« En tant qu`intendants des mystères de Dieu, les prêtres sont les

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N° 4 · Mai 2014
Huit numéros par an
www.aide-eglise-en-detresse.ch
Souvenir de l’époque
chrétienne : la Mère de
Dieu (Basilique Sainte
Sophie).
« Derrière et avant toute vocation au
sacerdoce, il y a toujours la prière forte et
intense de quelqu’un : d’une grand-mère,
d’un grand-père, d’une mère, d’un père,
d’une communauté… Les vocations
naissent dans la prière et de la prière ;
et elle ne peuvent persévérer et
porter du fruit que dans la prière.
Invoquons l’intercession de Marie,
qui est la Femme du « oui ».
Marie a dit « oui », toute la vie ! »
Pape François, Regina Coeli, 21 avril 2013
Parmi les nombreuses demandes pastorales
que les évêques du monde entier confient à
l’Aide à l’Eglise en Détresse, les vocations
sacerdotales sont toujours la première
préoccupation. Sans le sacerdoce sacramentel, l’Église reste finalement infructueuse dans son action
missionnaire. L’action sacerdotale des hommes consacrés
appartient à l’accomplissement
de l’essence même de l’Église.
Jésus a fondé l’Église sur les
Apôtres, et il existe un lien
indissociable entre elle et la prêtrise. C’est
pourquoi, à tout moment, Dieu ne cesse
d’appeler des hommes à se consacrer à Lui
sans réserve, et à se mettre entièrement au
service de l’Église.
Malheureusement, la vocation sacerdotale
est aujourd’hui considérée en maints endroits avec méfiance, comme une forme de
vie désuète. Le prêtre célibataire ne correspond plus à l’image d’une société de
consommation dont les premiers impératifs
sont l’épanouissement personnel et le plaisir. Il n’est pas rare que de bons chrétiens,
voire des prêtres, découragent les jeunes de
devenir prêtres : on pourrait tout aussi bien
servir remarquablement Dieu et l’Église en
bon théologien laïque ou en père de famille.
Cela est vrai, et le Concile Vatican II a
justement souligné de manière admirable la
vocation des laïcs. Mais il ne faudrait pas
opposer l’un à l’autre ces deux types
d’appels de Dieu.
tabernacle ? Le prêtre. Qui a reçu votre âme
à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la
nourrit pour lui donner la force de faire son
pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à
paraître devant Dieu, en lavant cette âme
pour la dernière fois dans le sang de JésusChrist ? Le prêtre, toujours le prêtre.
En ce mois de mai, demandons
à la Mère de Dieu, la Mère de
tous les prêtres, que de nombreux jeunes perçoivent la voix
de Dieu et puissent ensuite
trouver dans leurs familles et
dans l’Église un terreau pour
leur vocation. Nous vous remercions, chers
amis, car grâce à vos dons, des centaines de
séminaires ont déjà été construits et nous
pouvons actuellement soutenir la formation
spirituelle et théologique d’un séminariste
sur onze dans le monde.
« En tant qu’intendants des
mystères de Dieu, les prêtres
sont les artères vitales de
l’Église par lesquelles jaillit en
nous la grâce, la Vie divine. »
« Donnez-moi de saints prêtres et je vous
donnerai un peuple saint », était la devise
du Pape Pie XI. Le rôle de guide qu’ont
les prêtres, à l’image de Jésus, est indispensable à la transmission de la foi et à
l’administration des sacrements. Le renouvellement du sacerdoce fait partie des priorités de l’Église. En tant qu’intendants des Je vous bénis avec gratitude
mystères de Dieu, les prêtres sont les artères vitales de l’Église par lesquelles jaillit
en nous la grâce, la Vie divine. C’est pourquoi, le Saint curé d’Ars, patron des
prêtres, disait : « Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas
P. Martin M. Barta
Notre-Seigneur. Qui l’a mis là, dans le
Assistant ecclésiastique
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Des lieux pour la réponse du Seigneur
Pourquoi construire des églises et
des chapelles ? Ne peut-on pas prier
aussi dans la forêt, en pleine nature ?
« On le peut certainement », dit
Benoît XVI, « mais l’initiative de la
prière nous reviendrait alors entièrement ; Dieu serait alors un postulat
de notre pensée – on ne pourrait pas
savoir s’Il répond, s’Il peut et veut
répondre. Alors que l’Eucharistie
signifie : Dieu a répondu. L’Eucharistie,
c’est Dieu, présence répondante. »
Philippines – Devant la chapelle
bondée de Bariis Cabid-an
C’est bien de cela qu’il s’agit : que les
fidèles se rassemblent autour de la « présence répondante » du Seigneur. À Bariis
Cabid-an, près de la ville de Sorsogon
(Philippines), ils sont trop nombreux pour
la petite chapelle des Clarisses. Voilà vingt
ans que les sœurs contemplatives prient
dans cette chapelle, et comme l’écrit
Mgr Arturo Mandin Bastes, leur présence
orante a fait de ce lieu un lieu du témoignage du Christ dans le monde. Le nombre
de pèlerins et de priants ne cesse d’augmenter. Les dimanches et jours fériés, ils
sont dehors, debout, souvent sous la pluie.
Des bâches, d’abord une, puis deux, ne
suffisent plus, d’autant que la chapelle sert
de refuge aux sans-abri en cas de tempêtes
et de catastrophes naturelles. La chapelle,
manteau protecteur du Seigneur, doit
vraiment être agrandie (CHF 23 100).
Les paroissiens de « Notre
Dame de Fatima », à Boni
(Burkina Faso), prient
maintenant depuis 55 ans, et
cela fait presque autant d’années qu’ils souhaitent une
chapelle pour la paroisse annexe du village de Kopoye.
Ils ont fait des quêtes et
commencé à construire les
murs eux-mêmes. Puis, ils
ont manqué d’argent pour le
matériel. Depuis lors, la maison du Seigneur est restée
inachevée, sans toit ni fenêtre
ni crépi. C’est encore comme
dans la forêt, comme en
pleine nature. Nous avons
promis les CHF 7 800 manquants – pour que le logis
de la présence eucharistique
devienne une réalité.
Terre Sainte – Dans la joie
du Seigneur : séminaristes
de Beit Jala, lors de la
procession de la Fête-Dieu
Burkina Faso – Église de Kopoye,
inachevée, faute de moyens
« C’est le prêtre qui fait descendre Dieu du
ciel », disait le Saint curé d’Ars. Sans prêtre,
il n’y a pas de présence eucharistique. C’est
pourquoi les séminaires sont les avantpostes des églises. À Beit Jala, près de
Bethléem, se trouve le seul séminaire de
l’Église catholique de rite latin au ProcheOrient. Il existe depuis 1852 et est trop
petit. Car malgré la situation dangereuse et
oppressante pour les chrétiens de la région,
le nombre de vocations augmente. Au total,
71 séminaristes prient, vivent et étudient à
Beit Jala. Et d’autres demandes sont sur la
table du Patriarche latin de Jérusalem. Les
chambres, qui servent aussi de salles
d’étude, doivent être rénovées et agrandies,
ce qui nécessite de nombreux travaux.
Nous avons promis CHF 182 400.
Comme aux Philippines, au Burkina Faso,
ou en Terre Sainte, vous aidez aussi en Europe, en Amérique latine ou en Australie,
à construire ou terminer des espaces de
paix et de présence eucharistique. C’est ce
qui crée une communauté, car comme le
dit Benoît XVI, « quand nous prions en
présence de l’Eucharistie, nous ne
sommes jamais seuls. Toute l’Église qui
célèbre l’Eucharistie prie alors conjointement. Nous prions alors à l’endroit de
l’exaucement, parce que nous prions à
l’endroit de la mort et de la Résurrection,
donc là où est exaucée la prière véritable,
présente dans toutes nos prières : la prière
pour que la mort soit vaincue, la prière
pour que l’amour soit plus fort que la mort.
C’est vers une telle prière que nous devons
tendre. »
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Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
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De bons prêtres pour le monde
Un séminariste sur onze dans le
monde vit et étudie grâce à l’Aide à
l’Eglise en Détresse. La plupart d’entre eux se préparent au sacerdoce
en Amérique latine et en Europe de
l’Est. Mais en Afrique aussi, leur
nombre augmente constamment.
Ils sont 127 au séminaire de Mayidi
(République Démocratique du Congo).
Ils vivent modestement, étudient avec ardeur. Toutefois ils ont rarement le courant
électrique (autrefois de 18 h 15 à 22 h 30,
désormais juste une heure par jour), et la
nourriture est rationnée. Pour l’année scolaire 2013/2014, il n’y a chaque mois que
sept sacs de sel (CHF 45), vingt sacs de
farine (CHF 924), 15 cartons de boîtes de
sardines (CHF 688), douze sacs de riz
(CHF 562), un sac de café (CHF 184) et
6 sacs de sucre (CHF 428). Les frais
d’essence du générateur sont élevés (CHF
3 331). Sans une aide extérieure, il faudrait
Ukraine – Pour ces séminaristes et leurs formateurs,
à Kiev, « l’Amour du Christ est le bien le plus précieux ».
fermer le séminaire. Il existe depuis 80 ans,
et des centaines de prêtres et de théologiens laïcs en sont issus. En outre, c’est un
centre spirituel régional. Les séminaristes
viennent de sept diocèses, et avec les douze
prêtres qui les forment, ils s’occupent de la
pastorale de 37 villages, écoles incluses.
Nous leur avons promis CHF 18 800.
Cette somme financera un mois de vie et
d’étude des 127 séminaristes et de leurs
formateurs.
Futurs prêtres pour le Royaume de Dieu : séminaristes du Nigeria, Pérou et Jamaïque
En Ukraine, les troubles politiques
affectent également la vie des séminaires.
Le nouveau séminaire gréco-catholique
interdiocésain de Kiev, consacré aux trois
docteurs de l’Église : Basile, Grégoire et
Jean Chrysostome, a besoin non seulement
d’une aide à la formation (CHF 23 700),
mais aussi d’un générateur. Il rendrait le
séminaire indépendant des coupures de
courant incessantes. Bien sûr, on pourrait
manger froid, et n’étudier qu’à la lumière
du jour, et les séminaristes ont à cœur la sagesse de Jean Chrysostome : « Quel est le
bien le plus précieux ? L’Amour du Christ ».
Cependant, il y a aussi une question de
temps. Les séminaristes proviennent de
partout. Ils veulent terminer rapidement
leurs études, car le pays a un besoin urgent
de bons prêtres, surtout dans l’Est du pays.
Le générateur permettrait de cuisiner, chauffer, éclairer. Le travail se fait plus rapidement
quand tout fonctionne. Nous avons promis
CHF 9 700 pour cela.
•
L’adoration – Mesure de la vitalité de l’Église
« Le Seigneur y est toujours présent. L’église n’est pas un local
dans lequel tôt le matin il se passe quelque chose, tandis qu’il
demeurerait vide et sans utilité pour le reste de la journée. Dans
l’église, il y a toujours l’Église, puisque le Seigneur se donne toujours, puisque le Mystère eucharistique demeure, et parce que, en
demeurant en lui, nous sommes continuellement inclus dans le
service divin de toute l’Église qui croît, prie et aime.
Aujourd’hui nous sommes confrontés au danger que nos églises
deviennent des musées avec le sort qui leur est réservé : s’ils ne
sont pas sous alarme, ils sont dévalisés. Ils n’ont plus de raison
d’être. La mesure de la vitalité de l’Église, la mesure de son
ouverture intérieure, se manifeste à travers la possibilité de
laisser ses portes ouvertes, parce que c’est une Église priante. »
(Pape Benoît XVI).
•
Église priante, lieu d’exaucement : au séminaire de Granada
(Nicaragua), nous aidons 30 séminaristes à devenir prêtres
(CHF 16 400), pour qu’un jour ils apportent la vie
à l’Église.
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
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Ces derniers mois, grâce à
votre générosité, nous avons
pu faire parvenir plusieurs
fois de l’aide aux chrétiens
souffrants et persécutés en
Syrie et au Liban. Mais les
signes de solidarité qui sont
visibles dans chaque paquet
et chaque virement sont plus
importants que l’aide matérielle (photo). Sœur Kinda Tabareh, de la congrégation de Notre-Dame de
la Charité du Bon Pasteur de Syrie, nous écrit : « Je suis vraiment touchée
par ce que vous apportez à mon peuple comme espoir. Merci encore une
fois à l’Aide à l’Eglise en Détresse et tout ce que vous faites pour les personnes. Vous leur apportez beaucoup plus que de l’aide humanitaire, c’est
la vie que vous leur communiquez et cela a beaucoup plus de valeur que
l’argent ou les vêtements ou même les médicaments... »
Détresse, amour et gratitude – Vos lettres
Le courage et la foi qui donnent des ailes
C’est toujours avec beaucoup d’émotion
que je lis vos Bulletins et votre revue ; quel
stimulant de voir ce que vivent nos frères
à travers le monde, leur courage, leur
Foi… On aimerait pouvoir soutenir tous
vos projets tant chacun apparaît si important ; ils paraissaient tous prioritaires.
J’essaie au moins de les soutenir par la
prière et je demande aussi au Seigneur et
au Père Werenfried de multiplier toujours
plus les donateurs. Soyez bénis pour tout
ce que vous faites, que la grâce de Dieu
vous accompagne pas à pas, que la Vierge
Immaculée garde chacun de vous, de ceux
que vous aidez et des Bienfaiteurs – Que
l’Église est belle !
Une religieuse contemplative de France
Lettre d’un nouveau Bienfaiteur
J’ai lu le livre « On m’appelle le Père au
Lard » avec une grande attention et une
émotion profonde sur la fondation de
l’Aide à l’Eglise en Détresse. Plusieurs
passages m’ont ému jusqu’aux larmes. Et
aujourd’hui, j’ai reçu d’un ami le Bulletin
de l’AED et une lettre présentant les besoins les plus urgents de gens, autant religieux que laïcs dédiant leur vie aux
pauvres, aux oubliés, aux rejetés ou aux
malades. Je ne peux rester insensible aux
besoins d’une telle Oeuvre. Je suis un
Frère de l’Instruction Chrétienne et nous
nous dévouons dans 27 pays du monde
dont l’Afrique qui est très mal en point. Il
me fait donc plaisir de verser ma toute petite obole de 200 $ en soutien à l’AED. Ma
vie de prière et de souci de l’extension du
Règne de Dieu vous accompagne.
Un Frère du Canada
Merci !
Merci de m’avoir souhaité un bon anniversaire pour mes 90 ans ! Je prie trois chapelets par jour. Notre Dame m’a beaucoup
aidée dans ma jeunesse. Maintenant, j’aimerais faire célébrer deux messes par les
prêtres dans le besoin, afin que Dieu me
soit encore plus proche. Merci mon Dieu !
Une dame de Belgique
VOTRE DON: UBS; Genève, Cpte No.: 0240-454927.01W, IBAN: CH66 0024 0240 4549 2701 W;
Compte postal 60-17700-3, Bureau national: AIDE A L’EGLISE EN DETRESSE, Cysatstrasse 6,
6004 Lucerne, Tél. 041-410 46 70; Antenne pour la Suisse romande et italienne: Ch. du
Cardinal-Journet 3, CH-1752 Villars-sur-Glâne, Tél. 026-422 31 60;
E-mail: [email protected]
www.aide-eglise-en-detresse.ch
Nous vous demandons de bien vouloir mentionner votre nº. de bienfaiteur, lors de
toute correspondance, versement ou changement d’adresse.
4
Johannes
Freiherr
Heereman,
Président exécutif
Chers amis,
Je me souviens avoir appris à l’école :
« L’étonnement est à l’origine de la
connaissance » (Platon). Mais depuis
que je suis dans cette Œuvre, je ne
cesse pas de m’étonner. Et encore
aujourd’hui, alors que les commissaires
aux comptes ont examiné les chiffres de
l’année dernière et constaté que malgré
la crise économique et financière, la générosité des Bienfaiteurs ne diminue
pas. L’année 2013 a fourni le deuxième
meilleur résultat de l’histoire de l’Aide
à l’Eglise en Détresse. Conclusion ? Un
vieil adage du Père Werenfried : « Les
gens sont meilleurs que nous ne le pensons ». En fait, je devrais m’étonner de
mes doutes...
Grâce à votre générosité, nous avons été
en mesure d’honorer 5 420 promesses
d’aide dans plus de 140 pays. Mais nous
avons aussi souvent dû dire non, car
nous avons reçu 6 656 demandes. Beaucoup d’entre elles attendent encore sur
nos bureaux, parce qu’il n’est pas facile
de dire non et que chez nous, l’espérance
ne meurt pas. Comment le pourrait-elle,
alors qu’une messe est célébrée toutes
les 25 secondes quelque part dans le
monde aux intentions des Bienfaiteurs ?
C’est une chose que j’ai à nouveau vécue
dans cette Œuvre de bienfaisance : Dieu
aussi est meilleur que ce que nous
pouvons imaginer.
Je vous remercie, rempli d’espoir.
Rédaction: Jürgen Liminski
KIRCHE IN NOT, D-61452 Königstein –
Typo mention: Editeur KIRCHE IN NOT, Cysatstrasse 6, CH-6004 Lucerne – Imprimé en
Suisse – ISSN 0252-2519 – De licentia competentis auctoritatis ecclesiasticae – Circulaire
– huit numéros par an – cotisation CHF 10.-
iq u e
Amér
la t in e
Elles sont là où il n’y a pas assez de prêtres
Être là pour les personnes âgées et les
malades
Mariage en montagne : envoyée par
l’évêque, elle scelle l’alliance pour la vie.
Les sœurs sauvent et bénissent là où il
n’y a pas de main pour bénir.
On peut lire dans une ancienne traduction de la lettre de Saint Jacques
(4,17) : « Celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, commet un
péché ». Dans une traduction plus récente, le message semble encore plus
fort : « Être en mesure de faire le bien et ne pas le faire, c’est un péché ».
La Congrégation est née en 1961 au Pérou
– de la détresse. Il y avait e il y a en effet un
grand manque de prêtres dans les régions
inaccessibles du Pérou, ainsi que dans le
nord de l’Argentine ou le nord du Brésil
dont les villages reculés ne reçoivent à peu
près qu’une fois par an la visite d’un prêtre.
C’est là que les sœurs travaillent. Elles
considèrent l’éducation morale et religieuse
des populations, la préparation aux sacrements et l’accompagnement des familles,
comme leur mission primordiale. Elles font
le catéchisme – les paroisses abandonnées
sont la plupart du temps infestées de sectes
– elles donnent des cours aux enfants, visitent les malades, s’occupent des problèmes
des familles, et il n’est pas rare qu’elles
permettent à la fille de la famille de pouvoir
aller à l’école en ville, ou au fils d’apprendre un métier grâce auquel il pourra améliorer les revenus de familles souvent très
pauvres. Les soins médicaux – préventifs ou
curatifs – comptent également parmi les
tâches des sœurs. Si quelqu’un est mourant
ou lors d’une naissance, les sœurs sont présentes, car en cas d’urgence, le trajet jusqu’à
l’hôpital le plus proche est trop long.
Les « Religieuses Missionnaires de Jésus
Verbe et Victime » n’étudient pas l’exégèse
dans sa précision, elles font simplement le
bien, et cela toute la journée. La mission
particulière des sœurs est d’être auprès des
pouvons dire à tous ceux qui se sont rassemblés : c’est comme pour Saint Paul :
bien que les routes soient encore si mauvaises, je vais bien tant que je fais tout en
Christ et pour le Christ. »
Dans les Andes, religieuses se rendant chez
ceux qui ne reçoivent jamais d’autre visite.
gens qui ne reçoivent la visite d’aucun
prêtre. Sur le site Internet de la Congrégation, on peut lire : « Le travail des Missionnaires de Jésus Verbe et Victime commence
là où les routes ne sont plus goudronnées ».
D’Argentine, Mère Araceli décrit ainsi leur
mission : « Nous croyons que nous roulons
seules, mais tout d’un coup, nous nous souvenons et ressentons que nous ne sommes
pas seules. Le Christ est avec nous, et c’est
si merveilleux ! Lorsque nous apportons le
Saint-Sacrement pour les célébrations, nous
5
Ce dévouement, cet abandon de soi à la mission rend les soeurs heureuses. Leur co-fondateur, Mgr Federico Kaiser, alors évêque de
la Prélature de Caravelí (Pérou), a dit un jour
à une postulante : « Je ne vous offre pas une
vie facile ni confortable, mais une vie incroyablement heureuse ». Beaucoup de prêtres le
confirment quand ils leur administrent les
sacrements. Les religieuses de cet ordre
de droit pontifical sont heureuses, en dépit
des circonstances. L’ordre est présent maintenant dans six pays d’Amérique latine.
Elles font le bien jusqu’à l’épuisement.
Elles ont besoin de lieux de détente, de
prière et d’échange communautaire, où
elles puissent dormir pendant leur séjour et
se reposer de la fatigue de six à neuf heures
de marche à pied. Par exemple, elles aimeraient construire et arranger un deuxième
étage dans le presbytère de la paroisse de
l’Immaculée Conception du diocèse d’Ayacucho (Pérou). Concrètement, elles nous
demandent pour cela une certaine somme :
CHF 14 000, que nous avons maintenant
promis.
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
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L’Égl
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Jeune, pauvre, en croissance rapide
Le diocèse de Reykjavík compte
11 250 catholiques, un évêque, 16
prêtres et 30 religieuses. La canonisation du Pape Jean-Paul II est pour
eux une grande joie. En 1989, il est
le premier Pape de l’histoire à avoir
entrepris une visite pastorale en Islande. L’Aide à l’Eglise en Détresse
soutient le diocèse, entre autres, en
finançant la rénovation de bâtiments
pour les religieuses, l’achat d’une
voiture, la Bible de l’enfant et le petit
catéchisme « Je crois » en islandais.
Le Suisse Peter Bürcher est l’évêque
du diocèse.
Prier pour l’île et le monde :
la petite église du couvent de Úlfljótsvatn
Photo : Lucia Wicki-Rensch/Kirche in Not
comment est-ce possible pour des paroisses
pauvres ? Dominus providebit ! (Le Seigneur pourvoira !) Reykjavik est un vaste
évêché de la diaspora. En raison du très
mauvais état des routes, je dois faire la plupart des visites en avion. C’est comme cela
que je peux célébrer chaque année la
confirmation dans toutes les paroisses. Les
origines très variées des catholiques en Islande exigent de faire attention à la diversité culturelle, mais cela renforce aussi
Excellence, l’Église grandit rapidement
en Islande. Qu’est-ce qui la rend si attractive pour les gens du Grand Nord ?
Certainement pas le fait que la cathédrale
du Christ-Roi, Reykjavík soit le siège
épiscopal catholique le plus nordique de la
planète ! Peut-être est-ce la jeunesse de
notre Église. En 2013, il y a eu 156 baptêmes et seulement 24 enterrements. Les
catholiques sont des migrants à 80 %, principalement originaires de Pologne, Lituanie, et des Philippines. Ils représentent
actuellement 3,4 % de la population totale.
L’âge moyen de nos 16 prêtres, qui est de
48 ans, est également assez jeune ! Hélas, Mgr Peter Bürcher, évêque de Reykjavik,
il n’y a pas encore de locaux pour les remercie l’AED.
jeunes. En Islande, la communauté cathol’unité dans la foi et le témoignage chrétien.
lique est jeune, mais également pauvre.
Tous les prêtres du diocèse, sauf un, proQuels sont les besoins les plus urgents de viennent de l’étranger. Ici, l’universalité de
l’Église en Islande – tant d’un point de l’Église se ressent tous les jours.
vue matériel que spirituel ?
En Islande, nous avons un besoin urgent De quoi vit votre diocèse ?
d’au moins deux nouvelles églises avec leur L’avenir politico-économique de l’Islande
centre paroissial. Et deux autres églises est actuellement discutable. Ce sont les
devraient absolument être agrandies. Mais immigrés qui sont le plus durement
Photo : Lucia Wicki-Rensch/Kirche in Not
Photo : Lucia Wicki-Rensch/Kirche in Not
Dans une paroisse d’un fjord de l’ouest :
le berger et son petit troupeau
Du monde entier vers le Grand Nord :
l’évêque et les Carmélites
frappés par le chômage. Lors des quêtes,
les quelques catholiques islandais subviennent aux besoins financiers du diocèse
par des dons relativement élevés. En
Islande, l’État n’accorde à l’Église
catholique que de petites subventions
symboliques. Mais en contrepartie, nous,
catholiques, avons beaucoup de liberté
d’action. Toutefois, sur le long terme, la
pastorale locale ne peut se passer d’une
aide financière et personnelle de l’étranger. Nous en sommes très reconnaissants
à tous nos amis et Bienfaiteurs, surtout
ceux de l’Aide à l’Eglise en Détresse. Sans
cette aide, nous ne pourrions pas survivre
en tant qu’Église.
Quel est selon vous le plus grand danger
pour les chrétiens d’Islande ?
La sécularisation. Elle progresse et la culture générale accorde peu d’importance aux
valeurs chrétiennes. Elles sont même en
recul. Les écoles publiques ne proposent
plus d’enseignement biblique ou chrétien,
contrairement à autrefois. Les valeurs morales, surtout en ce qui concerne le mariage
et la famille, sont attaquées de bien des façons. C’est pourquoi l’éducation chrétienne
et la vie spirituelle des laïcs, et surtout des
familles, font partie des priorités de notre
pastorale. Le prochain synode à Rome devrait pouvoir y aider. La crise économique
actuelle affecte très durement nos fidèles et
l’ensemble de la population. Mais elle met
en même temps au défi de vivre les valeurs
chrétiennes de charité. C’est pourquoi l’espoir est bel et bien vivant. Nous avons
confiance en Dieu et en la Vierge Marie.
Comme il y a 25 ans, nos terres nordiques
seront également consacrées à la Sainte
Vierge en 2014.
Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale.
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