23.04.2015 Analyse du titre pour situer l’esprit du passage Par rapport au deuxième chapitre: La religion dans les limites de la simple raison Troisième partie Première section p.171 – 211 De la christologie à l’ecclésiologie Par rapport à la deuxième section: D’une représentation philosophique à une représentation historique Adveniat regnum tuum Plan de l’exposé • Pourquoi devoir instaurer une communauté éthique? • Quels sont les caractères de cette église invisible? • Quelles sont les différences entre les deux églises visible et invisible? • Quelle relation établir entre l’Eglise invisible et l’église visible? • Comment interpréter les saintes écritures? Première raison Accéder à la moralité, cad vivre selon l’impératif catégorique, c’est accéder à la liberté, mais cette liberté reste menacée par la simple présence d’autrui qui suscite les plus basses passions en chacun de nous.( p.171 172) Pourquoi devoir instaurer une communauté éthique ? Quatre raisons Deuxième raison • De même que dans l’état juridique, on passe d’un état de nature à un état civil • De même, dans le domaine éthique on passe d’un état de nature à un état civil Il faut passer de l’homme individuel au citoyen Mais au citoyen d’un état sans contraintes extérieures 1 23.04.2015 Troisième raison Quatrième raison • Ma conversion me permet de vaincre le principe du mal, mais ce mal est un mal originel qui affecte tous les hommes et pas seulement moi dans mon individualité. • Le péché originel n’est pas le péché d’un seul homme. (cf chap.1) • Donc ma conversion ne peut être que communautaire • Par cette idée d’une communauté éthique, Kant reprend un thème déjà ancien qu’il élabore pour résoudre le problème que suscite son éthique • Quel est ce problème? • Quelle fut la solution qu’il avait envisagée? Le problème de la morale kantienne: 1.- Une morale ne peut être que formelle car dans toute valeur il y a deux aspects; un contenu (honnêteté, vérité ou fidélité) et une devoir être ( la valeur, c’est que je considère comme bien, comme devant être) 2.- Une morale purement formelle comme la morale kantienne pourrait devenir absurde (Que penser d’une situation où l’un mentirait totalement librement et l’autre dirait la vérité par intérêt ?) 3.- Comment trouver un contenu à l’impératif catégorique? - ce ne peut être la nature des choses qui fonde les valeurs puisque la nature des choses est en soi inconnaissable - ce ne peut être l’expérience puisque dans le concret de l’expérience je ne puis jamais savoir si j’ai agi selon la pureté de l’intention ( comment prouver par l’expérience la non réalité d’une cause? ) Quels sont les caractères de cette église invisible de ce corpus mysticum de ce royaume de Dieu ? Pour donner un contenu à l’impératif catégorique il ne faut donc s’appuyer que sur ce que fait la raison dans l’impératif catégorique: 1.- La raison est un pouvoir de connaître de façon universelle Agis toujours comme si la maxime de ton action devait être érigée en loi universelle. 2.- La raison dans l’impératif catégorique m’interdit de devenir un moyen en vue d’une fin Agis toujours de telle sorte que tu traites l’humanité en toi et chez les autres toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen ( homme libre et non soumis à des intérêts) Ces deux propositions se réconcilient dans la troisième maxime Que la volonté de tout être raisonnable soit conçue comme une volonté instituant une législation universelle D’où l’idée d’un corpus mysticum, d’un peuple ou d’un royaume de Dieu 1.- Elle ne peut être à première vue l’œuvre des hommes mais d’une totalité du genre humain, d’une union des hommes en une totalité, d’une unanimité de tous les hommes. (p.177 et 178) 2.- Elle ne peut pas être l’œuvre de la société civile qui a deux défauts - elle utilise toujours la contrainte extérieure incompatible avec le règne de la liberté.(p.179) - elle n’est toujours qu’une société limitée incompatible avec l’universalité de la société éthique. 3.- Cette église invisible est l’œuvre d’un Dieu, d’un Souverain moral de l’univers (p.180) Mais un problème surgit alors: l’homme n’aurait-il qu’à attendre passivement l’instauration de cette communauté? (p.180) 2 23.04.2015 Différence entre les deux églises invisible et visible Les caractères de cette communauté éthique (p.183) • L’universalité • Donc s’il peut y avoir plusieurs croyances, il ne peut y avoir qu’une seule religion (p.191) • La pureté des cœurs • La liberté de ses membres • Donc ce ne sera ni une monarchie ni une aristocratie • L’invariabilité de sa constitution • Donc elle ne peut être fondée que sur un texte, la sainte écriture et non pas sur une tradition (p.190) • donc Une association des cœurs volontaire, universelle et durable (p. 184) Quelle relation entre cette église invisible et l’église visible? • Kant hésite entre deux positions: • D’une part l’église invisible doit nécessairement s’incarner dans une église visible • D’autre part Kant admet que l’on devrait pouvoir se passer de cette église visible Première raison: Nous sommes des êtres raisonnables finis: - On doit obligatoirement rendre sensibles par des schèmes les choses purement intelligibles (p.182 et 185) - On ne peut croire que le pur respect de la loi suffit à Dieu on pense toujours devoir lui rendre des services (p.185 - 186) - Deuxième raison: - Si cet état n’était que l’affaire de Dieu, on attendrait passivement que les choses se réalisent sans nous, alors que le salut nous incombe avant tout à nous-mêmes • Pure foi religieuse • Une croyance d’église • • Loi purement morale Connue par la raison seule donc universelle et nécessaire (p.200) • • Lois statutaires Connues par la révélation et liées à l’histoire (contingence) • Et c’est une loi intérieure • • • • Lieu de l’église (p.189) Domaine des ecclésiastiques « Dieu est tout dans tous » (208) • • Liées à des obligations publiques Lieu des temples Domaine des prêtres Pourquoi ne pas se contenter de cette pure église invisible? Pourquoi cette communauté éthique doit-elle nécessairement s’incarner dans une église visible? Pourquoi devrait-on pouvoir se passer de cette église visible? • Parce que la vraie foi suppose deux conditions qui posent une antinomie à la raison: (p.201) • 1.- Dieu m’a une fois pour toute, sauvé par sa croix. Et alors que faire du devoir moral? • 2.- Je dois par ma conduite devenir agréable à dieu: et alors que faire du mal originel? • Si les deux solutions isolées sont théoriquement insatisfaisantes ; leur union n’est pratiquement raisonnable que si la deuxième condition devient première et que la foi d’église dans le salut offert par le Christ vienne en second 3 23.04.2015 La solution : L’église invisible est une simple idée qui doit servir d’archétype à toute église visible (p.182) La croyance d’église statutaire est un moyen nécessaire mais qu’un moyen, un véhicule de la pure foi religieuse. (p.190 et 200) Il s’agit d’éviter deux dangers: Se contenter d’une pure foi religieuse - cela ne tiendrait pas dompte de la situation concrète de l’homme où la raison est liée à la sensibilité - cela rendrait l’homme passif Se contenter d’une pure croyance d’église -on passerait complètement à côté de vraie foi religieuse) - Kant semble plus pressé d’éviter le deuxième danger que le premier !!! Et il espère un règne final de la pure foi religieuse enfin dégagée de la foi d’église bonne pour les enfants ( p.208), règne - que l’on ne doit pas forcer par une révolution - mais qui adviendra malgré tous les obstacles possibles. Les interprètes de la croyance d’église et des saintes écritures Il y a deux interprètes Et un troisième à écarter Mais alors pourquoi en parler? Premier interprète: la raison (p.193) . l’interprétation par la raison est première elle peut paraître forcée; peu importe, pourvu qu’elle soit possible . tous les peuples raisonnables et d’un bon esprit se sont servis de la raison pour interpréter leurs textes sacrés (p.195) Deuxième interprète: les docteurs de la loi, la science de l’écriture Nécessaire mais subordonné . Nécessaire pour conserver une autorité à une église qui en elle-même n’en n’a pas; et cette autorité est justifiée si l’exégète arrive à montrer que le texte est d’inspiration divine. Troisième interprète à écarter: le sentiment intérieur Mais alors, pourquoi en parler? Parce que l’expérience de l’obéissance à la loi morale me fait toucher du doigt ma liberté absolue et par conséquent fait naître nécessairement en moi une exaltation intérieure 4