Chapitre 20 Les États-Unis : mondiale Les États-Unis, un pôle de la Triade, des influences variées à l’échelle du monde Les États-Unis disposent de nombreux moyens pour s’affirmer, à l’échelle du continent et du monde, comme une superpuissance : une économie moderne et performante ouverte sur le monde, une culture conquérante, une influence politique et militaire omniprésente… Comment les États-Unis affirment-ils leur influence sur le continent américain et sur la planète ? Pourquoi cette image de « gendarme du monde » et de géant économique et culturel est-elle aujourd’hui de plus en plus contestée ? Les gratte-ciel de Manhattan (New York), symboles de la puissance américaine Le siège de l’ONU (à gauche), fondée en 1945 pour préserver la paix dans le monde, se trouve dans la capitale des États-Unis : il accueille des délégations du monde entier, pour débattre de la politique mondiale. À droite, le Chrysler Building, qui fut le plus haut gratte-ciel du monde, à la gloire de l’industrie automobile américaine, avant que l’Empire State Building ne lui ravisse son titre. La puissance économique et financière transparaît dans ces hautes tours, peuplées de sièges sociaux d’entreprises, de bureaux et d’activités tertiaires et décisionnelles diverses. 174 Les États-Unis : l’hyperpuissance mondiale Terminale l’hyperpuissance Page de couverture du magazine hebdomadaire d’information Le Point (22-28 juillet 1985) Les États-Unis étendent leur modèle économique, politique et culturel sur leur population et aussi dans le monde entier. Leurs valeurs et leurs héros ont une portée mondiale ; ils séduisent une part importante des consommateurs au point de créer des effets de mode à fortes retombées économiques. D’Artagnan, Don Quichotte, le Colisée ou le Parthénon s’inquiètent parfois de l’influence que Mickey, Superman et autres McDonald’s prennent dans leur société… Le phénomène, ici décrit en 1985, ne se limite pas à l’Europe et reste d’actualité… Pour commencer k 1 Quels aspects du rayonnement mondial des États-Unis se trouvent symboliquement dans Manhattan ? Quels sentiments inspirent ces gratte-ciel ? 2 Décrivez le « héros » américain sur la couverture du magazine : quels éléments de la puissance américaine se trouvent dans sa tenue ? 3 Décrivez les « héros » et monuments européens figurant sur cette illustration ; quelle est leur attitude vis-à-vis des États-Unis ? Quelles sont les deux interprétations possibles du titre ? 175 Chapitre 20 Étude de cas k Les États-Unis, puissance dominante sur le continent américain Les États-Unis établissent dès 1994, dans le cadre de l’Alena (accord de libre-échange de l’Amérique du Nord), des liens économiques et politiques étroits avec le Mexique et le Canada. Il s’agit de la première tentative de libre-échange entre pays pauvres et pays riches. Les flux économiques, humains et culturels transfrontaliers se multiplient, bientôt suivis par une coopération politique. Les États-Unis essaient aujourd’hui d’étendre leur influence sur tout le continent en proposant une ZLEA (zone de libre-échange des Amériques) à l’Amérique du Sud. Quel rôle jouent les États-Unis sur le continent américain ? Qu’apportent-t-ils aux États voisins et quels buts poursuivent-ils ? Doc 2. Les ententes régionales en Amérique En 1991, l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay forment le Mercosur (Marché commun de l’Amérique du Sud). Dès 1999, ils engagent des pourparlers commerciaux avec l’Union européenne. En 2004, sous l’influence du Brésil, puis en 2005, lors des « sommets des Amériques », ils repoussent l’accord de la ZLEA. Le Venezuela adhère au Mercosur le 9 décembre 2005. En formant une coalition plus soudée, les pays sud-américains espèrent renforcer leur influence collective dans leurs négociations commerciales avec les tout-puissants Yankees. […] Les présidents du Brésil, de l’Argentine, du Chili, du Venezuela et de l’Équateur ont tous été élus sur une approche très critique des réformes libérales inspirées par Washington, qui n’ont pratiquement rien fait pour réduire la pauvreté endémique de la région. […] Le président chinois, lui, a passé deux mois à sillonner la région et a signé des contrats d’échanges et de développement d’une valeur de 30 milliards de dollars. […] Washington doit admettre que le Brésil, deuxième puissance économique d’Amérique latine, est un géant qui se réveille. S. A. Weiss, Courrier international, 1er mars 2005. Doc 3. Statistiques des membres de l’Alena (2005) Indicateurs Doc 1. Les États-Unis et le continent américain 176 Canada États-Unis Mexique Population (en millions d’hab.) 31,5 297 103 IDH 0,943 0,939 0,802 PIB (en $/hab.) 30 936 36 520 9 070 Principaux fournisseurs (en %) É.-U.* 61,2 Asie 40,1 É.-U. 63,1 Asie 16,4 Alena 28,1 Asie 18,2 UE** 11,3 UE 19,3 UE 10,1 Principaux clients (en %) É.-U. 86,4 Alena 36,9 É.-U. 81,7 UE 5,0 Asie 29,5 Am. lat. 5,2 Asie 5,8 UE 20,9 UE 4,0 * États-Unis. ** Union européenne. Les États-Unis : l’hyperpuissance mondiale Terminale Doc 4. La stratégie mexicaine Pour attirer les investissements étrangers, le Mexique mise avant tout sur le bas coût de sa main-d’œuvre. […] Grosses créatrices d’emplois peu qualifiés, les usines d’assemblage proches de la frontière américaine (les maquiladoras), qui importent des pièces détachées pour exporter les produits finis aux États-Unis, reçoivent des avantages fiscaux et douaniers. […] On dénombre plus de 3 500 maquiladoras employant 1,87 million de Mexicains. La plupart d’entre elles sont de capital américain. Malgré un léger glissement vers le sud, elles se cantonnent à la frontière nord du pays. En effet, les difficultés d’acheminement vers les États-Unis, liées au manque d’infrastructures routières et de communications, pénalisent le sud. Aux exonérations douanières s’ajoutent une législation environnementale extrêmement tolérante, et une législation sociale tout aussi peu contraignante. Mais une politique axée essentiellement sur la faiblesse des coûts, en l’absence d’évolution vers des activités plus rémunératrices ou d’amélioration des infrastructures, suffira-t-elle à résister à la concurrence de pays émergents comme la Chine ? D’après D. Berenger, Le Figaro, 26 novembre 2003. Une maquiladora : moins de 4 dollars par jour pour des semaines de 45 heures… Questions ? Doc 1. 1. Quels atouts attirent les États-Unis vers le reste du continent ? Doc 2. 2. Quelles sont les relations (politiques, économiques…) entre les États-Unis et l’Amérique du Sud ? 3. Pourquoi l’Amérique du Sud refuse-t-elle d’adhérer à une ZLEA ? Doc 3. 4. Qui retire le plus de profits de l’Alena ? Doc 4. 5. Que sont les « maquiladoras » ? Quels avantages offrent-elles aux États-Unis ? Suffisent-elles à enrichir le Mexique ? Doc 5. 6. Quels atouts attirent les États-Unis vers le Canada ? Celui-ci ne retire-t-il que des avantages de l’Alena ? Synthèse Montrez que les États-Unis essaient de s’imposer comme une puissance dominante sur le continent américain. • Présentez d’abord les relations politiques et les accords économiques établis entre les États-Unis et le reste du continent (doc 1 à 3). • Montrez ensuite quels avantages les États-Unis retirent des accords actuels existants (doc 3 à 5) et ceux qu’ils gagneraient d’une ZLEA (doc 1 et 2). • Expliquez enfin quelles difficultés gênent la progression des ÉtatsUnis sur le continent ? (doc 1, 2, 4 et 5). Doc 5. Le Canada attire les investissements Mexique, États-Unis ou Canada ? Pourquoi choisir d’implanter une usine dans l’Ontario aux hivers abominables au lieu du Mexique avec son soleil et ses bas salaires ? Et pourquoi ne pas opter directement pour les États-Unis, puisque c’est ce marché qui est la cible ? Utiliser le Canada comme plate-forme pour aborder le marché américain est un bon concept, à condition que les clients soient dans un rayon de 600 km. Les atouts de la région : les salaires qui sont plus faibles qu’aux États-Unis et une maind’œuvre qualifiée abondante, plus facile à trouver qu’au Mexique. […] Le Canada doit pousser ses avantages : qualité de la formation, densité du tissu industriel et des infrastructures et fiscalité attractive. […] Le gouvernement soutient ainsi certains programmes [de respect de l’environnement], par exemple dédié au développement du diesel propre, […] des biotechnologies. […] Les dispositions fiscales sont particulièrement favorables pour les entreprises dont les dépenses en recherche sont soutenues. D’après Elsa Bembaron, Le Figaro, 26 novembre 2003. 177 Chapitre 20 9 Cours Doc 1. La première puissance agricole et industrielle du monde Doc 2. La première puissance militaire et commerciale du monde 178 Les États-Unis : l’hyperpuissance mondiale Terminale 1 Les bases de la puissance américaine Doc 3. McDonald’s à Canton (Chine) Doc 4. La culture américaine, une menace ? L’énorme popularité dont jouissent les marques américaines à l’étranger peut devenir une menace, non seulement pour l’industrie d’un pays, mais aussi pour ses traditions culturelles et son identité. […] (Pour exemple) Les produits et les services de Walt Disney ne se contentent pas de symboliser l’American Way of Life, ils contiennent un éventail de croyances concernant le bien et le mal et les aspirations humaines. En outre, Disney se montre très habile pour diffuser des produits se renforçant mutuellement par le biais de différents supports (parcs à thèmes, émissions de télévision, films pour le cinéma et produits dérivés). Comme il symbolise le divertissement familial et se démarque de toute prétention politique, il n’a pratiquement pas été touché par l’anti-américanisme ambiant. […] La commercialisation de la culture consiste à donner aux gens ce qu’ils veulent, non ce dont ils ont besoin. La plupart des gens décideront eux-mêmes des éléments de la culture américaine qu’ils veulent garder. J. Weber, Courrier international, n° 602, mai 2002. Questions ? Doc 1. 1. Relevez les régions dynamiques, puis les régions défavorisées ou en crise. Quelles sont les activités de chacune d’elles ? Doc 2. 2. En quoi les États-Unis sont-ils une puissance commerciale et militaire à rayonnement mondial ? Doc 3. 3. Décrivez l’attitude et l’expression des personnages de l’image. Quel message veut-elle transmettre ? Doc 4. 4. Par quels moyens la culture américaine se diffuse-t-elle à l’étranger ? Menace-t-elle les autres cultures ? Justifiez votre réponse. • Le berceau du capitalisme libéral. L’État, qui glorifie l’innovation et la recherche du profit, encourage la libre entreprise. Il soutient les secteurs économiques et les régions en difficulté, passe commande, aide la recherche. • Une production économique de quantité et de qualité, à la pointe du progrès. Les industries lourdes déclinent, mais se reconvertissent ; la haute technologie entraîne l’économie américaine (ex. : Microsoft). Les États-Unis sont un des « greniers du monde » : leur surface cultivée est étendue, la production diversifiée. La science améliore les rendements (mécanisation, engrais, génétique…). • La tertiarisation de la société. Les services, très variés, aux particuliers (administrations, commerces…) et aux entre­ p­rises, (financement, publicité…) dominent l’économie depuis 1970. Ils aident tous les secteurs d’activité. La Bourse de New York est la première place financière mondiale. 2 Les États-Unis et leur continent • L’Alena assure une complémentarité entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. D’intenses flux transfrontaliers élèvent le niveau de vie du Mexique et du Canada, tout en renforçant la mainmise commerciale, culturelle et politique des États-Unis sur ses voisins. • Un Sud sous tutelle ? Les alliances militaires (guerre froide), les multinationales et l’aide au développement ont renforcé l’implication des États-Unis en Amérique latine. Une ZLEA pourrait étendre l’Alena à tout le continent, mais certains États latins craignent une dépendance absolue… 3 Un rôle mondial au sein de la Triade • La première puissance commerciale mondiale. Avec un dollar fort et leurs multinationales, les États-Unis sont les premiers investisseurs mondiaux. Le commerce extérieur est pourtant déficitaire. Depuis 1970, ils mènent une politique commerciale agressive contre leurs concurrents : ils négocient avec l’APEC pour s’implanter davantage en Asie, se heurtent à l’Europe (agriculture, aéronautique…). • Une influence culturelle omniprésente. L’anglo-américain est la langue internationale des affaires, des sciences et de la diplomatie. Depuis 1945, le cinéma, la musique, les modes… diffusent sur tous les continents leur genre de vie, leurs valeurs et leurs produits dérivés lucratifs (Coca-Cola, jeans…),suscitant parfois un protectionnisme culturel à l’étranger. • La première puissance militaire et diplomatique. Seuls capables d’intervenir dans le monde entier avec un armement puissant, les « gendarmes du monde » se veulent aussi les « défenseurs de la démocratie ». Ils ont un rôle dominant dans de nombreuses institutions diplomatiques (ONU), militaires (OTAN), financières (FMI, OMC)… au point de susciter des oppositions (guerre en Irak). Lexique APEC (1994) : union économique en Asie-Pacifique. Protectionnisme : mesures contre la concurrence étrangère. 179 répabac Prépabac Prépabac Chapitre 20 PrépaBac k Les États-Unis aujourd’hui Doc 1. L’attentat du 11 septembre 2001 Le World Trade Center (New York) et le ­Pent­agone (Washington) sont touchés par des avions kamikazes commandités par l’organisation islamiste (intégriste) Al-Qaida, dirigée par Oussama Ben Laden, en représailles de la politique américaine au Proche et au Moyen-Orient. L’Est et l’Ouest ont passé des décennies à compter les tanks, les avions et les armes nucléaires pour ne laisser aucun avantage à l’autre camp. Ce que l’on voit dans les attaques du 11 septembre est son exact opposé : un conflit où le « faible » attaque le « fort », l’ambition insensée d’une organisation non étatique de mettre les États-Unis à genoux. […] Les civils des pays développés, dont les armées ont une supériorité écrasante, sont eux-mêmes moins que jamais à l’abri. Doc 2. La montée de l’anti-américanisme L’image de l’Amérique s’est fortement dégradée depuis deux ans […] « chez nos vieux alliés de l’OTAN, dans les pays en voie de développement, l’Europe de l’Est et, plus dramatiquement, les sociétés musulmanes ». […] La guerre contre le terrorisme est le plus souvent approuvée, mais la volonté obsessionnelle d’en finir par la force avec Saddam Hussein passe mal. […] Ce n’est pas la même chose de vouloir en finir avec un régime abject et de lancer une opération militaire massive dont les conséquences peuvent être des plus déstabilisatrices. D’où ces doutes sur les intentions de Washington, soupçonné de tous côtés de chercher avant tout à s’assurer le contrôle du pétrole irakien. […] Le reproche adressé à Washington est aussi de faire trop peu de cas des préoccupations économiques, sociales ou d’environnement du reste de la planète. Éditorial, Le Monde, 7 décembre 2002. D’après T. Delpech, commissaire auprès de l’ONU, Le Monde, 11 septembre 2002. Doc 3. Les symboles américains travestis à Téhéran L’Iran, désigné en 2003 comme le nouveau foyer, après l’Irak, du terrorisme et des armes de destruction massive, répond à ses accusateurs. Questions ? 180 1. Doc 1. Quels éléments de la puis- ,5 1 sance américaine les terroristes ont-ils point voulu toucher ? Quel impact le 11 septembre 2001 a-t-il eu sur la population américaine ? 2. Doc 2. et 3. Dans quelles parties du 1,5 monde un sentiment anti-américain appa­ point raît-il ? Pour quelles raisons ? 3. Doc 3. Quels symboles américains reconnaissez-vous ? Comment ont-ils été transformés ? Pourquoi ? 1,5 point 4. Doc 4. Quel rôle les États-Unis s’attribuent-ils dans la politique internationale ? Quels reproches leur adresse l’ONU ? 5. Doc 5. À quoi la caricature comparet-elle l’Amérique ? Expliquez le titre. points 6. Doc 6. Quelles difficultés rencontre la puissance économique américaine ? points 7. Doc 7. Quels problèmes Katrina 1,5 a-t-il posé aux États-Unis ? Quels repro- point ches sont adressés au gouvernement ? 2 points 2 2 8 points Synthèse à partir des documents, des réponses aux questions et de vos connaissances, répondez à la problématique suivante : les États-Unis sont-ils de nos jours une puissance sans limites à l’échelle mondiale ? Terminale Organisation des espaces touristiques Les États-Unis : l’hyperpuissance mondiale Doc 5. France États-Unis : le choc des cultures Doc 4. Deux visions du monde s’opposent à l’ONU – G. W. Bush (président des États-Unis) : « Notre sécurité ne relève pas simplement de questions d’influence ou d’un quelconque équilibre des pouvoirs. La sécurité de notre monde dépend du progrès des droits de l’humanité. […] Notre noble objet est de bâtir, par-delà la guerre et la terreur, un monde meilleur […] Nous nous tiendrons au côté des peuples afghan et irakien jusqu’à ce que leurs espoirs de liberté et de sécurité se réalisent. Ces deux pays seront un modèle au sein du Moyen-Orient élargi, cette région où des millions d’êtres humains se voient privés de leurs droits fondamentaux et de justice élémentaire. » – Kofi Annan (secrétaire général de l’ONU) : « Aujourd’hui, plus que jamais, le monde a besoin d’un mécanisme efficace pour la recherche des solutions communes aux problèmes communs. C’est précisément dans ce but que l’ONU a été créée. […] L’état de droit est en péril aux quatre coins du monde. En Irak, des civils sont massacrés de sang-froid, tandis que des agents humanitaires, des journalistes et d’autres non-combattants sont pris en otage et mis à mort de la façon la plus barbare. […] Les gouvernements qui proclament la primauté du droit chez eux doivent respecter la légalité en dehors de chez eux ; ceux qui insistent pour que le droit prime en dehors de chez eux doivent en assurer la prééminence dans leur pays. Assemblée générale du 21 septembre 2004. Le Monde, 23 septembre 2004. Doc 6. Endettement et crise économique Balance commerciale des États-Unis (en milliards de dollars) Année Exportations Importations (dont pétrole) Solde 1970 42 40 (3) 12 1977 121 152 (41) 2 31 1984 220 332 (56) 2112 2002 782 1223 (115) 2 435 12 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, alors que 1 % de la population détient 40 % des richesses. Le chômage atteint 4,9 % en 2005. D’après l’OCDE. Doc 7. Katrina : autant en emporte l’ouragan… En 2005, Katrina fait céder les digues sur son pas­sage : La Louisiane, l’Alabama et le Mississippi sont submergés. Conseils Question 1.Rappelez quels éléments de la puissance américaine symbolisent le World Trade Center et le Pentagone pour souligner la portée de l’événement. Synthèse Le portrait des États-Unis doit être nuancé. La Nouvelle-Orléans, 31 août 2005 Plus de quatre jours après la catastrophe, l’aide n’arrive encore qu’au compte-gouttes, alors qu’il n’avait fallu que deux jours pour qu’un pont aérien soit effectif sur Banda Aceh (Indonésie), lors du tsunami de décembre 2004. […] Aucune estimation du nombre des victimes n’a encore été donnée. […] Les évacuations massives se sont poursuivies dans la journée. […] D’éventuels problèmes de pollution (fumées toxiques, produits chimiques…) pourraient compliquer la situation. Les associations caritatives américaines ont décrété la mobilisation générale. D. Delbecq, Libération, 3 et 4 septembre 2005. Évitez de présenter d’un côté les avantages, de l’autre les défauts de la puissance américaine. Partez plutôt du constat des multiples aspects mondiaux de l’influence américaine et de ses limites. – Rappelez d’abord la puissance politique et militaire des États-Unis et sa récente remise en question (doc 1 à 4). – Décrivez ensuite l’influence culturelle mondiale des États-Unis, et ses limites croissantes liées à la montée de l’anti-américanisme (doc 2 à 5). – Enfin, montrez l’ampleur, la diversité et aussi les limites de sa puissance économique (doc 6 et 7). – Concluez en soulignant qu’aucune superpuissance n’est parfaite : ne joue-t-elle pas pour autant un rôle important à l’échelle mondiale ? 181 Chapitre 20 Autrement dit 182 Terminale Les États-Unis : l’hyperpuissance mondiale Un autre regard… Les États-Unis : l’empire romain du xxie siècle ? L’empire romain et la Bretagne (Angleterre) : conquérir, puis civiliser Pour faire qu’un peuple dispersé et barbare et, par conséquent guerrier, s’habitue par le confort à la paix et au repos, [le gouverneur romain] Agricola encouragea les Bretons à bâtir des temples, des forums, des maisons. […] Même notre costume devint à la mode. L’étape suivante fut de les attirer à nos vices : à flâner sous les portiques, aux bains et aux dîners d’apparat. Dans leur simplicité, ils appelaient civilisation ce qui n’était qu’une forme d’esclavage. D’après Tacite, Vie d’Agricola, Ier siècle après J.-C. La « superpuissance américaine » : séduire pour conquérir ? Les Romains avaient recours aux techniques de propagande de leur temps pour démontrer le caractère implacable de leur puissance. Aujourd’hui, la couverture vingt-quatre heures sur vingt-quatre des opérations militaires américaines à la télévision ou encore les films d’action hollywoodiens remplissent la même fonction. Les grandes routes romaines, qui permettaient de déplacer les troupes et les vivres avec une rapidité époustouflante, trouvent leur contrepartie dans les autoroutes de l’information. Internet fait de l’anglais le latin d’aujourd’hui. Les plus grandes conquêtes de Rome ne se firent pas à la pointe du glaive, mais par sa capacité à séduire les peuples conquis. Aujourd’hui, les États-Unis offrent aux peuples de la planète un ensemble culturel tout aussi cohérent, une série de produits qui, où que l’on se trouve, affichent une uniformité rassurante. Maintenant, plus de toges ni de jeux du cirque, mais des Coca-Cola, McDonald’s et Disney, le tout payé en dollars. D’après l’article de J. Freedland, Courrier international, 24 avril 2003. « L’impérialisme américain » met fin à la dictature en Irak (mars-mai 2003) Caricature de Patrick Chappatte, Le Temps, Genève. Questions ? 1. À qui le soldat américain ressemble-t-il avec son drapeau ? Quels éléments de puissance apparaissent ? 2. Quels peuples sont représentés ? Quelles attitudes ont-ils envers les États-Unis ? 3. À l’aide des textes, expliquez par quels moyens les Romains affirmaient leur puissance. 4. Faites une comparaison avec les méthodes de diffusion de la culture et de la puissance américaines. 183