PC : les nouvelles tendances

Processeurs DX4-100, Pentium 60 ou 90, où donner de la tête devant cette myriade de nouveaux
processeurs tous aussi intéressants les uns que les autres? CM essaie de faire le point en testant neuf
nouvelles machines. Le seul point commun de toutes ces machines est de proposer un bus PCI. C’est la
seule tendance qui se dégage en ce début 1995.
Les Pentium 60
Mega Line 60
Ouf, j’en suis toujours tout essoufflé. Rarement vu une machine aussi lourde. Un solide boîtier tower
cache un Pentium 60 MHz doté d’un CD-ROM ATAPI Sony. Outre son poids, le boîtier s’avère peu
pratique puisqu’il oblige à débrancher tous les cablages à l’arrière pour accéder à la carte-mère. 5 slots
ISA, 3 slots PCI, un BIOS AMI, rien que du très normal pour cette carte-mère Intel très populaire.
Dommage que le disque dur soit aussi à l’étroit. Un disque de 256 MB ca se remplit en un clin d’oeil.
La partie logicielle est très complète avec un MS-DOS 6.22, un Windows for Workgroups et un CDROM Microsoft Works.
Pour une fois, le vendeur a pris la peine de joindre la documentation de la carte-mère. Le processeur est
secondé par un jeu de chips PCI Intel Mercury. Du coup, on apprend aisément comment faire une mise
à jour du BIOS Flash, comment ajouter de la RAM et toutes ces choses qui sont quelquefois bien
compliquées lorsqu’on manque du minimum d’informations.
Une mention spéciale pour laqualité de la carte graphique qui se paie le luxe d’afficher le plus grand
taux de transfert sous Dos et de battre même les Pentium 90.
BMX
Deux baffles, un lecteur CD, des entrées micro, des boutons de réglage basse, aigue, volume et balance
: le Multimedia Computer de BMX a des airs de chaîne stéréo pilotée par un Pentium 60 MHz. Deux
slots ISA, 2 slots VLB, 4 slots PCI, le fabricant de carte-mère TMC fait dans l’éclectisme.
Heureusement que le nombre de slots est assez élevé car deux d’entre eux sont gaspillés par la présence
d’une carte de gestion des ports parallèle et série, l’autre par un contrôleur PCI IDE. Ce genre de
contrôle est pourtant généralisé sur les cartes-mères contemporaines. Chipset PCI OPTI, BIOS Award,
disque dur Seagate 420 MB, carte graphique PCI S3-864, souris clone et tapis souris sont également au
rendez-vous . Le lecteur CD-ROM double vitesse est de type Wearnes CDD-120 inconnu à la
rédaction. La carte son Aztech 16 bits contient un chip Yamaha OPL pour une synthèse FM.
La machine nous a été livrée avec un OS/2 Warp. Je souhaite sincèrement aux clients d’obtenir une
configuration logicielle un peu mieux ficelée au risque d’attrapper des cheveux blancs. OS/2 mal
installé sur une partition FAT, boot manager pointant sur un disque C vide, config.sys discutable, tout
est fait pour glacer d’horreur le débutant. Et que dire de l’absence de Windows ? Quel est l’intérêt d’un
« Better Windows than Windows » sans Windows ?
Tél
32 2 4665110
Vobis HighScreen P60
Je voudrais signaler ici combien il est possible d’innover même pour des choses aussi simples qu’un
boîtier. Ce modèle tower a deux poignées ce qui simplifie déjà fortement les transports. Un clic sur la
poignée et hop, on a accès au coeur de la machine sans même toucher à la moindre vis. A l’intérieur,
une procédure identique permet de placer ou de retirer les cartes d’extension sans le moindre tournevis.
Ca fait gagner des minutes précieuses et montre le soin accordé à cette machine jusque dans les
moindres détails. C’est la seule machine de notre test a disposer d’une bobine de régulation. Avec six
emplacements disque en plus du floppy, 4 slots PCI et 4 slots ISA, vous ne risquez pas non plus de vous
retrouver à l’étroit. Le BIOS Award est secondé par un jeu de puces PCI SIS. La carte graphique SpeaVideo7 contient un chip Trident.
Vous le saviez déjà, Vobis fournit ses machines avec OS/2 Warp. Ici, la configuration est parfaite.
Windows for Workgroups 3.11 et IBM PC-DOS 6.3 sont préinstallés et on passe d’un système
d’exploitation à l’autre via la commande Boot /dos ou /OS2. Nous avons reproduit tous les tests sous
Dos/Windows et OS/2 mais n’avons finalement retenu que les tests en mode Dos ou Windows natifs
systématiquement plus élevés.
Vainqueur catégorie P60
La machine HighScreen P60 est de loin la plus alléchante des trois P60 en lice dans notre test. Il n’en
reste pas moins que le Pentium 60 est déjà sur son déclin. La même équipée d’un P75 ou P90 est
probablement un maître achat difficile à battre.
Les Pentium 90
HP Vectra VL Series 3 5/90
Pentium 90, 8MB de RAM et disque dur 854 MB
Si le boîtier de ce PC made in Hewlett-Packard évoque d’emblée la solidité, il y a vite des petites
choses qui dérangent quand on est un utilisateur de PC chevronné : ni bouton reset, ni bouton turbo,
absence de connexion électrique pour l’écran ne simplifient pas les choses. Les débutants perdront du
temps face à la face arrière où aucun connecteur ne porte de mention claire. Il est impossible, sans essai
et erreur, de distinguer le port souris du port clavier ou de repérer ce qui est Com1 de ce qui est Com2.
L’examen du contenu de la machine nous renseigne sur la présence de trois slots ISA et deux PCI. Un
chipset Cirrus Logic 5434 gère la partie vidéo en local bus. Les autres chipsets assurant l’interfacage
avec le bus PCI sont signés VLSI. Le bloc d’alimentation est amovible et vient se loger au-dessus de la
carte mère libérant ainsi deux emplacements pour des disques durs à l’endroit habituel où siègent les
alimentations.
Le clavier, confortable, a un look de clavier IBM. L’installation logicielle est sans surprise avec un Dos
6.22 et un Windows for Workgroups 3.11 dont l’accès disque 32 bits refuse néanmoins de fonctionner.
Côté performance, la machine est tout à fait moyenne àl’exception d’un disque dur au temps d’accès
extrêmement bas.
Elonex PC-590/I
Elonex vise le haut de gamme avec cette station Pentium 90, 16 MB équipée en SCSI-2 d’un disque dur
Conner 1014 MB et d’un lecteur de CD-ROM Nec Multispin à triple vitesse. Le support SCSI est
assuré à même la carte mère par le contrôleur NCR Fast-SCSI-II 53C810. Le contrôle du bus PCI est
quant à lui assuré par un jeu de puces Intel Neptun 82434NX tandis que la partie graphique est gérée
par une carte de type ATI Mach 64. Tout cela est renfermé dans un boîtier modèle desktop abritant
également trois slots ISA et trois slots PCI. Seuls les bancs mémoire, logés sur une carte-fille, sont
difficilement accessibles. Le BIOS est signé AMI. Toute la configuration du BIOS se déroule en mode
graphique avec quelques clics de souris.
Avec un DOS 6.22, un Windows for Workgroups, une souris Microsoft, Elonex paie comme tout le
monde son tribut à Bill Gates. Chaque ligne du config.sys ou de l’autoexec.bat est abondamment
détaillée et n’a demandé aucune modification au tatillon que je suis.
Ici aussi, on a négligé d’identifier les connecteurs souris et clavier. C’est la seule remarque minime que
je puisse formuler à l’encontre de cette machine bien attrayante qui sera aussi à l’aise en mode standalone qu’en mode serveur.
Les performances de l’Elonex pour tous les benchmarks sur des entiers ou des nombres en virgule
flottante sont les plus élevés du test et le taux de transfert du dique dur est excellent.
A conseiller vivement à ceux qui ne sont pas regardants sur le prix.
ThinkThank Compuline
ThinkThank a pris un risque pour participer à ce test : attendre la dernière minute pour nous fournir une
toute nouvelle carte mère Asus équipée d’un nouveau chipset Intel TritonPCI.Le jeu en valait la
chandelle car cette machine dotée d’un Pentium 90, 8 MB de RAM et d’un disque dur Caviar WD 814
MB surclasse tout bonnement ses adversaires. Le nouveau jeu de circuits PCI Triton explique en grande
partie ces performances.
Conçu pour fonctionner avec des Pentium 3.3 volts cadencés à 75, 90 ou 100 MHz ,le chipset Triton
d’Intel débouche sur des machines moins onéreuses à produire. Le principal attrait du successeur de
Neptune, Saturne et Mercure est son support des DRAM rapides de type Extended Data Out (EDO).
EDO est une nouvelle technologie déjà mise en application par Micron, Samsung ou Toshiba. Elle
permet d’obtenir à moindre coût des performances équivalentes à celles de PC utilisant des SRAM
(static RAM) comme cache secondaire. L’idée est donc d’utiliser Triton pour faire l’économie d’une
cache secondaire sur les systèmes de bas et d’entrée de gamme. Grâce à ce nouveau design
“ cacheless ”, le coût de fabrication d’une machine devrait être réduit de 150 à 200 $ tandis que le taux
de transfert théorique entre mémoire et bus PCI serait porté à 100 Mbps (deux fois la vitesse du chipset
Neptune).
Triton contient pour la première fois un contrôleur IDE intégré FAST ATA-2 supportant le BusMaster
IDE, voit son support Plug & Play étendu et est conforme au standard Native Signal Processing
permettant d’émuler un DSP (Digital Signal Processor) directement avec le Pentium.
Le jeu de circuits Triton porte le nom officiel de 82430FX.
La carte graphique Diamond Stealth 64 PCI équipée d’une puce S3et de 2 MB de VRAM décolle
littéralement grâce à ce chipset Triton. Le gain obtenu par rapport aux autres Pentium 90 est au
minimum de 50% dans l’ensemble des tests. Seules les performances disque sont assez moyennes.
La documentation signée Asus est complète, les slots sont au nombre de 4 pour l’ISA et 4 pour lePCI,
le BIOS est fourni par Award et contient une option “Plug &Play setup”.
Ajoutons encore la Flash EPROM, le socket ZIFF de type 5, le support mémoire jusque 128 MB, le
support de 4 devices Enhanced IDE, le port parallèle EPP, deux ports sériemunis d’UART 16550 et
vous comprendrez que cette machine vaut vraiment son pesant d’or.
Tél ThinkTank
32 3 2339802
Prix 67900 FB (sans souris, moniteur, software ni clavier)- 84700 tout compris
Le vainqueur P90
Deux vainqueurs dans cette catégorie
Le Compuline de ThinkTank pour son excellent rapport/qualité prix et lesperformances du Triton
chipset.
L’Elonex qui vise un autre public avec cette machine tout SCSI qui sera un vrai plaisir pour tous les
utilisateurs de NT, OS/2 ou NextStep.
Les 486 DX4 100
Flash 486 DX4 100 Mhz
L’objectif de Flash a été de nous fournir une machine complète à moins de 50000 FB. Pour 49990 FB,
nous avons obtenu une carte mère 486 DX4-100 avec 3 slots PCI, 3 slots ISA et un slot VLB, 8 MB de
RAM, une carte graphique Tseng ET4000 VLB, une souris Microsoft, un clavier Cherry, un moniteur
NI Digital 0,28 et un disque dur Quantum de 515 MB. Difficile d’obtenir plus pour un prix aussi
raboté.
Le boîtier, de type mini-tower, est fonctionnel et sobre. La présence d’un volet anti-poussière n’est
jamais négligeable.
La carte mère de type PVI 486SP3 de chez Asus est bien pensée dans la mesure où tous les jumpers
sont accompagnés d’indications gravéees sur la carte elle-même. La clarté de la documentation
technique va dans le même sens. Le Bios est signé Award. Le chipset PCI ne vient pas de chez Intel
mais est réalisé par SIS.
Tél
Flash
32 41+441755
Prix 49990 TVAC
BIP
Pour abriter son 486 DX4-100, BIP a retenu un boîtier minitower ordinaire. La carte-mère inclut trois
slots PCI et quatre slots ISA, un BIOS Award, un chipset PCI de SIS. Le tout est complété par une carte
graphique PCI avec accélérateur graphique S3 et un disque dur de 425 MB.
Rien à dire sur cette machine tellement sa conception est classique et ses performances prévisibles.
Notons juste l’excellent comportement au test DiskMark du Winbench 95.
Tél 32 2+7258050
Le vainqueur DX4 100
Bien que nous soyons sceptique sur la qualité intrinsèque du processeur DX4-100, nous
recommanderons la machine DX4 100 de FlashInformatique à tous ceux dont la bourse plate est le
premier critère de choix.
Conclusions
(!! Le résultat du test est dans pc.xls et à inclure ici)
Nous sommes conscients de comparer ici des pommes et des poires puisque nous testons des
processeurs de type et vitesse différents. Le seul moyen de les comparer équitablement est de recourir à
la mesure icomp établie par Intel. Voici la liste des performances de tous les processeurs de type386 et
suivants disponibles sur le marché
(!! Inclure ici le tableau icomp.xls . Il y manque la valeur icomp du DX4 100 qu’il faut demander chez
Intel à Wijnand Ket)
Lorsque vous vous risquerez à comparer les résultats du test, vous devez garder en tête la
vitessed’horloge du processeur mais aussi sa cadence externe. Prenons le DX4-100 par exemple: si
toutes les opérations arithmétiques y sont réalisées à 100 MHz, il n’accède jamais aux périphériques
qu’à 33 MHz puisqu’il s’agit d’unprocesseur à tripleur de fréquence. Cela explique ses bons résultats
aux tests des dhrystones comparés à un Pentium 60 et ses faibles performances pour le disque et les
graphiques. Le Pentium 60 fonctionne à la même vitesse en interne et en externe Pour le Pentium 90, la
vitesse interne est une fois et demie supérieure à la cadence externe de 60 MHz.
Si nous avions personnellement àchoisir une machine pour l’instant, nous choisirions sans hésiter le
Pentium 90. Le DX4-100 a des performances somme toute limitées tandis que le Pentium 60 est
pénalisé par une consommation importante et une taille “dye” qui accroît son coût de production.
La plupart des nouvelles technologies en matière de carte-mère, comme le chipset Triton ou le voltage
3.3 volts, ne seront disponibles que sur les machines de type Pentium 75, 90, 100 ou 120 MHz. C’est
vers un de ces quatre processeurs que nou svous conseillons de vous tourner. Pour les machines de
notre test, nous vous recommandons doncles machines signées Elonex ou ThinkTank.
!! Les conditions du test
Nous avons donné la préférence à des programmes de benchmarks mesurant les performances de la
machine au plus bas niveau. Donner une note générale à une machine en fonction de la vitesse
d’exécution d’applications courantes du marché ne nous paraît pas une bonne approche car elle ne
permet pas de cerner les points forts ou de repérer les goulots d’ étranglement d’une machine. Il nous
paraît plus opportun de mesurer séparément la puissance du processeur, du coprocesseur, de la carte
graphique et du disque. Ces mesures sont aisément portables sur d’autres plates-formes que les
machines Intel et vous permettront de comparer votre notebook favori avec un Mac ou une station Sun.
1) le test des Dhrystones est un grand classique : il est écrit en C et existe sur toutes les machines du
monde.
Il ne réalise aucune opération en virgule flottante mais par son utilisation intensive de tableaux, chaînes
de caractères, adressage indirect, instructions conditionnelles et contrôle de flux, il reproduit assez
fidèlement la majorité des opérations impliquées dans une application normale du marché. Le
programme ne fait rien de significatif si ce n’est exé cuter des boucles. Il donne pourtant une meilleure
indication des performances d’une machine qu’un simple calcul des MIPS ( Millions d’Instructions Par
Seconde) puisque cette mesure perd de son sens lorsqu’on passe d’un processeur CISC à un processeur
RISC.
2) le test des Whetstones utilise une approche conceptuelle identique mais axée sur les opérations
mathématiques. Il utilise un mélange d’arithmétique sur les entiers et les nombres en virgule flottante
associé à des appels de fonction ou des opérations sur des tableaux.
3) le MFLOP désigne le nombre d’opérations en virgule flottante par seconde et s’exprime en millions.
4) La puissance d’un disque dur est surtout fonction de deux facteurs : le temps moyen d’accès, c’est-àdire la durée nécessaire à une tête de lecture pour se positionner physiquement sur un secteur donné et
le taux de transfert mesuré en nombre de kilobytes de données lues sur un disque dur en une seconde.
5) La puissance de la carte graphique doit impérativement être mesurée différemment selon que l’on
travaille sous Dos ou sous Windows. Notre mesure sous Dos réalisée grâce au programme ViewMark
donne une indication du taux de transfert brut entre le processeur et la mémoire vidéo. Notre mesure
sous Windows opérée grâce à Speedmark, tient compte de la qualité des drivers vidéo sous Windows et
des performances de la partie accélératrice de la carte graphique en réalisant une combinaison
d’opération graphiques courantes (BitBlit, DrawLine, FillPolygon plus affichage de polices de
caractères). Une autre mesure sous Windows est obtenue grâce à WinTach qui détermine la puissance
graphique d’une machine dans quatre catégories :traitement de texte, CAD-CAM, tableur et dessin
bitmap. Enfin, le classique WinBench 95 est donné ici à titre indicatif car ses résultats s’écartent
souvent de ceux fournis par les autres programmes de test.