers dans les groupes industriels, à la suite du programme des privatisations lancés et réalisés par le Premier Ministre Edouard BALLADUR. L’économie nationale et les particuliers se sont enrichis. Peut-il en être de même en Afrique subsaharienne ? Il semble, par exemple, que la République Démocratique du Congo aurait rétrocédé ses participations qu’elle avait dans ELF-CONGO et dans AFRIMA. Mais il semble aussi que le trésor public n’a jusqu’à présent enregistré 2 Pour le cas de la République Démocratique du Congo, voir Professeur MABI MULUMBA, les dérivés d’une gestion prédatrice, op cit. aucun mouvement à son crédit. L’opacité est donc complète. Quel est aujourd’hui le statut de la situation de la GECAMINES. Est-elle encore entreprise d’Etat à 100% ? Il est tout de meme important d’observer que certains pays subsahariens commencent à s’efforcer à sortir de la politique des privatisations « cadeau ». C’est particulièrement le cas