école des hautes études hiver 1997

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AUTOMNE 2008
NOUVELLES PERSPECTIVES EN MANAGEMENT
80-439-95
Professeur : Omar AKTOUF
Bureau : 5.207
Tél : 340-6348
[email protected]
Secrétaire : Martine Lefebvre
Bureau : 5.249
Tél : 340-6325
[email protected]
OBJECTIFS DU COURS
En ce début de XXIe siècle, où foisonnent les interrogations profondes, sinon les remises en
question autour d'à peu près tous les systèmes économiques et managériaux, ce cours se veut un
tour d'horizon et une mise au point à propos des conceptions et fonctionnements de l'institution de
base des économies modernes : l'entreprise ou, d'une manière plus large, l'organisation, entendue
comme institution de production de biens ou de services destinés, en principe, à l'amélioration du
bien-être des collectivités.
Ce cours se veut une relecture radicale, non seulement du management occidental traditionnel
mais aussi de managements autres : germano-scandinave, est-asiatique...
L'organisation séquentielle de ce cours se construira d'abord sur une interrogation ethnohistorique
des bases et principaux jalons du management traditionnel dominant : le management occidental
anglo-américain. Ceci dans le but d'en rendre plus clairs les sous-bassements liés à certains
systèmes de croyances et de valeurs, s'étalant du XVe au XXe siècle et ayant accompagné l'entrée
de l'Occident dans dans l'industrialisation.
Puis, sous forme de différents blocs successifs, le cours canalisera la réflexion vers les leçons à
tirer, tant positives que négatives, de cette analyse des liens entre évolution des systèmes de
valeurs occidentales et construction de l'ossature théorique et doctrinale du management. C'est
ainsi que l'on débouchera sur les grands constats que tout un chacun, aujourd'hui, accepte et
partage : il n'y a pas «UN» mais plusieurs managements possibles et applicables, depuis le
«nippon» jusqu'au «rhénan», en passant par le «scandinave» ou encore, plus récemment, le
«latin»...
La question est alors, pour rendre la réflexion plus instructive et plus utile, de s'interroger sur les
raisons qui ont fait émerger, et même rendu parfois bien plus efficaces, ces managements
«autres».
1
C'est en quête de réponses à cette question, et aussi à celle de savoir quel(s) management(s) sera
(seront) le(s) réel(s) fondement(s) d'une qualité de vie à la hauteur des exigences et contextes du
XXIe siècle, que se construira la suite du cours avec, comme bases, ce qui est désigné ici par le
terme «perspectives». Chacune des perspectives proposées sera à considérer, non pas comme
une sorte d’avenue de pratiques managériales particulières, avec ses décalogues de recettes, mais
bien plus comme une voie de réflexion renouvelée, touchant chacune une ou plusieurs grandes
traditions intellectuelles, habituellement non mises à contribution dans les courants dominants,
traditionnellement positivistes, fonctionalistes et pragmatistes.
Ces «perspectives», iront de la critique philosophique-sociologique de la prétendue
cosubstantiabilité marché-libre-entreprise-démocratie, jusqu’à l’interrogation thermodynamique de la
logique de l’économie capitaliste, en passant par l’ethnohisroire critique et comparé, la relecture de
la logique et de la théorie de la comptabilité à partie double, de l’économisme néo-libéral, des liens
entre symbolismes organisationnels, pouvoir, vie intrapsychique, fantasmes des «leaders»...
En particulier et plus précisément, le cours s’attachera à :
_
L'étude des progrès, mais aussi des dysfonctionnements et contradictions «structurels»
provoqués par l'expansion des modèles-valeurs de l'entreprise occidentale du XIXe siècle ;
_
L'étude des conséquences de ces dysfonctionnements à la lumière de sciences et de
disciplines peu usitées dans le courant principal du management occidental : philosophie
sociale, sociolinguistique, métaphysique, socio-analyse, psychanalyse, anthropologie,
sémiologie, ethnohistoire, courants économiques en marge du main stream, (courants néomarxistes, régulationistes, classiques, tiers mondistes...) ;
_
L'étude des bases sociohistoriques comparées des différents autres managements :
japonais, germano-scandinave, sud-coréen, latino-catholique...
_
L'étude de quelques cas occidentaux atypiques et prometteurs, synthèses originales de
fondements apparemment universels de nouvelles perspectives managériales (et non
réductibles à quelques clichés folkloriques tels que les prétendues «discipline» des
Allemands, «soumission au groupe» des Japonais ou «abnégation-frugalité» des
Scandinaves...)
_
L'étude, enfin, des paradigmes les plus en mesure de rendre compte de ces nouvelles
perspectives, des raisons des succès et prouesses de managements «autres»... pour mieux
fonder une assise théorique et des orientations d'actions en mesure de répondre aux
exigences des connaissances d'aujourd'hui et des grands défis de demain.
D'une façon plus synthétique, à la fin de ce cours l'étudiant(e) devra avoir :
1.
Resitué et compris les origines ethnohistoriques et les bases théoriques et idéologiques du
management occidental traditionnel ;
2.
Dégagé et analysé les raisons de ses évidentes inadaptations actuelles, notamment face
aux dégâts de la mondialisation et aux percées des managements différents et d'origines
autres : Scandinavie, Japon, Corée, Allemagne, etc...
3.
Recensé et compris les principaux grands dysfonctionnements désormais en voie de
devenir structurels dans l'économie-management de l'Occident anglo-américain ;
2
4.
Étudié ces dysfonctionnements à la lumière de champs disciplinaires variés et plus en
mesure d'en éclairer la nature profonde : histoire des faits et des systèmes économiques,
philosophie sociale, économie politique...
5.
Élaboré une compréhension globale des enjeux managériaux actuels à partir d'une
confrontation des paradigmes en jeu : celui de la raison économique traditionnelle basée sur
le fonctionnalisme et la vision newtonienne de l'univers, face à celui du radical-humanisme
et de la vision quantique-thermodynamique ;
7.
Dégagé, enfin, un socle synthétique pouvant servir de fondements à une autre
compréhension du management et de ses applications face aux défis du siècle prochain,
aussi bien à l'échelle de l'entreprise que des sociétés et des nations.
MÉTHODE ET DYNAMIQUE PÉDAGOGIQUES
Propositions générales
Ce cours a ceci de particulier qu'il fait de l'implication et de l'engagement de chacun une nécessité
personnelle plutôt que l'enjeu d'une évaluation finale. L'implication et l'engagement visent une
dynamique collective qui n'aura de richesse que les qualités que chacun voudra bien apporter.
Toutefois, pour que ce séminaire soit pour chacun un apport pertinent, il est nécessaire que chaque
étudiant remplisse très exactement ses obligations : lire sérieusement les textes obligatoires,
contribuer aux débats autour des sujets précis de chaque session.
Les lectures doivent servir aussi à des réflexions approfondies sur les grands constats effectués par
les auteurs étudiés et conduire la classe à mettre en commun les principales leçons à en tirer. Dans
ce cadre, le but recherché est de permettre aux étudiants de bénéficier de la lecture et de l'analyse
du plus grand nombre de sujets et d'auteurs possibles, à travers différentes problématiques
fondamentales. Cela doit se faire sans alourdir outre mesure la charge de travail individuelle. Il est
proposé, pour cette raison, une dynamique et une logique de lecture qui se concrétisera par un
choix de lectures «complémentaires» st «suggérées». Les étudiants choisiront à leur gré les
thèmes, séances, lectures… pour réaliser leur travail de «fiche de lecture» et de «synthèse» écrites.
Les étudiants, en fin de session, remettront un travail final - synthèse où ils reprendront soit un
des enjeux du cours qu'ils approfondiront, soit un développement autour d'un sujet personnel
(idéalement dans le sens de leur domaine de mémoire ou de thèse) qu'ils traiteront selon les
différentes perspectives développées en cours.
Une «fiche de lecture» doit s’entendre comme un exercice de restitution de l’ensemble des idées
générales traitées par (tous) les textes obligatoires d’une séance donnée.
Une «synthèse» doit s’entendre comme une restitution-réflexion touchant les différentes lectures de
plusieurs séances, et si possible s’intégrant au domaine d’intérêt de recherche de
l’étudiant(e).
3
Séance-type de lecture
(1)
Les lectures obligatoires :
_
Textes de base ou ensemble de textes commun à tous les étudiants, à lire impérativement
avant chaque séance.
(2)
Les lectures suggérées
_
Recommandées mais facultatives à choisir selon les champs d’intérêt de chacun(e).
(3)
Les lectures complémentaires
_
À l'usage des étudiants intéressés par l'approfondissement d'un aspect particulier.
`
LA DYNAMIQUE DU COURS
Les étudiants, dès le premier cours, présenteront durant dix minutes environ leur projet ou
simplement leur idée ou intérêt de recherche, afin que chacun puisse mettre en commun son
expérience, son ambition et aussi ses incertitudes. À la suite de cette présentation, les étudiants
devront s'efforcer de marquer leur participation par des liens entre leurs domaines respectifs de
recherche ou d'intérêt et le déroulement du cours. Cette dynamique collective marquera dès lors
tout le cours jusqu'à sa fin ; elle sera l'ossature du cheminement de tous.
Durant la plus grande partie du cours, le professeur proposera des exposés et des analyses
élargissant les perspectives tracées par les lectures et les discussions de la séance, mais
supposant toujours les lectures obligatoires correctement effectuées et assimilées par tous.
Une des particularutés pédagogiques de ce cours, est qu'il sera "construit" au fur et à
mesure, au gré de la dynamique des discussions en classe et des intérêts des participants,
et avec eux. D'où encore ube fois l'importance du sérieux à mettre dans l'effort personnel de lecture
de chacun (e).
EN CE QUI CONCERNE L'ÉVALUATION
Chaque étudiant(e) aura à réaliser :
(Il est à noter que les fiches et synthèses écrites s'entendent en format Times New Roman,
interligne et ½ et espaces et marges habituelles normales)
_
Une fiche de lecture par cours portant sur les lectures obligatoires de toutes les
séances du cours (3 pages)………………………………………………………… 30 %
_
Une synthèse individuelle - travail final, portant au choix sur une problématique
personnelle utilisant les lectures et débats du cours (thème de recherche, sujet
4
de thèse ou mémoire…) ou sur la restitution explicitation des lectures – fil
conducteur du cours en général. (10 pages maximum)
........................... 50 %
–
Une note de participation sera également attribuée pour souligner l'assiduité, la
présence «active» au cours, la ponctualité, la qualité des interventions montrant une
correcte lecture des textes
……………………………………………………. … 20%
5
DOCUMENTS OBLIGATOIRES POUR LE COURS
_
GALBRAITH, J.K. (1989). L'économie en perspective : une histoire critique, Paris : Éditions
du Seuil. Édition anglaise (1962) : Economic Development in Perspective, Cambridge,
Mass: Harvard University Press.
–
AKTOUF, O., (2002) La stratégie de l’autruche, second tirage, Montréal, Écosociété,
–
AMIN, S., (1991). L'empire du chaos : la nouvelle mondialisation capitaliste, Paris :
L'Harmattan.
–
MARCUSE, H., (1968). L'homme unidimensionnel : essai sur l'idéologie de la société
industrielle avancée, Paris : Les Éditions de Minuit.
–
MARIS, B., Lettre ouverte aux gouroux de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles,
Éditions du Seuil, Paris 1998.
–
ALBERT, M., (1991). Capitalisme contre capitalisme, Paris : Éditions du seuil.
–
GÉNÉREUX, J., (2001ET 2002) Les vraies lois de l'économie, Paris, Éditions du Seuil.
–
–
CHOSSUDOWSKI, M., (2004). La mondialisation de la pauvreté et nouvel olrdre
économique, Québec, Écosociété. Édition anglaise : The Globalization of Poverty...
STAYER, R., «How I learned to let my workers lead», Harvard Business Review, vol. 68, no.
6, 1990, 66-83
FACULTATIFS
–
WOLMAN, W. et A. COLAMOSCA (1997). The Judas Economy, The Triumph of Capital and
the Betrayal of Work, Addison-Wesley.
–
DONALDSON, L., (1995). American Anti-Management Theories of Organization, Cambridge
University Press.
–
AKTOUF, O., (1999). Le management entre tradition et renouvellement, 3ème édition mise à
jour, Gaétan Morin. Édition anglaise (1996) Traditional Management and Beyond, a Matter
of Renewal, Gaétan Morin. (pour celles et ceux qui n'ont pas eu à le lire ou manquant de
bases critiques et déconstructivistes en mangement).
Recueil de lectures obligatoires en réserve à la bibliothèque
6
PLAN DÉTAILLÉ DU COURS
BLOC I
ETHNOHISTOIRE ET PHILOSOPHIE
DU MANAGEMENT OCCIDENTAL
Cette partie vise à resituer le cheminement constitutif de l'ossature centrale du management
«occidental anglo-américain» traditionnel. La situation prise en compte comme point de départ est
celle de l'état de crise actuel du management. Nous étudierons ainsi les fondements, pour
reprendre H. Fayol, de la «doctrine» et de la «pratique» des «chefs d'industrie».
Séance 1 : Présentation du cours et constats de départ : chronique d'une
«crise annoncée» ?
Dans cette première séance, nous rechercherons les principaux éléments qui permettent de
constater une effective situation de crise du management, étude qui sera reliée à celle de son cadre
de référence privilégié, la science économique en général.
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
COBB, C. et al. (1995) “If the GDP is Up, Why is America Down?”, Atlantic Monthly,
october, p. 59-78.
2-
AMIN, S., «L'empire du chaos», «La nouvelle mondialisation», «Les conflits
régionaux: apaisement ou intensité redoublée?», dans L'empire du chaos : la
nouvelle mondialisation capitaliste, Paris, L'Harmattan, 1991, 5-30, 31-64, 115-133.
3-
AKTOUF, O. La stratégie de l’autruche, chapitre 2.
TEXTES SUGGÉRÉS
SCHUMPETER, J. «Le processus de destruction créatrice» et «Les murs s'effritent»,
dans Capitalisme, socialisme et démocratie, Payot, 1979, p. 113-120.
SCHUMPETER, J. A., «Le capitalisme peut-il survivre ?», dans Capitalisme,
socialisme et démocratie, Paris, Payot, Coll. Payothèque, 1979, 89-113.
7
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
MALABRE, A. L. jr., «An Impossible Dream», «Keynes Redux», dans Lost prophets : an
insider's history of the modern economists, Boston, Harvard Business School Press, 1994,
7-39, 73-104.
MALABRE, A. L. jr., «The Monetarists, Raising and Falling», «Looking Ahead, Seeking a
Role», «Conclusion», dans Lost prophets : an insider's history of the modern economists,
Boston, Harvard Business School Press, 1994, 141-174, 202-230, 231-236.
GODELIER, M., «Préface», dans K. Polanyi et A. Arensberg (dir.), Les systèmes
économiques: dans l'histoire et la théorie, Édition Larousse Université, Série
anthropologique Sciences humaines et sociales, 1975, 9-32.
PEARSON, H. W., «Un siècle de débat sur le primitivisme économique», dans K. Polanyi et
A. Arensberg (dir.), op. cit., 43-49.
POLANYI, K., «Le commerce sans marché au temps d'Hammourabi», dans K. Polanyi et
A.Arensberg (dir.), op. cit., 51-62.
POLANYI, K., ARENSBERG, A., PEARSON, H. W., «Place de l'économie dans les
sociétés», dans K. Polanyi et A. Arensberg (dir.), op. cit., 235-237.
HOPKINS, T. K., «La sociologie et la conception substantive de l'économie», dans K.
Polanyi et A. Arensberg (dir.), op. cit., 261-289.
PEARSON, H. W., «L'économie selon Parsons et Smelser», dans K. Polanyi et A.
Arensberg (dir.), op. cit., 291-300.
POLANYI, K., «L'économie en tant que procès institutionnalisé», dans K. Polanyi et A.
Arensberg (dir.), op. cit., 239-260.
PEARSON, H. W., «L'économie n'a pas de surplus : critique d'une théorie du
développement», dans K. Polanyi et A. Arensberg (dir.), op. cit., 301-317.
NEALE, W. C., «Le marché des points de vue théorique et historique», dans K. Polanyi et A.
Arensberg (dir.), op. cit., 331-343.
TUSFELD, D. B., «Un mauvais usage de la théorie économique : son application à la
société primitive», dans K. Polanyi et A. Arensberg (dir.), op. cit., 319-330.
BEAUD, M., DOSTALER, G., La pensée économique depuis Keynes : historique et
dictionnaire des principaux auteurs, Paris, Éditions du Seuil, 1993.
COURVILLE, L., Piloter dans la tempête : comment faire face aux défis de la nouvelle
économie, Montréal, Québec/Amérique et Presses HEC, 1994.
SAINT-MARC, P., L'économie barbare, Paris, Frison-Roche, 1994, (principalement
«L'environnement est malade de l'économie», 237-452).
8
SÉANCE 2 :
Bases et éléments précurseurs de l'industrie et du management :
vers les sources de la crise actuelle ?
Cette séance est consacrée à l'analyse des fondements du (ou des) capitalisme(s) et de la
contradiction entre la rationalité formelle et la rationalité matérielle qui en marquent le
fonctionnement.
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
GÉNÉREUX, J., Les vraies lois de l’économie, chapitres 1 à 3 inclusivement.
2-
AKTOUF, O., La stratégie de l’autruche, chapitre 4.
3-
MARIS, B., Lettre ouverte…, chapitres 1 et 2.
TEXTES SUGGÉRÉS
BRAVERMAN, H., «Avant-propos», «Introduction», «Science et mécanisation», «Le
capitalisme monopoliste», dans Travail et capitalisme monopoliste : la dégradation
du travail au XXe siècle, Paris, F. Maspero, 1976, 131-240.
BRAUDEL, F., «En repensant à la vie matérielle et à la vie économique», «Les jeux
de l'échange», «Le temps du monde», dans La dynamique du capitalisme, Paris,
Éditions Arthaud, 1985, 9-39, 43-79, 83-121.
HEILBRONER, R. L., «Le système inexorable de Karl Marx», «La société sauvage
de Thornstein Veblen», dans Les grands économistes, Paris, Éditions du Seuil,
1971, 125-155, 197-229.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
CORM, G., Le nouveau désordre économique mondial : aux racines des échecs du
développement, Paris, Éditions La Découverte, 1993.
HEILBRONER, R. L., «Au-delà de la révolution industrielle», «Les hérésies de John
Maynard Keynes (a)», dans Les grands économistes, Paris, Éditions du Seuil, 1971, 233254.
9
SÉANCE 3 :
Synthèse ethnohistorique et culturelle des fondements du
management anglo-américain: économisme et physicalisme
outranciers ?
Nous analyserons, dans cette troisième séance, les justifications idéologiques d'un certain
capitalisme spéculateur et les bases de l'économisme et du physicalisme en management : «les
détournements» de Aristote, Luther, Smith et Darwin ; l'influence de Calvin et Spencer.
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
GÉNÉREUX, J. Les vraies lois…, chapitres 3 à fin.
2-
GALBRAITH, J. K., «Tour d'horizon», «Après Adam», «Le nouveau monde d'Adam
Smith», «La grande tradition classique (1) : autour des marges», «La grande
tradition classique (2) : le courant dominant», «La grande tradition classique (3) : la
défense de la loi», «La personnalité autonome de la monnaie», dans L'économie en
perspective : une histoire critique, Paris, Éditions du Seuil, 1989, 11-20, 21-33, 7987, 117-161, 178-195.
3-
AKTOUF, O. La stratégie de l’autruche, chapitre 5.
TEXTES SUGGÉRÉS
TOURAINE, A., «Présentation», «La modernité triomphante», dans Critique de la
modernité, 11-17, 23-108.
HABERMAS, J., «Considération finale : de Parsons à Marx, en passant par Weber»,
dans Critique de la raison fonctionnaliste, 331-444.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
CAPRA, F., «Les voies des mystiques orientales», dans Le temps du changement : science,
société et nouvelle culture, Monaco, Le Rocher, 1990, 87-127.
CAPRA, F., «La voie de la physique», dans Le temps du changement : science, société et
nouvelle culture, Monaco, Le Rocher, 1990, 17-83.
PERRET, B., ROUSTANG, G., L'économie contre la société : affronter la crise de
l'intégration sociale et culturelle, Paris, Éditions du Seuil, Coll. Esprit/Seuil, 1993.
POLANYI, K., La grande transformation : aux origines politiques et économiques de notre
temps, Paris, Gallimard, 1983.
ROTHBARD, M., «Les oripaux de la science», dans Économistes et charlatans, Paris, Les
Belles lettres, 1991, 1-38.
10
MANTOUX, P.-J., La révolution industrielle au XVIIIe siècle. Essai sur les commencements
de la grande industrie moderne en Angleterre, Paris, M.-Th. Génin, 1959.
SERRES, M., Le tiers-instruit, Paris, Gallimard, 1992.
BLOC II
CONSÉQUENCES CONTEMPORAINES DES FONDEMENTS
ETHNOHISTORIQUES DU MANAGEMENT DOMINANT
Le deuxième bloc sera consacré à l'étude détaillée des conséquences actuelles de ce qui a
constitué les fondements historiques et ethnohistoriques du management traditionnel. Il y sera
notamment question de quatre «contradictions majeures» directement héritées d'une série de hiatus
entre la logique rentabiliste-maximaliste du management et la «logique optimaliste» des équilibres
des phénomènes naturels et sociaux humains.
SÉANCE 4 :
L'entreprise, le management et la question de la démocratie :
libération individuelle ou monarchisme industriel?
La toute première contradiction interrogée se rapporte à la «confiscation industrielle de la
démocratie» par les «chefs d'industrie». Ces derniers semblent pouvoir prendre en toute
souveraineté des décisions en créant une nouvelle combinaison des trois pouvoirs (le législatif, le
judiciaire et l'exécutif) dont la légitimité démocratique reposait sur leur séparation, si chère à
Montesquieu.
LECTURE OBLIGATOIRE
1-
AKTOUF, O. La stratégie de l’autruche, Avant propos, Proplogue et chapitre 1.
TEXTE SUGGÉRÉ
MARX, K., «Introduction», «Introduction à une critique de l'économie politique»,
Contribution à la critique de l'économie politique, Paris, Giard et Bricke, 1909, 13-77.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
TAYLOR, C., «Trois malaises», «Contre la fragmentation», Grandeur et misère de la
modernité, Montréal, Bellarmin, 1992, 11-24, 136-150.
MARTIN, D., Démocratie industrielle : la participation directe dans les entreprises, Paris,
Presses universitaires de France, 1994.
ARENDT, H., «Le travail», dans Condition de l'homme moderne, Paris, Presses Pocket,
1988, 91-152.
11
SÉANCE 5 :
Management, théorie de l'humain et maximalisme : comment
sortir du travail aliéné?
La deuxième contradiction abordée concernera la nature fondamentalement aliénante du travail
industriel et l'acharnement, aussi bien théorique que pratique, à nier cette aliénation. Bien après
Hegel, Feuerbach et Marx, que faut-il encore comprendre de l'aliénation? Suffit-il de continuer à en
nier l'existence? L'employé de la qualité totale, de l'initiative intelligente et de la mobilisation
permanente peut-il être compatible avec le travail aliéné? Et que doit-on imaginer pour le travail
«tertiarisé» en devenir : aliénation physique, versus aliénation mentale, ou libération?
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
2
CALVEZ, J. Y., «L'économie du XIXe siècle : le travail aliéné», «L'aliénation
économique fondamentale dans le capitalisme», dans La pensée de Karl Marx,
Paris, Éditions du Seuil, 1970, 131-146, 167-190.
AKTOUF, O., La stratégie de l’autruche, chapitre 7.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
CALVEZ, J. Y., «Le communisme», «Le communisme et l'histoire», «Humanisme,
communisme et athéisme», dans La pensée de Karl Marx, Paris, Éditions du Seuil, 1970,
273-288, 289-296, 297-312.
BRAVERMAN, H., «Le capitalisme monopoliste», dans Travail et capitalisme monopoliste :
la dégradation du travail au XXe siècle, Paris, F. Maspero, 1976, 205-240.
BRAVERMAN, H., «Travail et organisation du travail», «Les effets secondaires de
l'organisation du travail et de la technologie sur la distribution du travail», dans Travail et
capitalisme monopoliste : la dégradation du travail au XXe siècle, Paris, F. Maspero, 1976,
43-129, 194-202.
ARENDT, H., «L'aliénation», dans Condition de l'homme moderne, Paris, Presses Pocket,
1988, 91-152.
SAVALL, H., Enrichir le travail humain : l'évaluation économique, Paris, Économica, Coll.
Gestion, 1989.
ZIMA, P.V., La déconstruction : une critique, Paris, Presses universitaires de France, 1994.
12
SÉANCE 6 :
Comptabilité à partie double, l'homo economicus et l'employéressource: une prison motivationnelle ?
La troisième contradiction étudiée portera sur «l'impasse comptable» devant tout réel effort
d'émancipation de la main-d'oeuvre et de sa promotion au rang de «partenaire-responsable» aux
côtés du capital. L'avènement de la comptabilité à partie double reste l'infranchissable mur entre
capital et travail, entre employé-salarié-coût et employé-investissement-partenaire, entre maind'oeuvre directe-coût variable et main-d'oeuvre indirecte-coût fixe, entre visée à court terme
incarnée par l'amortissement et le compte d'«exploitation» et visée à long terme du compte de bilan.
Car, dans ce cadre, que deviendra demain l'employé à qui on n'achètera» plus la force physique
mais essentiellement mentale, créative, donc non tangible et non mesurable? L'immatériel est-il une
émergence de progrès ou un risque pour l'employé et la socio-économie du futur?
Une théorie comptable, moins axée «spéculation», maximalisme et court-terme est-elle si difficile à
concevoir ? Pour quelles raisons autres qu'idéologiques?
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
AKTOUF, O., BÉDARD, R. et A. CHANLAT, "Management, éthique catholique et
esprit du capitalisme : l’exemple québécois… », Revue Sociologie du travail, N°1/92,
pp. 83-99
2-
AKTOUF, O., «L'Allemagne et la Suède», Le management entre tradition et
renouvellement, 431-496.
3-
AKTOUF, O., La stratégie de l’autruche, chapitre 3.
4-
AUBERT, N., GAULEJAC, V. de, «L'homme managérial», dans Le coût de
l'excellence, Paris, Éditions du Seuil, 1991, 154-174.
TEXTES SUGGÉRÉS
SIEVERS, B., Chap. 1 et 4, Work, death and life itself, Berlin-New-York, Walter De
Gruyter, 1994, 1-46, 257-311.
LECTURES COMPLÉMENTAIRESS
SAVALL, H., «Introduction générale», dans Maîtriser les coûts et les performances cachés :
le contrat d'activité périodiquement négociable, 2ème édition, Prix de Management
stratégique Harvard-L'Expansion, Paris, Économica, Coll. Gestion, 1991, 1-9.
SAVALL, H., ZARDET, V., «Avant-propos», «Limites du contrôle de gestion classique», «La
méthode “coûts-performances cachés” : outil d'aide à la décision», dans Le nouveau
contrôle de gestion : méthode des coûts-performances cachés, Paris, Éditions comptables
Malesherbes : Eyrolles, 1992, 19-22, 23-37, 39-67.
13
SÉANCE 7 :
La question du leader et du leadership : des abus sociobiologiques
aux
dimensions
symboliques
et
psychopathologiques du pouvoir.
La quatrième et dernière contradiction à être abordée dans ce bloc sera consacrée aux «faces
cachées» du leadership et de son exercice. En effet, celui-ci est aujourd'hui confronté à un grave
paradoxe : rapprocher au maximum dirigeants et dirigés tout en s'acharnant à ne rien céder sur les
privilèges, droits, pouvoirs et moyens acquis par chacun... Est-ce possible? Quelles influences ont
eues les emprunts faits à la «psychologie animale» et à la «sociobiologie» dans ces contextes?
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
SIEVERS, B., Chap. 2, Work, death and life itself, Berlin-New-York, Walter De
Gruyter, 1994, 47-156.
2-
AKTOUF, O., «Le management de l'excellence : de la déification du dirigeant à la
réification de l'employé» dans T.C. Pauchant, dir. La quête du sens, HEC presses,
Éd. D'organisation. 1996, pp. 213-236. Édition anglaise «The Management of
Excellence: Deified Executives and Depersonalized Employees», in T.C. Pauchant,
dir., In Search of Meaning, San Francisco : Jossey-Bass, 1994, 125-150.
TEXTES SUGGÉRÉS
HAYEK, F. A. von, «Bien commun et objectifs particuliers», «La quête de justice»,
«Justice “sociale” ou distributive», Le mirage de la justice sociale, vol. 2, Paris,
Presses universitaires de France, 1980, 1-116.
BARTOLI, H., «Partie II. Rationalité économique et rationalité méta-économique»,
dans L'économie multidimensionnelle, Paris, Économica, 1991, 121-211.
REICH, R., «Les trois catégories d’emplois de l’avenir», chap. 12, dans L'économie
mondialisée, Paris, Dunod, 1993, 157-225.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
ARENDT, H., «Qu'est-ce que l'autorité?», dans La crise de la culture, Paris, Éditions
Gallimard, Coll. idées, 1972, 121-185.
HOPKINS, P., «Compétition, coopération, l'individu et le groupe», dans A. Chanlat et M.
Dufour (dir.), La rupture entre l'entreprise et les hommes : le point de vue des sciences de la
vie, Montréal, Québec/Amérique, 1985.
ABRAHAM, K., «La psychanalyse : source de connaissance anthropologique», dans
Oeuvres complètes, 2 vol., tome 2, Paris, Payot, 1977, 191-210.
PAUCHANT, T.C. (dir.), In search of meaning, San Francisco, Jossey-Bass, 1994.
14
BLOC III
DU PARADIGME FONCTIONNALISTE
AU PARADIGME RADICAL-HUMANISTE
Ce troisième bloc abordera l'arrière-fond philosophique et épistémologique ayant depuis toujours
servi de fondement au management traditionnel : le positivisme fonctionnaliste. Il y sera traité des
présupposés véhiculés par ce paradigme et de leurs conséquences sur le plan des relations de
«tension» ou de «coopération» dans les organisations. Une des conséquences les plus
incontournables sera le constat de la nécessité, pour l'entreprise désormais dite «post-moderne»,
de se tourner bien davantage vers un paradigme «radical-humaniste».
SÉANCE 8 :
Quelques questions de fond quant aux présupposés managériaux
concernant l'humain, son rôle et sa prise en compte :
fonctionnalisme, juridisme et culpabilisation.
La personne humaine et le «capital» dit humain étant de plus en plus considérés comme «l'actif le
plus précieux» de l'entreprise, en quoi la vision positiviste-fonctionnaliste est-elle en harmonie avec
de telles affirmations? De quel être humain parle-t-on au juste dans l'ensemble de l'approche
managériale traditionnelle?
L'excès de «juridisme» porté par la «logique du contrat» liée à cette approche est-il sans
conséquences sur les relations de et au travail? L'employé harassé par des «règles humiliantes»,
comme le dit Peters, et foncièrement culpabilisantes peut-il devenir - et à quelles conditions? l'employé complice et collaborateur du capital?
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
MARCUSE, H., «Préface», «Introduction. L'engourdissement de la critique : une
société sans opposition», «Les formes nouvelles de contrôle», «L'enfermement de
l'univers politique», dans L'homme unidimensionnel : essai sur l'idéologie de la
société industrielle avancée, Paris, Les Éditions de Minuit, 1968, 7-14, 17-26, 29-47.
2-
ROULAND, N., «La brume du droit», «Le droit a des histoires», dans Aux confins du
droit : anthropologie juridique de la modernité, Paris, Éditions Odile Jacob, 1991, 1154.
3-
AKTOUF, O., «Adhésion et pouvoir partagé», dans Gérer et Comprendre, Annales
des Mines, juin 1991, 44-57.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
FRIEDMANN, G., Où va le travail humain ?, Paris, Éditions Gallimard, Coll. Idées, 1963.
FRIEDMANN, G., Le travail en miettes, Paris, Éditions Gallimard, Coll. Idées, 1964.
SIEVERS, B., Work, death and life itself, Berlin-New-York, De Gruyter, 1994.
15
D'IRIBARNE, P., La logique de l'honneur : gestion des entreprises et traditions nationales,
Paris, Éditions du Seuil, 1989.
GAGNÉ, G., «Les transformations du droit dans la problématique de la transition à la
postmodernité», dans J.-G.Belley et P. Issalys (dir.), Aux frontières du juridique : études
interdisciplinaires sur les transformations du droit, Québec, Groupe d'étude sur les
processus de transformation du droit, Faculté de droit, Université Laval, 1993, 221-253.
SÉANCE 9 :
L'entreprise post-fordiste et dite "post-moderne" : de l'employéressource à l'employé partenaire. Quelles conceptions et quelles
conditions? Mesurer des «signes» ou comprendre des
«significations»?
Dans cette séance, il sera procédé à quelques «incursions» de méthode. En effet, il ne sert à rien
de clamer la centralité de l'humain si l'on continue, dans une bonne tradition positivistefonctionnaliste, à le réifier pour pouvoir en parler. Cette parole sur l'humain est, alors, une parole
chosifiante et aliénante, où la personne humaine est réduite à sa «portion ressource», à son aspect
strictement utilitaire et instrumental. Peut-on indéfiniment confondre ce qui se comprend et ce qui
se décrit? Ce qui s'apprécie et ce qui se mesure?
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
MARCUSE, H., «La conquête de la conscience malheureuse : une désublimation
répressive», «L'univers du discours clos», «La pensée négative : mise en échec de
la logique de la contradiction», dans L'homme unidimensionnel : essai sur l'idéologie
de la société industrielle avancée, Paris, Les Éditions de Minuit, 1968, 89-117, 119158, 161-183.
2-
DEVEREUX, G., «Données et angoisse», dans De l'angoisse à la méthode dans les
sciences du comportement, Paris, Flammarion, 1980, 25-81.
3-
AKTOUF, O., 1996. «Competence, Symbolic Activity and Promotability», in S.
Linstead, R.G. Small and P. Jeffcutt, Eds., Understanding Management, London :
Sage Publications, Part 2, Chapter 4, 66 à 77.
TEXTES SUGGÉRÉS
MUCCHIELLI, A., L'analyse phénoménologique et structurale en sciences
humaines, Paris, Presses universitaires de France, 1983, 257-307, 216-230.
AKTOUF, O., «L'humain, le travail humain et la question de la méthode», dans
Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une
introduction à la démarche classique et une critique, Sillery, Presses de l'Université
du Québec, 1987.
DEVEREUX, G., «Réactions d'angoisse aux données du comportement», dans De
l'angoisse à la méthode dans les sciences du comportement, Paris, Flammarion,
1980, 82-125.
16
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
PARRAIN-VIAL, J., La nature du fait dans les sciences humaines, Paris, Presses
universitaires de France, 1966.
PARRAIN-VIAL, J., Les difficultés de la quantification et de la mesure : actes du Colloque de
l'Université de Dijon «Méthodologie comparée des sciences», Paris, Maloine, 1981.
SÉANCE 10 :
L'entreprise post-moderne et les ères de «l'excellence» et de la
«qualité totale» : outils de management ou de nouvelles façons
d'être, de se parler et de partager?
L'ère de l'excellence et de la «qualité totale» a inauguré l'absolue nécessité d'associer l'employé au
sort de l'entreprise. Mais les résistances sont énormes, surtout de la part de ceux qui ont le plus à
perdre. Mais qui sont-ils? Les dirigeants, les actionnaires ou, d'une façon générale, les
occidentaux? Plus qu'une nouvelle «façon de gérer», il s'agit d'une toute nouvelle façon d'être
ensemble et de partager tout ce qui fait la marche et la vie de l'entreprise et de la société.
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
MARCUSE, H., «De la pensée négative à la pensée positive : la rationalité
technologique et la logique de la domination», «Le triomphe de la pensée positive :
la philosophie unidimensionnelle», dans L'homme unidimensionnel : essai sur
l'idéologie de la société industrielle avancée, Paris, Les Éditions de Minuit, 1968,
186-213, 215-249.
2-
DUFOUR, M., «Synthèse», dans A. Chanlat et M. Dufour (dir.), La rupture entre
l'entreprise et les hommes : le point de vue des sciences de la vie, Montréal,
Québec/Amérique, 1985.
3-
CHANLAT, A., BÉDARD, R., «La gestion : une affaire de parole», Cahier du CETAI,
no. 90-07, juin 1990.
4-
STAYER, R., «How I learned to let my workers lead», Harvard Business Review, vol.
68, no. 6, 1990, 66-83.
TEXTE SUGGÉRÉ
AKTOUF, O. «Le symbolisme et la culture d'entreprise : des abus conceptuels aux
leçons du terrain», in J.-F. Chanlat (dir.), Individu et organisations : les dimensions
oubliées, Québec-Paris, PUL-ESKA.
17
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
LINHART, D., Le torticolis de l'autruche : l'éternelle modernisation des entreprises
françaises, Paris, Seuil, 1991. (2e partie)
SEMLER, R., À contre-courant : vivre l'entreprise la plus extraordinaire au monde, Paris,
Dunod, 1993 (au complet).
PASCALE, R. T., ATHOS, A. G., «Le zen et l'art du management», «L'interdépendance»,
«Concilier les différences», «Le message et les objectifs supérieurs», «Conclusion», dans
Le management est-il un art japonais ?, Paris, Éditions d'organisation, 1984, 73-172.
GODELIER, M., «Économie politique et philosophie», «Les structures de la méthode du
"Capital" de Karl Marx», dans Rationalité et irrationalité en économie, vol. 2, Paris, F.
Maspero, 1971, 5-94.
BLOC IV
MANAGEMENTS, ORGANISATIONS MAIS
SYSTÈME ÉCONOMIQUE OU SYSTÈMES ÉCONOMIQUES?
SÉANCE 11 :
Après plus d'un siècle et demi de management «économiciste» et
«mécaniciste» : quel paradigme pour le management de
l'entreprise post-moderne? Une incursion dans la complexité et
dans la thermodynamique?
Les sciences sociales et les sciences de la physique ou de la nature se sont souvent emprunté
directement ou indirectement leurs paradigmes (paradigme «newtonien», thermodynamique,
«darwinien», systémique, etc.). Ce rapport, s'il existe aujourd'hui, dans quel paradigme s'inscrit-il?
Qu'est-ce qui justifie ces emprunts? Quels seront les modèles protégés et mis en avant selon
l'emprunt à tel ou tel type de paradigme?
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
PASSET, R., «Le conflit des logiques», dans L'économique et le vivant, Paris, Payot,
1979, 23-91.
2-
GEORGESCU-RŒGEN, N., La Décroissance, Éditions Sang de la Terre, Genève,
1995, 53-69 et 73-134.
3-
AKTOUF, O., La stratégie de l’autruche, chapitre 6.
18
TEXTES SUGGÉRÉS
GALBRAITH, J. K., «La preuve par Mars», «Le zénith», «Crépuscule et cloche
vespérale», «Le présent, image du futur (1)», «Le présent, image du futur (2)», dans
L'économie en perspective: une histoire critique, Paris, Éditions du Seuil, 1989, 294370.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
PASSET, R., «L'approche bio-économique», dans L'économique et le vivant, Paris, Payot,
1979, 95-159.
GEORGESCU-RŒGEN, N., «Entropy, value and development», «The economic science :
somme general conclusions », dans The entropy law and the economic process, 276-315,
316-366.
GALBRAITH, J. K., Chap.1-8, dans La république des satisfaits : la culture du contentement
aux États-Unis, Paris, Éditions du Seuil, 1993, 11-108.
MARIS, B., Des économistes au-dessus de tout soupçon,ou La grande mascarade des
prédictions, Paris, A. Michel, 1990.
SCHRÖDINGER, E., Qu'est-ce que la vie? L'aspect physique de la cellule vivante, Paris, C.
Bourgeois, 1986.
TAMANOÏ, Y., TSUCHIDA, A., MUROTA, T., «Towards an entropic theory of economy and
ecology», Économie appliquée, tome XXXVII, no. 2, 1984, 279-294.
SÉANCE 12 :
Raisons et fondements de l'existence d'autres managements
(nippo-rhénan, germano-scandinave...) : mode locale ou réelle
alternative?
Les organisations modernes, bases modernes de toute action collective doivent faire face en leur
sein à l'interaction ou à l'enchevêtrement de plusieurs finalités. Toutefois, cette «rencontre» de
finalités peut être voulue, subie, incontournable mais niée, consciente ou inconsciente... Quelles
sont donc les finalités (économique, sociale, politique, spirituelle, etc.) mises en oeuvre et
préservées dans le cadre de ces organisations modernes? Quels sont les enjeux apparents qui
conditionnent de telles pratiques, la préservation ou la consécration d'une finalité sur l'autre? (Les
indicateurs de développement, du bien-être humain, etc.)? Et enfin, la logique de marché est-elle
une nécessité, un paradigme, une réalité incontournable? Peut-on discerner une frontière à partir
de tous les éléments étudiés qui sépare la science économique de l'idéologie économique?
Aujourd'hui, idéologie ou science?
19
LECTURES OBLIGATOIRES
1-
ALBERT, M., «La finance et la gloire», «L'autre capitalisme», «La supériorité
économique du modèle rhénan», dans Capitalisme contre capitalisme, Paris,
Éditions du Seuil, 1991, 75-98, 117-146, 152-168.
2-
BAUER, M., BERTIN-MOUROT, B., «Comment les entreprises françaises et
allemandes sélectionnent-elles leurs dirigeants?», Économiques, vol. 2, no. 337, 11
août 1993, 14-17.
3-
MARIS, B. «Lettre ouverte…» Chapitres 2 à fin.
TEXTES SUGGÉRÉS :
ALBERT, M., «La supériorité sociale du modèle rhénan», «Le recul du modèle
rhénan», «Pourquoi est-ce le moins performant qui l'emporte?», dans Capitalisme
contre capitalisme, Paris, Éditions du Seuil, 1991, 169-240.
NORA, D., «La cigale et la fourmi», «La geisha de Columbia», «Jeu de go
planétaire», dans L'étreinte du samouraï : le défi japonais, Paris, Calmann-Lévy,
1991, 11-83.
SÉANCE 13 ET SYNTHÈSE :
Les liens idéologie-société-économie-individu et
entreprise, passé et avenir. Vers la paupérisation
généralisée,
le
développement
du
sousdéveloppement ou la rupture entre deux catégories
(riches et pauvres)...?
Nous mettrons en exergue les nouveaux liens qui se dessinent entre société, économie,
organisation et individu, sans préjuger des résultats ou conséquences envisageables selon les liens
privilégiés. Ensuite, de manière critique et sur un plan théorique, nous nous demanderons si les
modes de management reconnus comme les plus efficaces répondent vraiment à une logique
économique différente ou s'inscrivent dans une même vision économique, à la seule nuance de leur
efficience.
LECTURES OBLIGATOIRES
1- CHOSSUDOWSKI, M. «De la spirale de la dette», Le Monde Diplomatique, juillet 1995.
2- CHOSSUDOWSKI, M. «La mondialisation de la pauvreté» Montréal, Écosociété, 1998.
3- AKTOUF, O., La stratégie de l’autruche, chapitre 8.
20
TEXTES SUGGÉRÉS
SAUL, J. R., «La vertu du doute», dans Les bâtards de Voltaire : la dictature de la
raison en Occident, Paris, Payot et Rivages, 1993, 614-623.
SAINSAULIEU, R., «La dynamique culturelle des ensembles organisés», Sociologie
de l'organisation et de l'entreprise, Paris, Presses de la Fondation nationale des
sciences politiques et Dalloz, 1987, 139-226.
SCHUMPETER, J. A., «Le socialisme peut-il fonctionner ?», dans Capitalisme,
socialisme et démocratie, Paris, Payot, Coll. Payothèque, 1979, 223-309.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
PERRET, B., ROUSTANG, G., «Endiguer l'économie : la difficile recherche d'un équilibre
entre l'économie, la culture et la politique», «Économie et valeur : l'enjeu social des
problèmes épistémologiques», dans L'économie contre la société :affronter la crise de
l'intégration sociale et culturelle, Paris, Éditions du Seuil, Coll. Esprit/Seuil, 1993, 153-181,
237-257.
BARTOLI, H., «Des itinéraires discernables», dans L'économie multidimensionnelle, Paris,
Économica, 1991, 381-485.
GALBRAITH, J. K., L'ère de l'opulence, Paris, Calmann-Lévy, 1961.
JACQUARD, J'accuse l'économie triomphante, (référence à compléter).
TOURAINE, A., «Naissance du sujet» (§1 et 2), «Qu'est-ce que la démocratie ?», «Point
d'arrivée», dans Critique de la modernité, 235-294, 375-403, 404-431.
HAQ, M. ul, FMI et économie mondiale : rapport annuel sur le développement humain, 3ème
édition,
REICH, R., «Le réseau mondial», dans L'économie mondialisée, Paris, Dunod, 1993, 71154.
21
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