Chronologie 1945-1960

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Chronologie
1945 : -22 décembre : adoption d’une loi garantissant le droit des citoyens à la constitution
de syndicats et associations sur le modèle occidental.
-29 décembre : adoption par le gouvernement du premier volet de la réforme agraire
(suite le 21 octobre 1946).
1946 : Naissance de la firme Sony.
1947 : -1er février : grève générale interdite par McArthur
- 1er septembre : création du ministère du Travail.
1948 : Juillet : le droit de grève est retiré aux agents de la fonction publique.
1949 : -25 mai : création du ministère du Commerce international et de l’Industrie (MITI).
-1er décembre : promulgation de la Loi de contrôle des changes et du commerce
international ; reprise des échanges internationaux privés.
1950 : -25 juin : début de la guerre de Corée (fin en juillet 1953).
-Population : 80 millions d’habitants.
1951 : 21 juin : le Japon rejoint l’Unesco.
1952 : 13 août : le Japon rejoint le Fonds monétaire international (FMI).
1953 : grève chez Nissan
1954 : L’industrie retrouve son niveau de production de 1937.
1955 : 10 septembre : le Japon rejoint le GATT.
1956 : 17 juillet : publication du Livre blanc sur l’Economie : Croissance et modernisation
de l’économie du Japon.
1957 : Mise en marche du réacteur de la centrale nucléaire de Tôkaimura.
1960 : Croissance de 15% (en moyenne 9% depuis 1955)
1- Reconstruction
a – Constat
De 1945 à 1960, le Japon connaît une période de reconstruction économique qui le
replacera à son niveau de développement d'avant-guerre et même au-delà puisque dès 1955 la
croissance que les experts occidentaux appelleront "miracle japonais" est entamée. Le pays est
pourtant en 1945 en proie à la misère et au désespoir : les industries qui s'étaient tournées vers
l'effort de guerre sont désorganisées, les villes le sont également de par les destructions, et
l'agriculture n'a plus d'équipements, d'autre part la perte des territoires occupés fait affluer
quelques 6 millions de rapatriés, accentuant ainsi par exemple le chômage et les problèmes de
logement (20M de sans abris et peu de nourriture disponible). En 1946, les foyers ont dépensé
60% de leur argent pour de la nourriture, le poids moyen des enfants diminue jusqu’en 1948.
b – politique économique menée par les forces de la coalition
Afin de remédier à ces problèmes, la coalition (en la personne de MacArthur) impose
au Japon trois réformes importantes : le démantèlement des zaibatsus, la réforme de
l'agriculture, et la démocratisation du monde du travail.
zaibatsu démantelés : 40% des richesses des entreprises à eux seuls, et véritables moteurs de
la guerre, les américains cherchèrent immédiatement à les éliminer. Une loi anti monopole fut
promulguée en 1947 stimulant la compétition entre entreprises.
réforme agraire : redistribution des terres aux paysans -> redistribution des richesses -> classe
moyenne paysanne
démocratisation du travail : lois permettant la création de syndicats, la tenue de négociations,
et la réglementation de l’environnement de travail
c - Résultats
La natalité est de 4,5 en 1947 et seulement >2 après 1955
Malgré des pertes d'environ 2 millions de morts, le Japon reste surpeuplé, et les civils
ont besoin d'une aide conséquente, aussitôt octroyée par les Américains. L'industrie est privée
de matières premières puisque celles-ci venaient pour la plupart des territoires extérieurs
occupés. Avec les multiples mesures prises pour remettre sur pied l'industrie et ainsi stimuler
la croissance, l'inflation augmente, ce que le gouvernement essaiera de combattre, finalement
on fera appel à un spécialiste américain qui mettra en oeuvre un plan anti-inflation en 1949.
Ce plan, qui augmente la pression fiscale sur les revenus, obligeant les ménages à dépenser
leur épargne, parvient à freiner l'inflation mais freine également la croissance alors que la
guerre de Corée se profile. Lorsque celle-ci éclate en 1950, le Japon dont la politique
économique est menée par le MITI saisit l'occasion de se redresser en fournissant les
Américains. Le niveau de vie augmente peu à peu. Le MITI décidera ensuite de développer
l'industrie lourde et chimique, en orientant la production précisément vers les mines,
l'électricité et la construction navale, et publiera régulièrement dès 1952 un rapport
préconisant certaines directions à prendre dans les décisions futures. Le but était avant tout de
rattraper l'occident du point de vue industriel.
2 – dimension sociale
a - trois piliers traditionnels de l’emploi japonais
Pour mener à bien tout cela en préservant l'ordre social, il a fallu occuper les 10
millions de chômeurs (pour 40M d’actifs), qui furent employés dans l'agriculture puis, une
fois que les restructurations furent finies, dans les industries. En 1945 est rétabli le droit de
former des syndicats, immédiatement honoré par les ouvriers qui trois années plus tard sont
déjà à plus de 50% syndiqués. A partir de 1946, des grèves animèrent le pays, et furent matées
par une loi en juin 1949 confisquant le droit de grève aux fonctionnaires. En 1950, la Sohyo
(conseil général des syndicats ouvriers) est créée, 12000 leaders syndicaux sont arrêtés, ce qui
mettra un terme au mouvement ouvrier, mais à partir de 1955 la Sohyo organisera une
manifestation annuelle nationale pour les revendications.
Les technologies nouvellement introduites obligèrent les employeurs à garder leurs
employés le plus longtemps possible : en faire des experts, ainsi le système d'emploi à vie en
vigueur depuis Taishô s'avéra répondre à ce besoin. La promotion à l'ancienneté fut également
introduite, et les employeurs devinrent peu à peu réticents à se séparer de leurs employés.
C'est ainsi que les trois piliers de l'emploi japonais sont mis en oeuvre de concert :
syndicalisme, emploi à vie et promotion à l’ancienneté.
B – système des keiretsu
Cependant, les entreprises ont également eu recours à une caste d'employés moins bien
payée, mal protégée, souvent travaillant dans des PME sous-traitantes, leur permettant ainsi
de faire face aux fluctuations de la demande. Ainsi, les grosses entreprises continuaient à
tourner à plein régime, alors que les PME devaient elles s'adapter rapidement à la conjoncture,
"amortissant" ses aléas pour l'entreprise dont elle est sous traitante, offrant de bas salaires à
ses employés pour subsister elle-même. Les keiretsu ont typiquement la forme pyramidale
décrite dans le livre de Nakane Chie à propos des groupes : ceux qui vivent dans le groupe
depuis longtemps ont plus de pouvoir que quiconque lorsqu’il s’agit de prendre des décisions,
et nul ne peut être membre de deux groupes. D’autre part, Nakane analyse la typologie du
chef du groupe. En général, celui-ci doit être proche de ses subalternes s’il veut obtenir
fidélité, montrer l’exemple. Le PDG peut ainsi baisser en premier son salaire si l’entreprise a
des difficultés par exemple.
Conclusion
Au terme de cette période de reconstruction marquée par le succès, l’agence de planification
économique publie en 1956 le livre blanc sur l’économie qui récapitule les excellents résultats
de la décennie d’après-guerre. La croissance va d’ailleurs par la suite monter jusqu’à environ
15% en 1960 (5 fois plus que la croissance américaine) après quoi elle fluctuera dans des
valeurs restant élevées. Les Japonais auront ainsi non seulement reconstruit une base sociale
solide pour développer un pays fort sur le plan économique, mais également commencé une
ascension qui durera jusque dans les années 1980.
Sources : …
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