SUCCÈS STORY eHOP exploite le bigdata de l`hôpital

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SUCCÈS STORY
eHOP exploite le bigdata de l’hôpital au service de la
recherche : exemple d’un projet de recherche soutenu par
ID2Santé
Le projet « Roogle » (Indexation des données patients issues du système d’information
hospitalier), porté par le Pr Marc Cuggia, avait été soutenu par un AAP ID2Santé en 2011.
Le coup de pouce apporté à ce projet a permis d’aboutir, aujourd’hui, à un outil
performant de traitement et d’exploitation des données patients nommé « eHOP ». Cet
outil, développé par le CHU de Rennes et l’équipe « Données massives en santé » de
l’unité INSERM LTSI, est utilisé au CHU de Rennes et est dorénavant en cours de
déploiement dans les CHU du Grand Ouest…
Rencontre avec Marc Cuggia, Médecin, PU-PH en informatique médicale,
responsable de l’équipe projet « Données massives en santé » du
Laboratoire LTSI (Inserm), des unités fouille de donnée du CHU (DIM et CIC).
Quelles données médicales sont exploitées par eHOP et à quelles fins ?
Tout a changé avec l’informatisation de l’hôpital, et en particulier le dossier
patient informatisé. Ainsi, au cours de la prise en charge des patients, le
CHU produit au quotidien une quantité considérable de données médicales. Ces données
extrêmement sensibles représentent aujourd’hui un gisement (on parle de bigdata en santé).
Notre objectif est de permettre une exploitation efficace des données de l’hôpital pour
faciliter la recherche médicale, ceci dans des conditions de sécurité optimales ainsi que dans
le respect des règles éthiques, juridiques et déontologiques. eHOP est l’Entrepôt de données
biomédicales de l’HOPital. C’est une immense base de données qui centralise l’exhaustivité
des informations des patients du CHU de Rennes (1,2 millions de patients, 100 millions de
comptes rendus d’examens et d’hospitalisations, prescriptions médicamenteuses, données
biologiques, etc.). eHOP contient des outils puissants de recherche d’information et de fouille
de données permettant d’exploiter le contenu de l’entrepôt dans des domaines très variés :
recherche clinique, étude épidémiologique, évaluation thérapeutique, pharmacovigilance,
détection d’infection nosocomiale, analyse médico-économique, etc.
Comment ces données massives peuvent-elles être exploitées ?
L’entrepôt de données est exploité par des professionnels habilités au sein du département
d’information médicale (DIM) du CHU. Lorsqu’un clinicien cherche à évaluer la faisabilité
d’une étude ou à repérer une population de patient, il formule simplement sa demande via le
portail recherche du CHU. Un expert de mon équipe va alors travailler avec le clinicien pour
définir avec lui les critères d’interrogation de l’entrepôt et l’accompagner jusqu’au traitement
statistique des données.
Comment allez-vous déployer l’outil eHOP aux autres CHU ?
Notre système intéresse beaucoup d’hôpitaux car aujourd’hui il est le seul capable de traiter
des données aussi hétérogènes, mais aussi parce qu’il a été conçu pour répondre aux besoins
des cliniciens et des chercheurs. Grâce au financement du GIRCI Grand Ouest et un
partenariat avec ENOVACOM, entreprise spécialisée dans le traitement des flux de données,
nous sommes en train de déployer eHOP aux CHU d’Angers et Brest. Le projet R-CDC que je
coordonne avec le Pr Stindel du CHU de Brest, vise à mettre en œuvre le premier réseau de
Centre de Données Cliniques en France. Il devrait s’étendre dans l’année qui vient aux autres
établissements de l’interrégion Ouest.
De l’entrepôt de données à un véritable réseau - Quel est l’avenir pour cet outil
d’exploitation des données médicales ?
Aujourd’hui la recherche médicale ne peut se concevoir que de façon multicentrique. Les
équipes travaillent déjà en réseaux pour partager leurs expériences, et obtenir suffisamment
de données pour mener à bien leurs études. Le réseau structurant R-CDC va permettre de
partager à la fois un modèle d’organisation, des bonnes pratiques d’exploitation des
données, et bien sûr des outils innovants comme eHOP qui ont vocation à accélérer la
recherche.
Il s’agit également d’organiser des filières de formations permettant de préparer aux
nouveaux métiers du big data en santé. Nous sommes en train d’organiser cela au sein d’un
master national sur les Sciences des données en santé.
Il faut comprendre qu’ eHOP est une brique d’un dispositif beaucoup plus large sur lequel
mon équipe de recherche travaille d’arrache-pied, au travers de différents projets de
recherche. Nous avons des collaborations nationales et internationales, avec des universités
de très haut niveau comme Harvard. Notre objectif est de créer les conditions pour intégrer
et exploiter de façon sécurisée d’autres sources de données telles que les registres
épidémiologiques, les données des bases administratives, d’objets connectés. Tout ceci avec
la préoccupation majeure et quotidienne de garantir la protection des données et l’intérêt
des patients.
À noter : En 2015, le LTSI démarre un nouvel AAP ID2Santé sur le Projet QUALIMED
« Optimisation de la qualité de l’information médicale par fouille de données massives
hospitalières ».
Photo : Marc Cuggia
Article mis en ligne le 30 novembre 2015
Voir la vidéo du projet EHOP…
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