Une entreprise en démarrage d’un étudiant diplômé développe des biocapteurs microfluidiques basés sur la capillarité pour des applications médicales U ne jeune entreprise installée à Montréal développe des puces microfluidiques autoalimentées qui dépendent de la capillarité pour contrôler le débit de liquide, le temps de réaction et le transfert entre les liquides. Les prototypes de biocapteurs hautement sensibles et pourtant peu coûteux de Sensoreal sont conçus pour aider les médecins à rapidement diagnostiquer leurs patients grâce à des analyses sanguines hors laboratoire utilisant des immuno-essais qui mesurent la présence d’anticorps ou d’autres marqueurs. Sensoreal Inc. a vu le jour à l’Université McGill, où le fondateur de l’entreprise, Roozbeh Safavieh, est sur le point d’achever son doctorat sous la supervision de David Juncker, PhD, Chaire de recherche du Canada en microbioingénierie et en nanobioingénierie. Le groupe de recherche se concentre sur la miniaturisation de l’expérimentation biologique à des échelles microscopiques. « La miniaturisation des dispositifs fluidiques est utile, car elle nous permet de travailler avec de plus petits volumes d’agents réactifs, réduisant ainsi le coût de l’analyse, permettant des opérations en parallèle, diminuant le temps de réaction en augmentant le rapport surfacevolume, et accélérant les réactions limitées par Juillet 2013 Le fondateur de Sensoreal, Roozbeh Safavieh, photographié au bureau de l’entreprise située au Centre d’innovation Génome Québec et Université McGill. L’entreprise a mis au point une plateforme unique de manipulation de liquide qui peut miniaturiser et automatiser les procédures suivies en laboratoire. Le résultat est un dispositif de diagnostic hors laboratoire hautement sensible qui est utile pour les environnements de soins de santé et offre un outil de recherche aux biologistes. le transfert de masse », déclare M. Safavieh. L’une des dernières technologies de pointe de Sensoreal pourrait aider les médecins à diagnostiquer plus rapidement les patients présentant des symptômes de crise cardiaque. Au lieu d’envoyer le sang d’un patient à un laboratoire et d’attendre les résultats pour confirmer la présence des biomarqueurs associés à des lésions cardiaques, les analyses pourraient être réalisées dans la salle d’urgence. Une deuxième application, qui a aussi été brevetée, permettrait aux professionnels des soins de santé de déterminer rapidement si un patient est affecté par le staphylocoque doré méthicillinorésistant (SDMR) qui peut causer de graves complications après la chirurgie. Les plateformes microfluidiques sont essentiellement de petits laboratoires de chimie avec des canaux intégrés qui dirigent le débit de liquide vers les capteurs et les agents réactifs pour déterminer si une protéine ou un anticorps particulier est présent. Cependant, contrairement à d’autres puces microfluidiques, l’approche de Sensoreal ne requiert pas de pompes externes ou de sources d’énergie extérieures pour déplacer le liquide à travers les canaux. Elles s’appuient plutôt sur l’action capillaire— le même phénomène qui se produit lorsque vous placez une paille dans un verre de jus— où plus le diamètre du tube capillaire est petit, plus l’effet sera grand. De plus, dans les puces de Sensoreal, les soupapes et les pompes sont fabriquées à partir de matières hydrophiles qui attirent l’eau. À l’aide d’un logiciel de conception, fourni par CMC Microsystèmes, l’entreprise a produit des puces microfluidiques que M. Safavieh affirme être hautement sensibles et peu coûteuses, entre 1 et 3 dollars avec un lecteur coûtant entre 10 et 30 dollars. Actuellement, les lecteurs utilisés avec des puces de diagnostic microfluidiques peuvent coûter plusieurs milliers de dollars, car ils exigent des pompes pour garder le liquide en mouvement. Grâce à l’action capillaire, le liquide s’écoule de luimême à travers les puces Sensoreal. L’entreprise aimerait faire une demande d’approbation auprès de la Food and Drug Administration des États-Unis d’ici un an. Fonctionnant selon un mode d’expérimentation et de découvertes continues, M. Safavieh et ses collègues élaborent maintenant le prototype d’un dispositif visant à détecter une carence en fer hors laboratoire. Ils ont également fait breveter une puce microfluidique qui utilise des fils peu coûteux au lieu de micro-canaux. Cette idée lui est venue lorsqu’il buvait une tasse de thé, et regardait le liquide foncé remonter le long de la ficelle du sachet de thé. « C’est une chose que nous allons étudier à l’avenir. » cmc © CMC Microsystems | www.cmc.ca