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Thème 2 : La guerre au XXème siècle : Guerres mondiales et espoirs de paix :
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) : guerre
d’anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes
Plan du cours :
I.
Déroulement de la guerre
II.
Guerre totale et guerre d’anéantissement
III.
Le génocide des Juifs et des Tziganes.
I.
Le déroulement de la guerre
a) Déclenchement (1936-1939)
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Japon : La Seconde Guerre mondiale commence en réalité en 1937 avec
l’entrée du Japon en guerre contre la Chine.
o Le Japon cherche à l’époque à bâtir un grand Empire en Asie pour
s’approprier les ressources naturelles des autres territoires et résoudre ses
problèmes économiques.
o Depuis 1936, il se rapproche de l’Allemagne en signant le pacte antiKomintern. Ce pacte assure une assistance militaire entre les deux pays
au cas où l’un d’eux serait attaqué par l’URSS.
Allemagne : En Europe, les nazis, au pouvoir depuis 1933, veulent imposer un
nouvel ordre européen dominé par la « race aryenne », jugée supérieure aux
autres. La politique nazie peut être résumée par le slogan : « Ein Volk, ein
Reich, ein Führer » (un peuple, un empire, un guide).
Fondements idéologiques du nazisme :
1. Les nazis pensent que les Allemands constituent une communauté
raciale descendante des Aryens et unie par le même sang. Dans une
logique de hiérarchie des races, ils croient en la supériorité des
Allemands, qui seraient destinés à dominer les autres peuples, considérés
comme inférieurs. Ils sont enfin convaincus de la nécessité de préserver
la pureté de la race aryenne face aux mélanges raciaux, en particulier
avec les Juifs (doc. 3 p. 99).
2. Les nazis ont aussi le projet de constituer une Grande Allemagne. Ils
veulent agrandir le territoire allemand pour acquérir ce qu’ils appellent
un Lebensraum (espace vital). Selon Hitler, les Aryens sont trop à
l’étroit dans les frontières allemandes de 1939. Aussi doivent-ils
entreprendre la conquête d’un « espace vital », à l’Est pour avoir des
terres suffisamment étendues pour nourrir leur population (doc. 2 p. 94).
La conquête des pays de l’Est ne pose pas de problème moral pour les
nazis car ils considèrent les populations slaves comme inférieures.
3. Enfin, un chef suprême doit conduire les Allemands dans la mise en
œuvre de ce projet. Il s’agit d’Adolf Hitler, surnommé le Führer
(guide), qui a forgé l’idéologie nazie et fixé les grandes orientations de
l’extension du territoire allemand dans son ouvrage Mein Kampf (1925).
L’exécution de son plan est laissée à de hauts dignitaires comme
Heinrich Himmler (chef de la SS et de la police allemande) ou Joseph
Goebbels (Ministre de l’Education du peuple et de la Propagande).
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Déclenchement de la guerre : La volonté de conquérir une partie de l’Europe
conduit à la guerre.
o Hitler cherche à éviter de combattre sur deux fronts comme lors de la 1 ère
Guerre mondiale où l’Allemagne se bat à la fois contre la Russie et la
France. Le 23 août 1939, il conclu un pacte de non-agression avec
l’URSS. Il promet à l’URSS que si elle la laisse agrandir son territoire,
l’Allemagne lui cédera une partie de la Pologne et des pays Baltes. Cette
alliance est très improbable car Hitler est opposé au communisme qui est
l’idéologie officielle de l’URSS depuis 1917.
o L’Allemagne envahit la Pologne le 1er septembre. La Grande-Bretagne
et la France sont alliés à la Pologne. Elles déclarent alors la guerre à
l’Allemagne le 3 septembre.
Italie : Mussolini, au pouvoir en Italie depuis 1922, entre en guerre en 1940.
L’Italie, l’Allemagne et le Japon constituent alors ce qu’on appelle l’Axe,
consolidé par la conclusion de leur alliance, qui s’appelle le pacte tripartite (27
septembre 1940). Les Etats qui se battent contre l’Axe sont appelés les Alliés.
b) Premières victoires de l’Axe (1939-1942)
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Une guerre-éclair : L’armée allemande mène une guerre-éclair fondée sur
l’association du char et de l’avion qui lui permet d’envahir rapidement la
Pologne et les Pays-Bas. La France est envahie et doit signer un armistice avec
l’Allemagne le 22 juin 1940. Seule la Grande-Bretagne résiste à l’offensive
aérienne allemande lors de la bataille d’Angleterre (août 1944).
Rupture avec l’URSS : C’est vers l’Est cependant que Hitler a prévu d’étendre
l’espace vital allemand. En juin 1941, il rompt le pacte de non-agression en
attaquant l’URSS. En 1942, la plus grande partie du continent européen est
passé sous domination nazie de l’Atlantique au Caucase, de la Norvège à la
Grèce.
Les Etats-Unis :
o Au début de la guerre, les Etats-Unis sont neutres car l’opinion
publique américaine est contre l’entrée en guerre. Ils ne peuvent pas
prêter de l’argent ou vendre des armes aux pays en guerre alors qu’ils
sont la première puissance économique et militaire mondiale.
o Après la défaite de la France, cependant, les Etats-Unis accordent leur
aide financière à la Grande-Bretagne. Cette aide est accrue par la loi du
prêt-bail en mars 1941 qui autorise les Etats-Unis à fournir des armes à
un pays ami. Les Etats-Unis deviennent l’ « arsenal des démocraties ».
o En 1941, le Japon envahit l’Indochine qui était jusque là une colonie
française. Roosevelt stoppe ses livraisons de pétrole à destination du
Japon. Pour se venger, le 7 décembre 1941, le Japon attaque la base
navale américaine de Pearl Harbour sur l’île d’Hawaï. Du coup, les
Etats-Unis entrent en guerre et le conflit devient mondial.
c) La victoire alliée (1942-1945)
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Victory Program : En 1941, les Etats-Unis lancent un gros programme de
guerre, appelé le Victory Program. Cela leur permet d’augmenter leur
production de matériel de guerre et d’organiser des opérations de
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II.
débarquement extrêmement efficaces en Afrique du Nord, en Normandie, et
dans le Pacifique (carte p. 96).
Le redressement de l’URSS : En URSS, la première victoire contre les
Allemands à Stalingrad, en février 1943, est le grand tournant de la guerre. A
partir de cette date, les soviétiques libèrent progressivement l’Europe de l’Est de
l’occupation allemande.
La victoire alliée : Les Alliés débarquent en Afrique du Nord en novembre
1942, puis en Normandie en juin 1944. En avril 1945, les soviétiques s’emparent
de Berlin. Hitler se suicide dans un bunker. L’Allemagne signe sa capitulation
le 8 mai 1945. Suite aux bombardements à l’arme nucléaire d’Hiroshima (6
août 1945) et de Nagasaki (9 août 1945), le Japon capitule à son tour.
Guerre totale et guerre d’anéantissement
a) Des économies de guerre
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Guerre totale : La Seconde Guerre mondiale est une guerre totale. Cela
signifie que l’ensemble des forces productives de la nation est mobilisée pour la
victoire. Chaque pays met en place une économie de guerre.
Grande-Bretagne : Les Anglais mobilisent plus de 2 millions de travailleurs
supplémentaires, essentiellement des femmes, pour leurs usines d’armement.
URSS : L’URSS construit de nouvelles usines, mobilise sa population et
construit des camps de travail forcé.
Etats-Unis : L’effort de guerre le plus important est fourni par les Etats-Unis.
11 millions de soldats américains sont mobilisés. Les usines, stimulées pas le
fordisme, produisent en trois ans 275'000 avions, 634'000 Jeeps, 90'000 chars et
65 millions de tonnes de navires. Un cargo est produit tous les 12 jours, à un
rythme plus rapide que la capacité de destruction des sous-marins allemands.
Tous les Alliés reçoivent du matériel américain.
Allemagne : L’Allemagne triple sa production de guerre entre 1942 et 1944 :
o Elle pille les pays conquis et utilise 7 millions de travailleurs étrangers
en Allemagne (déportés, volontaires ou requis au titre du STO : un
service du travail obligatoire qui réquisitionne des travailleurs français)
et 7 autres millions dans l’Europe occupée.
o La domination allemande en Europe va plus loin qu’une simple
occupation militaire. Les nazis mènent une véritable politique
d’asservissement des populations de l’Europe de l’Est (c’est-à-dire
qu’ils transforment ces populations pratiquement en esclaves). L’Europe
de l’Est est considérée comme un simple réservoir de ressources
naturelles et de main-d’œuvre. Les Allemands pillent, augmentent les
taxes, pratiquent le travail forcé, et laissent les populations dans le
dénuement, voire la famine.
b) La mobilisation des populations : propagande et conflit idéologique
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Les victimes civiles : Dans la vision du monde des nazis, la guerre ne met pas
aux prises des Etats mais des peuples en lutte pour leur survie. Cette
particularité idéologique explique peut-être que la 2ème guerre mondiale soit le
seul conflit international du XXe siècle qui fait plus de victimes civiles que
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militaires (chiffres p. 98). Sur 50 millions de victimes, 30 millions sont civiles.
Les pays de l’Est sont particulièrement meurtris.
Propagande : Une intense propagande vise à mobiliser les énergies dans tous
les pays. Les femmes sont mises en travail, les pays s’endettent et les impôts
augmentent. Pour justifier les sacrifices demandés aux populations, les
gouvernements utilisent tous les moyens de communication pour faire de la
propagande. La radio et le cinéma jouent un rôle croissant (voir vidéo Disney) :
bandes d’actualité, chansons et affiches exaltent le patriotisme et incitent à la
lutte contre l’adversaire.
Dimension idéologique: La guerre a une dimension idéologique évidente. Face
à l’idéologie nazie, les Alliés justifient leur combat par la défense de la liberté
et des valeurs de la démocratie contre le totalitarisme. Mais pour préserver la
cohésion de la Grande Alliance, les alliés anglo-saxons sont obligés de fermer
les yeux sur certains crimes soviétiques : invasion des pays Baltes et de la
Pologne en 1939, massacre de Katyn ordonné par Staline en 1940 (massacre de
20'000 polonais). Ainsi, les Alliés ne protègent les valeurs démocrates que
lorsque ça les arrange.
c) Les violences de la guerre
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Bombardements : La guerre se caractérise surtout par des bombardements
stratégiques sur des villes et des usines. La distinction entre le « front » et
l’ « arrière » disparaît ; les civils se retrouvent au cœur de la bataille. Les armes
fabriquées sont de plus en plus meurtrières. Les Américains font figure de
pionniers de nombreuses innovations. En particulier, ils sont les premiers à faire
exploser des armes nucléaires (doc. 3 p. 95).
Guerre d’anéantissement : Dès octobre 1939, Heinrich Himmler est nommé
« commissaire au Reich pour le renforcement de la germanité ».
o Il ordonne la purification ethnique de l’Ouest de la Pologne, puis dès
1941 des territoires soviétiques systématiquement envahis. Himmler
organise une véritable guerre d’anéantissement racial contre les juifs.
Mais l’anéantissement est aussi idéologique. Les communistes sont
systématiquement exécutés ou placés dans des camps de concentration.
o Himmler crée des Einsatzgruppen (groupes d’intervention) chargés de
l’assassinat systématique des cadres du parti communiste et de
l’administration soviétique, en particuliers les Juifs. De 1940 à 1943, ces
groupes assassinent plus d’un million de personnes, essentiellement des
Juifs et prisonniers de guerre soviétiques (doc. 2 p. 99). Leur action est la
première phase de la Shoah (déf. p. 100), appelée Shoah par balles. Ils
utilisent dans un premier temps les fusillades puis des camions à gaz
itinérants.
Exécutions : Les exécutions d’otages sont courantes, ainsi que les représailles
contre les populations civiles : le 10 juin 1944, une division SS extermine les
642 habitants du village d’Oradour-sur-Glane en France (doc. 4 p. 99)
Japon : Les Japonais ont eux aussi une politique extrêmement violente :
o Leur nationalisme présente certains traits qui l’apparentent aux fascismes
européens : culture de l’empereur, prétendue supériorité raciale,
exaltation de l’esprit de sacrifice cultivé dans les unités de kamikaze
(pilotes auteurs d’attentats-suicides).
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o Ils se livrent aussi à des massacres de masse contre les autres
populations asiatiques jugées inférieures. Le massacre le plus connu est
celui de Nankin en Chine qui fait des centaines de milliers de morts (doc.
5 p. 99). Les Japonais créent des camps de travail forcé, livrent les zones
occupées à la famine, utilisent les prisonniers de guerre comme cobayes
humains pour fabriquer des armes chimiques et bactériologiques…
III. Le génocide des Juifs et des Tziganes
a) La solution finale
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Génocide : L’antisémitisme est au cœur de la doctrine nazie. La persécution des
Juifs commence dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933.
o Les magasins juifs sont boycottés et les Juifs sont exclus de la fonction
publique.
o Les lois de Nuremberg (1935) privent les Juifs de la nationalité
allemande. Les mariages et rapports extraconjugaux entre Juifs et nonJuifs sont interdits.
o Lors de la Nuit de cristal (1938), des pillages et assassinats de Juifs sont
perpétrés.
o Les tsiganes sont aussi visés très tôt (doc. 4 p. 101).
o De janvier 1940 à août 1941, un projet appelé « Aktion T4 » planifie la
mort de 70'000 malades mentaux. Il sert de laboratoire pour les
techniques d’extermination par le gaz.
Ghettos juifs : Les Juifs représentent soi-disant le principal danger pour la race
aryenne. Jusqu’en 1941, il n’est pas encore question de perpétrer un génocide
(déf. p. 100). On envisage de regrouper les Juifs dans des réserves. Dans cette
optique, les Juifs d’Europe de l’Est sont contraints de vivre dans des ghettos où
la famine et le travail forcé les condamnent à une mort lente (doc. 1 p. 100). En
Pologne, sur les 400'000 Juifs du ghetto de Varsovie, 100'000 meurent de
famines ou d’épidémies.
Shoah par balle : La politique d’extermination commence avant l’existence des
camps de concentration avec les Einsatzgruppen et la Shoah par balle. A BabiYar (Ukraine), 33'771 Juifs et prisonniers de guerre sont fusillés sur deux jours
en septembre 1941. En tout, la Shoah par balle fait environ un million de
victimes juives.
Solution finale : En 1941, Hitler et son entourage décident d’exterminer
l’ensemble de la population juive européenne, car les difficultés militaires face à
l’URSS ne lui permettant plus d’envisager de la chasser vers l’Est. Le 20 janvier
1942 se tient la Conférence de Wannsee sur la solution finale de la question
juive (déf. p. 100). Elle prévoit la déportation de 11 millions de juifs de toute
l’Europe dans des camps où pas un seul ne doit survivre (doc. 5 p. 101).
Un extermination industrielle : Une immense machine bureaucratique est mise
en place pour déporter les millions de juifs. Les camps de concentration se
dotent de chambres à gaz dès 1942. Les habitants des ghettos sont envoyés par
train dans les camps pour y être exterminés. La solution finale est entreprise
avec des moyens industriels. Il s’agit d’une extermination de masse sans
précédent : 3 millions de Juifs sont morts dans les camps de concentration (6
5
millions en tout) et entre 250'000 et 500'000 tsiganes (sur une population de
700'000 en 1939) (chiffres p. 102).
b) L’univers concentrationnaire
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Camps de concentration : Les ennemis de l’Axe (déportés politiques ou
raciaux, homosexuels, handicapés etc.) sont regroupés dans des camps de
concentration dès 1933 mais ceux-ci se multiplient après 1939 (doc. 2 p. 103).
La vie dans ces camps est effroyable : les détenus meurent de faim, de froid,
d’épidémies ou de mauvais traitements. Les détenus sont victimes d’une
politique d’extermination par le travail.
Camps d’extermination : Si les camps de concentration sont pour la plupart en
Allemagne, des camps d’extermination sont créés à partir de 1941, surtout en
Pologne (doc. 2 p. 103). Au terme d’un loin voyage en train dans des wagons
bondés, sans eau et sans nourriture, les déportés sont acheminés vers ces camps.
Ils sont ensuite triés : ceux qui sont jugés aptes au travail sont maintenus en vie,
tandis que les autres sont gazés (c’est le « traitement spécial ») puis leurs corps
sont brûlés dans des fours crématoires (doc. 3 p. 103).
Une extermination secrète : Les nazis font tout pour maintenir le secret des
camps d’extermination. Les chambres à gaz sont camouflées en douches. Des
expressions codées comme « solution finales » ou « traitement spécial »
dissimulent l’horreur du crime et facilitent l’acceptation des ordres par les
exécutants. Toutefois, des fuites existent et de nombreux gouvernements (parmi
les Alliés mais aussi en Suisse et au Vatican) connaissent l’existence des camps,
mais n’entreprennent rien à leur égard avant la Libération.
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