Soins auprès d`un patient en occlusion

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UE 2- 8- S3 : Processus obstructifs
CM : IFSI
Intervention Sophie Bissey : Soins auprès d’un patient en occlusion
1 : Rappel sur l’occlusion
 Définition
 Physiopathologie
2 : Les différents types d’occlusion et leur siège
 Occlusion mécanique
 Par strangulation
 Par obstruction
 Occlusion fonctionnelle
 Siège de l’occlusion
 Haute : grêle
 Basse : colon, rectum
3 : Les conséquences d’une occlusion
 Sur le plan général
 Sur le plan local
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4 : Les symptômes du patient en occlusion
 Douleurs abdominales
 Vomissements
 Arrêt des matières et des gaz
 Distension abdominale
 Angoisse
5 : Prise en charge infirmière à l’arrivée du patient
 Les objectifs de la prise en charge
 Les actions et surveillance infirmière
6 : Evolution et traitement selon le type d’occlusion
 Médical
 Chirurgical en urgence
 Chirurgical à distance possible
Conclusion
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: Rappel sur l’occlusion
1-1 :: Définition
L’occlusion est un arrêt complet de transit c’est à dire un arrêt complet des matières et des gaz ( différent de la subocclusion ; il y émission de gaz) du fait d’un obstacle ou d’une paralysie du tube digestif.
1-2 : Physiopathologie
Le contenu intestinal : air, aliments, liquides des sécrétions, progresse grâce aux mouvements péristaltiques de l’intestin.
En cas d’occlusion intestinale, les mouvements péristaltiques deviennent inefficaces, la fonction d’absorption de la paroi
digestive est altérée et la paroi intestinale est moins bien vascularisée.
Tous les jours 6 à 8 litres de liquide gastrique, pancréatique, biliaire sont réabsorbés par le grêle avant d’arriver au colon.
Quand il y a occlusion, les liquides s’accumulent en amont créant une distension abdominale. Plus de liquide provoque plus de
pression sur la lumière intestinale. Cela entraîne une augmentation de la perméabilité capillaire et donc une augmentation du
passage des électrolytes dans la cavité périnéale.
Cette rétention de liquide cause une baisse de la volèmie avec hypotension artérielle et choc hypovolèmique.
2: Les différents types d’occlusion et leur siège
2-1: L’occlusion mécanique
2-1-1 : Par strangulation
Il peut s’agir d’une bride qui étrangle le tube digestif, d’un volvulus ou d’une invagination.
Une bride= bande de tissu conjonctif fibreux formant une adhérence entre 2 organes ou 2 tissus.
Le plus souvent, une bride survient après une intervention chirurgicale mais cela peut provenir d’une bride naturelle.
Cette bride a souvent pour conséquence la torsion de l’anse intestinale : c’est le volvulus.
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Il peut également s’agir d’une hernie étranglée= issue spontanée d’1 ou plusieurs viscères hors de la cavité qui les contient au
travers d’une zone de faiblesse. L’étranglement est dû à la striction du contenu herniaire au niveau du collet.
On retrouve l’invagination intestinale qui la pénétration d’un segment intestinal d’amont dans le segment intestinal d’aval.
L’invagination survient au niveau du collet de l’invagination
2-1-2 : Par obstruction
L’occlusion est liée à une obstruction de la lumière intestinale par un obstacle.
On peut retrouver une tumeur ou un calcul dans la lumière intestinale.
En dehors cela peut être une compression extrinsèque de l’intestin par exemple une carcinose péritonéale.
2- 2 : L’occlusion fonctionnelle
Elle se traduit par une paralysie intestinale réactionnelle à une affection médicale. Après une chirurgie abdominale ou par
une réaction inflammatoire après une pancréatite aiguë ou une appendicite aiguë, ou suite à des fractures thoraciques ou
lombaires. Dans ce cas, le patient présente une hyperthermie.
2-3 : Le siège de l’occlusion
 occlusion haute concerne le grêle
 occlusion basse concerne le colon et le rectum
La symptomatologie diffère en fonction du siège de l’occlusion.
3: Les conséquences de l’occlusion
3-1 : Sur le plan général
On retrouve une déshydratation car l’eau « se perd » dans le tube digestif accompagné d’une hypovolèmie
On retrouve également un risque infectieux par la présence de bactéries dans le péritoine ( péritonite) et dans le sang (
septicémie) du fait de la souffrance digestive.
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3-2 : Sur le plan local
L’occlusion entraîne une altération de la circulation sanguine dans la partie intestinale concernée provoquant une anoxie
tissulaire.
On retrouve une paralysie et un trouble de l’absorption intestinale qui a pour conséquence une accumulation de liquide dans la
lumière digestive.
4 : Les symptômes présentés par un patient en occlusion
La triade : douleurs abdominales ; arrêt des matières et des gaz ; vomissements
4-1 : les douleurs abdominales
C’est le premier signe de l’occlusion ;le est constante avec une intensité variable.
L’intestin lutte pour franchir l’obstacle et cela provoque de violentes coliques. Le patient ressent la sensation de pouvoir être
soulagé par l’émission de gaz.
4-2 : Les vomissements
Ils sont de plus en plus intenses et de plus en plus importants. Ils changent souvent d’aspect et passent de l’aspect
alimentaire à l’aspect bilieux à l’aspect fécaloïde.
4-3 : L’arrêt des matières et des gaz
Symptôme essentiel : c’est surtout l’arrêt des gaz qui signe l’occlusion. Si on ntend des gaz à l’auscultation, ce sera un subocclusion
4-4: la distension abdominale
L’abdomen est dur, douloureux à la palpation.
4-5: L’angoisse
Tous ces symptômes vont générer de l’angoisse chez le patient.
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5 : Prise en charge IDE à l’arrivée du patient et précautions à prendre
5-1 : Les objectifs de la prise en charge :
 rassurer le patient et confirmer l’occlusion
 soulager la douleur
 pallier la déshydratation
 permettre à l’intestin de reprendre une activité normale en soulageant l’occlusion
 maintenir un équilibre hydro- électrolytique normal.
5-2 : Actions et surveillances IDE
Installation du patient, explications et questionnements
Le patient doit être installé confortablement en position demi assise sur le lit. Lui enlever sa tenue si trop serré et mettre
une chemise d’opéré.
Il faut le rassurer en lui expliquant que son tube digestif est « bouché » et qu’il faut une prise en charge médicale ou
chirurgicale pour lever l’occlusion. ;
On procède à son recueil de données ( si cela est possible et si il est accompagné) en retenant ses antécédents, son
traitement, ses allergies éventuelles…
Il faut bien se faire définir la douleur : siège, intensité, type, durée
Les vomissements ? : couleur, quantité, survenue
L’arrêt franc du transit pour confirmer l’occlusion
Prendre sa tension artérielle, sa température, sa fréquence cardiaque, état de ses muqueuses, état de conscience.
Lui expliquer les actes de soins misses en place pour l’amener à coopérer.
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5-3 : Pose d’une voie veineuse périphérique
Elle va permettre de pallier le risque de déshydratation avec un Polyionique et soulager la douleur avec un antalgique.
Grâce à une réhydratation elle va permettre de corriger les troubles ioniques.
Par la suite, elle permettra, suite à une prescription médicale, de mettre en place l’antibiothérapie.
5-4 : Les examens
L’auscultation médicale
L’examen clinique va permettre d’entendre la présence d’un météorisme abdominal important c’est à dire un ballonnement
intestinal lié à la distension abdominale.
On retrouve des bruits liquidiens appelés des borborygmes
Attention au silence abdominal qui signe la gravité et traduit une nécrose intestinale
Toucher pelvien permettant d’identifier l’origine de l’occlusion : fécalome, cancer, rectum.
Tension artérielle, fréquence cardiaque, T° qui donnent une idée sur le retentissement général de l’occlusion
L’arrêt franc du transit pour confirmer l’occlusion
Prendre sa tension artérielle, sa température, sa fréquence cardiaque, état de ses muqueuses, état de conscience.
Lui expliquer les actes de soins misses en place pour l’amener à coopérer.
Le bilan sanguin
Il donne une idée sur l’état général du patient avec les signes objectifs de son état de déshydratation et notamment une
augmentation de sodium, chlore, bicarbonates, un ionogramme sanguin perturbé par les vomissements et un repère sur l’état
infectieux avec leucocytes et CRP et VS augmentées
Le bilan sanguin est effectué aussi dans un but pré opératoire ave groupe- rhésus- recherche agglutinine irrégulières,
numération formule sanguine, facteurs de coagulation, ionogramme sanguin et urinaire
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On peut réaliser un électrocardiogramme , au regard des antécédents en préparation au bloc opératoire
Les examens radiologiques
En urgence, on fait un abdomen sans préparation si possible debout- de face, centré sur les coupoles diaphragmatiques
Si impossible, un abdomen sans préparation, couché ,de face est réalisé.
L’ASP montre des niveaux hydro aériques, des opacités liquidiennes et gazeux.
La radiographie pulmonaire peut être effectuée dans un cadre pré opératoire
Pose d’une sonde gastrique
Le patient est à jeun strict.
On pose une sonde gastrique en aspiration douce ( - 50) pour vidanger le contenu de son estomac et donc soulager le patient.
Attention aux patients sous AVK car il a un gros risque de saignements à l’introduction de la sonde gastrique.
Il faut beaucoup de douceur lors de ce geste car il est traumatisant pour le patient quoique peu douloureux si correctement
effectué.
On utilise un sonde de gros calibre= 16 ou 18
Il faut prévenir le patient du déroulement du soin
Le patient doit être installé en position demi assise avec le cou fléchi vers l’avant
On prend les repères nez- oreilles- sternum
Lubrifier la sonde et demander au patient s’il a des problèmes de cloison nasale. Si problème, on passe par l’autre narine
Introduire la sonde gastrique doucement jusqu’à la glotte puis demander au patient de déglutir, pour faire passer la sonde.
On peut lui donner une petite quantité d’eau à boire pour l’aider à faire passer la sonde
On la fait descendre jusqu’au repère puis on vérifie avec une seringue de 20 cc emplie d’air.
On fixe la sonde gastrique à l’aile du nez ; Surveillance absence escarre
On branche l’aspiration avec surveillance du bon fonctionnement
Nota bene : le matériel a été vérifié avant que le patient soit dans la chambre !!!
Surveillance de la fixation
Surveillance du liquide recueilli : couleur, aspect, quantité
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Pose de sonde urinaire
Pas systématique mais permet de mettre en place une courbe de la diurèse, reflet de la déshydratation du pateint
Permet de mieux évaluer le bilan entrées/ sorties
L’acte se fera dans un respect strict des normes en hygiène et en asepsie
Bilan entrées/ sorties
Extrêmement important : on prend en compte les pertes de liquide gastrique et les pertes urinaires.
On met en place une compensation hydrique pour maintenir un équilibre hydro électrolytique normal
Donc on note sur un document dédié ce qui entre et ce qui sort. Cela permet de compenser les pertes gastriques+++
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: Evolution du traitement selon le type d’occlusion
6-1 : Médical : traitent de la cause du problème
C’est la sonde naso gastrique qui permet de « décompresser » l’intestin en retirant liquide et gaz avec la compensation des
pertes et le maintien de l’équilibre hydro électrolytique : le traitement médical traite l’occlusion fonctionnelle
6-2 : Chirurgie de l’urgence
Lors d’une occlusion par strangulation
La préparation de l’opéré se fera en urgence afin que le patient descende au bloc au plus vite
6-3 : Chirurgie à distance si possible
lors d’une occlusion mécanique par obstruction ( tumeur par exemple)
le traitement chirurgical permet de lever l’obstacle responsable de l’occlusion et d’enlever les zones intestinales nécrosées
Quand on réséque une partie intestinale, soit on coupe avec anastomose du segment intestinal pour rétablir la continuité. ;
soit colostomie de décharge pour permettre une meilleure cicatrisation du segment réséqué.
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Conclusion
L’occlusion est soit due à une pathologie, soit une conséquence de pathologie qui nécessite une prise en charge rapide de la
part de l’équipe soignante : le patient est très algique, angoissé, déshydraté hyperthermique…
La compétence infirmière sera de mettre tout en œuvre pour répondre à l’urgence de la situation tout en respectant les
besoins du patient.
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