Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflit depuis la fin de la

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Thème 3, chapitre 3.
Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflit depuis la fin de la Première
guerre mondiale
Intro : carte du Proche et du Moyen-Orient.
Proche et Moyen Orient sont des termes qui ont chacun une histoire différente :
Le Proche-Orient est une expression d’origine française, apparue à la fin du XIXe siècle, par
opposition à l’Extrême Orient. Il comprend le Liban, la Jordanie, la Syrie, Israël et les
territoires palestiniens.
Le Moyen-Orient est une expression d’origine britannique, apparue au début du XXe siècle
par rapport à la révolution persane.Il se répand après la 1ere GM et surtout après la 2nde GM
pour désigner tout ce qui concerne le front de la Méditerranée orientale. En 1945, les
Américains et les Britanniques ont même pensé supprimer le terme Proche-Orient pour
utiliser le terme Moyen-Orient. Les Français quant à eux restent très hostiles à l’expression
Moyen-Orient. Il désigne l’ensemble des pays compris entre la mer Méditerranée à l’Ouest,
la Turquie au Nord, l’Iran à l’Est et la péninsule arabique au Sud.
Pour faire simple, rappelons simplement que l’Orient est à l’Est de l’Occident, que le ProcheOrient est plus près que le Moyen-Orient et que l’Extrême-Orient.
C’est un carrefour entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique et le berceau des 3 monothéismes.
C’est aussi une région extrêmement instable et conflictuelle. Dès le XIXe siècle, les acteurs
locaux font appel aux puissances étrangères (européennes et américaines) pour les aider
dans leurs luttes locales et les puissances étrangères s’ingèrent dans la région par rapport à
de très grands enjeux : au XIXe siècle, c’est la route des Indes, à partir de la 1ere GM, ce sera
le pétrole.
En 1918, le Proche-Orient est une région totalement dévastée par la 1ere GM : les pertes
humaines sont plus grandes que dans l’Est européen où règnent la famine et les épidémies.
Quand les Alliés font sa conquête en 1917-18, ils arrivent dans une zone de détresse
épouvantable. C’est là qu’émerge cette question fondamentale : quels Etats vont succéder à
l’Empire ottoman, sachant que la question arabe et le sionisme ont des projets opposés.
Aujourd’hui, les conflits au Proche-Orient se sont complexifiés et les Occidentaux tentent de
concilier à la fois leurs intérêts pour le pétrole, enjeu principal de la région depuis le XXe
siècle, détenu par les monarchies du Golfe, et leurs sympathies pour l’Etat d’Israël.
L’analyse de cette région du monde, sur une longue période (de 1914 à nos jours), met
donc en relief le jeu des puissances, leurs relations complexes ainsi que les liens qui
existent entre une situation locale et les enjeux internationaux.
Pourquoi le Moyen-Orient est-il le principal foyer de conflit dans le monde depuis 1918 ?
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I/ Une région à forts enjeux.
A/ Une région d’enjeux géostratégiques :
Historiquement le Proche et le Moyen-Orient est une zone de passage, un carrefourmettant
en contact l’Europe et l’Asie, suscitant l’intérêt et les appétits des puissances depuis le XIXe
siècle. On se situe dans un contexte encore colonial ce qui explique que les grandes
puissances coloniales que sont le Royaume-Uni et la France cherchent toutes deux à
dominer cette région.
Etude de cartes :
1. Carte : la création du canal de Suez.
Dès le XIXe siècle en effet, les puissances européennes s’intéressent à cette région carrefour
entre Europe, Asie et Afrique, par où transitent, par voie de mer, d’importantes cargaisons
de marchandises. Ferdinand de Lesseps, un ancien diplomate français soutenu par le sultan
égyptien, entreprend entre 1859 et 1869 le percement d’un canal de près de 200 km de long
qui relie la mer Méditerranée à la mer Rouge et permet aux navires de relier l’Europe à l’Asie
sans contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. La création de ce canal par un
Français suscita l’opposition des Anglais, qui voyaient d’un mauvais œil la France dominer
une région charnière pour le commerce des Indes. Ils soutenaient un projet ferroviaire à la
place du canal et firent arrêter les travaux à plusieurs reprises.
2. Carte des protectorats, accords Sykes-Picot, 1916.
Au début du XXe siècle, Français et Britanniques continuent de s’opposer pour la domination
du Moyen Orient. Pendant la 1ere GM, les accords Sykes-Picot, accords secrets signés entre la
France et la GB, prévoient le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre en zones
d’influences afin de contrer la puissance ottomane dans la région.
3. L’apparition de nouveaux acteurs étrangers :
Enfin, en 1956, après la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser, le
Royaume-Uni et la France, soutenus par Israël, interviennent militairement pour tenter de
reprendre possession du canal, c’est l’opération « Mousquetaire ». Mais ils sont contraints
d’abandonner par les USA et l’URSS qui ne souhaitent pas entrer dans une logique de conflit
en pleine période de guerre froide et en profitent pour s’implanter dans la région.
B/ Une région marquée par la diversité religieuse :
Le Moyen-Orient est le berceau des trois monothéismes et les enjeux religieux restent en
toile de fond des rivalités territoriales.
1. Le berceau des trois monothéismes
Jérusalem, ville sainte des 3 religions, juive, chrétienne et musulmane, est revendiquée
comme capitale par les trois communautés.
Fiche Jérusalem + film doc. « le dessous des cartes » ;
Questions :
1/ A l’aide du document 1, localisez la ville de Jérusalem.
2
2/ Après avoir visionné le Dessous des cartes et en vous aidant des docs. 2 et 3, expliquez le
titre de ce documentaire : « Jérusalem, une ville trois fois sainte ».
1)
Les élèves localisent la ville de Jérusalem à l’aide des cartes en Méditerranée
orientale, dans la région du Proche-Orient, dans l’Etat d’Israël, Etat juif constitué au
lendemain de la 2e guerre mondiale (en 1948), entouré d’Etats dont la population est
majoritairement musulmane (Syrie, Jordanie, Liban, Egypte). Noter que Jérusalem
n’est pas la capitale, les Israéliens l’ont autoproclamée capitale en 1980 mais la
communauté internationale ne l’a pas reconnue. La capitale reste donc Tel Aviv pour
le monde. Jérusalem = une ville qui est un enjeu politique. La vieille ville = espace
réduit qui ne dépasse pas 1km2.
2) Jérusalem est une ville sainte pour les juifs, les chrétiens et les musulmans :
-Ville saint du judaïsme : vers 1200 avant JC, le roi David conquiert Jérusalem et en
fait la capitale du royaume d’Israël. Selon la Bible, son fils Salomon y construit le
temple qui s’impose comme le seul lieu saint des Hébreux, qui y viennent en
pèlerinage lors des grandes fêtes. Il abrite l’arche d’alliance qui contient les tables de
la loi (Dix Commandements donnés par Dieu à Moïse), signe de l’alliance entre Yahvé
et les hébreux.
-Ville sainte du christianisme : pour les chrétiens, Jérusalem, avec Bethléem et
Nazareth, fait partie des lieux saints, c'est-à-dire des villes de Palestine où Jésus vécut
et mourut. D’après les Evangiles, c’est à Jérusalem que se sont déroulées la Passion
(arrestation, jugement et crucifixion) et la résurrection de Jésus. A partir du IVe
siècle, époque où le christianisme progresse dans l’empire romain, les empereurs
font construire des églises à Jérusalem, notamment le Saint-Sépulcre, construite en
326 par le premier empereur chrétien, Constantin, à l’emplacement supposé de la
crucifixion et de la mise au tombeau du christ. Les pèlerinages se multiplient dès
cette date.
-Ville sainte de l’islam : En 638, Jérusalem est conquise par les musulmans. A la fin
du VIIe siècle, le calife Abd Al-Malik fait construire la mosquée Al Aqsasur le mont du
Temple, appelé « esplanade des mosquées » par les musulmans, à l’endroit où
s’élevait le temple juif détruit en 70. Pour les musulmans, Jérusalem est, avec Médine
et la Mecque, une ville sainte de l’islam. En effet, selon le Coran, c’est à Jérusalem
que s’est déroulé le voyage nocturne de Mahomet, qui se serait élevé dans les cieux
pour y entendre la parole d’Allah. A proximité de la mosquée, sur le rocher où se
serait tenu Mahomet, est érigé en 691 le Dôme du Rocher, monument
commémoratif de cet épisode.
2. Les divisions religieuses :
Aujourd’hui, Les musulmans sont les plus nombreux au Moyen-Orient mais ils sont eux aussi
divisés entre deux branches de l’Islam : le sunnisme et le chiisme. Les sunnites, majoritaires
(85 à 90% des musulmans) représentent un courant « orthodoxe » de l’islam, qui se réfère
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au Coran et à la parole de Mahomet transcrite dans les Hadits. Ils dominent en Irak. Les
chiites, minoritaires, se distinguent des sunnites sur le point de la succession de Mahomet.
Ils soutenaient Ali, le gendre de Mahomet et souhaitent que le pouvoir reste dans la famille
de Mahomet tandis que les sunnites pensent que c’est le meilleur qui devait succéder à
Mahomet (choix des 1ers califes). Ils sont nombreux en Iran.
3. Le Proche et le Moyen-Orient comprennent aussi 10 millions de chrétiens, héritiers
des 1eres communautés chrétiennes comme les coptes d’Egypte ou les Maronites au
Liban. Ils sont divisés en 17 Eglises de traditions différentes. Très minoritaires mais
très attachés à leur foi, ils sont souvent persécutés, mal perçus par une islamisation
croissante des sociétés du Proche-Orient et nombre d’entre eux choisissent
d’émigrer aux USA, en Europe ou en Amérique latine où une diaspora, nombreuse,
est prête à les accueillir. Représentant 15 à 20% de la population de la région au
début du XXe siècle, ils ne sont plus que 3 à 6% de la population aujourd’hui.
4. Les Juifs, héritiers du 1er monothéisme, sont venus se réinstaller en Israël après la 2e
GM, créant en Palestine un Etat juif contesté par les musulmans. En Israël, on
compte environ 8 millions d’habitants dont 75% sont juifs. Des communautés juives
sont par ailleurs présentes dans toutes les grandes villes de la région.
C/ une zone riche en pétrole :
Carte du pétrole au Moyen-Orient.
Le pétrole est la principale richesse du Moyen-Orient, principal fournisseur de la planète, qui
assure 30% de la production mondiale et détient les 2/3 des réserves mondiales.
 L’exploitation a commencé dans la 1ere moitié du XXe siècle, menée par les grandes
compagnies pétrolières européennes et américaines, le pétrole étant la grande
source d’énergie de la 2nde révolution industrielle, essentielle pour le développement
des industries.
 A partir de 1950, les pays producteurs se rendent compte de l’enjeu que représente
le pétrole et prennent des parts dans les « majors » c’est-à-dire dans le capital des
grandes compagnies, imposant peu à peu leur contrôle sur la production.
 En 1960, ils se regroupent au sein de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de
pétrole) afin de défendre leurs intérêts face aux pays du Nord.
 En 1973, le choc pétrolier apparaît comme une mesure de rétorsion face à la guerre
du Kippour. Lors de cette guerre, la 3e depuis la création de l’Etat d’Israël, ce dernier,
attaqué par surprise par l’Egypte et la Syrie un jour de fête religieuse, démontre sa
supériorité militaire sur ses voisins arabes et occupe désormais toute la Palestine et
la ville de Jérusalem. En représailles, les Etats arabes membres de l’OPEP décident
d’augmenter de 70% le prix du baril de pétrole et de restreindre leur production,
provoquant le 1er choc pétrolier.
 En 1990, l’Irak, exsangue après la guerre qui l’a opposé à l’Iran, endetté, décide de
s’approprier les richesses pétrolières de son petit voisin : le Koweït, provoquant la
1ere guerre du Golfe.
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
Aujourd’hui, les Etats pétroliers diversifient leurs activités et investissent dans les PID
et dans le monde, afin de conserver leur puissance, une fois que leurs réserves
pétrolières seront épuisées.
II/ Une histoire politique et diplomatique complexe.
A/ Le tracé des frontières :
Doc. 1 page 239.
-Avant 1914, la puissance dominante au Moyen-Orient était l’Empire ottoman. Allié à
l’Empire allemand, il est démantelé au traité de Sèvres (1920). Mais dès 1916, les Alliés
avaient prévu de se partager la région (accords Sykes-Picot en 1916). En 1922, l’empire
ottoman est renversé par Mustapha Kemal, surnommé Atatürk (« père des Turcs), qui
proclame la république et renégocie le traité de Sèvres à Lausanne (1923, traité de
Lausanne). Il obtient notamment la suppression de l’Etat kurde et de l’Arménie qui avaient
été créés à l’Est de la Turquie.
-Pour le reste, le Moyen-Orient est partagé entre la France et le Royaume-Uni :
 La SDN confie sous la forme de mandats les anciennes colonies de l’empire allemand
ou de l’empire ottoman, considérées comme incapables de se diriger seules, aux
Alliés afin qu’ils les administrent et les « éduquent ».
 La France obtient ainsi la Syrie dont elle détache une partie pour en faire un pays à
dominance chrétienne : le Liban.
 Le Royaume-Uni obtient la Palestine et la Mésopotamie qu’il partage en Irak et
Transjordanie.
 Enfin, Ibn Saoud unifie les tribus arabes et fonde un nouvel Etat dont il prend le
contrôle : l’Arabie saoudite.
-Les frontières entre ces Etats sont artificielles. Elles ont été tracées par les Français et les
Britanniques sans tenir compte des aspirations des peuples, sur fond de rivalités pétrolières.
Les Deux Etats administrent de plus leurs mandats comme des colonies, ce que contestent
ces territoires.
-Enfin, les britanniques laissent se développer une très forte immigration juive, alors que
l’antisémitisme se développe en Europe (pogroms en Europe centrale) et qu’un journaliste
français, Théodore Herzl, développe le sionisme, idée selon laquelle les Juifs doivent
retrouver la terre promise.
B/ Le Moyen-Orient dans la guerre froide :
-La fin de la seconde guerre mondiale met fin au système des mandats La Syrie et le Liban
(confiés à la France), ainsi que la Jordanie (confiée au Royaume-Uni) deviennent
indépendants. Quant à l’Irak, il l’avait obtenue dès 1932.
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La question de la Palestine est plus complexe : libérée par le Royaume-Uni dès 1948, l’Etat
d’Israël y est créé le 14 mai.
Enfin, le Royaume-Uni accorde son indépendance au Koweït en 1961, au Yémen en 1967 et
aux Emirats du Golfe persique en 1971.
Des affrontements permanents entre Israël, la Palestine et les Etats arabes se déroulent.
La région devient un foyer de conflit et d’embrase.
-L’Egypte devient une puissance régionale : indépendante depuis 1936, elle ne maîtrise pas
les ressources du canal de Suez, gérées par une société franco-britannique. En 1956, pour
financer le barrage d’Assouan, le président Nasser, qui a pris le pouvoir deux ans auparavant
lors d’un coup d’Etat, décide de nationaliser le canal de Suez. France et Royaume-Uni, qui
interviennent avec l’aide d’Israël (opération Mousquetaire) sont obligés de reculer après une
intervention de l’ONU, des USA et de l’URSS. Nasser incarne l’émergence des non-alignés et
L’Egypte permet au Moyen-Orient d’avoir une visibilité internationale. Le nationalisme arabe
s’affirme face à une Europe qui apparaît déclinante.
-Les Etats du Moyen-Orient prennent position pendant la guerre froide :
 Arabie saoudite, Turquie, Israël, Iran (jusqu’en 1979) se rangent aux côtés des USA,
 Syrie et Egypte (jusqu’en 1970) soutiennent l’URSS.
C/ Les grands enjeux de l’après-guerre froide :
Enjeu = lepétrole le golfe persique devient le cœur des conflits.
1. La guerre entre l’Irak et l’Iran (1980-1988)
Saddam Hussein, dirigeant irakien (laïc, sunnite, dictateur) convoite le pétrole iranien et
attaque le régime islamiste de l’ayatollah Khomeiny, chiite, qui menace par sa propagande
les pays arabes majoritairement sunnites et en particulier l’Irak où se situent les lieux saints
du Chiisme. Il convoite en réalité le pétrole du Chatt Al-Arab, région frontalière avec l’Irak.
La guerre a fait plus d’un million de morts et se termine sur un statu quo, imposé par l’ONU.
2. La guerre du Golfe (1990- 1991)
Ayant échoué en Iran, Saddam Hussein envahit le Koweït en août 1990 pour s’emparer de
son pétrole. Avec le soutien de l’ONU et de nombreux pays arabes dont l’Arabie saoudite, les
USA déclenchent l’opération « Tempête du désert » et libèrent le Koweït en février 1991.
Saddam Hussein évacue le Koweït, les USA maintiennent leur présence en Arabie Saoudite.
Ils laissent en place le dictateur irakien qui massacre les Chiites et les Kurdes de son pays en
représailles. La présence américaine dans le Golfe est critiquée par les islamistes radicaux,
en particulier Ben Laden et son groupe Al-Qaida qui opère depuis l’Afghanistan.
3. 2e guerre du Golfe (2003-2011)
Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 provoqué par Al-Qaida, le Moyen-Orient
apparaît comme le foyer du terrorisme islamiste. Des troupes américaines, soutenues par
des contingents occidentaux, sont envoyées en Afghanistan. En 2003, sans l’accord de
l’ONU, les USA décident d’attaquer l’Irak, accusé de soutenir le terrorisme et de détenir des
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armes de destruction massives. Le 1er mai 2011, Ben Laden est tué par un commando
américain au Pakistan, où il s’était réfugié.
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On voit depuis les années 1980 émerger une puissance islamiste au Moyen Orient.
Les religieux se présentent aux populations comme des résistants, combattant contre
l’impérialisme occidental, luttant pour le maintien d’une identité, d’une histoire
musulmane.
En 2011, les Printemps arabes, partis du Maghreb (décembre 2010 : chute du
président Ben Ali en Tunisie) constituent un vaste mouvement de contestation qui se
propage au MO : L’Egyptien Moubarak et le Libyen Kadhafi sont renversé. Les
Occidentaux espèrent que ces mouvements aboutiront à la démocratie et à
l’instauration d’une paix durable dans la région mais les partis islamistes remportent
les élections (les Frères musulmans et Tunisie).
III/ Les guerres israélo-arabes et la question palestinienne.
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A/ La naissance d’Israël :
XIXe siècle : mouvement sioniste en Europe sur fond de persécutions, mouvement
créé par Théodore Herzl, qui milite pour la création d’un Etat juif en Palestine.
1917 : Lord Balfour, ministre des Affaires étrangères britannique, se prononce en
faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national juif.
En Palestine, par migrations successives, les Juifs = 1/3 de la population.
Mais, 1936-39 = grande révolte des Arabes palestiniens (diapo) qui freine les
Britanniques dont le soutien à un Etat juif diminue à la veille de la 2 nde GM.
1945 : libération des camps de concentration. La question juive devient centrale,
l’ONU s’en saisit et adopte le 29 novembre 1947 un plan de partage de la Palestine
(résolution 181)qui prévoit la constitution d’un Etat juif et un statut international
pour Jérusalem.
14 mai 1948 : Proclamation de l’Etat d’Israël par David Ben Gourion, leader du parti
travailliste israélien et fondateur de l’armée d’Israël. Cette proclamation ne précise
pas les frontières du nouvel Etat soutenu par les USA et l’URSS.
15 mai 1948, le lendemain, les Etats arabes envoient des troupes en Palestine. Les
deux camps sont soutenus par un grand nombre de volontaires internationaux. Un
grand nombre d’Arabes palestiniens (estimés à 700 000 personnes) musulmans ou
minoritairement chrétiens, effrayés par des massacres perpétrés contre eux par des
organisations juives, émigrent dans les Etats voisins en attendant de gagner la guerre.
Mais, mal organisés, mal équipés, ils s’inclinent dans cette 1ere guerre israélo-arabe.
C’est pour eux « l’al-Nakba » = la catastrophe. La plupart de ces émigrés vivront dans
des camps, sous des tentes, pendant des années, de façon misérable.
Après la victoire israélienne, les armistices signés entre février et juillet 1949, fixent
les frontières sur la base des zones contrôlées par les armées. Non reconnues
officiellement, elles ne satisfont aucun des deux camps. La Cisjordanie est annexée
par la Jordanie et Gaza par l’Egypte.
B/ Les victoires israéliennes :
Pourquoi le conflit israélo-arabe a-t-il de graves répercussions internationales ?
En 1956, Israël se place du côté des Français et des Britanniques pendant la crise de Suez.
5-10 juin 1967 : Guerre des Six Jours. Après l’Egypte, la Syrie et l’Irak voient le parti
nationaliste (Parti Baas) s’emparer du pouvoir. Mais les Etats arabes sont divisés et ne sont
en accord que dans leur lutte contre Israël. En 1967, Nasser ferme le détroit de Tiran aux
navires israéliens. Israël riposte en attaquant l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. Les armées
arabes sont écrasées en 6 jours. Israël occupe désormais :
 le Golan (château d’eau de la région)
 la Cisjordanie
 la bande de Gaza
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 le Sinaï.
Depuis 1966, Israël est une grande puissance militaire (arme atomique) et se permet de
refuser la résolution 242 de l’Onu qui exige la restitution des territoires occupés.
 La guerre des 6 jours a pour conséquence la radicalisation du mouvement national
palestinien. Le Fatah de Yasser Arafat prend le contrôle de l’OLP (Organisation de
libéralisation de la Palestine) qui se radicalise et s’affranchit de la tutelle des Etats
arabes. En septembre 1970 (« septembre noir »), le roi Hussein, souhaitant améliorer
ses relations avec Israël, chasse l’Olp de Jordanie. L’organisation s’installe alors au
Liban. Des terroristes palestiniens organisent alors des attentats (JO de Munich en
1972) et des détournements d’avions.
Le 6 octobre 1973 : Guerre du Kippour. L’Egypte de Sadate (successeur de Nasser) lance à
son tour une offensive afin de récupérer les territoires perdus en 1967. C’est, dans un 1 er
temps, un succès pour les armées égyptiennes et syriennes. L’attaque a lieu pendant la fête
juive de Yom Kippour (Le Grand Pardon, un des rites les plus solennels du judaïsme, célébrée
chaque année en septembre-octobre. Israël parvient à les repousser et le conflit débouche
sur un statuquo. Les pays arabes de l’OPEP décident alors de réduire leur production
pétrolière jusqu’à la restitution des territoires occupés, ce qui provoque le 1er choc pétrolier.
Le conflit menace la paix internationale car les USA soutiennent Israël tandis que l’URSS
soutient les pays arabes.
Les négociations menées par les USA permettent de renouer le dialogue et aboutissent aux
Accords de Camp David en septembre 1978 : Sadate récupère le Sinaï en échange de la
reconnaissance de l’Etat d’Israël. Mais l’Egypte est exclue de la Ligue arabe et Sadate est
assassiné par des extrémistes en 1981.
C/ Le processus de paix israélo-palestinien (1978-2011)
Quels sont les avancées et les blocages su processus de paix au Proche-Orient ?
 Des positions longtemps irréconciliables
L’OLP dans sa charte, adoptée en 1968, revendique la destruction de l’Etat d’Israël et la
création d’un Etat arabe palestinien. De son côté, Israël considère l’OLP comme une
organisation terroriste et veut obtenir de ses voisins la reconnaissance de ses frontières en
échange de la restitution des territoires occupés en 1967.
Après avoir chassé l’OLP de Jordanie, Israël la chasse du Liban en occupant le Sud du pays.
Arafat se réfugie à Tunis. Dans les territoires occupés, les conditions de vie sont très
difficiles pour les Palestiniens regroupés dans des camps. Se déclenche alors la 1ere Intifada
(guerre des pierres) en 1987, une révolte de la jeunesse palestinienne.
 Des avancées décisives
En 1989, en raison de la fin de la guerre froide qui le prive de son allié soviétique, Arafat
déclare caduque la Charte de l’OLP. En 1991, une conférence de paix réunit les acteurs de la
région à Madrid, sans succès cependant.
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En 1993, à Oslo, Israël et l’OLP acceptent enfin de se reconnaître mutuellement (Accords
d’Oslo). Une Autorité palestinienne, présidée par Arafat, est créée en Palestine en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza, évacués par Israël.
 Mais des négociations dans l’impasse
Mais les Accords d’Oslo sont rejetés par les extrémistes des deux bords. La visite du ministre
israélien de la Défense, le général Sharon, déclenche une nouvelle intifada en 2000.
Les partis arabes extrémistes (le Hamas en Palestine et le Hezbollah au Liban)
revendiquent la lutte armée, avec le soutien de l’Iran.
Depuis l’assassinat du 1er ministre israélien Y. Rabin par un extrémiste juif en 1995, le
processus de paix est au point mort. Les points de discorde sont le statut de Jérusalem, le
retour des réfugiés palestiniens et les colonies juives.
Conclusion :
Le Moyen-Orient est une région qui cumule les ingrédients de l’instabilité :
 Enjeux territoriaux issus des colonisations,
 Enjeux religieux entre populations très diverses,
 Enjeux économiques (maîtrise de l’eau et surtout pétrole)
Ces éléments donnent aux conflits de la région une dimension internationale.
La situation semble inextricable et on voit mal comment la situation pourrait s’apaiser
dans un avenir proche.
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