L’addiction numérique Professeur Jean Chazal Quelques éléments de la conférence en complément du diaporama L’addiction est un trouble mental. Chez l’enfant le cerveau est en construction, toute sollicitation va s’imprimer. Si on parle d’addiction c’est un problème de santé publique. Numérique ou « digital » c’est un nouveau mode de communication, d’information et d’éducation accessible en permanence. Cette innovation technologique et culturelle est le principal marqueur de l’évolution de l’homme. Jamais dans l’histoire de l’homme il n’y a eu d’innovation culturelle aussi rapide.(Diapositives 3-4-5) Addiction et dépendance Le support de l’addiction c’est la neuro chimie : alcool, tabac, drogue. Dans « l’addiction à l’écran » il n’y a pas de support chimique. Internet n’apparaît pas dans le manuel « Dans le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles Mentaux (DSM-V)INTERNET n’apparaît pas »(pas de modifications cérébrales associées à la prise de drogues) ( Diapositives 6-7) L’addiction c’est un « désordre de l’usage de substances »,un « trouble du contrôle chimique » du cerveau.(Diapositives 8-9) Addiction = « consommation avec un désir impérieux de substances…malgré la prise de conscience par le sujet des conséquences négatives, néfastes et délétères. Sur le plan scientifique les choses évoluent, peut-on parler de « désordre de l’usage de l’écran ? ». Pour internet est-on dans l’addiction ? ceci est en cours d’évaluation.(Diapositives 10-11) L‘addiction est un trouble du contrôle du Cerveau. La chimie du cerveau est d’une extrême complexité, maisle circuit du plaisir, de la récompense est assez bien identifié Le circuit de la récompense est la base de la réalisation des besoins vitaux. Dans la profondeur du cerveau il y a le noyau acumbens où s’accumule la dopamine au moment de la récompense, du plaisir. Toutes les substances addictives perturbent le circuit de la récompense en augmentant la Dopamine dans le noyau accumbens (impliqué dans la sensation de plaisir). Rien n’est prouvé pour l’usage du numérique.(Diapositives 12-13-14-15) Pour le numérique et l’écran il y a beaucoup de lacunes dans la connaissance. L’usage excessif entrainerait un appauvrissement neuronal de certaines régions cérébrales dans le lobe frontal qui est le lobe de la vie sociale. Il y a des critères manquants : le syndrome de sevrage et la rechute.(diapositives 16-17-18) L’écran agit-il sur la plasticité cérébrale, sur l’évolution du cerveau ? Evolution du cerveau : Le cerveau reçoit, analyse, interprète, stocke à court terme, à long terme. IL restitue, transmet , conceptualise. (En vieillissant on oublie, c’est volontaire, on ne retient que ce qui nous intéresse. Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. La mémoire reste performante jusqu’à la fin). Il y a des variations inter et intra individuelles, chaque cerveau est unique. Le profil ou le style d’apprentissage est différent d’un individu à l’autre.(diapositives 20-21-22-23-24) Un avis de l’Académie des Sciences remis le 17.01.2013(diapositive 25) Le rapport de l’académie des Sciences positionne l’écran comme un outil interactif avec un aspect positif du à la masse d’informations considérable e un aspect négatif qui génère addiction, instabilité et zapping.(diapositives 26-27-28-29) Notons la différence entre le livre et l’écran : l’imprimerie suscite une pensée linéaire avec une succession de mots et de paragraphe et où le lecteur est seul. L’écran envoie plusieurs informations en même temps, ce qui conduit à une pensée circulaire en réseau spacialisé. Face à l’écran, tout est accessible simultanément, c’est là la difficulté pour un enfant. L’écran, le virtuel et la « réalité virtuelle »(diapositives 30-31-32) Le virtuel est un espace de représentation en temps réel, d’apparence réelle, totalement dépendant des machines et pouvant disparaître. Il y a une situation physiologique dans notre vie : celle du nourrisson dépendant non autonome L’écran, le numérique Aller-retour permanent entre VIRTUEL – REEL- ACTUALISATION.L’attendu (objet ou personne) n’est pas toujours ce qui est attendu .(diapos 34-35) Cela s’apparente un peu à ce qui se passe sur l’écran s’il n’est pas contrôlé. L’écran, le numérique conduisent à la mise en place de nouveaux circuits culturels et augmentent le potentiel de navigation spaciale du cerveau. (Attention aux raccourcis).(diapos 36-37-38) L’addiction numérique n’existe pas : cette technologie est un des facteurs d’évolution du cerveau.