08 Entreprises Traitent Clients - M2 EIPME

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PLAN
Introduction
I- Les comportements des entreprises envers leurs clients
A) De la société de consommation à la société de participation
B) Les relations clients/entreprises
C) L’exemple de NOOS et les révélations de l’émission « Envoyé Spécial »
D) Bilan sur les plaintes
E) Les conséquences pour l’entreprise et les dirigeants
II-Les solutions préconisées pour améliorer la relation clientèle
A) Des solutions simples
B) Stratégies menées par les entreprises : le CRM
- L’essor du marketing relationnel
- Tableau comparatif de marketing transactionnel et relationnel :
- Gérer les clients mécontents
- La fidélisation.
III) La qualité des services et leur contrôle
A) Les Concepts
-La qualité
-Le contrôle
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B) Les outils d’amélioration de la qualité
- La normalisation des produits
- Les cercles de qualité
- L’assurance qualité
C) Les différentes dimensions de la qualité
-La dimension client
-La dimension produit
-La dimension des systèmes
-La dimension humaine
-La dimension management
D) Les organismes de contrôle
- Le rôle de ces organismes
Conclusion
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Introduction
Depuis quelques années, nous assistons à une grande évolution des comportements des
clients.
Les clients adoptent aujourd’hui à grande échelle les technologies de l’information et de la
communication. Ils manifestent un esprit de plus en plus critique et indépendant, tout en
exigeant des solutions qui répondent de façon toujours plus pratique à leurs désirs. Les clients
attendent de leurs fournisseurs qu’ils soient entièrement à leur disposition pour répondre à
leurs interrogations au moment ou à l’endroit où eux, clients, en décident.
Les délais d’attente leur paraissent très longs et contrariants. D’un coup de fil ou par retour de
courrier électronique, ils veulent qu’on dissipe des doutes qu’ils éclaircissaient naguère euxmêmes en consultant brochures ou modes d’emploi.
Enfin, les technologies de l’information et de la communication apportent aux clients
de nouvelles possibilités d’achat et de paiement, transformant également les processus et
comportements d’achat. De nombreuses sociétés, constatant une augmentation substantielle
des échanges d’informations avec leurs clients, n’ont pas d’autre choix que de s’équiper pour
y faire correctement face.
Vous connaissez tous l’expression suivante : « le client est roi ».A travers, cet exposé nous
allons voir, si elle est toujours vérifiée.
I- Les comportements des entreprises envers leurs clients
A) De la société de consommation à la société de participation
La primauté du produit sur la marque est confortée par la montée en puissance du
consommateur qui souhaite l'établissement d'un véritable partenariat et non plus une
domination imposée à travers le filtre de marques construites artificiellement. Cette
évolution a conduit des entreprises à modifier leur relation à leurs consommateurs pour la
conception de leurs nouveaux produits.
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L'entreprise souhaite amplifier son imagination en s'adressant à ses consommateurs pour leur
demander des idées à propos d'une question relativement précise. ex. Danone a organisé un
concours en ligne pour le choix du prochain parfum de son yaourt Danette au printemps
2006.
Deux principes sont appliqués par My Fab: les internautes élisent leurs objets préférés et les
usines les fabriquent. Lancé en avril, ce site propose de faire fabriquer des articles de mode et
de décoration à la demande. Les membres de la communauté votent et seuls les objets ayant
remporté les suffrages sont produits.
Une série de montres a déjà été fabriquée sur ce principe. Avec un design qui semble très
proche de celui d'une marque branchée parisienne. [...] My Fab, qui se présente comme une
plateforme permettant pour la première fois aux consommateurs de passer directement
commande aux usines, a mis au point un processus permettant réduire les prix grâce à la
réduction des coûts.
Un autre exemple : aujourd’hui les clients les plus malins commencent à pratiquer
les achats en groupe ce qui permet de demander une bonne réduction chez le fournisseur.
Ce comportement est justifié par le fait que pendant de nombreuses années les clients
subissaient les prix imposés par les entreprises.
Tout le monde se souvient du scandale lié à la téléphonie, lorsque les opérateurs
téléphoniques se sont mis d’accord sur les tarifs.
Donc le consommateur a voulu être acteur de sa propre consommation. Aujourd’hui de
consom’expert il est devenu consom'acteur.
Face à ces nouvelles tendances d'achat, les commerciaux sont obligés de repenser leur façon
de vendre.
B) Les relations clients/entreprises
En période difficile de la crise, il est tentant de limiter ses dépenses pour faire du
curatif plutôt que du préventif, alors qu'au contraire il faut se distinguer de ses concurrents par
une USP (Unique Selling Proposition ou un Avantage Concurrentiel) différente et par une
perception de qualité de service supérieure. L'un des effets les plus marquants de la crise
économique est qu'elle remet les clients au centre des préoccupations des entreprises.
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Pourtant, nombre de sociétés persistent encore à négliger la qualité de leurs relations avec leur
clientèle existante ou potentielle.
Le problème est qu'une toute récente enquête de la société de conseil en formation et
stratégie Human Consulting Group (HCG) dresse un bilan inquiétant. Menée en un mois
auprès de 200 entreprises, elle tire la sonnette d'alarme quant à la qualité des relations
entretenues par les entreprises avec la clientèle.
Près d'une entreprise sur deux ne répond pas aux lettres recommandées adressées à
leurs dirigeants. A y regarder de près, les dessous de l'enquête regorgent de perles. Le nombre
de standards qui refusent de donner un nom de responsable ou une adresse électronique ou
bien qui raccrochent aux nez des appelants qui s'expriment en anglais est impressionnant.
Bien souvent, y compris dans le secteur des services, le service consommateurs est
difficilement joignable, voire pas du tout comme chez Air France, Sofinco ou encore
Selectour, qui, d'après HCG, explique au téléphone : " Nous n'avons pas de service
consommateurs, mais nous avons un service litiges. " Quand on considère que le standard sert
de " vitrine du savoir-faire de l'entreprise ".
Trop souvent, les entreprises négligent à tort la formation des équipes d'accueil
(réponse avant la troisième sonnerie, usage du nom du client, travail de l'élocution, du rythme
vocal, de la rhétorique, du sourire, NDLR). Or, un premier contact agressif, un manque
d'écoute, une prise de congé cavalière produisent un effet déplorable. C'est pourquoi il
importe d'élaborer une charte de l'accueil téléphonique.
Toujours selon l'enquête HCG, les directions des ressources humaines, jointes par
téléphone ou courrier électronique, se montrent très réactives chez Tiffany & Co., Marriott,
Plastic Omnium ou encore ClubMed et Bongrain. Il en va, en revanche, tout autrement chez
Dell, UBS, à La Banque Postale, chez EDF, SAP ou encore chez Canon, Sony, Futuroscope
ou AGF. Mais il n'y a pas qu'eux : " Je ne peux pas vous passer la DRH, ils sont débordés en
ce moment ", s'entend-on répondre chez Cofathec. Quant à la société Lacoste, où " les
ressources humaines ne répondent que par mail ", elle n'aura réagi ni aux mails ni aux
courriers postaux de réclamation des enquêteurs du cabinet HCG.
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Classement des entreprises en fonction de la gestion de la relation client.
Exemple : Prenez les mêmes, version ciel, les comptoirs d’Air France ne brillent pas
par leur sympathie pour le client. Ils sont là pour enregistrer les bagages, pas les doléances. Et
que l’avion parte avec une heure de retard, faut faire avec, surtout sur les navettes intérieures.
(notée 7,79/20, 198 ième).
Parmi les entreprises françaises, Norauto bénéficie d’une bonne réputation en matière
de gestion clientèle comme nous allons le voir ultérieurement dans cette présentation.
Raison pour laquelle, la société est bien notée. (3 ième avec 15,7/20)
C) L’exemple de NOOS et Bilan de l’émission envoyé spécial
Avant d’annoncer « un plan d’action global » pour mettre fin aux dysfonctionnements
endurés par ses clients ces derniers mois, Philippe Besnier, président de Numéricable Noos, a
présenté au nom de sa société ses « excuses pour tous ces désagréments ».
A la suite de l’acquisition en 2006 de Noos-UPC par Numéricable, les abonnés ont en effet
subi beaucoup de problèmes techniques, administratifs ou commerciaux : réseaux saturés et
leurs lots de pannes pour accéder à Internet ou à la téléphonie, retards ou non remboursements
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des dépôts de garantie aux clients qui claquaient la porte (6000 cas non résolus et annoncés
par Noos), factures erronées, absence de réponse aux 26 000 emails et lettres adressés au
câblo-opérateur, … Et parallèlement à « l’explosion des demandes clients aux centres d’appel
», c’était les queues devant les magasins de Noos : « il y a eu trois fois plus de personnes qui
venaient dans les boutiques », explique Philippe Besnier.
Une telle crise que la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la
Répression des fraudes (DGCCRF) annonçait en février 2007 qu’elle plaçait Numéricâble
Noos « sous surveillance ».
Après avoir déjà rencontré il y a quelques jours les membres de l’association « Les déçus du
câble » qui a porté plainte contre Noos, Philippe Besnier a promis entre autres la mise en
place d’un « dispositif exceptionnel de traitement des réclamations », accompagné de mesures
d’indemnisation, une meilleure communication et un accueil amélioré à l’adresse des clients,
un dialogue plus régulier avec les associations.
Il est également prévu de tripler le nombre de magasins Noos. « On a le courage d’avoir des
boutiques. On va multiplier ce courage par 3. Soit, d’ici la fin de l’année, 100 boutiques », a
clamé Patrick Drahi, le directeur d’Altice, société co-détentrice avec Cinven de Numéricâble
Noos.
Qui devrait bénéficier d’investissements « massifs » pour déployer la fibre optique auprès des
9 millions de foyers éligibles à l’accès au câble dans 1200 villes et qui recevraient, en plus de
l’Internet à très haut débit, les services de la haute définition et de la vidéo à la demande.
Actuellement, Numéricâble Noos déclare 4,7 millions de clients. Et avec 1 milliard de chiffre
d’affaire et la chance de posséder sa propre infrastructure, Patrick Drahi a affirmé qu’à
Numéricâble Noos « nous avons aujourd’hui les moyens d’investir. » Il le faudra bien, car la
fibre optique est le nouvel champ de bataille des fournisseurs d'accès...
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Emission « Envoyé Spécial »
Source : France 2, Jeudi 18 février « Envoyé Spécial » : Tv, Hi-fi, électroménager…,
le grand bluff.
Cette enquête a été menée pendant 6 mois, par Linda Bendali.
Dans la plupart des magasins en France les clients ne peuvent plus avoir des conseils
objectifs sur le choix d’électroménagers car les vendeurs reçoivent des primes sur les produits
vendus qui ne sont pas de la même valeur, donc ils essayent de vendre à tout prix les
produits avec la plus grande prime, les vendeurs orientent leurs clients vers les produits qui
leur apporte le plus.
Explication : Salaire de base d’environ 500 euros, moins que le SMIC, il faut le compléter
avec les primes, quitte à mentir au client.
La même arnaque revient sur la garantie extensible pour 5 ans qui est bien sur payante.
Mais dans la plupart des magasins français, les vendeurs sont contraints de fourguer cette
garantie car la direction exige qu'au moins un client sur deux la prenne en achetant un
électroménager. Les vendeurs sont forcés d’inventer des histoires aux clients, bref, faire tout
pour que le client y
souscrit. Bien qu’ils soient au courant que seulement 3 %
d'électroménagers tombent en panne entre 2 et 5 ans ce qui rend cette garantie presque inutile.
Exemple : Les aspirateurs Dyson ont été retiré des rayons de Darty car ils garantissent leurs
produits 5 ans gratuits au lieu de 2 ans comme les autres, ce qui n’est pas très rentable pour le
magasin. L’intérêt du magasin passe avant celui des clients.
Propos d’un manager : « le but ce n’est pas de satisfaire les clients mais de faire le plus de
marges »
La tromperie continue dans les SAV. Les techniciens enterrent les produits trop vite,
c'est-a-dire que pour la moindre panne ils disent que l'appareil n'est plus réparable.
Tout cela se justifie par le grand nombre des visites dépannages par jour souvent
récompensés par les primes. Cela explique que les dépanneurs n'ont pas beaucoup de temps à
consacrer pour les pannes. En moyenne ils restent quelques minutes chez les clients en
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faisant semblant chercher une panne bien que dès le début ils connaissent le verdict: "produit
irréparable", pièce indisponible ou bien dépannage hors de prix" donc tout nous pousse à
acheter de nouveaux produits. (C’est la stratégie utilisée par les commerciaux)
Aujourd’hui, une réparation sur deux pourtant facturée aux clients ne donnerait lieu à aucune
réparation, ces devis payant sont devenus un business à part entière.
Les propos d’un syndicat qui dit que : Cette pratique devis payant sans réparation devient
courante, il est normal de payer pour un temps de recherche consacré à une panne, ce qui n’est
pas normal, c’est de payer alors que la recherche n’est même pas faite correctement.
La même tendance est chez les concepteurs d'électroménager. En concevant le produit
ils calculent sa durée de vie pour qu’il ne dure pas beaucoup de temps. Au bout de certain
temps le produit doit tomber en panne qui doit être irréparable, bien sur la panne doit arriver
après l'expiration de la garantie.
Autre propos d’un ancien commercial : « Nous, le but c’est de gagner
le maximum
d’argent, ce n’est pas forcement le meilleur produit pour le client », tandis que le client est à
la recherche du meilleur produit au meilleur prix, les objectifs ne sont pas les mêmes.
D) Bilan sur les plaintes
Pour le second semestre 2008, on a constaté une diminution des plaintes des
consommateurs. Cependant certaines pratiques restent litigieuses.
Seules 69 143 plaintes des consommateurs ont été reçues par la DGCCRF (Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) au cours du
second semestre 2008, contre 70 005 pour les premiers mois de l’année.
Les réclamations clients ont baissé de 1,2% d’après le dernier baromètre qui avait été
mis en place depuis le 06 février 2008 afin de mesurer le nombre de litiges qui opposent les
entreprises et leurs clients.
Voici une liste des problèmes rencontrés le plus souvent :
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-
le défaut d’exécution d’une prestation (11%)
-
La contestation d’un prix (9%)
-
Une publicité mensongère (7%)
-
La prise en compte d’une demande de résiliation ( 5%)
Le secteur le plus touché par les réclamations est celui de la téléphonie avec 28,3 %
des réclamations enregistrées.
Toutefois, la mise en place des mesures de protection du consommateur de la loi
Chatel (date limite de livraison, rétractation, hotlines…) a permis une baisse de 22% des
réclamations de ce secteur.
La loi pour le développement de la concurrence au service des consommateurs ou loi
Chatel est une loi française votée fin 2007. Elle règlemente les liens contractuels entre les
opérateurs de téléphonie et leurs clients. De plus elle amende dans le secteur de la
distribution la notion de seuil de revente à perte et les délais de paiements maximaux
légaux.
L'objectif de cette loi est de favoriser la libre concurrence et de baisser les prix.
Exemple disposition prise : Les assureurs sont désormais tenus de vous informer au plus
tôt 3 mois et au plus tard 15 jours avant la date limite de résiliation, de la possibilité de ne
pas reconduire le contrat.
Parmi les mesures, la réclamation la plus fréquente qui est la contestation de facture a
augmenté de 15%.
Le développement des ventes en ligne est aussi source de nombreux litiges.
Exemple : La liquidation judiciaire de la Canif et du site internet Showroom 2001, les
réclamations portant sur le non remboursement malgré la non disponibilité des produits
ont explosé de plus de 1 714 %.
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Quant au secteur de l’énergie, son ouverture à la concurrence a généré de nombreux
problèmes, on constate une augmentation importante des plaintes de 58 % notamment à
cause des pratiques de démarchage abusif.
On dénombre 388 plaintes qui ont été déposées pour non respect du droit de rétractation.
E) Les conséquences pour l’entreprise et les dirigeants
Quelque soit le secteur d’activité, dans lequel on exerce une activité, il faut noter que
l’entreprise et les dirigeants courent de nombreux risques en cas de multiplication des
insatisfactions de clients.
A titre d’exemple, voici une liste des conséquences :
-
La perte de nombreux clients au profit des concurrents. L’image de l’entreprise s’en
trouvera ternie.
-
La fermeture de l’entreprise, si l’entreprise de trouve pas rapidement des solutions.
-
La condamnation par la justice.
Exemple : Des plaintes ont été déposées contre Noos par l’association des « déçus du
câble ». Ce qui impliquera encore des coûts pour l’entreprise.
II-Les solutions préconisées pour améliorer la relation clientèle
A) Des solutions simples
Mettre en place une gestion des réclamations irréprochable est un chantier qui porte
sur plusieurs années. Mais certains groupes ne respectent même pas les fondamentaux.
Des qu’il y a des insatisfactions de clients, les dirigeants on le devoir de réagir le plus
rapidement possible, voici une série se solutions simples qu’ils peuvent appliquer :
-
-
Répondre ! Cela paraît une évidence, mais les résultats montrent que certains préfèrent
encore adopter la politique de l'autruche.
En cas de réception d’une plainte écrite, prendre le temps de s’excuser pour la gêne
occasionnée puis apporter une solution aux problèmes évoquer. S’excuser est un b.a.ba que nombre de grands groupes dédaignent : « Je comprends votre indignation et je
regrette sincèrement la situation que vous évoquez. Je vous remercie d'avoir pris le
temps de nous écrire pour nous en informer ». Le respect et la courtoisie des équipes
font partie des valeurs fondamentales appréciées par les clients.
Pour montrer un réel souci de la satisfaction du client, l’entreprise devrait s’assurer du
suivi de la gestion de la réclamation. (stratégie menée par le gagnant du palmarès)
Former les employés du service client sur le management.
Eviter le turnover à travers des incitations financières afin de motiver les équipes.
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-
Pour éviter au personnel d’être exposé à des plaintes émotionnelles qui le mettent à
mal, on peut traiter les réclamations uniquement par mail. (stratégie de Walt Disney)
En cas d’impossibilité de pouvoir honorer toutes les demandes, limiter le temps
d’ouverture du service client, et indiquer aux clients les heures auxquelles, ils peuvent
appeler.
Accorder de l'importance à une communication claire, concise, personnalisée et
informative, accuser réception d'une demande dans les vingt-quatre heures et répondre à une
demande client avec politesse et sans ironie constitue autant de façons de projeter une image
résolument positive de l'entreprise. Et d'attirer puis surtout de fidéliser des clients.
B) Stratégies menées par les entreprises : le CRM
Le CRM mérite d’être considéré comme une véritable stratégie d’entreprise qui vise à
instaurer des relations individualisées entre client et fournisseur qui soient durables et
profitables pour les deux parties. Le CRM est un processus permettant de traiter tout ce qui
concerne l’identification des clients, la constitution d’une base de connaissance sur la
clientèle, l’élaboration d’une relation client et l’amélioration de l’image de l’entreprise et de
ses produits auprès du client.
Ce système mis en place permet d’accroitre la connaissance acquise sur les clients et,
partant, de différencier les moyens de les approcher. Le fournisseur est même capable de leur
proposer des solutions sur mesure : il est désormais prêt à satisfaire les promesses de
l’intimité client.
L’essor du marketing relationnel
L'attention portée à la relation individualisée entre client et fournisseur s'est accentuée à
partir de la fin des années 1980 et au début des années 1990. C'est à cette époque que le concept
de marketing relationnel a pris son essor.
Mais à cette époque, le marketing relationnel n'est pourtant pas parvenu à susciter en
Europe l'intérêt immédiat des entreprises. Cette approche différenciée leur semblait, de surcroît,
trop coûteuse alors même que les dirigeants doutaient des bénéfices que pouvait leur procurer le
marketing relationnel.
Le principal souci de l'entreprise n'étant plus de vendre autant de produits que possible
mais bien plutôt de conserver ses clients et d'accroître leur satisfaction.
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Tableau comparatif de marketing transactionnel et relationnel :
Marketing transactionnel
Perspective temporelle
Court
terme
(approche Long
discrète)
Approche
terme
(approche
continue)
marketing Marketing mix
Marketing interactif (soutenu
dominante
par le marketing mix)
Sensibilité
du Forte
consommateur
Composante
Marketing relationnel
(approche Faible (opacités de marché)
comparative)
stratégique Dimension
principale de l'entreprise
objective Dimension
(approche produit)
relationnelle
(solutions proposées)
Mesure de la satisfaction du Contrôle de la part de Gestion de bases de données
client
marché (approche indirecte)
relationnelles
(approche
directe)
Système d'information sur Enquêtes
les clients
de
satisfaction Systèmes de feedback en temps
(mesures épisodiques)
réel (mesures instantanées)
On sait maintenant que, pour développer des relations individualisées avec leurs clients,
les entreprises doivent être non plus « orientées produit » mais plutôt « orientées client ». Le
principal souci de l'entreprise n'étant plus de vendre autant de produits que possible mais bien
plutôt de conserver ses clients et d'accroître leur satisfaction.
Il faut pour cela faire une analyse de la satisfaction clients. En effet il est commun de
dire qu'un client mécontent parlera d'une mauvaise expérience à 10 personnes, alors qu'un
client satisfait n'en parlera qu'à 3.
Il faut donc réduire le mécontentement client pour ne pas perdre un client, mais aussi
pour éviter qu'il fasse une mauvaise publicité auprès de ses contacts, voire sur Internet.
Il faut donc mettre en place une démarche qualité via par exemple une enquête de
satisfaction automatique menée après une question posée au service technique. Il est possible
de prendre en exemple Microsoft qui envoie des enquêtes de satisfaction après chaque
demande auprès de son SAV afin de s'assurer que le client est bien satisfait des réponses
apportées par les techniciens.
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Avec une solution de CRM il est possible d'augmenter très rapidement la satisfaction
de ses clients grâce à la structuration et à l'intégration du service SAV.
En effet trop d'entreprises se contentent de vendre sans se soucier de la suite de la
relation clients. Qui n'a jamais eu à répéter 10 fois son code client à 3 ou 4 techniciens
différents, à raconter son problème et s'entendre dire que ce n'est pas lui qui s'en occupe, à
être transféré de services en services…
Le but avec le CRM est de simplifier cette relation pour la rendre plus transparente :

Avoir un historique complet des échanges avec le client pour savoir immédiatement
ce qui a été déjà effectué, les courriers envoyés…

Envoyer à son client un suivi automatique de l'avancement de la résolution du
problème pour éviter les appels inutiles qui polluent un service clients et rassurer le
client quant au traitement de son problème.

Gérer les files d'attentes dans le standard téléphonique : pour indiquer au client le
temps d'attente, pour permettre des accès prioritaires pour les contrats "Gold"…

Gérer les priorités avec des procédures d'escalades lorsqu'un ticket SAV n'est pas
résolu dans un temps donné, ou encore des messages automatiques pour tenir au
courant de l'avancement du problème (par email ou par téléphone)…
Ces quelques exemples montrent comment l'on peut faire de son service clients une force et
un avantage concurrentiel tangible par rapport à ses concurrents.
Gérer les clients mécontents
De même lorsque c'est le service technique qui gère les clients mécontents, il faut
apprendre à "retourner" un client mécontent afin de le convaincre de rester. Des sociétés
comme Free.fr ont un service spécialisé pour "rattraper" des clients qui menacent de résilier
leurs abonnements. De même SFR propose toujours un geste commercial pour essayer de
garder les clients qui menacent de partie. Faites le test vous-même : menacez de partir chez un
concurrent pour un problème de portable trop cher et vous aurez une réduction de prix entre
10 et 20 € sur le prix du portable quasi systématiquement.
Dans le même ordre d'esprit, il est possible de générer des ventes (ou parfois de ne pas
en perdre…) via la mise en place de chaînes de fidélisation ayant pour objectif de mettre en
place une démarche qualité.
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La fidélisation
Les programmes de fidélité sont généralement servis par une base de données bien gérée
et tenue à jour contenant des informations sur le nom, l'adresse, la ville, certaines données
comportementales et des informations générales concernant chaque client de façon spécifique.
Le succès d'un programme de fidélité tient au fait qu'il offre à ces clients des récompenses
particulières et adaptées à chacun d'entre eux. Le but est de récompenser davantage les clients
fidèles et de stimuler la fréquence des achats.
L'entreprise effectue une distinction entre bons et mauvais clients en tenant compte de données
comportementales. Des entreprises, Essor par exemple, font la distinction entre les clients qui
achètent le plus et ceux qui achètent le moins.
Parmi les stratégies de l’entreprise, la dimension qualité est l’une des plus importantes, raison
pour laquelle nous avons dédié tout une partie sur la qualité des services et leur contrôle.
III) La qualité des services et leur contrôle
A) Les Concepts
La qualité
Il existe plusieurs définitions de la qualité, nous avons décidé de garder la définition générale.
On définie la qualité comme « la capacité d’un produit, dans le sens plus général de bien
matériel ou de service rémunéré ou non, à satisfaire les clients, en particulier par le respect
des engagements pris. »
(« La qualité dans les services, Fondements, témoignages, outils », François Caby et Claude
Jambert, Edition Economica)
Le contrôle
De nos jours, il y a une recherche permanente d’amélioration de la productivité, malgré cela,
les méthodes de contrôle continuent à exister voire à s’améliorer.
Comme le coût augmente avec l’incorporation de la valeur ajoutée, pour satisfaire l’impératif
économique, deux options s’offrent aux entreprises :
15
-
l’autocontrôle qui devient de plus en plus important.
-
Le contrôle des moyens et des procédés plutôt que celui des résultats autrement des
produits.
B) Les outils d’amélioration de la qualité
Ces outils sont très importants pour une entreprise car plus les produits sont de
meilleures qualités et plus le coût du contrôle ne sera élevé.
La normalisation des produits
Suite à la généralisation des produit, cette normalisation des produits a pris beaucoup
d’importance, depuis l’après seconde guerre mondiale.
Aujourd’hui, dans le contexte de compétitivité accrue et face à au développement
technologique ayant permis de contribuer à améliorer les produits, la normalisation confère
aux entreprises un avantage stratégique lorsqu’ elles parviennent à faire adopter leur standard.
Les cercles de qualité
Le grand avantage de ces cercles est qu’ils permettent d’introduire le facteur humain
dans le processus de production.
Ces cercles ont pour objectif de base, la construction de la qualité.
L’assurance qualité
Cette assurance a apporté un plus dans le développement de la norme qualité. A
travers elle, les entreprises sont capables de sécuriser leurs clients en leur démontrant leur
aptitude à obtenir et à pérenniser la qualité recherchée.
Cette assurance s’est rapidement développement notamment dans l’industrie automobile, où
les constructeurs sont devenus des ensembliers, raison pour laquelle il leur ait primordial
d’être sûrs que les sous-traitants fabriquent des produits de bonne qualité.
C) Les différentes dimensions de la qualité
De nos jours, la qualité revêt plusieurs dimensions, chacune d’elles constitue un
moyen d’action de la qualité.
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C’est l’entreprise qui décidera du choix du levier le mieux adapter, cela dépendra de plusieurs
facteurs : son activité, son domaine, sa culture et les résultats déjà obtenus.
D’où la nécessité de faire au préalable un état des lieux afin d’établir un diagnostic initial
avant de choisir sa démarche qualité.
La dimension client
Le concept de qualité a toujours été lié à la satisfaction du client. La dimension client
est incontournable dans la démarche qualité.
Le défi pour l’entreprise sera de bien identifier les « clients », ensuite, elle devra connaître
leurs attentes pour mieux les satisfaire cela s’accompagne de la nécessité de bien
communiquer avec ses clients.
Pour cela l’entreprise mène des enquêtes clients pour savoir ce qu’ils veulent et pour
connaître leur jugement.
Après les enquêtes, l’entreprise met en place un certain nombre de stratégies pour valoriser le
client et donc pour mieux le satisfaire.
La dimension produit
Dans ce champ, l’entreprise agira surtout sur la qualité livrée. Il faudra donc que le
produit soit conforme aux attentes des clients.
Afin d’atteindre cet objectif, les entreprises peuvent recourir à la normalisation des
normes, en adoptant certaines normes (par exemple : normes internationales) pour un produit
donné, elle pourra développer son marché.
Il y a également les standards d’entreprises, que l’on retrouve notamment dans la
culture anglo-saxonne, il s’agit de règles intangibles pouvant être très utiles dans la
mondialisation.
Des chaînes de restauration rapide comme MC Donald imposent à leurs franchisés,
dans le monde entier, des cahiers de charges très précis.
La dimension des systèmes
Contrairement à la dimension produits qui s’intéresse surtout aux résultats, cette
dimension systèmes manage la qualité par les moyens mis en œuvre.
L’attention sera portée sur les processus, articulations de moyens et de procédures.
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Il s’agit du domaine de la maîtrise des processus et de l’assurance qualité, cela
concerne l’ensemble des processus de l’entreprise : de la conception à l’après-vente, en
passant par les achats, la production et la commercialisation.
La dimension humaine
Cette dimension fait référence à l’implication du personnel en tant que clé de la
démarche qualité. Ce levier est essentiel notamment pour le personnel qui est en contact
permanent avec les clients.
Une des conditions préalables pour que ça marche est qu’il faudrait qu’il y ait un
climat de confiance entre l’entreprise et son clients, ce qui n’est malheureusement pas
toujours le cas.
Cette relation entre l’entreprise et son personnel se reflètera dans les rapports personnel et
clients.
Voici, une liste de ceux que peut faire l’entreprise afin de développer l’implication du
personnel :
-
la considération car le personnel traite le client comme il est traité.
-
Les cercles de qualité ou groupes de résolution de problèmes
-
Les « boîtes d’idées », pour autant que les idées émises, qu’elles reçoivent ou non une
suite, soient accueillies positivement.
-
La constitution d’équipes autonomes responsabilisées.
-
L’auto-contrôle
-
Les formations qualité
-
La rencontre des clients
Concernant ces quatre dimensions, la difficulté pour l’entreprise consiste à trouver le juste
équilibre entre elles.
La dimension management
En plus de ces quatre dimensions, on rajoute une cinquième dimension, la dimension
management.
Bien qu’elle ne soit pas totalement étrangère à la dimension humaine, elle est souvent
isolée car elle constitue la clé, le moteur même de toute démarche de qualité, quels que soient
les autres leviers sur lesquels on s’appuie.
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Elle nécessite un engagement total de la direction, elle doit :
-
communiquer au sein de l’organisme l’importance à satisfaire les exigences des clients
ainsi que les exigences réglementaires et légales.
-
Assurer que les objectifs qualité sont établis
-
Mener des revues de direction
-
Assurer la disponibilité des ressources (humaines et économiques)
Parfois, on parle de la « qualité totale », elle a déjà été mise en place par certaines
entreprises françaises, il s’agit d’un management de la qualité par l’engagement de tous
les acteurs.
Tableau explicatif
Dimension
Objectifs
Moyens
Identifier
Client
satisfaction du client
les
attentes.Communication
et enquête.
Produit
Systèmes
Normalisation
Conforme aux attentes.
Manager
la
qualité
standards d'entreprise
grâce
aux
moyens.
Articulations
procédures
de
et
de
moyens.
climat
Humaine
et/ou
de
confiance
entre entreprise/clients.
Implication du personnel
(considération, cercle de
qualité, responsabilités)
Management
Assurer
la
disponibilité
des Engagement
ressources, les objectifs qualités
des
acteurs
D) Les organismes de contrôle
En France, il existe de nombreux organismes, associations, de syndicats
professionnels, d’établissements, etc…, pouvant apporter une réponse ou même prendre en
charge le litige des consommateurs.
Les consommateurs peuvent trouver de l’aide auprès de ces différentes structures en cas
d’abus pratiqués par certains professionnels du commerce.
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Cela est rendu possible grâce au Droit Français de la consommation qui fait référence
à l’ensemble des dispositions réglementaires destinées à encadrer le commerce de biens et de
services à destination des particuliers. Le Droit Français a consacré un code complet aux
litiges pouvant survenir entre un consommateur et une entreprise de commerce ou de services,
un artisan, une administration, un professionnel exerçant une activité libérale ou encore un
assureur.
On dénombre 18 grandes associations de consommateurs agréées par l’Etat français,
on les trouve sur l’ensemble du territoire. Chaque association a la possibilité d’œuvrer soit sur
une ou plusieurs secteurs d’activités comme l’alimentation, les finances, le logement,
l’énergie, les transports, les NTIC..
L’Etat a mis en place un organisme appelé I.N.C (Institut National de la
Consommation), il a pour mission d’orienter les particuliers vers les associations ayant la
compétence pour régler leurs problèmes.
Depuis 2009, les particuliers victimes d’escroqueries ont la possibilité de contacter une
cellule spécialisée du Ministère de l’intérieur afin d’obtenir des conseils sur les démarches à
entreprendre.
Le rôle de ces organismes
Dans une société consumériste telle que la nôtre, les organismes des consommateurs
sont nécessaires pour la sauvegarde des intérêts des consommateurs notamment face à
l’influence des grands industriels.
Parmi ces organismes, la direction de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF) est la plus importante, cet organe relève du ministère de
l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, son objectif principal consiste à assurer un
fonctionnement loyal et sécurisé des marchés.
Au premier semestre 2008, la DGCCRF a enregistré plus de 70 000 plaintes ( + 6,7 %
par rapport au semestre précédent). Les secteurs concernés sont :
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Tableau : répartition des plaintes selon les secteurs

Communication et téléphonie : 28,3% des plaintes

Produits non alimentaires : 23;5%

Services à domicile, autres services : 12,2%

Transport, véhicules : 10,8%

Produits alimentaires : 5%

Immobilier logement : 4,9%

Hôtellerie, restauration, tourisme : 4,1%
Exemple : A l’approche des fêtes de fin d’année, une campagne de contrôle a été lancé
pour s’assurer que les activités commerciales se réalisent dans le respect de l’hygiène et
de la sécurité des denrées alimentaires, de la bonne information du consommateur ainsi
que de la sécurité des produits phares de Noël comme les jouets, les guirlandes ou les
sapins.
Parmi les 18 services de défense des consommateurs en France, l’UFC Que Choisir
occupe la première place.
A l’instar de d’autres organismes, l’UFC Que Choisir permet de mieux faire entendre les
plaintes des français en cas de litige avec les entreprises. Par ailleurs, il veille constamment
aux pratiques malveillantes de certains fabricants et commerçants.
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Que Choisir a été créée depuis 1951, elle est la doyenne des associations de
consommateurs d’Europe occidentale. Cette association est dirigée par des bénévoles assistés
d’une équipe de salariés (ingénieurs, journalistes, juristes).
Ils ont pour missions de prendre en charge les problèmes de consommation et de promouvoir
les actions individuelles ou collectives.
Le nombre de litiges traités s’élève à 100 000, tous les domaines sont touchés : de la
téléphonie en passant par les domaines des assurances, des banques, ou de l’automobile...
Cette association défend et accompagne l’intérêt des consommateurs en matière de
plainte pour escroquerie, arnaques en tout genre, clauses abusives....
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Conclusion
Dans un contexte concurrentiel difficile, il est impératif pour les entreprises de satisfaire les
exigences des clients.
Pour cela, elles doivent mieux gérer les réclamations clients qui sont un outil efficace
d’optimisation de ses produits, de ses services et de son image auprès d’eux.
Le bilan accablant de l’émission « Envoyé Spécial » nous amène à la conclusion
suivante : Aujourd'hui on vit dans un monde où les consommateurs sont plus les rois, ils sont
devenus "les proies".
Le conseil que nous avons a donné aux futurs managers est le suivant : Il est
important de noter que la solution de traitement la plus simple et la plus rapide est souvent la
meilleure pour le client, comme pour l’entreprise, le manager doit être réactif face aux
problèmes.
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