1 Ce document a été rédigé à partir de notes prises durant les cours. Il ne remplace pas le cours du professeur ni vos propres notes. Envoyez vos remarques à : [email protected] Théorie linguistique 05/10/2010 Cours 4 Le plan du cours de cette séance est le suivant : 1-Test de constituance 2-Définition des catégories grammaticales 3-Schéma x-barre On débutera par la deuxième partie, suivi de la troisième et on finira par la première partie. 2-Définition des catégories grammaticales Ces catégories sont définies de manière sémantique. Par exemple, le verbe dénote des procès, un état et le nom dénote un objet, un individu. Mais ces définitions ne sont pas intéressantes car des données les échappent. Les noms peuvent changer de forme en fonction d’autres dimensions (le cas, par exemple) autre que le nombre et le genre. Le nom n’aura pas la même forme selon qu’il est le sujet ou l’objet. L’exception sont les pronoms faibles (il-elle, le-la, ilselles, lui, en, y) qui changent de formes selon qu’ils soient sujet ou objet. On distinguera les pronoms forts (lui, eux, toi, elle etc.) et faibles (je, tu, il etc.). suivis de rien suivis de qqch Une définition morphologique est plus intéressante et adéquate qu’une définition sémantique pour différencier les noms et les verbes. On utilise le procédé distributionnel pour définir les catégories (une position, une étiquette et un contenu). La grammaire traditionnelle distingue : − les catégories (parties du discours) : le nom, le verbe, l’adjectif, la préposition, les pronoms personnels, les pronoms relatifs, les pronoms interrogatifs… − les mots-outils : les articles, les coordinations, les marques de subordination… − les affixes (domaine de la morphologie sur la fixation de morphèmes) Il existe : 2 Les catégories lexicales : verbe (V), nom (N), adjectif (ADJ), adverbe (ADV). Ce sont des catégories qui assignent des rôles aux arguments qu’elles sélectionnent. Par exemple, (1) tous les noms n’assignent pas de rôles thématiques sauf certains comme tout ce qui est lié à la création, (2) les prépositions (avant), (3) les adjectifs (fier, certain). Les catégories fonctionnelles : elles sont très fermées et n’assignent aucun rôle thématique. Elles ont juste n rôle grammaticale. Cette catégorie est très restreinte. On y trouve les subordonnants (C), les coordonnants (Coord), les déterminants (D) *Pour les catégories fonctionnelles, lorsqu’on a le marqueur de subordination « que », on sait que ce qui suivra sera une proposition (contient un verbe conjugué à temps fini). « que » a une sélection catégorielle. Ex1 : Jean sait que la Terre est ronde. *Les catégories lexicales ont une sélection argumental/thématique ou catégorielle. Ex2 : Avant le jour. / Avant le levé du jour. / Avant que le jour se lève. La sélection catégorielle de « Avant » peut être un groupe nominal (DP) ou une proposition. Ex3 : Jean demande l’heure. C’est une interrogative indirecte. Le rôle thématique QUESTION peut se réaliser avec un DP, soit avec une proposition interrogative. La sélection catégorielle du verbe « demander » va être la proposition interrogative ou un DP. Ex 4 : Je me demande quelle heure est-il ? « se demander » ne peut être construite qu’avec une proposition interrogative. En effet, on ne peut pas écrire : Je me demande l’heure. proposition interrogative (demander, se demander) QUESTION DP (demander) Les affixes sont très différents des mots mais sont une catégorie comme celui des mots du point de vue syntaxique. Mais il est raisonnable de dire que les affixes ont un statut identique aux précédentes catégories car les affixes représentent une catégorie fonctionnelle. Le domaine concerne la morphologie 3 flectionnelle. Il existe une catégorie fonctionnelle du temps. Enfin, les affixes appartiennent à une catégorie et ont un complément (?). Ex 5 : Jean partira. Le verbe « partir » est morphologiquement complexe. Il est construit de cette manière : parti- : racine du verbe « partir » -r- : marque du futur (de temps) ; c’est le 1er affixe -a : marque la personne ; c’est le 2ème affixe C. lexicales mots C. fonctionnelles affixes flectionnelles Les catégories entrent aussi dans un groupe. Le propre d’une catégorie est de définir une projection. Les catégories complexes sont les projections des catégories simples. (?) V -> VP N -> NP C -> CP D -> DP 3- Schéma x-barre ‗ XP = X [tête] spécificateur _ X X complément _ XP : projection maximale de X (spécificateur union X) X : n’importe quelle catégorie fonctionnelle (mot simple) spécificateur : pour le groupe verbale cela correspond au sujet _ X : degré de complexité (tête union complément) 4 Il existe un lien étroit entre X et son complément (purement structural, syntaxique opp. argumental). Si on a ni complément, ni spécificateur, nous avons affaire à une projection minimaliste. XP spécificateur _ X X XP _ X X XP _ X X complément Ce schéma n’implique aucun ordre linéaire et résume 4 structures : -le schéma conventionnel -XP domine un spécificateur à gauche et un X(barre) à droite qui domine un complément à gauche et un X à droite -XP domine un spécificateur à droite et un X(barre) à gauche qui domine un X à gauche et un complément à droite 5 -XP domine un spécificateur à droite et un X(barre) à gauche qui domine un complément à gauche et un X à droite Tout ce qui n’est pas « la tête - XP » est une projection maximale en dehors des compléments et des spécificateur. Si X=V, ses compléments sont des projections maximales (DP, CP....). XP _ X ZP X YP