Introduction à l`Economie d`Entreprise (L1 Mipe)

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N° d’anonymat :
Introduction à la Microéconomique
Examen final
Licence 1 Economie-Gestion – 2009/2010
Enseignant : E. Darmon
Remarques générales :
Dans l’ensemble, les résultats sont assez décevants compte tenu du sujet posé (sujet assez court à
traiter, comprenant peu de calculs/graphiques longs à réaliser et comprenant une part importante de
définitions « de base »). On s’attendait donc à ce que chaque réponse soit précise, rédigée et
rigoureuse.
Les définitions des concepts sont souvent très vagues et imprécises. Dans ce cas, les points ne sont
pas accordés.
Comme cela était précisé dans l’énoncé, chaque calcul ou chaque chiffre doit être justifié,
expliqué. Ecrire « le prix est de 1000 » n’est pas suffisant. Cela ne permet pas au lecteur de savoir
si ce résultat tient du hasard ou d’un raisonnement économique.
Des points ont été fréquemment retranchés en raison de l’orthographe (il n’est pas admissible à un
niveau universitaire de lire plus de trois fautes dans une même phrase) et de la forme (style,
présentation). Certaines copies sont des brouillons au sens premier du terme dans lesquelles le
correcteur doit se « débrouiller » pour trouver une réponse.
Le barème était noté sur 22 points. Un point bonus était prévu pour la dernière question. Un autre
point bonus a été accordé pour la question 1.
o Avant jury, sur 266 copies examinées, la moyenne est de 9.8, la médiane est de 10 ; l’écarttype est de 4.8
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QUESTIONS DE COURS (4 POINTS)
1. Définir les notions de surplus du producteur et de profit. Précisez la relation existante entre
surplus du producteur et profit.
Voir le cours pour une définition détaillée.
Remarques :
Définitions très approximatives des concepts :
o S’agissant du surplus du producteur, quelques erreurs fréquentes :
 un producteur n’est pas caractérisé par une disposition à payer mais par une disposition
à vendre (DAV).
 Son surplus n’est pas caractérisé par la différence entre sa DAV et le prix de vente de
son produit mais par l’opposé (prix de vente – DAV, cela pour toutes les unités
vendues).
 Le fait de ne savoir définir le surplus que de manière graphique (comme une airE)
montre que le sens de ce concept n’est pas assimilé.
 Le surplus du producteur ne désigne pas la production invendue d’un producteur
o S’agissant de la notion de profit, malgré les multiples répétitions en cours et en TD (deux
chapitres du cours, quatre TD), cette notion est parfois mal définie. Quelques erreurs
fréquentes :
 « le profit est la différence entre le prix et le coût total ».
 « le profit est la différence entre le prix et le coût marginal ».
 Lorsque sont évoqués les coûts ou les recettes, il faut préciser de quelle notion il s’agit
(marginal ? moyen ? total ?)
o Les définitions ont été considérées comme fausses lorsqu’elles sont imprécises ou incomplètes.
Relation profit/Surplus du producteur : dans de nombreuses copies, on trouve l’idée (incomplète)
que le profit et le surplus du producteur sont liés positivement. Il a été vu dans le cours une relation
plus précise : Profit total = Surplus du Producteur – Coût Fixe
2. Définissez avec précision les notions d’asymétrie d’information, de sélection adverse et d’aléa
moral. Illustrez à l’aide d’un exemple le concept d’asymétrie d’information et précisez les
conséquences de cette asymétrie sur le fonctionnement du marché envisagé.
Voir le cours pour une définition détaillée.
Remarques :
Lorsqu’il vous est demandé de présenter la notion d’asymétrie d’information, il est nécessaire de
présenter cette notion dans le cadre le plus large possible et non uniquement dans le cadre du marché
des voitures d’occasion.
La notion de sélection adverse est en général connue, mais présentée de manière confuse. Le problème
principal s’agissant de la sélection adverse n’est pas l’existence de qualités de biens différentes sur le
marché. Ceci est le cas sur de nombreux marchés et ne pose pas problème en tant que tel. Le problème
vient du fait que l’on ne puisse, avant signature du contrat, identifier la qualité du bien.
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La notion d’aléa moral est très mal maîtrisée. Cette dernière fait référence à un changement d’attitude,
une fois un contrat signé (incertitude dite post-contractuelle) vis-à-vis d’un risque qui pourrait
survenir.
Dans les exemples mentionnés, celui du marché de l’occasion remporte tous les suffrages. D’autres
exemples ont été vus en TD. Même si cela n’est pas sanctionné, il est plus intéressant pour un
correcteur, de lire des exemples autres que ceux détaillés en cours, ce qui montre que la notion a été
réellement comprise (et qu’elle n’est pas uniquement « récitée »).
Les conséquences de la présence d’une asymétrie d’information doivent être présentées avec précision.
On ne peut pas simplement affirmer « le marché fonctionne pas », il faut expliquer quel est ce
dysfonctionnement, quelles sont les conséquences en matière d’optimalité lorsque l’on compare ce
marché à un marché sans asymétrie d’information.
EXERCICE A (5 POINTS) – Les petits prix gagnent la partie (extraits)
La Tribune du 26 octobre 2009, par Sophie Lécluse
3. Quel type de structure de marché vous semble a priori le mieux correspondre au marché des
« desserts lactés » (yaourt, etc.) ? Justifiez votre réponse.
Pour identifier la structure d’un marché, il est intéressant d’observer dans quelle mesure les « conditions de la concurrence pure et
parfaite » sont remplies.
S’agissant de la condition d’atomicité, il semble qu’un nombre assez important d’acheteurs et de vendeurs soient présents sur le
marché. Du côté de l’offre en particulier, on peut identifier deux grandes catégories de producteurs (notamment) : des fabricants
proposant une marque identifiée (Nestlé, Danone par exemple) et des producteurs sous MDD. A la seule lecture du texte, il est
assez difficile de pouvoir identifier si l’une ou l’autre de ces catégories possède un plus grand pouvoir de marché.
S’agissant de la condition de libre entrée et sortie du marché, il semblerait que celle-ci soit vérifiée si l’on considère l’entrée récente
des MDD sur le marché. Néanmoins, peuvent exister sur ce marché des barrières à l’entrée liées notamment aux investissements
publicitaires (coût pour être connu/visible) sur le marché.
S’agissant de la condition d’homogénéité des produits, celle-ci ne semble pas respectée. En effet, le marché des « desserts lactés »
dans son ensemble présente au contraire une très forte variété des produits allant de produits peu transformés (yaourt nature) à des
produits plus élaborés (par exemple, yaourt aux fruits, au lait de soja, crème brulés, etc.) de plus en plus hétérogènes.
La condition de transparence semble, dans une certaine mesure respectée. Lorsqu’un consommateur effectue son choix, il dispose
d’une information exhaustive sur les prix des produits présentés.
D’un point de vue qualitatif, il apparait que le critère qui semble le moins respecté sur le marché des desserts lactés est le critère
d’homogénéité des produits. La structure qui se rapproche le plus de ce marché est une structure de concurrence monopolistique.
Remarques :
La réponse à ce type de question est par définition qualitative. L’énoncé précisait bien qu’il
s’agissait du marché des « desserts lactés » et non d’un marché plus restreint (marché des yaourts
par exemple), sur lequel le critère d’homogénéité des produits serait plus facilement remplis.
Considérant la grande variété des produits, la concurrence monopolistique s’imposait donc a priori.
Néanmoins, une situation concrète ne s’inscrit jamais parfaitement dans une structure de marché. Il
s’agit donc de discuter celle qui, selon vous, semble la plus proche de la situation concrète.
L’évaluation de cette question tient compte de la qualité des arguments apportés.
Certaines réponses sont incohérentes d’un point de vue interne. Par exemple, « toutes les
conditions de la CPP sont réunies, donc c’est un oligopole » ou bien, « c’est un marché de
concurrence pure et parfaite » en début de réponse pour conclure par « c’est un marché
imparfait ».
Il ne suffit pas d’énoncer des conditions et d’affirmer qu’elles sont remplies ou non, il faut
appliquer ces conditions au cas de l’exercice.
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4. Comment définissez-vous (économiquement, mathématiquement) la notion d’élasticité-prix
de la demande et comment interprétez-vous la valeur obtenue ? En vous appuyant sur les
données du texte, comment pouvez-vous caractériser l’élasticité-prix directe de la demande
s’adressant aux produits Danone ? Justifiez votre réponse à l’aide d’un graphique
représentant l’évolution de la recette totale de Danone (vous supposerez pour cela que la
demande est linéaire).
L’élasticité prix de la demande mesure la sensibilité de la demande d’un consommateur lorsqu’il est confronté à une variation du
prix d’un bien. Dans le cas de l’élasticité-prix directe, on s’intéresse à l’impact du prix du bien en question sur la demande de ce
bien. On définit l’élasticité comme le rapport du taux de variation des quantités demandées rapporté au taux de variation des prix :
q/q
p / p où q désigne les quantités demandées et p le prix du bien.
Lorsque l’élasticité-prix de la demande est égale à -5, cela signifie qu’une augmentation de 1% du prix de vente d’un produit
aura pour impact de diminuer la demande de ce bien de (-5)(1%)=-5%.
L’élasticité-prix directe de la demande est généralement négative (une augmentation du prix engendre en effet une baisse des
quantités demandées). Lorsque cette élasticité est comparée à -1 (ou 1 en valeur absolue), on peut mesurer le caractère plus ou moins
élastique de la demande. La demande est dite fortement élastique lorsqu’elle est inférieure à -1, faiblement élastique sinon.
Dans le cas des produits Danone, on ne peut pas calculer directement l’élasticité-prix directe des produits Danone. On peut
néanmoins inférer sa valeur en observant l’évolution de la Recette Totale (RT) de Danone (chiffre d’affaires ou « ventes ») lorsque
Danone a décidé de diminuer le prix de ses produits. En effet, le texte indique, que la RT a augmenté de 4.1% lorsque le prix a
diminué.
Si la demande qui s’adresse aux produits Danone est linéaire, on sait que la courbe de recette totale (en fonction des quantités)
sera une courbe croissante puis décroissante :
q 0 et que l’on observe simultanément une
A la lecture du texte, on constate que les quantités vendues ont augmenté
augmentation des ventes RT 0 , ce que matérialise le passage du point A au point B. On en déduit donc que l’on se situe
sur une portion de la courbe de demande caractérisée par une élasticité-prix élevée (>1). La demande est donc fortement élastique
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Remarques :
Très souvent la première partie de la question (définition de l’élasticité, interprétation) a été
relativement bien traitée. La seconde partie a été peu traitée alors qu’une question proche avait été
posée (et corrigée) lors de l’examen de l’an passé.
Définition de l’élasticité : à nouveau, chaque notion doit être définie avec précision à la fois d’un
point de vue « littéraire » (ce qui permet de savoir que la signification de la notion est bien
comprise) et d’un point de vue mathématique (ce qui permet de vérifier que vous êtes capable de
calculer cette notion). Quelques définitions à ne plus lire !
o « L’élasticité est la variation de la demande rapportée à la variation du prix ». En termes
mathématiques, cette définition revient à
q
p ce qui n’est pas équivalent à la
définition de l’élasticité.
o
p/ p
q/q ; q
p ; p
q ou toute autre combinaison de et de p !
Interprétation de l’élasticité : il avait été vu en cours que l’élasticité s’interprétait de deux points de
vue : son signe (< ou >0) et son intensité (< ou >1). On s’attend à retrouver ces deux
interprétations.
Il était erroné de calculer l’élasticité en faisant le ratio entre « effet volume » et « effet valeur »
(+7.1% / -3%). Ces chiffres renvoient à la décomposition du chiffre d’affaires « à prix constant » et
« à valeur constante » (cf. indices en Statistiques) et non au taux de croissance des quantités et des
prix.
5. Quels impacts auront les « nouvelles attentes des consommateurs » sur l’élasticité-prix
directe et l’élasticité prix croisée des produits Danone ? A l’aide de deux graphiques séparés,
précisez, pour chacun de ces impacts les conséquences sur la courbe de demande de produits
Danone.
Le texte précise que les « nouvelles attentes des consommateurs » sont caractérisées par une plus grande sensibilité des
consommateurs au prix (« les Français chassent les bonnes affaires »), au détriment des marques et une plus grande substitution
vers des produits « sans marques » (« [les français] ne jurent que par les marques de distributeurs, le fait maison et n'hésitent plus
à troquer une marque ou une catégorie contre une autre, moins chère »). Autrement dit, ces nouvelles attentes sont caractérisées
d’une part par des DAP plus faibles et une sensibilité plus forte vis-à-vis des produits « de marque » (augmentation de
l’élasticité-prix directe en valeur absolue). Cela se traduit graphiquement par un aplatissement et une translation de la courbe de
demande. D’autre part, la substitution vis-à-vis de produits sans marque étant plus facile, cela augmente l’élasticité-prix croisée
des produits Danone vis-à-vis des autres produits (produits « faits-maison » ou MDD). Graphiquement, cela se traduit par un
choc de demande négatif.
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Remarques :
Question peu réussie dans l’ensemble. Différentes sources d’erreurs :
o L’énoncé demande quel est l’impact sur les deux élasticités. Un impact se mesure par une
augmentation ou une diminution. On ne peut donc pas simplement mesurer « l’impact »
avec une seule courbe en affirmant que l’élasticité est « forte » ou « faible » (la question
posée est : est-elle plus forte ou plus faible ?)
o Certains ont confondu déplacement le long de la courbe de demande et déplacement de la
courbe de demande. Lorsque Danone annonce une baisse de ses prix, cela est une
conséquence et non une cause des nouvelles attentes de consommateurs. Comme cela a été
vu en cours, lorsque les préférences des consommateurs changent, cela crée un choc de
demande (déplacement de la courbe). On ne s’intéresse donc ici qu’à la dimension
demande et non à ses impacts sur l’offre (à long terme).
o Sur les deux graphiques, il n’est question que des produits Danone (et non des produits des
autres marques). Il ne fallait représenter que la situation pour les produits Danone.
EXERCICE B : ODORICO PERE & FILS (11 POINTS)
6. Précisez l’expression du coût total de l’entreprise Odorico (en fonction du nombre de
mosaïques produites noté Q) en justifiant l’expression obtenue. En déduire la valeur du coût
marginal et du coût moyen associés à cette production
Si l’on raisonne pour une unité produite, la production de cette unité nécessite 50 heures de travail. Le coût de cette unité est donc
de (50 heures)(20 francs/heures) soit 1000 francs. L’énoncé précise que les autres coûts variables sont (supposés) négligeables de
sorte que le coût variable moyen (CVM) est égal au coût lié au facteur travail (soit 1000). Les coûts fixes étant nuls, le coût moyen
(CM) est égal au coût variable moyen et égal à 1000.
On en déduit que le coût total (CT), égal à CT = CM x Q = 1000 Q
Le coût moyen est ici constant (égal à 1000). Cela implique que toutes les unités produites (y compris l’unité « supplémentaire »)
coûtent exactement le même montant (1000). Le coût marginal désignant le coût de production d’une unité supplémentaire est donc
égal à 1000.
Remarques :
La question a été globalement réussie hormis les erreurs de calcul (10x20 = ???)
Erreurs rencontrées :
o Incohérences dans la réponse : par exemple, on ne peut pas affirmer à la fois que le coût total
est égal à 1000 et le coût moyen également égal à 1000.
o Certains ont essayé d’intégrer la fonction de demande dans le calcul des coûts. Lorsqu’une
entreprise calcule son coût de production, elle n’intègre pas, à ce stade, le comportement des
consommateurs.
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Il était possible (même si cela n’a pas été vu en cours d’introduction à la microéconomie, mais en
cours de mathématique) d’obtenir le coût marginal par dérivation du coût total (même si un
raisonnement à la marge en dit plus sur la compréhension du concept qu’un calcul de dérivée !)
7. Qu’est ce qu’un rendement factoriel ? Comment pouvez-vous qualifier les rendements
factoriels de cette entreprise ? Justifiez votre réponse
Un rendement factoriel désigne la productivité marginale d’un facteur de production. Autrement dit, il désigne le rapport entre
l’évolution de la quantité produite grâce à ce facteur ( Q ) et l’évolution de la quantité utilisée de ce facteur ( L ).
Dans le cas de l’entreprise Odorico, il n’y a qu’un seul facteur de production (travail) et on constate que chaque unité de travail
(50 heures) permet de produire un volume identique (1 mosaïque) quel que soit le nombre d’heures de travail déjà utilisées. En
d’autres termes, le rendement du facteur travail est indépendant du nombre d’heures déjà effectuées et donc du montant de la
production. On en déduit que les rendements factoriels associés au facteur travail sont constants.
Remarques :
La notion de rendement factoriel est globalement inconnue et non définie …
o Confusions fréquentes avec la notion de rendement d’échelle ;
o confusion fréquente entre la notion de coût marginal et de productivité marginale.
Un rendement factoriel n’est pas un « bénéfice » lié à l’utilisation d’un facteur.
De nombreuses copies concluent ainsi : « plus on utilise de facteur travail, plus on produit,
donc les rendements sont croissants ». Le raisonnement est erroné. En déterminant la nature
des rendements factoriels, la question posée est « est-ce-que le facteur travail devient plus
ou moins efficace lorsque la quantité de facteur travail utilisée (et donc la production)
augmente ? »
De même, affirmer que les rendements du facteur travail sont « très élevés » car c’est le
seul facteur de production n’a pas de sens. Très élevé par rapport à quoi ???
Lire fréquemment que « le facteur travaille » n’a rien à faire dans un exercice consacré à la
production de mosaïques (éventuellement dans un exercice s’intéressant à la tarification
dans le secteur postal ???)
8. Quelle est la structure du marché sur lequel est vendu la gamme SansDec’ ? Définir les
notions de recette totale et de recette marginale et remplissez le tableau ci-après. En déduire
le nombre de mosaïques produites, le prix et le profit réalisé par Odorico. Justifiez votre
réponse.
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Recette totale
(RT)
Prix
Quantités
demandées
Recette moyenne
1900
1
1900
1800
2
1800
1700
3600
1700
3
1700
1500
5100
1600
4
1600
1300
6400
1500
5
1500
1100
7500
1400
6
1400
900
8400
1300
7
1300
700
9100
1200
8
1200
500
9600
1100
9
1100
300
9900
1000
10
1000
100
10000
900
11
900
-100
9900
Recette marginale
Profit =
RT - CT
1900
NB : la recette marginale devrait figurer « sur les interlignes », car elle est calculée comme une approximation entre deux valeurs.
A la lecture du texte, il apparaît que la gamme Sans’Dec est vendue sur un marché de monopole (« pas de concurrent direct »).
Ce monopole peut être considéré comme un monopole local (« n’a pas de concurrents sur son marché local) ou comme un monopole lié
à « l’exploitation » d’une ressource que l’on suppose rare (« production de mosaïques à l’ancienne requiert un travail d’artiste
minutieux.»)
La recette totale (RT) désigne le chiffre d’affaires de l’entreprise réalisé grâce à la vente de la production (p Q ). Cette entreprise
étant en monopole, la demande qui s’adresse à l’entreprise est la demande de l’ensemble du marché soit Q = (p – 2000) / 100.
On en déduit que RT = p [(2000-p) / 100] (cf. tableau).
La recette marginale désigne la recette liée à la vente d’une unité supplémentaire et se mesure donc par ( RT / Q ).
Afin de maximiser son profit (puisque « Odorico pères & fils n’en oublient jamais de maximiser leur profit pour toutes les décisions
importantes de la vie de l’entreprise »), Odorico doit chercher à égaler sa recette marginale à son coût marginal. Le coût marginal
étant toujours égal à 1000 d’après la question précédente, Odorico a intérêt à augmenter sa production tant que sa recette
marginale est supérieure à son coût marginal. Cela est vérifié jusqu’au point où Q =5. Au dela, produire (et vendre) une unité
supplémentaire rapporterait moins que le coût nécessaire pour cette production (Cmg>Rmg).
La production d’Odorico sera donc de 5 mosaïques qui seront vendues (d’après la courbe de demande) à un prix de 1500 par unité.
Le profit réalisé sera donc de 5(1500) – 5(1000) = 2500 francs.
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Remarques :
La question a été bien réussie dans l’ensemble.
Lorsque les réponses sont données sans justification, les points ne sont pas attribués.
Il était possible de calculer le profit et de conclure à partir de l’évolution du profit. Dans ce cas, tous
les points n’ont pas été attribués car il était indiqué qu’il fallait déduire la réponse à partir de la
question précédente. La seule connaissance du coût marginal et de la recette marginale permettait donc
de conclure sans calculs.
Sur certaines copies, confusion entre maximisation du profit et maximisation de la recette totale.
Vous avez la possibilité ici de vérifier votre réponse en calculant le profit et en vérifiant que le profit
est maximal au prix et quantités annoncés. Faites-le donc !
Il est curieux de voir sur certaines copies le profit calculé dans le tableau, ne correspond pas à la
réponse donnée (offre optimale). Deux questions s’emparent alors du correcteur : a) est-ce-bien la
même personne qui a complèté le tableau et qui a trouvé le résultat ??? ; b) si non, est-ce-que le sens
de l’exercice a été bien compris ???
9. Quel aurait été le prix proposé par Odorico si le marché avait été parfaitement
concurrentiel ? Sans réaliser de calcul, précisez comment évoluent les surplus
(consommateur, producteur, total) dans cette situation par rapport à la situation précédente
(question 8) ?
Si le marché avait été parfaitement concurrentiel, alors Odorico aurait proposé un prix égal à son coût marginal. Or, le coût
marginal d’Odorico est constant et égal à 1000. On en déduit que le prix qui aurait prévalu en concurrence aurait été de 1000.
Le prix en concurrence est ici inférieur au prix de monopole. Les quantités demandées à l’équilibre (et donc échangées) seraient donc
supérieures à celle échangées en monopole. On en déduit que le surplus du consommateur augmente par rapport à la situation
précédente, tandis que celui du producteur diminue par rapport à la situation précédente. Ce faisant, on sait d’après le cours que
le surplus total en concurrence est supérieur au surplus total en monopole en raison de la disparition de la perte sèche.
Remarques :
A nouveau, le simple fait d’affirmer « le prix est de 1000 » est insuffisant. Inversement, le fait
d’affirmer que le prix est égal au coût marginal est insuffisant aussi (dans la mesure où il fallait
calculer le coût marginal).
Si le concept de perte sèche semble avoir marqué les esprits (!), il faut être précis dans les réponses
apportées dans la deuxième partie. En effet, affirmer qu’il « existe une perte sèche, que le surplus du
consommateur et du producteur augmentent simultanément en situation de concurrence par rapport au
monopole », n’est pas très cohérent par rapport à la définition d’une perte sèche.
NB : En toute logique, ceux qui n’ont pas répondu à la première partie de la question, ne devraient pas
recevoir de points pour la seconde partie, même juste. En effet, il a été vu en cours des situations
(monopole naturel) où la comparaison entre monopole et concurrence était renversée. Cela n’a pas été
pris en compte dans la notation.
10. De nombreuses innovations technologiques ont révolutionné depuis la production de
mosaïques. Cela se traduit par la fonction de coût moyen de long terme présentée sur le
graphique ci-après. Odorico et les autres firmes présentent toutes les mêmes coûts de
production. De plus, pour l’entreprise Odorico, ces nouvelles technologies « banalisent » la
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production de mosaïques. Cela se traduit par la possibilité pour de nouvelles entreprises
d’entrer sur le marché.
a) Si l’entreprise Odorico avait la possibilité de maintenir son prix actuel …
Sur un marché concurrentiel, une entreprise est price-taker et n’a donc pas d’influence sur le prix de vente de son produit. Par
conséquent, le prix de vente précédent (1500) est considéré comme une donnée à partir de laquelle Odorico doit ajuster les quantités
produites. Odorico maximise son profit lorsque le prix de vente est égal à son coût marginal. Graphiquement, on en déduit que les
quantités offertes seront de 10 mosaïques. A ce prix, Odorico réalise un profit positif approximativement égal à (1500 – 1100)(10)
[aire représentée sur le graphique en vert]. Ce profit est positif (prix = coût marginal > coût moyen). Comme toutes les entreprises
sur le marché ont accès à la même technologie, il existe donc des opportunités de profit sur ce marché pour une entreprise qui
souhaiterait entrer sur le marché. On en déduit que l’on observera des entrées d’entreprises sur ce marché.
Remarques : la question a été en général réussie dès lors que la réponse était justifiée. Il n’était pas
suffisant de tracer une ligne horizontale sur le graphique pour répondre à la question. De même, il fallait
montrer que le profit était positif pour pouvoir conclure à l’entrée de firmes sur le marché.
b) Indiquez sur le graphique précédent quelle sera la situation à long terme…
L’entrée de nouvelles entreprises sur le marché aura pour conséquence de diminuer le prix de marché. De nouvelles entreprises
entreront sur le marché et le prix diminuera tant que le prix de marché reste supérieur au seuil de rentabilité de l’entreprise. En deçà
du seuil de rentabilité, le prix devient inférieur au coût moyen et il n’est plus intéressant d’entrer sur le marché. Le prix fixé à long
terme sera donc de 500 et les quantités échangées seront de 3. Compte tenu de la demande du marché (supposée inchangée), et du
prix à long terme, la quantité totale demandée sera de q = (2000 – p) / 100 = (2000 – 500)/100 = 15. Chaque entreprise
produisant 3 unités, on en déduit que le nombre d’entreprises à long terme sera de 15/3 = 5 entreprises.
Remarques :
Comme précédemment, la réponse devait être correctement justifiée.
La seconde partie de la question (nombre de firmes à long terme) était comptée sous la forme d’un
bonus dans la mesure où cela n’avait pas été vu directement en TD (même si une question identique a
été posée l’an passé).
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