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Le B.A. BA des protéines
Selon une idée reçue encore très répandue, les protéines se
trouveraient essentiellement dans les produits d’origine animale
(viande, poisson, œuf, produits laitiers). Comment donc répondre à
ses besoins en la matière, lorsqu’on mange végétarien ou végétalien
? Faisons le point sur ce sujet important.
1)Les protéines ?
Les protéines assurent de nombreux rôles dans notre corps : elles sont
indispensables pour fabriquer nos tissus (peau, muscles, os, cheveux,
ongles…), certaines ont un rôle de messager (comme les hormones), quand
d’autres participent aux nombreuses réactions nécessaires au fonctionnement
de notre corps (enzymes digestives, par exemple).
Les protéines sont formées par assemblage d’unités de base appelées
« acides aminés » (comme un collier est formé en assemblant des perles).
Les protéines que nous consommons, qu’elles soient animales ou végétales,
sont décomposées en « acides aminés » pendant la digestion, qui seront
ensuite réassemblés en protéines.
Les acides aminés composant les protéines nécessaires à l’espèce humaine
sont au nombre de 21. Parmi eux, 9 sont dits « essentiels », c’est-à-dire
qu’ils doivent être apportés par l’alimentation : histidine, isoleucine, leucine,
lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, le tryptophane et valine.
Les protéines végétales, incomplètes ?
Contrairement à un mythe répandu, et comme le démontrent les tables de
composition des aliments de la Food and Agriculture Organization (FAO),
ces 9 acides aminés sont présents dans tous les aliments du règne végétal,
qu’il s’agisse des céréales, des légumineuses, des oléagineux, ou même des
fruits et des légumes.
Certains aliments comme le soja, les haricots secs, les graines de lin ou le
quinoa du côté des végétaux, ou bien la viande, le poisson ou le camembert
du côté des produits animaux, apportent des protéines ayant une bonne
répartition entre ces 9 acides aminés indispensables. D’autres aliments
peuvent avoir une teneur légèrement faible en un acide aminé précis par
rapport à la « protéine de référence » (une protéine virtuelle qui permettrait
de satisfaire parfaitement les besoins du corps). C’est le cas de certaines
céréales comme le blé ou le riz, qui manquent un peu de lysine, et de
certaines légumineuses comme les lentilles, qui manquent un peu de
méthionine.
Cela implique-t-il qu’il faille associer céréales et légumineuses ? Ce second
mythe est à attribuer à l’auteure et activiste Frances Moore-Lappé, qui, dans
son ouvrage Diet for a Small Planet (1971), suggérait de combiner céréales
et légumineuses dans un même repas, afin d’optimiser la composition du
menu en acides aminés.
Ce mythe a été réfuté dès la deuxième édition de l’ouvrage, en 1981. En
réalité, l’association céréales-légumineuses est pertinente seulement pour les
populations en carence calorique, qui doivent veiller à optimiser leur apport
en nutriments dans un contexte de pénurie alimentaire. Pour les habitants
des pays industrialisés, qui consomment trop de tout, et en particulier trop de
protéines, cette recommandation ne fait pas sens. L’excès de consommation
de protéines compense en effet l’éventuel déficit relatif de certaines protéines
végétales en certains acides aminés.
Trop de protéines…
Car voilà bien le problème de nos pays : l’excès de protéines, plutôt que le
risque de carence ! Voyons les choses de plus près.
Chez un adulte en bonne santé, le besoin moyen en protéines est estimé à
0,6 g de protéines de bonne qualité par kilo de poids corporel et par jour. Les
instances officielles, soucieuses de tenir compte des personnes ayant des
besoins un peu plus importants que la moyenne, donnent des
recommandations plus élevées, appelées « Apports Nutritionnels Conseillés
(ANC) » : 0,8 g de protéines / kg / jour… soit 48 g de protéines pour une
femme de 60 kg, et 56 g de protéines pour un homme de 70 kg.
Or une journée apportant 80 g de pain + 25 g d’amandes + 200 g de pâtes
cuites + 200 g de lentilles cuites + 200 g de quinoa cuit fournit déjà 48,4 g
de protéines !
En France, l’apport protéique est en moyenne de 1,4 g / kg / jour, ce qui
correspond à 82 g par jour chez les femmes et 105 g par jour chez les
hommes : cet apport excède largement les besoins !
En outre, plus de la moitié de ces protéines sont d’origine animale, avec des
conséquences négatives sur notre santé : ostéoporose, maladies rénales,
incidence accrue de certains cancers…
En réalité, une alimentation diversifiée, qui répond à nos besoins
énergétiques, suffit tout simplement à couvrir nos besoins en protéines.
2)les glucides
Principales sources d'énergie de notre organisme, les glucides font
partie des sept constituants de base de notre alimentation avec les
protéines, les lipides, les vitamines, les oligoéléments et minéraux et
l’eau. Les glucides sont les principales nutriments énergétiques. Ils
prennent aussi le nom « sucre » ou « hydrate de carbone ».
Un glucide est une molécule organique, c'est-à-dire comportant du carbone,
de l’oxygène et de l’hydrogène, plus ou moins complexe et soluble dans l’eau.
Une classification des glucides peut être établie en fonction de leur structure.
Schématiquement, on peut distinguer deux familles de glucides :
les glucides simples et les glucides complexes.
Tous les glucides sont composés à partir de monosaccharides - plus petite
unité de glucide - que sont : le glucose, le fructose et le galactose.
Les glucides simples comprennent : les monosaccharides (ou oses) et trois
disaccharides (ou diholosides, constitués de deux monosaccharides) : le
saccharose (glucose+fructose), le maltose (glucose+glucose) et le lactose
(galactose+glucose).
Les glucides complexes sont aussi appelés polysaccharides ou polyosides et
sont composés d’une chaine d’au moins dix monosaccharides. Ils comportent
les polysaccharides amylacés (amidon, glycogène et inuline) et les
polysaccharides non amylacés que sont les fibres alimentaires. Les fibres
alimentaires sont traitées dans un autre sujet car elles ont la particularité de
ne pas être dégradées dans le tube digestif, contrairement à l’amidon ou au
glycogène.
L’amidon est constitué d’amylose et d’amylopectine (toutes deux sont des
chaines de glucoses) et est la forme de réserve en sucre des céréales et des
légumineuses. Le glycogène, constitué de chaines de glucose, est la forme de
réserve en sucre des bactéries, champignons et animaux. L’inuline est la
forme de réserve en sucre des végétaux.
A quoi servent-ils ?
Les glucides sont des fournisseurs d’énergie, sous forme d’ATP (Adénosine
Tri-Phosphate) à tout l’organisme et surtout au cerveau qui en est un grand
consommateur.
Ils entrent dans la structure de base de l’ADN et de l’ARN, supports de notre
capital génétique.
Ils forment la partie glucidique de certaines protéines (formant les
glycoprotéines) et de certains lipides (glycolipides) qui ont des rôles
essentiels dans la communication et la reconnaissance entre les cellules.
Absorption et métabolisme
L’absorption des glucides se fait sous forme demonosaccharides. Les
polysaccharides doivent donc être scindés en unités avant d’être absorbé.
Cela se passe entre le jéjunum et l’iléon proximal (intestin grêle) où des
enzymes spécifiques (lactase, sucrase et isomaltase) coupent les molécules.
Elles sont ensuite absorbées au niveau des entérocytes (cellules de la paroi
interne de l’intestin grêle) : le fructose passe à l’intérieur de la cellule, sans
consommation d’énergie à travers un système de transport appelé GLUT5
tandis que le galactose et le glucose passent activement à travers un
système appelé GLUT1. Les trois monosaccharides arrivent ensuite au foie
par voie sanguine.
Le glucose est ensuite transformé en énergie et en lipides ou est converti
en glycogène, la forme de réserve du glucose qui est stockée dans le foie et
dans les muscles.
La concentration de glucose présent dans le sang détermine la glycémie.
Elle doit se maintenir entre 0,65 et 1,10 grammes par litre (ou 3,5 à 6
millimoles par litre) à jeun. Elle est finement régulée par deux hormones
essentielles : l’insuline et le glucagon. L’insuline sécrétée par le pancréas,
est responsable de la baisse de la glycémie, stimule le stockage de certains
lipides (triglycérides), et augmente la synthèse des protéines. Le glucagon
est aussi sécrété par le pancréas. Il augmente la glycémie.
En cas de jeûne, des mécanismes complexes permettent d’assurer
l’approvisionnement en sucre de l’organisme en puisant dans les réserves de
glycogène au départ, puis en transformant les lipides et certains acides
aminés, dits glucoformateurs, en sucres.
Besoins et source d’apports
Les glucides totaux doivent représenter 50 à 55% de la ration énergétique
totale.


Les glucides simples devraient ne représenter que 30% des glucides totaux,
dont 10% de produits sucrés (sucre, confiture, pâtisserie, miel..) et le reste
en fruits et légumes. Un gramme de glucide apporte 4 kcal. Un adulte
consomme en moyenne 180 grammes de sucres par jour dont 140 grammes
pour le seul cerveau. Les besoins en sucre varient en fonction de l’âge, de
l’activité physique, et du sexe.
Deux marqueurs permettent de classer les aliments en fonction de leur
capacité à élever la glycémie, en prenant le glucose comme référence :
L’index glycémique (IG) mesure la capacité d’un aliment à augmenter la
glycémie, mais il ne donne la mesure que de la qualité des glucides.
La charge glycémique (CG) mesure la capacité d’une portion d’un aliment à
augmenter la glycémie et prend en compte la qualité et la quantité de
glucides contenus dans les aliments. Les partisans de ces marqueurs
considèrent que les aliments à CG faible (<10) permettent de maintenir une
glycémie stable, (sans pic d’hypoglycémie réactionnelle à la stimulation de
l’insuline par le glucose) source d’un poids stable.
On trouve des glucides simples de manière naturelle dans les fruits, le miel,
en petite quantité dans la plupart des plantes, dans les betteraves, la canne à
sucre, les sirops d’érable et d’agave, et le lait. Certains aliments transformés
en sont également richement dotés, tels que la pâtisserie, la viennoiserie, les
glaces, les confiseries, les sodas et jus de fruits, les plats cuisinés, le ketchup
et les sauces industrielles.
Les sources alimentaires en glucides complexes sont les céréales (maïs,
blé, riz, épeautre), les tubercules (pommes de terre, manioc, patate douce),
les légumineuses (pois, haricots, lentilles, sarrasin) et certains fruits (banane,
mangue, pomme). Le glycogène est présent dans le foie des animaux et
l’inuline dans la chicorée.
Carence et surconsommation
Les carences en glucides simples ou en glucides complexes se
rencontrent dans le cadre d'un régime restrictif, le plus souvent volontaire. Le
corps peut lutter contre ce défaut d’apport en modifiant son métabolisme et
en synthétisant du sucre à partir des lipides et de certains acides aminés,
après avoir épuisé les réserves en glycogène. Les hypoglycémies (baisse de
la concentration en sucre du sang) entraînent des symptômes nombreux et
variés : malaise avec ou sans perte de connaissance, fatigue, vertige, sueurs,
tremblements, maux de tête, palpitations, signes neurologiques faisant
évoquer une atteinte cérébrale. Les carences en glucides simples
apparaissent en cas de pathologies pancréatiques ou hépatiques, de tumeurs
(insulinome), ou lors de prise de médicamenteux hypoglycémiants (par voie
orale ou injectable).
Une surconsommation de glucides simples conduit à une prise de poids,
voire une obésité, des caries dentaires, et fait le lit de pathologies de
surcharge comme le diabète de type IIou diabète sucré, les maladies
cardiovasculaires (les excès de glucides étant transformés en lipides).
Une surconsommation en glucides complexes peut être liée à une prise
de poids et des troubles digestifs à type de pesanteur, de douleurs ou de
constipation.
L’index glycémique
L’index glycémique (IG) renseigne sur la capacité d’un aliment à élever la
glycémie.
L’amidon, notre pricipale source de glucide, est constitué de
chaines d’amyloses et d’amylopectines auxquelles peuvent se fixer des
protéines (céréales), des lipides ou des micronutriments (oligoéléments,
vitamines).
C’est la portion d’amylose qui détermine les caractéristiques des aliments et
leurs qualités nutritionnelles.
Lors de la cuisson, l’amidon chauffé et hydraté se modifie donnant un aspect
visqueux à la préparation. Ce phénomène est appelé gélatinisation de
l'amidon.
Plus la proportion d’amylose est faible, plus la gélatinisation est importante.
Or il a pu être démontré que plus un amidon se gélatinisait - du fait de son
faible taux d’amylose - plus il était aisément hydrosable par les enzymes
digestives. L'amidon se transforme alors davantage en glucose et la glycémie
s’élève davantage.
Par exemple, la pomme de terre contient peu d’amylose, son IG est élevé
tandis que les lentilles ont un IG bas car elles contiennent beaucoup
d’amylose. L’augmentation de l’hydratation et de la température élèvent
l’IG : les carottes crues ont un IG de 35 tandis que cuites l’IG monte à 85.
Lors du refroidissement de l’amidon après chauffage (on parle d’amidon
« rétrogradé »), celui-ci reprend une structure presque identique à celle
avant chauffage. L’IG diminue. Les aliments cuits puis refroidis voient donc
leur IG baisser.
La cuisson à la vapeur douce ou à l’étouffée (peu d’hydratation) entrainent
peu de gélatinisation de l’amidon, donc l’IG des aliments cuits de cette
manière est plus bas. Les protéines et les fibres alimentaires fixées aux
molécules d’amidon ralentissent l’action des enzymes, le glucose est moins
absorbé. C’est le cas des céréales, où la présence de gluten modifie l’IG. Plus
les céréales sont raffinées (c’est-à-dire qu’elles contiennent moins de gluten),
moins elles sont protégées par le gluten de l’hydrolyse, plus le glucose est
absorbé, plus l’IG est élevé.
Le degré de mûrissement des fruits influence aussi l’IG : plus les fruits
sont mûrs, plus l’IG augmente. Le dernier facteur à intervenir est la taille des
particules. Plus elles sont fines (ex : farine), plus elles sont hydrolysables,
plus le glucose est absorbé, plus l’IG est élevé. La farine de riz a donc un IG
plus élevé que le riz en grain. En résumé, on peut dire que l’IG dépend de la
nature de l’amidon, du mode de cuisson, de la quantité d’eau, du temps et de
la taille des particules. Il existe des tableaux exhaustifs des IG des aliments
en fonction de leur mode de préparation.
3) Les lipides
Les lipides font partie des sept constituants de base de notre
alimentation avec les glucides, les protéines, les vitamines, les oligoéléments et minéraux et l’eau. Les lipides font partie des sept constituants
de base de notre alimentation avec les glucides, les protéines, les vitamines,
les oligo-éléments et minéraux et l’eau. Ce sont les graisses ou le gras de la
vie courante. Ils sont caractérisés par leur insolubilité dans l’eau : on dit
qu’ils sont hydrophobes. Ils exercent des rôles majeurs au sein de notre
organisme : ils participent à la structure et à la fonction des membranes
cellulaires et interviennent dans de nombreuses fonctions biologiques
(hormones, vitamines, transport, réserve...). Il existe plusieurs classifications
de lipides, tant ils sont hétérogènes. Structurellement, ils dérivent tous de
l’acétyl coenzyme A et donnent deux premiers groupes :
- le groupe des isoprénoïdes qui comporte les stéroïdes (dont le cholestérol,
les hormones), les diterpènes (vitamines liposolubles) et les autres terpènes
(comme le menthol) ;
- le groupe des acides gras. C’est la principale branche des lipides.
Schématiquement, elle se divise en éicosanoïdes (précurseurs des molécules
de l’inflammation), en cires, en glycérophospholipides, en sphingolipides, et
en triglycérides (TG). Parmi les TG, on distingue les acides gras saturés
(AGS), les acides gras mono-insaturés (AGMI) et les acides gras polyinsaturés (AGPI). Les AGPI comportent deux AG essentiels (AGE), c'est-à-dire
uniquement apportés par l’alimentation : l’acide alpha-linolénique (ALA) et
l’acide linoléique (AL). Les TG sont les constituants majeurs des graisses et
des huiles et sont les lipides de réserve. On peut aussi séparer les lipides
simples (qui ne sont composés que d’atomes de carbone, oxygène et
hydrogène comme les TG) et les lipides complexes (qui contiennent en plus
d’autres atomes comme l’azote ou le phosphore).
A quoi servent-elles ?
Les lipides sont une excellente source d’énergie en apportant neuf kilocalories
pour un gramme de lipides. Les phospholipides (PL) sont les constituants
majeurs de toutes les membranes cellulaires : ils en assurent la structure
(deux couches de PL superposées) et la fonctionnalité. Les éicosanoïdes sont
les précurseurs d’une vingtaine de médiateurs chimiques comme les
prostaglandines, les leucotriènes, les prostacyclines. Les triglycérides
constituent des réserves dans l’organisme. Les stéroïdes jouent un rôle
hormonal (le cholestérol est le précurseur de nombreuses hormones). Les
sels biliaires solubilisent les graisses lors de la digestion. Des lipides servent
de transporteurs, notamment aux vitamines liposolubles A,D, E et K tandis
que d’autres sont essentiels au déroulement de certaines réactions
enzymatiques.
Absorption et métabolisme
Comme pour les protéines, l’absorption des lipides est précédée par une
phase de digestion. Cette phase débute dans la bouche, grâce à une lipase
sublinguale (enzyme qui coupe certains types de lipides). Le brassage des
graisses dans l’estomac, associé à l’action d’une autre enzyme, la lipase
gastrique (dont le rôle est plus important chez l’enfant), aboutit à la
formation d’une émulsion où les particules de lipides sont de taille réduite.
Les enzymes pancréatiques et les sels biliaires continuent l’action d’hydrolyse
(coupure des molécules de graisses) dans le duodénum. Puis, à l’entrée de
l’intestin grêle, les différents lipides hydrolysés sont intégrés dans des
particules appelées micelles mixtes. Les lipides contenus dans ces vésicules
seront absorbés au niveau de la bordure en brosse des cellules de la paroi
interne de l’intestin grêle (entérocytes). Ils sont ensuite pris en charge dans
un autre type de vésicule de transport : les chylomicrons qui contiennent du
cholestérol, des triglycérides et des protéines. Les chylomicrons font partie de
la famille des lipoprotéines. Celles-ci sont des vésicules qui contiennent, à
l’intérieur, différents lipides et, sur leur surface externe, des protéines
appelées apoprotéines. Elles permettent le transport des lipides dans les
milieux aqueux de notre organisme. Leur composition en lipides et en
apoprotéines déterminet plusieurs classes de lipoprotéines de taille variable :
les plus grosses sont riches en lipides et sont les moins denses tandis que les
plus petites sont riches en protéines.
Il existe un transport et une régulation complexes des différentes
lipoprotéines entre l’intestin, le foie, le sang et les tissus. Mais,
schématiquement, on peut dire que :
les
chylomicrons contiennent
essentiellement
des
TG
et
des
apolipoprotéines A et sont les transporteurs des lipides de l’intestin vers le
foie ;
- les VLDL (very low density lipoprotein), d’origine hépatique, contenant
encore surtout des TG et des apolipoprotéines C, redistribuent les lipides vers
les tissus ;
- les LDL (low density liporotein) contiennent du cholestérol et des
apolipoprotéines B ; elles représentent le principal transporteur de cholestérol
vers les tissus ;
- les HDL (high density lipoprotéin), contenant du cholestérol et des
apolipoprotéines A, issues du foie et de l’intestin, rapportent le cholestérol
des tissus vers le foie. De ce fait, elles jouent un rôle protecteur contre
l’accumulation du cholestérol et le développement des plaques bouchant les
artères (athérome).
Une fois absorbés, les lipides vont pouvoir jouer leur rôle spécifique,
déterminé par leur nature : stockage, synthèse, transport.
Besoins et sources d’apports
Les lipides ne devraient représenter que 35 à 40% de la ration énergétique
totale (RET) quotidienne. Ce sont les recommandations de l’AFSSA (Agence
française de sécurité sanitaire des aliments), devenue dorénavant
l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de
l’environnement et du travail). Il est primordial que l’alimentation fournisse
aussi les deux AGE : l’acide alpha-linolénique (famille des oméga 3) et l’acide
linoléique (famille des oméga 6) en bonnes quantités et proportions : soit 4%
d’oméga 6 et 1% d’oméga 3. La proportion d’AGMI doit être de 15 à 20% de
la RET.
Les recommandations d’apport du cholestérol sont difficiles à établir pour
plusieurs raisons : la synthèse endogène (par notre organisme) de
cholestérol participe, pour une grande part, à la concentration de cholestérol
dans le sang (cholestérolémie), une réduction majeure du cholestérol
exogène (apporté par l’alimentation) ne faisant diminuer la cholestérolémie
que de 10 à 15%.
Les acides gras saturés sont contenus dans la viande, la charcuterie, les
corps gras solides (saindoux) et les huiles végétales de palme, de coco ou de
coprah.
Les acides gras mono-insaturés sont contenus dans les huiles d’olive
(surtout) ou de colza et d’arachide, les avocats, les olives, les noisettes, les
amandes, les noix de cajou et pécan.
Le cholestérol est d’origine animal uniquement : viande, abats, charcuterie,
œufs, poisson et lait.
Les oméga 3 se trouvent dans les huiles de lin et de chanvre ainsi que dans
les poissons gras.
Les oméga 6 se trouvent dans les huiles de bourrage et d’onagre, dans la
spiruline ou dans l’huile de cassis.
Carence et surdosage
Les carences sont rares. Par contre,
responsables de plusieurs pathologies.
la
surconsommation
est
Les carences en lipides sont rares et sont, en général, le fait de régimes
restrictifs. Les carences retentissent sur la structure des membranes
cellulaires, sur les transports des vitamines liposolubles et sur la synthèse
hormonale. Les carences en acides gras essentiels sont plus graves chez les
enfants avec des atteintes de la peau et des cheveux en cas de carence en
oméga 6 et des difficultés à la marche et une faiblesse généralisée en cas de
carence en oméga 3.
La
surconsommation est
responsable
d’obésité,
de
maladies
cardiovasculaires (hypertension artérielle, athérosclérose), de dyslipidémies
(hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie).
Les différents lipides
Il existe différents lipides en fonction de leur structure moléculaires.
Les acides gras monoinsaturés (AGMI)
Ils sont des acides gras dont la molécule ne comprend une seule liaison
double. On les trouve principalement sous forme d'acide oléique (oméga 9).
Ils ne font pas partie des acides gras dits "essentiels" car notre organisme
peut les fabriquer à partir d'autres acides gras (les gras saturés).
On les trouve dans les graisses animales et végétales comme l’ huiles d’olive
(76 %), d’arachide (49 %), de soja (44 %) et de sésame (41 %) mais aussi
dans les oléagineux (noix de macadamia, noisette, noix de cajou, amande,
pistache, arachide), les fruits (olive ou avocat) et dans la viande (poulet,
porc, bœuf, agneau).
L'apport recommandé en AGMI de 65% des apports des lipides totaux de
notre alimentation.
Les acides gras mono-insaturés ont pour effet de faire baisser le taux de LDLcholestérol (mauvais). Ils contribuent donc à réduire les risques de maladies
cardiovasculaires et d'hypertension. Pour ce qui concerne la prévention du
cancer, des études montrent une plus faible présence de cancers du sein, du
côlon et de la prostate chez les populations dont l'alimentation est de type
méditerranéen avec une consommation élevée d’olives et d’huile d’olive. Les
chercheurs pensent que cet effet protecteur pourrait être attribué en priorité
aux antioxydants que l’olive renferme en abondance mais il est possible qu’un
apport élevé en oméga-3 et en oméga-9 puisse contrer un effet cancérigène
des oméga-6.

Les acides gras polyinsaturés (AGPI)
L'organisme ne peut fabriquer deux acides gras polyinsaturés. C'est pourquoi
on les appelle Acides Gras Essentiels (AGE). Ils doivent être apportés très
régulièrement par l'alimentation. A partir d'eux, l'organisme fabrique
d'autres acides gras polyinsaturés et différentes substances. Ces acides gras
essentiels sont : l'acide linoléique ou Oméga 6 et l'acide alphalinolénique
ou Oméga 3.
Les principales sources d’acides gras de type oméga-6 sont les huiles de
maïs, de soja et de tournesol. Ces huiles résistent mal aux hautes
températures et devraient être réservées à la cuisson au four.
Les graines de lin et de chanvre et les huiles qu’on en tire sont
particulièrement riches en gras de type oméga-3. Elles ne doivent surtout pas
être chauffées si on veut préserver ces fragiles acides gras. Les poissons gras
comme le saumon, le maquereau ou les sardines sont également de bonnes
sources d’oméga-3.
Les apports en AGPI doivent représenter 15 % des apports en lipides.
Les Oméga 6 et 3 interviennent dans tous les processus de reproduction et
de croissance et la formation des cellules. Seuls les Oméga 3 interviennent
dans la formation des membranes des cellules, dans celle de la rétine, dans
l'intégrité de la peau, dans les fonctions rénales dans les réactions
inflammatoires, allergiques, vasculaires, immunitaires et dans l'agrégation
plaquettaire, premier stade de la coagulation du sang. Ils jouent donc un rôle
protecteur puisque c'est un caillot qui bouche une artère coronaire et crée un
infarctus.
Les oméga 3 ont un effet protecteur reconnu sur la fonction cardiovasculaire
ainsi que sur les fonctions cognitives1tandis que les oméga-6 ont un impact
positif sur les taux de lipides sanguins, mais en excès, ils empêchent
l'utilisation optimale des oméga-3 par l'organisme.
Le rapport oméga-6/oméga-3 dans l'alimentation occidentale est de 10/1 à
30/1, tandis qu'il devrait être, idéalement, de 1/1 à 4/1.
[1] G.L. Bowman and al, Nutrient biomarker patterns, cognitive
function,
and
MRI
measures
of
brain
agingNeurology WNL.0b013e3182436598; published
ahead
of
print December 28, 2011

Les acides gras saturés (AGS)
Ils se trouvent surtout dans les graisses d’origine animale telles que le
beurre, la crème fraîche, les fromages, le saindoux ou le lard. On les trouve
également dans certaines huiles végétales tropicales comme l’huile de palme
et dans les produits alimentaires fabriqués à partir de ces sources de gras
comme les pâtisseries, les charcuteries ou les produits laitiers comme les
fromages à plus de 40% de matières grasses.
Les apports en AGS ne doivent pas dépasser 25 % des apports en lipides.
Les acides
gras
saturés ont
tendance
à
augmenter
le
taux
du cholestérol sanguin et surtout celui du LDL cholestérol (mauvais) et à
favoriser les dépôts de cholestérol dans les artères. Ils augmentent aussi les
risques de maladies cardiovasculaires.

Cholestérol
Le cholestérol est un constituant des lipides. Il est présent dans de nombreux
tissus mais il est concentré essentiellement dans le cerveau et la moelle
épinière. Il est transporté dans le sang par de grosses molécules qu'on
appelle "les lipoprotéines". On distingue 2 types de lipoprotéines : les LDL
(low density lipoproteins) : elles transportent le cholestérol du foie aux
organes. Quand le cholestérol est en excès, il s'accumule sur les parois des
vaisseaux sanguins et il devient dangereux pour l'organisme : on l'appelle "le
mauvais cholestérol". Les HDL (high density lipoproteins) : elles transportent
le cholestérol en sens inverse et empêche la fixation de celui-ci dans les
tissus et les parois des vaisseaux sanguins : on l'appelle le "bon cholestérol".
Environ 70 % du cholestérol est endogène, c'est à dire qu'il est fabriqué par
l'organisme au niveau du foie et de l'intestin. Le reste est apporté par
l'alimentation. Les sources de cholestérol alimentaire sont uniquement
d'origine animale : abats, graisses animales (beurre, lard, saindoux, crème
fraîche,…), charcuteries, jaunes d'œufs, crustacés, fromages et viandes.
L'apport endogène de cholestérol est normalement suffisant pour couvrir les
besoins de l'organisme.
Plus l'alimentation est pauvre en cholestérol, plus l'organisme en synthétise
et inversement. Cependant, pour limiter les risques de maladies
cardiovasculaires, il est souhaitable de ne pas dépasser un apport de 1000
mg par jour.
Chez les personnes ayant d'importants troubles cardiovasculaires et/ou une
hypercholestérolémie sévère, on essaie de ne pas apporter plus de 300 mg
de cholestérol par jour.

Les acides gras trans (AGT)
L’hydrogénation est un procédé industriel qui modifie la configuration des
molécules d’acides gras insaturés. On obtient ainsi des gras trans qui
permettent de confectionner, à partir d’huiles végétales insaturées, des
margarines plus ou moins solides à la température ambiante et qui tolèrent
de hautes températures de cuisson. De plus, ces produits ont une longue
durée de conservation.
Ainsi, on les trouve dans les soupes en conserve, les pâtisseries et biscuits
industriels, certaines pâtes à tarte et margarines, les biscuits apéritifs, les
pâtes à tartiner ou encore les barres de céréales.
L’effet néfaste des acides gras trans sur les taux de cholestérol et de
triglycérides est bien connu. En effet, ils se comportent comme des acides
gras saturés et ont les mêmes effets : ils augmentent les LDL (le "mauvais"
cholestérol), diminuent les HDL (le "bon" cholestérol). Ainsi, les acides gras
trans accroissent considérablement le risque de maladie cardiovasculaire,
même absorbés en faibles doses. Les acides gras trans favoriseraient aussi la
survenue du cancer du sein. Enfin, ils perturberaient sérieusement la
transformation des acides gras essentiels en Omega 3. C’est pourquoi ils
devraient représenter moins de 2 % des graisses ingérées.
Les minéraux
Que sont les minéraux & les oligo-éléments ?
Tout comme les vitamines, les minéraux et les oligo-élements sont essentiels
au fonctionnement de l'organisme. Ils participent au déroulement des
réactions chimiques et constituent aussi la matière de certains tissus.
Les minéraux et les oligo-éléments participent à l'élaboration de certaines
protéines et hormones. Notre organisme ne sait pas les fabriquer. Seule une
alimentation variée et équilibrée permet de garantir les apports en minéraux et
oligo-éléments.
La différence entre les minéraux et les oligo-éléments, c'est la différence de
besoin de l'organisme :
 Minéraux : besoin de l'ordre des milligrammes.
 Oligo-élement : besoin de l'ordre des microgrammes, quantités plus faibles
que pour les minéraux.
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Calcium (minéral)
Le Calcium contribue :
 - Au maintien d'une ossature et d'une dentition normales.
 - A une fonction musculaire normale.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - Lait
 - Produits laitiers : fromages, yaourts
 - Eau minérale
Chrome (oligoélément)
Le Chrome contribue :
 - Au maintien d'une glycémie normale (=taux de sucre dans le sang).
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - légumes (pommes de terres)
 - foie de veau
Cuivre (minéral)
Le Cuivre contribue :
 - Au fonctionnement normal du système immunitaire.
 - Au fonctionnement normal du système nerveux.
 - A la pigmention normale des cheveux et de la peau.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - crustacés et poissons
 - foie
 - céréales entières
 - cacao
Fer (minéral)
Le Fer contribue :
 - Au transport normal de l'oxygène dans l'organisme.
 - Au fonctionnement normal du système immunitaire.
 - A réduire la fatigue.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - boudin noir
 - foie
 - haricots rouges, pois chiches, lentilles
Iode (oligoélément)
L'Iode contribue :
 A la production normale d'hormones thyroïdiennes et à une fonction
thyroïdienne normale.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - fruits de mer et poissons
 - laitage
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Magnésium (minéral)
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Le Magnésium contribue :
- A réduire la fatigue.
 - Au fonctionnement normale des systèmes nerveux et musculaire.
 - A des fonctions psychologiques normales.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - fruits secs
 - céréales entières
 - cacao
 - fruits de mer
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Manganèse (minéral)
Le Manganèse contribue :
 - Au maintien d'une ossature normale.
 - A protéger les cellules de l'organisme contre le stress oxydatif. Le stress
oxydatif correspond à l'agression des cellules de l'organisme par les
radicaux libres.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - noix
 - céréales
Molybdène (oligoélément)
Le Molybdène contribue :
 - Au métabolisme normal des acides acides aminés soufrés, soit l'utilisation
et la transformation des acides aminés soufrés(constituants des protéines).
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - légumes (céleri-rave)
 - céréales
Potassium (minéral)
Le Potassium contribue :
 - Au maintien d'une pression sanguine normale (ou tension artérielle).
 - Au fonctionnement normal des systèmes nerveux et musculaire.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - fruits secs
 - céréales complètes
 - cacao
Sélénium (oligoélément)
Le Sélénium contribue :
 - Au maintien de cheveux et d'ongles normaux.
 - A protéger les cellules de l'organisme contre le stress oxydatif. Le stress
oxydatif correspond à l'agression des cellules de l'organisme par les
radicaux libres.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - oeufs et poissons
 - noix et graines
Zinc (oligoélément)
Le Zinc contribue :
 - Au fonctionnement normal du système immunitaire.
 - A protéger les cellules de l'organisme contre le stress oxydatif. Le stress
oxydatif correspond à l'agression des cellules de l'organisme par les
radicaux libres.
 - Au maintien d'une peau, de cheveux, d'ongles normaux.
Quels sont les aliments qui en apportent le plus ?
 - fruits de mers
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- foie
- noix et graines
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