REMFO Revue D`Etudes en Management et Finance D

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ISSN 2489-205X
REMFO N°4 Décembre 2016
Revue D’Etudes en Management et Finance D’Organisation
N°4 Décembre 2016
REGARD CROISÉ SUR LES MESURES DE PERFORMANCE DU SECTEUR
INDUSTRIEL ET DE SERVICE
CROSS STUDY OF PERFORMANCE MEASUREMENTS BETWEEN INDUSTRIAL
AND SERVICE SECTORS
Zoubida SAMLAL
Doctorante
ENCG Settat, Université Hassan 1er
[email protected]
Ikram BEL HADDIOUI
Doctorante
ENCG Settat, Université Hassan 1er
[email protected]
Rachid JAHIDI
Enseignant Chercheur
ENCG de Settat, Université Hassan 1er
Email : [email protected]
Résumé
Le présent article examine et synthétise un ensemble de travaux traitant la mesure de performance en
faisant un contraste entre deux grands secteurs d’activités soit le secteur manufacturier et le secteur des
services. En effet, nous pouvons renforcer une évidence, que le contexte de mesure de performance
diffère, il est plus hétérogène dans les services que dans le manufacturier. Dans ce dernier la nécessité
de la fiabilité du système prône plus et tout changement environnemental se traduit en un ajustement
assurant par conséquent la survie. La problématique que nous soulevons dans cet article est celle de
déterminer les mesures importantes propres à chacun de ces secteurs.
Mots-clés : Performance, Mesure, Système, Service, Produit, et Qualité.
Abstract
This article reviews and synthesizes a number of research studies related to performance measurement
through comparing measurement criterion between two main sectors namely the manufacturing and
the service sectors. A sensible statement, we propose in this article, is that the context of an enterprise
plays a pivotal role in choosing its performance measurements. As a matter of fact, the services sector
is marked by its heterogeneity whilst in the manufacturing sector reliability of performance system is
detrimental to the existence of any industrial firm. Hence, the problematic we tackle in this article is to
determine the important measures appropriate per each sector.
Keywords: Performance, Measures, System, Services, Product, and Quality.
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Introduction
La mesure de performance est une activité commune à tous les niveaux des organisations. Dès
lors, les moyens de la mesurer avec précision sont perçus comme étant un domaine de plus en
plus éminent de la recherche pour les académistes. Avec des définitions jamais spécifiées, la
performance est constatée selon les propos des chercheurs comme étant une source de
préoccupation pour les acteurs économiques. Sa mesure est essentielle comme fondement de
l'amélioration continue et la conception d'un système d'information adéquat. Le bon choix des
pratiques de mesure de performance relève d’une importance capitale dans la réussite des
processus de prise de décision. Ainsi, un système de mesure de performance adapté aide à la
gestion et permet de
répondre à la demande des
clients et atteindre les objectifs de
l’organisation en relation avec sa stratégie ( Damonte et al., 1997). Comme dans tout secteur
et dans un environnement plus que jamais compétitif, toute organisation recherche à
maximiser le profit durablement. D’où l’exigence de se doter de tous les outils nécessaires
qui pourront lui permettre d’atteindre cette fin. Il sera important donc d’améliorer la
pertinence des activités de mesure à tous les niveaux de leurs opérations.
En 1987, depuis que Johnson et Kaplan ont publié leur livre intitulé « Relevance Lost, The
Rise and Fall of Management Accounting » la mesure de performance a acquis une popularité
croissante à la fois dans la pratique et la recherche. En effet, 3600 articles ont été publiés entre
les périodes 1994 et 1996 traitant et recensant les mesures appropriés à chaque contexte.
Toutefois, il s’agit de se pencher vers un questionnement précis derrière toute cette révolution,
quelles sont les raisons précises amenant les managers à évaluer la performance ?
Les logiques de cette activité ont fait l’objet de multitudes de commentaires émis par un
ensemble de chercheurs sous différents angles. La performance est un champ d’étude très
large qui a attiré l’attention de plusieurs disciplines. Elle est la résultante d’un comportement
exercé et constitue un moyen très important pour le suivi et le contrôle de l’organisation.
Toutefois, peu d'attention a été accordée à la question de savoir comment les gestionnaires
peuvent décider des mesures de performance qu’ils devraient adopter.
En premier lieu, nous allons commencer par présenter la diversité des regards possibles sur la
notion de performance. Il s’agit de donner un paysage sur sa définition en raison de son
emploi massif et sa présence au cœur des différentes méthodes qui cherchent à déterminer la
valeur d’une entreprise. Nous allons tenter de décrire en second lieu, la manière dont la
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mesure est pratiquée dans les deux secteurs à savoir le manufacturier et des services, pour
finir avec une discussion sur l’ensemble des constatations proférées de notre analyse.
I.
LA NOTION DE PERFORMANCE : ABSENCE D’UNANIMITE DANS SON
APPREHENSON
Donner au mot performance une signification juste et arrêtée est sûrement un exercice assez
périlleux. Sa définition regroupe plusieurs dimensions ce qui lui attribue un caractère
complexe.
I.1. Origines
En revenant aux origines étymologiques, la performance vient de l’ancien français
« Parformer » qui signifiait « accomplir, exécuter », au 13è siècle. Le verbe anglais « to
perform » apparaît au 15è siècle avec une signification plus large. On constate que le terme
français et le terme anglais sont proches et signifient l’accomplissement de la tâche ou du
processus sauf que le terme anglais prend en considération les résultats obtenus ainsi que
l’exploit et le succès dont on peut se prévaloir.
Au
début du 20è siècle, généralement employé au pluriel, le
terme de performance
s’applique aux indications chiffrées caractérisant les possibilités d’une machine, et désigne
par extension, un rendement ou une fiabilité exceptionnelle (Richard, 1998 ; Hubault &
Noulin, 1996).
Dans la pratique on constate que la performance est un mot-valise, un concept flou et
multidimensionnel qui en définitif ne prend de sens que dans le contexte dans lequel il est
employé (Salgado, 2013). Plusieurs chercheurs ne sont pas arrivés à adopter une seule vision
partagée sur cette notion et insistent sur l’imprécision qui l’entoure. En effet, ce concept
recouvre un vaste corpus de définitions et de pratiques diverses, dans différents champs de
l’activité socio- économique. Mesurer la performance demeure un aspect déterminant dans sa
définition.
I.2. les systèmes de mesures de performance
Les systèmes de mesure de la performance sont des moyens de collecte de données qui visent
à soutenir et à coordonner le processus de prise de décisions et de prendre des mesures dans
toute l'organisation. Ils visent à intégrer les activités de l'organisation à travers différents
niveaux et fonctions de direction (McNair et al., 1989). Le besoin d’intégration de tous les
niveaux et les fonctions est soutenu par plusieurs auteurs définissant ces systèmes tel un outil
pour équilibrer plusieurs mesures (le coût, la qualité, et le temps) à travers de multiples
niveaux (organisation, processus et personnes) (Hronec, 1993).
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I.2.1 Evolution des systèmes de mesure de performance
Les managers ont toujours besoin des informations afin de prendre des décisions. Pourtant la
qualité des décisions est directement liée à la qualité de l’information utilisée à ce fait. Ces
informations proviennent des données résultantes de la mesure de performance.
Les
entreprises ont cherché, durant les années 90, à améliorer ces mesures, soit en utilisant de
nouveaux outils d’évaluation de la performance financière, soit en élargissant la performance
à des mesures non financières.
Chandler (1992) a mentionné que les origines des mesures de performance remontent au 19 ème
siècle quand l’industrie a commencé à se développer. Avec l’émergence de l’approche
traditionnelle qui s’inscrit dans le cadre de la finance néoclassique, dont le but est d’élaborer
des règles d’allocation optimale des capitaux (Bellouma, 2014), la mesure de la valeur est
appropriée aux actionnaires, bien entendu, les seuls « créanciers résiduels ».
Jusqu'aux années 1980 les systèmes de mesure de
performance dans les entreprises
industrielles étaient basés sur les systèmes traditionnels de comptabilisation des coûts. Les
mesures financières telles que le retour sur investissement, les ventes/ employé et la
productivité étaient utilisées souvent à des fins de contrôle et d’amélioration des opérations.
Le but demeurait dans la traduction d'une image reflétant de la richesse des actionnaires. Les
données financières et comptables étaient alors considérées comme des indicateurs avancés
de la performance boursière.
Durant les années 1980, les exigences des clients ont changé en raison d’un nombre de
facteurs environnementaux externes caractérisés par leur rapidité, leur incertitude et leur
complexité notamment l’intensification de la concurrence et la turbulence technologique et
créent également des problèmes pour ces organisations si celles-ci restent indifférentes. Afin
de maintenir un certain rythme équilibré, elles se doivent se tenir à jour avec les normes
qualité, l’évolution des coûts et la réduction des délais. Cela a conduit à l’apparition et au
développement des systèmes tels que le Total Quality Management, qui exigeaient d’autres
mesures autres que les mesures financières.
I.2.2 critique de l’approche traditionnelle
Les auteurs des écoles classiques et néoclassiques comme Filleau et Marques-Ripoull ont
cherché à développer une approche objective de l’entreprise et à en extraire des grands
principes d’efficacité. Certes, le succès économique de certains modèles comme le taylorisme
et le fordisme ont pu montrer la validité de cette approche, toutefois, on pourrait leur
reprocher un certain nombre de limites au niveau des indicateurs de performance.
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Les dernières années ont démontré qu’un indicateur comme la valeur ajoutée est manipulable
et pas toujours facile à comprendre par le grand public. Les décisions prises pour maximiser
cet indicateur à court terme sont souvent néfastes à l'entreprise à moyen et long terme. Une
étude des entreprises pérennes a conclu que la performance ne serait donc plus uniquement
financière mais plutôt multidimensionnelle avec une nécessaire prise en compte de l’aspect
humain.
Orientés vers le passé, Les chiffres financiers basés sur les résultats sont plus aptes à mesurer
les conséquences des décisions d’hier que de donner des indications sur la performance de
demain. Jugés par le manque de flexibilité, les indicateurs traditionnels ne permettent pas de
favoriser les relations entre fonctions de l’entreprise. Ils se contentent d’indiquer les résultats
à l’organisation, et où en est cette organisation et ne s’intéressent qu’à ce qui se passe dans
une fonction et non aux relations entre fonctions.
En outre, une vision strictement financière de la performance laisse de côté les enjeux liés au
personnel, à ses compétences et à sa motivation. Savoir où l’on en est en termes de ressources
humaines est une véritable nécessité managériale. Elles fournissent peu d'informations sur
certains aspects de l'activité tels que la qualité, la participation des salariés, la synchronisation
de la production, des livraisons à temps, et la satisfaction de la clientèle (Mcwatters, 2002).
I.2.3. Vers une approche plurielle de performance
Selon Jacquet (2011), la performance est à la fois multidimensionnelle et contingente.
Nombreux sont les variables et les critères permettant l’évaluation de sa pertinence. La
contingence suppose une pluralité des stratégies possibles pour l’entreprise. Il s’agit donc
d’évaluer la convenance de ses indicateurs. Quelques uns vont donc se focaliser sur la
satisfaction client et l'impact des produits alors que d'autres vont juger les résultats de
l'entreprise par rapport à ses concurrents. Une autre catégorie est aussi destinée à évaluer la
performance par rapport au transfert de connaissances ou à l'impact de la marque sur les
consommateurs.
De nombreux systèmes de mesure ont été créés pour fournir présenter une vue d'ensemble sur
la performance d'une firme et d'y inclure tous les niveaux dans la vision des organisations.
Plusieurs modèles ont vu le jour dont le point commun était la volonté de prendre en compte
les enjeux opérationnels des organisations en parallèle des enjeux financiers. Kaplan et
Norton ont été les premiers à établir un cadre de mesure de performance basé sur des
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indicateurs financiers et non financiers après avoir réalisé qu’aucune mesure unique ne peut
atteindre un objectif clair de performance (Kaplan & Norton, 1992).
Aujourd'hui, les mesures de performance sont pensées par les gestionnaires, et donnent des
renseignements importants sur les processus, les produits et les services. Si ces mesures sont
choisies avec soin, ils conduiront à une amélioration amplement plus rapide et efficace.
II. LA PERFORMANCE DU SECTEUR MANUFACTURIER : UN MODELE
MULTIDIMENSIONNEL
A l’instar des entreprises de services, le secteur industriel a vu émerger un nouveau modèle
de mesure de performance axé sur ses processus métiers. Dans cette logique, la performance
est définie comme la capacité à agir selon des critères d’optimalité afin d’obtenir un résultat
attendu. Ainsi, elle doit être construite dans une optique globale et transversale à travers la
chaîne de valeur (Porter, 1985)
Leong, Snyder et Ward ( 1990), les mesures de
Selon
performance d’une activité
manufacturière s’articule autour de quatre critères à savoir : la qualité, la rapidité et la
fiabilité de livraison (délai de production), le prix (coût), et la flexibilité. Il est à noter que
malgré le consensus des chercheurs par rapport aux dimensions de la performance du secteur
industriel, il y a toujours confusion sur la signification et l’identification de ses critères de
mesure. Ceci étant, nous allons tenter, à travers cette section, d’identifier et d’ analyser les
indicateurs de mesure individuels de chaque dimension de performance.
II.1. La qualité comme mesure de performance
La notion de la qualité est souvent liée à la conformité d’un produit aux spécifications du
consommateur. Par conséquent, les mesures de performance basées sur la qualité portent
sur le nombre des défaillances de production et du coût de la qualité (Neely, Gregory &
Platts, 1995)
Feigenbaum (1961) était le premier à introduire le concept du « coût de la qualité ». Il
suggère que le coût réel de la qualité est étroitement lié aux coûts de prévention, évaluation
et défaillances des produits.
Campanella et Corcoran (1983) confirme les propos de
Feigenbaum et identifient ces composantes comme suit :
 Les coûts de prévention sont les coûts dépensés par l’entreprise pour éviter ses écarts
de production, à titre d’exemple : les frais de formation et les dépenses associées à la
conduite des enquêtes sur la qualité des fournisseurs, et;
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 Les frais d'évaluation sont les coûts dépensés par la firme afin d’évaluer la qualité de
ses produits et de détecter les anomalies telles que les frais d'inspection, de test et de
contrôle d'étalonnage;
 Les coûts de défaillance sont les coûts dépensés suite à des divergences de production,
et sont généralement classés en deux catégories:
 les coûts de défaillance interne sont les frais résultant des écarts constatés avant
livraison du produit au client.
 les coûts de défaillance externe sont les coûts résultant des écarts constatés après
livraison tels que les frais de traitement des réclamations clients, les retours de
marchandise clients et les garanties.
Selon une enquêtes menée en Grande Bretagne sur une centaine de PME industrielles,
le
coût de la qualité est un indicateur de sous performance qui peut représenter dans certains
cas 20 % du chiffre d'affaires (Campanella & Corcoran ,1983). Toutefois, Plunkett et Dale
(1988) soulignent que, bien que conceptuellement admis par les chercheurs et les praticiens, la
rigueur du modèle des coûts de qualité reste à ce jour discutable car ce dernier est basé sur
des hypothèses et des estimations, plutôt que sur des données concrètes. Crosby (1983) dans
son étude indique qu’un nombre important d’entreprises trouvent difficulté à intégrer le
modèle des coûts de qualité dans leur processus de production. Cette difficulté résulte du fait
que même si les directeurs d’entreprises peuvent estimer le coût de la qualité, ils ne
parviennent pas à entreprendre des mesures appropriées pour le réduire.
Conscients des défaillances du modèle des coûts de qualité, les chercheurs proposent d’autres
mesures de qualité comme les contrôles statistiques du processus de production et le concept
des six-sigma (Deming, 1982 ; & Price, 1984).
II.2. Le délai de production comme mesure de performance
Les besoins du marché et les exigences de la clientèle en matière de qualité et de diversité
pèsent fortement sur la configuration des modes de production. A titre d’illustration, selon la
méthode juste in time (JIT), une marchandise produite trop tôt ou trop tard est considérée
comme une défaillance de production voire même un déchet (Potts, 1986). Nous pouvons
donc constater que le facteur temps, ou le délai de production, est à la fois considéré comme
une source d'avantage concurrentiel et une mesure fondamentale de la performance ( Stalk,
1988 ; & Drucker,1990).
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Galloway et Waldron (1988) ont mis au point un système des coûts exprimé en fonction du
temps alloué pour chaque ressource de production. Cette approche stipule que la contribution
de chaque ressource doit être mesurée en termes de délais auquel l'argent est reçu plutôt que
comme un indicateur absolu. Par conséquent,
ces auteurs identifient deux
ratios clé
mesurant la performance d’une entreprise en termes de délai de production ; à savoir le
rendement des ressource par heure de production et le coût total par heure de production.
Il est à noter l’approche de Galloway et Waldron, également connue comme la comptabilité
de débit, est rarement appliquée sur le terrain. A travers notre revue de littérature, nous avons
constaté que peu d’entreprises appliquent ce modèle (Darlington., Innes, Mitchell, &
Woodward, 1992). Galloway et Waldron explique que ce constat est dû à trois contraintes
attribuées à leur approche:
(1) Il peut être difficile d'identifier les contraintes et les engouements de production.
(2) La réduction des stocks découlant de cette approche engendre un problème de profit à
court-terme.
(3) la réduction des stocks met en relief les problèmes antérieurs.
House et Price (1991) proposent un modèle issue de l’approche Hewlett- Packard dite la «
return map ». Cette dernière vise à améliorer l'efficacité d’un nouveau produit et son
processus de développement à travers l’optimisation de la dynamique coût / cycle de
production. House et Price affirment que cette approche encourage les synergies entre les
managers en R&D, marketing et Operations tout en tenant compte des objectifs et de la
culture organisationnelle de l’entreprise. (Azzone, Masella & Bertelè, 1991)
II.3. La gestion des coûts comme mesure de performance
Selon Kaplan (1984), la littérature comptable indique que la plupart des théories de la
comptabilité analytique ont été introduites au début du 20ème siècle. Prenons, par exemple, le
return sur investissement (ROI) qui a été développé en 1903 par les cousins
Dupont.
L’indicateur ROI est encore à ce jour couramment utilisé par les académiciens aussi bien que
les praticiens pour mesurer l’efficacité d’un investissement ou d’une ressource de production
à dégager du bénéfice. Toutefois, ce ratio est reconnu avoir une vision court-termiste de
l’efficacité et rentabilité des entreprises (Banks & Wheelwright, 1979)
L’un des principes de la comptabilité de gestion est la répartition des coûts en fonction de
l’activité de production. Cette dernière représente à ce jour un enjeu de taille pour les
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entreprises industrielles. On distingue deux types de coûts : les coûts directs et les coûts
indirects. Les coûts directs sont ceux qu'on peut affecter immédiatement, c'est-à-dire sans
calcul intermédiaire, au coût d'un produit déterminé. . Les coûts indirects sont ceux qu'il n'est
pas possible d'affecter immédiatement, c'est-à-dire sans calcul intermédiaire, au coût d'un
produit déterminé.
De l’ère industrielle vers l’ère informationnelle, la structure des coûts d’entreprise a changé
de façon radicale. Au début des années 1900, la main-d'œuvre directe constituait la majorité
du coût total d’un produit. Par conséquent, il était logique d'allouer les frais généraux aux
produits. Toutefois, avec les technologies avancées de la production, le coût de la maind'œuvre directe représente désormais une petite fraction du coût total de production ;
généralement entre 10% à 20%. Les frais généraux, par contre, ont augmenté représentant
parfois 40% du coût total (Murphy & Braund, 1990).
En effet, l’allocation des frais généraux d'allocation en fonction des heures de travail
encourage les managers à essayer de minimiser le nombre de main-d’œuvre attribué à leur
centre de coûts et à ignorer les frais généraux. Johnson et Kaplan (1987) anticipent que ces
problèmes deviendront plus sévères dans l’avenir car
les cycles de vie des produits
s’écourteront et donc une proportion plus importante du coût total du produit sera attribuée à
la R&D et les frais généraux.
Ceci étant, les insuffisances de la comptabilité analytique traditionnel ont suscité la mise en
œuvre de méthodes nouvelles de gestion basées sur les activités pour pallier la répartition
arbitraire des charges et donner une image correcte des coûts réels de l’entreprise afin
permettre une prise de décisions suivant un système d’information non biaisé. (Cooper, 1987)
Jeans et Morrow (1989) affirment que la Gestion par Activités ( Activity Based Costing)
surmonte un grand nombre de problèmes issus de la comptabilité analytique traditionnelle.
Elle vise, donc, à donner aux organisations une meilleure définition de leurs coûts de revient
par produit. Cette évolution du contrôle de gestion est ainsi devenue indispensable voire
obligatoire dans un environnement concurrentiel en mutation.
Troxel et Weber (1990) indiquent que la méthode ABC permet :
 de repérer les dysfonctionnements dans l’organisation,
 de définir le coût de revient des composantes du produit final et de chaque étape du
processus de production,
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 de mettre en place un contrôle budgétaire global et détaillé,
 de suivre les écarts et les dépassements par produit ou par segment de marché,
 de proposer un outil de simulation (investissements, nouveau produit, …), et
 d’organiser un véritable système de pilotage.
Toutefois, la méthode ABC est considérée par de nombreuses entreprises américaines comme
une activité à faible valeur ajoutée et fait l'objet de plusieurs critiques (Kim & Miller, 1992).
Piper et Walley ( 1991) affirment que la méthode ABC fonde son analyse sur la structure des
coûts existante d'une entreprise. Par conséquent, elle n’encourage pas les managers à remettre
en cause les systèmes existants et à examiner si leurs processus peuvent être redéfinis.
La productivité est une autre mesure de performance issue de la gestion des coûts. Elle est
définie comme un indicateur mesurant la façon dont les ressources sont bien combinés et
utilisés pour accomplir un objectif spécifique ou un résultat souhaitable (Bain, 1982).
Burgess (1990) indique que le niveau de productivité dépend du contexte de l'entreprise et de
ses processus de production. Toutefois, il existe plusieurs moyens à augmenter la productivité
d’une firme:
 optimiser la croissance en augmentant le niveau de production par une cadence plus
élevée que la consommation des matières premières
 optimiser l’efficience en augmentant la production tout en maintenant le même
niveau d'entrée
 produire plus avec un niveau réduit de matières premières (entrées)
 maintenir le niveau de production tout en réduisant les entrées.
Bien que la productivité soit une mesure conceptuellement simple, il est difficile d’identifier
et de mesurer les entrées et sorties de production. C’est dans cette logique que Craig et Harris
(1973) suggèrent que les entreprises devraient se focaliser sur la productivité totale des
facteurs de productions au lieu de la productivité partielle.
II.4. La flexibilité comme mesure de performance
La flexibilité est ce qui caractérise la souplesse de l'organisation et des moyens de production
d'une entreprise pour répondre aux fluctuations rapides de la demande et aux évolutions de
l'environnement technico-économique. Elle est l'une des composantes de la réactivité
industrielle (Slack, 1983). Toutefois, Gerwin ( 1987) constate que l’impact de la flexibilité
sur la gestion de production reste peu évident. Il indique dans son article qu’une partie de ce
problème est due à l'absence de mesures opérationnelles de flexibilité.
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A travers notre recherche, nous avons pu identifier plusieurs formes de flexibilité au sein du
secteur industriel à savoir :

La flexibilité quantitative externe qui consiste à faire varier le volume de main
d'œuvre en recourant au marché du travail précaire.

La sous-traitance ou externalisation qui permet de faire appel à d'autres entreprises
pour la réalisation d'une partie de la production ou d'activités annexes.

La flexibilité quantitative interne qui consiste à faire varier le temps de travail annuel
des salariés de l'entreprise.

La flexibilité fonctionnelle qui est l'aptitude à pouvoir faire changer les salariés d’un
poste de travail vers un autre sans coûts supplémentaires par le développement de la
polyvalence.

La flexibilité salariale qui est la possibilité de faire varier les rémunérations en
fonction de la performance.
Malgré la difficulté à opérationnaliser ces outils de mesures, Cox (1989) voit que la notion de
flexibilité
est une mesure pertinente de l'efficacité
et préconise aux entreprises
d’opérationnaliser une séries d’indicateur à savoir : le délai de fournisseur, la main d’œuvre
(par type de fonction, formation croisée, et polyvalence), délai d’installation des machines,
délai du cycle de production, équipement programmable, équipement multifonction, et la
taille du lot de production.
III. LA PERFORMANCE DU SECTEUR DES SERVICES
Dans le temps où les entreprises manufacturières se tournent vers les politiques de réduction
de déchets et l’amélioration continue des processus de fabrication, les entreprises de services,
constatent que l’amélioration de performance est plus délicate car la nature des services
proposée demeure hétérogène (Hachimi, 2003). En outre, les clients et les activités diffèrent
largement ce qui met en avant un ensemble de critères relevant d’une importance significative
dans la mesure de performance, soient les différences imprévisibles des expériences ainsi que
les compétences et les motivations de travail des employés (Banker, 2014)
Caractérisé par sa forte omniprésence, le service est « un échange, sans transfert de propriété,
une source de valeur pour le client, qui est l’occasion pour ce dernier d’une interaction
avec les
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éléments humains et/ou physiques du prestataire » (Cinotti, 2013). C’est une
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étiquette couvrant une grande variété de business et pourra être dans certains cas un
complément servant à maintenir la relation avec la clientèle. Une telle définition évoque un
mix de caractéristiques, qui vont de la complexité, la puissance, la sophistication technique
pour arriver à la juste valeur économique. Non seulement ce type d’industrie concerne la
satisfaction des besoins personnels (Tourisme, hôtellerie, restauration…) mais son objectif est
de fournir des services financiers, de transports, de communications, en débouchant aussi à la
procuration des services rattachés au social tels que la santé et l'éducation.
Par rapport aux produits, les services sont insaisissables et difficiles à mesurer. Ce qui rend
leur valeur ajoutée pénible à définir ou mesurer, d’où la nécessité des indicateurs spéciaux
afin de l’estimer. Pour se positionner dans le marché, les entreprises manufacturières sont
axées sur des indicateurs de performance liés aux quantités vendus, les coûts de fabrication,
ou les marges bénéficiaires. Contrairement aux dites organisations, les entreprises de service
doivent prêter attention à la tarification et à la qualité de la relation clientèle/ Personnel. Ces
derniers demeurent la composante productive de l'organisation, l’utilisation de leurs
connaissances génère un revenu et une valeur en hausse.
Dans son article intitulé “Measuring Manufacturing Performance: A New Challenge for
Accounting Research”, Kaplan a soutenu l’idée que l’industrie manufacturière privilégiait les
dimensions de la qualité, l'innovation et la flexibilité. Cependant, les mesures de performance
associées étaient insuffisantes, inappropriées voire indisponibles ce qui nécessite que d’autres
mesures devaient être développées. Par conséquent, avec l’émergence des nouvelles
technologies, ces firmes se contentaient plus sur des mesures faciles telles que celles qui sont
relatives à la productivité et le coût, sans prendre en considération les autres facteurs
essentiels à la réussite concurrentielle. L’industrie des services adoptait la même logique, la
conception était donc « Servir à un coût minimal ».
A nos jours, le service peut être utilisé dans un rôle concurrentiel, le meilleur exemple donné
serait le service après-vente. Les clients sont prêts de switcher vers une autre marque si le
service après vente n’est pas adéquat aux attentes.
III.1. Une gamme large de mesures
Bien qu’il y ait un accord que la mesure de performance ne se limite point à l’aspect financier,
il n’existe pas un nombre précis de mesures spécifiées à cette industrie en raison du nombre
des sous industries qui la composent telles que le tourisme, les services financiers, les soins de
santé, l’éducation, la restauration et la communication sans oublier les organisations à but non
lucratif. Chacune ses spécificités et ses missions. Toutefois, la satisfaction client et la qualité
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de services sont par défaut des standards communs de mesure de performance dans ce type
d’organisation. (Sebai, 2015)
Tous les indicateurs de gestion de performance doivent refléter les objectifs de l’organisation
et peuvent changer en fonction de son progrès vers leur réalisation. Le premier objectif est par
rapport aux parties prenantes. Celles-ci englobent un penchant interne faisant référence à la
perspective des actionnaires reflétant les dividendes et les prix de l’action ainsi que la
perspective employés englobant (motivation et reconnaissance..) et une perspective externe
comme déjà mentionné tous ce qui se rapporte au client final tels que la qualité du service,
l'image de l'entreprise, l'image du produit, fidélité à la marque, le prix…
Nombreux étaient les recherches académiques essayant de relever les dimensions cruciales
pour chaque sous secteur composant cette industrie. Pour rester au courant de la concurrence,
les entreprises doivent tenir compte des aspects non-financiers et opérationnels, tels que la
qualité, la flexibilité et la mise en œuvre des nouvelles technologies. (Santoro, 2015).
Pourtant, les premières études traitant cette problématique se focalisent le plus souvent sur la
performance financière comme étant un objectif ultime pour tout type d’organisation étant
donné que toute entreprise devrait apporter une valeur perçue de l’argent investi par ses
propriétaires. L’exemple qui peut être donné est de l’’industrie hôtelière. Elle est en mesure
d’utiliser l’approche traditionnelle largement en raison de leur capacité à refléter l'efficacité
des activités actuelles et anciennes. ( Banker, 2005). Melia et Robinson (2003) ont soutenu le
fait que les hôtels utilisent un nombre considérable de mesures de performance, toutefois, ce
sont principalement de nature financière, notamment La marge d'exploitation de profit, le
retour sur investissement, la rotation des actifs, les ventes et le bénéfice par action. Et comme
les hôtels deviennent expérimentés dans la gestion, il a été suggéré d'élargir les dimensions
mesurées. Dans un tel contexte, l’efficacité est basée sur les facteurs clés de succès de
l'organisation, qui, dans le contexte hôtelier comprennent, entre autres, la satisfaction du client
et l'impact social (Claver & al., 2003).
Pour le secteur bancaire, les caractéristiques d’une banque performante se traduisent par une
augmentation des bénéfices et par conséquent une réduction des prix par rapport à la
concurrence (Bikker, 2009) afin d’améliorer leur compétitivité et augmenter leur part de
marché. Ce qui laisse montrer que la pression concurrentielle est un déterminant de
l’efficacité. Cette approche structurelle de mesure de performance a un complément, il s’agit
de l’approche non structurelle et permet de comparer les performances entre les banques et
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englobent les mesures liées aux stratégies d’investissement qui peuvent entre autres contenir
les acquisitions d'actifs et la diversification des gammes de services commercialisés.
Actuellement, le concept de la banque réactive est apparu impliquant une responsabilisation
des acteurs et la mesure du risque au niveau le plus proche du client.
Dans le domaine sanitaire, la mesure de performance est au penchant du concept
d'amélioration de la qualité de l'hôpital. Le processus fournit un moyen de définir ce que les
hôpitaux font réellement, et de comparer les résultats obtenus avec les objectifs initiaux afin
d'identifier les possibilités de consolidation.
Il s’agit de rappeler que l’évaluation de la performance n’a été réservée en premier lieu
qu’aux établissements entrant dans le cadre de la démarche d’accréditation. Pour bon nombre
d’hôpitaux, cette politique suscitait une mise en œuvre continue des méthodes et des moyens
face à des exigences ayant pour but de mieux cerner les rôles et mieux structurer les activités
de l’institution. Un changement majeur a été constaté vers le début des années 90, l’évaluation
n’est plus limitée au service rendu mais couvre aussi l’ensemble des processus
organisationnels et opérationnels par rapport aux objectifs assignés.
Le système des soins est composé d’un ensemble d’unités d’exploitations distinctes
permettant d’arbitrer les dimensions de performance. Pourtant, les premiers travaux de
recherche se sont intéressés devancer un consensus quant aux modèles génériques
d’évaluation de performance dans le système sanitaire. Différents courants de mesures ont
caractérisés ce type d’organisation, Allant du Rational model, qui traduit la capacité à
atteindre les objectifs organisationnels en termes de volume de production et de qualité des
services, passant par le « human relations model » et l’ « Open system » pour continuer vers
l’ « internal model ». Ce dernier favorise une Attention particulière aux mesures associées au
fonctionnement des processus. Cette évolution a eu lieu avec l’apparition des modèles de
Gestion de la qualité s’opposant à une vision court termiste.
Il est vrai que les approches cités ci-dessus relève d’un caractère général, pourtant les
hôpitaux renvergent des rôles spécifiques. Alors que la plupart des patients déclarent que les
soins de haute qualité est une composante essentielle d'un système de santé performant élevé,
il y a eu beaucoup de débats récents sur la façon de définir la meilleure «haute qualité» dans
le milieu hospitalier. Les travaux sur ce secteur insistent sur le caractère multidimensionnel du
système, et l’analyse séparée de la performance de chaque élément de ce système est
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quasiment une chimère. (Pereira, 2003). Donc, il arrive à soulever de la littérature que la
performance d’un hôpital se mesure en prenant en considération :
 Les moyens humains, les équipements et les ressources financières nécessaires à la
prise en charge des patients,
 les indicateurs de processus sur les pratiques professionnelles appliquées au cours de
la prise en charge du patient (délai de prise de rendez vous).
 Les indicateurs de résultats intermédiaires qui mesurent la qualité des différentes
étapes du processus de soins (taux de césarienne)
 Les indicateurs de résultats finaux en termes de santé qui traduisent un changement de
l’état de santé des patients (taux de mortalité)
 Les indicateurs de satisfaction des patients.
Dans le domaine éducatif, les indicateurs de performance restent un moyen de la gestion et
l'amélioration des performances en matière de formation. Cette pratique est devenue très
répandue dans les écoles, collèges et universités nonobstant que cette pratique est très récente.
Les mesures peuvent concerner les étudiants et les enseignants, les résultats et le progrès en
termes de formation ainsi que les indicateurs propres aux ressources et au financement,
spécifiées par rapport aux objectifs prévus.
Arrivant au terme, les industries de services sont orientées plus en externe et incluent des
mesures relatives à des facteurs tels que la conformité aux spécifications du service, la
rapidité de livraison…qui sont liés entre autres aux consommateurs. La nature de ces mesures
sont à définir par les vrais connaisseurs de ce secteur et non pas les comptables. Le modèle le
plus connu traitant en général cette industrie est celui de FitzGerald et al. (1991). Ils ont
proposé à travers une étude menée sur onze entreprises anglaises du secteur des services un
modèle normatif de mesure de performance classant par conséquent les mesures en deux
types : relatifs aux résultats (compétitivité, performance financière) et ceux qui se concentrent
sur les déterminants de ces résultats (qualité, flexibilité, utilisation des ressources, et de
l'innovation). Ici, le principe de causalité est mis en avant, les résultats obtenus sont tributaires
du bon choix des déterminant. Le tableau I donne des exemples de ces aspects entrant en
interaction, dont l'examen au cours du processus de la formulation de la stratégie devrait
conduire à des plans stratégiques mieux équilibrés.
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Dimensions
Mesures
 Performance Financière
Profitabilité/ Liquidité/ Ratios de marché / Structure du
capital
 Compétitivité
Mesures de la clientèle/Croissance de marché
Résultats
Déterminants




Qualité du service
Flexibilité
Utilisation des ressources
Innovation
Tous les indicateurs relatifs aux services ex , confort,
apparence, sécurité…
Volume, rapidité
Efficience
Table 1 : Extrait du modèle de « Déterminants et résultats » adapté par Fitzgerald et al
1991
Malgré leur forte orientation interne, Les aspects cités dans le modèle de Fitzgerald et al. Sont
applicables à toutes les prestations de service. Le concept est apparu pour palier aux critiques
relatives à la Matrice de Mesure de performance de Keegan et al. (1989). Celle-ci souffre de
l'absence de liens entre les indicateurs de performance et les indicateurs de pilotage qui
permettent d'atteindre cette performance. L'environnement externe est très limité et est
représenté par la satisfaction de la clientèle ainsi que le coût de production par rapport aux
compétiteurs.
Conclusion
Cet article a essayé d’éclairer un ensemble de représentations. Les organisations opérant dans
le marché disposent d’un ensemble multiple d’objectifs et ont besoin par conséquent d'un
système d’évaluation afin de guider les gestionnaires à leur réalisation. Une seule mesure ne
peut suffire pour donner une image globale sur l’évolution de l’activité opérationnelle,
économique et financière. Il serait, donc, pertinent de souligner l’importance de s’aligner avec
d’autres aspects dans la conception du système, citant les valeurs de l’entreprise, la culture
organisationnelle et les orientations stratégiques. La conjoncture économique y joue aussi un
rôle principal. Selon Kaplan « Le choix des mesures appropriées est un art ce qui doit être
pratiqué en conjonction avec les objectifs stratégiques de l'entreprise et en communication
étroite avec les changements rapides qui se produisent dans les procédés de fabrication des
entreprises ». Ce qui rend crucial l’orientation continue des firmes vers son marché. Il ajoute
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que « Même si une gamme établie de mesures étaient disponibles et acceptables pour les
industries manufacturières, il est probable que cela ne pouvait pas être simplement copié
partout et utilisé pour les industries de services». Kaplan devance que le contexte
économique, la structure et l’ergonomie du secteur impacte le choix des mesures de
performance. Cette évidence a été soulevée à travers les revues de littérature. Les données
empiriques du secteur manufacturier montrent la prédominance sur les aspects liés aux
déterminants de produit : qualité, flexibilité, délai de production et coût. Le recours est plus
centré sur les mesures comptables et en particulier les mesures fondées sur les bénéfices à
court terme.
D’ un autre coté, le secteur des services œuvrant des mesures relatifs à l’aspect humain d’un
côté la satisfaction du client et l’instauration du climat social. Les implications du ledit secteur
est qu'il devrait développer une gamme de mesures visant à surmonter les problèmes liés à la
rentabilité et la croissance. (Qualité du service à la clientèle, attitudes des employés,
utilisation des ressources…).
Dans la même logique d’idées, le secteur manufacturier tend à optimiser l’efficacité et
l’efficience relatives aux produits et aux processus de production et maîtriser les risques et
enjeux opérationnels. En effet, les mesures associées s’articulent autour de piloter ces
évolutions. Tandis que dans le secteur des services, dans lequel règne le caractère
d’hétérogénéité et la simultanéité de la production et la consommation du service,
l’importance du capital humain et la satisfaction des clients est un enjeu majeur
d’appréhension de la performance.
D’un autre côté, il existe un ensemble de dimensions communes soulevées entre les deux
secteurs, le rendement financier et la qualité comme principales mesures fondamentales
faisant un lien de convergence.
Par ailleurs, les fondements théoriques de cet article ont permis de mieux cerner les concepts
de base notamment: l'organisation en tant que système ouvert et indissociable de son
environnement, la relation de l'organisation avec ses acteurs internes ainsi que la performance
et sa mesure.
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