Les signes diacritiques - Université Paul Valéry

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Trame de cours/les signes diacritiques
A.Mela-Université Paul Valéry- Prépa à l’entrée à l’IUFM
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Les signes diacritiques
diacritique, adj. du grec diakritos :"qui permet de distinguer".
Un diacritique est un élément ajouté à une lettre d'un alphabet pour en modifier la valeur. Cet élément peut être
souscrit (en indice), suscrit (en chef, en exposant) à cette lettre, à sa droite ou encore à sa gauche.
Héritier de l'alphabet latin, l'alphabet du français s'est trouvé en défaut pour noter un certain nombre de
phonèmes spécifiques qui étaient apparus au cours de son histoire.
Ainsi le français oppose voyelles ouvertes et voyelles fermées—ce que ne faisait pas le latin—et doit donc
imaginer un procédé pour transcrire ces oppositions.
Le français utilise pour son orthographe les diacritiques suivants :
- l'accent aigu
- l'accent grave
- l'accent circonflexe
- la cédille
- le tréma
- la lettre h
- l'apostrophe
- le trait d'union
Hist. Les accents ont été importés du grec, grosso-modo au XVI° siècle pour l'accent aigu, fin XVII° : accent grave,
circonflexe, tréma, cédille, apostrophe, trait d'union.
Le tréma nous vient aussi du grec. La cédille, elle, vient de l’espagnol. Le mot cédille lui-même vient de l’espagnol cedilla qui
désigne un petit zeda, un petit z. Regardez bien la forme d’une cédille : on dirait un petit z en écriture manuscrite.
Accents et lettres diacritiques ont joué à cette époque le même rôle :
- s muet après le e a té remplacé selon les cas par l'accent aigu (eschole/école), grave (deuxiesme/deuxième), ou circonflexe
(estre/être);
- z muet après e final a été remplacé par s et un accent aigu (amitiez/amitiés)
- les consonnes doubles, lorsqu'elles ont disparu, ont été remplacées par un accent grave sur l'e précédent dont elles notaient
l'ouverture : fidelle /fidèle, secrette/secrète, etc.
Cependant bien que les s et les z diacritiques aient généralement disparu au XVIII° siècle au profit des accents, la plupart de
nos consonnes doubles et beaucoup d'autres lettres diacritiques ont été conservées, ce qui fait que nous utilisons en même
temps deux procédés différents de notation des voyelles.
Parmi les diacritiques, certains changent la valeur du phonème ils sont dits phonétiques ou phonogrammiques :
accents et cédille
Les autres, uniquement graphiques (ou idéographiques), ont différentes fonctions :
- ils signalent une élision : apostrophe
- ils disjoignent deux éléments : tréma : maïs/mais
- ils différencient un mot de l'autre :à/a, du/dû, où/ou, là/la
- ils réunissent certains éléments qu'on veut joindre : trait d'union
Ces signes , en général suscrits, sont souvent en concurrence avec des lettres adjointes (maïs/cahier, après/cadet,
aimés/chez) ou avec des variantes graphiques spécialisées dans certaines valeurs : ai censé représenter le [ε] ouvert,
au [o] fermé, en toutes positions.
Accents et signe phonétiques
L'accent aigu
se trouve uniquement sur la lettre e. Il permet de distinguer [∂] (le, de) et [e] (dé)
On le rencontre exceptionnellement sur e ouvert dans: aimé-je, je protégerai et dans certains mots comme allégement, événement (prononcés
allègement, évènement).
Remarque : l'arrêté du 28/12/1976 et les rectifications de 1990 autorisent l'accent grave au lieu de l'accent aigu dans les cas où la
prononciation fait entendre un e ouvert: évènement, je protègerai.
On le place :
- à l'intérieur d'un mot, en syllabe ouverte (terminée par une voyelle) :dénoncer
- à la fin d'un mot : dé, blé.
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------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------L'accent grave
uniquement sur e en tant que signe phonétique : il permet alors de distinguer [e] et [ε].
Comme l'accent aigu, l'accent grave se place :
- à l'intérieur d'un mot, en syllabe ouverte : père, flèche, guère
- à la fin d'un mot devant s quand il y a une ambiguïté sur la valeur phonétique de la lettre e : succès,procès.
L'accent aigu et l'accent grave ne se trouvent jamais en syllabe graphique fermée (terminée par une consonne : bec,
reste). Il n'y a jamais d'accent devant une consonne double.
L'accent circonflexe
note la voyelle longue mais cette distinction tend à disparaître.
Il est souvent le souvenir d'une lettre étymologique disparue, par exemple un ancien s qui se maintient dans les
dérivés du mot : fête/festival, hôpital/hospitaliser, forêt/forestier.
dans la conjugaison, il se trouve sur les formes verbales des 1° et 2° personnes du pluriel du passé simple : nous
chantâmes, vous eûtes, nous vînmes) et à la 3° pers du sg de l'imparfait du subjonctif : qu'il eût, qu'il vînt..)
Permet également de distinguer des homophones : du/dû, jeune/jeûne, tache/tâche.
Le tréma
Son rôle est de séparer deux lettres qui pourraient former un tout : mais et maïs. Un de ses emplois essentiels sur i
est de noter le yod intervocalique : aïeul, faïence, lorsqu'il n'entre pas en combinaison graphique avec la voyelle qui
le précède (payer, payeur).
Le tréma doit être posé sur la voyelle à prononcer. Sur guë comme sur guï, le tréma est mal noté, c'est le u qui
devrait porter le tréma (seule l'habitude de noter la 2° voyelle du groupe s'y oppose) :ambiguë, ambigüité.
La cédille
Le c latin prononcé [K], a évolué soit en [K] (cum>comme), soit en [s] (caelum>ciel), soit en [∫]
(caballus>cheval). On a noté le second dans certains cas par une cédille. La cédille change la valeur du c devant
a,o, u : ça, reçois, reçu)
Autres signes
La lettre h
Joue le même rôle qu e le tréma : cahier, trahir, cohue.
L'apostrophe
élision, devant voyelle, de la dernière voyelle d'un mot.
Le trait d'union
- se trouve dans certains mots composés
- entre un verbe et son pronom personnel post-posé : dit-il
- entre un verbe à l'impératif et son pronom cpt : prends-le
- entre un pronom personnel et même : moi-même
- dans les démonstratifs de forme composée :celui-ci
- dans les adjectifs numéraux composés.
Bibliographie
L'orthographe française, Nina Catach, 2003, Nathan.
QCM Français Mathématiques. J. Fournier-Bergeron et al. 2005. Hatier. Paris.
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