Comédie Française – Programme 2016-2017

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Comédie Française – Programme 2016-2017
Réservations : Véronique, 06 66 81 41 74 / [email protected]
Salle Richelieu (Palais Royal)
Les Damnés, d’après Luchino Visconti, Nicola Badalucco et Enrico Medioli (mise en scène : Ivo van Hove)
En 1969, dans ce premier titre de sa trilogie allemande, Visconti portait à l’écran un scénario partiellement inspiré de
Macbeth : après la mort d’un industriel allemand, sa famille se déchire autour de son empire, sur fond de montée du
nazisme. Puisque le cinéma ne cesse de picorer dans le répertoire théâtral, il est grand temps que le théâtre se venge !
Après deux spectacles qui ont fait beaucoup de bruitsà la saison dernière, Ivo van Hove s’attaque à cette adaptation. Par
l’utilisation de caméras et d’un film en contre-champ, il veut présenter aux spectateurs la face immergée de la narration.
La troupe du Français fera, avec cette pièce, l’ouverture du Festival d’Avignon pour la première fois depuis 24 ans.
Le Petit-maître corrigé, Marivaux (mise en scène : Clément Hervieu-Léger)
Un petit-maître est, selon le Dictionnaire de l’Académie française de 1762, « un jeune homme de Cour qui se distingue par un
air avantageux, un ton décisif, des manières libres et étourdies ». Dans cette pièce écrite en 1734 pour les ComédiensFrançais, le petit-maître est Rosimond, un Parisien venu en province pour rencontrer sa future épouse, la belle Hortense.
Mais celle-ci trouve le jeune homme bien prétentieux et impertinent. Et pour couronner le tout, voilà que la maîtresse de
Rosimond, Dorimène, arrive à son tour avec un inconnu. À cause d’une cabale, la pièce a été arrêtée au bout de trois
représentations en 1734, et c’est la première fois qu’elle sera reprise à la Comédie Française, mise en scène par Clément
Hervieu-Léger qui tient à monter des classiques car il trouve « indispensable de travailler sur la mémoire sociale ».
Le Misanthrope, Molière (mise en scène : Clément Hervieu-Léger)
« Moi, je veux me fâcher, et ne veux point entendre. » Voilà ce qu’annonce Alceste dès la première scène du Misanthrope,
pièce en alexandrins de Molière jouée pour la première fois en 1666. Mais comme le rappelle le sous-titre de l’œuvre, le
personnage éponyme n’est pas seulement un « atrabilaire » qui ne cesse de critiquer l’hypocrisie et la compromission de
la société qui l’entoure, il est aussi « amoureux » de la coquette Célimène. C’est sur cette contradiction que se joue toute
la pièce et que se concentre la mise en scène de Clément Hervieu-Léger, saluée par la critique pendant la saison 20152016, notamment pour sa « distribution éblouissante ».
La Règle du jeu, d’après Jean Renoir (mise en scène : Christiane Jatahy)
Le cinéma de Renoir est largement imbibé de théâtre, ainsi le scénario de ce film de 1939 s’inspire des Caprices de Marianne
d’Alfred de Musset, mais aussi de Marivaux et Beaumarchais. Pour son réalisateur, La Règle du jeu est un « drame gai », ou
une « fantaisie dramatique », mais c’est aussi une comédie de mœurs dans laquelle sont représentés des membres de la
classe supérieure ainsi que leurs domestiques, dans la France d’avant-Guerre. À la mise en scène, Christiane Jatahy, une
Brésilienne dont le travail fascine Éric Ruf. Elle offre à la troupe une plongée dans l’inconnu en proposant, en parallèle
avec la pièce, un moyen-métrage tourné au sein même de la Comédie Française.
L’Hôtel du libre-échange, Georges Feydeau (mise en scène : Isabelle Nanty)
À la recherche d’un « grand Feydeau », Éric Ruf a choisi de monter cette pièce de 1894, une des plus célèbres du
dramaturge, qui n’a pourtant jamais été jouée au Français. La mécanique y est incroyable, et le texte, tout en mensonges
et quiproquos, fait rire rien qu’en le lisant. Il a choisi pour la mise en scène Isabelle Nanty, plus connue pour sa carrière
au cinéma mais qu’il considère comme une grande pédagogue, et une amoureuse de la littérature : elle a monté au théâtre
plusieurs classiques « merveilleux ». Quant aux décors et costumes, ils seront dessinés par Christian Lacroix.
La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Bertolt Brecht (mise en scène : Katharina Thalbach)
Cette pièce de 1941 transpose la montée du nazisme dans le Chicago des années 30, dans un contexte de crise économique
liée au commerce des fruits et légumes. Ainsi, Brecht parle dans cette œuvre de la manière dont un peuple tout entier
peut se voir plongé dans une véritable fascination pour ce genre de régime, sans être capable de remarquer « l’éléphant
dans le couloir ». Katharina Thalbach est une véritable enfant de la balle brechtienne, élevée dans une famille de comédiens
et de réalisateurs, qui a refusé la direction de nombreux théâtres pour pouvoir se consacrer à la mise en scène.
Vieux Colombier (Sèvres-Babylone)
Vania, d’après Oncle Vania, Anton Tchekhov (mise en scène : Julie Deliquet)
Dans cette pièce de 1897 dont il a lui-même jugé l’immense succès totalement « imprévisible », Tchekhov retravaille une
de ses œuvres précédentes, Le Sauvage. Il y développe la relation tendue entre un professeur d’université égoïste et son
frère rêveur, paresseux et désabusé, au sein d’un domaine de campagne que le premier veut mettre en vente. Autour de
cette querelle, les liens entre les personnages vont petit à petit se déliter. La metteur en scène, créatrice du Collectif In
Vitro, spécialiste de ce type de « théâtre du réel », aime placer les acteurs et l’improvisation au cœur de son travail.
La Ronde, Arthur Schnitzler (mise en scène : Anne Kessler)
Les dix saynètes de cette pièce en forme de boucle correspondent à dix rencontres amoureuses dont les protagonistes se
promènent le long de l’échelle sociale, une « ronde d’amour » (comme Schnitzler voulait l’intituler à l’origine) sur laquelle
plane la menace à peine évoquée de la maladie. La censure s’est abattue sur cette pièce de 1903, que l’on a accusée de
porter atteinte aux bonnes mœurs alors même que dans le texte, l’acte sexuel n’est qu’évoqué par des points de suspension
pour le moins chastes. C’est la sociétaire Anne Kessler, dont la mise en scène de La Double Inconstance de Marivaux avait
été très bien accueillie en 2015, qui prend en charge la mise en scène de cette pièce à la mécanique étrange et amusante.
20 000 lieues sous les mers, d’après Jules Verne (adaptation et mise en scène : Christian Hecq et Valérie Lesort)
L’adaptation du roman de Jules Verne revient pour la saison 2016-2017, après avoir été unanimement encensée par la
critique et récompensée du Molière de la Création visuelle au mois de mai. Les marionnettes « merveilleuses » de Lesort
et Hecq leur permettent de démultiplier l’expression corporelle de l’acteur, et de rendre l’aspect hybride et onirique de
cette œuvre, roman d’aventure fantastique dans lequel les héros voyagent sur et sous les océans.
Studio-Théâtre (Carrousel du Louvre)
L’Interlope (cabaret, mise en scène : Serge Bagdassarian)
Le sociétaire Serge Bagdassarian organise les cabarets depuis plusieurs années, mais plutôt que de se concentrer sur un
artiste, il a choisi cette fois-ci de s’intéresser à une époque. Son cabaret se déroule dans les loges autant que sur scène, et
réunit des chansons interlopes des Années folles, îlots d’insolence qui abordent notamment avec une grande liberté la
question des genres et du travestissement.
Le Cerf et le chien, Marcel Aymé (mise en scène : Véronique Vella)
Après son Loup de la saison dernière, Véronique Vella souhaitait mettre en scène « la suite » des aventures de Delphine
et Marinette. En adaptant une seconde histoire tirée des Contes du chat perché qui mêle encore une fois théâtre et chansons,
elle s’intéresse donc à ce qui se passe après le départ du loup. Les deux fillettes ont à présent le droit de sortir de leur
maison, et sauvent un cerf noble et indomptable d’une meute de chiens. Mais l’amour des enfants et l’amitié que le cerf
tisse avec le bœuf suffiront-ils à lui faire abandonner sa liberté ?
Singulis Le Bruiteur, Christine Montalbetti, par Pierre Louis-Calixte
Au travers d’un texte de l’auteur et maître de conférences en littérature Christine Montalbetti, Pierre Louis-Calixte nous
fait découvrir la technique, l’art et la magie du bruiteur, qui lui permettront de raconter l’histoire d’un père dont le fils a
fugué dans la forêt.
Singulis L’Envers du music-hall, Colette, par Danièle Lebrun
Lorsqu’elle écrit L’Envers du music-hall en 1912, cela fait plusieurs années que Sidonie-Gabrielle Colette gagne sa vie en
présentant des pantomimes orientales dans les théâtres parisiens. Danièle Lebrun nous fait découvrir ce texte qui évoque
avec une grande lucidité et beaucoup de chaleur la vie quotidienne des théâtreux et l’envers de la Belle Époque.
Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, Alfred de Musset (mise en scène : Laurent Delvert)
Ce « proverbe en un acte » a connu un énorme succès dès sa création en 1848, et il a été joué chaque année à la Comédie
Française entre 1910 et 1970. Il est repris pour la première fois depuis 1980 avec une mise en scène de Laurent Delvert,
qui a été l’assistant d’Ostermeier, Ruf, Savary et Podalydès. Par le hasard du mauvais temps, un comte se retrouve seul en
scène avec la marquise de ses rêves. S’ensuit une joute verbale, un face à face éloquent au fil duquel le jeune homme va
tenter de lui exprimer son amour, hésitant constamment à refermer la porte pour se lancer dans l’inconnu.
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