Parler du port, pourquoi pas, mais pas a la mairie…

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Parler du port, pourquoi pas, mais pas
à la mairie…
Le maire a refusé de répondre à une question de l'opposition sur le
port, en expliquant que seuls les sujets municipaux avaient leur
place au conseil municipal.
La ville a voté une subvention de 950 000 euros pour la restructuration du port. (ph. archives
f. p.)
Commençons par la fin. Ce jeudi soir, lors du conseil municipal,
Yves Foulon, le maire UMP d'Arcachon, répond à une question
orale de son opposant socialiste Maurice Granet : « Ici, nous ne
parlons que des sujets municipaux. Il faut respecter le règlement
intérieur. Et les questions orales doivent être transmises dans les
délais. Je vous invite donc à envoyer une lettre à l'Epic
(établissement public à caractère industriel et commercial) du port
sur le dragage et une autre à l'Epic Arcachon Expansion. »
Maurice Granet questionnait le maire sur le devenir des boues
issues du dragage du port prévu en 2014, puis sur un autre point : «
Depuis 2001, le port de plaisance verserait à Arcachon Expansion,
au budget animations, 5 % de son chiffre d'affaires (soit 250 000
euros par an). La délibération qui l'autorise le justifie par une
publicité qu'Arcachon Expansion est censée promouvoir. Ce
montage financier est-il pertinent alors que plus de 4 000 personnes
sont en attente d'une place au port ? »
Maurice Granet devra donc acheter des timbres pour obtenir des
réponses à ses questions.
Du port, il en fut pourtant question au conseil municipal. Pas de son
fonctionnement mais de ses investissements. L'Epic du port est
autonome (Yves Foulon est cependant président de son conseil
d'administration) mais la collectivité peut parfois apporter son
soutien financier. C'est le cas ici avec une subvention de 950 000
euros pour financer les 3,95 millions d'euros de travaux engagés
par le port avec la construction d'un bâtiment, au nord-ouest,
intégrant une capitainerie, un bloc sanitaire, un local pour la SNSM,
et une « Maison de la Mer » pour accueillir le Yacht Club, le CAPS
et l'APPBA. L'opposition, tout comme Françoise Visticot, exclue de
la majorité, se sont abstenus, n'étant pas représentés au sein de
l'Epic.
Rigueur versus endettement
L'autre dossier qui occupe les élus ce soir est le débat d'orientation
budgétaire. Et les mêmes arguments ressortent chaque année. La
majorité, par l'adjoint aux finances Jean-Paul Chansarel, parle d'une
rigueur de gestion (stabilisation de la dette à 29,7 millions d'euros),
d'une maîtrise des dépenses tout en maintenant une dynamique
d'investissements (Plaine des Sports, voirie, construction d'une
nouvelle jetée de la Chapelle, dune Maison de la Mer, etc.).
Et l'opposition, par Maurice Granet et le vert Vital Baude, fustige le
manque de logements sociaux, un endettement en hausse de 30 %
par rapport à 2008 (sans compter le crédit-bail du parking et le
partenariat public-privé pour l'éclairage de la ville) et la vente du
patrimoine communal : « C'est comme un ménage qui vend un
terrain pour repeindre la façade. » Non, répond le maire.
Sur les logements sociaux : « Arcachon ne paie plus de pénalité
parce que nous créons du logement social. » Sur la dette : « Il faut
l'analyser au regard de son affection et de la capacité de
remboursement. Et nous sommes conformes à notre ambition de
saine gestion des deniers publics. » Sur la vente du patrimoine : «
Depuis dix ans, le patrimoine de la ville s'est au contraire enrichi.
Par exemple avec l'achat de la Banque de France, avec la
rénovation de l'Olympia, avec la création de cinq maisons de
quartier. Quand on vend, c'est pour investir ou pour permettre un
projet privé intéressant pour les habitants. »
DP
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