BEATIFICATION DE JEAN

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EGLISE CATHOLIQUE AU RWANDA
CONFERENCE EPISCOPALE DU RWANDA
Service Documentation-Information-Communication
Sélection du 30 avril au 06 mai 2011
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c o m m u n i o n
Adresse : [email protected] – Tél : + (250) 078 846 0428
Website : wwww.eglisecatholiquerwanda.org
Spécial Béatification du Pape Jean Paul II
Bienheureux Jean-Paul II, priez pour nous !
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SOMMAIRE:
INFORMATIONS DE L’EGLISE CATHOLIQUE AU RWANDA
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Célébration au Rwanda de la fête de la Miséricorde divine et de béatification du Pape Jean-Paul II
Conférence-témoignages sur le Bienheureux Pape Jean-Paul II à Kigali
Célébration de la fête de la Miséricorde divine et de béatification du Pape Jean Paul II à Ruhango
Message de Mgr l'Evêque de Cyangugu aux prêtres, aux consacrés et aux fidèles laïcs de son diocèse
INFORMATIONS DE L’EGLISE UNIVERSELLE ET DU SAINT SIEGE
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Benoit XVI rend hommage à Jean-Paul II à travers une exposition
Témoignage de Soeur Marie Simon-Pierre, guérie par l’intercession de Jean-Paul II
Pour une information correcte
Veillée à la béatification
Messe de béatification
Rite de la béatification
Regina Coeli et saluts
Jean-Paul II est déclaré « Bienheureux », un événement planétaire
Les confidences du fidèle secrétaire de Jean Paul I, le Cardinal Stanislaw Dziwisz
Le dernier jour de Jean-Paul II : témoignage de l’infirmière qui a assisté le pape jusqu’à la mort
Jean-Paul II, un saint à contempler mais surtout à imiter
Auschwitz a façonné la sainteté de Jean-Paul II
Jean-Paul II « a su enthousiasmer les jeunes pour le Christ »
Sur plus d'un million de personnes à Rome pour la béatification, 250.000 personnes ont
vénéré la dépouille de Jean-Paul II
Messe d'action de grâce
Nouveau cycle de catéchèse
Catéchèses sur « l’art difficile » de la prière
Défense de la liberté religieuse
Pour Jean-Paul I, « prier c’était respirer », raconte le Cardinal Dziwisz
INFORMATIONS DE L’EGLISE CATHOLIQUE AU RWANDA
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1ER MAI 2011 : CELEBRATION AU RWANDA DE LA FETE DE LA MISERICORDE DIVINE ET DE
BEATIFICATION DU PAPE JEAN-PAUL II
Dimanche 1er mai 2011, l’Archevêque de Kigali, Mgr Thaddée Ntihinyurwa a présidée, au
sanctuaire de la Miséricorde divine de Kabuga à 25 km de Kigali, une célébration eucharistique à
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laquelle ont participé des milliers de fidèles venus spécialement s’associer à l’Eglise
Catholique Universelle dans la célébration de la fête de la Miséricorde divine et de béatification du
Pape Jean-Paul II.
De son côté, Mgr Smaragde Mbonyintege, Evêque de Kabgayi et Président de la Conférence
Episcopale du Rwanda, a présidé une célébration similaire au Centre Jésus Miséricordieux de
Ruhango où le culte de la Miséricorde divine est généralement célébré depuis une vingtaine
d’années, avant de donner une conférence témoignage sur le Pape Jean-Paul II à la Télévision
nationale. Mgr Smaragde a notamment souligné que, lors de la visite ad limina de 1998, le Pape
Jean-Paul II avait demandé à l’Eglise catholique au Rwanda de trouver, parmi les fidèles qui
pourraient servir de modèles à suivre pour la jeunesse du pays face au scandale fait par ceux qui
ont succombé dans le péché de participation au génocide et aux massacres de 1994.
Nous noterons cependant que les deux événements ont été célébrés dans toutes les paroisses du
pays où a été lu le message spécial des Evêques catholiques du Rwanda adressé aux fidèles à
l’occasion de la béatification de Jean-Paul.
La célébration de Kabuga avait été inaugurée, tôt le matin, par un pèlerinage des milliers de fidèles
venus principalement de la ville de Kigali qui ont fait une marche d’une dizaine de kilomètres à
pied depuis le site de Nyangundu où le Pape Jean-Paul II a célébré une messe le 9 septembre 1990.
La marche a été effectuée dans un climat d’enthousiasme exceptionnel rythmé par des chants
religieux.
Au début de la célébration, le Père Stanislas Filipek, Recteur du sanctuaire de la Miséricorde divine
de Kabuga a d’abord souligné que le secret de la Miséricorde divine était de savoir tirer le bien du
mal, avant de parler, en peu de mot, de l’héritage du Pape Jean Paul au Rwanda.
C’est en effet, ce Pape « Ami du Rwanda, comme l’ont qualifié les Evêques, qui a béni le 9
septembre 1990, la première pierre de l’église paroissiale de Kabuga dédiée à la Miséricorde divine.
Pendant le génocide, le Pape Jean-Paul II a non seulement dénoncé cette tragédie qu’il a été le
premier à qualifier de génocide, mais aussi il a prié pour le Rwanda. Le Pape a par ailleurs appelé
les fils et les filles du Rwanda à la réconciliation pour « faire du pays aux milles problèmes un pays
aux mille solutions ».
Rappelant un passage du Petit Journal de Sainte Faustine, apôtre de la Miséricorde divine qui dit
que « le monde n’aura jamais la paix tant qu’il n’aura pas encore accueilli la Miséricorde divine, le
Père Filipek a indiqué que le Pape avait lui-même prédit que seule la Miséricorde divine pouvait
apporter une véritable paix au Rwanda et au monde.
Pour sa part, l’Archevêque de Kigali a d’abord rappelé les coïncidences de la journée de ce
dimanche 1er mai 2011 pour l’Eglise : il s’agissait en effet de la première journée du mois marial de
mai, la fête de Saint Joseph le Travailleur, la fête de la Miséricorde divine et le jour de béatification
du Pape Jean Paul II.
Après avoir rappelé que le Pape Jean-Paul II avait, en 2002, confié le monde à la Miséricorde
divine, l’Archevêque de Kigali a parlé de ce pape dont la vie a été marqué par la souffrance et les
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empreintes de la Miséricorde divine. En effet, loin de se laisser entrainer vers le désespoir qui
l’aurait envahi après la mort de sa mère à 9 ans, celle de son frère à 12 ans et celle de son père à 21
ans, il a su comprendre le dessein de Dieu pour lui et n’a pas failli dans le témoignage d’une vie de
sainteté marquée par une foi inébranlable en la Miséricorde divine, une confiance absolue en Jésus
Christ et une consécration personnelle à la Vierge Marie.
Parlant de ses relations particulières avec le Rwanda, Mgr Thaddée Ntihinyurwa a rappelé que,
durant les affres du génocide et des massacres de 1994, le Pape Jean-Paul II avait beaucoup prié
pour le pays et, en particulier le 27 avril, invité « ceux qui détenaient les responsabilités à une
action généreuse et efficace pour cesse ce génocide ».
Avant la clôture de la messe, l’Archevêque de Kigali a lu la lettre de la Pénitencellerie Apostolique
définissant les modalités d’acquisition d’indulgences aux fidèles qui fréquentent le sanctuaire de la
Miséricorde divine de Kabuga. Une séance de prières à la Miséricorde divine et d’adoration au
Saint Sacrement a été ensuite organisée au cours de laquelle l’Archevêque a récité la prière de
consécration du monde à la Miséricorde divine rédigée par le Pape Jean Paul II en 2002 avant de
porter la bénédiction du Seigneur dans le Saint Sacrement aux fidèles.
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4 MAI 2011 : CONFERENCE-TEMOIGNAGES SUR LE BIENHEUREUX PAPE JEAN-PAUL II A KIGALI
Mercredi 4 mai 2011, à partir de 16h00, la Nonciature Apostolique au Rwanda, la Conférence
Episcopale du Rwanda et l’Archidiocèse de Kigali ont organisé, au Centre de Pastorale Saint Paul
de Kigali, une soirée de conférence-témoignages sur le Bienheureux Jean-Paul II. Cette soirée
s’inscrivait dans le cadre des cérémonies voulues par les Evêques catholiques du Rwanda dans
tous les diocèses et paroisses du pays pour s’associer à l’Eglise universelle dans les cérémonies de
béatification du Pape Jean-Paul II intervenue dimanche dernier 1er mai 2011.
Au cours de cette soirée, à laquelle ont participé le ministre de l’Administration locale, M. James
Musoni, Mgr Philippe Rukamba, Evêque de Butare, les membres du Corps diplomatique, certains
députés et sénateurs du Parlement rwandais, les prêtres, les religieux et religieuses ainsi que
plusieurs fidèles catholiques, l’Archevêque de Kigali, Mgr Thaddée Ntihinyurwa, le Nonce
Apostolique, Mgr Ivo Scapolo, et le Président de la Conférence Episcopale du Rwanda (CEPR) et
Evêque de Kabgayi, Mgr Smaragde Mbonyintege, ont respectivement livré leur témoignage sur le
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nouveau Bienheureux Pape, avant la projection d’un film documentaire sur les divers aspects de
sa vie, notamment son enfance et sa jeunesse marqués par la perte de ses parents et de l’unique
frère qu’il avait eu, son pontificat et ses nombreux voyages apostoliques à travers le monde, dont
son voyage au Rwanda du 7 au 9 septembre 1990.
Dans le film, on a pu notamment visionner une scène de la visite que le Pape Jean Paul II a faite en
prison à son assassin, Ali Agca, et un long entretien qu’il a eu avec celui-ci dans une atmosphère de
profonde compassion. C’est ainsi que nous avons pu constater que, à cette occasion, l’assassin
s’adressait au Pape comme à un père véritablement miséricordieux, sans état d’âme et en toute
confiance.
Dans l’épisode de sa visite au Rwanda, nous avons remarqué, entre autres moments de profonde
émotion, une femme qui a forcé la barrière à Kamonyi pour aller porter son bébé au Saint-Père et, à
la grande surprise de la mère et du public, celui-ci a embrassé l’enfant avec un amour paternel
exceptionnel.
Nous noterons en passant que la soirée était animée par les chants de la Chorale Youth de la
paroisse cathédrale Saint Michel en guise de la reconnaissance de l’enthousiasme que le Pape JeanPaul II a su inspirer à la jeunesse du monde entier et à celle du Rwanda en particulier.
Lors son témoignage, l’Archevêque de Kigali s’est d’abord déclaré incapable de donner un
témoignage adéquat sur le grand personnage qu’était le Pape Jean-Paul II. Selon lui, pour
comprendre Jean-Paul II, il faut partir de Jésus. Car seul qui comprend la mission de Jésus pourrait
comprendre celle de ce grand pape.
Comme son divin Maître qui avait parcouru à pied toute la Galilée, la Samarie et la Judée, le Pape
Jean-Paul II a effectué 164 voyages apostoliques pour confirmer la foi des Catholiques, assouplir les
régimes politiques, susciter et promouvoir l’humanisme culturel, encourager la tolérance entre les
religions, la croissance intégrale de la jeunesse, etc. Bref, a conclu l’Archevêque de Kigali, pour
l’amour de l’Evangile, Jean Paul II s’est donné jusqu’à la mort, jusqu’à tout soit accompli.
Pour sa part, le Nonce Apostolique au Rwanda, dont la vie sacerdotale a commencé en 1978, c’està-dire la même que le pontificat du grand pape, a livré un témoignage personnel et émouvant sur
Jean-Paul II, un pape qui l’a accompagné pendant une grande partie de sa vie sacerdotale.
Le Nonce Apostolique a d’emblée expliqué que la
Béatification du Pape Jean-Paul II était un motif de grande fête et
de joie surtout pour l’Église de Rome dont Carol Wojtila a été le
Pasteur pendant plus de 26 ans. Mais, comme il a exercé, en tant
qu’Évêque de Rome, le ministère de Pierre pour le bien de toute
l’Église catholique, c’est aussi tout le Peuple saint de Dieu qui se
réjouit profondément de sa Béatification. L’Église catholique au
Rwanda a décidé, elle aussi, de s’unir à l’Église universelle autant
par les initiatives programmées au niveau diocésain et paroissial que par notre rencontre d’aujourd’hui et la
Messe d’Action de Grâce de dimanche prochain, le 8 mai.
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Le Représentant du Pape au Rwanda s’est ensuite étendu sur son témoignage personnel en ces termes :
« Je me sens particulièrement lié à Jean-Paul II parce qu’il est le Pape qui m’a accompagné pendant une
grande partie de ma vie sacerdotale. En effet, j’ai été ordonné prêtre en 1978, donc la même année que
Carol Wojtila a été élu Pape. Peu de mois après son élection, en tant que jeune prêtre, j’ai eu le bonheur de
le voir pour la première fois à Rome lors d’une audience générale et de lui serrer la main avec beaucoup
d’émotion. Je ne savais pas à ce moment là que peu de mois après je serais envoyé à Rome, à l’Académie
Ecclésiastique Pontificale, pour étudier le Droit Canon et me préparer en vue du service diplomatique
auprès des Représentations Pontificales. Pendant mes années passées à Rome j’ai eu l’occasion de
rencontrer le Saint-Père personnellement à plusieurs reprises lors de l’Audience annuelle accordée par le
Pape aux prêtres élèves de l’Académie Ecclésiastique Pontificale. Pendant cette période Jean-Paul II fit sa
première visite au siège de cette même Académie située à Rome, Place de la Minerve, tout près du Panthéon.
Je me souviens encore d’avoir vécu cette expérience avec grande joie et enthousiasme: il me semblait que ce
ne fût pas possible que le Pape soit vraiment là, avec nous, pour prier avec nous, pour saluer chacun de nous
individuellement et même pour partager le repas du soir avec nous. Le plus impressionnant c’est que, malgré
le fait qu’il rencontrait tant de gens chaque jour, le Pape Jean-Paul II accordait une attention particulière à
chaque personne. Le regard qu’il posait sur chacun semblait un geste de prédilection. Quand il saluait
quelqu’un et le regardait dans les yeux, chacun avait l’impression qu’il allait occuper une place bien
spéciale dans le cœur du Pape ».
Abordant l’attachement du Pape Jean-Paul II au Rwanda, Mgr Ivo Scapolo a dit ceci : « Je désire saisir cette
occasion pour souligner aussi l’amour que le Saint-Père a manifesté à l’égard du Rwanda en 1994 pendant
la terrible expérience du génocide. Pendant toutes ces semaines le Pape Jean-Paul II ne s’est pas tu. Parmi
les Chefs d’État il a été un des premiers, sinon tout à fait le premier, à dénoncer que ce qui se passait au
Rwanda était de toute évidence un vrai génocide. Pendant 4 mois il a invité jusqu’à 10 fois les fidèles du
monde entier à prier pour la paix au Rwanda et il demanda à la communauté internationale d’intervenir
pour que cessent le génocide et les violences. Il démontra ainsi qu’il suivait les tragiques événements du
Rwanda avec un grand intérêt, une vive préoccupation et une profonde douleur. Pendant ces semaines il
recommanda aux Pasteurs de l’Église rwandaise de rester proches du peuple qui souffrait à cause des
violences. Il a aussi donné au Cardinal Roger Etchegaray la mission de visiter le Rwanda en signe de sa
proximité comme aussi pour chercher la façon de mettre fin au génocide et de promouvoir la paix. Vu que les
violences continuaient, il a décrété une journée mondiale de prière pour le Rwanda qui eut lieu le 14 août
1994. Le fait d’organiser au niveau mondial une journée spéciale de prière pour un pays bien déterminé est
chose très rare. Cela démontre le zèle de grand Pasteur de Jean-Paul II et sa proximité spéciale à l’égard du
Rwanda ».
Enfin, le Nonce Apostolique n’a pas omis de parler de cette œuvre spécifique qu’est le Centre des Jeunes de
Mbare, fondé par le Pape Jean-Paul II comme signe de sollicitude envers les jeunes du Rwanda et qui
accueille 200 jeunes venant de tout le pays.
De son côté, Mgr Smaragde Mbonyintege, a essentiellement centré son intervention sur trois
dimensions de la vie du Pape Jean-Paul II qui fondent l’attachement de toute l’Eglise Catholique et
de nombreux hommes à sa personne, à savoir Jean-Paul II – Homme ; Jean-Paul II – Chrétien – et
Jean-Paul II – Pasteur. Mgr Smaragde a notamment indiqué que le Pape Jean-Paul II était resté
riche en son humanité, car, même devenu pape, il est demeuré homme avec une simplicité
exemplaire, la compréhension, l’affection… Il savait mettre à l’aise quiconque l’approchait, inspirer
la confiance à tout le monde. Son humanité, a dit le Président de la CEPR, était imbue d’une
qualité de chrétien authentique, vivant une foi profonde en Jésus Christ et une confiance totale en
la Vierge Marie. Jean-Paul II, a enfin souligné Mgr Smaragde, a été un vrai pasteur à l’image du
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Bon Pasteur qu’est le Christ Jésus, bref un pasteur selon le Cœur de Jésus, qui a su mettre
un lien étroit entre la vérité, la justice et la réconciliation.
Enfin, dans son intervention, le Ministre James Musoni, qui représentait le gouvernement à cette
cérémonie, a indiqué que le Pape Jean-Paul II avait vécu une vie exemplaire pour tout le monde.
Rappelant sa visite apostolique au Rwanda en septembre 1990, le ministre a dit que le Pape était
venu au Rwanda comme apôtre de la paix et il est d’ailleurs resté proche du peuple rwandais
durant la période sombre du génocide dont il a été le premier, sinon le seul en ces temps-là, à
dénoncer publiquement et à le qualifier de son véritable nom de génocide au moment où les
dirigeants du monde étaient restés silencieux devant ce drame.
Le ministre de l’Administration locale a saisi cette occasion pour louer l’action de l’Eglise au
Rwanda, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture et du
développement humain. La soirée a été clôturée par une prière en l’honneur de la Sainte Trinité et
le chant de Magnificat chanté à l’unisson.
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CELEBRATION DE LA FETE DE LA MISERICORDE DIVINE ET DE BEATIFICATION DU PAPE JEAN
PAUL II A RUHANGO
Le Centre Jésus Miséricordieux de Ruhango, haut lieu du culte de la Miséricorde divine au Rwanda où, tous
les premiers dimanches du mois, affluent des dizaines de milliers de fidèles et des personnes des autres
confessions pour participer à la messe de guérison, a connu une affluence encore plus importante dimanche
dernier 1er mai, célébrée non seulement comme fête de la Miséricorde divine, mais spécifiquement comme
jour de béatification du Pape Jean-Paul II.
La célébration eucharistique et les autres cérémonies du
jour ont été présidées par l’Evêque de Kabgayi, Mgr
Smaragde et ont été rehaussées par la présence du Nonce
Apostolique au Rwanda, Mgr Ivo Scapolo. Parmi les
prêtres concélébrant on pouvait noter la présence du Pêre
Stanislas Urbaniak, fondateur du Centre Jésus
Miséricordieux de Ruhango et l’actuel Directeur, le Père
Chrysante Rwasa.
La veille, samedi 30 avril 2011, un programme spécial de
prières avait été organisé, programme marqué notamment
par
l’adoration
du
Saint
Sacrement, une veillée de prières et une procession aux flambeaux de l’image de
Jésus Miséricordieux dans la zone environnante.
Au jour même du 1er mai, l’Evêque de Kabgayi a fait don au Centre Jésus
Miséricordieux de Ruhango de la crosse, du calice et de la patène utilisés par le
Pape Jean Paul II lors de sa visite apostolique au Rwanda en septembre 1990. Le
diocèse de Kabgayi avait entre-temps entrepris d’embellir tous les sites que le
Vénéré Saint-Père avait visités, notamment le Centre des Jeunes de Mbare et la
Basilique mineure de Kabgayi ainsi que le site de Kamonyi où le Pape Jean-Paul
s’est arrêté pour saluer et adresser son mot d’encouragement aux agri-éleveurs
du pays. C’est dans ce cadre que le diocèse de Kabgayi a dernièrement rénové ce
site qui était visiblement à l’état d’abandon.
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MESSAGE DE SON EXCELLENCE MONSEIGNEUR JEAN DAMASCÈNE BIMENYIMANA AUX
PRÊTRES, AUX CONSACRÉS ET AUX FIDÈLES LAÏCS DU DIOCÈSE DE CYANGUGU
Chers confrères dans le sacerdoce,
Chers consacrés,
Chers fidèles laïcs,
1. L’Eglise, Famille de Dieu est composée de fidèles de diverses catégories qui se complètent dans leur
apostolat : prêtres, consacrés et fidèles laïcs. Tous ceux-là sont appelés à être la lumière du monde (Mt
5,13-16), en tout temps, surtout dans des moments difficiles.
2. Le Diocèse de Cyangugu comme portion de l’Eglise universelle remplit sa mission à travers ses diverses
structures complémentaires en communion avec l’Eglise universelle.
3. Pour cette raison, les prêtres et les consacrés ne peuvent exercer une fonction politique sans permission
explicite de l’Ordinaire du lieu. Le Code de Droit Canonique stipule que « ils ne prendront pas une part
active dans les partis politiques ni dans la direction des associations syndicales, à moins que, au jugement de
l’autorité ecclésiastique compétente, la défense des droits de l’Eglise ou la promotion du bien commun ne le
requièrent » (Can 287 §2).
4. Chers frères et sœurs, la mission de l’Eglise est accomplie à l’endroit des personnes de toutes les
générations. Notre pays a connu des périodes très profondément douloureuses qui ont marqué son
histoire. Il a vécu des expériences très malheureuses du racisme, du favoritisme, du ségrégationnisme,
des déchirements et de la guerre ; tout cela a culminé dans le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994
engendrant ainsi des blessures de tout genre dans les cœurs des Rwandais.
5. Chers frères et sœurs, le droit de chacun à la liberté d’expression sur la vie politique du pays et de ses
citoyens doit s’exercer uniquement dans le but d’édifier.
6. Je tiens à rappeler aux prêtres, aux consacrés et aux fidèles laïcs que notre vocation consiste à proclamer
l’Evangile du Christ ressuscité, sans le dénaturer. Et cette mission n’a de sens que si elle s’accomplit en
communion avec l’Ordinaire du lieu ou avec le Supérieur de Congrégation.
7. Chers frères et sœurs, je saisis cette opportunité pour annoncer officiellement que les publications du
site web www.leprophete.fr créé par deux prêtres, l’Abbé Thomas NAHIMANA et l’Abbé Fortunatus
RUDAKEMWA incardinés dans le Diocèse de Cyangugu mais vivant à l’étranger, n’ont rien à voir ni
avec l’Eglise catholique en général ni avec le Diocèse de Cyangugu en particulier. Les mêmes prêtres
sont les seuls responsables de leurs publications écrites ou radiodiffusées. Ni l’Evêque ni le clergé ni les
fidèles chrétiens du Diocèse de Cyangugu ne doivent en répondre. Je demande aux prêtres, aux
consacrés et aux fidèles laïcs de ne pas prendre ces publications pour un message évangélique et
qu’elles ne soient pas sources de méfiance ou de discorde.
8. Chers frères et sœurs, la mission du Christ transmise par l’Eglise est une mission précise et claire ; il n’y
a aucune raison de la contourner. Puisse l’Evangile de Jésus Christ nous exercer sans cesse à l’amour
fraternel, au respect mutuel dans la recherche du bien-être de notre prochain.
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9. Je vous confie à la protection maternelle de la Vierge Marie Notre Dame de Kibeho et au Bienheureux
Jean - Paul II. Qu’ils nous inspirent toujours la volonté de Dieu. Je vous donne la bénédiction du
Seigneur
Fait à Cyangugu, le 01/05/2011
+Jean Damascène BIMENYIMANA
Evêque de Cyangugu
INFORMATIONS DE L’EGLISE UNIVERSELLE ET DU SAINT SIEGE
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29 AVRIL 2011 (ZENIT.ORG) : BENOIT XVI REND HOMMAGE A JEAN-PAUL II A TRAVERS UNE
EXPOSITION
« Jean-Paul II : un hommage de Benoît XVI à l'occasion de la béatification » : c'est le titre de l'exposition
inaugurée le 28 avril dans le Bras de Charlemagne, au Vatican, en présence du cardinal Tarcisio Bertone,
secrétaire d'Etat. L'exposition, organisée par le Gouvernorat de la Cité du Vatican en collaboration avec
l'ambassade de Pologne près le Saint-Siège et le ministère de la culture polonaise, parcourt en 15 sections la
vie et le pontificat de Karol Wojtyla.
« Le titre de cette exposition indique l'unicité », a affirmé le cardinal Giovanni Lajolo, président du
Gouvernorat de l'Etat de la Cité du Vatican, pour l'inauguration de cette exposition. « C'est un hommage du
pape Benoît XVI à son prédécesseur, le bien-aimé Jean-Paul II ».
« Sa vie a été si riche d'expériences et de dons humains et divins, reçus et généreusement donnés », a-t-il
ajouté. « Je souhaite que les moments de la vie de Jean-Paul II, que cette exposition nous remet en mémoire,
puissent raviver chez les visiteurs une gratitude envers le Seigneur pour avoir donné à son Eglise et au
monde un pape, un homme si fidèle au Christ, si proche des hommes et si aimé ».
Jean-Paul II au Musée du Capitole et au Palazzo Valentini
150 images du pontificat, signées par le photographe Vittoriano Rastelli et accompagnées de descriptions en
trois langues (italien, polonais et anglais) sont aussi exposées aux Musées du Capitole du vendredi 29 avril
jusqu'au 25 septembre dans l'exposition « A l'autel de Dieu ». En plus des photos, des vidéos racontent la
vie, les enseignements et les voyages du pape Jean-Paul II. Cette même exposition sera présentée du 17 mai
au 31 juillet à Varsovie et se poursuivra à Madrid, Lisbonne, Manille et Buenos Aires.
Dans le catalogue, cinq contributions importantes : le cardinal Saraiva Martins sur la sainteté du pape
polonais, le cardinal Herranz Casado sur la souffrance, les cardinaux Re et Ruini sur l'amour pour l'Eglise,
pour Rome et pour sa patrie, le cardinal Martino sur la paix. Le Palazzo Valentini accueille enfin une autre
exposition photos, « Beatus », qui présente des clichés inédits d'Arturo Mari, photographe de « L'Osservatore
Romano » durant tout le pontificat de Jean-Paul II.
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29 AVRIL 2011 (ZENIT.ORG) : TEMOIGNAGE
PAR L’INTERCESSION DE JEAN-PAUL II
DE SOEUR MARIE SIMON-PIERRE, GUERIE
Nous publions ci-dessous le témoignage de Soeur Marie Simon-Pierre, religieuse française de la Congrégation des
petites soeurs des maternités catholiques, guérie de la maladie de Parkinson de façon soudaine et scientifiquement
inexplicable. C'est le miracle qui a été attribué à l'intercession de Jean-Paul II pour sa béatification, dimanche 1er mai.
J'étais atteinte d'une maladie de PARKINSON diagnostiquée en juin 2001, celle-ci était latéralisée à gauche
ce qui m'handicapait beaucoup, étant gauchère. La maladie évoluait doucement au début mais, au bout de 3
ans les symptômes s'amplifiaient, accentuant les tremblements, les raideurs, les douleurs, les insomnies... A
partir du 2 avril 2005 la maladie me ravageait de semaine en semaine, je me voyais diminuer de jour en jour,
je ne pouvais plus écrire, étant gauchère ou si je le faisais, j'étais difficilement lisible. Conduire ne m'était
quasiment plus possible hormis sur des trajets très courts car ma jambe gauche connaissait des périodes de
« blocage » et la raideur ne facilitait pas la conduite. Il me fallait de plus en plus de temps pour accomplir
mon travail. Celui-ci était devenu très difficile, travaillant en milieu hospitalier. J'étais fatiguée et épuisée.
Après l'annonce du diagnostic, j'avais beaucoup de difficulté à regarder Jean-Paul II à la télévision.
Cependant, j'étais très proche de lui par la prière et je savais que lui pouvait comprendre ce que je vivais. De
même, j'admirais sa force et son courage qui me stimulaient pour me battre et aimer cette souffrance, car
sans amour cela n'avait pas de sens. Je peux dire que c'était un combat au quotidien mais mon seul désir
était de le vivre dans la foi et d'adhérer avec amour à la volonté du Père.
A Pâques 2005, je voulais regarder notre Saint Père Jean-Paul II à la télévision car je savais intérieurement
que ce serait la dernière fois que je pourrais le voir. Toute la matinée, je me suis préparée à cette rencontre
sachant que cela serait très difficile pour moi (il me renvoyait à ce que je serais dans quelques années). Cela
était dur pour moi étant relativement jeune. Mais un imprévu dans le service ne me permit pas de le revoir.
Puis, le 2 avril 2005 au soir, nous étions réunies en communauté pour vivre en direct avec ROME la veillée
de prière sur la Place Saint Pierre grâce à la chaîne de télévision française du diocèse de Paris (KTO). Avec
mes Sœurs, nous avons appris en direct le décès de Jean-Paul II. Pour moi, tout a basculé, c'était
l'effondrement, je venais de perdre un ami, celui qui me comprenait et me donnait la force d'avancer.
Dans les jours qui suivirent, je ressentis comme un grand vide mais en même temps j'avais la certitude qu'il
était toujours présent.
Le 13 mai, en la fête de Notre Dame de Fatima, le Pape Benoît XVI rend officielle la dispense pour
l'ouverture du Procès de Béatification de Jean-Paul II. A partir du 14 mai, mes Sœurs de toutes les
communautés de France et d'Afrique ont prié par l'intercession de Jean-Paul II pour demander ma guérison.
Elles prieront sans relâche jusqu'à l'annonce de ma guérison. J'étais à ce moment-là en vacances. Mon temps
de repos terminé, je rentre ce 26 mai, complètement épuisée par la maladie. Or, depuis ce 14 mai, un verset
de l'Evangile de Saint Jean m'habite : « Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu ».
Le 1er juin, je n'en peux plus, je lutte pour avancer et tenir debout. Le 2 juin après-midi, je vais trouver ma
supérieure pour lui demander d'arrêter mon activité professionnelle. Celle-ci, me demande de tenir encore
un peu jusqu'à mon retour de Lourdes au mois d'août et elle ajoute : « Jean-Paul II n'a pas dit son dernier
mot. » Au cours de cette rencontre avec ma supérieure, Jean-Paul II était présent à notre échange, échange
qui s'est déroulé dans la paix et la sérénité. Elle me tend un stylo et me demande d'écrire « Jean-Paul II », il
est 17 heures. Avec beaucoup de difficultés, j'écris « Jean-Paul II ». Devant l'écriture illisible nous restons un
long moment en silence. La fin de la journée se déroule comme les autres.
Après la prière du soir de 21 heures, je repassai par mon bureau puis regagnai ma chambre. Il était entre
21h30 et 21h45. J'ai ressenti alors le désir de prendre un stylo pour écrire. Un peu comme si quelqu'un me
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disait : « prends ton stylo et écris. » A ma grande surprise, l'écriture était très lisible. Je ne compris pas
très bien et je me couchai. Cela faisait exactement 2 mois que Jean-Paul II nous avait quitté pour la Maison
du Père. A 4h30, je me réveillais, stupéfaite d'avoir dormi. D'un bond, je sortais de mon lit, mon corps n'était
plus endolori, plus aucune raideur et intérieurement je n'étais plus la même.
Puis, un appel intérieur, une force me poussait à aller prier devant le Saint-Sacrement. Je descendis à
l'oratoire. Je priais devant le Saint Sacrement. Une grande paix m'enveloppait, une sensation de bien-être.
Quelque chose de trop grand, un mystère difficile à expliquer avec des mots. Ensuite, toujours devant le
Saint-Sacrement, je méditais les mystères lumineux de Jean-Paul II.
Puis, à 6 heures, je suis sortie pour rejoindre mes sœurs à la Chapelle pour un temps d'oraison suivi de
l'Eucharistie. J'avais environ 50 mètres à parcourir et là je me suis aperçue que mon bras gauche balançait à
la marche contrairement à d'habitude où celui-ci restait immobile le long de mon corps. Je remarquais aussi
une légèreté dans tout mon corps, une souplesse que je ne connaissais plus depuis longtemps. Au cours de
cette Eucharistie, j'étais habitée par une grande joie et une grande paix. C'était le 3 juin, fête du Cœur Sacré
de Jésus. A la sortie de la messe, j'étais convaincue que j'étais guérie... ma main ne tremblait plus du tout. Je
partis écrire de nouveau et à midi j'arrêtai brutalement tous mes médicaments. Le 7 juin, je me suis rendue
comme prévu chez le neurologue qui me suivait depuis 4 ans. Celui-ci a constaté avec surprise la disparition
de tous les signes alors que je ne prenais plus de traitement depuis 5 jours. Dès le lendemain, ma supérieure
générale a confié notre action de grâce à toutes les communautés. Toute la congrégation a alors commencé
une neuvaine d'action de grâce à Jean-Paul II.
Cela fait maintenant 10 mois que j'ai cessé tout traitement. J'ai repris une activité normale, j'écris sans
aucune difficulté, je conduis de nouveau et sur de très longues distances. Je peux dire que cela est comme
une seconde naissance, une nouvelle vie car rien n'est plus comme avant. Aujourd'hui, je peux dire qu'un
ami est parti loin de notre terre et est cependant si proche maintenant de mon cœur. Il a fait grandir en moi
le désir de l'adoration du Saint Sacrement. Et l'amour de l'Eucharistie qui ont une place primordiale dans
ma vie de chaque jour. Ce que le Seigneur m'a donné de vivre par l'intercession de Jean-Paul II est un grand
mystère difficile à expliquer avec des mots, tellement c'est grand, tellement c'est fort ...mais rien est
impossible à Dieu. Oui, « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ». Sœur Marie Simon-Pierre
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30 AVRIL 2011 (VIS) : POUR UNE INFORMATION CORRECTE
Samedi 30 avril à midi, Benoît XVI a reçu à Castelgandolfo les participants à la XVII Assemblée de l'Union
européenne de radio-télévision, hôte cette année de Radio Vatican à l'occasion du 80 anniversaire de sa
fondation. Par la radio, a-t-il dit à ses visiteurs, "les Papes ont pu transmettre au-delà des frontières des
messages de grande importance pour l'humanité... On peut dire que tout l'enseignement de l'Eglise dans ce
secteur, à partir des discours de Pie XII, en passant par les documents du Concile Vatican II, jusqu'à mes
plus récents messages sur les nouvelles technologies digitales, est traversé par un courant d'optimisme,
d'espérance et de sympathie sincère pour ceux qui s'engagent dans ce domaine pour favoriser la rencontre
et le dialogue, pour servir la communauté humaine et pour contribuer à la croissance pacifique de la
société... Dans la société d'aujourd'hui, des valeurs de base pour le bien de l'humanité sont en jeu, et
l'opinion publique...se retrouve souvent désorientée et divisée... Nourrir chaque jour une information
correcte et équilibrée et un débat approfondi afin de trouver les meilleures solutions partagées sur ces
questions dans une société pluraliste, est la tâche des radios ainsi que des télévisions. C'est une tâche qui
requiert grande honnêteté professionnelle, correction et respect, ouverture aux diverses prospectives, clarté
dans le traitement des problèmes, liberté par rapport aux barrières idéologiques et conscience de la
complexité des problèmes".
Puis le Pape a rappelé que l'Eglise veut "témoigner de son adhésion à la vérité qu'est le Christ dans un
esprit d'ouverture et de dialogue... La religion contribue à purifier la raison, à lui éviter déformations,
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manipulations idéologiques ou utilisations partielles qui ne respectent pas pleinement la dignité de la
personne". Il a encouragé les professionnels de l'information à "favoriser comme à développer de nouvelles
formes de dialogue entre foi et raison, en vue de mieux servir le bien commun". Evoquant les difficultés du
métier, il a affirmé que, bien que "les enjeux du monde contemporain soient si vastes et si prégnants, les
journalistes ne doivent jamais se décourager". Benoît XVI a conclu en encourageant aussi ses hôtes à
accroître leurs intérêts pour "servir à la réflexion et à faire en sorte que les media favorisent le dialogue, la
paix et le développement des peuples dans la solidarité et en dépassant les barrières culturelles comme les
hésitations et les craintes".
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30 AVR 2011 (VIS) : VEILLEE A LA BEATIFICATION
Plus de 200.000 personnes ont participé à la veillée de préparation de la béatification de Jean-Paul II qui a
commencé à 20 h au Circo Massimo par un film évoquant le Jubilé de l'an 2000 et le chant Jesus Christ you
are my life, interprété par le chœur diocésain de Rome et l'orchestre de Santa Cecilia dirigé par Mgr.Marco
Frisina. Trente jeunes des paroisses et aumôneries diocésaines se sont ensuite réunis avec des cierges devant
l'icône de Marie Salus Populi Romani, patronne de la ville. Puis une courte vidéo a fait revivre les derniers
mois du pontificat de Jean-Paul II, marqués par la souffrance. Après l'interprétation du chant polonais Oh,
Mère de Miséricorde, M.Joaquín Navarro-Valls, Directeur de la Salle-de-Presse du Saint-Siège au cours du
pontificat du nouveau bienheureux (1984 - 2006), a pris la parole:
"Lorsqu'au cours des funérailles de Jean-Paul II, j'ai vu les banderoles avec l'inscription Santo Subito (Saint,
tout de suite), j'ai pensé: dommage, ils arrivent en retard, parce que les saints le sont de leur vivant, ou ils ne
le seront jamais... Pour un chrétien, prier est un devoir et aussi le résultat d'une conviction. Pour Jean-Paul
II, c'était une nécessité. Il ne pouvait pas vivre sans prier. Le voir prier c'était voir une personne en
conversation avec Dieu... Sa prière se nourrissait du besoin des autres... Des milliers de messages lui
parvenaient du monde entier... Je l'ai vu à genoux pendant des heures dans sa chapelle avec ces messages à
la main; ils les prenaient l'un après l'autre...c'était le sujet de sa conversation avec Dieu. Je pense qu'il ne
laissait aucun espace pour lui-même dans sa prière, qu'il ne priait pas pour ses choses... J'ai beaucoup appris
de lui sur le respect de la personne humaine où il y voyait l'image de Dieu et, au centre de son pontificat, il a
su conserver le caractère transcendant de la personne qui court le grand risque d'être traitée comme une
chose, comme un objet. Ce respect, lorsque l'on vit aux côtés de quelqu'un comme lui, est quelque chose que
l'on n'oublie pas... Merci Jean-Paul II pour ce chef d'oeuvre qu'avec l'aide de Dieu, tu as fait de ta vie!".
"Mon Jean-Paul II", vidéo réalisée par la Pastorale universitaire a introduit le témoignage de Soeur Marie
Simon-Pierre, religieuse française, dont la guérison miraculeuse a ouvert la voie à la béatification: "Je
souffrais de la maladie de parkinson depuis 2001. Les signes cliniques de la maladie se sont aggravés dans
les semaines qui ont suivi le décès de Jean-Paul II. Le 2 juin après-midi, j'ai demandé à ma supérieure Sœur
Marie Thomas, de trouver une autre sœur pour prendre la responsabilité du service de Maternité car j'étais
à bout de forces, épuisée... Avec attention, elle m'a écoutée...me rappelant que toutes les communautés
priaient pour demander ma guérison par l'intercession de Jean-Paul II... en espérant qu'un miracle pourrait
apporter une petite pierre à la cause de béatification de ce Pape qui avait tant marqué notre Institut... J'ai été
guérie dans la nuit du 2 au 3 juin 2005. Dans la nuit, je me suis levée d'un bond et je suis descendue à
l'oratoire de la maison de communauté pour prier devant le Saint Sacrement. Une grande paix
m'enveloppait, une sensation de bien-être... Puis...j'ai rejoint la Communauté à la chapelle pour le temps
d'oraison suivi des laudes et de l'Eucharistie. J'avais environ 50 mètres à parcourir. Je m'aperçois alors,
pendant la marche, que mon bras gauche qui était comme mort à cause de la maladie, se remet à balancer...
Cela fait maintenant bientôt 6 ans que j'ai cessé tout traitement. Depuis ma guérison, j'ai retrouvé un rythme
normal. Ce que le Seigneur m'a donné de vivre par l'intercession de Jean-Paul II est un grand mystère
difficile à expliquer avec des mots... A partir du moment où j'ai accepté que toute la congrégation prie par
l'intercession de Jean-Paul II pour demander ma guérison, j'ai toujours dit que j'irai jusqu'au bout des
démarches, quelles qu'elles soient, si notre prière était exaucée. Oui, jusqu'au bout pour que Jean-Paul II soit
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reconnu bienheureux puis un jour saint, jusqu'au bout pour l'Eglise, jusqu'au bout pour que le monde
croit, jusqu'au bout pour que la vie soit respectée et que tous ceux qui œuvrent pour le service de la vie
soient encouragés".
Le Cardinal Stanislaw Dziwisz, l'ancien secrétaire privé du bienheureux, est ensuite intervenu: "Le Pape
qu'il y a six ans à peine, nous avions confié au sein de la terre, nous est rendu aujourd'hui bienheureux au
Christ. Nous pouvons donc l'invoquer officiellement, communautairement, en invoquer l'intercession, louer
Dieu à travers lui...S'il est proclamé bienheureux aujourd'hui, c'est parce qu'il était déjà saint de son vivant;
il l'était déjà pour nous qui lui étions proches... La plus grande partie du temps que nous passions en sa
compagnie, se passait en silence, parce que c'était l'attitude qu'il préférait. Etre avec Jean-Paul II signifiait
aimer son silence. Etre son collaborateur, son secrétaire signifiait, avant tout, lui garantir son espace vital,
son autonomie, protéger son espace de liberté qui incluait d'abord de l'espace et du temps pour Dieu... JeanPaul II était un amoureux de Dieu... En Dieu, il savait s'immerger partout, en toutes conditions: même
quand il étudiait ou qu'il se trouvait au milieu des gens, il le faisait avec un grand naturel... Sa discipline
mentale ne l'abandonnait jamais. Jusqu'à la fin, il marchait vers son objectif, vers son but. Il nour préparait
au détachement comme un patriarche biblique, nous tenant par la main, concentré sur ce qu'il faisait. Il est
mort comme un lutteur épuisé mais lucide: Me voici, mort, tu m'auras pour un instant seulement. Je rentre
chez moi, chez mon Père et ma Mère. Je vais là où j'ai toujours voulu arriver, là où est la vie et où l'on est
pour toujours bienheureux". Le témoignage du Cardinal Archevêque de Cracovie a conclu la première
partie qui a pris fin avec l'hymne Totus Tuus, composé pour le jubilé sacerdotal de Jean-Paul II (1996).
La seconde partie s'est ouverte avec l'hymne de Jean-Paul II "Ouvrez les portes au Christ", suivie de
l'intervention du Cardinal Agostino Vallini, Vicaire du diocèse de Rome: "Six ans après la mort de ce grand
Pape le souvenir de celui qui fut pendant 27 ans Evêque de Rome et Pasteur de l'Eglise universelle persiste
fortement dans l'Eglise et dans le monde. Nous sentons de la vénération pour ce pontife bien-aimé, de
l'affection, de l'admiration et une profonde gratitude. En premier lieu nous retenons de sa vie, le
témoignage de sa foi, une foi enracinée et forte, libre de toute peur et compromis, cohérente jusqu'au dernier
souffle, forgée par les épreuves, la fatigue et la maladie, dont l'influence bénéfique s'est diffusée dans toute
l'Eglise, plus encore, dans le monde entier; un témoignage accueilli dans tous les lieux, dans ses voyages
apostoliques, par des millions d'hommes et de femmes de toutes les races et cultures... Témoin de la
tragique époque des grandes idéologies, des régimes totalitaires et de sa décadence, Jean-Paul II avait
pressenti le passage laborieux, marqué par des tensions et des contradictions, de l'époque moderne vers une
nouvelle ère de l'histoire, montrant une attention constante pour que son protagoniste en soit la personne
humaine... Avec son regard fixé sur le Christ Rédempteur de l'homme, il a cru en l'homme et lui a fait
preuve d'ouverture, de confiance et de proximité. Il a aimé l'homme et il l'a encouragé à développer audedans de lui la puissance de la foi pour vivre comme une personne libre et coopérer à la réalisation d'une
humanité plus juste et solidaire, comme ouvrier de paix et bâtisseur d'espérance... Dans son extraordinaire
élan d'amour pour l'humanité, il a aimé, d'un amour tendre, tous les blessés de la vie, comme il appelait les
pauvres, les malades, les oubliés, les exclus, mais il a aimé les jeunes avec un amour très particulier. Les
convocations aux Journées mondiales de la jeunesse avaient pour objectif que les jeunes soient les
protagonistes de leur avenir, en devenant des bâtisseurs de l'histoire... Le souvenir de ce Pape aimé,
prophète d'espérance, ne doit pas être pour nous un retour au passé, mais profitant de son patrimoine
humain et spirituel, il doit nous pousser à regarder en avant".
Les mystères lumineux du Rosaire ont ensuite été médités, en liaison avec cinq sanctuaires mariaux,
précédés par des vidéos des messages et des homélies de Jean-Paul II, liés aux intentions de prière: au
sanctuaire de Lagiewniki, à Cracovie, le thème de l'intention était la jeunesse. Au sanctuaire de KawekamoBugando (Tanzanie), la famille. Au sanctuaire Notre-Dame du Liban à Harissa (Liban), l'évangélisation. A la
Basilique de Guadalupe, à México, l'espérance et la paix des peuples. Au Sanctuaire de Fatima, l'Eglise.
Enfin, en liaison depuis le Vatican, Benoît XVI a récité une prière à la Vierge: "Aide-nous à donner toujours
la raison de l'espérance qui est en nous, confiant dans la bonté de l'homme créé par Dieu à son image et
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dans l'amour du Père. Enseigne nous à renouveler le monde de dedans : dans la profondeur du silence et
de la prière, dans la joie de l'amour fraternel, dans la fécondité irremplaçable de la Croix". Après quoi il a
béni les participants à la veillée de prière.
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1ER MAI 2011 (VIS) : MESSE DE BEATIFICATION
A 10 h Place St.Pierre, Dimanche de la divine Miséricorde du temps pascal, Benoît XVI a présidé la messe de
béatification de son prédécesseur Jean-Paul II (1920 - 2005), en présence de 87 délégations nationales, cinq
guidées par des souverains, 16 par des chefs d'état, et parmi ces derniers les présidents polonais et italiens,
ainsi que 7 chefs de gouvernement. Plusieurs centaines de milliers de fidèles étaient amassés sur la place et
les environs de la Cité du Vatican, ainsi qu'au Circo Massimo, tous lieux dotés d'écrans géants. Voici
l'homélie prononcée par le Saint-Père:
"Chers frères et sœurs. Il y a six ans désormais, nous nous trouvions sur cette place pour célébrer les
funérailles de Jean-Paul II. La douleur causée par sa mort était profonde, mais supérieur était le sentiment
qu'une immense grâce enveloppait Rome et le monde entier. Cette grâce qui était en quelque sorte le fruit
de toute la vie de mon bien-aimé prédécesseur et, en particulier, de son témoignage dans la souffrance. Ce
jour-là, nous sentions déjà flotter le parfum de sa sainteté, et le Peuple de Dieu a manifesté de nombreuses
manières sa vénération envers lui. C'est pourquoi j'ai voulu, tout en respectant la réglementation de l'Eglise,
que sa cause de béatification puisse avancer avec une certaine célérité. Et voici que le jour tant attendu est
arrivé. Il est promptement arrivé, car il en a plu ainsi au Seigneur. Jean-Paul II est bienheureux! Je désire
adresser mes cordiales salutations à vous tous qui, pour cette heureuse circonstance, êtes venus si nombreux
à Rome de toutes les régions du monde, aux Cardinaux, Patriarches des Eglises orientales catholiques, à nos
confrères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, aux Délégations officielles, aux Ambassadeurs et autres
autorités, aux personnes consacrées et fidèles laïcs, ainsi qu'à tous ceux qui nous sont unis à travers la radio
et la télévision".
"Ce dimanche est le deuxième dimanche de Pâques, que le bienheureux Jean-Paul II a dédié à la divine
Miséricorde. C'est pourquoi ce jour a été choisi pour cette cérémonie, car, par un dessein providentiel, mon
prédécesseur a rendu l'âme justement la veille au soir de cette fête. Aujourd'hui, de plus, c'est le premier
jour du mois de mai, le mois de Marie, et c'est aussi la mémoire de saint Joseph travailleur. Ces éléments
contribuent à enrichir notre prière et ils nous aident, nous qui sommes encore pèlerins dans le temps et dans
l'espace, tandis qu'au Ciel, la fête parmi les anges et les saints est bien différente ! Toutefois unique est Dieu,
et unique est le Christ Seigneur qui, comme un pont, relie la terre et le Ciel, et nous, en ce moment, nous
nous sentons plus que jamais proches, presque participants de la Liturgie céleste. Heureux ceux qui n'ont
pas vu et qui ont cru, rapporte Jean. Dans l'Evangile de ce jour, Jésus prononce cette béatitude de la foi. Elle
nous frappe de façon particulière parce que nous sommes justement réunis pour célébrer une béatification,
et plus encore parce qu'aujourd'hui a été proclamé bienheureux un Pape, un Successeur de Pierre, appelé à
confirmer ses frères dans la foi. Jean-Paul II est bienheureux pour sa foi, forte et généreuse, apostolique. Et,
tout de suite, nous vient à l'esprit cette autre béatitude: Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette
révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. Qu'a donc révélé
le Père céleste à Simon? Que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Grâce à cette foi, Simon devient
Pierre, le rocher sur lequel Jésus peut bâtir son Eglise".
"La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu'aujourd'hui l'Eglise a la joie de proclamer, réside entièrement
dans ces paroles du Christ: Tu es heureux, Simon et heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru. La
béatitude de la foi, que Jean-Paul II aussi a reçue en don de Dieu le Père, pour l'édification de l'Eglise du
Christ. Cependant notre pensée va à une autre béatitude qui, dans l'Evangile, précède toutes les autres. C'est
celle de la Vierge Marie, la Mère du Rédempteur. C'est à elle, qui vient à peine de concevoir Jésus dans son
sein, que sainte Élisabeth dit: Bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la
part du Seigneur! La béatitude de la foi a son modèle en Marie et nous sommes tous heureux que la
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béatification de Jean-Paul II advienne le premier jour du mois marial, sous le regard maternel de celle qui,
par sa foi, soutient la foi des apôtres et soutient sans cesse la foi de leurs successeurs, spécialement de ceux
qui sont appelés à siéger sur la chaire de Pierre. Marie n'apparaît pas dans les récits de la résurrection du
Christ, mais sa présence est comme cachée partout: elle est la Mère, à qui Jésus a confié chacun des disciples
et la communauté tout entière. En particulier, nous notons que la présence effective et maternelle de Marie
est signalée par saint Jean et par saint Luc dans des contextes qui précèdent ceux de l'Evangile de ce jour et
de la première lecture, Dans le récit de la mort de Jésus, où Marie apparaît au pied de la croix, et au début
des Actes des Apôtres, qui la montrent au milieu des disciples réunis en prière au Cénacle. La deuxième
lecture nous parle aussi de la foi, et c'est justement saint Pierre qui écrit, plein d'enthousiasme spirituel,
indiquant aux nouveaux baptisés les raisons de leur espérance et de leur joie. J'aime observer que dans ce
passage, au début de sa première épître, Pierre n'emploie pas le mode exhortatif, mais indicatif pour
s'exprimer. Il écrit en effet: Vous en tressaillez de joie, et il ajoute: Sans l'avoir vu vous l'aimez, sans le voir
encore, mais en croyant, vous tressaillez d'une joie indicible et pleine de gloire, sûrs d'obtenir l'objet de votre
foi: le salut des âmes. Tout est à l'indicatif, parce qu'existe une nouvelle réalité, engendrée par la
résurrection du Christ, une réalité accessible à la foi. C'est là l'œuvre du Seigneur, dit le Psaume 118: Ce fut
une merveille à nos yeux , les yeux de la foi".
"Chers frères et sœurs, aujourd'hui, resplendit à nos yeux, dans la pleine lumière spirituelle du Christ
ressuscité, la figure aimée et vénérée de Jean-Paul II. Aujourd'hui, son nom s'ajoute à la foule des saints et
bienheureux qu'il a proclamés durant les presque 27 ans de son pontificat, rappelant avec force la vocation
universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la sainteté, comme l'affirme la Constitution
conciliaire Lumen Gentium sur l'Eglise. Tous les membres du Peuple de Dieu, évêques, prêtres, diacres,
fidèles laïcs, religieux, religieuses, nous sommes en marche vers la patrie céleste, où nous a précédé la
Vierge Marie, associée de manière particulière et parfaite au mystère du Christ et de l'Eglise. Karol Wojtyla,
d'abord comme Evêque auxiliaire puis comme Archevêque de Cracovie, a participé au Concile Vatican II et
il savait bien que consacrer à Marie le dernier chapitre du Document sur l'Eglise signifiait placer la Mère du
Rédempteur comme image et modèle de sainteté pour chaque chrétien et pour l'Eglise entière. Cette vision
théologique est celle que le bienheureux Jean-Paul II a découverte quand il était jeune et qu'il a ensuite
conservée et approfondie toute sa vie. C'est une vision qui est synthétisée dans l'icône biblique du Christ sur
la croix ayant auprès de lui Marie, sa mère. Icône qui se trouve dans l'Evangile de Jean et qui est résumée
dans les armoiries épiscopales puis papales de Karol Wojtyla: une croix d'or, un M en bas à droite, et la
devise Totus Tuus, qui correspond à la célèbre expression de saint Louis Marie Grignion de Montfort, en
laquelle il avait trouvé un principe fondamental pour sa vie: Totus tuus ego sum et omnia mea tua sunt.
Accipio Te in mea omnia. Praebe mihi cor tuum, Maria, Je suis tout à toi et tout ce que j'ai est à toi. Sois mon
guide en tout. Donnes-moi ton cœur, O Marie".
"Dans son Testament, le nouveau bienheureux écrivait: Lorsque, le 16 octobre 1978, le conclave des
Cardinaux choisit Jean-Paul II, le Primat de la Pologne, le Cardinal Stefan Wyszynski, me dit que le devoir
du nouveau Pape serait d'introduire l'Eglise dans le troisième Millénaire, ajoutant: Je désire encore une fois
exprimer ma gratitude à l'Esprit Saint pour le grand don du Concile Vatican II, envers lequel je me sens
débiteur envers l'Eglise tout entière et surtout avec l'épiscopat tout entier. Je suis convaincu qu'il sera encore
donné aux nouvelles générations de puiser pendant longtemps aux richesses que ce concile du XX siècle
nous a offertes. En tant qu'évêque qui a participé à l'événement conciliaire du premier au dernier jour, je
désire confier ce grand patrimoine à tous ceux qui sont et qui seront appelés à le réaliser à l'avenir. Pour ma
part, je rends grâce au Pasteur éternel qui m'a permis de servir cette très grande cause au cours de toutes les
années de mon pontificat. Et quelle est cette cause? Celle-là même que Jean-Paul II a formulée au cours de sa
première messe solennelle sur la place St.Pierre, par ces paroles mémorables: N'ayez pas peur! Ouvrez,
ouvrez toutes grandes les portes au Christ! Ce que le Pape nouvellement élu demandait à tous, il l'a fait luimême le premier. Il a ouvert au Christ la société, la culture, les systèmes politiques et économiques, en
inversant avec une force de géant, force qui lui venait de Dieu, une tendance qui pouvait sembler
irréversible. Par son témoignage de foi, d'amour et de courage apostolique, accompagné d'une grande
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charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du monde entier à ne
pas avoir peur de se dire chrétiens, d'appartenir à l'Eglise, de parler de l'Evangile. En un mot, il nous a aidés
à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté. De façon plus synthétique encore. Il nous
a redonné la force de croire au Christ, car le Christ est le Rédempteur de l'homme, thème de sa première
encyclique et fil conducteur de toutes les autres".
"Karol Wojty"a est monté sur le siège de Pierre, apportant avec lui sa profonde réflexion sur la
confrontation, centrée sur l'homme, entre le marxisme et le christianisme. Son message a été celui-ci:
L'homme est le chemin de l'Eglise, et Christ est le chemin de l'homme. Par ce message, qui est le grand
héritage du Concile Vatican II et de son timonier, le Serviteur de Dieu Paul VI, Jean-Paul II a conduit le
Peuple de Dieu pour qu'il franchisse le seuil du troisième millénaire chrétien, qu'il a pu appeler,
précisément grâce au Christ, le seuil de l'espérance. Oui, à travers le long chemin de préparation au Grand
Jubilé, il a donné au Christianisme une orientation renouvelée vers l'avenir, l'avenir de Dieu, transcendant
quant à l'histoire, mais qui, quoi qu'il en soit, a une influence sur l'histoire. Cette charge d'espérance qui
avait été cédée en quelque sorte au marxisme et à l'idéologie du progrès, il l'a légitimement revendiquée
pour le christianisme, en lui restituant la physionomie authentique de l'espérance, à vivre dans l'histoire
avec un esprit d'avent, dans une existence personnelle et communautaire orientée vers le Christ, plénitude
de l'homme et accomplissement de ses attentes de justice et de paix. Je voudrais enfin rendre grâce à Dieu
pour l'expérience personnelle qu'il m'a accordée, en collaborant pendant une longue période avec le
bienheureux Jean-Paul II. Auparavant, j'avais déjà eu la possibilité de le connaître et de l'estimer, mais à
partir de 1982, quand il m'a appelé à Rome comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, j'ai
pu lui être proche et vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans. Mon service a été soutenu par sa
profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions. L'exemple de sa prière m'a toujours frappé et édifié.
Il s'immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au milieu des multiples obligations de son ministère. Et
puis son témoignage dans la souffrance: le Seigneur l'a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté
toujours un rocher, comme le Christ l'a voulu. Sa profonde humilité, enracinée dans son union intime au
Christ, lui a permis de continuer à guider l'Eglise et à donner au monde un message encore plus éloquent
précisément au moment où les forces physiques lui venaient à manquer. Il a réalisé ainsi, de manière
extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque: ne plus faire qu'un avec ce Jésus, qu'il reçoit et offre
chaque jour dans l'Eucharistie. Bienheureux es-tu, bien aimé Jean-Paul II, parce que tu as cru! Continue,
nous t'en prions, de soutenir du Ciel la foi du Peuple de Dieu. Tant de fois tu nous as béni depuis cette
place, alors bénit nous à nouveau depuis cette fenêtre. Amen".
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1ER MAI 2011 (VIS) : RITE DE LA BEATIFICATION
Après la prière pénitentielle de la messe, le Cardinal Agostino Vallini, Vicaire pour le diocèse de Rome,
accompagné du postulateur de la cause, Mgr.Slawomir Oder, a prononcé la formule latine demandant au
Pape de proclamer la béatification de Jean-Paul II: "Beatissime Pater, Vicarius Generalis Sanctitatis Vestrae
pro Romana Dioecesi, humillime a Sanctitate Vestra petit ut Venerabilem Servum Dei Ioannem Paulum II,
Papam, numero Beatorum adscribere benignissime digneris". Voici le cursus biographique du bienheureux
Jean-Paul II lu par le Cardinal Vallini:
"Karol Józef Wojtyla naquit à Wadowice (Pologne), le 18 mai 1920, de Karol et Emilia Kaczorowska. Il reçut
le baptême le 20 juin suivant à l'église paroissiale de Wadowice. Cadet de deux enfants, la joie et la sérénité
de son enfance furent rapidement bouleversées par la disparition prématurée de sa mère, décédée alors que
Karol avait neuf ans. Trois ans plus tard (1932), son aîné Edmund mourut aussi, et en 1941, à l'âge de 21 ans,
Karol perdit aussi son père. Eduqué dans la plus saine tradition patriotique et religieuse, il apprit de son
père, un homme profondément chrétien, la piété et l'amour pour le prochain, qu'il nourrissait par une prière
assidue et la pratique des sacrements. Sa sincère dévotion à l'Esprit-Saint et son amour pour la Vierge Marie
furent les principaux traits de sa spiritualité, auxquels il resta fidèle jusqu'à sa mort. Sa relation à la Mère de
Dieu était particulièrement profonde et vive, vécue avec la tendresse d'un fils qui s'abandonne dans les bras
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de sa mère et avec la virilité d'un chevalier toujours prêt à obéir à sa Mère: Faîtes tout ce que mon Fils
vous dira! Sa confiance totale en Marie, qu'en tant qu'évêque il avait exprimé par la devise Totus Tuus,
révélait aussi son secret d'avoir un regard sur le monde avec les yeux de la Mère de Dieu. La riche
personnalité du jeune Karol mûrit par le croisement de ses dons intellectuels, moraux et spirituels avec les
évènements de son époque qui marquèrent l'histoire de sa patrie et de l'Europe. Au cours de ses années de
lycée, il se prit de passion pour le théâtre et la poésie qu'il développa dans les activités du groupe de théâtre
de la faculté de philologie de l'université Jagellon, à laquelle il s'inscrit au cours de l'année académique 1938.
Durant l'occupation nazie de la Pologne, tout en poursuivant avec son groupe clandestinement, il travailla
pendant quatre ans (octobre 1940 - août 1944) comme ouvrier dans les établissements Solvay, vivant de
l'intérieur les problèmes sociaux du monde du travail et accumulant un précieux patrimoine d'expériences
dont il se servira dans son futur magistère social, d'abord comme archevêque de Cracovie puis comme
Souverain Pontife. Au cours de ces années croît en lui le désir du sacerdoce vers lequel il s'approche en
fréquentant, à partir d'octobre 1942, les cours clandestins de théologie près le Séminaire de Cracovie. Il fut
aidé, dans le discernement de sa vocation sacerdotale, par un laïc, M. Jan Tyranowski, véritable apôtre de la
jeunesse. Dès lors, Karol perçut clairement la vocation universelle de tous les chrétiens à la sainteté et le rôle
irremplaçable des laïcs dans la mission de l'Eglise".
"Il fut ordonné prêtre le 1er novembre 1946 et, le jour suivant, il célébra sa première messe dans la crypte
Saint-Léonard de la cathédrale de Wawel. Envoyé à Rome pour compléter sa formation théologique, il fut
élève de la faculté de théologie Angelicum, où il découvrit les sources d'une saine doctrine et vécut sa
première rencontre avec la vivacité et la richesse de l'Eglise universelle, dans sa situation privilégiée qui lui
offrait une vie de l'autre côté du Rideau de fer. C'est à cette époque que remonte la rencontre de Karol avec
le Père Pio de Pietralcina. Diplômé brillamment en juin 1948, il retourna à Cracovie pour commencer son
activité pastorale comme vicaire paroissial. Il se dépensa avec enthousiasme et générosité dans son
ministère. Il obtint son doctorat et commença à enseigner à l'université, à la faculté de théologie de
l'université Jagellon et, à la suppression de celle-ci, à celle du séminaire diocésain de Cracovie et de
l'université catholique de Lublin. Ses années passées avec les jeunes étudiants lui permirent de bien
connaître l'inquiétude de leurs coeurs et le jeune prêtre fut pour eux non seulement un enseignant, mais un
guide spirituel et un ami. A 38 ans, il fut nommé Evêque auxiliaire de Cracovie et reçut l'ordination
épiscopale le 28 septembre 1958, des mains de Mgr Eugeniusz Baziak, à qui il succéda comme Archevêque
en 1964. Il fut créé Cardinal par Paul VI, le 26 juin 1967. Pasteur du diocèse de Cracovie, il fut aussitôt
apprécié comme un homme à la foi robuste et courageuse, proche des gens et des vrais problèmes des
personnes. Interlocuteur capable d'écoute et de dialogue, ne cédant jamais aux compromis, il affirma devant
tous le primat de Dieu et du Christ comme fondement d'un vrai humanisme et source des droits
inaliénables de la personne humaine. Aimé de ses diocésains, estimé par ses confrères évêques, il fut craint
par ceux qui voyaient en lui un adversaire. Le 16 octobre 1978, il fut élu Evêque de Rome et Pontife Romain
et prit le nom de Jean-Paul II. Son coeur de pasteur, totalement offert à la cause du Royaume de Dieu,
s'ouvrit au monde entier. La "charité du Christ" le porta à visiter les paroisses de Rome, à annoncer
l'Evangile dans tous les milieux et il fut l'instigateur de ses nombreux voyages apostoliques sur les
différents continents, entrepris pour confirmer dans la foi les frères du Christ, conforter les affligés et les
personnes découragées, porter le message de réconciliation entre les Eglises chrétiennes et construire des
ponts d'amitié entre les croyants au Dieu unique et les hommes de bonne volonté. Son magistère lumineux
n'eut pas d'autre objectif que de proclamer toujours et partout le Christ, unique Sauveur de l'homme. Dans
son extraordinaire élan missionnaire, il a aimé les jeunes d'un amour tout particulier. Ses convocations aux
Journées mondiales de la jeunesse avaient pour lui l'objectif d'annoncer aux nouvelles générations JésusChrist et son évangile afin de les rendre protagonistes de leur avenir et de coopérer à la construction d'un
monde meilleur. Sa sollicitude de pasteur universel s'est manifesté dans la convocation de nombreuses
assemblées du Synode des évêques, dans l'érection de diocèses et circonscriptions ecclésiastiques, dans la
promulgation des Codes de droit canonique latin et des Eglises orientales et du Catéchisme de l'Eglise
catholique, dans la publication de lettres encycliques et d'exhortations. Afin de favoriser des moments de
vie spirituelle plus intense, il ouvrit le Jubilé extraordinaire de la Rédemption, l'Année mariale, l'Année de
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l'Eucharistie et le Grand Jubilé de l'an 2000. D'un irrésistible optimisme fondé sur sa confiance en la
divine Providence, Jean-Paul II, qui avait vécu l'expérience tragique de deux dictatures, subi un attentat le
13 mai 1981 et, ses dernières années, vécu physiquement la progression de sa maladie, se tourna toujours
vers l'espérance, en invitant les hommes à abattre les murs des divisions, à balayer toute résignation, pour
prendre leur essor vers des objectifs de renouveau spirituel, moral et matériel. Il a conclu sa longue et
féconde vie terrestre au Vatican, samedi 2 avril 2005, à la veille du dimanche In Albis, consacré par lui à la
Divine Miséricorde. Ses obsèques ont été célébrées Place St.Pierre, le 8 avril 2005. La participation de
nombreuses délégations provenant du monde entier et de millions d'hommes et de femmes, croyants et non
croyants qui ont reconnu en lui un signe évident de l'amour de Dieu pour l'humanité, est un témoignage
touchant du bien qu'il a accompli".
Puis le Vicaire du Pape pour son diocèse romain a conclu par la formule de remerciement: "Beatissime
Pater, Vicarius Sanctitatis Vestrae pro Romana Dioecesi, gratias ex animo Sanctitati Vestrae agit quod
titulum Beati hodie Venerabili Servo Dei Ioanni Paulo II, Papae, conferre dignatus es".
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1ER MAI 2011 (VIS) : REGINA COELI ET SALUTS
A la fin de la messe de béatification et avant la récitation du Regina Coeli, le Saint-Père a salué les fidèles et
les pèlerins réunis Place St.Pierre et aux environs du Vatican. Benoît XVI a d'abord souhaité en français que
"la vie et l'œuvre du bienheureux Jean-Paul II soit source d'un engagement renouvelé au service de tous les
hommes et de tout l'homme! Je lui demande de bénir les efforts de chacun pour construire une civilisation
de l'amour, dans le respect de la dignité de chaque personne humaine, créée à l'image de Dieu, avec une
attention particulière à celle qui est plus fragile". S'adressant ensuite aux pèlerins de langue anglaise, Benoît
XVI a souhaité que l'exemple du bienheureux "d'une foi ferme dans le Christ, le Rédempteur de l'homme,
nous inspire de vivre pleinement la nouvelle vie que nous célébrons à Pâques, pour être des icônes de la
miséricorde divine et œuvrer pour un monde dans lequel la dignité et les droits de chaque homme, femme
et enfant soient respectés et encouragés". Je vous invite, a-t-il dit alors aux fidèles de langue espagnole, "à
suivre l'exemple de fidélité et d'amour du Christ et de l'Eglise qu'il nous a laissé en précieux héritage. Que,
du Ciel, son intercession vous accompagne toujours pour que la foi de vos peuples se maintienne dans la
solidité de ses racines et que la paix et la concorde participent au développement de vos peuples". Saluant
les autorités polonaises, le Pape a demandé que leur compatriote leur "obtienne, ainsi qu'à leur patrie
terrestre le don de la paix, de l'unité et de toute prospérité". Benoît XVI a conclu en remerciant les autorités
italiennes de leur collaboration dans l'organisation de cette journée. "J'adresse mon salut le plus affectueux à
tous les pèlerins réunis Place St.Pierre, dans les rues adjacentes et dans divers autres lieux de Rome, et à
ceux qui sont unis à nous par la radio et la télévision, dont les responsables et le personnel ne se sont pas
ménagés pour offrir aussi aux plus éloignés la possibilité de participer à ce grand jour..., aux malades et aux
personnes âgées dont le nouveau bienheureux se sentait particulièrement proche".
Après la messe, le Saint-Père, accompagné des Cardinaux concélébrants, s'est rendu à l'intérieur de la
Basilique vaticane pour vénérer le nouveau bienheureux, suivis par les invités de marque et les corps
constitués présents, puis les évêques et les fidèles.
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1ER MAI 2011 (ZENIT.ORG) : JEAN-PAUL II EST DECLARE « BIENHEUREUX », UN EVENEMENT
PLANETAIRE
Jean-Paul II a été proclamé bienheureux par Benoît XVI, six ans après sa mort, en ce dimanche de la
Miséricorde divine, et l'événement est planétaire, pour « croyants » et « non-croyants ». Pour la multitude, il
est déjà saint. Pour Benoît XVI il a été un timonier de Vatican II.
Benoît XVI a présidé la messe de béatification sur le parvis de la basilique Saint-Pierre orné d'un jardin à
l'italienne parfumé de milliers de plants de lavande bleue, de fleurs blanches et or, d'oliviers argentés
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centenaires, de buissons géométriquement taillés et
italienne des Pouilles à Jean-Paul II.
de jeunes cyprès : un hommage de la région
L'événemnt a été suivi par les télévisions d'une centaine de pays : 2300 journalistes, de 101 pays, ont été
accrédités par le Saint-Siège, tous media confondus. De nombreux sites Internet permettaient de suivre
l'événement dans leurs langues, ainsi que des centaines de radios. Des délégations officielles de plus de 87
pays, ont participé à l'événement.
Cette béatification avait été réclamée et espérée dès la messe de ses funérailles présidée sur ce même parvis,
par le cardinal Joseph Ratzinger, alors doyen du collège cardinalice. Jean-Paul II s'est éteint le 2 avril 2005,
veille liturgique du dimanche « de la miséricorde », institué le dimanche après Pâques par Jean-Paul II luimême en l'an 2000, selon la demande faite par le Christ à sainte Faustine Kowalska.
Saint-Père, bénis-nous !
« Si souvent, tu nous a bénis de cette place. Saint-Père, aujourd'hui nous t'en prions, bénis-nous! »: ce
dernier ajout de Benoît XVI à son homélie a été salué par les applaudissements de la foule de plus d'un
million de personnes rassemblées une nouvelle fois par Jean-Paul II à Rome.
On ne pouvait pas ne pas entendre un écho de cette « canonisation anticipée » de la messe de funérailles, le
8 avril 2005, lorsque le cardinal Ratzinger disait : « Pour nous tous, demeure inoubliable la manière dont en
ce dernier dimanche de Pâques de son existence, le Saint-Père, marqué par la souffrance, s'est montré encore
une fois à la fenêtre du Palais apostolique et a donné une dernière fois la Bénédiction Urbi et Orbi. Nous
pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu'il nous voit
et qu'il nous bénit [applaudissements]. Oui, puisses-tu nous bénir, Très Saint Père, nous confions ta chère
âme à la Mère de Dieu, ta Mère, qui t'a conduit chaque jour et te conduira maintenant à la gloire éternelle de
son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur. Amen. » [applaudissements].
La foule, pour la première fois scandait : « Santo Subito », « Saint tout de suite ». Frédéric Mounier souligne
dans La Croix, la force de la voix du peuple en titrant qu'il a déjà « canonisé » Jean-Paul II ! « Une fête de la
foi pour ouvrir les portes au Christ », a titré L'Osservatore Romano en reprenant le leitmotiv du 22 octobre
1978, écrit en grande lettres en italien entre les colonnes du « bras de Charlemagne » de la colonnade du
Bernin.
D'autres passages significatifs de l'homélie de Benoît XVI ont été d'instinct applaudis par la foule, comme
un seul homme, notamment le passage en polonais de l'homélie, sinon toute en italien. Car c'est le diocèse
de Rome « le protagoniste » de la cause de béatification, ce qui explique la présence de son choeur et de son
orchestre, sous la direction de Mgr Marco Frisina. Et que c'est le cardinal Agostino Vallini, vicaire de Benoît
XVI pour Rome, qui a rappelé la biographie de Jean-Paul II et a demandé au pape de le béatifier, au début
de la célébration. Il était accompagné du postulateur, Mgr Slawomir Oder, Polonais, mais prêtre du diocèse
de Rome. Et c'est donc l'évêque de Rome qui devait présider la béatification de son prédécesseur.
Ne pas avoir peur de se dire chrétiens
En polonais, le pape a déclaré : « Par son témoignage de foi, d'amour et de courage apostolique,
accompagné d'une grande charge humaine, ce fils exemplaire de la nation polonaise a aidé les chrétiens du
monde entier à ne pas avoir peur de se dire chrétiens, d'appartenir à l'Église, de parler de l'Évangile. En un
mot : il nous a aidés à ne pas avoir peur de la vérité, car la vérité est garantie de liberté ».
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Des pèlerins du monde entier - parmi les 80.000 Polonais et les 40.000 Français - avaient convergé
avant l'aube vers la place Saint-Pierre, prenant au sérieux l'invitation à créer l'événement : la première
« Nuit blanche de prière » dans Rome, autour de 8 églises du centre historique : ils marchaient en chantant,
en scandant le nom de Jean-Paul II, et en priant.
Au matin, la pluie fine avait cessé et un léger voile de nuages protégeait encore des rayons brûlants du soleil
romain les foules éprouvées par le voyage et l'inconfort de la nuit. Une seconde nuit d'insomnie spirituelle
s'annonce pour beaucoup : les portes de la basilique resteront ouvertes pour que tous ceux qui le voudront
puissent vénérer le nouveau bienheureux, dont le cercueil a été placé dans la basilique, devant l'autel de la
Confession. Benoît XVI et les cardinaux ont été les premiers à lui rendre hommage, puis les familles royales,
les chefs d'Etat et de gouvernement, les diplomates, les évêques, les prêtres - 800 étaient présents autour de
l'autel et ont distribué la communion - et les fidèles.
Le cliché d'un photographe polonais
A 10 h, Benoît XVI était apparu, venant de la Porte de Bronze, avant de faire un tour de la place debout dans
la mercedes blanche découverte, tandis que la procession avançait par le couloir central. Il avait revêtu une
chasuble scintillante et une mitre portées naguère par Jean-Paul II. Et il a célébré l'eucharistie en utilisant un
calice utilisé par Jean-Paul II les dernières années de sa vie.
La formule de béatification a été prononcée par le pape, en latin, depuis son trône placé sous la loggia des
bénédictions, à l'abri d'un dais rouge : « (...) Par notre autorité ecclésiastique nous décidons que le vénérable
Serviteur de Dieu Jean-Paul II, pape, sera appelé désormais du nom de « bienheureux » et que sa fête sera
célébrée le 22 octobre (...) ».
La photo géante de Jean-Paul II, longuement acclamé et applaudi, a alors été dévoilée à la loggia, fleurie de
rouge et d'or pour l'occasion : le cliché fait par un photographe vaticaniste polonais, Grégoire Galaszka, en
1995, montre un pape joyeux. Soeur Tobiana, l'une des religieuses polonaises qui prenait soin de
l'appartement pontifical de Jean-Paul II, soeur Marie-Simon-Pierre, la religieuse de Maternités catholiques
d'Aix, guérie par l'intercession du pape Wojtyla, sont venues en procession apporter à gauche de l'autel, une
relique du nouveau bienheureux : du sang prélevé autrefois pour une éventuelle transfusion, dans une
ampoule de verre, sertie dans un reliquaire orné de rameaux d'olivier d'argent, et dû à un artisan romain.
Elles étaient suivies de deux jeunes du diocèse de Rome, et deux du diocèse d'Aix-en-Provence, portant des
flammes, et d'enfants portant des fleurs.
Ce cliché transmet ce trait de caractère que soulignait le cardinal Vallini : un optimisme « fondé sur la
confiance dans la Providence divine ». Avant la célébration, la foule a prié le chapelet de la miséricorde
enseigné par le Christ à sainte Faustine. Et la prière jaculatoire enseignée à Faustine, et inscritre sous l'icône
du Christ miséricordieux est justement une déclaration de confiance : « Jésus j'ai confiance en toi », « Jezu
Ufam Tobie ». Une confiance que n'ont pas ébranlé les deuils de l'enfance et de l'adolescence, « l'expérience
tragique de deux dictatures », l'attentat de 1981, la progression de la maladie, a rappelé le cardinal italien.
Au contraire, il a ouvert partout où ses voyages et les media l'ont conduit, des « horizons d'espérance ».
Le cardinal Vallini a souligné le « témoignage » rendu au bien qu'il a accompli « par les délégations du
monde et des millions d'hommes et de femmes, croyants et non croyants, qui ont reconnu en lui un signe
évident de l'amour de Dieu pour l'humanité ».
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Le timonier de Vatican II
Benoît XVI a rappelé toutes les circonstances liturgiques - significatives - de ce jour : Dimanche de la
Miséricorde, premier jour du mois de Marie, fête de saint Joseph Travailleur. Et il a commenté l'Evangile de
Jean en disant : « La béatitude éternelle de Jean-Paul II, qu'aujourd'hui l'Église a la joie de proclamer, réside
entièrement dans ces paroles du Christ : « Tu es heureux, Simon » et « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui
ont cru ».
Le pape a fait aussi observer le sens des béatifications du pontificat de Jean-Paul II en disant : « Aujourd'hui,
son nom s'ajoute à la foule des saints et bienheureux qu'il a proclamés durant les presque 27 ans de son
pontificat, rappelant avec force la vocation universelle à la dimension élevée de la vie chrétienne, à la
sainteté, comme l'affirme la Constitution conciliaire Lumen gentium sur l'Église ».
Il a rappelé combien le pape Wojtyla a été un « timonier » de Vatican II, et qu'il avait la vocation de faire
entrer l'Eglise dans le IIIe millénaire. Il a souligné aussi cet axe essentiel du pontificat : « Son message a été
celui-ci : l'homme est le chemin de l'Eglise, et le Christ est le chemin de l'homme », faisant renaître
« l'espérance » en montrant combien Dieu « a une influence sur l'histoire », une espérance naguère comme
« cédée au marxisme et à l'idéologie du progrès » et par lui « légitimement revendiquée pour le
Christianisme ».
Mais les applaudissements de cette foule bigarrée, multi-culturelle, de toutes les générations, et de toutes les
latitudes, et états de vie - jeunes, familles, religieux, prêtres - se sont répétés davantage encore lorsque
Benoît XVI a comme en confidence évoqué son rapport personnel avec celui qui l'a appelé de Bavière pour
servir l'Eglise à Rome : « J'ai pu lui être proche et vénérer toujours plus sa personne pendant 23 ans ».
Sa vocation sacerdotale
Il a confié : « Mon service a été soutenu par sa profondeur spirituelle, par la richesse de ses intuitions.
L'exemple de sa prière m'a toujours frappé et édifié : il s'immergeait dans la rencontre avec Dieu, même au
milieu des multiples obligations de son ministère ».
Ses derniers mois il n'en restait pas moins « Pierre », a fait observer le pape : « Et puis son témoignage dans
la souffrance : le Seigneur l'a dépouillé petit à petit de tout, mais il est resté toujours un « rocher », comme le
Christ l'a voulu ».
Surtout, la foule a applaudi l'allusion à la grande humilité de Jean-Paul II et à la vocation sacerdotale: « Sa
profonde humilité, enracinée dans son union intime au Christ, lui a permis de continuer à guider l'Église et
à donner au monde un message encore plus éloquent précisément au moment où les forces physiques
venaient à lui manquer. Il a réalisé ainsi, de manière extraordinaire, la vocation de tout prêtre et évêque : ne
plus faire qu'un avec ce Jésus, qu'il reçoit et offre chaque jour dans l'Eucharistie ».
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1ER MAI 2011 (ZENIT.ORG) : LES CONFIDENCES DU FIDELE SECRETAIRE DE JEAN PAUL II, LE
CARDINAL STANISLAW DZIWISZ
Le cardinal Stanislaw Dziwisz est archevêque de Cracovie mais aujourd'hui encore tout le monde le voit
comme le secrétaire de Jean Paul II, une fonction qu'il a exercée pendant 40 ans. Il est entré au service de
Karol Wojtyla quand celui-ci a été nommé archevêque de Cracovie.
Zenit : Tous ceux qui ont connu de près Jean-Paul II confirment son extraordinaire capacité à se plonger dans la
prière...
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Card. Dziwisz: Quand on me demande : combien d'heures le pape priait-il ? Combien de chapelets par jour
récitait-il ? Je réponds qu'il priait avec toute sa vie. Il avait toujours un chapelet sur lui, mais surtout il était
uni à Dieu. C'était un homme de Dieu, plongé en Dieu. Les gens ne savaient pas, mais il priait toujours pour
ceux qui venaient le voir. Après un entretien il priait avec les personnes avec qui il venait de parler.
Sa journée commençait toujours par une prière, une méditation, et finissait toujours par une bénédiction de
sa ville, Rome. Quand il pouvait encore marcher, il allait toujours à sa fenêtre. Même à la fin, lorsqu'il était
devenu trop faible, il demandait « levez-moi » pour voir encore Rome et la bénir. Son dernier geste de la
journée était toujours de bénir le peuple de Rome, son diocèse.
Zenit : Durant son pontificat, Jean-Paul II a fait plus de saints que tous les autres papes réunis : est-ce parce qu'il
sentait un grand besoin de donner des témoins de la vie aux gens ?
Il voulait obéir à la volonté du Concile qui était de faciliter tous les procès, surtout pour les candidats aux
honneurs des autels de pays loin de Rome, car avant, on voyait bien que les candidats étaient généralement
des fondateurs de congrégations, des évêques, qui provenaient surtout d'un milieu européen. Le pape a vu
qu'il fallait aussi donner la possibilité et la satisfaction d'avoir des saints, à d'autres pays, qui n'avaient
jamais eu de bienheureux ou de saint. Les saints sont importants pour la vie de l'Eglise locale mais aussi
pour les nations. Ce sont des guides sûrs pour elles.
Quand la vie devient plus laïque, Dieu envoie des saints pour donner un signe : où allons-nous ? Dans
quelle direction ? Le Saint-Père comprenait parfaitement, si l'on peut dire, l'utilité, la nécessité de donner
des exemples au monde d'aujourd'hui. Quand la vie est moins sainte, les saints arrivent. C'était comme ça
dans l'histoire de l'Eglise et de l'humanité. Il lisait les signes des temps : plus la vie était sécularisée, plus il
fallait des modèles de sainteté.
Zenit : Quel enseignement a voulu donner Jean Paul II en portant sa souffrance sous les yeux du monde ?
Il disait toujours que Dieu, Jésus-Christ, a sauvé le monde, racheté le monde par sa souffrance, par la croix,
et que la croix, la maladie, la souffrance, dans la vie d'un homme, a aussi une signification profonde. Ainsi,
il l'accueillait. Il ne se plaignait jamais, et ne cachait pas non plus ses faiblesses, ses maladies. Et il donnait de
la force à toux ceux qui souffraient, aux malades. Voir un pape aussi malade, faible, et le voir offrir tout cela
à Jésus-Christ, et au monde, était du pur apostolat, un apostolat convaincant, qu'il transmettait à travers sa
souffrance, et qu'il a transmis aussi à travers sa mort. J'ai entendu dire, j'ai lu, que sa mort a été la plus
importante des encycliques qu'il a écrites. Il l'a écrite avec sa vie, son comportement à la fin de sa vie, et
dans la mort.
Zenit : L'expression « nouvelle évangélisation » vient de Jean Paul II ; maintenant il y a un Conseil pontifical
consacré à sa promotion, et le Centre Jean Paul II qui est en train de naître à Cracovie veut être un encouragement
dans cette direction : qu'entend-t-on par « nouvelle évangélisation » ?
La Nouvelle Evangélisation était un programme pastoral de Jean Paul II. Non seulement il proclamait la
nécessité d'une nouvelle évangélisation mais il y répondait concrètement avec les jeunes, et lorsqu'il
soulevait certaines questions du monde, comme la défense de la vie. Ce qu'il fallait c'était donner un nouvel
élan à la vie spirituelle à travers les Saintes Ecritures, l'Evangile. Revenir aux racines de notre foi, car il
voyait que le monde s'était éloigné de ses racines, des sources, de notre foi. Revenir aux sources, mais pour
d'autres, annoncer la Bonne Nouvelle, l'annoncer à ceux qui ne connaissent pas Jésus Christ, proclamer
Jésus Christ.
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Zenit : Le pape aimait profondément son pays : quel
message particulier laisse-t-il à la Pologne ?
Il était le pasteur de toute l'Eglise. Tout ce qu'il disait en Pologne, valait pour tous. Ce qu'il disait, enseignait,
à l'extérieur, valait pour la Pologne. Il aimait sa patrie mais servait toute l'Eglise et il répondait à tous les
hommes. Il aimait sa patrie mais il n'était pas fermé. Il n'était pas nationaliste. C'était un homme très ouvert,
conscient de l'engagement auquel Dieu l'avait appelé. Pour les Polonais, cet enseignement est certainement
l'héritage le plus précieux. Celui d'un homme qui avait été proche, que l'on aimait et estimait.
Zenit : Avez-vous un souvenir personnel de lui ?
Je dois dire que j'ai encore beaucoup à découvrir. Le découvrir lui, et probablement l'aimer encore
davantage. C'était un homme d'une grande richesse spirituelle, qu'il portait au fond de lui. Il s'ouvrait
rarement mais les gens sentaient qu'il y avait beaucoup de choses en lui. Et aujourd'hui j'éprouve le besoin
de découvrir cette profondeur spirituelle, mais intellectuelle aussi. Je l'estimais comme un père et
maintenant je l'estime comme un père et un bienheureux.
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1ER MAI 2011 (ZENIT.ORG) : LE DERNIER JOUR DE JEAN-PAUL II : TEMOIGNAGE DE
L’INFIRMIERE QUI A ASSISTE LE PAPE JUSQU’A LA MORT
« Ils m'ont appelée en fin de matinée. J'ai couru, j'avais peur de ne pas arriver à temps. Mais au contraire,
lui m'a attendu. ‘Bonjour Sainteté, aujourd'hui il y a du soleil', lui dis-je immédiatement. C'était une
nouvelle qui le réjouissait à l'hôpital ».
C'est ainsi que Rita Megliorin, ancienne chef de salle du service de réanimation à la Polyclinique Gemelli de
Rome se souvient de la matinée du 2 avril, quand elle fut appelée dans l'appartement pontifical au chevet de
Jean-Paul II, le pape mourant. « Je ne pensais pas qu'il me reconnaîtrait. Il m'a regardée. Non pas de son
regard inquisiteur qu'il avait pour comprendre tout de suite son état de santé. C'était un regard doux qui
m'a effleuré », ajoute Rita Megliorin.
« J'ai senti le besoin d'appuyer ma tête sur sa main, je me suis permis le luxe de recevoir sa dernière caresse
en mettant sa main privée de force sur mon visage tandis qu'il fixait le cadre du Christ souffrant qui était
suspendu au mur face à son lit ».
En entendant les chants sur la place, les prières, les acclamations des jeunes qui se faisaient toujours plus
forts, l'infirmière demanda au cardinal Dziwisz si ces voix n'importunaient pas le pape. « Mais lui,
m'emmenant vers la fenêtre me dit : ‘Rita, voici des enfants venus saluer leur père' ».
En janvier 2005, quand les conditions de santé de Jean-Paul II se sont aggravées, Rita Megliorin raconte
qu'un jour, en arrivant à l'hôpital pour prendre son service, tout en ignorant que le pape avait été
hospitalisé, il lui fut demandé de se dépêcher et de rejoindre le 10e étage parce qu'il y avait là un ‘hôte de
marque'.
« Pensez à un lieu où l'espace et le temps n'existent pas, et pensez seulement à beaucoup de lumière ». C'est
cette même lumière qui a accompagné les journées du Souverain Pontife. « Durant ces mois-là, j'entrais
chaque matin dans sa chambre et je le trouvais déjà réveillé : il priait depuis trois heures du matin. J'ouvrais
les stores et en m'adressant à lui je lui disais : « Bonjour Sainteté. Aujourd'hui il y a du soleil ». Je
m'approchais et il me bénissait. Je m'agenouillais, il me caressait le visage ».
C'était un rituel qui commençait les journées de Jean-Paul II. « Pour le reste, j'étais une infirmière inflexible
et lui, un malade inflexible. Il voulait être mis au courant de tout, de la maladie, de sa gravité. S'il ne
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comprenait pas, il me regardait comme pour demander de lui expliquer mieux ». « Il n'a jamais
cessé d'étudier les problèmes de l'homme. Je me souviens des livres de génétique, par exemple, qu'il
consultait et étudiait avec attention, même dans ces conditions ».
Il ne pas voulait pas se laisser abattre, il voulait vivre la grâce de la vie reçue : « Chaque jour nous nous
disions que ‘tout problème a sa solution' ». Et le pape le disait aussi, et surtout aux personnes qu'il
rencontrait, pour lesquelles il éprouvait un amour paternel. « Et comme tous les pères, il avait une
prédilection pour les plus faibles. Par exemple aux JMJ de Rome, à Tor Vergata, il salua les jeunes qui
étaient placés au fond, considérant qu'ils n'auraient pas vu grand-chose. A l'hôpital aussi, il s'entretenait
avec les plus humbles, et non pas avec les grands professeurs, il demandait des nouvelles de leurs familles,
s'ils avaient des enfants à la maison ».
En rappelant les dernières hospitalisations, l'ancienne chef de salle ajouta : « Le pape a vécu des moments
peut-être plus difficiles à la polyclinique », mais « assister les malades est un don, au moins pour celui qui
croit en Dieu. Et donc, pour ceux qui n'ont pas la foi, c'est une expérience unique ».
Pour ceux qui comprennent pleinement le sens des propos de Rita Megliorin, les questions des nombreux
journalistes venus écouter le témoignage de l'infirmière lors d'une conférence à l'université pontificale de la
Santa Croce, vendredi 29 avril, sont choquantes. Il y a ceux qui demandent si tel film sur la vie de Jean-Paul
II est fidèle, notamment là où le film raconte les spasmes que le pape aurait eus avant de mourir. Des
questions frappantes, oui, et même inopportunes, voire même d'un goût douteux.
Et en effet, l'infirmière demande combien de personnes dans la salle ont assisté à la perte d'un proche dans
leurs bras : « Je ne peux pas répondre, explique-t-elle avec réticence. Ceux qui n'ont pas vécu ne peuvent pas
comprendre ». Alors, « la mort a été un soulagement ? », insiste un autre. « La mort n'est jamais un
soulagement - réplique-t-elle. Comme infirmière, je sais seulement qu'il y a une limite aux soins, au-delà
desquels cela devient de l'acharnement thérapeutique ».
Il est morbide de savoir si Jean-Paul II a suffoqué ou dégluti, s'il avait la force de manger, de boire ou de
respirer. Tout cela, c'est violer l'intimité d'un corps, la sacralité d'une vie qui n'est plus. Cela ramène aux
paroles du pape qui, au contraire, a « redonné sa dignité au malade », rappelle Rita Megliorin. Dans la lettre apostolique « Salvifici doloris » de 1984, Jean-Paul II écrit que la douleur « est un thème
universel qui accompagne l'homme sous toutes les longitudes et toutes les latitudes : en un sens, il est
présent avec lui dans le monde ». Et pourtant, écrit encore le pape, « la souffrance semble appartenir à la
transcendance de l'homme ; c'est un des points sur lesquels l'homme est en un sens ‘destiné' à se dépasser
lui-même, et il y est appelé d'une façon mystérieuse ».
Jean-Paul II, « durant les derniers moments de sa vie terrestre - conclut Rita Megliorin - a porté sa croix, et
non seulement la sienne mais aussi celle de toutes les personnes souffrantes. Il l'a fait avec la joie qui naît de
l'espérance de croire à un avenir meilleur. C'était même pour lui, je pense, l'espérance d'un aujourd'hui
meilleur ».
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1ER MAI 2011 (ZENIT.ORG) : JEAN-PAUL II, UN SAINT A CONTEMPLER MAIS SURTOUT A IMITER
Le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a évoqué les « nombreux
fruits » attendus pour l'Eglise après la béatification de Jean-Paul II, ce dimanche place Saint-Pierre, comme
une « confirmation supplémentaire de sa sainteté ».
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Dans une interview à Radio Vatican, le 29 avril dernier, le cardinal Amato, qui a suivi de près la
cause de béatification de Jean-Paul II, a rappelé combien le pape polonais - avec ses 1338 béatifications et
482 canonisations - avait permis de valoriser la sainteté : ce fut l'un des « aspects les plus importants de son
pontificat », a-t-il jugé. Il a enfin souhaité que le temps d'attente avant la prochaine canonisation du
bienheureux Jean-Paul II permette d'approfondir sa figure, de le « contempler » mais surtout de l'« imiter ».
« Je crois que les fruits que l'Eglise attend » après cette béatification, « sont nombreux », a affirmé le cardinal
Amato. « Pour les simples fidèles, le pape Jean-Paul II sera encore une fois inspirateur de conversion à une
bonne vie, de vocation à la mission, d'invitation à prendre le large (Lc 5,4) en abandonnant des attitudes
égoïstes et en encourageant la foi, l'espérance, la charité, la force ».
« Pour les nations chrétiennes - a-t-il ajouté- la béatification de Jean-Paul II sera un rappel sérieux à être
fidèles aux racines chrétiennes de leur civilisation, à éviter la dérive du matérialisme pratique (après la
perversion du matérialisme idéologique) et du relativisme éthique, en refusant l'avortement, les
manipulations génétiques, l'euthanasie, la contraception, le divorce ».
Le cardinal a jugé que cette béatification n'était pas seulement « un événement médiatique sentimental, mais
un événement de grâce qui doit produire des fruits spirituels de plus grande fidélité à l'Evangile ». « Si la
béatification du pape Jean-Paul II produit ces fruits, ce sera une confirmation supplémentaire de sa
sainteté », a-t-il estimé.
Interrogé sur le temps qu'il faudrait attendre avant la canonisation de Jean-Paul II, le prélat italien a
souligné la difficulté de faire des prévisions sur la date et a évoqué les prochaines étapes : il faut tout
d'abord « un autre miracle », puis « la postulation se mettra au travail pour recueillir les grâces et pour une
évaluation éventuelle ».
« Une fois qu'une grâce aura été reconnue, qui pourrait être reconnue comme extraordinaire, après l'enquête
diocésaine, il y aura le procès romain qui comprend quelques passages obligés : commission scientifique,
consultation théologique, votes des cardinaux et évêques de la Congrégation pour les causes des saints. Et si
tout va bien, le préfet apportera la documentation au Saint-Père pour son accord ». « Une fois la procédure
canonique accomplie, le pape convoquera un consistoire public dans lequel il annoncera la date de la
canonisation ».
Mais le prélat a avant tout souhaité attirer l'attention sur l'importance d'utiliser ce temps d'attente à bon
escient. « L'attente est grande pour tous, c'est une réalité positive ». Mais « le temps en vue de la
canonisation ne devrait pas être considéré comme un temps vide ou un simple temps d'attente ».
« Ces mois, ces années, sont un temps providentiel pour mieux connaître la figure du bienheureux, pour
correspondre avec plus de fidélité à ses exemples et à ses enseignements », a-t-il conclu. « Ce temps d'attente
est donc un temps à remplir par la contemplation du bienheureux ou l'imitation de ses vertus. Un saint non
seulement à contempler mais surtout à imiter ».
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2 MAI 2011 (ZENIT.ORG) : AUSCHWITZ A FAÇONNE LA SAINTETE DE JEAN-PAUL II
« Auschwitz a été l'école de sainteté de Jean-Paul II : je suis convaincu que Karol Wojtyla a compris en ce
lieu la vérité sur l'homme, car les questions que chacun se pose ici sont les questions fondamentales sur le
sens global de la vie », souligne le père Manfred Deselaers, responsable du programme du Centre de
dialogue et de prière d'Oświęcim.
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Fondé en 1992 à proximité du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau selon la
volonté du cardinal Franciszek Macharski, en accord avec les évêques de toute l'Europe et les représentants
des institutions juives, le centre a accueilli jusqu'ici plus de 34.000 personnes, dont une majorité
d'allemands, de norvégiens, et d'américains, venus participer aux séminaires et aux exercices spirituels qui y
sont proposés.
« Centre de dialogue et de prière », comme l'indique son nom, même si, avertit la brochure d'information,
« on a l'impression qu'en ce lieu ont ne peut partir ni de la prière ni du dialogue » mais, rapporte le père
Deselaers, « de l'écoute, de la visite au camp de concentration, de la rencontre avec les anciens prisonniers,
de l'étude des documents ».
Mais là aussi, ajoute le responsable, il ne s'agit pas seulement de visiter un musée et de regarder les vitrines
conservant une quantité impressionnante de montures de lunettes, chaussures, valises, voire même des
cheveux ayant appartenu à des prisonniers. En Pologne, explique-t-il, il y a la profonde conviction que le
sang des morts parle : il faut se mettre à l'écoute de la voix de la terre d'Auschwitz et prendre le temps de se
poser la question : « Que signifie tout cela pour moi ? ».
Et la réponse à cette question est différente « si l'on est polonais ou italien, juif ou catholique, ou prêtre et
allemand comme moi », affirme-t-il ajoutant que « le respect réciproque pour les diverses sensibilités, est la
première réponse au camp de concentration où prévalait la négation absolue de l'autre ».
Auschwitz. Des classes entières franchissent les grilles d'entrée, passent sous l'écriteau gauche fixé de
manière indélébile dans la mémoire collective par des films et monuments « Arbeit macht frei (le travail
rend libres) » et défilent dans les ruelles entre les édifices de briques rouges, en silence, beaucoup avec les
yeux rouges, en souvenir de ce million et demi au moins d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont perdu la
vie de manière terriblement cruelle.
Birkenau met en évidence le caractère systématique de la volonté d'extermination, que traduisent les
rangées ordonnées de baraques, les doubles extensions de fil barbelé séparant les fossés creusés par les
prisonniers eux-mêmes. Seuls les blocs de ciment des fours crématoires, que les nazis ont fait exploser avant
de quitter le camp pour tenter d'occulter leurs crimes, manquent d'ordre, écroulés sur eux-mêmes comme
un château de cartes.
Tout suggère une horreur que l'esprit a du mal à accepter que l'on ait pu seulement la concevoir : Comment
des personnes ont-elles pu faire cela à leurs semblables ? ». « Beaucoup demandent, raconte le père
Deselaers : Où était Dieu? », cette même question que « se posait le prix Nobel de la paix Elie Wiesel : 'Avant
que Dieu me demande où étais-tu ? je lui demande, mais toi, où étais-tu quand mon frère, ma sœur, ma
nation, se faisaient tués ?' ».
« Il n'y a pas de réponses faciles, affirme le père Deselaers, seulement la prière et le silence : dans la
théologie successive à Auschwitz on affirme qu'il ne peut y avoir de prière authentique en faisant
abstraction de ce lieu ».
Jean-Paul II, selon le responsable du Centre de dialogue et de prière, qui a étudié tous les documents du
pape traitant de cette question, « a dans tout ce discours un rôle essentiel ». Non seulement il était évêque
d'Auschwitz, car évêque de Cracovie, mais « on peut dire qu'il concevait son sacerdoce comme une réponse
à tout ce qui s'était passé durant la seconde guerre mondiale, aux souffrances effroyables que d'autres
avaient vécues aussi à sa place ». En effet, « c'est justement durant la guerre que Wojtyla a décidé de se faire
prêtre et d'entrer au séminaire clandestin organisé par le cardinal Adam Sapieha ».
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« Pour lui, ajoute le père Deselaers, qui dès son enfance avait des amis juifs, la tragédie d'Auschwitz
n'était pas une tragédie abstraite mais faisait partie de sa vie ». Selon le père Deselaers « son fort
engagement en faveur de la dignité et des droits de l'homme, la recherche de dialogue entre chrétiens et
juifs, la rencontre d'Assise entre les responsables des religions pour que tous coopèrent pour la civilisation
de l'amour, les racines de sa tension pour l'unité du genre humain : tout nait de l'expérience d'Auschwitz ».
« En 1965, alors tout jeune évêque, raconte le père Deselaers, Karol Wojtyla est venu à Oświęcim pour la fête
de la Toussaint. Il expliqua dans son homélie, comment il était possible de regarder ce lieu avec les yeux de
la foi ». Si Auschwitz, a-t-il dit, « nous fait voir jusqu'à quel point l'homme peut être ou peut devenir
méchant », on ne saurait néanmoins « se sentir écrasés par cette terrible impression ». Il nous faut « regarder
les signes de foi, comme ceux de Maximilien Kolbe ». Son exemple « nous montre comment Auschwitz met
aussi en évidence toute la grandeur de l'homme, tout ce que l'homme ‘peut' être, en triomphant de la mort
au nom de l'amour comme le Christ a fait ».
Et quand il est venu ici comme pape pour la première fois, poursuit le père Deselaers, il affirma que « les
victoires sur la haine au nom de l'amour n'appartiennent pas seulement aux croyants et chaque victoire de
l'humanité sur un système anti-humain doit être un signal pour nous ». C'est probablement pour ça aussi
qu'Edith Stein, sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, qui unit la confession de la foi chrétienne et la tragédie
de la shoah, est devenue patronne d'Europe : « Jean-Paul II a voulu dire que si l'Europe cherche son identité
dans l'ère moderne elle ne peut oublier Auschwitz ».
Auschwitz a été l'école qui a façonné la sainteté de Jean-Paul II, celle perçue immédiatement par les gens :
« Car ici, conclut le père Deselaers, il a compris jusqu'au fond ce que signifie la ‘foi' pour l'homme
d'aujourd'hui. Les peuples du monde entier le comprenaient car il les comprenait ».
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2 MAI 2011 (ZENIT.ORG) : JEAN-PAUL II « A SU ENTHOUSIASMER LES JEUNES POUR LE CHRIST »
Jean-Paul II a réussi à faire en sorte que les jeunes se laissent conquérir par l'amour du Christ, rappelle le
directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, dans son éditorial pour Octava
Dies, l'hebdomadaire d'information du Centre de télévision du Vatican. Et Benoît XVI, relève-t-il, « qui a été
pendant plus de deux décennies un de ses plus proches collaborateurs, est le premier pape des temps
modernes qui a pu proclamer bienheureux son prédécesseur ».
Dès sa première interview à la télévision polonaise, quelques mois après la mort de Jean-Paul II, rappelle le
père Lombardi, Benoît XVI, a mis en avant le fait que son prédécesseur avait su créer, dans le monde, une
nouvelle sensibilité au besoin de dimension religieuse chez l'homme », et que « tous les chrétiens
reconnaissaient, malgré les différences, que l'évêque de Rome était le porte-parole de la chrétienté et qu'il
était aussi pour les autres religions, le porte-parole des grandes valeurs de l'humanité ».
Jean-Paul II « a su enthousiasmer les jeunes pour le Christ ». Et cet enthousiasme pour le Christ et pour
l'Église, voire même pour des valeurs difficiles, seule une personnalité avec un charisme comme le sien
pouvait l'obtenir ; lui seul pouvait arriver de cette façon-là à mobiliser la jeunesse du monde pour la cause
de Dieu et pour l'amour du Christ ».
Enfin, souligne le porte-parole du Saint-Siège, « il était l'homme du Concile. Il nous aide à être vraiment
l'Église de notre temps et l'Église de demain ». Dès le premier jour de son pontificat, Benoît XVI a mis au
cœur de ses priorités : « Dieu, Jésus Christ, l'unité des chrétiens, le dialogue entre les religions pour le bien
de la personne et de l'humanité toute entière », dont il a hérité de son prédécesseur.
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Un héritage dont il tire des indications concrètes, conclut-il, qui constitue aussi une puissante source
d'inspiration, puisant à son témoignage et sa présence spirituelle vivante et permanente dans la marche du
peuple de Dieu ».
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2 MAI 2011 (ZENIT.ORG) : SUR PLUS D'UN MILLION DE PERSONNES A ROME POUR LA
BEATIFICATION, 250.000 PERSONNES ONT VENERE LA DEPOUILLE DE JEAN-PAUL II
Quelque 250.000 personnes sont venues dimanche vénérer la dépouille de Jean-Paul II dans la basilique
Saint-Pierre, estime la gendarmerie du Vatican, tandis que la Ville de Rome estime que plus d'un million de
personnes sont venues pour la béatification de Jean-Paul II, un chiffre communiqué lors d'une conférence de
presse ce lundi matin au Capitole.
Le préfet de la région de Rome, Giuseppe Pecoraro, a souligné que les estimations de samedi tournaient
autour de 400.000 personnes, mais la surprise est venue dans la nuit et à l'aube : le chiffre dépassait le
million et il a fallu adapter à cet afflux de dernière minute les mesures de protection et d'accueil. Le site du
Cirque Maxime a été réactivé. Jamais auparavant la capitale n'avait eu à gérer ensemble deux grands
événements : le traditionnel concert rock place Saint-Jean du Latran, le 1er mai au soir, et une béatification à
résonance planétaire.
Pour ce qui est de la vénération dans la basilique Saint-Pierre, elle a commencé après la messe de
béatification et a été interrompue à 3 heures du matin lundi 2 mai, indique le Saint-Siège. Elle a repris après
la messe d'action de grâce présidée sur le parvis de la place Saint-Pierre, de 10h30, jusqu'à 13h00 environ.
Le cercueil de Jean-Paul II, extrait de la crypte vaticane vendredi matin, 29 avril, a été exposé devant le
baldaquin du Bernin, à l'autel de la Confession, sur un coussin de roses blanches et jaunes, posé sur un
grand drap blanc et or. Une copie d'un précieux évangéliaire médiéval, a été placée ouverte sur un coussin,
sur le cercueil de chêne, veillé par quatre Gardes suisses. L'ancienne pierre tombale sera conservée, à
Cracovie, en la nouvelle église dédiée au bienheureux Jean-Paul II. Des lettres, des billets, des fleurs, des
cierges et d'autres objets ont été déposés en signe d'attachement à Jean-Paul II.
Avant de quitter la basilique beaucoup de personnes s'arrêtaient à distance, au pied des colonnes ou le long
de la palissade de la nef centrale, pour ne pas freiner le flux des visiteurs, et priaient, assis, à genoux,
debout, seuls ou en groupes, au son de l'orgue, faisant une dernière photo de ce pèlerinage extraordinaire.
La colonne des pèlerins de tous âges, conditions, états de vie et nations, entrait par la droite de la basilique
pour faire le tour du baldaquin et revenir par le côté gauche de la nef centrale.
Les Romains qui n'avaient pas participé à la béatification ont cependant voulu rendre à leur pape ce dernier
hommage en se rendant à Saint-Pierre dimanche après-midi, patientant parfois plus de trois heures sous le
soleil. Aujourd'hui, le ciel couvert, a protégé les visiteurs des insolations. Mais la protection civile continuait
de distribuer gratuitement de l'eau minérale place Pie XII, au bout de la rue de la Conciliation, pas encore
rendue à la circulation locale.
A 17h30, la prière du chapelet aurait dû précéder le transfert du cercueil sous l'autel de la chapelle SaintSébastien, située près de l'entrée de la basilique vaticane, dans la nef latérale de droite, après la chapelle de
la Pietà, au cours d'une cérémonie privée, mais le flux des visiteurs a reporté la fermeture à 18h30. Le chiffre
de 250.000 sera bien dépassé, sinon doublé.
Pour ceux qui ne pouvaient pas se rendre à Saint-Pierre, le Centre de télévision du Vatican avait placé trois
caméras à l'intérieur de la basilique. Elles ont filmé sans interruption le cercueil de Jean-Paul II ainsi que la
foule des fidèles.
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2 MAI 2011 (VIS) : MESSE D'ACTION DE GRACE
Lundi, 2 mai à 10 h Place St.Pierre, le Cardinal Tarcisio Bertone, SDB, Secrétaire d'Etat, a présidé une messe
d'action de grâce pour la béatification de Jean-Paul II. Les textes liturgiques ont été ceux de l'office du
nouveau bienheureux. La cérémonie a été animée par le chœur diocésain de Rome avec la participation d'un
chœur de Varsovie et de l'orchestre symphonique de la radio polonaise. La préparation à la messe a
commencé à 9 h 30' par la lecture de poèmes du bienheureux Jean-Paul II, entrecoupée de morceaux
musicaux. Puis le Cardinal Stanislaw Dziwisz, Archevêque de Cracovie, a pris la parole.
A l'homélie, le Cardinal Bertone a déclaré que le dialogue d'amour entre le Christ et l'homme a marqué
toute la vie de Karol Wojtyla. "Nous nous rappelons tous, je pense, comment le jour de ses funérailles, au
cours de la cérémonie, à un certain moment, le vent a doucement refermé la page de l'Evangile posé sur le
cercueil. C'était comme si le vent de l'Esprit avait voulu marquer la fin de l'aventure humaine et spirituelle
de Karol Wojtyla, toute illuminée par l'Evangile du Christ. A partir de ce livre, il découvrait les desseins de
Dieu pour l'humanité, pour lui-même, mais surtout il apprenait le Christ, son visage, son amour qui, pour
Karol, était toujours un appel à la responsabilité".
"C'était un homme de foi, un homme de Dieu", a ajouté le Cardinal. "Sa vie était une prière constante...qui
embrassait avec amour chaque habitant de notre planète, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, et
donc digne de respect, racheté par la mort et la résurrection du Christ et ainsi devenu vraiment gloire
vivante de Dieu. Grâce à sa foi qui s'exprimait surtout dans la prière, Jean-Paul II était un authentique
défenseur de la dignité de tout être humain et non un simple combattant pour des idéologies politicosociales... Mais sa prière était aussi une constante intercession pour toute la famille humaine, pour l'Eglise,
pour chaque communauté de croyants sur toute la terre... N'était-ce pas de là, de sa prière, de sa prière liée à
tant d'évènements douloureux vécus par lui et par d'autres, que venait sa préoccupation pour la paix dans
le monde, pour la coexistence pacifique des peuples et des nations?", s'est interrogé le Secrétaire d'Etat.
"Aujourd'hui, nous remercions le Seigneur de nous avoir donné un Pasteur comme lui, un pasteur qui
savait lire les signes de la présence de Dieu dans l'histoire humaine et qui en annonçait ensuite les grandes
œuvres dans le monde entier, dans toutes les langues. Un pasteur qui avait le sens de la mission, de
l'engagement à évangéliser et à annoncer la Parole de Dieu partout, enracinés en lui".
"Aujourd'hui, nous remercions le Seigneur -a-t-il poursuivi- de nous avoir donné un témoin comme lui,
aussi crédible, aussi transparent, qui nous a enseigné comment vivre notre foi et défendre les valeurs
chrétiennes à commencer par la vie, sans complexes, sans peur, comment témoigner de notre foi avec
courage et cohérence, en déclinant les Béatitudes dans notre expérience quotidienne". Le Cardinal Bertone a
ensuite invité à remercier le Seigneur de "nous avoir donné un Pape comme lui, qui a su donner à l'Eglise
catholique non seulement une protection universelle et une autorité morale au niveau mondial comme
jamais connu auparavant, mais aussi, en particulier avec la célébration du grand Jubilé de l'an 2000, une
vision plus spirituelle, plus biblique, plus centrée sur la Parole de Dieu. Une Eglise qui a su se renouveler,
envisager une nouvelle évangélisation, intensifier les liens œcuméniques et interreligieux et retrouver aussi
le chemin d'un fructueux dialogue avec les nouvelles générations... Remercions enfin le Seigneur de nous
avoir donné un saint comme lui... C'était un homme vrai puisqu'inséparablement lié à celui qui est la
vérité... Sa vie était une sainteté vécue, particulièrement au cours des derniers mois, des dernières semaines,
en totale fidélité à la mission qui lui avait été assignée, jusqu'à la mort... Il savait que sa faiblesse corporelle
faisait voir encore plus clairement le Christ qui œuvrait dans l'histoire. Et en lui offrant ses souffrances et en
les offrant à son Eglise, il nous a donné à tous une dernière grande leçon d'humanité et d'abandon entre les
bras de Dieu". Le Cardinal Bertone a conclu en invitant à chanter "un hymne de gloire au Seigneur pour le
don de ce grand Pape : un homme de foi et de prière, pasteur et témoin, guide au passage entre les deux
millénaires" et il a remercié Benoît XVI "d'avoir élevé son grand prédécesseur à la gloire des autels".
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A l'offertoire, six personnes ont présenté au célébrant un timbre réalisé conjointement par les services
postaux polonais et du Vatican, un bas-relief de l'association de la miséricorde et un portrait du
bienheureux Jean-Paul II réalisé par la ville polonaise de Zakopane.
La veille, la Basilique vaticane a été fermée à 3 h du matin après que 250.000 personnes soient venues se
recueillir devant le cercueil du bienheureux. Après la messe d'action de grâce, elle sera rouverte au public,
puis refermée après la récitation d'un chapelet à 17 h 30'. Dans la soirée, le cercueil sera mis en place en
forme privée dans la chapelle St.Sébastien.
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4 MAI 2011 (VIS) : NOUVEAU CYCLE DE CATECHESE
Benoît XVI a entamé le mercredi 45 mai, un nouveau cycle de catéchèse des audiences générales, consacré à
la prière des chrétiens. S'adressant aux fidèles rassemblés Place St.Pierre, il a expliqué que "l'Ecriture, la
grande tradition patristique, les maîtres spirituels et liturgiques, peuvent nous apprendre à vivre plus
intensément notre relation avec le Seigneur, car ils forment une véritable école de prière... La prière ne doit
pas être négligée et il faut apprendre à prier, redécouvrir même ce véritable art. Même lorsqu'on est à un
âge avancé de la vie spirituelle on ressent le besoin de se remettre à l'école de Jésus pour prier plus
authentiquement". Puis il a proposé quelques exemples de prière dans les civilisations antiques, car
pratiquement toujours c'est à Dieu qu'on s'adresse. Par exemple, "dans l'Egypte ancienne, un aveugle
demandait à la divinité de lui rendre la vue. C'est une typique démarche humaine, universelle, de demande
de guérison par un être qui souffre".
"Chez les grands maîtres de la littérature ancienne, dans les tragédies grecques, on trouve encore à vingt ou
vingt cinq siècles de distance, des prières exprimant le désir de connaître Dieu et d'en adorer la majesté...
Dans tout prière en fait s'exprime la vérité de l'humain, qui fait l'expérience de la faiblesse et de l'indigence
et en appelle au secours du Ciel. On y voit aussi une grande dignité car dans cette disponibilité à recevoir la
révélation divine, l'homme se découvre capable d'entrer en communion avec Dieu... De tout temps,
l'homme prie car il ne peut éviter de se demander quel est le sens de sa vie, laquelle demeure obscure et
désespérante si elle n'est pas reliée au mystère de Dieu et de son dessein sur le monde. La vie est un
mélange de bien et de mal, de souffrances, de joies et de beautés qui poussent irrésistiblement l'homme à
réclamer de Dieu la lumière et la force intérieure qui le secourent ici bas et lui fournissent une espérance au
delà de la mort". Benoît XVI a conclu cette introduction en demandant au Seigneur de nous éclairer au long
de cet itinéraire d'école de la prière: "Qu'il éclaire nos esprits et nos coeurs afin que s'intensifie notre rapport
à lui dans la prière. Une fois encore, disons lui Seigneur, enseigne nous à prier!".
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4 MAI 2011 (ZENIT.ORG) : CATECHESES SUR « L’ART DIFFICILE » DE LA PRIERE
Mercredi 4 mai, le Pape Benoît XVI a ouvert une école de prière planétaire. « L'école de prière de Benoît
XVI », pourrait en effet être le titre de la nouvelle série de catéchèses du mercredi inaugurée ce matin par le
pape, lors de l'audience générale, en présence de délégations du monde entier.
Benoît XVI enseigne. Et il enseigne à prier, à cultiver ce qu'il appelle souvent « l'amitié avec le Christ »,
fondement de la vie chrétienne. Il a employé lui-même plusieurs fois le terme « école » en présentant cette
nouvelle initiative. Chaque baptisé a besoin, dit-il, d'une prière « authentique », à « l'école de Jésus », de son
« dialogue constant avec le Père » (cf. ci-dessous pour l'article sur cette première catéchèse, et les
« Documents » pour le texte intégral traduit de l'italien et la synthèse en français).
Le pape a souligné que l'aspiration à une relation authentique avec le « divin » est une aspiration humaine
universelle. Il a cependant fait observer que la prière « ne va pas de soi » : « l'art difficile » de la prière
s'apprend. C'est une nécessité même pour qui est « avancé » dans la vie spirituelle.
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L'enseignement du pape est déjà consistant sur ce thème : homélies, messages, catéchèses, ont déjà
abordé la question, évoquant tour à tour différentes formes de prière, que ce soit la lectio divina, l'adoration
eucharistique, ou la prière liturgique, l'action de grâce, la louange, de demande, d'offrande. Il a lui-même
composé différentes prières, et dernièrement, une très belle prière mariale, pour la veillée de préparation à
la béatification de Jean-Paul II.
Mais Benoît XVI a décidé de regrouper de façon systématique son enseignement sur la prière. Ce choix est
significatif de l'orientation du pontificat. Tout en lançant le Conseil pontifical pour la promotion de la
nouvelle évangélisation et en stimulant l'élan pour l'annonce de l'Evangile dans le monde entier, il rappelle
que cette évangélisation doit être ancrée dans une relation quotidienne profonde avec le Christ, avec le Père,
dans l'Esprit. Il promeut une évangélisation qui jaillit d'une intense vie intérieure, à l'image du bienheureux
Jean-Paul II.
Pour le pape également, la prière, communion avec Dieu, constitue le fondement de la communion entre
chrétiens qui est, il l'a dit à plusieurs reprises, le premier témoignage rendu à l'amour du Christ, le premier
signe, pour les non-chrétiens, de la présence vivante, active, du Ressuscité, dans la société, dans l'histoire, de
sa « miséricorde ». Pour le pape, la prière est la clef de la « connaissance » de Dieu et de la transformation
du monde.
Une série de catéchèses passionnantes a donc été inaugurée ce mercredi matin 04 mai, lors de l'audience
place Saint-Pierre, sous la grande tapisserie portant le portrait du bienheureux Jean-Paul II, et en présence
de milliers de visiteurs, qui, pour beaucoup, ont prolongé leur séjour, après la béatification, pour ce
nouveau rendez-vous avec Benoît XVI.
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4 MAI 2011 (VIS) : DEFENSE DE LA LIBERTE RELIGIEUSE
Mercredi 4 mai a été rendu public le message de Benoît XVI à Mme Mary Ann Glendon, Présidente de
l'Académie pontificale pour les sciences sociales, à l'occasion de la XVII session plénière ("Les droits
universels dans un monde diversifié et la liberté religieuse"). Le Pape y rappelle d'abord que la liberté de
religion et de culte a été systématiquement niée par les régimes athées du siècle dernier. "Mais de nos jours
de nouvelles menaces se manifestent avec des idéologies et des pratiques entravant leur libre manifestation.
Il est donc nécessaire de réagir en défendant le droit à la liberté de religion et de culte... L'homme étant
capable de choisir librement la vérité, Dieu attendant de lui une réponse libre à son appel, le droit à la
liberté religieuse doit être considéré comme lié à la dignité fondamentale de chacun, allant de pair avec la
naturelle ouverture de l'homme à Dieu. La véritable liberté de religion permet à la personne de se réaliser
comme de contribuer au bien de la société". Puis le Pape rappelle que "tout état étant souverain dans la
promulgation des lois, le rapport entre loi et religion présente des différences. Cela permet une large liberté
religieuse dans certains pays, et sa limitation au nom de toute une série de raisons dont la défiance envers le
religieux. Le Saint-Siège attend de chaque état qu'il reconnaisse le droit fondamental à la liberté religieuse,
les encourage tous à la respecter ainsi qu'à protéger d'éventuelles minorités religieuses. Les personnes
professant une religion différente de celle de la majorité aspirent à vivre pacifiquement comme tous les
autres citoyens, et à participer librement à la vie du pays".
Ce midi près la Salle-de-Presse du Saint-Siège, Mme Glendon a résumé les travaux accomplis au cours de
l'assemblée, dont les quatre axes étaient: La répression étatique et la persécution des croyants, les
restrictions infligées aux minorités religieuses, la pression sociale sur les minorités religieuses, publique ou
privée, qui les marginalise, la croissance du fondamentalisme laïque en occident, qui considère les croyants
comme une menace à la laïcité et à la démocratie.
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5 MAI 2011 (ZENIT.ORG) : POUR JEAN-PAUL II, « PRIER C’ETAIT RESPIRER », RACONTE LE
CARDINAL DZIWISZ
Le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie (Pologne) et ancien secrétaire particulier de JeanPaul II, a évoqué le naturel avec lequel le pape priait et vivait sa foi. En privé comme en public, il était
toujours le même : « un amoureux de Dieu » à la foi « puissante ». Le cardinal a donné ce témoignage repris par L'Osservatore Romano - durant la veillée de prière qui s'est déroulée sur le Cirque Maxime à la
veille de la béatification de Jean-Paul II, le 1er mai dernier.
« Je savais qu'il était saint. Je le savais depuis que j'ai commencé à vivre à ses côtés », a ajouté le cardinal
Dziwisz dans ce témoignage sur les nombreuses années passées aux côtés du pape polonais. Si aujourd'hui
Jean-Paul II est proclamé bienheureux, « c'est parce qu'il était déjà saint dans sa vie, il l'était aussi pour nous
qui lui étions familiers ».
Le cardinal a rappelé combien le pape était constant, le même en public comme en privé. « Il était toujours le
même. Toujours, comme devant Dieu ». « La majeure partie du temps que l'on passait en sa compagnie se
passait en silence, parce que c'était l'attitude qu'il préférait. Rester avec Jean-Paul II voulait dire aimer son
silence », a ajouté le cardinal Dziwisz. « Etre son collaborateur, son secrétaire signifiait avant tout lui
garantir son espace vital, une liberté de mouvement, protéger son rayon de liberté qui comprenait avant
tout de l'espace et du temps pour Dieu ».
Pour Jean-Paul II, il y avait « Dieu et rien d'autre ». Il était un « amoureux de Dieu », il le cherchait sans
cesse et n'était « jamais fatigué de rester avec Lui », a expliqué son ancien secrétaire. « Il savait s'immerger
en Dieu partout et dans n'importe quelle condition : même quand il étudiait ou qu'il se trouvait au milieu
des gens, il le faisait avec le plus grand naturel ».
« Prier, pour Jean-Paul II, c'était respirer. Quand il parlait ensuite de Jésus-Christ, il ne faisait rien d'autre
que de parler de son expérience », a-t-il ajouté en évoquant l'authenticité de Jean-Paul II : « Il y a toujours eu
une correspondance entre ce qu'il disait et ce qu'il vivait. Il était toujours authentique, aussi et surtout dans
l'écoute ».
Le cardinal Dziwisz a rappelé les derniers jours de sa vie, durant lesquels la « puissance » de sa foi et la
« profondeur » de son regard n'ont pas faibli. Dans son lit, « il était non seulement conscient mais aussi
parfaitement présent », a-t-il expliqué. « C'était comme s'il veillait sur nous. Et qu'il attendait que nous, et
les jeunes qui étaient place Saint-Pierre soient prêts ».
Jusqu'à la fin « il tendit vers son but », a-t-il rapporté. « Sa discipline mentale de l'abandonna jamais », et
« comme le patriarche biblique il se prépara à la séparation ». En mourant, il semblait dire : « Je rentre à la
maison de mon Père et de ma Mère, je vais là où j'ai toujours souhaité aller. Là où se trouve la vie et où l'on
est vraiment, pour toujours, bienheureux ».
DOCICO/CEPR/06.05.2011
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