N° 4 · Mai 2014 Huit numéros par an www.aide-eglise-en-detresse.ch Souvenir de l’époque chrétienne : la Mère de Dieu (Basilique Sainte Sophie). « Derrière et avant toute vocation au sacerdoce, il y a toujours la prière forte et intense de quelqu’un : d’une grand-mère, d’un grand-père, d’une mère, d’un père, d’une communauté… Les vocations naissent dans la prière et de la prière ; et elle ne peuvent persévérer et porter du fruit que dans la prière. Invoquons l’intercession de Marie, qui est la Femme du « oui ». Marie a dit « oui », toute la vie ! » Pape François, Regina Coeli, 21 avril 2013 Parmi les nombreuses demandes pastorales que les évêques du monde entier confient à l’Aide à l’Eglise en Détresse, les vocations sacerdotales sont toujours la première préoccupation. Sans le sacerdoce sacramentel, l’Église reste finalement infructueuse dans son action missionnaire. L’action sacerdotale des hommes consacrés appartient à l’accomplissement de l’essence même de l’Église. Jésus a fondé l’Église sur les Apôtres, et il existe un lien indissociable entre elle et la prêtrise. C’est pourquoi, à tout moment, Dieu ne cesse d’appeler des hommes à se consacrer à Lui sans réserve, et à se mettre entièrement au service de l’Église. Malheureusement, la vocation sacerdotale est aujourd’hui considérée en maints endroits avec méfiance, comme une forme de vie désuète. Le prêtre célibataire ne correspond plus à l’image d’une société de consommation dont les premiers impératifs sont l’épanouissement personnel et le plaisir. Il n’est pas rare que de bons chrétiens, voire des prêtres, découragent les jeunes de devenir prêtres : on pourrait tout aussi bien servir remarquablement Dieu et l’Église en bon théologien laïque ou en père de famille. Cela est vrai, et le Concile Vatican II a justement souligné de manière admirable la vocation des laïcs. Mais il ne faudrait pas opposer l’un à l’autre ces deux types d’appels de Dieu. tabernacle ? Le prêtre. Qui a reçu votre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de JésusChrist ? Le prêtre, toujours le prêtre. En ce mois de mai, demandons à la Mère de Dieu, la Mère de tous les prêtres, que de nombreux jeunes perçoivent la voix de Dieu et puissent ensuite trouver dans leurs familles et dans l’Église un terreau pour leur vocation. Nous vous remercions, chers amis, car grâce à vos dons, des centaines de séminaires ont déjà été construits et nous pouvons actuellement soutenir la formation spirituelle et théologique d’un séminariste sur onze dans le monde. « En tant qu’intendants des mystères de Dieu, les prêtres sont les artères vitales de l’Église par lesquelles jaillit en nous la grâce, la Vie divine. » « Donnez-moi de saints prêtres et je vous donnerai un peuple saint », était la devise du Pape Pie XI. Le rôle de guide qu’ont les prêtres, à l’image de Jésus, est indispensable à la transmission de la foi et à l’administration des sacrements. Le renouvellement du sacerdoce fait partie des priorités de l’Église. En tant qu’intendants des Je vous bénis avec gratitude mystères de Dieu, les prêtres sont les artères vitales de l’Église par lesquelles jaillit en nous la grâce, la Vie divine. C’est pourquoi, le Saint curé d’Ars, patron des prêtres, disait : « Si nous n’avions pas le sacrement de l’Ordre, nous n’aurions pas P. Martin M. Barta Notre-Seigneur. Qui l’a mis là, dans le Assistant ecclésiastique 1 Aide n ructio t s n o à la c Des lieux pour la réponse du Seigneur Pourquoi construire des églises et des chapelles ? Ne peut-on pas prier aussi dans la forêt, en pleine nature ? « On le peut certainement », dit Benoît XVI, « mais l’initiative de la prière nous reviendrait alors entièrement ; Dieu serait alors un postulat de notre pensée – on ne pourrait pas savoir s’Il répond, s’Il peut et veut répondre. Alors que l’Eucharistie signifie : Dieu a répondu. L’Eucharistie, c’est Dieu, présence répondante. » Philippines – Devant la chapelle bondée de Bariis Cabid-an C’est bien de cela qu’il s’agit : que les fidèles se rassemblent autour de la « présence répondante » du Seigneur. À Bariis Cabid-an, près de la ville de Sorsogon (Philippines), ils sont trop nombreux pour la petite chapelle des Clarisses. Voilà vingt ans que les sœurs contemplatives prient dans cette chapelle, et comme l’écrit Mgr Arturo Mandin Bastes, leur présence orante a fait de ce lieu un lieu du témoignage du Christ dans le monde. Le nombre de pèlerins et de priants ne cesse d’augmenter. Les dimanches et jours fériés, ils sont dehors, debout, souvent sous la pluie. Des bâches, d’abord une, puis deux, ne suffisent plus, d’autant que la chapelle sert de refuge aux sans-abri en cas de tempêtes et de catastrophes naturelles. La chapelle, manteau protecteur du Seigneur, doit vraiment être agrandie (CHF 23 100). Les paroissiens de « Notre Dame de Fatima », à Boni (Burkina Faso), prient maintenant depuis 55 ans, et cela fait presque autant d’années qu’ils souhaitent une chapelle pour la paroisse annexe du village de Kopoye. Ils ont fait des quêtes et commencé à construire les murs eux-mêmes. Puis, ils ont manqué d’argent pour le matériel. Depuis lors, la maison du Seigneur est restée inachevée, sans toit ni fenêtre ni crépi. C’est encore comme dans la forêt, comme en pleine nature. Nous avons promis les CHF 7 800 manquants – pour que le logis de la présence eucharistique devienne une réalité. Terre Sainte – Dans la joie du Seigneur : séminaristes de Beit Jala, lors de la procession de la Fête-Dieu Burkina Faso – Église de Kopoye, inachevée, faute de moyens « C’est le prêtre qui fait descendre Dieu du ciel », disait le Saint curé d’Ars. Sans prêtre, il n’y a pas de présence eucharistique. C’est pourquoi les séminaires sont les avantpostes des églises. À Beit Jala, près de Bethléem, se trouve le seul séminaire de l’Église catholique de rite latin au ProcheOrient. Il existe depuis 1852 et est trop petit. Car malgré la situation dangereuse et oppressante pour les chrétiens de la région, le nombre de vocations augmente. Au total, 71 séminaristes prient, vivent et étudient à Beit Jala. Et d’autres demandes sont sur la table du Patriarche latin de Jérusalem. Les chambres, qui servent aussi de salles d’étude, doivent être rénovées et agrandies, ce qui nécessite de nombreux travaux. Nous avons promis CHF 182 400. Comme aux Philippines, au Burkina Faso, ou en Terre Sainte, vous aidez aussi en Europe, en Amérique latine ou en Australie, à construire ou terminer des espaces de paix et de présence eucharistique. C’est ce qui crée une communauté, car comme le dit Benoît XVI, « quand nous prions en présence de l’Eucharistie, nous ne sommes jamais seuls. Toute l’Église qui célèbre l’Eucharistie prie alors conjointement. Nous prions alors à l’endroit de l’exaucement, parce que nous prions à l’endroit de la mort et de la Résurrection, donc là où est exaucée la prière véritable, présente dans toutes nos prières : la prière pour que la mort soit vaincue, la prière pour que l’amour soit plus fort que la mort. C’est vers une telle prière que nous devons tendre. » • 2 Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale. n a r is i m é S t es De bons prêtres pour le monde Un séminariste sur onze dans le monde vit et étudie grâce à l’Aide à l’Eglise en Détresse. La plupart d’entre eux se préparent au sacerdoce en Amérique latine et en Europe de l’Est. Mais en Afrique aussi, leur nombre augmente constamment. Ils sont 127 au séminaire de Mayidi (République Démocratique du Congo). Ils vivent modestement, étudient avec ardeur. Toutefois ils ont rarement le courant électrique (autrefois de 18 h 15 à 22 h 30, désormais juste une heure par jour), et la nourriture est rationnée. Pour l’année scolaire 2013/2014, il n’y a chaque mois que sept sacs de sel (CHF 45), vingt sacs de farine (CHF 924), 15 cartons de boîtes de sardines (CHF 688), douze sacs de riz (CHF 562), un sac de café (CHF 184) et 6 sacs de sucre (CHF 428). Les frais d’essence du générateur sont élevés (CHF 3 331). Sans une aide extérieure, il faudrait Ukraine – Pour ces séminaristes et leurs formateurs, à Kiev, « l’Amour du Christ est le bien le plus précieux ». fermer le séminaire. Il existe depuis 80 ans, et des centaines de prêtres et de théologiens laïcs en sont issus. En outre, c’est un centre spirituel régional. Les séminaristes viennent de sept diocèses, et avec les douze prêtres qui les forment, ils s’occupent de la pastorale de 37 villages, écoles incluses. Nous leur avons promis CHF 18 800. Cette somme financera un mois de vie et d’étude des 127 séminaristes et de leurs formateurs. Futurs prêtres pour le Royaume de Dieu : séminaristes du Nigeria, Pérou et Jamaïque En Ukraine, les troubles politiques affectent également la vie des séminaires. Le nouveau séminaire gréco-catholique interdiocésain de Kiev, consacré aux trois docteurs de l’Église : Basile, Grégoire et Jean Chrysostome, a besoin non seulement d’une aide à la formation (CHF 23 700), mais aussi d’un générateur. Il rendrait le séminaire indépendant des coupures de courant incessantes. Bien sûr, on pourrait manger froid, et n’étudier qu’à la lumière du jour, et les séminaristes ont à cœur la sagesse de Jean Chrysostome : « Quel est le bien le plus précieux ? L’Amour du Christ ». Cependant, il y a aussi une question de temps. Les séminaristes proviennent de partout. Ils veulent terminer rapidement leurs études, car le pays a un besoin urgent de bons prêtres, surtout dans l’Est du pays. Le générateur permettrait de cuisiner, chauffer, éclairer. Le travail se fait plus rapidement quand tout fonctionne. Nous avons promis CHF 9 700 pour cela. • L’adoration – Mesure de la vitalité de l’Église « Le Seigneur y est toujours présent. L’église n’est pas un local dans lequel tôt le matin il se passe quelque chose, tandis qu’il demeurerait vide et sans utilité pour le reste de la journée. Dans l’église, il y a toujours l’Église, puisque le Seigneur se donne toujours, puisque le Mystère eucharistique demeure, et parce que, en demeurant en lui, nous sommes continuellement inclus dans le service divin de toute l’Église qui croît, prie et aime. Aujourd’hui nous sommes confrontés au danger que nos églises deviennent des musées avec le sort qui leur est réservé : s’ils ne sont pas sous alarme, ils sont dévalisés. Ils n’ont plus de raison d’être. La mesure de la vitalité de l’Église, la mesure de son ouverture intérieure, se manifeste à travers la possibilité de laisser ses portes ouvertes, parce que c’est une Église priante. » (Pape Benoît XVI). • Église priante, lieu d’exaucement : au séminaire de Granada (Nicaragua), nous aidons 30 séminaristes à devenir prêtres (CHF 16 400), pour qu’un jour ils apportent la vie à l’Église. Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale. 3 Ces derniers mois, grâce à votre générosité, nous avons pu faire parvenir plusieurs fois de l’aide aux chrétiens souffrants et persécutés en Syrie et au Liban. Mais les signes de solidarité qui sont visibles dans chaque paquet et chaque virement sont plus importants que l’aide matérielle (photo). Sœur Kinda Tabareh, de la congrégation de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur de Syrie, nous écrit : « Je suis vraiment touchée par ce que vous apportez à mon peuple comme espoir. Merci encore une fois à l’Aide à l’Eglise en Détresse et tout ce que vous faites pour les personnes. Vous leur apportez beaucoup plus que de l’aide humanitaire, c’est la vie que vous leur communiquez et cela a beaucoup plus de valeur que l’argent ou les vêtements ou même les médicaments... » Détresse, amour et gratitude – Vos lettres Le courage et la foi qui donnent des ailes C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je lis vos Bulletins et votre revue ; quel stimulant de voir ce que vivent nos frères à travers le monde, leur courage, leur Foi… On aimerait pouvoir soutenir tous vos projets tant chacun apparaît si important ; ils paraissaient tous prioritaires. J’essaie au moins de les soutenir par la prière et je demande aussi au Seigneur et au Père Werenfried de multiplier toujours plus les donateurs. Soyez bénis pour tout ce que vous faites, que la grâce de Dieu vous accompagne pas à pas, que la Vierge Immaculée garde chacun de vous, de ceux que vous aidez et des Bienfaiteurs – Que l’Église est belle ! Une religieuse contemplative de France Lettre d’un nouveau Bienfaiteur J’ai lu le livre « On m’appelle le Père au Lard » avec une grande attention et une émotion profonde sur la fondation de l’Aide à l’Eglise en Détresse. Plusieurs passages m’ont ému jusqu’aux larmes. Et aujourd’hui, j’ai reçu d’un ami le Bulletin de l’AED et une lettre présentant les besoins les plus urgents de gens, autant religieux que laïcs dédiant leur vie aux pauvres, aux oubliés, aux rejetés ou aux malades. Je ne peux rester insensible aux besoins d’une telle Oeuvre. Je suis un Frère de l’Instruction Chrétienne et nous nous dévouons dans 27 pays du monde dont l’Afrique qui est très mal en point. Il me fait donc plaisir de verser ma toute petite obole de 200 $ en soutien à l’AED. Ma vie de prière et de souci de l’extension du Règne de Dieu vous accompagne. Un Frère du Canada Merci ! Merci de m’avoir souhaité un bon anniversaire pour mes 90 ans ! Je prie trois chapelets par jour. Notre Dame m’a beaucoup aidée dans ma jeunesse. Maintenant, j’aimerais faire célébrer deux messes par les prêtres dans le besoin, afin que Dieu me soit encore plus proche. Merci mon Dieu ! Une dame de Belgique VOTRE DON: UBS; Genève, Cpte No.: 0240-454927.01W, IBAN: CH66 0024 0240 4549 2701 W; Compte postal 60-17700-3, Bureau national: AIDE A L’EGLISE EN DETRESSE, Cysatstrasse 6, 6004 Lucerne, Tél. 041-410 46 70; Antenne pour la Suisse romande et italienne: Ch. du Cardinal-Journet 3, CH-1752 Villars-sur-Glâne, Tél. 026-422 31 60; E-mail: [email protected] www.aide-eglise-en-detresse.ch Nous vous demandons de bien vouloir mentionner votre nº. de bienfaiteur, lors de toute correspondance, versement ou changement d’adresse. 4 Johannes Freiherr Heereman, Président exécutif Chers amis, Je me souviens avoir appris à l’école : « L’étonnement est à l’origine de la connaissance » (Platon). Mais depuis que je suis dans cette Œuvre, je ne cesse pas de m’étonner. Et encore aujourd’hui, alors que les commissaires aux comptes ont examiné les chiffres de l’année dernière et constaté que malgré la crise économique et financière, la générosité des Bienfaiteurs ne diminue pas. L’année 2013 a fourni le deuxième meilleur résultat de l’histoire de l’Aide à l’Eglise en Détresse. Conclusion ? Un vieil adage du Père Werenfried : « Les gens sont meilleurs que nous ne le pensons ». En fait, je devrais m’étonner de mes doutes... Grâce à votre générosité, nous avons été en mesure d’honorer 5 420 promesses d’aide dans plus de 140 pays. Mais nous avons aussi souvent dû dire non, car nous avons reçu 6 656 demandes. Beaucoup d’entre elles attendent encore sur nos bureaux, parce qu’il n’est pas facile de dire non et que chez nous, l’espérance ne meurt pas. Comment le pourrait-elle, alors qu’une messe est célébrée toutes les 25 secondes quelque part dans le monde aux intentions des Bienfaiteurs ? C’est une chose que j’ai à nouveau vécue dans cette Œuvre de bienfaisance : Dieu aussi est meilleur que ce que nous pouvons imaginer. Je vous remercie, rempli d’espoir. Rédaction: Jürgen Liminski KIRCHE IN NOT, D-61452 Königstein – Typo mention: Editeur KIRCHE IN NOT, Cysatstrasse 6, CH-6004 Lucerne – Imprimé en Suisse – ISSN 0252-2519 – De licentia competentis auctoritatis ecclesiasticae – Circulaire – huit numéros par an – cotisation CHF 10.- iq u e Amér la t in e Elles sont là où il n’y a pas assez de prêtres Être là pour les personnes âgées et les malades Mariage en montagne : envoyée par l’évêque, elle scelle l’alliance pour la vie. Les sœurs sauvent et bénissent là où il n’y a pas de main pour bénir. On peut lire dans une ancienne traduction de la lettre de Saint Jacques (4,17) : « Celui donc qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, commet un péché ». Dans une traduction plus récente, le message semble encore plus fort : « Être en mesure de faire le bien et ne pas le faire, c’est un péché ». La Congrégation est née en 1961 au Pérou – de la détresse. Il y avait e il y a en effet un grand manque de prêtres dans les régions inaccessibles du Pérou, ainsi que dans le nord de l’Argentine ou le nord du Brésil dont les villages reculés ne reçoivent à peu près qu’une fois par an la visite d’un prêtre. C’est là que les sœurs travaillent. Elles considèrent l’éducation morale et religieuse des populations, la préparation aux sacrements et l’accompagnement des familles, comme leur mission primordiale. Elles font le catéchisme – les paroisses abandonnées sont la plupart du temps infestées de sectes – elles donnent des cours aux enfants, visitent les malades, s’occupent des problèmes des familles, et il n’est pas rare qu’elles permettent à la fille de la famille de pouvoir aller à l’école en ville, ou au fils d’apprendre un métier grâce auquel il pourra améliorer les revenus de familles souvent très pauvres. Les soins médicaux – préventifs ou curatifs – comptent également parmi les tâches des sœurs. Si quelqu’un est mourant ou lors d’une naissance, les sœurs sont présentes, car en cas d’urgence, le trajet jusqu’à l’hôpital le plus proche est trop long. Les « Religieuses Missionnaires de Jésus Verbe et Victime » n’étudient pas l’exégèse dans sa précision, elles font simplement le bien, et cela toute la journée. La mission particulière des sœurs est d’être auprès des pouvons dire à tous ceux qui se sont rassemblés : c’est comme pour Saint Paul : bien que les routes soient encore si mauvaises, je vais bien tant que je fais tout en Christ et pour le Christ. » Dans les Andes, religieuses se rendant chez ceux qui ne reçoivent jamais d’autre visite. gens qui ne reçoivent la visite d’aucun prêtre. Sur le site Internet de la Congrégation, on peut lire : « Le travail des Missionnaires de Jésus Verbe et Victime commence là où les routes ne sont plus goudronnées ». D’Argentine, Mère Araceli décrit ainsi leur mission : « Nous croyons que nous roulons seules, mais tout d’un coup, nous nous souvenons et ressentons que nous ne sommes pas seules. Le Christ est avec nous, et c’est si merveilleux ! Lorsque nous apportons le Saint-Sacrement pour les célébrations, nous 5 Ce dévouement, cet abandon de soi à la mission rend les soeurs heureuses. Leur co-fondateur, Mgr Federico Kaiser, alors évêque de la Prélature de Caravelí (Pérou), a dit un jour à une postulante : « Je ne vous offre pas une vie facile ni confortable, mais une vie incroyablement heureuse ». Beaucoup de prêtres le confirment quand ils leur administrent les sacrements. Les religieuses de cet ordre de droit pontifical sont heureuses, en dépit des circonstances. L’ordre est présent maintenant dans six pays d’Amérique latine. Elles font le bien jusqu’à l’épuisement. Elles ont besoin de lieux de détente, de prière et d’échange communautaire, où elles puissent dormir pendant leur séjour et se reposer de la fatigue de six à neuf heures de marche à pied. Par exemple, elles aimeraient construire et arranger un deuxième étage dans le presbytère de la paroisse de l’Immaculée Conception du diocèse d’Ayacucho (Pérou). Concrètement, elles nous demandent pour cela une certaine somme : CHF 14 000, que nous avons maintenant promis. Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale. • i L’Égl Is la se en nde Jeune, pauvre, en croissance rapide Le diocèse de Reykjavík compte 11 250 catholiques, un évêque, 16 prêtres et 30 religieuses. La canonisation du Pape Jean-Paul II est pour eux une grande joie. En 1989, il est le premier Pape de l’histoire à avoir entrepris une visite pastorale en Islande. L’Aide à l’Eglise en Détresse soutient le diocèse, entre autres, en finançant la rénovation de bâtiments pour les religieuses, l’achat d’une voiture, la Bible de l’enfant et le petit catéchisme « Je crois » en islandais. Le Suisse Peter Bürcher est l’évêque du diocèse. Prier pour l’île et le monde : la petite église du couvent de Úlfljótsvatn Photo : Lucia Wicki-Rensch/Kirche in Not comment est-ce possible pour des paroisses pauvres ? Dominus providebit ! (Le Seigneur pourvoira !) Reykjavik est un vaste évêché de la diaspora. En raison du très mauvais état des routes, je dois faire la plupart des visites en avion. C’est comme cela que je peux célébrer chaque année la confirmation dans toutes les paroisses. Les origines très variées des catholiques en Islande exigent de faire attention à la diversité culturelle, mais cela renforce aussi Excellence, l’Église grandit rapidement en Islande. Qu’est-ce qui la rend si attractive pour les gens du Grand Nord ? Certainement pas le fait que la cathédrale du Christ-Roi, Reykjavík soit le siège épiscopal catholique le plus nordique de la planète ! Peut-être est-ce la jeunesse de notre Église. En 2013, il y a eu 156 baptêmes et seulement 24 enterrements. Les catholiques sont des migrants à 80 %, principalement originaires de Pologne, Lituanie, et des Philippines. Ils représentent actuellement 3,4 % de la population totale. L’âge moyen de nos 16 prêtres, qui est de 48 ans, est également assez jeune ! Hélas, Mgr Peter Bürcher, évêque de Reykjavik, il n’y a pas encore de locaux pour les remercie l’AED. jeunes. En Islande, la communauté cathol’unité dans la foi et le témoignage chrétien. lique est jeune, mais également pauvre. Tous les prêtres du diocèse, sauf un, proQuels sont les besoins les plus urgents de viennent de l’étranger. Ici, l’universalité de l’Église en Islande – tant d’un point de l’Église se ressent tous les jours. vue matériel que spirituel ? En Islande, nous avons un besoin urgent De quoi vit votre diocèse ? d’au moins deux nouvelles églises avec leur L’avenir politico-économique de l’Islande centre paroissial. Et deux autres églises est actuellement discutable. Ce sont les devraient absolument être agrandies. Mais immigrés qui sont le plus durement Photo : Lucia Wicki-Rensch/Kirche in Not Photo : Lucia Wicki-Rensch/Kirche in Not Dans une paroisse d’un fjord de l’ouest : le berger et son petit troupeau Du monde entier vers le Grand Nord : l’évêque et les Carmélites frappés par le chômage. Lors des quêtes, les quelques catholiques islandais subviennent aux besoins financiers du diocèse par des dons relativement élevés. En Islande, l’État n’accorde à l’Église catholique que de petites subventions symboliques. Mais en contrepartie, nous, catholiques, avons beaucoup de liberté d’action. Toutefois, sur le long terme, la pastorale locale ne peut se passer d’une aide financière et personnelle de l’étranger. Nous en sommes très reconnaissants à tous nos amis et Bienfaiteurs, surtout ceux de l’Aide à l’Eglise en Détresse. Sans cette aide, nous ne pourrions pas survivre en tant qu’Église. Quel est selon vous le plus grand danger pour les chrétiens d’Islande ? La sécularisation. Elle progresse et la culture générale accorde peu d’importance aux valeurs chrétiennes. Elles sont même en recul. Les écoles publiques ne proposent plus d’enseignement biblique ou chrétien, contrairement à autrefois. Les valeurs morales, surtout en ce qui concerne le mariage et la famille, sont attaquées de bien des façons. C’est pourquoi l’éducation chrétienne et la vie spirituelle des laïcs, et surtout des familles, font partie des priorités de notre pastorale. Le prochain synode à Rome devrait pouvoir y aider. La crise économique actuelle affecte très durement nos fidèles et l’ensemble de la population. Mais elle met en même temps au défi de vivre les valeurs chrétiennes de charité. C’est pourquoi l’espoir est bel et bien vivant. Nous avons confiance en Dieu et en la Vierge Marie. Comme il y a 25 ans, nos terres nordiques seront également consacrées à la Sainte Vierge en 2014. Votre don profitera à ce projet ou bien à un autre identique et permettra de continuer notre travail dans le domaine de la pastorale. • 6