rachis - IFPVPS

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GONARTHROSE
I – DEFINITION
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Arthrose du genou.
On distingue, en fonction des compartiments touchés :
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Arthrose fémoro-tibiale interne.
Arthrose fémoro-tibiale externe.
Arthrose fémoro-patellaire.
II – ANATOMIE (fig 1)
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Articulation fémoro-tibiale : les 2 condyles fémoraux (externe et interne) s’articulent avec
les 2 plateaux tibiaux (externe et interne).
Articulation fémoro-patellaire : rotule qui s’articule avec la trochlée (gorge trochléenne
comparable à une poulie).
Le quadriceps s’insère sur la rotule, laquelle est reliée au tibia par le tendon rotulien. La
contraction du quadriceps permet alors l’extension du genou.
Genou stabilisé par 2 ligaments croisés intra-articulaires (antérieur et postérieur) et 2
ligaments latéraux (interne et externe).
Les ménisques permettent une meilleure congruence entre les condyles fémoraux convexes et
les plateaux tibiaux quasiment plats.
III - PHYSIOLOGIE
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Mobilité : uniquement flexion/extension (quelques degrés seulement en rotations et
valgus/varus).
Importance du rôle amortisseur des ménisques (répartition homogène des pressions pour le
cartilage).
Importance du rôle stabilisateur des ligaments (usure accrue du cartilage en cas de laxité).
Augmentation des pressions fémoro-patellaires au fur et à mesure que le genou fléchit
(éviter les positions accroupies en cas d’arthrose rotulienne).
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IV – ETIOLOGIE
A/ Gonarthrose primitive
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Plus fréquemment chez les femmes, vers 40-50 ans.
Fréquence de l’obésité.
Gonarthrose bilatérale généralement.
B/ coxarthrose secondaire
1/ Défauts d’axe
Soit constitutionnels, soit acquis (ex : post-traumatique).
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Genu varum (fig 2)
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Genu valgum (fig 2)
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Contraintes excessives sur le compartiment fémoro-tibial interne.
Contraintes excessives sur le compartiment fémoro-tibial externe.
Défaut d’axe de l’appareil rotulien (fig 3)
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Si l’axe de la course de la rotule n’est pas parallèle à celui de la trochlée, il
apparaît une usure prématurée du cartilage. L’appareil extenseur est
habituellement dévié en dehors, expliquant les sub-luxations externes de
la rotule et la plus grande fréquence d’arthrose fémoro-patellaire externe.
2/ Causes articulaires
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Diverses origines de lésions du cartilage : traumatismes (contusions, fractures),
méniscectomie, hyperlaxité ligamentaire, arthrites infectieuses ou inflammatoires, goutte,
chondrocalcinose …
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V – CLINIQUE
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De même qu’avec la coxarthrose, il apparaît progressivement une douleur mécanique,
gênant les activités physiques. La gêne dans les escaliers est particulièrement marquée.
Position assise prolongée douloureuse lors d’arthrose rotulienne (« signe du cinéma »).
La gonalgie doit faire penser systématiquement à éliminer une pathologie de la hanche.
L’articulation du genou est plus superficielle que la hanche. Son examen clinique est plus
riche en informations :
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Défauts d’axe visibles à l’œil nu.
Genou augmenté de volume par les ostéophytes ou par un épanchement
intra-articulaire (« choc rotulien »).
Mobilités du genou peu limitées quand gonarthrose.
Craquements douloureux lors de la mobilisation de la rotule en cas
d’arthrose fémoro-patellaire (« signe du rabot »).
Indice algofonctionnel (cf tableau 1)
VI – EXAMENS PARACLINIQUES
1/ Biologie
Normale.
2/ Imagerie
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Radiographie standard : deux genoux debout, en comparatif, de face et de profil,
avec un cliché en schuss (pour mieux voir la zone portante condylienne postérieure) et
une incidence axiale fémoro-patellaire (à 45° de flexion) pour voir l’arthrose
rotulienne.
Signes radiologiques d’arthrose sur le ou les compartiments concernés (fig 3 et 4).
Rarement scanner (parfois pour apprécier l’axe de l’appareil extenseur) ou IRM (pour
préciser surtout l’état des ligaments croisés).
VII – EVOLUTION
Idem coxarthrose classique.
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VIII – TRAITEMENT
1/ Traitement médical
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Il est comparable à celui de la coxarthrose : importance de l’amaigrissement en cas
de surcharge pondérale, phases de repos notamment dans les poussées congestives
d’arthrose, utilisation d’une canne côté opposé.
Les anti-arthrosiques à action lente ont été surtout étudiés et ont prouvé leur
efficacité dans la gonarthrose.
Infiltrations de corticoïde plus facilement et plus fréquemment réalisées pour calmer
les douleurs de gonarthrose que de coxarthrose.
Cas particulier des injections intra-articulaires d’acide hyaluronique (ex : Synvisc,
Hyalgan, Adant …) AMM pour la gonarthrose : 3 injections à une semaine
d’intervalle. Améliore les caractéristiques visco-élastiques du liquide synovial (dont le
pourcentage d’acide hyaluronique diminue en cas d’arthrose). Améliore le confort du
patient en lui permettant de reculer la date d’une éventuelle intervention chirurgicale.
2/ Traitement chirurgical
a) Préventif
 En cas d’arthrose peu évoluée, possibilité de correction des défauts d’axe.
Généralement, ostéotomie tibiale de valgisation sur genu varum (qui est
beaucoup plus souvent responsable d’arthrose que le genu valgum) (fig 5).
Parfois, transposition et avancement de la tubérosité tibiale antérieure
pour corriger une sub-luxation externe de rotule.
Très rarement ostéotomie de varisation pour genu valgum.
b) Curatif
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En cas d’arthrose évoluée :
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Prothèse unicompartimentale (interne le plus souvent) pour les arthroses
fémoro-tibiales localisées (fig 6).
Rarement prothèse fémoro-patellaire car faible taux de réussite pour les
arthrose rotuliennes.
Prothèse totale du genou, la plus fréquente, avec ou sans remplacement du
cartilage rotulien (fig 7).
Actuellement, prothèse à glissement, souvent avec une butée postérieure pour
plus de stabilité (les premières prothèses mises au point présentaient une charnière
qui solidarisait l’élément prothétique fémoral et l’élément tibial). Les derniers
progrés de ces prothèses permettent d’espérer une durée de vie qui se rapproche
de celle des prothèses de hanche (15 à 20 ans).
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