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Documents
Chapitre 1
Les grandes questions
que se posent les économistes
Document 1 : La contrainte de rareté
On peut concevoir qu’il existe des créatures vivantes dont les « fins » seraient tellement limitées que tous les
biens seraient pour elles des biens « libres ». Mais, en général, l’activité humaine avec sa multiplicité de fins n’est pas
affranchie de la contrainte du temps et des moyens. Il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée. Nous devons
choisir entre les différents usages auxquels nous pouvons les affecter. Les services que les autres mettent à notre
disposition sont limités. Les moyens matériels utiles sont également limités. Nous avons été chassés du Paradis. Nous
n’avons ni la vie éternelle, ni des ressources illimitées pour nous contenter.
Quoi que nous fassions, si nous choisissons une chose, nous devons renoncer à d’autres que, dans des
circonstances différentes, nous n’aurions pas délaissées. La rareté des moyens pour satisfaire des fins d’importance
variable est une caractéristique à peu près générale du comportement humain.
Lionel Robbins, Essai sur la nature et la signification de la science économique (1932), Librairie Médicis, 1947
Q1 – Définissez la rareté.
Q2 – Pourquoi choisir une chose implique-t-il de renoncer à une autre ?
Q3 – Listez les paramètres qui influencent les choix des individus ?
Document 2 : Arbitrages rationnels et maximisation de « l'utilité »
Q1 – Définissez « revenus », « taux d’intérêts débiteurs », « taux d’intérêts créditeurs », « consommation finale » et
« épargne ».
Q2 – Que signifie, dans le contexte du schéma, l’expression « contrainte budgétaire » ?
Q3 – Rédigez deux paragraphes pour décrire les deux séries d’arbitrages aboutissant à la maximisation de « l’utilité ».
Document 3 : La contrainte budgétaire et la notion de choix
Un individu dispose d’un budget de 40 euros par semaine qu’il consacre entièrement à la consommation de DVD
ou de séances de cinéma. Une séance de cinéma lui coûte 8 euros et l’achat d’un DVD sur Internet lui revient à 4 euros
en moyenne. Ainsi, le revenu de cet individu et les prix des biens qu’il veut consommer constituent sa contrainte
budgétaire. On peut représenter cela sur un graphique représentant ses possibilités de consommation.
Ainsi, l’individu va essayer de maximiser son utilité, c’est-à-dire sa satisfaction, compte tenu de sa contrainte
budgétaire. Plus il consomme de DVD, plus son utilité augmente, plus il consomme de séances de cinéma, plus son
utilité augmente également. Une consommation plus grande de DVD entraîne une baisse de la consommation de séance
de cinéma, et vice versa.
Néanmoins, consommer deux fois plus de DVD ne rend pas l’individu deux fois plus satisfait. L’augmentation de
la satisfaction n’est pas proportionnelle à l’augmentation de la satisfaction de l’individu. Cela se définit par la « loi de
l’utilité marginale décroissante » : au fur et à mesure qu’un besoin est satisfait, toute consommation additionnelle
apporte de moins en moins de satisfaction.
Panier de
consommation
A
B
C
D
E
F
Séances de
cinéma
0
1
2
3
4
5
Utilité selon le panier de consommation
Utilité du
DVD
Utilité des DVD
cinéma
0
10
50
15
8
46
25
6
38
31
4
27
34
2
16
36
0
0
Utilité totale
50
61
63
58
50
36
Q1 – Si l’individu achète 4 DVD, combien de séances de cinéma pourra-t-il consommer par ailleurs ?
Q2 – Représentez graphiquement l’évolution de l’utilité de l’individu (en ordonnées) pour sa consommation de DVD (en
abscisses). L’utilité est-elle croissante avec la consommation ?
Q3 – De combien son utilité augmente quand sa consommation passe de 0 à 2 DVD ? De 2 à 4 ? De 4 à 6 ? Que
constatez-vous ?
Q4 – Quel panier l’individu doit-il choisir pour maximiser son utilité ?
Document 4 : La notion de coût d'opportunité
Vous venez d’obtenir votre licence d’économie. Deux option se présentent à vous : poursuivre en Master ou
entrer dans la vie active. Vous êtes prêt à étudier deux ans de plus mais le coût de ces deux années d’études vous
préoccupe. Bacheliers ES, vous vous rappelez que le véritable coût d’une chose correspond à son coût d’opportunité. En
l’occurrence, le coût de deux années d’études supplémentaires est égal à ce à quoi vous devez renoncer en repoussant
de deux ans votre entrée dans la vie active. Plus précisément, le coût d’opportunité comprend, d’un côté, les coûts
explicites, comme les droits d’inscriptions (600 euros), les frais de livres (1000 euros), l’assurance maladie (400 euros) et
de l’autre, les coûts implicites, comme les deux années de salaire brut par mois auquel vous renoncez.
Q1 – Quel est le coût d’opportunité total de deux ans d’études en Master ?
Q2 – Quel est le principal coût des études en Master ?
Q3 – Y a-t-il, selon vous, d’autres coûts implicites et explicites de la poursuite d’études ?
Q4 – À quelles conditions est-il profitable de poursuivre ses études ?
Document 5 : Pourquoi produire ?
« La nature « naturelle » n’est pas hospitalière à l’homme. A une humanité sans travail et sans technique le
globe terrestre ne donne qu’une vie limitée et végétative : quelques centaines de millions d’individus subsistant
animalement. Tout ce que nous consommons aujourd’hui en France est création du travail humain, y compris les
denrées que nous considérons comme les plus « naturelles », tel que le blé, les pommes de terre ou les fruits. […] Par
rapport aux animaux, l’homme seul a des besoins non naturels. Et ces besoins sont immenses ; ils croissent avec la
satisfaction de certains d’entre eux. Le seul d’entre eux qui soit satisfait naturellement, sans travail, est le besoin
d’oxygène. Ainsi, le travail est l’une des caractéristiques qui distinguent l’homme de l’animal. »
Jean et Jacqueline Fourastié, La réalité économique, coll. « Pluriel », Hachette, 1986.
Document 6 : Les organisations productives
• Questions portant sur les documents 5 et 6 :
Q1 – Précisez le sens de la phrase soulignée.
Q2 – Quels sont les éléments qui distinguent l'homme de l'animal ?
Q3 – Donnez un exemple d'organisation productive pour chacun des types proposés.
Q4 – Rappelez la définition d'un bien et celle d'un service.
Q5 – Quelle est la différence entre un service marchand et un service non marchand ?
Document 7 : Qu'est-ce que la valeur ajoutée ?
• Des entrées à la sortie :
ENTREES
Valeur des produits
consommés lors de la
production
(consommations
intermédiaires)
ENTREPRISE
SORTIE
Valeur ajoutée
Valeur de la
production
De la valeur ajoutée au PIB
Pour produire ses yaourts, Danone transforme du lait, des fruits, du sucre, du carton et autres composants
achetés à ses fournisseurs : la production propre de Danone, c’est bien la valeur des yaourts qu’elle produit moins la
valeur des biens et services qu’elle consomme, c’est-à-dire sa valeur ajoutée. La valeur ajoutée mesure la contribution
propre qu’une entreprise ou une administration apporte à la production nationale.
C’est pourquoi dans la Comptabilité Nationale, lorsque l’on souhaite calculer la production totale du pays au
cours de l’année (son produit intérieur brut), on additionne les valeurs ajoutées des agents résidents. Ainsi, pour obtenir
le PIB aux prix du marché, il faut ajouter les impôts sur les produits comme la TVA.
PIB (au prix du marché) = Somme des valeurs ajoutées + Impôts sur les produits
•
Q1 – Qu’est-ce que la valeur ajoutée ?
Q2 – Qu’est-ce que le produit intérieur brut ?
Document 8 : Les évaluations de la Commission Stiglitz (2009)
« Il est temps que notre système statistique mette davantage l’accent sur la mesure du bien-être de la
population que sur celle de la production économique, et […] il convient de surcroît que ces mesures du bien-être soient
restituées dans un contexte de soutenabilité1. […]. Déplacer l’accent ne signifie pas désavouer les mesures du PIB et de
la production. Issues de préoccupations sur la production marchande et l’emploi, elles continuent d’apporter des
réponses à nombre de questions importantes […]. Il faut, en d’autres termes, [compléter] les mesures de l’activité
marchande par des données relatives au bien-être des personnes et des mesures de la soutenabilité. Un tel système
devra nécessairement être de nature plurielle car il n’existe pas de mesure unique qui puisse résumer [des phénomènes
aussi complexes]. »
Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi, Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social.
1. Selon le rapport Brundtland (ONU, 1987) le développement soutenable est celui « qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Q1 – Quels reproches fait la Commission Stiglitz au produit intérieur brut ?
Q2 – Quelle vision mettent-ils en avant ?
Document 9 : De la valeur ajoutée aux revenus
Q1 – Placer la notion de valeur ajoutée dans le schéma (Attribuez lui la valeur (3)).
Q2 – Pourquoi la répartition de la valeur ajoutée est décomposée en trois couleurs ?
Document 10 : La rémunération des salariés : décomposition du coût d'un salarié au SMIC
Document 11 : Les transferts
Administrations publiques
Etat, collectivités locales et organismes de Sécurité sociale
(Pôle emploi, Sécurité sociale)
Entreprises
Ménages non touchés par tel ou
tel risque social et qui exerce une
activité professionnelle stable et
rémunérée
Impôts et cotisations sociales
Ménages pour lesquels
tel ou tel risque social
s’est réalisé
Prestations sociales et transferts sociaux
Q1 – La taille des flèches caractérise la valeur des flux monétaires. Comment expliquer la différence entre les deux types
de ménages ?
Q2 – Quel est l’effet attendu des dispositifs de redistribution sur les inégalités de revenus ?
Document 12 : L’impact de la redistribution sur le niveau de vie des ménages en France en 2003
montants annuels moyens par unité de
consommation, en euros
Solde des revenus primaires
- Impôts directs et cotisations sociales
+ Prestations sociales et autres transferts en
espèces
= Revenu disponible brut (RDB)
+ Transferts sociaux en nature
Q1
Q2
Q3
Q4
Q5
Q5/Q1
7510
2760
5320
17210
6590
5790
24380
9730
6390
32830
13510
7430
60620
24710
14120
8,1
10070
7400
16410
5940
21040
5380
26750
5000
50030
5110
5,0
= Revenu disponible brut ajusté (RDBA)
17470
22350 26420 31750 55140
3,2
Dépenses de consommation finale
9930
15450 19760 24420 33140
3,3
Consommation finale effective
17330
21390 25140 29420 38250
2,2
Sylvie Le Laidier, « Les transferts en nature atténuent les inégalités de revenus », INSEE première, nov. 2009
Notes : - Les ménages sont répartis en cinq groupes (quintiles) par niveau de vie croissant. Chaque quintile représente 20% de l’ensemble.
Q1 – Que signifient les données en rouge ?
Q2 – A quoi peut correspondre l'expression « transferts sociaux en nature » ? Quelle est la relation avec la
consommation finale effective ?
Q3 – Quel est l’effet des dispositifs de redistribution sur les inégalités de revenus ?
Document 13 : Schumpeter et l'équilibre du circuit économique
Nous allons esquisser les traits fondamentaux
d’une reproduction conceptuelle du mécanisme
économique. Nous allons considérer une économie
nationale organisée en économie d’échange, c’est-à-dire
une économie ou règnent la propriété privée, la division
du travail et la libre concurrence. Tous les agents
économiques sont à la fois acheteurs – pour les fins de
leur production et pour leur consommation – et vendeurs.
[…]
Nous pouvons dire alors que chaque agent
économique verse un apport dans ce grand réservoir de
l’économie nationale et y fait un prélèvement. A cet
apport correspond en quelque endroit de l’économie
nationale le droit d’un autre agent à un prélèvement. La
part de chaque agent est là qui l’attend. Chaque apport est
la condition et le complément d’un prélèvement ;
inversement, à chaque prélèvement correspond un
apport ; […] Le circuit de l’économie par là encore se ferme
inévitablement ; tous les « apports » balancent tous les
« prélèvements ».
PRODUCTION
réalisée par les
entreprises qui
utilisent du travail et
du capital au sens
technique
DEPENSES
réalisées par les
ménages ou par
les entreprises
REVENUS
perçus par les
ménages pour
avoir participé
à la production
J. Schumpeter. « Théorie de l’évolution économique », 1911.
Q1 – Quels sont les biens utilisés par un ménages composé d’agriculteurs exploitants à des fins de production, à des fins
de consommations ? Quels sont les biens vendus ?
Q2 – Quel est d’après le schéma l’apport des salariés ?
Q3 – Pour quelle raison, selon Schumpeter, le circuit économique est-il forcément équilibré ?
Document 14 : Équilibre comptable et équilibre économique
L'équilibre comptable entre l'offre et la demande globales décrit une nécessité incontournable ; il s'agit d'un
équilibre ex post, c'est-à-dire après que les opérations économiques ont été effectuées. Quand on fait les comptes des
nations, les biens et les services n'étant pas évanescents, on est obliger de constater que tous les biens et les services
produits ont été utilisés d'une façon ou d'une autre. […] Mais ces identités comptables constatées « après coup », ne
garantissent pas l'équilibre économique.
L'équilibre économique est réalisé si les plans des différents agents sont compatibles entre eux ex ante, c'est-àdire avant que les opérations économiques ne soient réalisées.
Autrement dit, l'équilibre économique suppose que les dépenses prévues par les ménages en biens de
consommation soient justement égales à la production de ces biens prévue par les entreprises. […] Cela dit, les ménages
et les entreprises ne se concertent pas pour arrêter leurs plans de production et de consommation. Il n'y a donc a priori
aucune raison pour l'équilibre soit réalisé ex ante.
Jacques Généreux, Économie politique, tome 1, 2008.
Q1 – Rappelez la définition de l'équilibre emplois-ressources.
Q2 – Que signifie la phrase soulignée ?
Q3 – Pourquoi l'équilibre emplois-ressources est-il un équilibre comptable et non pas économique ?
Q4 – Quelles peuvent être les causes d'un déséquilibre économique ?
Document 15 : Évolution du solde de la balance commerciale française depuis 1950
Q1 – Qu'est-ce que le solde de la balance
commerciale ? Comment le calcule-t-on ?
Q2 – Faites une phrase pour les données de
1998 et de 2010.
Q3 – Quelles peuvent être les déterminants
d'un déficit ou d'un excédent ?
Champ : France, échange de biens
Source : INSEE, compte nationaux, base 2010.
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