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INSTITUT SUPERIEUR DE PHILOSOPHIE
REPUBLIQUE DU TOGO
ET DE SCIENCES HUMAINES
Travail-Liberté-Patrie
U.E : PHILOSOPHIE DES RELIGIONS
ANALYSE DU QUATRIEME CHAPITRE DE L’ENCYCLIQUE FIDES ET
RATIO DU PAPE JEAN PAUL II.
Présenté par :
Chargé du cours:
Dr. Magloire Kuakuvi
ECKONAMBOU Evrard Jasvick
Année Académique 2016-2017
1. Résumé du quatrième chapitre de l’Encyclique
Le texte soumis à notre analyse est le quatrième chapitre de l’encyclique Fides et
Ratio du Pape Jean Paul II. Dans ce chapitre, Jean-Paul II reprend dans une perspective
historique et critique les rapports qu’ont entretenus la philosophie et la religion. Il cherche à
mettre en évidence le mutuel enrichissement de la foi et de la raison philosophique, soulignant
la fécondité de leur coopération chez les Pères de l’Église et le caractère néfaste de leur
progressive séparation
depuis l’époque moderne. Ainsi, après le résumé de ce chapitre
structuré en trois parties, nous exposerons les réflexions que nous inspirent les rapports entre
la foi et la raison.
Le dialogue de l’Église avec la philosophie se veut une synthèse entre les deux modes
de connaissance qui sont, la foi et la raison. En effet, l’harmonie fondamentale de la
connaissance philosophique et de la connaissance de la foi s’articule lorsque la foi demande
que son objet soit compris avec l’aide de la raison ; la raison, au sommet de sa recherche,
admet comme nécessaire ce que présente la foi. Pour se faire, la primauté de la foi sur la
raison demande que la raison défende la foi, rendant impuissante l’attaque de la sophistique
contre elle et déjouant les pièges contre la vérité suprême. Ainsi, avec Thomas, tout comme
la grâce suppose la nature, la foi suppose la valeur de la raison et se fie à ses capacités.
Cependant, le drame de la séparation de la foi et de la raison s’est fait sentir lorsqu’une bonne
part de la philosophie moderne s’est développée en s’éloignant de la Révélation chrétienne.
Ce divorce progressif entre la foi et la raison philosophique met en lumière la perte faite par
les deux parties en présence. Privée de l’apport de la Révélation, la raison philosophique peut
sembler, dans une certaine mesure, emprunter des chemins marginaux. Déconnectée des
exigences rationnelles de la philosophie, la foi court le risque de s’enfermer dans
l’immédiateté de l’expérience et du sentiment. D’où l’appel de Jean-Paul II pour que la foi et
la philosophie redécouvrent leur unité profonde dans le respect de leur mutuelle autonomie.
2. Réflexion suscitée par le quatrième chapitre l’Encyclique
La lecture de ce chapitre nous permet de voir la raison et la foi comme deux voies qui
conduisent l’homme à une même destination. Le Pape dans son Encyclique soulignent : « les
voies d’accès à la vérité restent multiples ; toutefois, la vérité chrétienne ayant une valeur
salvifique, chacune de ces voies peut être empruntée, du moment qu’elle conduit au but final,
la révélation de Jésus Christ. »
En effet, l’homme n’est pas seulement un être sensible, dont les seules aspirations
consistent en la satisfaction de besoins matériels et à la satisfaction intellectuelle de quelques
curiosités à travers certaines connaissances. Il aspire à un plus être. Il y a en nous une
exigence de l’Absolu. « L’exigence de l’absolu vient à moi comme celle de mon moi essentiel
à l’égard de ma simple réalité vitale.»1 Cette exigence ne prend pas forme dans notre
existence empirique. L’exigence de l’Absolu révèle l’homme à lui-même comme étant bien
plus qu’un être empirique, un être principalement spirituel. En ce sens donc, l’exigence de
l’Absolu appelle en nous la foi comme aptitude ou faculté à recevoir le mystère.
Remarquons que pour saint Augustin, la foi est acte de la pensée ; elle est de l’ordre de
la nature intellectuelle de l’homme. La foi est l’acte de pensée qui s’accompagne
d’assentiment ou d’acceptation (« credere est cum assensione cogitare.»). Pour saint
Augustin, croire est l’une des activités de la pensée si naturelle, si nécessaire. 2 L’homme est
donc capable d’acte de Foi parce qu’il est rationnel. Mais pour recevoir la Vérité de Dieu qui
se trouve en lui, l’homme doit forcément croire. Croire est une certaine manière de savoir.
Dans l’ordre de la connaissance, la Foi précède la Raison. Cette position d’Augustin ne traduit
pas simplement la primauté de la Foi sur la Raison. Il traduit un rapport plus complexe de la
foi et de la raison que nous réduisons en trois moments.
D’abord la raison précède à la foi. La foi est possible parce qu’avant elle, la pensée de
ce dont elle est foi a été conçue précédemment. La raison vient avant la foi signifie que, c’est
dans sa forme de pensée comme intellection, sans justification de ce dont est elle saisi, qu’elle
récède la foi. Pour qu’il y ait assentiment (croyance) à ce que l’on pense, il faut qu’il y ait au
départ la pensée de l’objet de foi. Ainsi se justifie donc la célèbre assertion Augustinienne :
«ergo intellige ut credas, crede ut intelligas » (je comprends pour croire, je crois pour
comprendre).
Ensuite, la raison suit la foi. La raison suit la foi car la connaissance rationnelle est
obscure et a besoin d’une illumination que seule la foi est capable de lui donner. L’acte de foi
ici est adhésion de l’esprit humain puisqu’il s’agit de la connaissance de l’Absolu, la seule
1
Karl JASPERS, Introduction à la philosophie, trad. Jeanne HERSCH, Le monde en 10/18, Plon,
Paris, p.56.
2
Ibid., p.32.
vraie connaissance qui donne aux autres connaissances leur intelligibilité et leur validité. La
raison qui suit la foi révèle l’ordre surnaturel et divin.
Enfin l’intelligence du contenue de la foi est rendue par la raison qui en est
préalablement illuminée. C’est à partir de la raison que la foi devient discours et engendre par
là la théologie. Le mérite de saint Augustin est d’avoir concilié la Foi et la Raison et d’avoir
souligné leur interdépendance. La Foi et la Raison ne s’excluent pas mais atteignent la
connaissance de Dieu dans une harmonie parfaite de leur nature. Car Dieu qui a fait la Raison
et la Foi ne peut les opposer et les rendre contradictoires. Le contenu de Foi ne contredit pas
la Raison.
En outre, lorsque nous parlons de foi et de raison selon Thomas d’Aquin, nous
sommes en face de deux types de vérité qui ne se contredisent pas et demeurent des vérités
séparées. La raison ne peut pas vérifier ni prouver que la véracité et la fausseté des
propositions émises par la foi. En revanche il maintient le mouvement inverse, que la foi peut
contredire les vérités rationnelles à partir de la logique de la révélation. Par ailleurs, on ne
peut pas remonter à partir des choses sensibles aux vérités de foi. Thomas d’Aquin s’oppose à
bien égard à Abélard qui croit partir des choses sensibles, de la création et de la raison bien
ordonnée pour remonter à la Révélation. Pour les scolastiques nous sommes en face de deux
types de connaissance qui portent en eux cette exigence de l’Absolu. Car le même Dieu est la
source de ces deux modes de connaissance et comme la vérité est l’un des principaux attributs
de Dieu, il est impossible que Dieu se contredise par ces deux modes. Toute opposition
apparente entre la révélation et la raison peut être imputée soit à un usage incorrect de la
raison, soit à une inexactitude d’interprétation des termes de la révélation.
In fini, notre travail consistait à analyser le quatrième chapitre de l’encyclique Fides et Ratio
du Pape Jean Paul II. Ainsi, après le résumé de ce chapitre, nous avons axés notre réflexion
sur la complémentarité de ces deux voies de la Vérité. Au regard de tout ce qui précède,
penser à la séparation qui existerait entre foi et raison serait un drame comme l’affirme Jean
Paul II dans Fides et Ratio. L’homme est à la fois un être spirituel et rationnel. Donc capable
de raisonner et de croire. Les croyants sont des êtres rationnels capables de croire. Étant
donné que croire c’est donner son consentement à un assentiment raisonnable donné à une
vérité de foi. Selon Blondel, la raison et la foi paraissent alors complémentaires dans
l’aventure vers la vérité. Loin de penser comme certains contemporains, nous dirons que la foi
de nos jours sert de guide à notre raison. Elle l’avertit afin de l’éviter des sentiers qui
conduiraient hors de la vérité pure et simple. La foi et la raison deviennent alors comme les
deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité (Jean
Paul II).
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